L`action culturelle en milieu hospitalier, maison de retraite et

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Actes du Forum
vendredi 2 juin 2006
Avignon
L’action culturelle
en milieu
hospitalier,
maison de retraite
et établissement
spécialisé
Pourquoi organiser des rencontres sur
l’action culturelle dans des milieux qui ne
sont pas à priori faits pour accueillir de la
culture en leur sein ?
Cette rencontre avait pour objectifs de sensibiliser le personnel soignant, les élus et
l’ensemble des professionnels concernés,
permettre une meilleure connaissance des
collaborations et des projets artistiques
développés au sein des établissements de
soin.
En effet, les interventions artistiques en
milieu hospitalier, en établissement de
soin, en centres spécialisés concernent
des publics de fait marginalisés dans leur
accès à la culture.
De nombreuses initiatives sont portées par
des artistes souvent très mobilisés face à
ces publics. Les établissements de soin
restent attentifs à la dimension humaine
qui s’organise autour du patient, de la personne accueillie.
Intervenants
Pascal Billon
Compagnie Mises en scène
Intervenant au service hématologie
de l’hôpital d’Avignon et de Montfavet
Pierre Bolla
Association Phonambule
et Formateur au CFMI Aix-en-Provence
Philippe Bouteloup
Directeur - Association Musique et Santé
Docteur Gérard Fortier
Médecin chef de services de pédiatrie
Hôpital d’Avignon
Françoise Hamel
Psychomotricienne au CAMSP d’Avignon
et Intervenante en Néonatalogie
Cette réflexion ne pouvait avoir lieu sans
poser au préalable la valeur maintes fois
défendue et communément partagée, que
la culture est affaire de tous, qu’elle est un
droit inscrit dans les droits de l’homme et
que son accès est et doit être possible en
toutes circonstances et à tout moment de
la vie.
Céline Hequet
Intervenante
Association Musique et Santé
C’est à la recherche de cette valeur commune que nous étions invités au travers de
ce forum.
Pascale Parouti
Chargée de mission secteur social
addm 48
Simone Muller
Fédération des ateliers artistiques
et de médiation créatrice
Centre Hospitalier de Montfavet
Odile Avezard et Bruno Huet
Intervenants musique et clowns
Hôpital d’Avignon
unité mère enfant et CAMSP
Modérateurs
Lyliane Dos Santos
Directrice - addm Vaucluse
Michel Laurent
Vice président - Creai paca corse
Rapporteur
Alain Arrivets
Directeur - Aprova
Coordination des ateliers
Anne-laure Ouhayoun
Nathalie Bégue
L’addm tient à remercier tout particulièrement les partenaires du
programme Equal Via2s ainsi que Marie-José Mas, Valérie Canillas,
Frédéric Olive, Émmanuelle Laquit, Élisabeth Sendyk et le
Cabinet Accedo.
Actes du Forum
vendredi 2 juin 2006
à l’hôpital Henri Duffaut
Avignon
Organisé par l’addm
Vaucluse
L’action culturelle
en milieu
hospitalier,
maison de retraite
et établissement
spécialisé
Discours d’ouverture
p.2
Michel Tamisier
Président de la commission culture du Conseil général
de Vaucluse, Président de l’addm 84
André Castelli
Vice-Président du Conseil général de Vaucluse,
Président de la commission action sociale du Conseil
général de Vaucluse
M. Laperche
Directeur adjoint, Hôpital Henri Duffaut - Avignon
Glossaire
ADAPEI Association Départementale des Amis et
Parents de Personnes Handicapées
ARH Agence régionale de l’hospitalisation
CAMSP Centre d’Action Médico-Sociale Précoce
CAT Centre d’aide par le travail
CFMI Centre de Formation des Musiciens
Intervenants
CREAHM Créativité et Handicap Mental
CREAI Centre Régional pour l’Enfance et
l’Adolescence Inadaptées
DRAC Direction régionale des affaires culturelles
SAVS Service d’accompagnement à la Vie Sociale
VIA2S Vaucluse Inn Art en Scène Solidaire
Michel Laurent
Vice-président, Creai paca corse
Patricia Value-Lynch
Chargée de mission, Direction régionale des affaires
culturelles paca
Lyliane Dos Santos
Directrice, addm 84
Atelier 1
p.7
Quand deux mondes se rencontrent : la culture et la
santé, “droit à la santé”, “droit à la qualité”, mais aussi
“droit à la culture”.
Atelier 2
p.17
L’établissement spécialisé peut-il être un lieu de développement culturel ? Quels liens et quels partenariats
peuvent être développés avec les institutions et les
établissements culturels ?
Synthèse
Annuaire
Février 2007
Rédaction Marie Godfrin
design saluces.com
photo de couverture Association Phonambule
addm Vaucluse
51, rue des Fourbisseurs - 84000 Avignon
Code APE 913E - SIRET 34992954700017
p.24
p.26
Discours
d’ouverture
Michel Tamisier
Président de la commission des affaires
culturelles du Conseil général de
Vaucluse, Président de l’addm 84
Pierre Lieutaghi : Ethnobotaniste,
Conseiller scientifique des Jardins de Salagon
Je dois excuser M. Claude Haut notre président, M. Dutreil, Directeur de l’agence régionale de l’hospitalisation et M. Bredel,
Directeur des affaires culturelles en région Provence-Alpes-Côte
d’Azur qui n’ont pu être à nos côtés aujourd’hui .
Chargé de la culture au Conseil général et Président de l’addm
84, je souhaite saluer ce qui vise à faire se rencontrer deux mondes : la culture et la santé. Nous pouvons nous interroger sur le
fait d’organiser des rencontres sur l’action culturelle dans des
milieux qui, a priori, ne sont pas faits pour cela. Personnellement, je suis un ardent défenseur de porter la culture ailleurs
d’où l’on a l’habitude de l’entendre ou de l’écouter. J’ai animé
durant longtemps une association qui s’était donnée pour but de
promouvoir le livre et nous prenions grand soin d’aller porter le
livre non pas dans les bibliothèques où l’on a l’habitude de le voir
mais par exemple dans une jardinerie si nous invitions Pierre
Lieutaghi*, ou dans un restaurant parce que c’est une façon de
rencontrer un nouveau public.
Les interventions artistiques en milieu hospitalier, en établissement de soins ou en centre spécialisé concernent des publics
qui, par malchance, sont provisoirement marginalisés et n’ont
pas de ce fait accès à la culture. De nombreuses initiatives sont
portées par des artistes mobilisés, impliqués auprès de ces publics qu’ils souhaitent accompagner dans les moments difficiles
qu’ils traversent en essayant aussi de distraire, d’amuser.
Les établissements de soins, nous le savons tous, sont très attentifs à la dimension humaine qui s’organise autour du patient,
de la personne accueillie. Cette réflexion ne pourrait avoir lieu
sans poser au préalable la valeur maintes fois défendue et communément partagée, je l’espère, que la culture est l’affaire de
tous. Les événements que nous vivons de temps en temps dans
notre pays nous font comprendre à quel point il serait important
de mettre d’avantage encore l’accent là-dessus. Nous le savons,
la culture est un droit inscrit dans la déclaration des droits de
l’homme et son accès doit être possible pour tous et en toutes
circonstances. C’est bien là l’objet de cette recherche de la valeur commune que nous sommes invités à trouver aujourd’hui.
Ce forum a pour objectif de sensibiliser le personnel soignant,
les élus et l’ensemble des professionnels concernés à une
meilleure connaissance des collaborations et des projets artistiques développés au sein des établissements hospitaliers ou spécialisés. Je souhaite que nous puissions œuvrer entre ces deux
mondes santé et culture, créer des ponts et veiller au développement des collaborations à venir. Me tournant vers les artistes,
les musiciens, les intervenants, les enseignants, les infirmiers,
les éducateurs, les animateurs, les médecins, je veux inviter tout
ce monde à dessiner les formes de nos futures collaborations.
Je suis persuadé que nous arriverons à bâtir des passerelles qui
nous permettrons de mieux nous connaître.
Je remercie Lyliane Dos Santos pour son implication dans cette
initiative pleine de générosité et d’humanité pour des publics à
qui vous redonnez peut-être l’envie de sourire.
Je tiens à remercier M. Laperche, Directeur adjoint de l’hôpital
d’Avignon, de nous accueillir au sein de cet établissement pour
cette rencontre.
.2
André Castelli
Vice-Président du Conseil général
de Vaucluse et Président de la
commission action sociale du Conseil
général de Vaucluse
En étant partenaire de ce forum sur « l’action culturelle en établissement spécialisé », le Conseil général de Vaucluse a souhaité souligner sa volonté de s’inscrire dans les problématiques
de l’action culturelle en établissement de soins en aidant, construisant et apportant des réponses. En effet, les questionnements avancés dans ce forum viennent confirmer que la Collectivité départementale est reconnue et concernée.
Je suis retraité de l’hôpital psychiatrique de Montfavet depuis
moins de deux ans et j’ai oeuvré durant dix ans dans un des ateliers artistiques de médiation culturelle de la fédération, l’atelier
“papier de soie”. Mon expérience en la matière m’a permis de
découvrir une véritable richesse au sein de ces établissements
de soin qui, parfois à l’encontre de tous, construisent des rapports d’exclusion. Ce rapport d’exclusion souvent mal perçu et
mal appréhendé existe sous des formes diverses. Il y a là une
responsabilité des politiques publiques engagées pour essayer
de sortir de ce fait.
Les forums sont des moments de partage qui nous invitent à réfléchir à la manière dont nous construisons ces espaces de dialogue et de débat, pour les transformer en espaces de production de sens et permettre d’accompagner une politique sociale
vers des décisions.
Nous nous interrogeons sur la manière dont on peut inscrire
dans nos démarches budgétaires, la reconnaissance des actions
culturelles dans le projet global des établissements. Aujourd’hui,
la seule façon de produire des projets d’action culturelle est de
les fonder dès le départ au sein de l’établissement.
Ces questions sont préoccupantes et l’arrêt du CREAHM (Créativité Handicap Mental) accompagné dès sa création, nous invite
à porter un regard sur l’équilibrage du projet en l’inscrivant dans
une politique publique. Nous essayons de reconstruire ce projet
dans un service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS) qui
aurait pour fonction d’accompagner un certain nombre de personnes hébergées dans des établissements décentralisés du
département.
Quelques questions demeurent mais qui en l’absence de réponse
immédiate méritent d’être débattues. Quelle évaluation peut-on
faire des projets culturels développés au sein des établissements de soin ? Comment les inscrire comme étant de même
nature que la distribution du médicament parce qu’ils contribuent à la reconstruction et au développement des personnes ?
Quelles conditions réunir pour ramener la dimension nécessairement publique et collective des projets ? Je citais en exemple
précédemment le projet de la fédération des ateliers artistiques
de médiation culturelle, projet situé dans une politique sanitaire
mais qui a su instaurer la création d’une fédération inscrivant
des pratiques artistiques dans le protocole de rapport aux patients et aux usagers.
Tout cela nous renvoie à la question de la professionnalisation
des artistes qui mènent ces interventions, au même titre que le
personnel soignant. Comment mutualise-t-on l’emploi d’un intervenant artistique sur plusieurs établissements pour que son
intervention, dans le cadre d’un protocole global d’intervention,
soit reconnue dans le tableau des effectifs des établissements
de soin ?
Le département de Vaucluse s’enrichit aujourd’hui de nombre de
projets en direction des personnes handicapées. Nous sommes
dans un passage important où nous avons sûrement la chance
de pouvoir structurer dans nos politiques ce type d’intervention.
On ne pourra s’extraire de l’application de la loi du 11 février
2005 simplement en mettant en place des projets non aboutis. Il
nous faut donner du sens au développement des projets, en faire
des combats citoyens et politiques.
M. François Laperche
Directeur adjoint de l’hôpital d’Avignon
Je représente le Docteur Decoucut, Directeur du centre hospitalier d’Avignon, et le Docteur Olivier, Président du Comité national
d’éthique, tous deux retenus en réunion de bureau exécutif. Mon
propos va être simplement de compléter ce qui vient d’être dit
et de mesurer le pas que nous franchissons aujourd’hui grâce à
cette initiative remarquable. Un pas que nous avons commencé à
amorcer grâce aux médecins dans la démarche culturelle.
Nous avons à l’hôpital trois piliers de notre action culturelle et
c’est autour de ces trois associations qui ciblent les patients
qu’une dynamique culturelle, depuis plusieurs années, se fait.
Les blouses blanches d’abord soignent, les blouses bleues que
je représente aident au soin et assurent une logistique, et le font
avec professionnalisme mais jamais avec prétention. Notre démarche par rapport à la culture est d’être modeste, c’est avant
tout d’être à l’écoute de ceux qui veulent bien s’associer, nous
associer à une démarche qui désormais dans les hôpitaux devient sinon habituelle, du moins reconnue. Mes pensées vont
d’abord aux malades, c’est évident, et vont à vous aujourd’hui.
Notre salle de conférence abrite pour la première fois une telle
initiative et je pense, comme l’a dit M. Tamisier, qu’il y en aura
certainement d’autres.
À l’hôpital Henri Duffaut, la dynamique, toute modeste, a permis
par exemple que les personnels de l’hôpital concentrés et pressés par l’activité thérapeutique (et il le faut) réussissent tout de
même à constituer une chorale qui participe aux actions culturelles.
Nous voyons bien la relation qu’il peut y avoir entre la maladie
sous sa forme la plus grave et le moment qu’offrent les artistes.
Notre hall, qui n’est surtout pas une panacée pour l’acoustique,
abrite le 1er décembre, une action consacrée au fléau du sida.
Grâce à l’activité de tous ceux qui sont ici, cette intervention est
devenue un moment où l’on oublie. Le visiteur passe, il voit des
comédiens, il entend de la musique, il reçoit un message. Les
patients ne peuvent pas tous descendre, mais certains, écoutent
et se souviennent et les personnels soignants y sont associés.
Nous avons en cette journée la concrétisation d’une démarche
ambitieuse qui doit cependant rester modeste, et c’est le rôle
que les médecins, la direction et les personnels soignants, tiennent dans cette affaire.
Michel Laurent
Vice-Président du CREAI paca Corse,
Conseiller au cabinet de Claude Haut
au Conseil général de Vaucluse sur la
question du handicap
Le CREAI est le centre régional d’étude sur les adaptations et les
inadaptations, les lettres du sigle ne correspondent plus à la réalité. Les évolutions philosophiques, sociales, culturelles, législatives et réglementaires et les connaissances dans le champ du
handicap ont nécessairement induit une évolution des missions.
Le CREAI est le centre régional d’études et de recherches pour
tout ce qui relève de l’aide et de la technicité pour l’accession à la
citoyenneté de toute personne en situation de handicap.
La loi du 11 février 2005 affirme l’égalité des droits de la personne
handicapée par l’âge, la maladie ou tout autre situation qui peut
impliquer une forme “d’enfermement”. “Droit”, ce mot repris
par le Président Tamisier, nous nous devons de le répéter sans
cesse, de veiller à une mise en pratique authentique. Ce n’est
pas “il ou elle aurait droit” ou “ils devraient avoir droit”, c’est
“ils ont droit”. Toutes ces personnes, personnes handicapées,
personnes en situation précaire, personnes en situation difficile
pour quantité de raisons, ont des droits. Nous devons faire en
sorte que cette égalité des droits puisse s’accomplir pleinement.
Je suis convaincu que lorsque l’égalité des droits se traduit par
l’accessibilité à la culture, le droit d’appartenance au champ culturel, acteur, spectateur, auditeur, nous aurons beaucoup avancé
dans l’accessibilité à la citoyenneté pleine et entière.
.4
J’étais il y a encore six mois, Inspecteur d’académie, Directeur
des services départementaux de l’éducation nationale de ce département, j’avais à gérer toutes les écoles et établissements
scolaires. J’avais, entre autres missions, celles d’assurer la scolarisation des élèves handicapés, de permettre la scolarisation
à domicile des enfants malades par le service d’action auprès
des enfants malades à domicile géré par l’association départementale des pupilles de l’enseignement public dont j‘assume la
présidence.
Ne serait-il pas intéressant d’imaginer également des interventions culturelles à domicile auprès des élèves et des personnes
empêchés ?
Écoutant le Président et le Directeur de l’établissement hospitalier évoquer ces points, je m’interroge sur l’intérêt d’une mise en
relation des professionnels ordinaires de l’école, des praticiens
hospitaliers, des institutionnels pour des analyses de pratiques,
des réflexions partagées, pour connaître ne serait-ce en un premier temps que quantitativement les besoins.
Patricia Value-Lynch
Chargée de mission culture à l’hôpital,
handicap, justice et emplois-jeunes
à la Direction régional des affaires
culturelles paca
Je suis ravie d’être avec vous aujourd’hui pour aborder ce thème
de la culture à l’hôpital. En effet une des missions du Ministère
de la culture est de rendre les arts et la culture accessibles à
tous les publics, y compris aux personnes momentanément empêchées. Parmi ces publics empêchés on retrouve les personnes
hospitalisées mais également les personnes handicapées qui ne
peuvent accéder librement aux activités culturelles auxquelles
chacun à droit. Comme le rappelaient tout à l’heure M. Tamisier
et M. le Directeur du Creai, l’accès à la culture est un droit pour
tous.
À ce titre ma mission au sein de la DRAC est d’aider au montage
des projets, d’encourager les partenariats entre les établissements hospitaliers auxquels vous appartenez et les équipements
culturels de proximité, et de participer financièrement à des actions. Toutes les disciplines artistiques peuvent être envisagées.
Pour cette mission je travaille en partenariat avec l’Agence Régionale de l’Hospitalisation (ARH) dans le cadre d’une convention
“Culture à l’hôpital”. Pour re-situer ce partenariat dans son contexte, il faut rappeler que la “culture” à l’hôpital existe depuis fort
longtemps. Elle a été formalisée par une convention nationale
signée le 4 mai 1999 par Mme Trautmann, Ministre de la Culture
et M. Kouchner, Secrétaire d’Etat à la Santé. Les deux ministères souhaitaient mettre en place une politique culturelle à la fois
structurée et dynamique. Cette convention incitait au développement d’activités culturelles dans les milieux hospitaliers, mais
encourageait aussi le développement des bibliothèques dans les
établissements et la création de poste de responsable culturel
hospitalier. La convention prévoyait également la mutualisation
des moyens et des projets entre les hôpitaux, encourageant les
jumelages entre les institutions culturelles de proximité et les
établissements hospitaliers. Pour ce faire, elle incitait le rapprochement des DRAC et des ARH dans les régions pour mettre en
œuvre cette politique et c’est ainsi que notre partenariat avec
l’ARH de Marseille a été mis en place dès l’année 2000. Ce rapprochement DRAC/ARH a permis de développer et promouvoir la
culture à l’hôpital sur le territoire régional. Une première convention a été signée le 31 mai 2001, puis une convention d’objectif sur trois ans a été signée le 28 juillet 2003. Elles permettent
aujourd’hui de soutenir des projets culturels dans les établissements de santé en mutualisant nos moyens financiers et en
encourageant les jumelages avec les équipements culturels.
Lorsque je parle d’équipements culturels, je pense bien sûr aux
addm puisque c’est celle du Vaucluse qui organise cette rencontre aujourd’hui mais aussi aux compagnies de théâtres, aux
scènes nationales, aux bibliothèques, aux musées, aux centres
d’art, aux conservatoires de musique... à tous les équipements
culturels de la ville.
Dans le cadre de notre partenariat DRAC/ARH, nous avons mis
en place un comité de pilotage qui examine une fois par an les
projets culturels déposés pour le 30 décembre par le binôme,
équipement hospitalier/ équipement culturel. En 2006, le comité
a examiné 54 projets culturels répartis sur 31 hôpitaux de la région. Ces établissements couvrent les six départements de Paca,
avec une forte concentration de projets sur les départements des
Bouches-du-Rhône, de Vaucluse, du Var et des Alpes-Maritimes.
Cependant on a pu constater cette année la candidature d’établissements plus isolés des Hautes-Alpes et des Alpes-de-Haute-Provence. La commission a retenu 30 projets répartis sur 28
hôpitaux, dont le centre hospitalier Henri Duffaut qui nous reçoit
aujourd’hui.
Nos deux administrations ont affecté cette année pour le dispositif “Culture à l’hôpital”, un budget de 220 000 euros pour financer
cette trentaine de projets. Il faut noter que malgré les difficultés
financières rencontrées en 2006 nous avons pu augmenter les
moyens qui étaient de 209 000 euros en 2005.
Lyliane Dos Santos
Directrice de l’addm de Vaucluse
Cette journée est l’occasion d’échanger autour des questions qui
nous tiennent à cœur et je souhaiterais en guise d’introduction
préciser pourquoi nous avons pris, addm Vaucluse, l’initiative de
cette journée.
Elle trouve sa place dans le cadre du projet Vaucluse Inn Art
en Scène Solidaire - VIA2S, qui est un projet conçu au titre du
programme d’initiative communautaire EQUAL, co-financé par
le Fonds Social Européen (FSE), le Conseil général de Vaucluse
et le Conseil régional PACA. L’objectif de ce programme est de
lutter contre toutes les formes de discrimination et d’inégalité
dans la sphère du travail et de l’emploi. Le projet VIA2S implique
plusieurs partenaires qui pilotent le projet aux côtés du Conseil
général de Vaucluse : ANPE spectacle, Activ Conseil, Scène nationale de Cavaillon, Icart et addm. Les actions de ce projet visent
à créer les conditions de maintien, de sauvegarde et de professionnalisation des emplois dans le secteur culturel.
L’addm s’est engagée dans la qualification de l’emploi culturel,
notamment en direction des enseignants des écoles de musiques
en formation continue et en validation pour acquis de l’expérience, cela constitue une activité qu’elle développe dans le cadre de
ce projet. L’autre activité concerne la ressource, la circulation de
l’information et la mise en réseau d’acteurs impliqués dans le
secteur culturel.
C’est dans ce cadre que nous organisons ce forum en rapport
aux actions mises en place en direction des publics dit “empêchés”. Le terme “empêchés” est affreux, mais nous aurons peutêtre l’occasion de trouver un autre terme. Empêchés de quoi ?
En tout cas pour ce qui nous réunit aujourd’hui, empêchés par
l’accès à la culture.
Nous souhaitons par la même nous situer dans une réflexion
plus large et c’est notre rôle de réunir, de fédérer une réflexion
collective dans cette action culturelle toute particulière. Equal
VIA2S nous permet aussi d’explorer la nécessité d’expérimenter
et de réfléchir à des questions, si ce n’est nouvelles, en tout cas
qui méritent d’être encore développées et enrichies.
Ces actes seront diffusés auprès de l’ensemble des structures
concernées par cette journée que nous avons invitées : les hôpitaux, les maisons de retraite, les associations en charge du handicap, les établissements spécialisés qui ont en charge le soin
ainsi que les structures culturelles.
L’objectif de cette journée est de mettre en commun une réflexion, de valoriser les actions des uns et des autres mais surtout des personnes qui ont l’ambition de contribuer à un meilleur
dialogue partenarial entre deux mondes qui se connaissent mal,
le monde de la culture et le monde du soin.
.6
Atelier 1
Quand deux mondes se rencontrent :
la culture et la santé, “droit à la santé”,
“droit à la qualité”,
mais aussi “droit à la culture”.
Quelle est la place de l’action culturelle dans un espace qui est
essentiellement conçu dans sa mission première comme un
espace de soin ? S’agit-il pour l’action culturelle de s’adapter au
soin ou le contraire ?
La place de l’action culturelle est-elle dans le temps libre du
soin ? Jusqu’où et de quelle manière le médical est-il prêt à
soutenir une action culturelle en son sein ? Le médical ne faitil appel au culturel que lorsqu’il n’y a “rien d’autres à faire”,
quand il est en panne d’actions ?
L’artiste est-il un passeur entre “le dedans et le dehors” ? Est-il
prêt et préparé à aborder ces publics spécifiques ? Comment la
relation s’effectue avec le corps soignant ? Que peut attendre
l’artiste intervenant dans un lieu qui n’est pas un lieu de reconnaissance artistique ?
Questions abordées :
1. Quel est le sens de l’intervention
artistique en milieu hospitalier, quel
est l’intérêt pour les malades et les
personnels soignants ?
2. Quelle est la place du projet artistique
au sein de l’hôpital ?
3. Quelles compétences spécifiques
des artistes ou des professionnels de
la culture ces interventions mobilisentelles ? Quelles sont les conditions
de professionnalisation d’un projet
culturel ? Le cadre de ces interventions
définit-il un nouveau métier ?
Doit-on construire une offre de formation qui s’adresse au personnel soignant avec comme objectif de lui donner la possibilité
d’avoir un autre accès aux malades que par le soin ? Ou doit-on
avoir un référent (un médiateur culturel ?) entre l’établissement
de soin, le monde culturel et l’institution, qui fort d’un ensemble
de compétences spécifiques se distinguerait d’autres agents de
développement culturel ?
Pascal Billon
Cie Mises en scène
Nous avons débuté ce programme d’interventions artistiques à
l’hôpital en 1997, à une époque où rien n’existait... Depuis la direction jusqu’au comédien, personne ne pouvait imaginer intervenir de cette façon dans un hôpital, encore moins dans un service hémato-oncologie. Il n’existait alors aucune convention. Ce
programme devait durer un mois seulement, dans le cadre d’une
action qui s’appelait «Bruissement du festival». À la fin du mois,
il nous est apparu évident que nous ne pouvions pas nous arrêter
et nous avons compris très vite que, pour que les comédiens, les
danseurs et les musiciens aient leur place dans un service, il ne
fallait pas mêler les compétences professionnelles. En termes
de mission, il s’agissait pour nous d’aller faire notre boulot de
comédien, de danseur et de musicien, sans restriction et sans
que le personnel soignant vienne nous dire ce que nous devions
faire, car c’est notre travail. InverseIl ne fallait pas nous permettre ment, il est clair que nous ne pouvons
de commencer parce qu’on ne pas être psychologue ou aide-soignant
peut plus s’arrêter même si tous les corps de métiers sont
rassemblés au même étage d’un même
service...
Dès que tout cela a été clair, nous nous sommes tous mis à fonctionner sans flou : par exemple, nous avons un protocole d’entrée dans le service qui nous permet de connaître le prénom des
patients, leur situation. Pour nous, c’est important de savoir si
la personne est dans le coma ou si elle est en attente de diagnostic. De la même manière, nous transmettons au personnel
soignant les informations que nous détenons sur un patient ou
sur sa famille car son comportement à l’égard des blouses blanches et à ceux qui n’en portent pas est souvent différent. Il est
très important que, dans nos interventions, nous ayons éliminé
l’aspect compassionnel des choses. D’abord parce que toutes
les compétences professionnelles sont réunies autour du patient, ensuite parce que notre travail est d’arriver avec une proposition originale : nous ne considérons pas le patient comme
étant un patient, ni les familles comme étant des familles, ni les
chambres comme étant des chambres
Par exemple, lors d’une
ou même un placard comme étant un
improvisation sur le thème
placard. Il est tout à fait possible pour
de la gare TGV, un comédien
nous d’habiter un placard ou de jouer
entrait dans les chambres
une scène dans la salle de bains. Toupour contrôler les billets. Très
tes les propositions sont ouvertes. Mais
curieusement, le patient disait
nous ne pouvons le faire qu’à partir du
« je suis désolé, je n’ai pas mon moment où nous avons les protocoles
billet d’habitude je l’ai tout le
d’entrée, c’est-à-dire la transmission
temps mais là je n’ai pas mon
avec le personnel soignant. Ce qui nous
billet » et la bascule de dire
intéresse, c’est de pouvoir détourner les
« Il ne faut pas de billet pour
choses, les objets, les situations face à
être à l’hôpital quand même,
des personnes qui ne se résument pas à
non ? ».
leur seule condition de “malade”.
Cette bascule (de la réalitée à l’imaginaire), nous l’expliquons
par le fait que justement les patients sont, par la force des choses, présents à l’hôpital à cause du problème de santé qu’ils rencontrent, donc tout tourne autour de leur état de malade. Nous,
nous sollicitons la partie non malade de cette personne pour la
faire émerger (pendant un moment simplement). Nous n’avons
pas plus d’ambition que de considérer cette personne autrement
que par rapport à sa maladie.
En ce sens, le partenariat avec le personnel soignant est fondamental. Au début, en 1997, nous avons
Effectivement il y a le patient,
rencontré quelques difficultés car le
le personnel soignant et
personnel soignant et les patients pardes couloirs qui mènent aux
tagent parfois des relations fusionnelchambres. Tout cela est vrai,
les. En hématologie, certains patients
mais notre travail consiste
séjournent dans le service avant d’y déjustement à reculer les
céder, il y a donc des liens qui se créent.
évidences, à créer et à inventer Jusque-là notre place n’existait pas et il
d’autres lieux, d’autres
a fallu la créer.
espaces, d’autres situations
grâce à nos capacités
artistiques.
.8
Lyliane Dos Santos
addm 84
Pouvez-vous nous préciser le volume d’activité que cela représente puisque vous intervenez dans de nombreux services,
auprès de patients très différents ? D’ailleurs il est question de
patients et non pas de publics. Vous travaillez beaucoup sur la
relation, avec le personnel soignant, avec le patient, sa famille et
tout son environnement particulier : le couloir, les murs.... Tout
ce qui fait décor d’une certaine façon.
Pascal Billon
Je coordonne cette action au sein de la compagnie Mises en scène et la question étrange que je me suis toujours posée, c’est
pourquoi aller faire le comédien à l’hôpital ? Pourquoi y a-t-il
autant de personnes à vouloir travailler en hôpital ? Parce que,
sur le plan artistique, il y a beaucoup à apprendre et beaucoup
d’enjeux aussi.
Comment réussir à embarquer
Il faut donc aller chercher toutes les
des gens dans une proposition
ressources en soi pour arriver à pousartistique dans un cadre aussi
ser les murs... Tout ce que l’on apprend
mal fichu pour le théâtre que
à l’hôpital, on le ramène sur scène et
les murs d’une chambre ?
inversement. Pour les publics qui sont
enfermés par la force des choses, à l’hôpital comme en prison,
notre rôle est de leur ramener la ville. L’hôpital, avec son grand
«H», fait peur. Il y a des tensions considérables à l’intérieur. Il
y a une situation d’enjeux très forte qui peut même aller jusqu’au péril du patient. Toutes ces tensions nous paraissent extrêmement lisibles et visibles et nous essayons, dans la mesure
du possible, d’apporter une bulle de l’extérieur pour faire tomber ces tensions. Il y a une tension dans la situation même des
personnes hospitalisées et notre présence permet peut-être à
cette tension de s’exprimer par le rire ou par les pleurs. Une fois
qu’elle s’est exprimée, nous avons l’impression que la chambre
va mieux.
Cie Mises en scène
Lyliane Dos Santos
addm 84
Pierre Bolla
Phonambule
L’association Phonambule, représentée par Pierre Bolla et Fanette Fernique, propose une autre forme d’intervention, musicale donc différente des interventions de la compagnie Mises en
Scène mais qui concerne néanmoins des publics communs.
Pour citer Pascal Billon, en fin de compte c’est toujours de la
bascule dont il est question. Nous intervenons dans cinq hôpitaux varois en pédiatrie, néonatologie, chirurgie infantile, CAMSP
et gérontologie, et nous nous posons la même question : à quel
moment la rencontre va-t-elle se faire ? Pour y arriver, il faut faire un travail incroyable en amont. Pour un musicien, il faut qu’il
maîtrise parfaitement son répertoire. Ce qui induit une grande
exigence de répétition avant toutes ses interventions. Il faut être
capable, à partir d’une chanson que nous avons beaucoup travaillée, de varier à l’infini, de savoir l’arrêter, la reprendre, l’étirer,
la jouer par rapport à une atmosphère de tristesse ou de joie. Ce
travail en amont est important mais, lorsqu’on frappe à la porte
du patient, il faut tout oublier. C’est tout le paradoxe : nous ne devons pas rester encombrés par notre travail d’analyse préalable
car quand nous rentrons, il s’agit d’une rencontre d’être à être et,
si nous avons suffisamment travaillé, la situation va nous guider
dans notre intervention et notre musique va pouvoir s’adapter.
Il se passe quelque chose qui fait que les gens sortent de leur
fixation à la souffrance. À ce moment-là, il y a vraiment un regain
de vitalité, un regain d’espoir et c’est dans ce sens-là que nous
pouvons dire que la musique est partenaire du soin.
Philippe Bouteloup
Musique et Santé
« Le fond même de l’action est la
démarche artistique, cet itinéraire
partagé mais non imposé »
A. Arrivets
photo : le jardin d’alice
.10
Notre intervention, à Nice, était un peu différente car il s’agissait d’une résidence d’artistes, sur un temps de quinze jours,
avec deux musiciens : l’harmoniciste Jean-Jacques Milteau et le
chanteur Steeve Waring. L’idée était de travailler avec des adolescents car nous ne pouvons pas imaginer l’adolescence sans
musique. Or l’hôpital n’est pas un monde silencieux, justement.
Aujourd’hui, les études montrent que le temps de la parole adressée au malade est d’environ 120 secondes par jour, c’est dire si la
“solitude” du patient hospitalisé est grande... C’est-à-dire cette
coupure d’avec sa “symphonie domestique”, comme dit Roland
Barthes, son environnement sonore habituel : la voix des siens,
les bruits de la maison, de la rue, tous ces bruits qui le rassurent.
Dans L’Éloge de la lenteur, Pierre Manseau écrit : «La culture
n’est pas un luxe, un divertissement comme on l’a souvent répété mais une tâche pour être soi-même et pour que les autres
deviennent eux-mêmes». Or nous savons combien l’hôpital est
un lieu de rupture d’avec son environnement, les siens, l’école,
un lieu de rupture permanent dans le temps et dans l’espace.
Une des mille et une bonnes idées de faire de la musique est
cette idée de rencontre, de faire ensemble. Grâce au jumelage
entre la Cité de la musique et l’hôpital de Nice, nous avons pu
inviter ces deux artistes. L’idée était de faire un travail d’écriture
autour de la chanson et du blues, forme suffisamment ouverte
au niveau de l’écriture pour laisser la place à la créativité. La résidence a permis de faire entrer la musique à l’hôpital du matin
jusqu’au soir grâce à la disponibilité totale des musiciens et la
collaboration de l’institutrice du service. C’était un pari un peu
fou : « on ne sait pas ce qui va se passer...», «les textes seront-ils
audibles ?», «est-ce qu’il y aura des patients ?». Le risque est
toujours là car la rencontre n’a rien d’obligatoire et chacun est
libre de venir ou non à l’atelier.
L’hôpital est peut-être le seul endroit où l’on peut dire «non»,
«non, je n’ai pas envie de faire de la musique» et cet espace de
liberté est fondamental pour le patient. Nous avons décidé de
recueillir des textes, d’écrire en commun. Notre seule ambition
était d’enregistrer les créations sur un cd pour que chacun reparte avec un exemplaire. Puis, au fil du projet, nous sommes
allés jusqu’au concert à l’hôpital l’Archet où nous avons offert
aux malades une vraie scène, une vraie sonorisation, de vrais
éclairages. Tous les partenaires ont tenu à ce que cela soit un
«vrai» concert. Un jour, un enfant nous a dit : «c’est bien avec
vous car c’est de la musique en vrai». Ça voudrait dire qu’il y a de
la fausse musique... Cette fois, c’était quelqu’un qui leur parlait,
qui jouait pour eux mais qui pouvait jouer aussi avec eux.
Lorsque nous parlons d’échange ce n’est pas seulement pour
offrir, ce n’est pas seulement de la générosité, le musicien vient
aussi pour prendre des choses. Les musiciens ont juste été là
comme révélateur car tout était écrit par les adolescents. Une
des chansons écrite par un adolescent a inspiré le dernier album de Jean-Jacques Milteau, “Fragile”, c’est dire combien
cette rencontre n’est jamais anodine ni
pour les adolescents ni pour l’artiste qui
L’espace de soin ne disparaît
s’en nourrit et enrichit sa propre expépas. L’hôpital reste un lieu de
soins et il ne faut pas l’oublier. rience de création, d’inspiration. JeanJacques Milteau s’est même posé la
Nous n’avons pas de pouvoir
question d’intégrer cette chanson dans
thérapeutique, comme la
son album mais pour des problèmes de
médecine l’entend. Nous
droits assez complexes, cela n’a pas pu
sommes l’un des éléments de
se faire.
cette dimension du soin et les
soins restent prioritaires.
Ce qui est important dans les actions
que nous menons, c’est le partenariat entre différents professionnels : nous construisons et nous réfléchissons ensemble à
un projet cohérent et bénéfique pour le patient, quelque soit son
âge. Ce projet est au service du patient, pour un mieux être, pour
que finalement il puisse sortir de l’hôpital.
Pascal Billon parlait des réunions de transmission, de tous ces
travaux qui sont essentiels à la cohérence du projet. En effet, la
musique à l’hôpital n’est ni une improvisation ni quelque chose
d’éphémère, elle se travaille avec des équipes et avec des lieux.
Il faut élaborer avec l’équipe, proposer, échanger, se battre parfois pour revendiquer des choses, des espaces, des temps. Il faut
en permanence s’accorder au vrai sens du terme, et musical et
humain, parce que l’hôpital est un monde très incertain.
Ellinor Kling
Association Galipette
Avez-vous des connaissances sur les maladies des enfants en
dépit du secret médical qui vous interdit de communiquer sur la
maladie dont ils souffrent ?
Pascal Billon
Cie Mises en scène
Certaines informations sont capitales. Nous n’avons pas besoin
de détails sur leur dossier médical, mais un minimum est souhaitable pour réussir à adapter notre intervention. Qu’est-ce que
cela implique ? Que les comédiens signent un contrat stipulant la
confidentialité des informations transmises par l’équipe médicale, et le respect des règles d’hygiène. Cela va même plus loin car
nous n’avons pas le droit de créer de lien en dehors de l’hôpital
avec les personnes que nous avons croisées au sein de l’hôpital.
Inversement, quand nous croisons à l’hôpital quelqu’un que l’on
connaît mais dont nous ignorions tout de sa pathologie... Nous
sommes liés aux mêmes règles d’hygiène et de confidentialité
que les personnels soignants, et c’est capital. Si vous faites un
impair, vous perdez toute crédibilité au niveau du service.
Philippe Bouteloup
Musique et Santé
« L’hôpital est un lieu public où
l’on partage son intimité »
A. Arrivets
Docteur G. Fortier
Centre hospitalier d’Avignon
En tant qu’intervenant extérieur, le code de santé publique nous
oblige au secret médical. Le secret médical est toujours très
complexe, car il est ce que l’équipe va partager avec nous, ce
que vous allez partager avec le patient, ce que le patient va vous
confier, ce que vous allez confier de ce que le patient vous a dit à
l’équipe. Vous rentrez dans l’intimité, et dans le grand paradoxe
de l’hôpital : lieu public et, en même temps, lieu privé, intime. Il
est donc difficile de trouver une règle, mais une chose est claire :
quand vous sortez de l’hôpital, tout ce que vous avez vu ou entendu doit rester dans votre tête. Il est extrêmement fondamental de respecter cette dimension du secret : de quoi avons-nous
réellement besoin pour bien faire notre travail ? De la confiance.
Elle ne peut exister entre vous et le patient, entre le patient et
l’équipe, que si cette dimension du secret existe.
Dans la médecine, nous sommes dans la vie quotidienne, donc
dans la philosophie puisque la philosophie c’est la vie quotidienne. Chaque jour nous est rappelé le débat entre la nature et
la culture. La nature, c’est-à-dire ce qui est donné à l’individu,
ce avec quoi il arrive au monde et que les philosophes croyaient
comme étant toujours la même chose, en fait la diversité fait
que non. Et d’autre part la culture, c’est-à-dire ce que l’homme
ajoute à la nature et ce qui est garant d’une grande diversité. La
culture est en effet l’ensemble des manifestations sociales, religieuses, intellectuelles, artistiques, affectives... qui caractérise
une société.
Et plutôt que de “nature”, il vaudrait peut-être mieux parler de
“condition” humaine. En ce qui nous concerne c’est la condition
de ceux qui par le sort, par les circonstances, par diverses choses sont dans
Peut-être que la culture
le trouble, la maladie, la recherche
permet de supporter la nature
d’un mieux-être ou d’une vie qui soit
parce ce que la seule chose
supportable. La culture est très impordont on est sûr, c’est que nous
tante dans tous ces aspects. L’accès à
sommes mortels.
la culture pour les enfants, mais aussi
à tous les moments de la vie, est quelque chose de fondamental
et l’équité de l’accès à la culture est quelque chose également de
très important.
Nous constatons très bien que l’hôpital n’est pas seulement l’hôpital, qu’il est aussi un marqueur social très fort car il y a, il est
vrai, des catégories plus marquées que d’autres par certaines
pathologies. Vous savez bien que la pauvreté et la précarité vont
favoriser la tuberculose, vous savez bien que le fait de fumer va
favoriser le cancer bronchique... Par conséquent l’hôpital est
très marqué socialement. Dans l’hospitalisation en pédiatrie, le
caractère social des raisons qui poussent à l’hospitalisation est
parfois prédominant, parfois exclusif, mais il est de toute façon
toujours très important. Donc n’importe qui n’est pas hospitalisé. Quelquefois nous sommes vraiment obligés de l’être, quels
« L’artiste est un passeur
entre le dedans et le dehors,
sa présence est importante
si l’on veut humaniser
durablement l’hôpital...»
que soient notre origine et notre mode de vie, mais il y a là certainement un observatoire social considérable. Ce qui est fait à
l’hôpital dans la recherche d’une équité dans l’accès à la culture
est très important. La culture, c’est le lien avec la vie. Anne Quéffelec disait « le jour où un orchestre, un pianiste, un violoniste
viendra jouer quelque chose dans la salle de conférence et que
les patients valides seront là, je crois que nous aurons bien avancé». Elle avait complètement raison.
Quelle est la place de la culture par rapport au soin ? Il est bien
évident que le premier rôle est de contribuer à l’humanisation.
L’humanisation de l’hospitalisation, c’est quoi ? C’est plein de
choses naturellement, c’est de bien accueillir les gens, de faire
des séjours courts, d’avoir le sourire quand on soigne les gens,
une institutrice pour que la scolarité ne soit pas interrompue,
une éducatrice pour s’occuper des plus
Il y a quantité de choses qui
jeunes...
contribuent à l’humanisation,
et l’ouverture à la culture
Qui doit s’adapter à l’autre ? Évidemest l’un de ces éléments
ment, c’est l’action culturelle qui doit
considérables
d’abord s’adapter aux soins parce que le
soin est quand même la priorité. Maintenant, les interactions sont tellement grandes que la discussion
est ouverte. À partir du moment où le soin est fait, l’action culturelle peut très largement s’imbriquer avec lui.
A. Arrivets
Lyliane Dos Santos
addm 84
Avez-vous constaté des répercussions, y compris auprès du personnel soignant, ou des améliorations notables ?
Docteur G. Fortier
Centre hospitalier d’Avignon
Il n’y a pas si longtemps, les hôpitaux étaient des forteresses
dans lesquelles même les familles avaient du mal à entrer. Bien
heureusement tout ça est terminé. Les médecins sont peut-être
ceux qui sont les plus difficiles à persuader parce que c’est la
question du pouvoir qui se pose, non pas que les médecins soient
assoiffés de pouvoir mais ils veulent au moins, parce qu’ils sont
habitués à l’entretien particulier, aux colloques singuliers avec le
patient et avec sa famille, qu’il y ait un
Le personnel soignant doit
suivi à ce qu’ils ont fait...
s’adapter à l’entrée de la
culture à l’hôpital comme elle
Dans ce domaine, l’évolution a été aba dû s’adapter à l’entrée des
solument considérable et la culture y
familles.
tient une bonne place.
Lyliane Dos Santos
addm 84
.12
L’idée que la culture s’oppose à la nature est une idée assez
forte, en tout cas portée par le monde dont vous témoignez, et
elle est aussi affaire d’éducation. Vous l’évoquiez au travers de
l’ensemble des personnes qui doivent être associées, de l’espace
des loisirs mais aussi de l’espace d’éducation. D’autre part, au
travers des témoignages apportés par Philippe Bouteloup, nous
voyons bien le travail tout particulier qui se noue avec le personnel soignant et qui est l’objet d’une association dès le départ du
projet. Sans cela, est-ce que ça fonctionnerait ?
Philippe Bouteloup
Musique et Santé
Dans les années 1985-86, quand la Fondation de France a lancé
son fameux programme «humanisation des hôpitaux», on osait
le mot. Puis au fil des années, c’est devenu «amélioration des
conditions d’accueil des enfants» puisque c’était notamment
un programme qui concernait la pédiatrie. La dimension d’humanisation a été mise de côté car elle sous-entendait qu’il n’y
avait pas d’humain à l’hôpital alors que nous savons très bien
que les équipes de soins ont un rôle important. Dans le développement de l’hôpital, la technique a peut-être effacé un peu cette
dimension de soins relationnels que les infirmières revendiquent
comme étant intégrée à la dimension
du soin.
Peut-être devons-nous
nous interroger sur cette
Est-ce un nouveau lieu de spectacle,
dimension du soin relationnel
d’exposition, de juxtaposition de talent,
et réfléchir à ce que veut dire
un lieu de reconnaissance artistique,
intervenir à l’hôpital
un nouveau créneau à la mode ou un
nouveau créneau financier pour les intermittents qui souffrent
de leur statut ? L’intervention de l’artiste ne peut être pérenne
que s’il y a un véritable partenariat avec l’équipe de soin. Dès la
conception et la réflexion du projet, nous devons nous poser ces
questions : pourquoi, comment, avec qui, dans quels objectifs,
ponctuels, durables ?
Toutes ces questions qui font que chaque projet est singulier
et que celui qui se fait en Avignon n’est pas forcément transposable tel quel à Nice et inversement. Cela signifie qu’il doit y
avoir rencontre entre deux univers qui ont parfois du mal à se
comprendre et qui ne parlent pas tout à fait de la même chose
quand il s’agit de “thérapie” ou de “soins relationnels”. Les deux
univers utilisent des codes, des mots qu’il faut transcoder pour
se comprendre. L’organisation de l’hôpital est complexe, avec sa
hiérarchie, les médecins, les paramédicaux, l’administration. Il y
a des règles à respecter, des codes de déontologie, des codes
d’éthique. Pour les médecins, le monde des artistes est aussi
complexe. Cela veut dire qu’il faut beaucoup d’audace pour aller à la rencontre des équipes et élaborer quelque chose qui va
devenir un projet commun. Il va y avoir
négociation, discussion, et donc parteL’intervention des artistes ne
nariat pour élaborer ce projet.
peut être pérenne que s’il y a
un véritable partenariat avec
La dimension créative est aussi primorl’équipe de soin
diale, ça veut dire professionnalisme, ça
veut dire aussi inventer des formes. Lorsque nous sommes dans
un service de néonatologie, il faut savoir inventer des modalités,
des formes d’intervention adaptées au lieu, à l’acoustique, à la
présence ou non des parents, aux chambres mère/enfant, à la
disposition géographique. La créativité, c’est aussi avec le patient : nous sommes là pour lui et pour faire avec lui.
Docteur G. Fortier
Centre hospitalier d’Avignon
Ce qui semble le plus difficile pour les artistes, c’est l’imagination et la nécessité de s’adapter. Il va de soi que vous ne vous
adressez pas, fusse par la musique, de la même façon à un individu selon qu’il est nouveau-né ou âgé, qu’il a une infection mortelle ou non, selon qu’il séjourne trois mois ou quelques jours,
qu’il souffre physiquement ou non.
Pierre Bolla
Phonambule
On peut s’enfermer dans la musique, c’est-à-dire pour se protéger, comme il peut y avoir de la compassion à outrance qui nous
fait perdre nos repères. Comme un funambule, il s’agit d’ajustement, d’où le nom de notre association Phonambule, parce qu’il
y a ce fil conducteur qui fait que l’on n’est ni dans l’un, ni dans
l’autre, qui fait que ça peut fonctionner et quelques fois ne pas
fonctionner. Dans ce cas, le musicien doit savoir accueillir ce qui
ne fonctionne pas.
Lyliane Dos Santos
addm 84
Rappelons la question évoquée tout à l’heure : est-ce que le médical ne fait pas appel au culturel ou à l’artistique quand il ne sait
plus quoi faire ? Dans l’intervention des artistes, il y a un registre
émotionnel dont il est difficile de se couper et, en même temps,
peut être que le personnel médical est doté d’une plus grande
carapace par rapport à ça...
Docteur G. Fortier
Centre hospitalier d’Avignon
Lyliane Dos Santos
addm 84
Le personnel médical est obligé d’avoir une carapace parce qu’il
faut durer et, comme disait Goethe, “le génie c’est la durée”.
Nous ne pouvons pas nous écrouler au bout de huit jours, il faut
continuer. Par conséquent, il faut bien qu’il y ait une carapace car
notre rôle est d’être à la fois technique et humain avec les gens.
La situation de l’artiste est très difficile, et nous comprenons que
quelques fois ça ne marche pas. Mais nous ne doutons pas que
dans la majorité des cas, ça marche.
L’artiste est-il préparé à cette rencontre, à travailler cette relation avec le patient ? Comment cette relation s’effectue-t-elle ?
Bruno Huet
Intervenant musique et clowns
À l’hôpital Duffaut où nous intervenons avec Odile Avezard, il y
a quatre services de pédiatrie, quatre planètes différentes : les
grands enfants, les nourrissons, la chirurgie et la néonatologie.
Cela représente quatre types d’interventions “quatre réanimations musicales différentes”. Nous intervenons auprès des couveuses, des berceaux où les enfants sont souvent seuls dans leur
sommeil. Ce que nous leur apportons au niveau musical et au
niveau voix est très ténu.
Quand les parents sont là, les choses
Lorsque nous chantons une
sont différentes. Tout le travail passe
chanson, nous ne faisons pas
que chanter, nous la projetons peut-être par la maman, le papa. Nous
avec autre chose, plus invisible. voyons que toutes les émotions vont
vers le bébé, qu’il y a un courant très
intéressant.
Docteur G. Fortier
En néonatologie, la question est que les mamans ne sont pas
heureuses et c’est une donnée très importante. Elles sont blessées par la situation, elles sont inquiètes pour la santé de leur
bébé, blessées d’avoir perdu le contact avec leur bébé puisqu’il a
fallu le mettre en néonatalogie. Cette dimension est très importante dans l’appréciation que les artisLe bébé, dans les bras de
tes doivent faire.
sa mère, ne regarde pas
Il y a par le regard une interaction extrêseulement sa mère ; il regarde mement forte. Si la mère est dépressive
sa mère qui le regarde.
même un simple ‘blues” quelque chose
de grave va se passer entre la mère et
son enfant. Les artistes sont face à cette situation et par la chanson (comme le faisaient les grand-mères qui berçaient leurs enfants) la relation se construit.
Centre hospitalier d’Avignon
Bruno Huet
Intervenant musique et clowns
.14
Effectivement, ce n’est pas pareil en néonatologie. En général,
nous avons beaucoup de mal à faire chanter les parents. Nous
avons l’impression que la pratique du chant s’est un peu perdue,
que le chant est là mais qu’il faut le revivifier.
Françoise Hamel
Psychomotricienne, CAMSP Avignon
Public
infirmière en pédopsychiatrie
Notre objectif n’est pas d’être seul, isolé, auprès de l’enfant ; notre objectif est qu’il y ait des interactions et des relations du côté
des soignants et du côté des parents. La musique devient une
enveloppe “contenante” pour le parent et son bébé. Les parents
disent bien qu’ils sont dans une parenthèse par rapport à leur vie
à l’extérieur. C’est un moment très fermé de leur vie et la musique peut être un élément d’ouverture de cette parenthèse.
Il s’agit parfois de dédramatiser une situation par un mot ou une
musique. Tout le monde peut le faire et là, la culture peut aider.
Réapprendre à une maman à chantonner, à toucher son enfant :
c’est quelque chose qui devrait être fait à la maternité dès le début.
Lyliane Dos Santos
addm 84
« La culture fait que la vie
est plus supportable »
Docteur Fortier
Quand il y a rupture relationnelle, il faut donc faire appel à l’artistique pour recréer cette relation qui s’est perdue dans le lien
intergénérationnel. C’est ce que vous soulignez. Est-ce que les
personnes qui travaillent auprès de personnes âgées ont aussi
ce sentiment d’absence relationnelle avec la famille ? Est-ce que
la personne âgée isolée, recluse, ressent, elle aussi, la nécessité
de recréer du lien en faisant appel à des personnes extérieures,
des artistes ou des personnels soignants ?
Lisa Junglas
Conseillère conjugale et familiale,
Vaucluse Alzheimer
Chez les malades d’Alzheimer, la maladie s’accompagne souvent de la perte de parole et de la perte de lien familial. Il y a un
vrai besoin de créativité car, quand ils participent à un atelier, ils
peuvent retrouver une place dans la société et communiquer à
travers des chants ou de l’art plastique. Ainsi la communication
au sein de la famille peut se renouer. Nous sommes aussi là pour
apprendre à la famille à communiquer autrement qu’avec les paroles, par le toucher par exemple.
Céline Hequet
Intervenante - Musique et santé
Dans notre vie de tous les jours, nous sommes coupés de tous
les aspects de la vie : la vieillesse, la maladie, la mort. Nous
ne voyons plus la maladie qui est confinée à l’hôpital, nous ne
voyons plus la vieillesse qui est en maison de retraite et nous
sommes un peu démunis face à ça. Effectivement, quand nous,
musiciens arrivons à l’hôpital, les patients nous disent : «on se
sent seul, on a besoin que la ville vienne vers nous, que la culture
vienne vers nous».
Philippe Bouteloup
Musique et Santé
Didier Sicard, du Comité national d’éthique, parle de ce temps
vide de l’hôpital. La semaine, à partir de 19 heures, les intervenants artistiques partent travailler
ailleurs et commencent leur deuxième
Le dimanche, l’hôpital se vide.
journée, les bénévoles et les médecins
C’est là que l’on comprend ce
sont en moins grand nombre.
que veut dire la solitude. Cela
signifie vraiment l’isolement.
Lyliane Dos Santos
addm 84
Nous pouvions penser exactement l’inverse, que ce n’est plus un
espace de soin mais un espace lié à la convivialité, un temps de
présence du lien social, du lien familial qui retrouverait toute son
amplitude. Pourtant vous dîtes le contraire.
Philippe Bouteloup
Musique et Santé
C’est le fameux rassemblement de solitudes où tout le monde
est là, on partage la même maladie, la même chambre, mais
on ne connaît pas son voisin, on n’a pas forcément beaucoup de
choses à se dire.
Les malades peuvent se retrouver, partager, chanter, jouer pour
ou jouer avec, et cela prend tout son sens. Que ce soit un enfant, une personne âgée ou un adulte,
Les artistes, notamment les
ce moment de solitude est absolument
musiciens, apportent cette
sordide. Il y a la télé, qui abrutit, redimension du “faire ensemble”. connaissent les adolescents, la lecture
aussi avec le protocole d’accord “Culture, santé” qui valorise cette dimension de la bibliothèque, du
prêt. La culture vivante, avec ce qu’elle a de complexe dans cette
rencontre singulière, a son importance car tout se joue en direct.
Lyliane Dos Santos
addm 84
Fanette Fernique
Phonambule
Philippe Bouteloup
Musique et Santé
Lorsque nous parlons d’accès à la culture pour tous et à tous les
moments de l’existence, quelle que soit la situation de l’individu,
cela commence peut-être par avoir un espace qui permette à la
culture de s’exprimer. Les universités en sont déjà dotées, alors,
pourquoi pas les hôpitaux ? Il faudrait prévoir un espace spécifique qui redonnerait toute sa place à la culture.
Il nous est déjà arrivé d’organiser des concerts dans les halls
des hôpitaux et, même en passant de chambre en chambre et de
service en service pour prévenir, nous avons rarement réussi à
faire descendre les malades. Cela s’adresse plutôt aux visiteurs
ou aux gens qui passent d’un service à l’autre et si, en plus, le
concert a lieu le week-end, il n’y a plus personne car les malades
qui le peuvent rentrent chez eux, voici un autre facteur à prendre
en compte.
C’est justement la question du début : qui s’adapte à qui ? Il y a
des formes qui ne sont pas toujours adaptables. Dans certains
cas, nous faisons le choix d’aller au chevet des malades, c’est
ça qui est intéressant. Dans d’autres endroits ou selon certaines
pathologies, c’est possible. C’est toute la complexité des lieux.
Nous sommes bien dans la créativité des formes et des modalités
d’intervention. Il faut inventer sans cesse des formes différentes,
faire une mini pièce de théâtre, un mini concert de musique de
chambre dans le sens double du terme, c’est-à-dire trouver des
pièces, des instruments, jouer avec les objets, les détourner.
Nous devons faire preuve d’inventivité pour nous adapter au lieu
tout en gardant notre dimension artistique.
.16
Atelier 2
L’établissement spécialisé peut-il être
un lieu de développement culturel ?
Quels liens et quels partenariats
peuvent être développés avec les
institutions et les établissements
culturels ?
Inscrire un développement culturel au sein de l’établissement
de soin oblige au partenariat. Pour que l’action culturelle puisse
se dérouler, une légitimité institutionnelle est indispensable.
S’agit-il de réfléchir alors sur la construction d’un pont entre
le monde du soin et le monde de la culture ? Ou s’agit-il de
créer un espace autre (espace public) pour voir comment l’un et
l’autre vont se nourrir ?
Comment cela peut-il permettre de penser autrement le rapport au handicap, aux malades, à la vieillesse, aux «abîmés de
la vie» dans notre société ?
La notion de partenariat signifie un contrat explicite entre deux
ou plusieurs parties qui se sont accordées sur des finalités et
des objectifs. Elle implique de composer avec les ressources
locales dont elle dispose sur un territoire, bibliothèques, écoles
de musique, musées, spectacles. Ce qui suppose aussi de travailler à une réciprocité, on peut se rendre à l’école de musique
mais un atelier peut aussi venir à nous ?
Questions abordées :
1. Quel lien et quel partenariat peuvent
se bâtir entre le monde du soin et le
monde culturel ?
2. Quels dispositifs bâtir pour accroître
le développement des partenariats ?
Quelle structuration apporter
(programme, dispositif, charte) ?
3. Y a-t-il construction d’un espace
public ou reste-t-on dans l’espace
confiné du privé ?
Évaluer la pertinence du partenariat avec tels ou tels partenaires, mais aussi leur nature : politique, administrative, culturelle,
médicale, scientifique. Prendre au sérieux la collaboration avec
d’autres mondes qui ne sont pas que du médical et du culturel.
Vis-à-vis du monde politique par exemple : comment se placet-on face à l’élu ?
L’espace public construit par la collaboration soin / culture
peut-il changer le regard que la société porte sur ses malades,
peut-il inverser les représentations négatives habituellement
véhiculées sur le handicap ?
Michel Laurent
Creai paca corse
Après avoir beaucoup travaillé sur le fond au cours du premier
atelier, nous essayerons de voir que ce fond doit reposer sur
une certaine forme ou sur des formes pour deux raisons. La
première est qu’il faut toujours essayer de théoriser ou de formaliser pour essayer de savoir où nous allons, comment nous y
allons. La deuxième est qu’il faut faire en sorte qu’il y ait transmission, reproduction, expansion même, sans aller jusqu’à des
contagions nosocomiales... Et que cela entre dans le champ de
la permanence et de la durée. Nous avons cependant à gérer
un certain nombre de contradictions, de paradoxes. Reconnaissons en effet que notre premier réflexe
Comment la création peut être n’est pas de dire «je vais à l’hôpital»,
mais de dire «je vais au spectacle», ce
à la fois “récréation” au sens
qui traduit une envie, un désir. L’hôpiamusement, gaieté, joie, et en
tal n’est jamais synonyme d’envie ou de
même temps “re-création” au
désir ordinaire. Il importe donc de voir
sens de renaissance ?
comment ce paradoxe peut se faire. Il
apparaît que les termes de projet, de définition et d’objectif ont
été prononcés à plusieurs reprises.
Quels liens, quels partenaires et quels partenariats peuvent se
bâtir entre le monde du soin et ce monde culturel ? Nous essayerons de voir s’il faut, pour asseoir ce partenariat, construire
soit un échafaudage, soit des référents. Est-ce que nous devons
faire un espace public ? Est-ce qu’il doit exister un espace public
entre la culture et le soin ou est-ce que nous laissons ça à l’initiative privée ? Est-ce que cela relève de la confidentialité ou de
la relation privée ?
Pascal Billon
En ce qui concerne Mises en scène, c’est la compagnie qui va à
la guerre, pas l’hôpital. Le nerf de la guerre, c’est le budget. Historiquement, c’est ainsi que ça s’est construit : Mises en scène
a 21 ans et l’habitude d’aller chercher l’argent là où il est, et
même là où il n’est pas. L’hôpital étant sans expérience, dès le
début nous nous sommes occupés du problème financier. Notre budget s’appuie sur le pacte ARH. Sur le plan régional, nous
avons l’appui de la DRAC, du Conseil
général et du Conseil régional qui nous
Nous passons 95 % de notre
financent depuis le départ, c’est-à-dire
temps à l’hôpital à faire notre
neuf ans. Mais nous sommes toujours
travail et il ne nous reste
en négociation, pas une seule fois nous
plus que 5 % à consacrer à la
avons pu nous dire «cette année, nous
recherche de financements.
allons développer notre action» car la
question est toujours de trouver comment la pérenniser. Il existe
également un cercle de partenaires privés qui sont affiliés à chaque action menée dans les régions : le laboratoire Aventis, une
entreprise de fruits et légumes de la Drôme, l’entreprise de luminaires Blacher à Apt. Aujourd’hui nous n’avons ni les moyens,
ni l’aptitude, ni les capacités de continuer à aller chercher de
l’argent. Nous avons même imaginé, le cas échéant de confier ce
travail à des écoles de commerce.
Cie Mises en scène
Michel Laurent
Creai paca corse
Interrogeons-nous sur les partenaires qui sont nécessaires et
ceux qui sont déjà là : qui sont-ils ? Quel est leur rapport, autre
que dans la construction du projet, avec le personnel de soin,
les familles, les collectivités territoriales, les associations, les
entreprises ?
Céline Hequet
Intervenante - Musique et santé
.18
À Musique et santé, nous travaillons essentiellement autour de
trois axes. L’intervention du musicien, qui se fait en partenariat
avec les équipes car nous avons besoin d’elles pour entrer dans
le service, être introduits auprès des patients et voir si notre projet peut s’intégrer dans les spécificités du service. En étant introduits par des gens référents et qui sont des repères pour les
malades, nous sommes tout de suite mieux accueillis. Mais nous
sommes des musiciens de scène ou des pédagogues et nous devons être formés par le personnel médical pour nous éclairer
sur le lien que nous pouvons créer avec la musique, en fonction
des pathologies ou des spécificités des services. Notre deuxième
axe de travail est la formation du personnel hospitalier afin de
prendre le relais en notre absence. Une fois que le personnel a
vu ce que la musique pouvait apporter à leur pratique, comment
il pouvait le réinvestir, s’approprier des outils au niveau du répertoire, réfléchir à leur environnement de travail. En néonatologie
par exemple, nous pouvons repenser l’environnement sonore
qui est extrêmement bruyant et réfléchir à améliorer la qualité
du lieu. Le troisième et dernier axe est celui de l’évaluation des
projets faits dans le cadre du service. Nous prolongeons ces réflexions avec l’équipe médicale pour voir de quelle manière nous
pouvons mieux nous adapter au lieu. En service de néonatologie,
une étude a été faite avec des prises de son en incubateur pour
voir quels étaient les endroits les plus bruyants du service ou
comment l’enfant pouvait percevoir son environnement sonore.
Par exemple, si nous posons un crayon sur un incubateur, pour
nous c’est un petit son, pour le bébé c’est un ouragan !
Michel Laurent
Creai paca corse
Nous sommes là dans l’explication du projet lui-même, ses détails et ses formes. Est-ce que nous pouvons penser, ensemble,
à ce qu’appelle Henri Vallant «le couple donneur-receveur» ? Le
donneur, c’est effectivement celui qui apporte, mais ce n’est pas
seulement l‘artiste. Il y a aussi les soins,
Pouvons-nous construire un
l’environnement... Et le receveur, ce n’est
protocole, une forme de projet- pas que le patient, c’est aussi la famille,
type qui décrirait comment se
la société dans son ensemble. Pouvonsdonner les meilleures chances nous illustrer, par un projet mis en place
pour que tous les éléments
avec les étapes et les différents éléments
soient respectés ?
du couple donneur-receveur, comment
cette articulation fonctionne ?
Pascale Parouti
addm 48
Selon les différents secteurs où nous intervenons, maisons de
retraite, hôpitaux et plus spécialement les hôpitaux psychiatriques, CAT ou milieu carcéral, nous ne procédons pas de la même
façon même si nous travaillons toujours dans l’artistique. À titre
d’exemple, nous avons aidé et accompagné la compagnie Théâtre de la Remise à Montpellier à trouver un lieu de résidence
pour finaliser une création démarrée dans les CAT. Cette compagnie voulait travailler soit dans un hôpital soit à nouveau dans
un CAT. C’est l’hôpital du centre François Toscayes en Lozère qui
a répondu à leur demande. Après avoir rencontré l’association
culturelle de l’établissement puis la directrice, un psychiatre
a été nommé responsable de projet et les premières réunions
ont pu avoir lieu. La compagnie, les ergothérapeutes, les psychiatres et nous en tant que structure culturelle responsable du
projet étions présents. La résidence s’est déroulée sur quinze
jours avec des ateliers, des répétitions
Dans le cadre de notre mission publiques, une formation des personnels soignants, une présentation des
”scène conventionnée“, nous
travaux de la compagnie et même des
accueillons des artistes,
extraits de la pièce dans les différentes
soit en résidence soit en
unités pour ceux qui ne pouvaient pas
diffusion de spectacles,
se déplacer. Le Théâtre de la Remise
et nous leur proposons
a fait son bilan ainsi que le personnel
toujours de participer à ces
soignant et la directrice de l’hôpital. Il
actions ponctuelles dans les
s’avère qu’aujourd’hui nous préparons
établissements. Certains le
un projet Culture à l’hôpital avec des
veulent, d’autres non.
actions qui se dérouleront tout au long
de l’année prochaine. L’expérience a également abouti sur l’idée
de créer un atelier de théâtre encadré par des infirmières.
Michel Laurent
Creai paca corse
Votre démarche a donc été d’établir un diagnostic à partir d’un
état des lieux ainsi que l’inventaire des ressources possibles, ce
qui existe mais aussi ce que l’on peut demander à la fois en termes de partenaires, de moyens humains, techniques et budgétaires. La mise en place et la définition des objectifs poursuivis,
puis leur déclinaison selon les projets qui s’adaptent. Un autre
élément intéressant est la nécessité de la formation. Mais il reste deux points à approfondir : la communication et l’évaluation.
Pascale Parouti
addm 48
Pascal Billon
Cie Mises en scène
Michel Laurent
Creai paca corse
Par rapport à l’évaluation, nous avons voulu tourner un film sur la
résidence, mais nous n’avons pas eu les autorisations car c’était
un hôpital psychiatrique. Au niveau de la communication, nous
distribuons en début de saison un petit fascicule intitulé «l’offre
culturelle en milieu social» qui recense les artistes du département et les possibilités de travailler avec eux et avec l’ensemble
des intervenants. Nous avons aussi un journal trimestriel diffusé
dans les boîtes aux lettres présentant toutes nos actions, entre
autres, sur le secteur social.
Pour nous, la presse c’est un ami-ennemi. Nous avons besoin de
la presse pour faire valoir notre action auprès de ceux qui pourraient nous soutenir financièrement mais, en même temps, la
presse fait ce qu’elle veut... Les articles de presse nous ramènent un peu de notoriété et donc la possibilité d’avoir un peu plus
d’argent pour développer nos actions.
Il n’y a pas que la presse dans la communication. Il y a aussi le
faire savoir, le savoir, et le savoir-faire, et faire savoir son savoirfaire. Les documents que l’addm Lozère et l’addm Vaucluse produisent en sont un exemple. Il y a aussi à communiquer auprès
des institutionnels qui aiment savoir ce qui se produit, ce qu’ils
ont soutenu et ce que devient ce qu’ils soutiennent. Ce n’est pas
négligeable et ce n’est pas uniquement une question de financement futur, même si c’est important. Est-ce qu’il y a des démarches particulières à faire selon les partenaires ?
Simone Muller
Fédération des ateliers artistiques
et de médiation créatrice
Grâce à l’action du médecin chef de service, le Docteur Pandelon,
pour qui la question artistique est au centre du soin, des ateliers de
création artistique ont été mis en place : peinture-sculpture-modelage, écriture, théâtre, création vestimentaire, danse contemporaine,
chant-chorale ainsi qu’un atelier photo qui ouvrira prochainement.
Leur particularité est qu’ils fonctionnent avec des artistes vacataires. Ils sont ouverts à tous, aux personnes hospitalisées comme à
celles qui ne le sont plus. En qualité d’infirmier, nous sommes à l’hôpital pour
Aujourd’hui, les ateliers sont
soigner, mais nous soignons aussi au
réunis en fédération et sont
travers de la création artistique et notre
quasiment reconnus comme
objectif est un objectif de création artistiun service à part entière de
que. Depuis sa création en 1990, l’atelier
l’hôpital.
du Théâtre de l’autre scène donne des
représentations chaque année durant le festival Off, l’atelier chantchorale organise des concerts et les publications de l’atelier d’écriture sont quasiment annuelles... Pour tous ces projets, nous allons
à la pêche aux financements...
Michel Laurent
Creai paca corse
Ce sont des ateliers ouverts à tous, malades et non-malades.
Mais quel est l’intérêt pour les non-malades ?
Jeanne-Marie Verhaegue
infirmière en psychiatrie à Montfavet,
intervenante dans les ateliers
Michel Laurent
Creai paca corse
.20
Effectivement, les ateliers sont ouverts à tous mais ce sont avant
tout des ateliers de soin. Ils s’adressent donc à toute personne qui
vient en soin et le soin, aux ateliers, c’est la création. Lorsque nous
parlons de vrai spectacle, c’est dans le sens de qualité. Nous ne
publions pas pour dire de publier... Il y a une recherche de qualité.
Les gens retrouvent un statut social à travers le statut d’artiste.
Que la création artistique entre dans le projet thérapeutique en hôpital
psychiatrique paraît encore moins intégré dans la conscience collective
que s’il s’agit d’un hôpital lambda. En psychiatrie, les gens se disent que
cela doit aider les patients à se reformuler, à se reformer tandis qu’ils
ont du mal à considérer la place de l’artistique dans le soin apporté à un
cancer, une leucémie. Êtes-vous en devoir de rechercher des arguments
pour développer les partenariats dont vous avez besoin ?
Pascal Billon
Cie Mises en scène
Michel Laurent
Creai paca corse
Pascal Billon
Cie Mises en scène
Pascale Parouti
addm 48
Il n’y a pas d’étude faite de l’impact sur les patients. La guérison des malades ne fait pas partie de nos objectifs, d’ailleurs
les conséquences de nos actions, nous n’en savons rien. Il faudrait des gens compétents pour l’analyser. Est-ce que cela fait du
bien aux gens ? Oui, certainement, au moment où nous sommes
avec eux. Si on arrive à capter l’attention d’un malade qui a une
chimiothérapie, il y pensera peut-être moins après notre départ,
mais on n’a pas enlevé la tumeur.
Que l’objectif ne soit pas un objectif thérapeutique en disant «je
viens soigner parce que je sais chanter ou parce que je sais faire
du théâtre» est une évidence. Mais ce qui est moins évident à
l’écoute de tous les témoignages, c’est de se dire qu’on a l’impression de sentir du positif dans l’ordre thérapeutique, même si
ce n’est pas l’objectif.
Il y a une dimension à ne pas oublier. Nous ne pensons pas tout
à fait de la même façon que la personne hospitalisée, pas à la
même vitesse ou en tout cas pas dans le même ordre, c’est certain.
Nous avons fait un atelier danse avec des handicapés physiques.
Nous leur avons proposé de sortir de leur fauteuil roulant : nous
étions un par patient, nous avons travaillé la danse contact et
créé des duos au sol. À la fin, au moment de l’évaluation, et en
discutant avec les patients, les animateurs et les infirmières se
sont rendus compte qu’ils pouvaient aller beaucoup plus loin que
ce qu’ils pensaient pouvoir faire.
Michel Laurent
Creai paca corse
C’est un principe pédagogique essentiel, même fondamental.
Tout enseignant de classes primaires, secondaires, et même audelà le sait bien... Il y a un élément important à voir avant de discerner “espace public” ou “espace confiné, privé”, c’est la part
du politique en la matière.
Nous sommes convaincus que le monLes politiques publiques,
de associatif est essentiel dans ce dosociales sont de plus en plus
maine, et que le privé a un rôle à jouer :
confiées aux collectivités
alors, quelle part du politique, quels
territoriales et de moins en
échelons, quelles forces, quels rôles
moins à l’État.
peuvent se développer, et pas uniquement le rôle de celui qui met la main à la poche ? Ensuite, est-ce
qu’il y a la possibilité d’un espace public ?
Pascal Billon
Cie Mises en scène
Michel Laurent
Creai paca corse
Quand le programme “Lire à l’hôpital” a été lancé en 1997 par
Philippe Douste-Blasy, il n’a pas eu le temps de l’appliquer faute
de changement à l’Assemblée nationale. Puis il a fallu convaincre
Catherine Trautmann, ensuite Catherine Tasca et enfin Jean-Jacques Aillagon. Comme quoi “le politique” oriente également les
politiques culturelles dans les hôpitaux. Concernant les associations, il faudrait que la part des budgets privés soit plus forte car
lorsque les politiques changent, les associations se retrouvent
extrêmement fragilisées.
Quand ce ne sont pas les effets de la décentralisation, ce sont
les effets de transferts de compétences et de charges qui ont
pour conséquence essentielle de mettre la responsabilité sur les
collectivités territoriales. Particulièrement le Conseil régional
pour la formation professionnelle et les lycées, le Conseil général pour les affaires sociales, les collèges et le handicap. Ce qui
représente des enveloppes assez lourdes. Le rôle du politique
est là tout à fait capital, d’où la nécessité d’avoir une action de
communication fondée sur les réalisations qui existent pour dire
« La dimension non lucrative
paraît nécessaire à respecter
tant les interventions de ce type
s’inscrivent dans une dimension
d’intérêt général, de mission de
service public »
A. Arrivets
Ellinor Kling
association Galipette
«nous vous proposons ceci parce que ça vaut le coup, parce que
les crédits que vous mettrez ne sont pas à pure perte». Nous
sommes donc d’accord pour l’espace public tout en laissant un
espace de droit au privé. Un espace qu’il sera nécessaire de cadrer car l’intention du privé n’est évidemment pas uniquement
de développer la culture à l’hôpital, il y a d’autres choses derrière. Il faut que le patient et toutes les associations qui l’entourent
aient leur mot à dire et que ce ne soit pas le privé qui décide de
ceci ou de cela.
Dans notre association, nous avons intégré des handicapés dans
les cours pour tous. Ici, en France, les handicapés sont un peu
mis de côté, on les voit très peu. Est-ce que quelqu’un fait un
travail avec les handicapés dans les établissements ?
Michel Laurent
Creai paca corse
En qualité de Vice-Président du CREAI et administrateur de
l’association régionale pour l’intégration, le Conseil général de
Vaucluse m’a demandé de suivre la mise en place de la maison
départementale des handicapés. C’est dire si le handicap est une
priorité plus que personnelle. Dans le département, beaucoup
de choses se font et dans la région aussi. Au-delà du monde hospitalier, il existe des structures pour handicapés. Il serait intéressant de leur donner une plus grande visibilité.
Françoise Hamel
psychomotricienne, CAMSP Avignon
À Avignon, il existe le Centre d’action médico-social précoce (CAMSP)
qui accueille des enfants de la naissance à 6 ans ayant toutes sortes
de handicap. Bruno Huet est intervenant.
Financièrement, au départ, il s’agissait
d’une action bénévole des musiciens,
puis le Conseil général a attribué une
subvention pendant deux ans, et enfin le
budget a fait partie intégrante du budget du CAMSP, budget annexe de l’hôpital qui versait une subvention à l’école de musique. C’était là un
partenariat intéressant. Étant associatif, la moitié était payée par
les parents, l’autre moitié par l’hôpital, les intervenants étaient
donc rémunérés comme pour n’importe quelle intervention au
sein de l’école.
Dans les Alpes-Maritimes,
une école de musique
associative travaille avec des
enfants du CAMSP
Michel Laurent
Creai paca corse
Marie-Noël Brochier
éducatrice spécialisée en ADAPEI
Alain Bressand
Musicien, association tamburo
.22
Si la maison départementale des handicapés, dans tous les départements, se contente des tâches administratives et de l’administration des compensations, ce serait dommageable. Une
maison départementale devrait avoir aussi un rôle d’incitation
d’actions de ce genre, de recherches de ressources... Les actions
culturelles dans les établissements spécialisés pour handicapés
ou autres permettent d’apporter la culture dans les structures.
Au centre de l’ADAPEI à Carpentras, nous avons été contactés
par l’addm pour dresser un état des besoins sur le développement de la musique dans le centre de soins. Nous y avons répondu favorablement. Nous espérons pouvoir développer plus
avant nos projets dans les années à venir avec l’aide de l’addm.
Aux Iris, nous développons beaucoup d’actions culturelles avec
l’intervention d’artistes extérieurs : une personne intermittente
fait du théâtre et des ateliers artistiques sont assurés par les
éducatrices et les éducateurs qui ont reçu une formation spécifique. Tout cela est financé par l’association.
La question des financements évoqués tout à l’heure est importante. Avec la compagnie, nous travaillons beaucoup avec les
écoles autour de spectacles jeune public et nous connaissons
« Quelle est la part du politique
ou quelle part le politique doit
aujourd’hui jouer ? »
A. Arrivets
les mêmes difficultés. Nous ne savons pas toujours à qui nous
adresser, l’éducation nationale qui n’a pas de budget, l’école qui
court après trois sous ou le ministère de la Culture... Est-ce qu’il
n’existe pas quelque chose comme «la musique à l’hôpital ou
dans le milieu hospitalier» qui permettrait à chacun de verser
son obole ?
Lucia Carbone
Professeur de danse, cie Subito Presto
Michel Laurent
Creai paca corse
Public
Intervenante artistique
Notre question est simple : quelle est la place de la culture et
de l’artiste dans la société ? Depuis trente ans, ma situation se
détériore et c’est dramatique. Il n’y a aucune volonté de la part
des politiques. Vraiment, c’est ridicule, ils n’ont aucune volonté
de mettre en place des choses dans la durée, avec un travail de
préparation à long terme.
Le niveau d’intervention du politique n’est pas à négliger. Si vous
avez effectivement une politique nationale, vous ne vous inscrivez
pas dans la durée, c’est vrai. Nous avons eu un gouvernement qui
avait mis en place une vraie politique culturelle avec l’éducation
nationale puisque c’était à l’époque un même ministre qui avait
essayé de développer les choses. Après les départs de ministre,
les choses changent. Sur le plan local, nous ne pouvons pas dire
qu’il n’y a pas de volonté. Qu’il n’y ait pas de moyens pour le faire,
c’est une autre question. Les Départements ont mis en place les
addm ou d’autres structures... Ils consacrent une part de leur
budget à la culture qui n’est pas de leur responsabilité directe,
au risque de se faire critiquer par l’autre partie de l’assemblée.
Nos voisins européens, la Belgique, la Suisse, l’Italie, et plus loin
le Canada, sont extrêmement en avance concernant l’action culturelle à l’hôpital et ils doivent nous regarder comme de petits
joueurs. Nous avons des leçons à prendre d’eux car les choses
avancent plus vite chez eux.
Philippe Bouteloup
Nous nous plaignons tout le temps de l’administration, mais
quand ça marche, il y a des choses que nous oublions de dire.
Le plan de Philippe Douste-Blasy existe encore malgré tous
les changements. Nous pouvons nous plaindre du manque de
moyens, ils sont criants car nous faisons de plus en plus appel au
privé, mais nous devons nous poser la question de l’intervention
du privé dans un lieu public. Sur le plan européen, nous avons
monté un projet avec des Italiens, des Anglais et des Irlandais
grâce à “Culture 2000”. Sur ce protocole, nous sommes complètement originaux et largement en avance, ne serait-ce que
par la signature. Sur les modalités d’intervention, nous sommes
aussi très originaux avec le programme
Ce sont les régimes fiscaux qui “Culture à l’hôpital”. Nous avons, au
motivent les structures privées contraire, une exemplarité à défendre
à donner de l’argent à des
car ces échanges sont riches, et que
associations parce qu’il y a, à la nous avons beaucoup à apprendre les
clef, 60 % de réduction d’impôt uns des autres. Mais il ne faut pas non
dans la limite de 5 pour 1000.
plus se renfermer. Il y a véritablement
un problème de moyens. N’oublions pas
que le mécénat permet au secteur privé de bénéficier d’une réduction d’impôts.
Musique et Santé
Michel Laurent
Creai paca corse
L’objectif plus lointain qu’il nous faudra prolonger à une autre
occasion, c’est d’essayer, sinon d’inverser, de faire évoluer les
représentations que nous pouvons avoir sur le malade, la maladie, l’hôpital, la structure, le handicap, les handicapés... Mais
aujourd’hui avons-nous déjà participé à la mutation de ces représentations ?
Synthèse
Dans un premier temps, les ateliers furent l’occasion de rappeler les
actions conjointes du Ministère de la Culture et du Ministère de la Santé
mises en œuvre afin de rendre accessibles
à tous, les arts et la culture, y compris
L’action culturelle à l’hôpital
aux personnes hospitalisées, en état de
a été cadrée par une
souffrance ou handicapées. La culture
convention nationale signée
et la santé étant a priori deux milieux qui
le 4 mai 1999 par Catherine
n’étaient pas faits pour se rencontrer, le déTrautmann, Ministre de
sir de porter la culture ailleurs, là où on ne
la culture de l’époque, et
l’attendait pas, et de créer des passerelles
Bernard Kouchner, secrétaire
entre les deux mondes a été à l’origine du
d’État à la santé.
rapprochement des deux ministères.
La convention nationale souhaitait mettre en place une politique
culturelle à la fois structurée et dynamique, insistait sur le développement des actions culturelles dans les milieux hospitaliers et
prévoyait également le développement des bibliothèques. Elle souhaitait aussi encourager la création de poste de responsable culturel hospitalier. Enfin, elle prévoyait de mutualiser les moyens et
les projets entre les hôpitaux, les jumelages entre les institutions
culturelles et les établissements hospitaliers, et incitait au rapprochement dans les régions des DRAC et des ARH.
Dans un second temps, Pascal Billon, Lyliane Dos Santos, Pierre
Bolla et Philippe Bouteloup ont mis en exergue le besoin d’établir
clairement les missions spécifiques aux personnels soignants et
aux artistes pour que les projets puissent prendre vie et «fonctionner sans flou», pour que le respect des rôles dévolus à chacun
permette l’exactitude et l’excellence de la «transmission». Certains
artistes-intervenants bénéficient, par exemple, d’un «protocole
d’entrée» concernant les patients afin qu’ils puissent les considérer autrement que par rapport à leur pathologie et dépasser le
caractère compassionnel de leur présence. Tous les intervenants
ont souligné l’importance de la qualité de cette transmission, la nécessité de cerner au plus près les objectifs des actions culturelles
et la complémentarité de leurs rôles : les artistes sur leur condition
de «passeur» entre le dehors et le dedans et le sens réel donné
à leurs interventions, le personnel soignant sur un indispensable
partenariat. Mais de quel partenariat s’agit-il ? Quelles en sont les
modalités ? Quels acteurs sont amenés à se rencontrer dans chaque milieu ? Quels sont leurs objectifs et leurs moyens ? Quelle est
la position du patient ?
.24
Une fois décrites les spécificités des publics concernés (de la néonatologie à la gériatrie, de la personne handicapée à la personne
internée en psychiatrie), une fois listées les contraintes des établissements hospitaliers, des maisons de retraite et des centres spécialisés, un temps fut accordé aux témoignages et aux expériences. Pascal Billon a rappelé les difficultés rencontrées lors de ses
premières interventions en 1997 et souligné la relation du patient
au lieu («l’hôpital qui fait peur») et à la famille (lien intime et seul
lien avec le monde extérieur). Et évoqué justement les situations
de tension au lieu et à la famille et la perte des liens intergénérationnels («l’artiste est là pour apporter une bulle de l’extérieur et
faire tomber les tensions»). Pierre Bolla a insisté sur le temps de
la rencontre («à quel moment la rencontre va-t-elle se faire ?») et
le rôle de la musique dans ce processus : la musique permet tout à
la fois de guider l’artiste et devient un véritable partenaire du soin.
Philippe Bouteloup a, quant à lui, insisté sur la notion de résidence
artistique dans un espace de soins qui induit une totale disponibilité
des artistes et offre une grande liberté
aux patients, l’action des artistes agissant
L’art et la culture à l’hôpital
comme un révélateur.
seraient alors générateurs
de liens entre les personnes
Enfin, Lyliane Dos Santos a réaffirmé que
(la mère et l’enfant, le patient
l’idée de partenariat s’inscrivait pleineet sa famille) et vecteurs de
ment dans la démarche des artistes, des
communication pour vaincre
structures culturelles et des hôpitaux qui
l’isolement (“on se sent seul,
œuvrent ensemble à «un projet cohérent,
on a besoin que la ville vienne
au bénéfice du patient». Qu’on le nomme
vers nous, que la culture
partenariat ou collaboration, l’engagevienne vers nous”).
ment est commun à tous. Lyliane Dos
Santos a également rappelé que l’action culturelle «n’avait pas de
pouvoir thérapeutique comme la médecine l’entendait» mais qu’elle faisait partie «de cette dimension du soin».
À cette dimension du soin vient s’ajouter celle du secret médical
auquel Philippe Bouteloup a fait allusion en affirmant qu’il est extrêmement fondamental de le respecter, au même titre que la confiance
qui s’établit entre l’artiste et le patient, entre le patient et l’équipe médicale et qui construit le lien. Tous ont dit avec force le respect éthique
du malade et de sa maladie, la discrétion qui tient lieu de discours, la
nécessaire confidentialité des informations transmises, la construction d’un relationnel fort et, de fait, les obligations respectives des
personnes concernées (acteurs médicaux, sociaux et artistiques).
Comment aller au-delà des partenariats
existants, comment les développer, les
pérenniser ? Quels rôles les collectivités
publiques ont-elles à jouer dans la mise
en œuvre des dispositifs et avec quels
budgets ? Car l’accès à la culture pour tous
a un coût et le manque de budget reste le
nerf de la guerre comme le constate Pascal Billon. Les conventions
existent, les pactes ARH également, mais chaque année les acteurs
de la culture doivent renégocier la pérennité de leurs actions auprès
des différents partenaires publics et privés. En effet, les collectivités
locales comme les entreprises privées («il faut laisser un espace de
droit au privé d’intervenir» explique Michel Laurent) sont aujourd’hui
en prise directe avec le monde hospitalier qui ne peut, à lui seul, développer de nouveaux projets, tandis que les artistes n’ont «ni les
moyens, ni les aptitudes, ni les capacités à aller chercher de l’argent».
Un constat partagé par l’ensemble des intervenants artistiques présents. Le flottement des budgets n’est pas le seul écueil rencontré
par les porteurs de projets qui, parfois, se sont heurtés à certaines
résistances, la mise en place d’ateliers de création artistique pouvant
être perçus comme des ateliers thérapeutiques alors qu’il s’agit, du
point de vue de l’artiste, d’un acte de création à part entière...
Si le droit à la culture,
le droit à la qualité et le droit
à la santé est un fait acquis
aujourd’hui, son application
ne va pas sans poser
quelques problèmes
photo : compagnie Lolycircus
«La culture à l’hôpital n’est ni une
improvisation ni quelque chose
d’éphémère, elle se travaille avec
des équipes et avec des lieux»
A. Arrivets
Quand tout est mis en œuvre pour que l’intervention artistique trouve
sa place, quand tout fait lien avec le patient, l’artiste, le personnel soignant, la famille, vient alors le temps du bilan, de l’évaluation qualitative d’une part, de l’évaluation quantitative d’autre part comme aboutissement logique d’une démarche de projet. Si d’aucuns refusent
l’évaluation des actions réalisées, inversement d’autres la réclament
car les analyses et les réflexions sur les actions passées ouvrent la
voie à des actions futures. D’un côté les artistes musiciens, comédiens, plasticiens ne perçoivent pas comment évaluer leur travail, de
l’autre les collectivités publiques comme les établissements de soins
souhaitent faire le point pour «montrer l’intérêt et l’importance que
prend la place des artistes dans les hôpitaux». Évaluation ou non,
l’intérêt du programme « Culture à l’hôpital » n’est plus à démontrer
pour personne. Quant au système d’évaluation à adopter, le choix est
difficile car, pour beaucoup, «il faudrait que cela soit fait par un organisme qui a les capacités de faire ça». Plus largement, André Castelli
s’interroge sur les critères à utiliser pour dire que dans le protocole
de prise en charge d’une personne apparaissent des pratiques qui ne
sont ni le pansement, ni la piqûre, ni l’opération et qu’il existe autre
chose qui participe de la reconstruction d’un être de manière solidaire et humaine...
Enfin, comme le souligne le Docteur G. Fortier, dans ces «forteresses»
que furent longtemps les hôpitaux, un long chemin a été parcouru et
«l’évolution a été absolument considérable». Aujourd’hui, les forteresses sont tombées. Certes l’organisation de l’hôpital est complexe
du fait de sa hiérarchie, de son administration, de ses codes de déontologie et d’éthique à respecter, mais l’association fonctionne entre
l’espace de confidentialité qu’est l’hôpital
et l’espace artistique qui l’humanise.
Qu’il s’agisse de production
musicale ou filmée, d’écriture
Malgré l’incertitude qui pèse au-dessus
ou de photographie, artistes
des projets Culture à l’hôpital, l’ensemble
et personnels soignants
des partenaires - personnels médicaux,
s’accordent pour mettre en
artistes, associations, structures culturelavant que leur action est à la
les, collectivités, entreprises, familles - est
fois de l’ordre du sensible, du
symbolique et de l’émotionnel. convaincu de devoir poursuivre leurs efforts, pérenniser leurs actions et avancer
pour trouver des solutions financières, techniques, administratives.
Pour consolider leurs liens relationnels fondamentaux et voir une
nouvelle fois une personne malade danser sur son lit...
Annuaire des institutions
ADDM 84
Musique, danse, cirque
en Vaucluse
L’addm 84 assure une mission de développement de
la musique, de la danse et
des arts du cirque en Vaucluse. Bruno Huet et Odile
Avezard (musiciens à l’hôpital) interviennent à l’hôpital Henri Duffaut (services
pédiatrie et néonatologie).
Au CAMSP, ils travaillent
en direction des publics
handicapées, des personnes âgées et hospitalisées
(enfants et adultes).
Projets d’interventions
artistiques pour l’année
2007 au sein de CLIS,
d’IME, de structures
d’accueil d’urgence et de
maisons de retraite (Stéphane Roux, Justine Desprez, Frédéric Giuliani).
Partenaires : Drac Paca,
Conseil général 84, Conseil régional PACA, Agence régional de l’hospitalisation, Camsp, Hôpital
Henri Duffaut (Avignon),
Equal Via2s.
Nathalie Begue
(Directrice adjointe
– chargée des
publics spécifiques)
51, rue des fourbisseurs
84000 Avignon
tél. 04 90 86 11 62
[email protected]
www.addm84.fr
APROVA 84
information, formation,
centre de ressources
Association de promotion
de la vie associative en
Vaucluse, Aprova est un
centre de ressources pour
les associations Vauclusiennes. Son expérience
et sa vocation permettent
de couvrir l’ensemble des
interrogations des responsables associatifs (création et fonctionnement
de l’association, droit du
travail, fiscalité...).
Aprova propose ses services d’information et de formation pour les dirigeants
et les salariés associatifs.
Maison IV de chiffre
26 rue des Teinturiers
84000 Avignon
tél. 04 90 86 87 07
fax 04 90 86 20 83
[email protected]
www.aprova84.org
CENTRE DE
FORMATION DE
MUSICIEN DE
L’UNIVERSITE DE
PROVENCE
Aix-en-Provence
Formation pour obtenir
le diplôme Universitaire
de Musicien Intervenant
(DUMI).
L’objectif du CFMI de
l’Université de Provence
est de donner à des musiciens une formation universitaire professionnalisante, à la fois musicale,
pédagogique et générale,
qui leur permettra de
travailler dans le cadre
de l’école élémentaire et
pré-élémentaire en collaboration avec les enseignants, et en partenariat
avec les diverses structures éducatives d’un territoire.
Dans le cadre de la 2e
année, le CFMI propose
une option “musique en
milieu hospitalier” associant en 45 heures cours
théoriques et stages
pratiques. Les objectifs
sont de découvrir aux côtés de professionnels de
l’intervention musicale
en milieu hospitalier, de
nouvelles formes d’approche et de relation avec
l’enfant, de savoir se positionner face à des situations d’isolement ou de
souffrance, de comprendre les relations entre le
musicien, les patients,
leur famille et le personnel hospitalier...
CFMI - Centre de Formation
de Musiciens Intervenants
Université de Provence - 29,
Avenue Robert Schuman
- 13621 Aix en Provence
cedex 01
tél. 04 42 95 32 40
fax 04 42 95 32 60
http://www.up.univ-mrs.
fr/~wcfmi/
CENTRE HOSPITALIER
HENRI DUFFAUT
Établissement de soins
de santé
Au sein de ses services
de pédiatrie grands enfants et de néonatologie
à l’unité Mère et Enfant,
le centre hospitalier accueille des interventions
artistiques en musique,
théâtre et arts plastiques. Mais également
au sein de ses services
d’onco-hématologie et de
long séjour pour personnes âgées.
Partenaires : addm 84,
compagnie Mises en Scène, association Atelier
des deux mondes.
François Laperche
(directeur adjoint)
et Marielle Petit De
Grandville (chargée de
communication),
3050 rue Raoul Follereau,
84902 Avignon cedex 9
tél. 04 32 75 39 05
[email protected]
www.ch-avignon.fr
CONSEIL GÉNÉRAL
DE VAUCLUSE
Le pôle d’intervention sociale du Conseil général
de Vaucluse participe à
de nombreuses initiatives
artistiques et culturelles
développées dans les établissements hospitaliers
et spécialisés, structures
à caractères sociales.
Pôle d’intervention sociale
6, bd limbert
84000 Avignon
tél. 04 90 16 18 64
www.vaucluse.fr
DIRECTION
REGIONALE
DES AFFAIRES
CULTURELLES
PROVENCE-ALPESCOTE D’AZUR
L’accès à la culture pour
les personnes empêchées ou publics spécifiques constitue un axe fort
du ministère de la culture
et de la communication
qui met en place des partenariats avec d’autres
services de l’Etat. En
PACA, la drac a établi des
conventions de façon à
favoriser la réalisation
d’actions culturelles et
artistiques. Avec le ministère de la santé et des
affaires sociales : Pour
les personnes en situation de handicap, l’action
de la drac se déploie à la
fois en faveur des pratiques culturelles et artistiques, mais concerne
aussi l’accessibilité des
lieux de diffusion, de pratique et d’enseignement
artistiques. Pour les
personnes hospitalisées,
la drac s’est associée à
l’agence régionale d’hospitalisation (ARH) dans
le cadre d’une convention «culture à l’hôpital»,
pour favoriser l’accès à
la culture au sein des
établissements hospitaliers en relation avec des
structures culturelles et
artistiques.
Patricia Value-lynch
Chargée de mission pour
les actions en faveur
des publics spécifiques:
culture à l’hôpital, handicap
et justice
23, bld du Roi René
13617 Aix-en-Provence
cedex
tél. 04 42 16 14 06
fax 04 42 16 19 52
[email protected]
http://www.culture.gouv.fr/paca/
AGENCE
RÉGIONALE DE
L’HOSPITALISATION
141, av. du Prado
13008 Marseille
tél. 04 91 29 92 50
[email protected]
Annuaire des associations et compagnies
APRECA
Atelier Public de
Recherche et de
Création Artistique
Avignon
Arts plastiques, théâtre
Promouvoir et diffuser l’art contemporain :
l’APRECA décline une
palette d’actions, de formations et de modalités d’accompagnement
d’artiste, depuis l’atelier
de création pédagogique
conduit par un artiste
jusqu’aux
expositions
clefs en main, en passant
par les rencontres publicartiste qui permettent de
faire découvrir sa démarche, ses recherches et
son univers artistique.
En sa qualité d’organisme
de formation, l’APRECA
propose des formations
professionnelles autour
de la pratique artistique.
Si les lieux d’interventions
sont à visages multiples établissements scolaires,
CPI, IME, maisons de retraite, hôpitaux, crèches,
CLSH, MJC, centres sociaux, musées, ADVSEA,
IMF -, les publics aussi :
petite enfance, scolaires,
adultes, adultes en parcours d’insertion, personnes âgées...
Delphine Meucci-Bardet,
1 rue d’Estienne d’Orves,
BP 246,
84010 Avignon cedex 1
tél. 04 90 87 30 11
[email protected]
Agrément Jeunesse et Sport
n° 84 – 194
N° organisme de formation :
93 84 02 782 84
ASSOCIATION
GALIPETTE
Mormoiron
Cirque
L’association
Galipette
initie le jeune public (à
partir de 10 ans), les adolescents et les adultes
(jusqu’à 70 ans) aux arts
du cirque, aux sports et
aux loisirs.
Dans les écoles ou les
centres de loisirs implantés en milieu rural, les
interventions sont assurées par une personne
titulaire du Brevet d’initiateur aux arts du cirque,
formée en kinésithérapie
et spécialisée dans le travail avec les personnes
handicapées.
Partenaires : association
Badaboum
(Vaison-laRomaine) et association
Ska Barré (Apt).
Mme Kling (intervenante),
rue du Portail Vieux,
84570 Mormoiron
tél. 04 90 61 89 92
Code APE : 92600
ASSOCIATION
OH TERRA !
Avignon
Arts décoratifs :
céramique - poterie et
modelage de l’argile
Développer la créativité
et favoriser l’ouverture
culturelle et sociale : Oh
Terra ! a choisi la pratique
manuelle et plus particulièrement la poterie et le
modelage de l’argile.
L’association s’adresse
aux personnes handicapées mentales, psychiques ou physiques, aux
enfants comme aux adultes.
Stéphanie Ayme
(intervenante),
2 avenue de Bonaventure,
84000 Avignon
tél. 04 90 82 32 85
[email protected]
ou [email protected]
ASSOCIATION
TRISUNIC COMPAGNIE SUBITO
PRESTO
Rustrel
Danse, théâtre, musique
L’association
Trisunic
produit et diffuse les
spectacles de la compagnie Subito Presto, mène
des actions de sensibilisation au théâtre, à la
musique et à la danse,
encadre des formations
danse (enseignement de
la technique Alexander).
Les publics concernés
par l’ensemble de ces actions sont les jeunes enfants (crèches), les élèves des écoles primaires
et des collèges, les enseignants, puéricultrices,
infirmiers et éducateurs.
Actuellement, Lucia Carbone intervient dans des
crèches de Vaucluse et
Catherine Vernerie dans
le plan de formation à
l’Institut de formation en
soins infirmiers de Jury,
à Metz. La compagnie a
déjà réalisé des actions
culturelles au CREHAM
Provence auprès d’adultes handicapés mentaux
et souhaiterait intervenir
en milieu hospitalier.
Partenaires : Conseil général de Vaucluse (compagnie conventionnée),
Conseil régional, DRAC
et Inspection académique
pour des aides aux projets, addm 84 pour des
projets
pédagogiques,
Communauté européenne pour des projets internationaux.
Catherine Vernerie
rue des Gens,
84400 Rustrel
tél. 04 90 04 97 46
[email protected]
www.subito-presto.com
Agrément Jeunesse et Sport
n° 99 – 55
N°organisme de formation :
93 84 02 133 84
COMPAGNIE
CROCODILE
Montfrin
Musique, théâtre,
arts du cirque
Depuis douze ans, la
compagnie Crocodile diversifie ses activités en
direction de la petite enfance et du milieu hospitalier en organisant
des spectacles (clown,
musique, théâtre), des
animations (musique à
l’hôpital) et des stages
(arts du cirque). Les lieux
d’interventions sont multiples car la compagnie
s’adresse au public enfant et tout public : écoles, C.E., villes, crèches,
associations, hôpitaux,
relais assistance maternelle, associations théâtre amateur, CAMSP, Espelido.
Partenaires : CCAS, municipalités et communauté de communes (pour
les spectacles éducatifs),
addm 84 (pour les interventions en milieu hospitalier), CAMSP.
Odile Avezard (animatrice,
comédienne, chanteuse),
18 faubourg du Pont,
30490 Montfrin
tél. 04 66 57 29 44
crocodilemoi @wanadoo.fr
Licence de spectacle :
300809
Annuaire des associations et compagnies
COMPAGNIE
MOULINETTE
COMPAGNIE
TAMBURO
La compagnie Moulinette
enseigne les arts du cirque à l’école de cirque
Isloise, crée des animations et des spectacles
dans les structures scolaires, les établissements
spécialisés (ARI Joncquières, ADAPEI Le Thor,
IME Isle-sur-la-Sorgue),
les associations sociales (Repères Avignon,
La Cigalette Isle-sur-laSorgue), les MJC et les
centres de loisirs. Son
public ? Les enfants dès
l’âge de 3 ans, les adolescents et les adultes.
La compagnie souhaite
intervenir en milieu hospitalier autour d’une formule “Cirque et musique”
expérimentée précédemment en établissement
spécialisé. Il s’agit d’un
duo poétique et humoristique qui utilise les arts
du cirque (un clown et un
guitariste) et s’adapte au
rythme et aux profils des
patients concernés.
La Compagnie Tamburo
crée des spectacles de théâtre musical à destination du
jeune public : petite enfance, enfance, adolescence, et
propose des animations pédagogiques : percussions,
conte, éveil musical.
Les interventions ont lieu
dans les crèches, les écoles, les hôpitaux, les théâtres, les médiathèques...
Isle-sur-la-sorgue
Arts du cirque, musique
Partenaires : Ville de l’Isle-sur-la-Sorgue, Conseil général de Vaucluse,
CCAS Isle-sur-la-Sorgue,
Contrat Temps libre.
Muriel Ducourneau
(responsable de projets
pédagogiques et artistiques),
3 rue Molière,
84800 L’Isle sur la Sorgue
tél. 04 50 20 81 77
[email protected]
Agrément Jeunesse et Sport
et Éducation populaire en
cours.
Vedène
Théâtre musical
Partenaire : Conseil général de Vaucluse.
Alain Bressand
(directeur artistique),
1 clos du Roy,
chemin des Contines,
84270 Vedène
tél. 04 90 23 40 15
[email protected]
http://theatre-enfants.
com/tamburo
Licence d’entrepreneur de
spectacle : 2-135149
COULEUR DANSE
Avignon
Danse
Dans ses cours de danse
contemporaine
comme
dans ses ateliers de chorégraphie, Catherine Pruvost développe un langage
chorégraphique basé sur
la rencontre, le ressenti des
danseurs dans leur relation
à l’autre. Mais Couleur Danse, c’est aussi des stages
pluridisciplinaires de danse
contemporaine
associée
aux arts du cirque (clown)
ou aux percussions corporelles et instrumentales.
Couleur Danse collabore
avec l’association Tôtout’arts (Villeneuve lez
Avignon), FRL (Châteauneuf
de Gadagne), le centre hospitalier Montfavet et le Pôle
espoir gymnastique masculine (Avignon).
Partenaires : association
Rien ne va plus (cours
conjoints sur les percussions et la danse argentine).
.28
Catherine Pruvost
(professeur,
danseuse, chorégraphe),
28 rue Nationale,
84000 Avignon
tél. 04 90 82 46 83
[email protected]
FÉDÉRATION
INTERSECTORIELLE
DES ATELIERS DE
PSYCHOTHÉRAPIE
DE MÉDIATION
CRÉATRICE, C.H.
MONTFAVET
Avignon
La FIAPMC s’insère dans
un lieu de soins pour proposer une pratique artistique aux personnes hospitalisées ou non, suivies
ou non par une structure
psychiatrique, débutante
ou non.
Au centre hospitalier de
Montfavet, la FIAPMC
organise des ateliers
de création en danse
contemporaine (“Émouvance”), en chant (“Il
était une voix”), en écriture (“Papiers de soi”),
en théâtre (“Théâtre de
l’autre scène”), en peinture et sculpture (“Marie
Laurencin”), en création
vestimentaire
(“Peau
d’âme”) et en photo (“Lumière”). Les ateliers “Il
était une voix” et “Émouvance” sont co-animés
par des soignants et des
artistes professionnels :
Catherine Pruvost pour
la danse et Rémy Ollivier
pour la chorale. Au cours
de ces différents ateliers,
l’équipe encadre les participants dans leur cheminement artistique avec
pour objectif de donner
une représentation du
travail abouti : spectacle
de danse, concert, enregistrement CD...
Patricia Scarpellini
(cadre de santé),
centre hospitalier de
Montfavet,
84140 Montfavet
tél. 04 90 03 91 87
patricia.scarpellini@ch-montfavet
LA LOLY CIRCUS
Beaumont de Pertuis
Cirque
Création et diffusion de
spectacles de cirque,
formation-loisirs
pour
enfants et adultes : telles
sont les actions mises en
place par La Loly Circus
dans le Vaucluse, les Alpes-de-Haute-Provence
et les Bouches-du-Rhône
auprès d’un public enfant (dès 4 ans), jeune,
adulte, et handicapé (interventions ponctuelles).
D’autres actions sont proposées en milieu rural.
En 2008, La Loly Circus
développera ses actions
de formation-loisirs dans
les IME, plus particulièrement dans le secteur
du Luberon (84 et 04).
Partenaires : addm 84,
Conseil Régional Paca,
Conseils Généraux du
Vaucluse et des Alpesde-Haute-Provence
Benjamin Gorlier
(directeur),
Leï Asbeben,
84120 Beaumont de Pertuis
tél. 06 18 91 76 94
[email protected]
www.lolycircus.com
Agrément Jeunesse et Sport
et Éducation populaire.
LA VIE EN ROSES 84
Avignon
Théâtre, lecture publique
La Vie en Roses 84 regroupe les usagers en
psychiatrie (patients et
ex-patients) du Vaucluse,
du nord des Bouchesdu-Rhône et de l’Est du
Gard. Elle œuvre à lutter
contre leur isolement, à
“destigmatiser” la maladie psychique, à défendre
les intérêts matériels et
moraux des malades et à
organiser des loisirs pour
eux et leur environnement (familles, amis...).
Au sein de l’association,
la compagnie la Fenêtre
ouverte organise depuis
2002 des représentations
théâtrales et des lectures
publiques dans toutes les
salles de spectacles mises à disposition gratuitement par les hôpitaux,
les cliniques, les collectivités locales et les municipalités.
La Vie en Roses 84 espère créer en 2007 un groupe d’entraide mutuelle
(GEM) afin de constituer
de nouveaux ateliers artistiques en musicothérapie et en arts plastiques.
Partenaires : Centre hospitalier Montfavet, clinique Bellerive (Villeneuve
lez Avignon), compagnie
La Fenêtre ouverte.
Jean-Claude Montrongnon
(président),
37 rue Gustave Eiffel,
84000 Avignon
tél. 06 19 16 90 47
LE JARDIN D’ALICE
Carpentras
Théâtre, conte, lecture,
musique, danse
Cette association d’éducation populaire a plusieurs cordes à son arc :
la création et la diffusion
de spectacles pour le
jeune public (de 6 mois à
3 ans, enfants et jeunes
de 7 à 16 ans, handicapés
mentaux), le développement des pratiques artistiques dans les structures
d’accueil Petite Enfance,
et enfin l’organisation de
formations pour animateurs.
Les structures Petite
Enfance, les écoles maternelles, les centres culturels, APEI et les bibliothèques sont leur terrain
d’action.
Sylvie Prabel Quoirin
(responsable de projets),
4 allée du Pirot,
84200 Carpentras
tél. 04 90 67 03 35.
Agrément d’éducation
populaire : 99155.
MUSIQUE ET SANTÉ
PHONAMBULE
L’association créée en
1998 œuvre pour la promotion et la diffusion
de la musique vivante
en milieu hospitalier
et dans les structures
d’accueil des personnes
handicapées. Son champ
d’intervention est large,
depuis les interventions
musicales en milieu de
santé, les résidences artistiques, les formations
professionnelles, l’organisation de séminaires et
de colloques, jusqu’à la
création du réseau européen “Musique en milieu
hospitalier” en Irlande,
en Grande-Bretagne, en
Italie... Musique et santé
s’est également engagée dans la formation
avec deux programmes :
L’enfant et la musique
à l’hôpital ; Musique en
gériatrie : lieu de mémoire, lieu de vie. Enfin,
l’association intervient au
Centre de formation des
musiciens intervenants
d’Aix-Marseille.
Les actions conduites par
Musique et Santé concernent un vaste public : enfant, adolescent, adulte,
personne âgée, personnel médical, personnel
paramédical et professionnel de la culturel.
Dans le cadre du programme Musique à l’hôpital, Phonambule intervient principalement dans
le Var auprès des enfants
hospitalisés (pédiatrie,
néonatologie, chirurgie
infantile) et leurs parents,
des enfants handicapés
(CAMSP) et des personnes âgées en service de
soin longue durée.
Actions de formation,
création culturelle et artistique en direction des
personnes en difficulté
dans les centres hospitaliers et les centres
de soins et d’éducation
spécialisée : les interventions de Phonambule se
caractérisent par leur régularité et leur pérennité
dans les lieux, les duos
de musiciens homme/
femme (pour la pédiatrie)
et le travail autour de
l’écoute de l’autre (“l’accordage humain”).
Phonambule mène des
actions de formations
intra-muros
(hôpitaux,
crèches, CFMI) mais prévoit en 2007 plusieurs
cessions de formations
“ouvertes” à d’autres publics.
Paris
Musique
Partenaires : association
SPARADRAP,
associations départementales de
diffusion et d’actions musicales, établissements
de santé et institutions
culturelles en région Ile
de France et en province,
Collaborations
européennes : Royal Northern
College of Music de Manchester et Manchester
Metropolitan University.
Philippe Bouteloup
(directeur),
9 passage Saint Bernard,
75011 Paris
tél. 01 55 28 81 00.
www.musique-sante.org
Association reconnue
d’intérêt général. N°organisme de formation :
11 75 31 704 75
Rians
Musique
Partenaires : ARH, DRAC
P rove n ce - A l p e s - C ô te
d’Azur, Conseil général
du Var, DDASS du Var,
CAMSP de Draguignan,
hôpitaux concernés par
le programme Musique
à l’hôpital (Fréjus - Saint
Raphaël, Toulon, Hyères,
Draguignan, La Seyne,
Aix-en-Provence).
Partenaires privés ponctuels : UGRR, Caisse
d’Épargne Écureuil, domaines viticoles.
Fanette Fernique
(responsable administratif),
2 av. du Général de Gaulle,
83560 Rians
tél. 04 94 80 34 63
[email protected]
www.phonambule.net
Licence d’entrepreneur
du spectacle : 39683 Agrément formation
Le Programme Equal VIA2S
• Former et informer les acteurs
de l’emploi et de l’insertion et
de la création d’activités aux
spécificités du secteur culturel
• Mettre en cohérence les
ressources, outils et structures du
territoire en créant une fonction
ressource “emploi culturel”
• Imaginer des dispositifs
d’insertion et d’accompagnement
de parcours pour les
professionnels du spectacle vivant
• Initier, accompagner et
expérimenter des projets de
mutualisation innovants pour le
territoire
• Accompagner et optimiser la
qualification des professionnels,
notamment dans des démarches
de VAE de bilan de compétences
• Veiller à une égalité des chances
identiques entre les hommes et
les femmes
Les partenaires du programme :
ANPE Culture Spectacle - Activ
Conseil - ICART - Scène nationale
de Cavaillon - addm 84
Retrouvez plus d’informations sur
le programme européen VIA2S
sur : www.addm84.fr
Cette publication est éditée
par l’addm 84 - Association
départementale de développement
de la musique, de la danse et des
arts du cirque en Vaucluse.
L’addm assure une mission
d’information et de ressources,
de formation et de coordination.
Elle est un partenaire privilégié
de l’ensemble des acteurs de
la vie culturelle : collectivités
locales, associations, lieux de
diffusion, artistes, professionnels,
amateurs, pédagogues. Elle
s’adresse à tous les publics et son
action concerne tous les styles de
musique, de danse et des arts du
cirque.
Elle favorise la mise en place
d’actions en milieu scolaire, le
développement de la pratique
amateur, la structuration de
l’enseignement de la musique, de
la danse et des arts du cirque.
Elle veille également à l’équilibre
de l’offre artistique et culturelle
du département. A ce titre, elle a
une mission d’actions incitatives,
de sensibilisation des publics
et d’accompagnement des
professionnels.
L’addm Vaucluse est
conventionnée par le Ministère de
la culture et de la communication,
le Conseil général de Vaucluse, le
Programme Européen Equal.
addm Vaucluse
51, rue des Fourbisseurs
84000 Avignon
tél. 04 90 86 11 62
fax 04 90 85 86 59
[email protected]
www.addm84.fr
saluces.com
Equal est un programme d’intérêt
communautaire développé
par le Fond Social Européen
pour la période 2000-2008. Ce
programme a pour objectif de
lutter contre toutes les formes de
discrimination et d’inégalité dans
la sphère du travail et de l’emploi.
L’addm Vaucluse est partenaire
d’un PIC Equal intitulé Vaucluse
Inn Art en scènes solidaires
– VIA2S - porté par le Conseil
général de Vaucluse. Il bénéficie
du soutien du Conseil régional
PACA.
L’objectif de VIA2S est de créer
les conditions du maintien,
de la sauvegarde, et de la
professionnalisation des
emplois du secteur culturel,
et plus particulièrement du
spectacle vivant. L’originalité de
ce programme est qu’il permet
de faire se rencontrer et de
faire travailler ensemble des
opérateurs du secteur culturel
et du secteur de l’emploi et
de l’accompagnement. Le
programme Equal VIA2S est entré
dans une phase de mise en œuvre
des actions à partir de Septembre
2005 et pour une période de 3 ans.
Les principaux objectifs de VIA2S :
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