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Coronarographie
Cardiologie interventionnelle
Coronarographie
Rédaction : D. Gosset et P. Simler
Illustration : J. Dasic
Code de la Santé Publique
Article L1111-2
Siège social
2 rue de la concorde
68000 COLMAR
tél. : +33 (0)3 89 41 39 94
fax : +33 (0)3 89 29 05 94
www.persomed.com
Madame, Monsieur,
L’objectif de ce document est de vous
donner les réponses aux questions
que vous vous posez.
Il ne présente cependant que des
généralités. Il ne remplace pas les
informations que vous donne votre
médecin sur votre propre état de
santé et ne prévaut pas sur celles-ci.
ISBN 978-2-35305-204-2
Dépôt légal 2e trimestre 2007
Tous droits réservés - 0408
Persomed
Toute personne a le droit d’être informée sur son
état de santé.
Cette information porte sur les différentes
investigations, traitements ou actions de
prévention qui sont proposés, leur utilité, leur
urgence éventuelle, leurs conséquences, les risques
fréquents ou graves normalement prévisibles
qu’ils comportent ainsi que sur les autres solutions
possibles et sur les conséquences prévisibles en
cas de refus.
Utilité de cette partie du corps ?
De quoi est-elle constituée ?
Le sang qui circule dans notre organisme
apporte à nos organes ce dont ils ont besoin
pour fonctionner : différents éléments tirés de
notre nourriture et de l’oxygène issu de l’air
que nous respirons.
On distingue l’artère coronaire droite de
l’artère coronaire gauche, plus grosse, qui
se subdivise en deux branches. Ces deux
artères prennent naissance dans un autre gros
vaisseau sanguin : l’aorte.
Le sang circule dans des canaux de taille très
variable : les vaisseaux sanguins.
Le cœur est un muscle. Il est capable de se
contracter pour expulser le sang qu’il contient
et l’envoyer dans les différents vaisseaux
sanguins.
C’est le cœur qui, en se contractant
régulièrement, propulse le sang dans les
vaisseaux sanguins. Il sert de moteur à la
circulation sanguine.
Depuis le coeur, le sang est envoyé vers les
organes pour les nourrir dans des vaisseaux
appelés artères. Les veines sont les vaisseaux
qui lui font faire le trajet retour (des organes
vers le cœur).
Le coeur est lui-même approvisionné en sang
par de gros vaisseaux sanguins : les artères
coronaires. Sans elles, il ne peut pas battre :
elles sont indispensables à la vie.
Les artères coronaires forment une couronne
autour du cœur (d’où leur nom).
artère aorte
artère aorte
muscle
cardiaque
veine cave
inférieure
artère coronaire
gauche
artère coronaire
droite
Quelle partie du corps ?
Quelle partie du corps ?
Pourquoi faut-il traiter ?
Pourquoi faut-il traiter ?
Quel est le problème ?
Quelles sont ses conséquences ?
Des fibres, du calcaire (calcium), des graisses
(cholestérol)... peuvent se déposer sur la
parois des vaisseaux sanguins et former une
plaque, la plupart du temps rigide (plaque
d’athérome).
Si une des artères coronaires se bouche
brutalement, une région du cœur n’est plus
alimentée en sang, le muscle qui la constitue
meurt (nécrose) et ne se contracte plus : c’est
l’infarctus.
Quand les vaisseaux sanguins présentent de
telles plaques, ils se rétrécissent (sténose) et
risquent de se boucher.
Les conséquences d’un infarctus sont plus ou
moins graves selon l’étendue des dommages :
le cœur peut battre irrégulièrement (troubles
du rythme cardiaque), fonctionner moins
bien (insuffisance cardiaque) ou même
cesser de fonctionner (arrêt cardiaque).
Une plaque peut se décrocher des parois et
se coincer en travers du vaisseau sanguin,
formant une sorte de clapet. Un bouchon
de sang solidifié (caillot) peut également se
coincer à l’endroit où le passage est étroit.
Cette maladie est appelée artérite (ou
athérosclérose). Elle est favorisée par certains
facteurs :
- l’âge : plus on est âgé, plus on risque d’en
avoir ;
- la consommation de tabac ;
- l’excès de certaines graisses (cholestérol)
dans le sang (hypercholestérolémie) ;
- une pression trop élevée du sang dans les
artères (hypertension artérielle) ;
- le diabète.
L’excès de poids joue aussi, mais dans une
moindre mesure. Plus vous cumulez certains de
ces facteurs, plus vous avez de chances d’avoir
de l’artérite.
En cas d’effort, le cœur a besoin de plus de
sang pour battre plus vite. L’afflux sanguin
dans les artères coronaires augmente. Si elles
sont rétrécies ou bouchées, le cœur n’est pas
suffisamment irrigué et vous envoie un signal
d’alarme : la douleur.
C’est pourquoi, si une de vos artères coronaires
a tendance à se boucher, vous pouvez ressentir
une douleur angoissante (angor) au niveau de
la poitrine (douleur thoracique) quand vous
faites un effort.
Ces signes peuvent être plus importants si vous
êtes un grand fumeur, si le taux de certaines
graisses dans votre sang (cholestérol) est
élevé, ou encore si la pression à l’intérieur de
vos vaisseaux sanguins (tension artérielle) est
importante.
paroi
de l’artère
athérome
Introduction
L’installation
L’ouverture
Si un premier examen, appelé test d’effort,
a mis en évidence un problème au niveau
des artères qui alimentent votre cœur, votre
cardiologue vous propose un autre examen : la
coronarographie.
L’intervention se pratique en salle de radiologie
vasculaire, ou de cardiologie interventionnelle.
C’est une salle assez semblable à l’endroit où
on opère habituellement (bloc opératoire)
mais dont les règles d’hygiène et de sécurité
sont un peu différentes.
Votre médecin fait un petit trou dans un gros
vaisseau sanguin (artère fémorale) qui passe
dans la région qui sépare le bas du ventre de la
face interne de la cuisse (pli de l’aine) pour y
introduire un tuyau (cathéter).
Elle permet de visualiser l’intérieur de vos
deux artères coronaires l’une après l’autre,
pour détecter un éventuel rétrécissement.
Quand l’examen est-il nécessaire ?
La coronarographie est indispensable pour
détecter des rétrécissements ou bouchons
dans les artères coronaires. C’est un geste
d’exploration, qui ne vous soigne pas, mais qui
permet de connaître précisément la maladie
dont vous souffrez. C’est le seul moyen dont
dispose votre cardiologue pour choisir un
traitement vraiment adapté à votre cas.
Les risques que présente une coronarographie
sont moins importants que ceux que représente
un traitement mal orienté, parce que l’état des
artères n’a pas pu être vérifié.
Si on passe à côté d’un rétrécissement des
artères coronaires, vous risquez l’infarctus, et
ses conséquences, qui peuvent aller jusqu’à
l’arrêt du cœur.
Vous êtes allongé sur le dos.
Le déroulement de cet examen peut varier
selon les locaux, le personnel, et la manière
dont l’établissement de soins est organisé. Il
existe de nombreuses variantes possibles pour
chaque phase de l’intervention.
L’introduction du tuyau peut également se faire
au niveau du poignet (artère radiale) ou du
pli du coude (artère humérale). Dans tous les
cas, la cicatrice ne se voit presque pas.
L’anesthésie
Habituellement, on n’insensibilise que la zone
où le tuyau doit être introduit (anesthésie
locale) grâce à une piqûre.
On donne parfois des médicaments
(anticoagulants
ou
antiagrégants
plaquettaires) qui rendent le sang plus fluide
pour éviter la formation de bouts de sang
solidifié (caillots) qui pourraient boucher les
artères pendant que l’on travaille dessus.
artère
humérale
artère
radiale
artère
fémorale
L’examen qui vous est proposé
L’examen qui vous est proposé
Les gestes associés
La durée de l’examen
Votre médecin place d’abord à l’entrée
de l’artère un court tuyau, fermé par une
membrane en caoutchouc étanche, pour que
vous ne saigniez pas.
En complément, on fait souvent une
radiographie directe de l’intérieur du cœur
(ventriculographie).
La durée de ce geste peut varier beaucoup
sans que son déroulement pose un problème
particulier, car elle dépend de nombreux
facteurs (la méthode utilisée, le nombre de
gestes associés…). Habituellement, il dure
entre 15 et 30 minutes. Il faut compter en plus
le temps de la préparation...
Puis il y introduit un long tuyau plus fin
(cathéter) dont le diamètre est en général
de 1,3 mm (parfois un peu plus gros). En le
poussant avec la main depuis l’extérieur,
votre cardiologue fait parcourir au cathéter la
distance d’environ 1 m 20 qui le sépare des
artères coronaires.
Pendant toute l’intervention, votre cardiologue
contrôle ce qu’il fait grâce à un appareil de
radiographie. La radiographie est une technique
qui permet de voir à l’intérieur du corps grâce
à des rayons (les rayons X).
Le cathéter lui permet d’injecter dans votre sang
un produit à base d’iode (produit de contraste)
qui rend les artères opaques aux rayons X.
Ainsi, il obtient sur un écran une image de
l’intérieur des artères, que l’on enregistre sur
un CD-ROM ou sur une cassette vidéo.
A plusieurs reprises, le médecin vous demande
d’arrêter de respirer pendant quelques secondes.
Cela est indispendable pour éviter ques les
images obtenues ne soient floues.
L’introduction du tuyau peut être un peu
désagréable (mais pas douloureuse), mais
sinon, vous ne ressentez absolument rien.
On peut ainsi détecter, dans le territoire de
l’artère atteinte, la zone du cœur qui ne se
contracte pas bien.
La fermeture
aorte
extrémité
du cathéter
Une fois les tuyaux retirés, il faut comprimer
avec la main pendant cinq à dix minutes
l’endroit où ils ont été introduits pour que celuici se referme correctement. Puis, un pansement
assez serré (pansement compressif) est mis en
place pendant quelques heures.
Il existe également des systèmes de fermeture
de l’artère plus évolués (collagènes, fils...) qui
évitent de devoir comprimer avec la main.
Après l’examen, on vous garde un moment
sous surveillance dans la salle où on vous a
préparé pour l’intervention. Elle est équipée
d’appareils qui évaluent notamment la
pression à l’intérieur de vos artères (tension
artérielle) et le fonctionnement de votre cœur
(électrocardiogramme).
Faut-il une transfusion ?
Non, c’est une intervention pendant laquelle le
patient saigne très peu. Il n’est habituellement
pas nécessaire de redonner du sang
(transfuser).
Le geste qui vous est proposé
Le geste principal
Douleur
Autonomie
Chaque organisme perçoit différemment la
douleur. Habituellement, vous n’avez pas mal,
sauf si un nerf est accidentellement touché
au moment où on fait un trou dans l’artère
pour introduire le tuyau. La douleur peut
alors se prolonger pendant quelques jours,
voire quelques semaines, mais il existe des
médicaments pour la contrôler.
Si le tuyau a été introduit au niveau de l’aine
(pli entre le bas-ventre et la cuisse), vous
ne devez pas bouger la jambe pendant 4 à
24 heures (selon le matériel utilisé), sinon vous
risquez de déclencher des saignements. Il ne
faut absolument pas quitter votre lit pendant
ce temps. Si on a utilisé une artère du poignet
ou du coude, vous pouvez habituellement vous
lever 1 h 30 après l’intervention du moment
que vous évitez de vous appuyer dessus.
Si vous avez mal, n’hésitez pas à en parler à
l’équipe médicale qui s’occupe de vous, il
existe toujours une solution.
Principaux soins
Il faut boire beaucoup d’eau pour éliminer
les produits que l’on a fait passer dans votre
sang pour visualiser l’intérieur de vos artères
(produits de contraste). Il est très important de
les évacuer rapidement sans quoi ils pourraient
être toxiques pour vos reins. Comme vous
devez rester allongé, votre urine est évacuée
par un tuyau, un bassin ou un autre système.
Fonction
Vos artères fonctionnent comme avant
l’intervention. La coronarographie est un
examen qui vise à étudier votre état de santé.
Les traitements pour l’améliorer ne viennent
qu’ensuite.
Passés ces délais, tout va bien et vous pouvez
vous déplacer normalement.
Retour à domicile
En général vous rentrez chez vous le lendemain
de l’examen, plus rarement le jour même. Cela
dépend de l’établissement dans lequel vous
êtes soigné mais surtout de votre cas et de votre
état de santé. On conseille une activité réduite
pendant une semaine en évitant surtout le sport
et les travaux physiques lourds (promenades en
montagne, jardinage...).
Il faut suivre rigoureusement les consignes
de votre médecin. Allez aux rendez-vous
qu’il vous programme, et, s’il vous en
propose, passez les examens de contrôle.
C’est important.
Le suivi
Si les résultats de la coronarographie montrent
l’existence de rétrécissements au niveau des
artères coronaires, votre cardiologue peut
vous proposer un traitement médical et/ou
chirurgical. Sinon, vous retournez voir votre
médecin généraliste pour qu’il cherche une
autre cause à vos douleurs.
Les médicaments appelés bêtabloquants
ralentissent les battements du cœur. Les
antiagrégants plaquettaires rendent le sang
plus fluide. Les dérivés nitrés élargissent
(dilatent) les artères. Tous ces médicaments
permettent de compenser l’apport trop faible
de sang au cœur lié au rétrécissement. Ils
évitent donc le déclenchement de douleurs lors
des efforts.
En complément ou à la place du traitement
médical, on propose parfois de dilater l’artère
coronaire à l’endroit où elle est rétrécie
(angioplastie). On peut également proposer
de contourner le rétrécissement pour rétablir
une circulation sanguine suffisante au bon
fonctionnement du cœur (pontage aortocoronarien) au cours d’une opération
chirurgicale.
En prenant en compte plusieurs critères, comme
le nombre de rétrécissements, leur étendue et
votre état de santé, votre médecin vous propose
le traitement le mieux adapté à votre cas.
Après l’opération
Dans les jours qui suivent...
L’équipe médicale qui s’occupe de vous prend
toutes les précautions possibles pour limiter
les risques, mais des problèmes peuvent
toujours arriver. Nous ne listons ici que les
plus fréquents ou les plus graves parmi ceux
qui sont spécifiques de cet examen. Pour les
risques liés à l’anesthésie, reportez-vous au
fascicule « anesthésie ».
En fonction de votre état de santé vous êtes
plus ou moins exposé à l’un ou l’autre de ces
risques. Toute atteinte du cœur, des poumons,
de la circulation sanguine, du système
nerveux, peut augmenter les risques. Le bilan
systématique par le médecin cardiologue
avant l’intervention permet de faire une
évaluation précise des risques.
Pendant l’examen
D’importants saignements (hémorragie)
peuvent se déclencher à l’endroit où on
introduit le tuyau ou si l’artère ou le coeur est
accidentellement abîmé. Rassurez-vous, c’est
très exceptionnel.
S’il est nécessaire de vous redonner du sang
(transfusion), on peut toujours craindre la
transmission de certaines maladies (Sida,
Hépatite), mais les produits utilisés subissent
de nombreux tests destinés à éviter ce risque.
Pendant l’examen (suite)
Après l’examen
Il est possible que votre organisme manifeste
une réaction d’intolérance (allergie) à un des
produits (à base d’iode) utilisés pour permettre
à votre médecin de visualiser les parois de
vos artères (produits de contraste). Si vous
vous savez allergique, il faut absolument en
informer votre médecin. Ce risque peut en
partie être évité si on vous donne au préalable
un traitement anti-allergique.
Il est possible que l’endroit où on a introduit le
tuyau saigne et qu’il se forme une poche de sang
(un hématome) qui nécessite un traitement
complémentaire. C’est pour cela qu’il faut
comprimer la zone opérée avec la main pendant
cinq à dix minutes après l’intervention.
S’il y a des dépôts de graisse sur les parois
de vos artères (athérome), le tuyau peut
décrocher une plaque de graisse solidifiée. En
circulant avec le sang, elle risque de déclencher
des problèmes si elle se dirige vers le cœur
(infarctus), ou provoquer des dommages
au cerveau (accident vasculaire cérébral)
avec des conséquences plus ou moins graves
pouvant aller jusqu’à la paralysie.
Si une telle plaque se coince dans une veine,
c’est moins grave. Mais elle peut provoquer
une phlébite avec les conséquences que cela
entraîne. Rassurez-vous, ce risque est très
faible. Il arrive qu’une telle plaque se désagrège
d’elle-même ou grâce à l’action de certains
médicaments.
Des nerfs peuvent être atteints au cours de
l’intervention entraînant une perte de sensibilité
au niveau de la peau de la cuisse, mais c’est
tout à fait exceptionnel.
Il est exceptionnel que la zone opérée soit envahie
par des microbes (infection). Des médicaments
(antibiotiques) suffisent généralement à les
éliminer. Des analyses permettent d’identifier
le microbe et ainsi d’adapter le traitement pour
une efficacité maximale.
Des petits bouts de sang solidifié (caillots)
peuvent se former et se coincer dans les veines
des jambes (phlébite), partir dans la circulation
sanguine et boucher certains vaisseaux sanguins
des poumons (embolie). Votre cardiologue peut
vous donner un traitement pour éviter cela.
Certaines de ces complications peuvent nécessiter
des gestes complémentaires ou une nouvelle
opération. Rassurez-vous, votre cardiologue les
connaît bien et met tout en œuvre pour les éviter.
En cas de problème...
Si vous constatez quelque chose d’anormal après
l’opération, n’hésitez pas à en parler à votre
cardiologue. Il est en mesure de vous aider au
mieux puisqu’il connaît précisément votre cas.
Les risques
Les risques
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