Les haies, les talus et leur fossé : source de biodiversité Article publié par l’Association Vivre à Argentré dans sa lettre N°15. Nos ancêtres les ont créés de toutes pièces, essentiellement pour séparer leurs propriétés. Mais ils ont rapidement pris conscience de leur intérêt tant pour leurs productions que pour la préservation des milieux naturels. Il n’en a pas été de même après les années 1950 lorsque la culture intensive a pris le pas sur les méthodes antérieures plus douces. L’explosion du machinisme agricole, avec des engins de plus en plus monstrueux a accéléré le processus : haies et talus ont été considérés comme une GENE pour l’agriculteur et les remembrements qui en ont résulté n’ont fait qu’empirer une situation déjà bien compromise. Depuis une dizaine d’années, on ne cesse d’évoquer le DEVELOPPEMENT DURABLE et on redécouvre les multiples intérêts du bocage. Si certains inconscients continuent à massacrer ce patrimoine sans aucun discernement, quelques uns ont recommencé à entretenir les haies, à les exploiter, pour leur bois surtout, voire à en replanter. Mais les haies et les talus constituent un duo inséparable : c’est ensemble qu’ils contribuent à la préservation de la nature (lutte contre l’érosion, meilleur écoulement des eaux et drainage naturel, protection contre les vents trop violents…) ou à l’éclosion de la biodiversité végétale et animale. La haie et son talus constituent à eux seuls une chaîne alimentaire complexe et complète qui va des végétaux aux nombreux animaux qu’ils abritent : serpents et petits rongeurs, herbivores, petits carnassiers, jusqu’aux prédateurs comme la chouette, le renard ou l’épervier. Si l’on veut conserver au bocage - certes aménagé pour mieux s’adapter aux techniques agricoles modernes - ses caractéristiques, il ne suffit pas de replanter la haie. Il est également indispensable de conserver ou de restaurer le talus qui la supporte et le fossé qui la borde. Bientôt un programme de restauration du bocage L’eau est collectée par le fossé, elle pénètre facilement dans le sol grâce aux multiples fissures racinaires ; elle peut être pompée à nouveau par la plante et évacuée dans l’atmosphère En partenariat avec Vitré Communauté, le syndicat de bassin versant souhaite prochainement porter un programme de restauration du bocage en lien avec l’enjeu qualité de l’eau. Pour cela, la première étape est d’identifier les secteurs à risque sur le bassin versant, afin de cibler des actions de mobilisation qui aboutiront à un programme concerté de plantation et/ou de travaux. De leur côté, les Communautés de communes en Ille-et-Vilaine et le Conseil Général en Mayenne continuent de proposer des aides pour les projets de replantation (renseignements en mairie). Au sommaire du prochain numéro : • Evaluation de la charte communale • Les animations auprès des scolaires • Ayez le bon réflexe Cette manifestation, organisée par le Comité Départemental d’Ille-et-Vilaine de la Randonnée Pédestre en partenariat avec l’Education Nationale et les associations locales du Pays de Vitré, a rassemblé 13 classes de CE2 à CM2 de 7 écoles différentes de la région, sur le site de la retenue de la Valière. Tandis qu’une partie des enfants était engagée dans l’épreuve autour du plan d’eau, les autres participaient par petits groupes à 11 ateliers thématiques, notamment sur le thème de l’environnement : tri sélectif, bocage, insectes aquatiques, rôle du barrage… Le syndicat était présent ce jour là pour montrer aux enfants les atouts écologiques de nos rivières. La manifestation a rencontré un franc succès, prochains rendez-vous : le 28 mars et le 30 mai 2008. IMPORTANT : Depuis le 1er janvier 2008, le désherbage des fossés même à sec, des avaloirs et des caniveaux, est interdit en Mayenne (arrêté préfectoral du 4 décembre 2007). La réglementation devient ainsi identique à celle d’Ille-et-Vilaine. Sur les cours d’eau et points d’eau, la distance minimale à respecter est toujours de 5 m (réglementation nationale). Contact : S. I. du Bassin Versant de la Vilaine Amont Massumi PIEL 10 rue de la Haye Robert 35500 VITRE Tél : 02 99 74 50 15 Fax : 02 99 74 76 19 e-mail : [email protected] Comité de rédaction : Gérard BERCHE Guillaume BRECQ Monique JEULAND Massumi PIEL Syndicat Intercommunal du Bassin Versant de la Vilaine Amont Réponse à la question : 1 - b Le programme de bassin versant de la Vilaine amont bénéficie de financements de l’Agence de l’Eau Loire-Bretagne, des Conseils Généraux d’Ille-et-Vilaine et de Mayenne, et des Conseils Régionaux de Bretagne et de Pays-de-Loire Conception & impression Morvan Fouillet Imprimeurs - Vitré • Photos : S. I. du Bassin Versant de la Vilaine Amont, Gérard BERCHE ■ R Le bocage, outre son intérêt paysager indéniable, remplit de multiples fonctions écologiques et agronomiques. Dans la région de Vitré, les remembrements anciens ont eu des impacts dévastateurs sur le réseau de haies. Il est temps de réhabiliter cette ressource précieuse à bien des égards. Rando-challenge du 8 juin 2007 Préservons notre bocage ! N°11 - janvier 2008 Les particuliers aussi ! Les jardineries s’engagent On ne le dira jamais assez, la pollution de l’eau est l’affaire de tous. C’est à chacun d’entre nous de modifier son comportement pour préserver l’environnement. Conscientes des problèmes causés par les produits phytosanitaires, 9 jardineries du bassin versant ont signé une charte visant à favoriser les solutions sans pesticides. Le jardinier amateur qui fait appel à des produits de traitement doit s’interroger quant à l’impact de ses pratiques sur la rivière voisine. Aussi, sous l’impulsion des associations locales, le syndicat de bassin versant et la communauté d’agglomération de Vitré ont proposé un partenariat avec les jardineries, afin de promouvoir les solutions sans pesticides pour entretenir son jardin. En 2008, 9 jardineries du bassin versant ont ainsi décidé de s’engager dans une démarche de conseil valorisant les techniques alternatives. Alors, rendez-vous en mars chez votre enseigne signataire et bon jardinage ! Monique Jeuland, Présidente de la commission polyvalente du bassin versant Louis Ménager, Vice-Président de Vitré Communauté en charge de l’environnement Michel Barré, Président de l’association Vivre à Argentré Jacques Le Letty Président de l’association Vitré Tuvalu Jean-Pierre Gautier Président de l’association de pêche la Gaule Vitréenne Gérard Miot Président de l’association Mieux Vivre à Torcé • Le Cette charte est une extension de la charte « jardiner au naturel, ça coule de source », proposée depuis 2 ans dans l’agglomération rennaise et les bassins d’alimentation en eau potable de Rennes. Quelles sont les enseignes signataires ? • Bricomarché – Noyal-sur-Vilaine • Bricomarché – Vitré • Espace Emeraude – Vitré • Gamm vert – Vitré • Gamm vert Village – Juvigné • Gamm vert Village – Saint-Pierre-la-Cour • Hautbois jardinerie – Vitré • Monsieur Bricolage – Châteaubourg • Point Vert – Châteaubourg Quels sont les engagements ? • Proposer en magasin un maximum d’articles correspondant à des solutions sans pesticides • Avoir au moins un vendeur chargé du rayon phytosanitaires formé au conseil en techniques alternatives • Mettre en avant ces techniques alternatives à travers le déploiement de supports de communication et d’information facilement identifiables pour la clientèle • Apporter à chaque client demandeur d’un conseil sur les produits phytosanitaires une information sur les risques et sur les solutions sans pesticides susceptibles d’être mises en place Dès le mois de mars, les jardiniers amateurs disposeront dans ces magasins de 8 jardifiches en libre-service, avec “ plein de trucs et astuces ” à mettre en place pour préserver l’environnement. 1 ineries s’engagent p • Dia p2 gnostic des cours d’eau 4 • Pré ! p servons n otre bocage s jard Syndicat Intercommunal du Bassin Versant de la Vilaine Amont Diagnostic des cours d’eau : les premiers résultats L’objectif de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) assigné par l’Europe est d’atteindre pour 2015 le bon état écologique des cours d’eau et des milieux aquatiques. C’est pourquoi en 2007, le syndicat s’est engagé dans une démarche de reconquête de la qualité des ces milieux par le biais notamment du projet d’un Contrat Restauration Entretien (CRE). Il s’agit d’un outil financier permettant la mise en place d’un programme pluriannuel de travaux sur 5 ans (ou plus). Sa vocation principale est d’agir sur la morphologie des cours d’eau et nécessite en amont une étude importante. ■ Qu’en est-il chez nous ? Sur le bassin versant de la Vilaine amont, l’étude préalable au Contrat Restauration Entretien a bien avancé. Cette étude comporte en premier lieu un diagnostic visuel recensant tous les problèmes pouvant être rencontrés sur les cours d’eau et notamment les altérations sur leur morphologie. Ce sont en tout 380 km de linéaire qui ont été étudiés, parmi lesquels les principales rivières du bassin versant : la Vilaine, la Valière, la Cantache, le Hill, le Palet, la Bichetière, la Gaillardière... 1- qu’es t-ce a – la va que la morpho logie riatio entre le n du niveau d d’une rivière ’eau ? s s a isons b – l’éta t c – la q physique de la ualité p hysico-c rivière himique de l’eau Voici quelques paramètres observés pour juger de leur qualité hydro-morphologique : L’état du lit mineur : Le lit mineur est l’espace situé entre les deux berges avant débordement. Sur notre bassin versant, on constate que les travaux hydrauliques (recalibrage, reprofilage) ont souvent déstabilisé le fragile équilibre du lit des rivières. Les habitats piscicoles ont ainsi largement disparu (appauvrissement des caches en berges ou des substrats naturels) tandis que les pertubations hydrauliques ont engendré des zones « lentiques », c’est-à-dire à faible vitesse d’écoulement, sur une grande partie du linéaire. Des travaux hydrauliques destructeurs pour le milieu L’état des berges : L’abreuvement direct dans le cours d’eau est encore très répandu. Il a un impact important sur l’érosion des berges et la libération de matières colmatant le lit de la rivière. En dehors de ce problème, les berges sont parfois artificialisées (palplanches, béton…), ce qui provoque aussi un appauvrissement du milieu. Les artificialisations (ici : tôles) restent très ponctuelles mais leur impact est important Cet abreuvoir a totalement détruit la berge L’état de la ripisylve : Les espèces inadaptées comme ce peuplier fragilisent les berges sans apporter d’intérêt pour la rivière. Dans sa chute, il aura emporté la berge à son pied La ripisylve est la végétation présente sur les berges d’un cours d’eau. Elle joue un rôle essentiel en terme d’épuration de l’eau, de maintien de la berge ou d’habitat. Les altérations principales sur notre territoire sont les coupes rases et le manque d’entretien. Cependant, malgré une diversité d’âges et d’espèces peu importante, la qualité globale n’est pas mauvaise car la ripisylve est continue et assez dense. Parfois, la présence d’encombres (accumulation de débris végétaux) pose problème sur l’écoulement de l’eau, notamment sur les ouvrages qui les retiennent. Leur enlèvement ne doit cependant pas être systématique car ce sont aussi des éléments apportant une forte biodiversité au milieu. Les encombres sont sources de vie dans la rivière (habitat, alimentations) mais peuvent perturber l’écoulement du cours d’eau ■ Ce petit seuil, infranchissable pour les poissons, pourra perturber fortement la continuité Les travaux A l’issue du diagnostic, des propositions d’actions en lien avec les problématiques connues et les attentes locales, vont permettre d’envisager les interventions les plus pertinentes. Il en découlera ensuite un calendrier pluriannuel d’actions (5 ans ou plus). Quelles sont les interventions possibles ? La continuité écologique : Elle se définit par la libre circulation des espèces biologiques (notamment les poissons) et le bon déroulement du transport naturel des sédiments. Notre bassin possède d’innombrables ouvrages du plus petit seuil aux grands ouvrages comme les 3 grands barrages : Haute Vilaine,Valière et Cantache. Si l’intervention n’est pas possible partout, bon nombre d’« obstacles » peuvent être supprimés ou aménagés. ◆ sur le lit mineur : renaturation du lit, restauration des habitats piscicoles, aménagement de seuils, sur la végétation : entretien, plantation, gestion des espèces non adaptées, ◆ sur les berges : protection vis-à-vis du bétail, aménagement d’abreuvoirs, ◆ sur la gestion des encombres : enlèvement sélectif des dépôts empêchant les écoulements, ◆ plus ponctuellement : aménagement de frayères… ◆ Enrochements du fond de la rivière Le lit majeur : Il s’agit de l’espace potentiellement inondable par la plus forte crue connue. Le lit majeur contient les annexes hydrauliques d’un cours d’eau comme les zones humides. Dans le cadre du diagnostic, le bureau d’études a identifié l’occupation du sol des parcelles riveraines au cours d’eau : urbanisation, cultures, prairies naturelles, zones humides, etc. Il a été noté l’effort important des agriculteurs concernant la mise en place des bandes enherbées. Les berges de cours d’eau sans protections végétales entretenues sont rares sur le bassin versant. museau Les pompes à animaux évitent que les ctement s’abreuvent direière dans la riv Une très grande partie du linéaire de cours d’eau diagnostiqué est bordée par des bandes enherbées Tous ces travaux permettront d’améliorer le fonctionnement de nos rivières afin de tendre vers le bon état écologique, qui nécessite également une bonne qualité physico-chimique. En plus des efforts du syndicat, la contribution de tous les acteurs est aussi nécessaire pour espérer tenir cet objectif. Une prise de conscience générale de la nécessaire préservation de ce milieu est également indispensable. A la maison, gare aux produits d’entretien ! Produits d’entretien, lessives, shampoings, etc, libèrent différents éléments, agents nettoyants ou de blanchiment, adoucissants, qui peuvent perturber le milieu aquatique et nécessitent des traitements d’épuration de l’eau. Les mesures à prendre : • pour les taches tenaces, faire tremper le linge ou nettoyer les taches à la main avant de mettre en machine, • privilégier les détergents contenant des tensio-actifs d’origine végétale (huile de coprah, noix de coco, colza) ou les produits mentionnant un éco-label, • diminuer les doses indiquées sur l’emballage, • utiliser de l’eau chaude vinaigrée pour laver les vitres, • ne pas utiliser d’adoucissant car les eaux distribuées dans la région de Vitré sont douces. Source : Pour que l’eau vive en Bretagne