EI Tours et Pas-de-Calais 1993 Analyse page 1 ANALYSE On désigne par P l’espace vectoriel des polynômes à coefficients réels d’une variable réelle x. On introduit les sous-espaces vectoriels Pn (n ∈ N) de P formés des polynômes de degré au plus égal n. R désigne le corps des nombres réels. On rappelle que le degré du polynôme nul est −∞. C0 désigne l’ensemble des fonctions réelles continues sur [0, 1]. On définit une application ϕ de C0 × C0 vers R par : Z 1 ∀f ∈ C0 , ∀g ∈ C0 , ϕ(f, g) = f (x)g(x)ω(x) dx 0 où ω désigne une fonction continue sur [0, 1] avec ∀x ∈ [0, 1] , ω(x) > 0. I- 1) Montrer que ϕ est un produit scalaire réel sur C0 . Quelle est la norme induite par ϕ ? Soit f une fonction de C0 . Le but de cette partie I est de construire le polynôme P ∗ de Pn vérifiant la propriété de minimisation suivante : Z 1 Z 1 2 ∗ (A) ∀Q ∈ Pn , (P (x) − f (x)) ω(x) dx≤ (Q(x) − f (x))2 ω(x) dx 0 0 I- 2) Reécrire (A) en utilisant la définition de ϕ. I- 3) Montrer que (A) est équivalente à (B) : (B) ∀R ∈ Pn , ϕ (P ∗ − f, R) = 0. I- 4) Montrer que si P ∗ existe alors il est unique. n P I- 5) Soit P ∗ (x) = ai xi l’expression de P ∗ dans la base (1, X, . . ., X n ) de Pn . i=0 Montrer que les coefficients a0 , . . ., an satisfont le système linéaire suivant : ( ) n P (S) aj cj+k = dk pour k = 0, . . ., n j=0 Z avec ci = 0 1 Z i x ω(x) dx et dk = 1 xk f (x)ω(x) dx. 0 Déduire de I-3) et I-4) que P ∗ existe. I- 6) Dans le cas particulier où ω(x) = 1, écrire la matrice Hn+1 du système (S). Résoudre (S) pour n = 2 et f (x) = ex . II. Polynômes orthogonaux Le polynôme Pi de degré i est dit orthogonal sur [0, 1] par rapport à ω(x) continue > 0, ∀x ∈ [0, 1] si et seulement si : Z 1 ∀j = 0, . . ., i − 1, 0 Pi (x)xj ω(x) dx = 0 avec Pi (x) = xi + . . . II- 1) Montrer que Pi existe pour tout i ∈ N. (On pourra faire une récurrence sur i). II- 2) Montrer que toutes les racines de Pi sont simples et appartiennent à [0, 1]. EI Tours et Pas-de-Calais 1993 Analyse page 2 II- 3) Montrer que Pi , Pi+1 et Pi−1 sont liés par la relation de récurrence suivante : (R) Pi+1 (x) = (x + Bi+1 )Pi (x) − Ci+1 Pi−1 (x) où Bi+1 et Ci+1 sont des réels. II- 4) Exprimer Bi+1 et Ci+1 à l’aide de γi = Montrer que Ci+1 est positif. Z 0 1 Z Pi2 (x)ω(x) dx, δi = 1 0 xPi2 (x)ω(x) dx. II- 5) Déduire de la relation (R) que les polynômes Pi et Pi+1 n’ont pas de racine commune. II- 6) Expression de P ∗ (voir I) dans la base (P0 , . . ., Pn ). Z 1 n P Montrer que P ∗ = αi Pi (x) avec αi = γi−1 f (x)Pi (x)ω(x) dx. i=0 0 ∞ P αi2 γi ≤ϕ(f, f ). ¡√ ¢ Que peut-on dire de la suite γi αi i∈N ? II- 7) Montrer que i=0 II- 8) Si ω = 1 sur [0, 1], trouver P0 , P1 , P2 puis trouver le polynôme P ∗ pour n = 2 et f (x) = ex . III. Approximants de Padé. On considère la fonctionZsuivante : 1 ω(x) g(t) = dx, ω continue, ω(x) > 0, ∀x ∈ [0, 1]. 0 1 − xt III- 1) Montrer que g est holomorphe dans C \ [1, +∞[. III- 2) Écrire le développement en série de Taylor de g en t = 0. Quel est son rayon de convergence ? III- 3) On veut maintenant construire une fraction rationnelle interpolant g en t = 0 à l’ordre maximal, c’est-à-dire : ¡ ¢ P (t) − g(t) = O tp+q+1 , P ∈ Pp , Q ∈ Pq . Q(t) P (t) Si q = 0, que représente ? Q(t) On suppose désormais que q = n et p = n − 1. III- 4) Montrer que le polynôme Q̃ défini par Q̃(t) = tn Q(t−1 ) satisfait : Z 1 Q̃(x)xk ω(x) dx = 0, k = 0, . . ., n − 1. 0 En déduire que Q̃ est le polynôme orthogonal de degré n par rapport à ω sur [0, 1]. P (t) III- 5) Où sont situés les pôles de la fraction rationnelle si q = n et p = n − 1 ? Q(t)