Module 5: Conservation des sols gestion de la fertilité des sols des

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CURRICULUM D’APPRENTISSAGE
PRODUCTION ET POST PRODUCTION DU RIZ
Module 5:
Conservation des sols
gestion de la fertilité des sols
des exploitations agricoles.
SOMMAIRE
SIGLES ET ABRÉVIATIONS.................................................................4
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION.......................................................5
II. OBJECTIFS DU MODULE.................................................................6
III. PUBLIC CIBLE..................................................................................6
IV. DURÉE DU MODULE........................................................................6
V. DÉROULEMENT.................................................................................6
5.1 Séance de facilitation 1:
Aptitude des sols à la riziculture...........................................................7
5.2 Séance de facilitation 2:
Techniques de préservation et de fertilisation des sols en riziculture......13
3
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
4
Al
Aluminium
DRS
Défense et Restauration des Sols
cm
centimètre
Fe
Fer
kg
kilogramme
Mn
manganèse
N
Azote
ONG
Organisation Non Gouvernementale
P
Phosphore
pH
potentiel Hydrogène
Si
Silicium
t
tonne
Ha
hectare
I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION
Le sol est la partie arable de la terre servant de support aux cultures pour leur maintien et leur
alimentation en eau et en éléments nutritifs. Il représente le support de la production agricole. C’est
le réservoir d’eau et de nutriments pour la culture. Tout ce qui est donné à la culture est d’abord
apporté au sol pour que les plantes les reprennent via leur système racinaire.
Le concept de conservation du sol en riziculture renvoie à l’idée que le sol doit garder ses propriétés
de contenant (structure, statut physico-chimique) pour une bonne aptitude à la riziculture. Les
exploitants rizicoles y arrivent à travers les pratiques agricoles et de DRS1.
Les sols de par leur nature (structure et texture) et la composition humifère seraient favorables à
telles ou telles cultures, on parle de vocation agricole des sols. La riziculture est favorable sur des
sols lourds à moyens, avec une bonne activité organo-minérale, on parle de plus en plus de sols
paddy (sols de riziculture).
La gestion de la fertilité est un concept qui consiste à apporter de façon optimale les nutriments
complémentaires au sol pour une production agricole orientée vers l’efficience.
La conservation des sols et la gestion de la fertilité est indispensable pour une riziculture durable et
productive.
Les concepts obéissent à des techniques culturales innovantes, des comportements de producteurs
qu’il importe d’apprendre aux exploitants en vue d’une bonne réussite des projets agricoles
notamment ceux de l’irrigation de proximité. Ce module est conçu à cet effet. Il comprend deux
séances de facilitation
Séance de facilitation 1 : description de l’aptitude des sols en riziculture
Séance de facilitation 2 : application des techniques de préservation et de fertilisation des
sols en riziculture
Chaque séance de facilitation comprend les éléments suivants :
Objectifs d’apprentissage,
Démarche d’animation,
Temps nécessaire,
Matériels, appareils et outillages.
DRS : Défense Restauration des Sols.
5
II. OBJECTIFS DU MODULE
Objectif général
L’objectif général du module est d’amener les apprenants à décrire l’aptitude des sols en riziculture
et à faire appliquer les techniques de préservation et de fertilisation des sols en riziculture.
Objectifs spécifiques
Au terme de ce module les participants seront capables de :
Décrire les différentes techniques de conservation des sols;
D’expliquer les différents types de fertilisation des sols.
III. PUBLIC CIBLE
Les formateurs sélectionnés et les intermédiaires techniques au niveau des services techniques
(Etat et privés);
Les Agents techniques des Directions Régionales de l’Agriculture (DRA), des ONG et bureaux
d’études.
IV. DURÉE DU MODULE
Le temps nécessaire pour animer ce module est de 16 heures
V. DÉROULEMENT
Activités de démarrage de la session:
Ouverture officielle de la session;
Présentation des participants et des facilitateurs;
Élaboration des normes de conduite;
Formulation des attentes des participants;
6
Présentation du programme et du déroulement:
Identification des pratiques paysannes en matière de conservation des sols ;
Discussion des facteurs de dégradation des sols ;
Présentation des bonnes pratiques de conservation des sols ;
Identification des pratiques paysannes en matière de fertilisation des sols ;
Discussion des différents types de fertilisation des sols : organique et minérale ;
Présentation des bonnes pratiques de fertilisation des sols.
Activités de clôture de la session:
Évaluation de la formation
Mots de clôture
5.1 Séance de facilitation 1:
Aptitude des sols à la riziculture
5.1.1 Objectifs d’apprentissage
Au terme de cette séance le participant doit être capable de :
Décrire les différents types de sol en riziculture ;
Décrire l’aptitude des sols à la riziculture ;
Déterminer les facteurs de dégradation des sols en riziculture ;
Identifier les conséquences de la dégradation des sols en riziculture.
5.1.2 Démarche d’animation
i) Le facilitateur introduit ce chapitre par des petites questions de pré requis relatif à la connaissance
des sols en riziculture, la notion de typologie générale et locale des sols du terroir en posant des
questions comme:
Qu’est ce qu’un sol ?
Quels sont les types de sol qui conviennent à la riziculture ? Connaissez-vous leurs noms
vernaculaires ?
Pourquoi certains types de sol ne conviennent pas à la riziculture ?
Qu’est ce que la vocation agricole des sols ?
ii) Le formateur définit les sols (formation, évolution, les composants structurels, …) en illustrant
son explication par un profil pédologique (coupe de sol) (Cf. Fig.1).Les types de sols en
rizicultures seront présentés selon la nomenclature universelle. Il rappellera aux apprenants
que la riziculture se pratique sur tous les types abordés ci-dessous avec des avantages et
inconvénients pour chaque type.
7
Culture
Couche arable
Horizons
pédologiques
Fig.1
+ + +
+ +++++
Roche mère
Fig.1: COUPE TRANSVERSALE DES HORIZON DE SOL
NB : Pour une bonne exploitation de cet outil de reconnaissance des types de sols par les
producteurs, il sera utile que le facilitateur fasse un extrait de la signification des termes de
la typologie des sols en langue locale et par zone y compris les commentaires qui se trouvent
dans le tableau qui accompagne l’image de la détermination de la texture par la poignée ou
par le ruban de terre.
Sols lourds,
On distingue un sol lourd, du moyen et du léger par sa texture
et son taux de matière organique. Il a une valeur caractéristique
de la vitesse de filtration. Ce sont des sols argilo-limoneux plutôt
argileux.
Sols moyens,
Ce sont des sols de texture moyenne argilo-limoneux plutôt
limoneux. Ils ont une vitesse de filtration moyenne.
Sols légers
Ce sont des sols argilo-sableux plutôt sablonneux ou limonosableux plutôt sablonneux avec un taux d’argile comparativement
faible et une vitesse de filtration faible qui les limite pour une
utilisation en riziculture.
8
Détermination de la texture du sol:
Le test de la poignée
Le test du ruban de terre
de terre à gauche,
à droite
Tableau des tests sur place pour déterminer la texture du sol
Texture
Sensation au touché
Poignée de terre (Moule
mouillé)
Loam
Limoneux
Matière granuleuse, peu
farineuse
Matière granuleuse,
légèrement farineuse
Matière quelque peu
farineuse
Matière granuleuse,
modérément farineuse
Matière très molle et
lisse, mais manifestement
granuleuse
Matière farineuse,
légèrement granuleuse,
Limon
Matière très farineuse,
Loam
sableuxargileux
Matière fortement
granuleuse
Moule de consistance
moyenne
Loam
argileux
Matière modérément
granuleuse
Moule robuste de toute
évidence
Loam
limoneuxargileux
Matière lisse farineuse
Moule robuste
Argile
sableuse
Matière fortement
granuleuse
Moule robuste
Argile
limoneuse
Matière lisse
Moule très robuste
Argile
Matière lisse
Moule très robuste
Sable
Sable
Loameux
Sable
Limoneux
Loam
sableux
Loam
Ruban de terre
Faible moule,se
manipule avec soin
Ne peux pas former de
ruban
Ne peux pas former de
ruban
Ne peux pas former de
ruban
Forme a peine un ruban 1.5
à 2.5cm(5/8 à 1po)
Bon moule, se manipule
facilement
Épais, mais très court
>2.5 cm (1po)
Faible moule,se
manipule avec soin
Faible moule,se
manipule avec soin
Forme des flocons plutôt
qu’un ruban
Forme des flocons plutôt
qu’un ruban
Court et épais2.5 à 5cm (1
à 2 po)
Aucun moule
Moule très faible, ne se
manipule pas
Ne se manipule pas
Assez mince, se brise
facilement,supporte a peine
son propre poids
Assez mince, se brise
facilement,supporte a peine
son propre poids
Mince, pas assez long, 5 à
7.5 cm (2 à 3 po), porte son
propre poids
Mince, pas assez long, 5 à
7.5 cm (2 à 3 po), porte son
propre poids
Très fin et très long,>7.5 cm
(3po)
9
iii) Proposition d’activité pratique par le facilitateur:
acilitateur repartit les apprenants en trois sous-groupes. Il remet à chaque sous-groupe
trois échantillons de sols prélevés sur des sites différents ayant fait l’objet de caractérisation
antérieure et une copie de la fiche de test de texture. Il demande aux sous-groupes d’établir en
20 minutes la typologie des échantillons.
Le facilitateur fait ensuite une synthèse en plénière pendant 20 minutes tout en vérifiant les
résultats obtenus par chaque sous-groupe.
iv) La notion de vocation agricole des sols en riziculture est abordée par le facilitateur en insistant
sur les préférences pédologiques de la culture du riz du point de vue pratique culturale (culture
hydroponique ou d’inondation etc.), besoins en nutriments. Il précise aux apprenants que
lariziculture n’est pas une panacée, elle se pratique dans les conditions de sols où elle est
supposée être la mieux productive.
v) La vocation agricole des sols en riziculture est l’aptitude du sol à la riziculture. Elle intègre
les exigences physiques (supporter l’inondation), climatiques (équilibre écosystème) et agroécologiques pour la pratique de la riziculture.
De façon générale, un bon fonctionnement du système racinaire de la culture nécessite une
certaine aération, une certaine humidité, des températures et des disponibilités en éléments
minéraux.
Il faut donc une vie micro-organique du sol, une bonne humidité, un bon contact entre la graine
et le sol, une bonne circulation de l’air dans le système poral. L’azote est par exemple assez
mobile alors que le potassium et le phosphore le sont moins. Il faut donc que les racines soient
assez denses et assez profondes.
La nature des sols
La nécessité d’une submersion impose d’avoir des sols argileux sableux ou imoneux (deltas de
rivières etc.). Cette présence de l’eau est essentielle à l’alimentation hydrique du riz. Elle élimine les
aléas pluviométriques et son action sur l’alimentation minérale peut être de 2 types:
Action directe: meilleure utilisation de la concentration en N, P, Si et Mn.
Action indirecte: le manque d’oxygène abaisse le potentiel d’oxydoréduction, ce qui favorise la
fixation libre de l’azote dans la rhizosphère. La présence de la nappe entraine un accroissement
du rapport solution/colloïde, une alternation des risques de toxicité (Al, Mn, Fe) et la stimulation
de l’activité biologique. On note également l’augmentation du pH dans les sols acides et
l’abaissement du pH dans les sols alcalins.
La texture du sol
La texture et l’état d’humidité d’un sol définissent deux propriétés qui influent sur la facilité ou la
difficulté de travail du sol : la cohésion et l’adhérence (ou l’adhésivité).
La cohésion : c’est le fait que les particules du sol soient liées entre elles. elle détermine
la ténacité, la résistance offerte par le sol à la pénétration des outils. pour un même sol, la
cohésion décroît avec l’humidité. pour différents sols, cette propriété est liée à la teneur en
argile du sol. ainsi, plus le sol est riche en argile, plus sa cohésion est importante
L’adhérence : c’est la faculté qu’a le sol de se coller aux pièces travaillantes des outils de travail
du sol. Cette propriété augmente avec l’humidité du sol jusqu’à un maximum au-delà duquel
elle a tendance à diminuer. Elle est également liée à la nature du sol, par exemple : les sols
sableux sont peu cohérents et ont une adhérence faible ; les sols argileux sont très cohérents
et deviennent très adhérents lorsqu’ils sont humides.
Le facilitateur présente cet exemple ci-dessous de sol impropre à la riziculture et expliquera pourquoi ?
Notamment les sols sablonneux, les sols sablo-llimoneux plutôt sablonneux, les sols battants.
10
Cordons de pierres
Ce sol est impropre à la riziculture parce qu’il présente
une structure dégradée et battante. L’horizon supposé
être arable est une croûte.
Ce
s on t
dis pos é e s
n iv e au d’
s urtout
d’ e s c arpe
c ertain s
Aprè s
av
de niv e au
Cette image illustre un cas de sol impropre en travaux de
récupération.
L es
c ord
av an tag e
d’ é c oule m
ruis s elle m
d’ inf iltrat
prov oq ue
tran s port
vi) Le chapitre sur les facteurs de dégradation des sols est abordé par le formateur en présentant
les situations de sols dégradés (images ci-dessous) et en posant des questions sur les
phénomènes qui sont à son origine :
Quels sont les facteurs qui sont à l’origine de la formation des croûtes de battance des sols ?
Qu’est-ce que c’est l’érosion hydrique ? Quels sont les facteurs qui la provoquent ?
Comment reconnaissez-vous un sol dégradé ? Comment identifierez-vous les facteurs
dégradants ?
Comment se présente la dégradation des sols?
Quelles sont les conséquences de la dégradation des sols?
Est-ce que la dégradation des sols a une influence sur les revenus de l’agriculteur?
Est-ce que la dégradation des sols a une influence sur l’économie nationale?
Dégradation due à la
sécheressedue à la sécheresse
Dégradation
Dégradation due à la
Dégradation
sécheressedue à la sécheresse
Dégradation due à la
Dégradation
due à la fatigue
fatigue
vii) Le formateur expose les facteurs de dégradation des sols et leurs conséquences.
Les facteurs de dégradation des sols sont multiples et se résument en quatre points
essentiels :
Ceux que la nature impose à l’agriculteur :
Le climat : (Variations des températures, Luminosité, Pluviosité, Vents) rend possible
certaines cultures et influe sur leur rendement et interdit d’autres.
Caractéristiques du sol
Le sol : profondeur (présence des curasse et disposition des horizons) permet telle ou telle
culture.
Caractéristiques pouvant être modifiées par les techniques culturales
Teneur du sol en minéraux issus de la Roche Mère
Teneur du sol en humus
11
Ceux que l’agriculteur peut modifier facilement et rapidement par la technique agricole:
Facteurs techniques
Techniques de régulation de l’humidité et d’aération du sol (drainage, irrigation, travail du sol,..).
Amendements (améliorations de la structure du sol, régulation du pH et maintien de
1’activité biochimique).
Engrais (organiques et minéraux).
Sélection des variétés et d’espèces mieux adaptées au milieu climat-sol.
Techniques de cultures (rotation, association, techniques de semis ou de plantation).
Les facteurs de dégradation sont nombreux. Il existe entre autres des phénomènes d’érosion
hydrique et éolienne, l’exploitation inappropriée des parcelles accentuée par des conditions
prédisposant (faible stabilité structurale, mauvais équilibre salinité/modicité ? …)
Les conséquences de la dégradation du sol pour la riziculture se résument à une diminution
considérable du rendement provoquée par :
La perte de la biodiversité végétale ;
La perte des nutriments du sol ;
La diminution des terres cultivables ;
L’ensablement des cours d’eau ;
L’envasement des mares et la réalimentation insuffisante des eaux souterraines ;
La perte de revenus agricoles.
Exemple : Pour l’économie du Mali, les coûts liés la dégradation des terres oscillent entre 20,9 et
26,5% du PIB, soit deux fois la dette extérieure du Mali.
viii) A la fin de cette séance les participants seront capables de :
Distinguer un sol lourd d’un sol léger ou moyen et vice versa ;
Faire le test pratique de détermination de la texture du sol à travers la méthode de la poignée
ou du ruban de terre ;
Expliquer l’aptitude des sols à la riziculture ;
Citer les facteurs de dégradation des sols.
5.1.3 Temps necessaries
Le temps nécessaire pour l’animation de cette séance de formation est estimé à 8 heures.
5.1.4 Matériels, appareils et outillages
Tableaux, craies de différentes couleurs, Bic, crayons, cahiers, Vidéoprojecteur, échantillons de
sols, les images la fiche de test de typologie.
12
5.2 Séance de facilitation 2 : Techniques de préservation
et de fertilisation des sols en riziculture
5.2.1 Objectif d’apprentissage
Au terme de cette séance les participants seront capables de :
Déterminer les techniques de préservation de sol ;
Déterminer les différents nutriments du riz ;
Distinguer les signes de carence d’un nutriment ;
Distinguer la nature et les quantités des nutriments à partir des écritures sur l’emballage ;
Décrire les différentes techniques d’apport de nutriment.
5.2.2 Démarche d’animation
i) Discussion sur les techniques de préservation de sol en riziculture. Le formateur stimule le débat
en demandant aux apprenants :
Qui peut donner une définition sur la préservation des sols?
Pourquoi préserver un sol ?
Quelles techniques de préservation de sol connaissez-vous en riziculture?
ii) Il donne une définition de la préservation du sol en riziculture.
Préserver un sol en riziculture, consiste à le défendre contre différentes formes de dégradations
telles que l’érosion due à la pluie, aux vents, aux changements climatiques, aux différentes activités
de l’homme, en réalisant à la fois :
Sa conservation matérielle à l’aide de techniques capables de s’opposer à l’entraînement des
ses éléments par le vent et l’eau ;
Sa conservation biologique à l’aide de technique capable de maintenir un équilibre (minéralisation,
synthèse organique) favorable à sa capacité de résistance à l’érosion et à sa fertilité.
La capacité/aptitude d’un sol de soutenir une production agricole de façon durable en quantité et en
qualité se mesure par les différentes techniques de conservation et de fertilisation qu’on lui apporte.
La gestion du sol se définit comme une exploitation rationnelle de celui-ci suivant un objectif de
production. Son amélioration ou son maintien se fait essentiellement par l’apport de matières
fertilisantes (minérales ou organiques). Cet apport a comme objectifs: de corriger le pH du sol et
d’assurer une réserve suffisante d’éléments minéraux assimilables par les plantes.
Les techniques de conservation des sols en riziculture sont les résultantes de diverses composantes
(chimiques, physiques et biologiques) du sol qui interviennent dans l’approvisionnement des plantes
en eau et en éléments nutritifs.
iii) Le facilitateur présente au moins une technique de compostage. Voir dans les références
techniques annexées, les fiches techniques sur le compostage.
13
Le compostage :
Un procédé biologique de conversion et de valorisation de la matière organique (sous-produit de la
biomasse, déchet organique, …)
Les 10 étapes pour préparer un compost :
1. Couper les matériaux bruts comme les tiges et les brindilles.
2. Creuser la fosse et mettre les brindilles et autres matériaux bruts au fond pour permettre un
bon drainage des excédents d’eau.
3. Mettre alternativement des couches de matériaux bruts (riches en carbone comme les tiges,
les brindilles et les feuilles sèches) et de matériaux qui se décomposent plus rapidement
(riches en azote comme la bouse de vache, les feuilles vertes, les mauvaises herbes).
4. Étendre du phosphate roche et de la cendre de bois sur chaque couche.
5. Asperger les couches de matériaux bruts avec un purin de bouse de vache ou de biogaz
Compost en tas: Tas frais (fond),
tas mûr (devant)
Compost en fosse à l’ombre d’un
arbre
Ingrédients d’un compost : tiges, herbes, brindilles,
fumier de bœuf, terre, Phosphate, cendre de bois,
de l’eau.
6. Ajouter de fines couches de terre pour empêcher les pertes d’azote et pour introduire des
microorganismes du sol.
7. Couvrir le compost avec une couche de 10 cm de pailles ou de feuilles au début, et avec des
sacs ou des toiles en plastique à la fin, pour empêcher que les nutritifs soient lessivés (saison
des pluies) et que le compost ne sèche pas (saison sèche).
8. Maintenir le compost dans l’humidité (mais pas trop). Lorsqu’on presse une poignée de compost,
le matériau doit pouvoir tenir collé, sans que de l’eau n’en sorte. Si le compost devient trop
sec, asperger de l’eau dessus.
9. Mélanger le compost en le retournant après 2-3 semaines et une fois après 1-2 mois. Veiller à
ce que les matériaux de l’extérieur soient placés à l’intérieur.
10. Laisser le compost pour la maturation.
14
Le compost: Cycle de préparation
Dimensionnement de la fosse
Crésage de la fosse
Opération de triage
Mesure de la profondeur de la
fosse
Les objets non biodégradables
Les matériaux et processus de remplissage du composte
La paille
Résidus de récolte
La salade d’eau douce
Défection d’animaux
Ordure
Phosphat Naturel de Tilemsi (PNT)
iv) Le formateur présente comme autre technique de préservation des sols l’amendement. Voir
dans les références techniques annexées, les fiches techniques sur l’amendement.
15
Amendement
C’est une opération qui consiste à apporter un produit au sol
afin d’augmenter sa fertilité en améliorant son PH (chaux, nitrate
d’ammonium, …) et/ou sa structure (sable, argile….).
v) Le formateur introduit ensuite la fertilisation en suscitant l’expérience des participants. Compte
tenue de l’importance de la fertilisation et sa nécessité pour une riziculture commerciale, il
importe que les exploitants sachent la faire de façon optimale et avec professionnalisme. Il
demande aux apprenants :
Quels sont les besoins en nutriments majeurs du riz ?
Quels sont les rôles des nutriments essentiels du riz et leurs signes de carence ?
Qui peut donner son expérience pratique sur l’achat des engrais au marché et son utilisation
pratique au champ ?
Les déficits d’informations qu’elles soient techniques ou commerciales seront identifiés pour
chaque expérience exposée par les apprenants.
Le facilitateur présente par la suite les nutriments de la plante du riz (éléments de la fertilisation).
Les Techniques de gestion de la fertilité des sols des exploitations rizicoles passent d’abord par la
bonne compréhension des nutriments et leurs valorisations par la plante de riz.
La fertilisation est un ensemble de techniques et d’opérations qui consiste à apporter à une culture
les nutriments dont elle a besoin pour assurer ses fonctions physiologiques.
16
L’Azote:
Il est incontestablement l’élément pivot de la fertilisation du riz irrigué.
Pour un rendement de 5 t/ha de riz paddy, les exportations d’azote se situent autour de 97 kg/ha.
L’azote est un élément qui :
N’est pas mobile dans la plante ;
Est nécessaire tout au long du cycle de la plante surtout en début de tallage et début d’initiation
paniculaire, d’où la nécessité d’apports fractionnés ;
Agit rapidement ;
Se lessive rapidement (nitrates) ;
Se volatilise rapidement (ammoniaque) ;
Apport d’azote : Il est recommandé d’épandre l’azote en présence d’une lame d’eau de 2 à 5cm
suivi d’un enfouissement et maintenir par la suite une lame d’eau pendant 5 jours. Le jaunissement
des feuilles, dû à une carence en azote est uniforme, ce qui permet de le distinguer de la virose du
riz qui se présente sous forme de mosaïque.
Après l’exposé sur l’azote le formateur interrogera les apprenants sur les manifestations et
conséquences de sa carence. Il est pertinent de savoir, quels sont les engrais qui contiennent l’azote?
Le phosphore:
Il joue un rôle important dans les processus physiologiques de la plante. Pour un rendement de
5 t/ha, les exportations de phosphore se situent autour de 19 kg/ha. La carence en phosphore se
manifeste par la coloration vert - bleuâtre des feuilles avec des plants à tallage réduit et de petite
taille.
Certains stades sont plus sensibles au manque de phosphore que d’autres. C’est le cas du stade de
tallage pour le riz. Le phosphore est un élément qui :
Ne se perd pas dans le sol et agit pendant longtemps ;
Est mobile dans la plante ;
Favorise le développement des racines, équilibre le tallage, stimule la fécondation ;
Doit être appliqué dès le début de la culture ;
vi) Le formateur pour la mémoire des apprenants peut demander aux participants de trouver des
simulacres de substances phosphorées (le bout des brins d’allumettes, les pierres naturelles,
etc…). Comme pour l’azote avant d’arriver aux notions de carences il peut demander aux
participants de décrire la manifestation de sa carence ainsi que les conséquences de celle-ci.
De même les demander de citer les engrais qui contiennent cet élément.
Le Potassium:
Il joue un rôle important dans la synthèse, la transformation et le transport des assimilâtes vers les
grains. C’est pourquoi sa carence se ressent par un faible poids des grains et les vieilles feuilles
prennent une coloration jaune orange à jaune brun.
Pour un rendement de 5 t/ha, les exportations de potassium se situent autour de 115 kg/ha.
Le potassium est souvent apporté en une seule fois, de façon irrégulière, en grande quantité, car il
est stocké par le sol et libéré progressivement. Il doit être disponible dès le début de la culture car
il favorise le développement racinaire et par conséquent une meilleure exploitation du sol par la
plante.
17
Le potassium est un élément qui :
Joue un rôle important dans la résistance contre les stress (la sécheresse, les insectes et les
maladies) ;
Stimule la floraison, améliore le développement et la qualité des fruits et des grains ;
Favorise la constitution de réserve dans la plante ;
Doit être appliqué en début de culture.
vii) Le facilitateur explique les manifestations sur le plant du riz et des signes de carences en
nutriments (éléments de la fertilisation).
QUELQUES SIGNES DE CARENCES DES NUTRIMENTS

Port rabougri,
IV.1 Carence en azote

Coloration vert pâle ou jaunâtre des feuilles les plus
âgées, à partir du sommet Réduction de la floraison

Diminution de la teneur en protéines

Apparence générale rabougrie, croissance ralentie
IV.2 Carence en phosphore

Coloration particulière bleu-rougeâtre à pourpre,
vers l’extérieur des feuilles

Croissance radiculaire réduite

Retard de maturité, mauvaise formation des grains
et des fruits

Chloroses (jaunissement) sur le bord extérieur des
feuilles suivies de brûlures et de brunissement,
IV.3 Carence en potassium

Croissance ralentie et rabougrissement (plantes
chétives)

Faiblesse des tiges et verse facilitée

Fruits et graines atrophiés ou ratatinés
IV.4 Carence en soufre

Jeunes feuilles d’une couleur vert-jaune pâle
uniforme

Croissance des pousses ralentie

Tiges de petit diamètre

Les carences en calcium sont rarement visibles car
les effets secondaires liés à l’acidité du sol limitent
la croissance
IV.5 Carence en calcium

Jeunes feuilles tordues, de petite taille, vert foncé,
s’incurvent, se craquellent

Croissance radiculaire ralentie, racines pourrissent

Dessiccation et chutes des bourgeons (cas graves)

Affaiblissement des tiges
IV.6 Carence en magnésium

Chlorose striée typique et nécrose (surtout chez les
feuilles les plus âgées) dues au jaunissement internervural des feuilles

Feuilles de petite taille, faiblesse des rameaux

Sensibilité aux attaques de champignons
IV.7 Carence en cuivre

Chez les céréales, jaunissement et fissure des
feuilles, diminution de l’épiaison, tallage erratique
NB : Pour une bonne exploitation de cet outil par les producteurs, il sera utile que le formateur
fasse un extrait de la signification des signes de carence en langue locale accompagnée de
l’image.
viii) Le formateur expose les connaissances techniques sur les engrais minéraux.
18
5.2.2- Engrais minéraux
Un engrais est une substance constituée d’un ou plusieurs éléments minéraux.
On distingue:
Les engrais simples;
Les engrais composés.
Les engrais simples
Les engrais simples sont des engrais qui contiennent au plus un élément minéral. Parmi les engrais
simples, on peut citer entre autre l’urée (46%N), le KCl (60 % K20). Les engrais simples sont des
engrais qui ne contiennent qu’un seul élément fertilisant, il en existe donc plusieurs types :
Parmi les engrais azotés, on distingue :
Les engrais ammoniacaux (dans lesquels l’azote est sous forme d’ammoniac, NH4+, par exemple
: le sulfate et le chlorure d’ammoniac), les engrais nitriques (dans lesquels l’azote est sous forme
d’ions nitrates, NO3-, par exemple : le nitrate de soude et le nitrate de chaux), les ammonitrates
contenant à la fois des ions ammoniac et des ions nitrates (par exemple le nitrate d’ammoniac), et
des amides comme l’urée (46-0-0).
Les engrais phosphatés simples d’usage courant sont le superphosphate simple (0-20-0), le
superphosphate tripe (0-55-0) et les phosphates naturels comme par exemple le PNT (Phosphate
Naturel de Tahoua, de Tilemsi qui titre 0-32-0).
Les engrais potassiques proviennent essentiellement de l’exploitation minière de dépôts de sels de
potassium. Dans la pratique, on utilise presque exclusivement le chlorure de potassium (KCl) et le
sulfate de potassium (K2SO4). Ce dernier a l’avantage de contenir également du soufre.
Les engrais composés
On distingue les engrais binaires et les engrais NPK.
Les engrais binaires contiennent 2 éléments. Parmi les plus utilisés en zone Office du Niger,
on peut citer le Di Ammonium Phosphate (DAP).
Les engrais NPK sont des engrais qui contiennent au moins 3 éléments (NPK).
Les engrais qui contiennent plus d’un élément fertilisant seront appelés engrais composés, dont
la composition sera mentionnée en N-P-K comme expliqué ci-dessus. Un même engrais composé
N-P-K peut être fabriqué de deux manières différentes :
1) par mélange d’engrais. Les engrais de mélanges contiennent donc au moins trois types de grains
(parfois 4 si il y a une quantité de matière inerte). Avec ce type d’engrais, il est facile de tricher sur
les proportions, mais cela permet aussi d’obtenir facilement toutes
Potassium (K)
Azote (N)
Phosphore (P)
2) Par fabrication chimique pour obtenir des engrais complexes. Le procédé chimique produit un
engrais où chaque grain contient à la fois le N, le P et le K.
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Grain contenant (N, P, K)
La composition des engrais est donc, par convention, TOUJOURS mentionnée dans l’ordre N-P-K
et exprimée en pourcentage (%).
Ainsi, 100kg d’engrais 15-15-15 contiennent 15 kg de N, 15 kg de P2O5 et 15 kg de K2O.
Et 50 kg d’engrais DAP (18-46-0) contiennent 9 kg de N, 23 kg de P2O5 et 0 kg de K2O.
Le taux d’équilibre de l’engrais se réfère aux proportions des teneurs des trois éléments, c’est-à-dire
que l’engrais 15-15-15 a un taux d’équilibre de 1-1-1 et le DAP de 1-2-0. Certaines cultures peuvent
exiger un taux d’équilibre particulier, par exemple de 1-2-2 (comme l’oignon ou d’autres cultures
maraîchères).
On appelle Unités Fertilisantes (UF), la quantité totale d’éléments fertilisants apportés par l’engrais
avec tous éléments confondus. Ainsi, l’engrais 15-15-15 apporte 45 UF (=15+15+15), alors que le
DAP apporte 64 UF (=18+46+0).
En terme financier cela reviendra à :
Si 1 sac de 50 kg de 15-15-15 coûte 10.000 F CFA, l’UF revient à (10.000*2)/45 = 444,4 F
CFA/UF.
Si 1 sac de 50 kg de DAP coûte 12.000 F CFA, l’UF revient à (12.000*2)/64 =
375 F CFA/UF.
ix) Le formateur expose les connaissances techniques sur les engrais organiques.
5.2.3 Engrais organiques
La matière organique (résidus de récolte, fumier, compost…) fournit les mêmes éléments (NPK…)
que les engrais minéraux mais en faible teneur. Il faut plusieurs tonnes de matière organique pour
satisfaire les besoins de la plante.
La matière organique stimule l’activité biologique des micro - organismes, améliore la structure du
sol, enrichit le sol en éléments minéraux utilisables par les plantes.
Par surcroît, la matière organique diminue l’apport des engrais minéraux permettant des économies
appréciables pour les paysans et paysannes.
x) Le formateur expose enfin les connaissances techniques sur les combinaisons optimales des
engrais minéraux avec les engrais organiques en insistant sur l’avantage comparatif relatif à la
durabilité du système.
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5.2.4 Engrais minéraux et organiques
Engrais minéraux
Engrais organiques
Apportent des éléments nutritifs immédiatement
assimilables par les plantes
Apportent aux plantes des éléments nutritifs majeurs et mineurs disponible après minéralisation
N’apportent aucune matière organique
Apportent une quantité non négligeable de matière
organique
Peuvent modifier l’équilibre naturel des micro-organismes dans le sol
Contribuent à améloirer les propriétés physico-chimiques et par conséquent fertilité du sol
En condition de simple culture de riz :
Avec 5 t/ha de fumier de parc bovin + 46 kg/ha d’azote (N), on obtient un rendement paddy de 6 t/
ha de façon durable.
En condition de double culture de riz :
Avec 5 t/ha de paille de riz enfouie + 90 kg/ha d’azote (N) + 13 kg/ha de Phosphore (P), on obtient
de façon durable 5 t/ha de riz paddy
xi) Le formateur évalue les connaissances en posant les questions suivantes :
Décrivez correctement les techniques de conservation des sols
Citer les 10 étapes du compostage.
Décrivez la fertilisation minérale en donnant les exportations du riz des éléments majeurs N, P
et K pour un rendement de 5 t/ha en paddy ?
Quel est l’avantage comparatif de la fertilisation organo-minérale ?
5.2.3 Temps nécessaires
Le temps estimatif pour l’animation de cette séance de formation est de 8 heures.
5.2.4 Matériels, appareils et outillages
Tableaux, craies de différentes couleurs, Bic, crayons, cahiers, Vidéoprojecteur, échantillons de sols,
les images, la fiche de test de typologie.
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