LE TRAITÉ DE 1532 Anne de Bretagne n'avait accepté d'être reine de France que si le duché de Bretagne gardait ses privilèges - pas d'impôts extérieurs, - justice rendue dans le pays. A sa mort, la Bretagne serait à son second fils, ou à défaut à la famille de Rohan (contrat de 1499). Mais Anne n'eut pas de fils. Sa fille aînée, Claude, est fiancée à François d'Angoulême, futur roi de France. Elle l'aime mais elle se moque bien des Bretons. A la mort de Louis XII, François d'Angoulême devient roi de France sous le nom de François Ier. Il obtient de sa femme le duché de Bretagne, ce qui est une violation des promesses faites à Anne de Bretagne dans le contrat de 1499. Malgré l'opposition des gentilshommes et des Etats de Bretagne, François Ier prépare l'union de la Bretagne à la France… et en 1532 est signé le Traité d'Union au château du Plessis-Mage, près d'Angers qui donne à la personne du Roi de France tous les droits sur la couronne ducale. Il y a union mais pas d’intégration au royaume. L'édit royal déclare : " Les droits et privilèges de la Bretagne seront gardés et observés, sans y rien changer et innover : - Aucun impôt ne pourra être levé que par le Parlement et les Etats de Bretagne. - Les Bretons ne seront jamais jugés hors de leur pays. - Les Bretons ne seront pas tenus de servir dans une armée non-bretonne. - Les nominations d'ecclésiastiques ne seront attribuées qu'à des Bretons… " Cette promesse ne sera pas tenue. Le Parlement et les Etats de Bretagne devront sans cesse défendre leurs privilèges contre les rois de France. Au XVIIe siècle, le roi Louis XIV fit lever des impôts pour financer les guerres… La Bretagne était normalement protégée par le Traité d'Union de 1532. Des mesures furent cependant prises par Colbert, ministre de Louis XIV. Il ordonna des taxes sur le papier timbré, c'est à dire le papier sur lequel sont rédigés les actes officiels, ventes, donations, testaments, contrats. Comme cela ne suffisait pas, en 1675 il institua le monopole de la vente du tabac et de la marque de la vaisselle d'étain. Plusieurs villes se soulevèrent alors : Rennes, Saint-Malo, Nantes… Mais c'est surtout dans la région de Châteaulin qu'il y eut des évènements graves où Sébastien Le Balp, notaire près de Carhaix, dirigea la révolte. Les paysans assaillirent les châteaux, les bureaux des impôts, les bureaux de tabac… Quatorze paroisses des environs de Douarnenez et de Concarneau rédigèrent le Code Paysan pour montrer au roi que la Bretagne voulait conserver ses libertés… Mais Sébastien Le Balp fut trahi et tué et ses troupes se dispersèrent. Les sanctions furent terribles, des milliers de paysans furent pendus aux arbres le long des routes… Les Bretons furent très secoués par cet épisode de leur histoire. On l'a appelé la "Révolte du Papier Timbré" ou encore la "Révolte des Bonnets Rouges". En effet, dans le pays bigouden, les paysans se coiffaient de bonnets rouges. Extrait de "Dis, raconte-moi la Bretagne / Kont din 'ta istor va Bro", écrit pat 1.500 enfants du Finistère. Editions SKOLIG AL LOUARN, Plouvien ( 1992 ) Gant aotre hegarad Anna-Vari ARZUR.