Le Cid, Pierre Corneille

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Classiques & Cie collège
GUIDE PEDAGOGIQUE
Le Cid, Pierre Corneille
GUIDE PÉDAGOGIQUE
par Pascale Philberg
PRESENTATION DE L’OUVRAGE
La structure de l’ouvrage
Une édition « spécial théâtre »
Le guide pédagogique
DECOUVRIR LE CID
Les lectures actives
 Lecture active 1
 Lecture active 2
 Lecture active 3
 Lecture active 4
 Lecture active 5
 Lecture active 6
 Lecture active 7
 Lecture active 8
Le défi lecture
POUR ALLER PLUS LOIN : UNE PROPOSITION DE SEQUENCE
Séance 1. Comprendre le contexte
 Le travail en classe
Séance 2. Étudier l’exposition
 Le travail en classe
 Corrigé du questionnaire n°1
Séance 3. Caractériser le héros tragique
 Le travail en classe
 Corrigé du questionnaire n°2
 Corrigé de la fiche d’évaluation n°1
© Éditions Hatier, 2017
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GUIDE PEDAGOGIQUE
Séance 4. Étudier une scène de duel verbal
 Le travail en classe
 Corrigé du questionnaire n°3
Séance 5. Caractériser l’échange en Rodrigue et Chimène : duo ou duel ?
 Le travail en classe
 Corrigé du questionnaire n°4
Séance 6. Étudier un récit dramatique
 Le travail en classe
 Corrigé du questionnaire n°5
Séance 7. Caractériser le dénouement
 Le travail en classe
 Corrigé du questionnaire n°6
Séance 8. Faire le point sur le genre de la pièce
 Le travail en classe
 Corrigé de la fiche d’évaluation n°2
Séance 9. Confronter trois mises en scène du Cid
 Le travail en classe
 Corrigé du questionnaire n°8
Séance 10. Comparer des documents sur le thème du dilemme
 Le travail en classe
 Corrigé du questionnaire « Textes et images »
Séance 11. Étudier le motif du duel
 Le travail en classe
 Corrigé du questionnaire n°7
Séance 12. Faire le bilan de la lecture de l’œuvre
 Le travail en classe
 Corrigé de la fiche d’évaluation n°3
LES FICHES PHOTOCOPIABLES
■ Évaluation n°1. Connaître les personnages, l’histoire et le contexte du Cid
■ Évaluation n°2. Faire le point sur le genre de la pièce
■ Évaluation n°3. Faire le bilan de la lecture de l’œuvre
© Éditions Hatier, 2017
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GUIDE PEDAGOGIQUE
PRESENTATION DE L’OUVRAGE
La structure de l’ouvrage
L’ouvrage a été spécialement conçu pour des élèves de 4e, en lien avec l’objet d’étude
« Individu et société : confrontation de valeurs ? » du nouveau programme. Il comprend six
éléments clés.
 1. L’avant-texte
L’avant-texte doit permettre à l’élève d’entrer facilement dans la lecture d’une œuvre qui,
par ses thèmes et sa langue, est souvent éloignée de ses propres références.
S’agissant des pièces de Corneille, les élèves de 4e sont souvent arrêtés dans leur lecture par la
langue du XVIIe siècle, notamment dans une pièce comme Le Cid, qui commence par des
scènes d’exposition au texte très dense. Il a donc paru utile de leur présenter, de façon imagée,
les personnages essentiels et les données principales de l’argument, de manière à leur donner
envie de lire et à les aider à franchir cette barrière de la langue.
 2. Le texte
Le texte de la pièce est donné dans son intégralité. Si l’élève bute sur un mot, une
construction ou la compréhension d’un passage difficile, il peut recourir aux notes et
explications disposées en bas de page. Des illustrations anciennes agrémentent la lecture.
 3. Les lectures actives
Insérées au fil du texte, elles rythment la lecture de l’ouvrage. Elles comprennent chacune des
questions de compréhension (« As-tu bien lu ? ») et un atelier permettant de percevoir, à
travers une activité concrète, les enjeux de la scène concernée.
Les différents ateliers prennent appui sur une sélection d’extraits vidéo de la mise en scène
de Sandrine Anglade, disponibles en accès libre sur la chaîne YouTube Théâtre Hatier (voir
ci-après Une édition « spécial théâtre »)
 4. Les photos de mises en scène
Les photos figurant sur la couverture et dans le cahier couleurs permettent aux élèves :
– de se poser des questions simples sur la représentation (costumes d’époque ou costumes
modernes, présence ou non de décors, éléments symboliques…) ;
– de visualiser, à travers la comparaison de trois représentations d’une même scène,
l’importance de la mise en scène.
Cette réflexion est guidée par le questionnaire 8 à la fin du « Parcours de l’œuvre ».
 5. Le dossier
Le dossier est articulé autour d’un axe principal : « Une tragi-comédie de l’honneur ».
Le dossier s’ouvre par des repères qui fournissent des éléments de cours – ici sur les genres
et les codes théâtraux du XVIIe siècle classique naissant – et se poursuit avec un parcours
permettant d’approfondir la première lecture. Un groupement de documents – sur le thème
des dilemmes et cas de conscience – le clôture.
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 6. L’enquête documentaire
L’enquête est consacrée à un thème majeur issu de l’œuvre et permet de confronter le
discours littéraire avec un savoir documentaire sur le thème. On a choisi ici de présenter
aux élèves le duel à travers les âges ; ils peuvent ainsi mesurer à quel point le motif au centre
de la pièce se révèle problématique : pourquoi et comment représenter un interdit au théâtre ?
Une édition « spécial théâtre »
Les élèves de collège rencontrent souvent des difficultés pour lire et comprendre des pièces
du patrimoine. Pourtant, la représentation théâtrale de ces mêmes œuvres provoque leur
enthousiasme et leur permet de revenir au texte avec un intérêt décuplé. Comme si, grâce à la
mise en scène, le texte se révélait une lampe merveilleuse qui fait apparaître des génies quand
on la frotte !
Cette édition repose sur l’idée que la représentation éclaire la lecture et l’étude du théâtre.
Trois outils sont au service de ce parti pris.
 Les ateliers théâtre
Le texte de la pièce est ponctué de Lectures actives qui ménagent un temps d’arrêt sur des
scènes jugées clé dans la pièce. Chacune d’elles propose un atelier théâtre qui permet de faire
jouer les élèves et leur faire ainsi expérimenter concrètement des effets dramatiques qui
apparaissent au cœur de la scène concernée.
 Des photos de mises en scène
Sur les plats 2 et 3 de couverture et dans un cahier couleurs figurent six photos permettant
d’évoquer trois mises en scène de la pièce correspondant à des partis pris bien différents.
Ces photos, associées au questionnaire n°8 du Parcours de l’œuvre, invitent les élèves à
réfléchir sur les différentes options possibles de mise en scène de la même pièce.
 Des extraits vidéo d’une mise en scène de référence
L’ouvrage est par ailleurs couplé avec des extraits vidéo – que l’on peut visionner à la
maison ou en classe sur la chaîne YouTube Théâtre Hatier – de la mise en scène de Sandrine
Anglade, créée en 2012.
Ces extraits permettent d’amorcer les ateliers théâtre ou de revenir sur le travail fait en classe
à cette occasion. Ils sont complétés par un entretien avec le metteur en scène – Sandrine
Anglade – qui explique sa lecture de la pièce et des personnages.
 Un petit lexique
Situé à la fin de l’ouvrage, il contient toutes les définitions-clés regroupées en deux sections :
« Petit lexique littéraire et dramatique » et « Petit lexique cornélien ».
Le guide pédagogique
Ce guide complète l’ouvrage de l’élève.
• Il s’articule autour d’une proposition de parcours pédagogique, que l’on peut suivre
entièrement, ou dans laquelle on peut prélever des éléments, en fonction de sa classe.
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GUIDE PEDAGOGIQUE
• Il est complété par 3 fiches d’évaluation téléchargeables et photocopiables.
• Les corrigés précis des questionnaires de l’ouvrage de l’élève et des fiches photocopiables
sont intégrés dans le guide des séances.
DECOUVRIR LE CID
Les lectures actives
 Lecture active 1 : Acte I, scènes 1 et 2 • Le trouble de Chimène
As-tu bien lu ?
1. Des suivantes (servantes et compagnes appartenant à sa maison) et des confidentes dont la
présence libère la parole des héroïnes.
2. Don Rodrigue.
3. Elle est impatiente et heureuse de l’approbation de son père.
4. parce qu’elle aime un homme qu’elle ne peut épouser, Rodrigue
L’atelier théâtre : Des sentiments et des gestes
Préparation. On relève les indices dans la scène qui marquent l’étonnement et la
désapprobation de Léonor, la confidente ; la jalousie voilée et l’amour désespéré de l’Infante
pour Rodrigue sont aussi relevés. Il s’agit de faire prendre conscience aux élèves de
l’importance des gestes, des postures et des intonations pour faire passer le sens et caractériser
les personnages en scène.
Réalisation. Limiter le travail sur les vers 78 à 90. Donner des indications précises aux
élèves-mimes (« Montre la détresse de l’infante / son soulagement lorsqu’elle parle. »,
« Montre l’étonnement, la surprise de Léonor »). Insister sur la nécessité de proposer des
gestes lisibles, de travailler sur la tonalité et le niveau de la voix dans cette scène de
confidence.
Réfléchir ensemble. Faire formuler par les élèves (ceux qui lisent et ceux qui miment) ce
qu’ils ont fait différemment pour exprimer les mêmes sentiments.
Comparer avec les propositions de la mise en scène de Sandrine Anglade : une scène muette
de course-poursuite entre les deux amants, heureux, qui ne se rejoignent jamais
cependant (annonce d’une séparation imminente ?) ; une seule comédienne, peu mobile, joue
l’Infante et la confidente de la scène 2. Observer sur son visage les émotions qui s’inscrivent
successivement et la façon dont elle fait comprendre qu’il y a deux locuteurs dans le texte.
Que penser de ce choix de compression de l’exposition dans cette mise en scène ? Pourquoi
supprimer la scène 1 et mettre ainsi en lumière les contradictions de l’Infante ?
L'étape 1 du Parcours de l'œuvre, page 140, complète cette première approche à travers une
étude plus analytique.
 Lecture active 2 : Acte I, scène 3 • La querelle des pères
As-tu bien lu ?
1. Le père de Chimène, Don Gomès, comte de Gormas.
2. Don Diègue, le père de don Rodrigue.
3. « Qui n’a pu l’obtenir ne le méritait pas », vers 224.
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4. parce que ce serait honorer don Diègue (si son épée était prise par un si grand homme que
don Gomès)
L’atelier théâtre : Jouer en grommelot
Préparation. Travailler préalablement les didascalies : créer des didascalies expressives
(« sur un ton méprisant... », « plus fort », « à mi-voix »...) pour chaque vers de la stichomythie
(vers à vers) pour les appliquer d’abord à la lecture (on peut également ajouter une didascalie
entre les vers 228 et 229 : il semble que don Diègue ne puisse tirer son épée du fourreau ni la
soulever, ou qu’il la lâche, ou que don Gomès le désarme... Aux élèves de décider du jeu de
scène implicite dans le texte).
Réalisation. Le grommelot n’a pas à respecter le rythme de l’alexandrin ; il permet de faire
varier le rythme de plus en plus rapide de l’échange des répliques. Veiller à ce que les élèves
ne crient pas, même si la colère des deux pères augmente très vite en fin de scène.
Réfléchir ensemble. Faire réfléchir au niveau sonore convenant pour chacune des
répliques des deux personnages et notamment la réplique de don Diègue (vers 230).
L’intensité de l’affrontement n’est pas liée au niveau sonore (les duellistes ne crient pas).
 Lecture active 3 : Acte I, scène 4 • Monologue de don Diègue
As-tu bien lu ?
1. Il n’a pu laver lui-même son honneur souillé par don Gomès (il a reçu un soufflet).
Son bras l’a trahi : il n’a pu laver sur le champ l’outrage en affrontant son adversaire.
2. Il n’est plus digne d’être gouverneur du prince de Castille.
3. Au Comte.
4. Il veut transmettre à son fils Rodrigue son « fer », son épée, car c’est l’emblème de sa
glorieuse maison.
L’atelier théâtre : Un monologue à six voix
Réalisation. Il est possible que les élèves se rendent compte qu’un autre découpage de la
tirade tenant compte des unités logiques, expressives et des interpellations successives
(observer la ponctuation notamment) du texte paraisse plus pertinent.
Chacun des élèves doit parfaitement dire ces quatre alexandrins en respectant les élisions et
les liaisons. Un travail sur le rythme de l’alexandrin est également nécessaire (tétramètres,
césures).
Le niveau de la voix doit varier selon les émotions exprimées : don Diègue passe du désespoir
et de l’abattement à la colère, se rassérène en s’en remettant à son fils.
Réfléchir ensemble. À l’écoute de l’enregistrement sonore, on sera sensible à la justesse
expressive, à la variation du niveau sonore (élévation progressive), au rythme et à la diction
de l’alexandrin.
 Lecture active 4 : Acte II, scènes 1 et 2 • La provocation en duel
As-tu bien lu ?
1. Il se montre arrogant et refuse de se soumettre.
2. Sur une place (lieu neutre du domaine public) devant le Palais du roi (lieu du pouvoir).
Ils se battront « à quatre pas d’ici » c’est-à-dire hors scène et loin du Palais royal.
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3. D’abord du mépris (« jeune présomptueux ») puis une certaine amitié qui se clôt sur une
pitié affichée et outrageante, puis un certain respect lorsque la volonté de Rodrigue se
confirme (mais l’interprétation psychologique est assez variable, ce qui fait la richesse de la
scène fondée sur le conflit de génération et le conflit père/fils).
4. Le duel des deux hommes n’est pas représenté car les bienséances l’interdisent.
L’atelier théâtre : Se couper la parole
Réalisation. On travaille sur les vers 397-406 d’une part et 437-442 d’autre part
(stichomythies). Le travail sur l’enchaînement est primordial. L’élève choisit à quel moment il
démarre : le chevauchement ne doit pas dépasser un mot. Le rythme de l’échange devrait
s’accélérer. Un « chef d’orchestre » qui donne le départ peut être nécessaire.
Réfléchir ensemble. Quand on prive quelqu’un de la parole au théâtre, on l’empêche
d’exister. C’est une prise de pouvoir sur l’autre. Le ton monte entre les deux hommes dans ce
duel verbal.
 Lecture active 5 : Acte III, scène 4 • Après le meurtre du père
As-tu bien lu ?
1. Elle est désespérée et ne voit pas d’autre solution que mourir après avoir obtenu vengeance.
2. Sa propre épée (teintée métaphoriquement du sang du Comte).
3. Elle veut venger son père mais aime Rodrigue.
4. Elvire sert de chaperon (après avoir été la confidente), témoin muet de l’entretien ; elle ne
dit son mot qu’à la fin de la scène, après la sortie de Rodrigue ; elle esquisse un
encouragement au pardon des offenses.
L’atelier théâtre : Interpéter Chimène sous forme de choeur
Préparation. On travaille sur le début de cette scène très longue. À la lecture, crayon en
main, on soulignera les marques d’expressivité (« ! », « hélas » ! « Quoi » !) et les adjectifs
expressifs (« horrible », « odieux »...) qui disent son indignation et sa douleur.
Réalisation. On procède à la lecture de plusieurs passages du texte (vers 849-868) en
augmentant progressivement le volume de la voix (crescendo) du chœur puis en l’abaissant
(decrescendo). On veille à l’unité du chœur.
Réfléchir ensemble. Rodrigue ne varie pas dans ses intentions ; Chimène est en plein
dilemme, son attitude varie au gré de ses émotions. Le chœur dit cette variété. C’est Chimène
qui porte l’émotion dans la scène puisqu’elle est contrainte de dire ce qui est indicible dans sa
situation, comme malgré elle.
On observe le jeu des comédiens dans l’extrait de la mise en scène de Sandrine Anglade,
(Extrait 3 sur la chaîne YouTube Théâtre Hatier), en particulier les déplacements.
Les étapes 4 et 8 du Parcours de l'œuvre, pages 146 et 154, complètent cette première
approche à travers une étude plus analytique.
 Lecture active 6 : Acte IV, scène 3 • Le récit du combat contre les Maures
As-tu bien lu ?
1. Chez le roi, au matin sans doute de la nuit pendant laquelle a eu lieu la bataille (qui aurait
duré trois heures) ; la chronologie exacte des faits est volontairement laissée dans le flou et la
© Éditions Hatier, 2017
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vraisemblance temporelle mise à mal. Don Fernand, don Diègue, don Arias et don Sanche
écoutent ce récit.
2. Il agit par devoir envers son roi et sa patrie, pour sa gloire personnelle et celle de son nom
mais surtout parce qu’il préfère mourir au combat plutôt que d’être tué de sa propre main ou
de celle de Chimène. De plus il ne peut paraître à la cour sous peine de subir la justice du roi.
La mort sur le champ de bataille serait une mort plus honorable.
3. Les guerriers musulmans qui arrivent d’Afrique du Nord et tentent de reprendre Séville
précédemment reconquise par les Castillans chrétiens.
4. « Cid » signifie seigneur et vainqueur à la fois dans la bouche des ennemis vaincus.
5. Le Roi l’embrasse ; Rodrigue obtient le pardon pour le meurtre du Comte. En vainquant les
Mores, Rodrigue a compensé symboliquement la perte subie par le royaume ; il est devenu un
héros intouchable : Le roi l’accueille très favorablement (vers 1209, 1228, 1253-1256).
L’atelier théâtre : Mimer un récit
Réalisation. On évite que les élèves n’en viennent aux coups... On s’interroge surtout sur
l’importance et l’intérêt des accessoires guerriers, sur les moyens de représenter le port, les
navires, etc. sans grands moyens.
Réfléchir ensemble. On regarde l’extrait de la mise en scène de Sandrine Anglade. On
mesure l’efficacité des procédés sonores et visuels employés avant le récit de Rodrigue
(Extrait 4 sur la chaîne YouTube Théâtre Hatier)
L'étape 5 du Parcours de l'œuvre, page 148, complète cette première approche à travers une
étude plus analytique.
 Lecture active 7 : Acte V, scène 1 • Rodrigue et Chimène, un nouveau duo
As-tu bien lu ?
1. Il va se laisser tuer par don Sanche au cours du duel. (V, 1)
2. parce que sans l’amour de Chimène, il ne veut pas vivre
3. Pour ne pas avoir à épouser don Sanche, elle demande à Rodrigue de le vaincre (« Sors
vainqueur d’un combat dont Chimène est le prix. »). Cette jeune femme est pleine de
contradictions...
L’atelier théâtre : Mettre en espace
Préparation. On délimite préalablement clairement l’espace scénique à utiliser, le côté
cour et le côté jardin sont indiqués. Par groupe, au fur et à mesure de la lecture de la scène, on
indique en marge du texte les mouvements des personnages sous forme de didascalie. On peut
aussi réaliser des schémas de placement.
Réalisation. Le « metteur en scène » indique les placements des deux personnages
qu’exécutent les comédiens. Il faut travailler aussi sur l’entrée et la sortie de scène. Le texte
peut être lu par la salle, les comédiens se contentant d’occuper l’espace scénique.
Réfléchir ensemble. Qui a l’offensive dans cette scène ? Qui a l’initiative du mouvement ?
On remarquera que la scène s’ouvre sur l’entrée en scène de Rodrigue qui surprend Chimène
chez elle mais que c’est Chimène qui clôt la scène en sortant de chez elle ! Rodrigue reste seul
en scène dans la chambre de Chimène où il n’a pas le droit d’être.
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 Lecture active 8 : Acte V, scènes 5 à 7 • Le dénouement
As-tu bien lu ?
1. l’épée de don Sanche vaincu par Rodrigue et désarmé par lui (Chimène croit qu’il s’agit de
l’épée de don Sanche tachée du sang de Rodrigue)
2. Elle renonce définitivement à Rodrigue au profit de Chimène (alors qu’il est pourtant
devenu, par sa victoire, digne d’elle).
3. Il ordonne à Rodrigue de combattre les Mores et renvoit Chimène à son deuil, qui va durer
un an au moins. A l’issue de cette période, le mariage pourra être envisagé sans contrevenir
aux bienséances ni aux exigences de l’honneur.
L’atelier théâtre : Arrêts sur image
Réalisation. On distingue les personnages de premier plan et ceux d’arrière plan, simples
témoins ou suivantes (9 personnages sont nommés, les groupes ne sont constitués que de 7
élèves). On travaille sur l’expressivité des corps et des visages dans ces tableaux. On réfléchit
aux placements des personnages.
Réfléchir ensemble. Le théâtre est mouvement et parole. Comment faire comprendre la
décision du roi qui s’ouvre sur l’avenir à travers une image fixe ? Son autorité est plus facile à
montrer.
L'étape 6 du Parcours de l'œuvre, page 150, complète cette première approche à travers une
étude plus analytique.
Le défi lecture
Les personnages
1. Je suis l’Infante. • Je suis Rodrigue. • Je suis don Diègue. • Je suis Chimène. • Je suis don
Gomès. • Je suis don Fernand
2. « Ton bras est invaincu mais non pas invincible. » / « Je suis jeune il est vrai mais à l’âme
bien née / La valeur n’attend point le nombre des années. » / « Sauve ta renommée en me
faisant mourir. »
L’intrigue
3. • 8/ L’amour de Chimène pour Rodrigue éclate. Le roi les autorise à se marier après un
délai de deuil d’un an.
• 1/ Chimène, inquiète, parle de son futur mariage à sa confidente Elvire qui la rassure.
• 3/ Rodrigue est déchiré : doit-il choisir son amour ou son honneur ? Il choisit l’honneur,
provoque don Gomès en duel et le tue.
• 6/ Le roi lève la punition contre Rodrigue. Mais Chimène demande vengeance et promet sa
main à celui qui la vengera. Don Sanche, qui l’aime, se propose de la venger.
• 2/ Au sortir du conseil du roi, don Diègue et don Gomès se querellent. Don Diègue,
déshonoré par don Gomès, demande à son fils Rodrigue de le venger.
• 5/ Rodrigue, victorieux de don Sanche, vient raconter sa victoire au roi.
• 4/ Chimène demande justice au roi pour la mort de son père. Rodrigue, poursuivi par la
justice royale, combat les Maures et sauve le royaume.
•7/ Chimène se présente à la cour. Le roi lui fait croire que c’est Rodrigue qui a été tué.
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Mots-clés
4. 1. AMOUR • 2. VENGEANCE • 3. SOUFFLET • 4. HONNEUR • 5. DILEMME•
6. SANG • 7. DUEL • 8. SUIVANTE • 9. ÉPEE
ATTENTION : dans certains exemplaires, quelques erreurs se sont introduites dans la
numérotation de la grille. Voir ci-dessous.
© Éditions Hatier, 2017
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POUR ALLER PLUS LOIN : UNE PROPOSITION DE SEQUENCE
Au-delà de la découverte proposée ci-dessus, on peut – selon le niveau de la classe et le temps
disponible – initier un travail sur la pièce intégrant une dimension plus analytique. Voici une
proposition de séquence correspondant à cette visée. On peut bien sûr faire un choix d’étapes.
Objectif général
Travail en classe
N°
Dominante 1 : Découvrir l’univers du Cid
1
Comprendre le contexte
• Explications :
l’époque, l’auteur
2
Étudier l’exposition
• Questionnaire n°1
3
Caractériser le héros
• Questionnaire n°2
tragique
• Évaluation n°1 (30 min)
Dominante 2 : Analyser le genre de la pièce
4
Étudier une scène
• Questionnaire n°3
de duel verbal
5
Caractériser l’échange
• Questionnaire n°4
entre Chimène et Rodrigue
6
Étudier un récit dramatique • Questionnaire n°5
7
Caractériser le dénouement • Questionnaire n°6
8
À la maison
• Lire l’ouverture
• Lire l’acte I, scènes 1 et 2
• Lire l’acte I, scènes 5 et 6
• Lire la pièce jusqu’à
l’acte II, scène 2
• Lire la pièce jusqu’à
l’acte III, scène 4
• Lire la pièce jusqu’à
l’acte IV, scène 3
• Terminer la lecture
de la pièce
• Lire les repères
Faire le point sur le genre • Évaluation n°2 (1 h)
de la pièce
Dominante 3 : Élargir l’étude
9
Confronter trois
• Questionnaire n°8
mises en scène du Cid
10
Comparer des documents • Questionnaire
• Lire les textes
sur le thème du dilemme
« Textes et images »
du groupement
11
Étudier le motif du duel
• Questionnaire n°7
• Lire l’enquête
12
Faire le bilan de la lecture • Évaluation n°3
de l’œuvre
(1 heure)
Mode d’emploi du tableau
• Pour accéder aux corrigés des questionnaires et aux informations complémentaires
correspondant à chaque séance, cliquez sur les numéros soulignés.
• Les intitulés en couleur correspondent à des fiches au format A4, téléchargeables sur le site
www.editions-hatier.fr, à partir de la fiche article. Les corrigés de ces fiches sont intégrés
dans le guide des séances.
© Éditions Hatier, 2017
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GUIDE PEDAGOGIQUE
Séance 1. Comprendre le contexte
 Le travail en classe
• Cette séance est consacrée à l’entrée dans l’histoire du Cid, plus ou moins connue de tous
car appartenant au fond culturel commun, puis à la découverte du contexte de production
de l’œuvre : la vie de Corneille, les principales caractéristiques politiques et culturelles de
l’époque. On s’appuiera sur les pages « Qui est l’auteur ? » et « Que se passe-t-il à
l’époque ? » (pages 8 à 11) du livre de l’élève, en les complétant par des explications.
Séance 2. Étudier l’exposition (Étape 1, p. 140)
 Le travail en classe
• On étudie les scènes 1 et 2 de l’acte 1, de l’édition de 1660 en parallèle. On remarquera que
seules des protagonistes féminines sont en scène dans cette version…
• Les élèves apprennent à repérer comment les scènes d’exposition permettent de faire entrer
le spectateur/lecteur dans l’histoire.
• Il s’agit notamment de leur faire comprendre comment l’auteur donne un certain nombre
d’informations nécessaires à la compréhension de ce qui va suivre, rappelle des éléments
antérieurs au début de l’histoire et pose les problèmes que le reste de la pièce cherchera à
résoudre (fonctions informative, incitative et générique de l’exposition).
■ Corrigé du questionnaire n 1
Une exposition riche en informations
1. On relève les didascalies initiales (« à Séville » + les noms et titres hispaniques : « Don
Fernand roi de Castille ») dans la distribution puis dans les deux scènes les références à la vie
de cour (le page), les noms et titres des personnages évoqués, les allusions à la situation de la
Castille (vers 89). On remarquera que les circonstances (lieux et temps) sont assez peu
précisément évoquées : le cadre général est aristocratique mais assez atemporel…
2. Elvire est allée consulter le Comte sur ses intentions. Ce hors-scène est l’objet d’un récit
qui intègre au style direct les propos du Comte : il est favorable au mariage de sa fille avec
celui qu’elle aime, Rodrigue (vers 38). On apprend aussi qu’un conseil royal a eu lieu dans la
foulée au cours duquel l’annonce du choix du gouverneur pour l’Infante a été faite (vers 4049). Le projet de la demande en mariage à l’issue du conseil est évoqué (vers 50-52). On
remarquera les effets de simultanéité que permet cette première scène de récit qui assure la
chronologie des événements (la scène 3 a lieu à l’issue de ce conseil qui se déroule pendant
qu’Elvire et Chimène s’entretiennent).
3.
Éléments favorables
l’amour de Chimène, la valeur de Rodrigue,
la naissance de Rodrigue, le caractère (aidant)
de l’Infante, l’amour de l’Infante (pour Chimène
et Rodrigue)
Éléments défavorables/obstacles
l’orgueil du Comte, la décision du roi,
le caractère (passionné) de l’Infante
son amour dissimulé.
et
On insistera sur les ambiguïtés de la situation qui font que certains éléments peuvent être
classés dans les deux colonnes…
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GUIDE PEDAGOGIQUE
Le devoir et l’honneur : deux valeurs nobles
4. a. Chimène : vers 20 et 36 « attend l’ordre d’un père à choisir son époux » ; « Et ma fille en
un mot peut l’aimer et me plaire » ; Chimène est une fille obéissante qui attend la décision de
son père.
b. L’Infante : « Et que dirait le roi ? que dirait la Castille ? » (vers 89-90) puis vers 99-100.
5. Le Comte fait le portrait du noble (et gendre) idéal dont l’origine (« sang noble », vers 26)
assure la vaillance (« L’éclatante vertu de leurs braves aïeux », vers 28) ; noblesse de cœur et
d’origine sont confondues dans l’esprit du Comte.
6. a. « Ma gloire et mon amour » (vers 123).
b. La lutte de l’Infante contre ses sentiments amoureux envers Rodrigue est d’autant plus
douloureuse qu’elle doit se plier à deux devoirs conjugués : celui de fille et celui d’infante.
La langue et le style
7. L’antithèse (« bonheur/revers ») est renforcée par la coupe à l’hémistiche et le parallélisme
de construction avec la répétition de l’adjectif « grand ». Exemple : le tragique point…
Faire le bilan
8. « acte ; intrigue ; répliques ; exposition ; informative ; dialogue, confident(e) ».
À ton avis
9. On veillera à ce que les élèves tiennent compte du contexte historique, social et moral des
personnages pendant le débat sur l’attitude des deux jeunes femmes qui n’ont pas vraiment le
choix, un réseau de lourdes obligations pesant sur elles. On pourra rappeler que ce libre choix
de l’époux est très récent, très moderne (comme la rébellion des enfants contre la décision de
leurs pères) et très culturel... Une recherche sur la condition féminine, notamment au XVIIe
siècle, peut venir enrichir le débat.
Pour information : Voici comment Corneille ouvrait sa tragi-comédie en 1637 :
Scène première : LE COMTE, ELVIRE
ELVIRE
Entre tous ces amants dont la jeune ferveur
Adore votre fille, et brigue ma faveur,
Don Rodrigue et Don Sanche à l'envi font paraître
Le beau feu qu'en leurs cœurs ses beautés ont fait naître,
Ce n'est pas que Chimène écoute leurs soupirs,
Ou d'un regard propice anime leurs désirs,
Au contraire pour tous dedans l'indifférence
Elle n'ôte à pas un, ni donne d'espérance,
Et sans les voir d'un œil trop sévère, ou trop doux,
C'est de votre seul choix qu'elle attend un époux.
LE COMTE
Elle est dans le devoir, tous deux sont dignes d'elle,
Tous deux formés d'un sang, noble, vaillant, fidèle,
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Jeunes, mais qui font lire aisément dans leurs yeux
L'éclatante vertu de leurs braves aïeux.
Don Rodrigue surtout n'a trait en son visage
Qui d'un homme de cœur ne soit la haute image,
Et sort d'une maison si féconde en guerriers
Qu'ils y prennent naissance au milieu des lauriers.
La valeur de son père, en son temps sans pareille,
Tant qu'a duré sa force a passé pour merveille,
Ses rides sur son front ont gravé ses exploits,
Et nous disent encor ce qu'il fut autrefois :
Je me promets du fils ce que j'ai vu du père,
Et ma fille en un mot peut l'aimer et me plaire.
Va l'en entretenir, mais dans cet entretien,
Cache mon sentiment et découvre le sien,
Je veux qu'à mon retour nous en parlions ensemble ;
L'heure à présent m'appelle au conseil qui s'assemble,
Le Roi doit à son fils choisir un Gouverneur,
Ou plutôt m'élever à ce haut rang d'honneur,
Ce que pour lui mon bras chaque jour exécute
Me défend de penser qu'aucun me le dispute.
Il serait intéressant de s’interroger sur les différences entre les deux versions et les raisons qui
ont entraîné la réécriture de l’ouverture.
Les scènes d'ouverture de 1637 avaient été condamnées par les doctes pour deux raisons : la
scène 1 avait été réprouvée au nom de la vraisemblance : la conversation entre le père de
Chimène, un grand seigneur, et Elvire, une suivante, paraissait peu crédible et trop familière
pour traiter d'un sujet grave, le mariage de Chimène. Quant à la scène 2, elle paraissait
redondante, car Elvire y répétait à Chimène le contenu de sa conversation avec le Comte. En
1660, Corneille propose donc, en ouverture, un dialogue de cinquante-huit vers entre Elvire et
Chimène. Ce sont désormais les personnages féminins qui sont prédominants (comme souvent
chez Corneille).
Séance 3. Caractériser le héros tragique (Étape 2, p. 142)
 Le travail en classe
• On étudie ici les scènes 5 et 6 de l’acte I. C’est la première apparition de Rodrigue qui est
confronté à un dilemme inextricable. Les élèves étudieront principalement le registre tragique
et définiront le dilemme chez le héros tragique cornélien.
• Ce travail fait l’objet d’un première évaluation en classe.
Voir l’évaluation n°1.
■ Corrigé du questionnaire n°2
Rodrigue, un fils soumis au code d’honneur de son père
1. a. « Viens, meurs ou tue, ne réplique point, venge-moi, va, cours, vole, et nous venge » :
impératif.
b. mon père/mon fils : vers 261,266, 288… On remarquera les différences d’emploi (avec ou
sans le possessif, interpellations et insertions dans des maximes à portée générale).
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2. a. Vers 264 « Je reconnais mon sang à ce noble courroux », vers 266 « Viens mon fils,
viens, mon sang » ≠ vers 274 : « Ce n’est que dans le sang »/vers 277 « Je l’ai vu, tout couvert
de sang et de poussière » : il y a deux acceptions du terme dans les paroles de don Diègue, le
sang représente à la fois la filiation et le prix du combat.
b. Don Diègue parle successivement de « honte/affront/outrage/offense/affront » ; il martèle
ce thème. De même l’appel à la vengeance qui répond automatiquement selon le code de
l’honneur, est réitéré à cinq reprises. Il y a généralement enchaînement.
3. Don Diègue grandit l’adversaire aux yeux de celui qui l’écoute : « je te donne à combattre
un homme à redouter », procédé traditionnel de motivation des troupes…
Le dilemme de Rodrigue
4. La douleur que Rodrigue éprouve l’atteint comme une blessure fatale (« le coup qui me
tue ») ; la métaphore suivie est hyperbolique. Il se présente en victime pathétique d’un sort
contraire (« injuste rigueur ») et s’en remet à Dieu dans un cri lyrique désespéré (« Ô
Dieu ! »)
5. a. Des phrases exclamatives et interrogatives (le dilemme douloureux s’exprime)
b. aux phrases interrogatives : si Rodrigue souffre toujours, sa décision s’affirme.
6.
Strophes 1, 2, 3
Strophes 4, 5, 6
Termes renvoyant
à l’honneur
1.vengeur, affront, offenseur,
offensé
2. honneur, venger, bras,
infâme, affront
3. honneur, gloire, généreuse,
fer, venger mon honneur
4. père
5. tirer ma raison, gloire,
l’honneur de ma maison,
l’honneur
6. je dois… père, sang pur,
vengeance, honteux d’avoir
balancé, offensé, offenseur
Termes renvoyant
à l’amour
1. cœur, mon feu
2. amour, maîtresse, cœur,
flamme, Chimène
3. amour, plaisirs, amoureuse,
bonheur, Chimène
4. maîtresse
5. respecter un amour,
Chimène
6. maîtresse.
On voit comment après des
oppositions terme à terme,
l’amour s’efface devant
l’honneur ; la strophe 4 assure
la transition puisque la notion
d’honneur y est associée à
l’amour de Chimène (il ne peut
être aimé s’il est déshonoré).
Seul l’honneur garantit son
amour tout en le détruisant.
7. Il s’adresse à Dieu, puis à son épée, puis à lui-même (« Courons »). Sa décision est
finalement assumée. C’est l’impératif injonctif qui est employé.
Un héros tragique face à la mort
8. a. Il pourrait (strophe 1) mourir de douleur, puis par suicide (strophe 4), puis au cours du
duel (strophe 6).
b. Il utilise le subjonctif.
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La langue et le style
9. « va, cours, vole et nous venge »/ « Père, maîtresse, honneur, amour… », auquel s’ajoutent
le parallélisme, et l’antithèse qui se poursuit
10. a. C’est un alexandrin disloqué, stichomythique.
b. Chaque stance est un dizain hétérométrique (1 octosyllabe, 4 alexandrins, 1 hexasyllabe,
1 décasyllabe, 1 hexasyllabe, 2 décasyllabes) : les rimes y sont d’abord embrassées (abba)
puis suivies (cc) puis croisés (dede).
Faire le bilan
11. Le héros tragique est un être sensible et courageux pétri de valeurs morales nobles mais
qui doit affronter une situation difficile et un sort contraire, d’où ses cris pathétiques et ses
lamentations. Il choisit toujours la voie du sublime. C’est ce que fait Rodrigue ici.
À ton avis
12. On peut également demander de moderniser la situation. Si les élèves ont compris le
dilemme et suivent le déroulement logique des hésitations de Rodrigue qu’ils expriment en un
langage plus contemporain tout ira pour le mieux. On peut également leur fournir une amorce.
■ Corrigé de la fiche d’évaluation n°1
Les personnages et l’histoire du Cid
1. En Espagne, à Séville, à la cour du roi de Castille.
2. Au XIe siècle, au Moyen-Âge.
3. Les princes et combattants musulmans maîtres d’une partie de l’Andalousie.
4. Rodrigue ; Chimène ; l’Infante / Don Diègue ; Don Gomès ; Don Fernand / Don Sanche ;
Don Arias ; Elvire ; Léonor
5. Rodrigue devient Le Cid à l’acte 4 lorsqu’il remporte une victoire héroïque contre les
Maures.
6. Les lois de l’honneur familial et dynastique doivent-elles s’effacer devant les exigences de
l’amour ?
7. La figure du roi don Fernand qui dit la justice, tranche le dilemme et assoie son autorité notamment en interdisant les duels - sur ses nobles est importante.
L’auteur
8. 1606-1684
9. Non, il a essuyé des critiques, connu des éclipses et une fin de carrière douloureuse.
10. Richelieu.
11. 1637 (première représentation).
La France à l’époque du Cid
12. Louis XIII et son ministre Richelieu.
13. Molière, Racine, La Fontaine…
14. Le baroque et le classicisme ; le baroque = exubérance ; le classicisme = l’ordre.
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Séance 4. Étudier une scène de duel verbal (Étape 3, p. 144)
■ Corrigé du questionnaire n°3
La progression d’un dialogue intense
1. Rodrigue s’adresse avec sécheresse au Comte qu’il défie par l’emploi du tutoiement, les
impératifs et les questions rhétoriques injonctives et répétitives (« le sais-tu ? ») ; il ne lui
laisse jamais reprendre l’avantage dans l’échange.
2. Trois fois : « À quatre pas d’ici je te le fais savoir. » vers 403 ; « J’attaque en téméraire un
bras toujours vainqueur » vers 415 ; « Marchons sans discourir. » vers 439.
3. a. Le Comte rappelle à Rodrigue qu’il est un vaillant combattant et que le rapport de force
n’est pas favorable au jeune débutant (vers 411 puis vers 429 et sq.) ; il l’assure également de
sa sympathie personnelle à son égard et lui rappelle qu’il était favorable au projet de mariage
avec Chimène. Il manie ainsi la flatterie et la menace, le mépris et la pitié. b. « Viens,… »
vers 441.
Le duel, une réponse aux questions d’honneur
4.
Rodrigue
Honneur
Courage
cœur, honneur
(Rodrigue a intériorisé et
intégré la notion d’honneur
qu’il n’assimile plus à
une obligation externe)
vertu, courage, vaillance, valeur
Le Comte
cœur, honneur,
devoir,
vertu, courage, vaillance, valeur
On remarquera que le terme « valeur » est ambivalent : il désigne à la fois la grandeur d’âme
et le courage physique qui ne se distinguent plus.
5. a. Rodrigue respecte le vaillant guerrier qu’est le comte (vers 412) mais il méprise
l’arrogant qui a humilié son père ; b. le Comte reconnaît les vertus morales (vers 419/424) et
les espoirs de vaillance que Rodrigue porte en lui (vers 421) mais il méprise le jeune blancbec arrogant qui le défie (vers 430 : « J’admire ton courage, et je plains ta jeunesse. ») se
montrant lui-même dans toute son arrogance.
La langue et le style
6. 9 vers sur 45 (vers 397, 398, 401, 402, 403, 404, 411, 439, 440) sont brisés et
stichomythiques.
7. Ce sont des sentences ou maximes à caractère moral ; les verbes sont au présent de vérité
générale.
Faire le bilan
8. Aux élèves de jouer…
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Séance 5 : Définir l’échange entre Chimène et Rodrigue : duo ou duel ?
(Étape 4, p. 146)
 Le travail en classe
On montrera aux élèves que le dialogue joue constamment sur deux registres, celui de
l’affrontement et celui de l’accord.
■ Corrigé du questionnaire n°4
Un dialogue héroïque et tragique
1. ll veut, dit-il, qu’elle le tue elle-même : « Plonge-le dans le mien » vers 863-4 ; 870 ; 903/4950 ; 962 ; 968 ; 980.
3. a. On remarque le chiasme des pronoms de 1re et 2e personnes qui marque l’antagonisme et
la réciprocité.
b. Rodrigue, en relevant l’honneur familial, s’est montré moralement digne de Chimène car
elle n’aurait pas pu aimer un lâche déshonoré, mais elle se doit par sens de l’honneur de
réclamer sa tête pour être elle-même digne de lui.
Elle répond ainsi aux vers 895-896 : Rodrigue a aussi dû tuer le Comte pour être digne de
Chimène.
Un duo amoureux
4. Chimène : « quoique ton ennemie » (vers 905), « Va, je suis ta partie, et non pas ton
bourreau. » (vers 940) Rodrigue : « Ma Chimène » (x 2), « ton malheureux amant »
(vers 961).
5. a. 6 fois (toutefois à deux reprises le « va, » en début de vers n’est pas vraiment injonctif
mais marque plutôt la lassitude de Chimène).
b. Avec sa litote bien connue, le vers signifie tout à la fois : « Va-t’en maintenant, je t’aime
malgré tout » et « En fait, eh bien, je ne peux te haïr ».
La langue et le style
6. La nervosité des deux amants et adversaires se lit dans l’ouverture stichomythique du
début ; ensuite, les tirades longues laissent chacun exprimer ses positions argumentatives puis
l’entretien s’accélère mais dans l’harmonie retrouvée des échanges de répliques
moyennes, interrompu par le vers 963 scindé en 3 mesures (6/3/3) ; les plaintes conjointes des
amants qui se répondent par hémistiches ou vers à vers (stichomythies) forment une sorte de
duo douloureux dans un parallélisme parfait.
Faire le bilan
7. La situation énonciative est inédite : c’est la première fois que Rodrigue et Chimène sont
ensemble sur scène ; le dilemme des deux héros a été posé précédemment de part et d’autre. Il
est ainsi résumé, synthétisé ici ; c’est une scène de bascule qui finalement ne fait rien basculer
puisque la solution proposée par Rodrigue (son suicide) est rejetée par Chimène.
8. duo amoureux ; duel verbal ; stichomythies
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Séance 6. Étudier un récit dramatique (Étape 5, p. 148)
 Le travail en classe
On étudie plus particulièrement la tirade/le récit de Rodrigue (vers 1257-1329). Les élèves ont
à identifier les caractéristiques et les enjeux dramatiques du récit dramatique : Rodrigue
conquiert ses lettres de noblesse et la reconnaissance du roi tant par ses exploits héroïques que
par sa parole. Ce récit est caractéristique de la tragi-comédie.
■ Corrigé du questionnaire n°5
La naissance d’un héros
1. « J’excuse ta chaleur…. »/ « Crois que dorénavant…. Je ne l’écoute plus que pour la
consoler. ».
2. Rodrigue alterne le « nous » et le « je/moi ». S’il n’est modestement qu’un combattant
parmi d’autres, il est l’organisateur des manœuvres et l’âme du combat (« je feins », « j’allais
de tous côtés encourager les nôtres »). C’est d’ailleurs à lui que s’adressent les vaincus (vers
1326) qui le reconnaissent comme chef (« Cid »).
3. L’« épouvante » saisit les Mores vers 1297, ils ont « peur de mourir » vers 1312, leur
« frayeur » vers 1317 les emporte, seuls les rois continuent le combat. Rodrigue et les
Castillans n’éprouvent que de l’ardeur dans ce combat.
Un récit épique (vers 1257-1329)
4. Marche de la troupe vers le port (vers 1257-1262) ; stratagème de Rodrigue, tel Ulysse
(vers 1272) ; arrivée et débarquement de l’ennemi (vers 1282) ; assaut surprise des Castillans
sur terre et sur mer pendant la nuit (vers 1310) ; fuite des Mores à l’aube (vers 1319) ;
dernière résistance avant la reddition des rois (vers 1329).
5. Tout le récit était jusque là mené au présent de narration (Rodrigue fait revivre la scène
avec talent devant son auditoire) ; les vers suivants sont au passé (imparfait descriptif et passé
composé) : Rodrigue résume et prend de la distance.
6. Un nombre indéterminé (au moins 3 000 castillans et le contenu des 30 navires des Mores)
mais très important et totalement invraisemblable (on relèvera toutes les hyperboles et les
emplois du numéral indéfini « mille »).
7. Pluriels systématiques, démultiplication des lieux par énumérations accumulatives,
exclamations… Tous les procédés d’amplification sont présents.
8. S’ils sont le réceptacle des nombreux morts qui les jonchent, les éléments naturels
accompagnent les efforts des combattants castillans qu’ils semblent approuver (cf. chez
Homère, présence des dieux indiqués par des signes naturels et rôle de la lumière).
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La langue et le style
9. Célèbre oxymore.
10. Césures à l’hémistiche, parallélismes de constructions et antithèses.
Faire le bilan
11. tirade ; hors scène ; violentes ; bienséance ; héroïques ; épique
À ton avis
12. On peut puiser dans les notes de ce volume et élargir les recherches.
Écrire maintenant
13. On veillera à ce que les élèves réutilisent les figures de style vues (hyperboles,
accumulations, métaphores…)
Séance 7. Caractériser le dénouement (Étape 6, p. 150)
 Le travail en classe
On travaille sur l’ensemble de l’acte cinq et sur l’ambiguïté de ce dénouement ouvert, qui ne
satisfait pas vraiment les protagonistes et ne résout pas vraiment leur dilemme ; les règles de
la bienséance sont satisfaites et le roi seul triomphe.
■ Corrigé du questionnaire n°6
Le dénouement, un point final ?
1. a. Observons les didascalies initiales de chacune des 7 scènes : 10 personnages sont
présents pour la scène finale…
b. On relève un nouveau duo amoureux de Rodrigue et Chimène qui ouvre l’acte ; un
monologue dans lequel l’Infante exprime en des stances tragiques sa souffrance et révèle sa
décision finale (comme Rodrigue dans l’acte 1) ; deux scènes parallèles de confidences
féminines suivent ; Elvire revient demander justice au roi devant témoins ; enfin la dernière
scène réunit tout le monde.
2. a. Scène 1, elle redit son amour à Rodrigue pour le dissuader de se laisser tuer (vers 1549)
en usant de circonlocutions qui la font rougir ; elle le dit sans le dire à Elvire (scène 2 :
« Rodrigue a tous mes vœux ») ; elle le laisse éclater devant don Sanche aux vers 1708, 1710,
1714 ; elle le reconnaît devant don Fernand aux vers 1725, 1730 et 1740 de la scène 6 ; enfin,
dans la scène 7, elle use d’une nouvelle litote (vers 1803) avant de se taire définitivement.
b. Elle revient sur son devoir dans ces vers, mais sous forme interrogative cette fois.
3. « Prends un an, si tu veux, pour essuyer tes larmes. Rodrigue, cependant il faut prendre les
armes (…) » vers 1821-1830.
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Le triomphe du roi
4. Dans l’acte IV scène 5, don Fernand désapprouve cette « vieille coutume » (vers 1406 et
sq.) mais finit par en fixer clairement les conditions ; dans l’acte V son désaccord semble
oublié et l’attitude contradictoire de Chimène même l’amuser (scène 6) : « Rodrigue t’a
gagnée » au vers 1815, qui entérine sa position à propos du duel judiciaire.
5. On relèvera, dans la scène 6, toutes les apostrophes au roi (« Sire »), vu comme arbitre,
juge et suzerain incontestable, et dans la scène 7, les signes d’allégeance au roi donnés par
Chimène (« Et quand un roi commande, on lui doit obéir »), l’adresse constante au roi, arbitre
et figure paternelle, et les prises de parole du roi, définitive et conclusives.
La langue et le style
6. On admirera la césure à l’hémistiche qui scinde le mouvement ternaire en deux éléments et
l’accent final qui tombe sur le monosyllabe « roi », dernier mot triomphant de la pièce.
L’allitération en « t » et les assonances renforcent le caractère assertif de la phrase injonctive.
7. Quiproquo : la mauvaise interprétation de Chimène sur le symbolisme de l’épée lorsqu’elle
aperçoit don Sanche (scène 5) / Coup de théâtre : l’annonce par don Fernand de la victoire de
Rodrigue laisse Chimène sans voix…
Faire le bilan
8.
héroïque
1. Le duel de Rodrigue
et don Sanche
2. L’attitude de l’Infante
3. Le quiproquo autour
de l’épée présentée
par don Sanche
4. La menace
des Maures
5. Le mariage différé
de Rodrigue
et Chimène
tragique
comique
x
�
�
�
�
x
�
�
x
�
�
�
�
�
�
À ton avis
9. L’argumentation (développée à l’oral dans un débat) devrait faire apparaître des avis
partagés sur le moyen terme/statu quo décidé par le roi. La pièce aurait-elle pu se terminer
autrement ?
Séance 8. Faire le point sur le genre de la pièce
 Le travail en classe
• Cette séance est une séance d’évaluation notée.
Les élèves auront révisé les repères donnés dans les pages 114 à 117, ainsi que les notes prises
en cours.
Voir l’évaluation n°2.
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■ Corrigé de la fiche d’évaluation n°2
Fais le point sur tes connaissances
1. Dans un premier temps Le Cid est présenté comme une tragi-comédie (multiples péripéties,
action complexe, thème des amants), puis, suite à une unification de registre, Le Cid devient
véritablement une tragédie.
2. Une tragédie : Phèdre de Racine.
Une (tragi-)comédie : Dom Juan de Molière (mélange d’éléments comiques et tragiques
comme le dénouement).
Une « grande » comédie : Le Misanthrope de Molière.
3.
Personnages
(origine, statut)
Action
(circonstances,qualité)
Dénouement
de l’intrigue
Registre de langue
et style
Registre littéraire
(effet produit
sur le spectateur
ou le lecteur)
Comédie
Petites gens
Unité d’action
Tragédie
Personnages
éminents
Unité d’action
Heureux
La mort
Quotidien
voire familier
Le rire
Élevé
Tragi-comédie
Nobles,
bourgeois
Action
complexe
Généralement
heureux
Hybride
Admiration
et pitié
Sympathie
et admiration
Le Cid
Personnages
éminents
Profusion
d’actions
Heureux
Admiration
Élevé
Rédaction personnelle
4. Rodrigue est un personnage noble et guidé avant tout par le sens de l’honneur. Il est prêt à
sacrifier son bonheur pour venger son père. Chimène est volontaire et obéit à son devoir en
réclamant vengeance pour le meurtre de son père. Ces deux héros sont tragiques car leurs
désirs sont contrariés par des événements qu’ils ne maîtrisent pas et dont ils sont victimes.
Séance 9. Analyser trois mises en scène de la pièce (Étape 8, p. 154)
 Le travail en classe
Sur les plats 2 et 3 de couverture et dans le cahier couleur figurent six photos permettant
d’évoquer trois mises en scène de la pièce correspondant à des partis pris bien différents. Ces
photos invitent les élèves à réfléchir sur les différentes options possibles de mise en scène de
la même pièce.
■ Corrigé du questionnaire n°8
Caractériser les trois mises en scène
1 Le décor et la lumière.
a. documents 1, 2 et 3 : décor dépouillé (sol jonché d’éclats, cordes verticales)
documents 4 et 5 : décor faisant référence au lieu et à l’époque (motifs arabo-andalous)
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documents 6 et 7 : décor absent (fond noir, absence totale de mobilier)
b.
documents 1, 2 et 3
documents 4 et 5
documents 6 et 7
plateau obscur, lumière portée
sur les personnages, contrastes noir/rouge
lumière nocturne, effets d’ombre (arrière-plan),
lumière orangée méditerranéenne
(soleil couchant)
plateau obscur, traits outrés des personnages
sculptés par la lumière, couleurs très vives
2 Les costumes et les accessoires.
a. b.
documents 1, 2 et 3
documents 4 et 5
documents 6 et 7
les costumes sont modernes et épurés hormis
les fraises du roi et de don Diègue qui renvoient
e
au XVII siècle et non au Moyen Age andalou ;
l’épée est médiévale.
les duellistes portent des vêtements de cuir
modernes ; les postures et l’accompagnement
musical évoquent la culture de l’Andalousie où
l’on danse le flamenco à l’époque moderne ;
l’épée seule est médiévale.
mixage chronologique et fantaisiste, costumes
BD, jeep disproportionnée, canon ; seule l’épée
est médiévale. La référence culturelle andalouse
est abandonnée.
Comparer les trois interprétations
3 Un couple d’amants mythiques.
a. b. Photogrammes 2 , 3 : On note la proximité des corps dans la mise en scène de Sandrine
Anglade ainsi que la menace latente apportée par les drisses et le sol. L’épée est entre eux
deux mais c’est Rodrigue qui la garde en main.
Photogrammes 5, 6 : Le conflit entre les deux amants est dramatisé. Chimène menace de
frapper de son épée Rodrigue au sol en position de victime sacrificielle.
4 L’univers tragique.
a. L’affrontement physique est représenté dans les deux premières mises en scène (Sandrine
Anglade et Thomas le Douarec). Les combats sont chorégraphiés comme des ballets par
Thomas le Douarec.
b. L’Agence de voyages imaginaires travaille sur le mythe et vulgarise la tragédie en passant
par la création d’un univers imaginaire enfantin et proche de la bande dessinée ou du dessin
animé.
À ton avis
5 La réflexion commune pourra aboutir à une critique de la toute-puissance des metteurs en
scène contemporains et sur la dimension universelle d’une pièce et de personnages qu’on peut
moderniser et adapter à l’infini.
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Séance 10. Dilemmes et cas de conscience
(Groupements de documents, p. 156-163)
■ Corrigé du questionnaire « Textes et images »
As-tu bien lu ?
1 parce qu’elle est reine
2 trahir son idéal de vie, ses valeurs et compromettre ce qu’il nomme « sa résurrection ».
3 Il n’a pas voulu que le village subisse les conséquences d’une attaque.
Sacrifier son bonheur au nom de...
4 On pourra suggérer aux élèves de créer des titres (phrases nominales ou groupes infinitifs)
très concis posant une alternative voire une double alternative.
5 Tous les personnages arrêtent une décision. La difficulté du choix est marquée par les
nombreuses interrogations présentes dans les délibérations des personnages. Jean Valjean
change d’avis plusieurs fois.
6 Le jeune empereur Titus est dans une situation proche de celle de Rodrigue : il hésite entre
ce qu’il appelle son « honneur » et son « amour ». Cependant, il ne s’agit pas de l’honneur
familial mais de respecter les volontés du peuple romain et de bien faire son métier de
gouvernant. La passion du pouvoir l’emporte sur la passion amoureuse chez Racine.
Des cas de conscience individuels
7 Les trois personnages sont seuls au moment de la décision. Il s’agit d’un monologue théâtral
dans l’attente d’une entrevue décisive (texte 1), d’un monologue intérieur (texte 2), d’une
notation de journal intime (texte 3) rédigée après l’événement qui s’est déroulé en silence.
Ces trois personnages sont isolés par leurs responsabilités.
Lire l’image
9 Les internautes et membres des réseaux sociaux sont sans cesse sollicités : il faut donner un
avis tranché et définitif sur tout et n’importe quoi...
10 Les 19 vignettes décomposent et amplifient l’hésitation du personnage.
11 L’enjeu est dérisoire et très contemporain.e le bilan
Écrire maintenant
Séance 11. Étudier le thème du duel dans Le Cid (Étape 7, p. 152)
 Le travail en classe
On travaille sur l’ensemble de la pièce et à partir de l’enquête afin de confronter le discours
littéraire lié à l’aspect politique de l’intrigue et la réalité historique. L’interdiction du duel par
Louis XIII et les sanctions envisagées par Richelieu n’empêchent pas Corneille d’en faire un
motif dominant de sa tragi-comédie historique et médiévale. Le duel est d’ailleurs
moralement condamné dans la pièce et hommage est rendu à la justice sage du roi.
■ Corrigé du questionnaire n°7
Les duels : une problématique dramaturgique et politique
1. Deux duels, une bataille, impossibles à représenter sur scène pour des raisons techniques et
de bienséance, placés à des moments stratégiques car nouant et dénouant l’intrigue.
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2. Il s’y oppose et l’interdit à ses nobles, cette pratique décimant les rangs de la noblesse. On
rappellera les édits royaux successifs de 1626, 1634 et 1645. Dans la scène 1 de l’acte II, don
Arias rappelle au Comte la position royale à mots couverts ; le roi lui-même, dans la scène 6
de l’acte II (vers 595 et sq.), rappelle à don Sanche qu’il doit protéger ses sujets parfois contre
eux-mêmes et dans la scène 7, se lamente sur cette pratique qui le prive de ses meilleurs
capitaines (vers 645). Les nécessités de la vraisemblance historique de l’intrigue font que le
sujet est évoqué par allusions transparentes pour le public de l’époque de Corneille.
3. Le duel de don Sanche et de Rodrigue.
4. L’épée. C’est bien l’instrument de l’honneur et de la gloire au masculin dans la pièce dont
on se sert pour affronter l’adversaire mais que l’on donne également en gage d’honneur ou en
preuve d’amour.
Le combat, motif propre à la tragi-comédie
5.
Combat 1
Rodrigue l’emporte sur le Comte. Il est un héros
pour son père parce qu’il rétablit l’honneur
familial.
Rodrigue l’emporte sur les Mores. Il est un héros
pour son roi et tous les castillans parce qu’il
rétablit la sécurité et la puissance royale
menacée.
Combat 2
Combat 3
Rodrigue vainc don Sanche en duel. Il est un
héros pour Chimène (même si elle ne le
reconnaît pas publiquement) parce qu’il la sauve
d’un mariage dont elle ne veut pas, même si elle
l’a, en quelque sorte, fondé.
6. Délicate question… On aurait tendance à penser que Rodrigue s’est soumis aux volontés de
Chimène qui elle se soumet à la volonté du roi…
Le conflit des valeurs, forme morale et politique du duel
7.
Dilemme
Résolution ?
Rodrigue
Chimène
Le Roi
L’Infante
8. a. b. L’honneur de la famille, de la lignée laisse d’une certaine manière place à un honneur
plus personnel, qui est fondé sur le fait de ne pas trahir ou faire souffrir l’être aimé ; de plus
l’honneur familial aristocratique et féodal est remplacé par la fidélité au Roi et le devoir du
service de l’État.
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À ton avis
9. C’est un triomphe modeste car la question de l’honneur ne disparaît pas complètement :
Chimène jusqu’au bout réclame justice même si elle reconnaît qu’elle ne peut vaincre son
amour.
Séance 12. Faire le bilan de la lecture de l’œuvre
 Le travail en classe
• Cette séance est consacrée à un bilan de la lecture de l’œuvre : l’élève sera amené à faire le
point sur ce qu’il a appris et retenu de la pièce, le genre théâtral auquel elle se rattache, sa
construction et ses procédés.
• Ce travail fait l’objet d’une évaluation finale.
Voir l’évaluation n°3.
■ Corrigé de la fiche d’évaluation n°3
Fais le point sur la lecture de l’œuvre et tes connaissances
1. « Le Cid » est le nom donné à Rodrigue à la fin de l’œuvre. Avec ce choix de titre,
Corneille fait de Rodrigue le personnage principal de la pièce.
2. En 1637, Le Cid est présenté comme une tragi-comédie qui ne respecte pas les règles
d’unité propres à la tragédie classique.
3. Un dilemme cornélien correspond à une situation où un personnage doit prendre une
décision très difficile. Rodrigue doit-il tuer le père de sa promise ? Chimène doit-elle épouser
l’assassin de son père ? L’Infante doit-elle favoriser l’union de Rodrigue, dont elle est éprise,
avec Chimène ?
4. Ni l’unité de temps (trop d’actions pour seulement 24 heures), ni la vraisemblance (il est
invraisemblable qu’une fille épouse le meurtrier de son père) ne sont respectées par Corneille
dans son œuvre.
5. « Va, je ne te hais point. » (Acte III, scène 4)
« À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. » (Acte II, scène 2)
« Ô rage ! Ô désespoir ! Ô vieillesse ennemie ! » (Acte I, scène 4)
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