HORMONOLOGIE – Biosynthèse des catécholamines. Biosynthèse des stéroïdes surrénaliens et mode d'action 17/03/2016 (8h - 9h) GOBBI Amandine L3 CR : BOUACHBA Amine Hormonologie - Reproduction Pr SAVEANU 10 pages Biosynthèse des catécholamines. Biosynthèse des stéroïdes surrénaliens et mode d'action (1) Plan : A. Biosynthèse des stéroïdes surrénaliens I. Généralités sur les hormones stéroïdes II. Stéroïdogénèse : schéma général III.Biosynthèse des hormones stéroïdes surrénaliennes La seconde partie de ce cours sur la biosynthèse des catécholamines sera traitée le Jeudi 24 mars 2016 de 8h à 9h. A. Biosynthèse des stéroïdes surrénaliens I. Généralités sur les hormones stéroïdes Les hormones stéroïdes sont classées en 3 grands groupes : – Les stéroïdes sexuels : les androgènes, les œstrogènes, les progestogènes (dont le principal est la progestérone). – Les glucocorticoïdes dont le principal représentant le cortisol. – Les minéralocorticoïdes dont le principal représentant est l'aldostérone. a. Les sites de productions Les corticosurrénales synthétisent des glucocorticoïdes, des minéralocorticoïdes et des androgènes. Les testicules produisent des androgènes mais également des œstrogènes. Les ovaires produisent des œstrogènes, de la progestérone et également des androgènes. Cas particuliers : – il existe une synthèse d'hormones surrénaliennes au niveau placentaire (unité foeto-placentaire) - non abordé dans ce cours – des conversions périphériques de précurseurs, importante pour plusieurs hormones. Il s'agit par exemple de la conversion du cortisol actif en cortisone inactive, de la conversation de la testostérone en dihydrotestostérone plus active ou encore la conversion périphérique la testostérone en œstrogène. b. Leurs rôles importants Les stéroïdes sexuels jouent un rôle important dans la reproduction (caractères sexuels, gamétogénèse, grossesse) mais également dans le développement osseux et la croissance. Les glucocorticoïdes sont impliqués dans les métabolismes : protides, glucides, lipides, système immunitaire, inflammation. Dans l’inflammation on utilise les glucocorticoïdes comme traitement à des doses beaucoup plus importantes que les doses physiologiques de l'organisme. Les minéralocorticoïdes jouent un rôle essentiel dans l'homéostasie hydrique. c. Structure des hormones stéroïdes 1/10 HORMONOLOGIE – Biosynthèse des catécholamines. Biosynthèse des stéroïdes surrénaliens et mode d'action Les hormones stéroïdes comportent 4 cycles (qui sont des noyaux de cyclopentanophénantrène). Les hormones stéroïdes sont synthétisées à partir du cholestérol (27 C) : il comporte une chaîne latérale ramifiée avec 8 atomes de carbone, une double liaison sur le cycle B (en position 5-6), et également un groupement hydroxyle en position β sur le 3ème carbone. On verra que dans la structure des hormones stéroïdes, cette structure de base sera modifiée. Le nombre de carbones varie : 21C pour le cortisol, l'aldostérone et la progestérone, 19C pour la DHEA et la testostérone, et 18C pour l'estradiol. II. Stéroïdogénèse (synthèse des hormones stéroïdes) : schéma général a. Les sources de cholestérol Les 3 sources de cholestérol sont : – Les LDL circulants qui distribuent le cholestérol aux cellules à partir du foie (site principal de production de cholestérol chez l'Homme). Les glandes surrénales vont capter ces LDL (internalisation du LDL par l'intermédiaire des récepteurs aux LDL) qui vont servir à la synthèse hormonale. 2/10 HORMONOLOGIE – Biosynthèse des catécholamines. Biosynthèse des stéroïdes surrénaliens et mode d'action – Les gouttelettes lipidiques (réserve de cholestérol dans toutes les cellules de l'organisme, mais particulièrement dans les cellules surrénaliennes). Mise en évidence en imagerie à l'IRM: en fonction du contenu lipidique on a une densité différente. – Il y a une synthèse de novo à partir de l'Acétyl-CoA dans les cellules surrénaliennes pour synthétiser du cholestérol, lorsque les réserves en cholestérol sont déplétées. L'enzyme qui permet ce phénomène est la cholestérol-esterase qui libère le cholestérol estérifié sous forme de cholestérol libre. b. Transfert vers la mitochondrie (la plupart des étapes de la stéroïdogénèse ont lieu au niveau mitochondrial) Une fois dans la cellule, le cholestérol doit être mis à disposition du système enzymatique au niveau mitochondrial. Un transport mitochondrial est donc nécessaire, grâce à la protéine StAR (sterogenic acute response protein). Lors d'un déficit en protéine StAR, la synthèse des hormones stéroïdes est impossible. Les défauts de la protéine StAR sont rares, il y a quelques cas génétiques (mutations) entraînant un défaut de transport du cholestérol vers la mitochondrie associé à une maladie nommée hyperplasie lipoïde congénitale des surrénales. L'absence de synthèse d'hormones stéroïdes engendre des cas de pseudo-hermaphrodismes (Individu féminin, avec des organes génitaux externes féminins mais avec une formule chromosomique XY). Enfin au niveau mitochondrial il existe un basculement des hormones stéroïdes entre la mitochondrie et le réticulum endoplasmique, au niveau de la prégnenolone. c. Les étapes enzymatiques Les étapes enzymatiques vont permettre de passer du cholestérol C27 aux progestogènes C21 (sources de glucocorticoïdes et des minéralocorticoïdes), aux androgènes C19, et aux oestrogènes C18 (synthèse faible au niveau des surrénales). d. Les enzymes de la stéroïdogenèse Au niveau mitochondrial la stéroïdogénèse peut commencer. L'organisme utilise 2 catégories d’enzymes pour synthétiser les hormones stéroïdes : – Les Cytochromes P450 (P : pigment ; 450 : longueur d'onde en nm qui donne par absorption la couleur à ce cytochrome) Ils représentent un groupe d'une quarantaine d'enzymes, dont 6 sont impliqués dans la stéroïdogénèse. Ces enzymes sont localisées au niveau mitochondrial mais également dans le réticulum endoplasmique. Il existe de nombreuses interactions médicamenteuses avec ces cytochromes CYP450. 3/10 HORMONOLOGIE – Biosynthèse des catécholamines. Biosynthèse des stéroïdes surrénaliens et mode d'action Ces enzymes présentent un groupement prosthétique hème, une chaîne de transport d'électrons et sont capables de réaliser des hydroxylations et des réactions de clivage C-C. Dans la chaîne de réactions de la stéroïdogénèse, les réactions catalysées par ces enzymes de type CYP450 sont IRREVERSIBLES. – Les HSD = Hydroxy Stéroïde Déshydrogénases Elles catalysent des réactions REVERSIBLES, avec un sens prédominant, mais variable et dépendant des isoformes présentes. Par exemple pour la même réaction il existe des isoformes différentes selon l'organe (au niveau des surrénales, des gonades) et cela modifie la réaction. En fonction du sens de la réaction, on aura une oxydation ou une réduction. Le sens de la réaction dépend aussi des cofacteurs : NAD+ pour l’oxydation, NADPH pour la réduction. A retenir seulement les types (première colonne) : SCC, 17A, 21, 11, 3β, 17β Pas besoin de retenir les isoformes (en gris clair dans le tableau) e. Les voies majeures de la stéroïdogenèse C'est un schéma général (dans chaque organe ou région d'organes on n'aura qu'une partie de ce schéma général, où il y aura une synthèse spécifique d'hormones stéroïdes, en fonction des enzymes qui seront présentes). Il y a un enchainement de différentes enzymes de type P450 et déshydrogénases qui permettront la formation des différentes hormones (progestérone, aldostérone, cortisol, testostérone, DHEA, estradiol..). Dans la suite du cours on détaillera la majorité des étapes de ce schéma et il faudra les connaître. III.Biosynthèse des hormones stéroïdes surrénaliennes Il existe trois zones fonctionnelle au niveau des glandes surrénales, chacune de ces zones synthétise une hormone particulières : le cortisol, l'aldostérone et les androgènes. Les glandes surrénales (de couleur jaune car remplies de molécules de cholestérol) possèdent une zone corticale et une zone médullaire. 4/10 HORMONOLOGIE – Biosynthèse des catécholamines. Biosynthèse des stéroïdes surrénaliens et mode d'action a. Etape commune Dans la corticosurrénale, la synthèse des hormones stéroïdes est spécifique de chaque zone : – la zone glomérulée produit les minéralocorticoïdes (aldostérone), – la zone fasciculée produit les glucocorticoïdes (cortisol) – et la zone réticulée (la plus proche de la médullaire) produit les androgènes principalement sous forme de DHEAsulfate. La 1ère étape est une étape commune : à partir du cholestérol (C27) on obtient la prégnenolone (C21) par coupure de la chaîne latérale du cholestérol par le cytochrome P450 scc (side chain cleavage). Ce CYP450 scc a 3 activités enzymatiques : 20-hydroxylase, 22-hydroxylase et 20-22-desmolase (desmolase : coupure de la chaîne latérale). Il est situé au niveau de la face interne de la mitochondrie, c'est la 1ère enzyme à intervenir après que le cholestérol ait été amené dans la mitochondrie par la protéine StAR. Une mutation de ce CYP450 scc entraine un déficit de tous les stéroïdes et réalise un phénotype proche de celui produit lors de la mutation de la protéine StAR, avec un tableau d'hyperplasie lipoïde congénitale des surrénales (dans les deux cas on retrouve des grosses glandes surrénales qui sont plus grosses que dans les cas plus fréquents de déficit en 21-hydroxylase). La synthèse des hormones stéroïdes débute donc à partir de la prégnénolone qui donnera par la suite soit des androgènes, soit des glucocorticoïdes, soit des minéralocorticoïdes. b. Biosynthèse des androgènes surrénaliens (DHEA) La biosynthèse des androgènes (C19) se passe dans la zone réticulée. 5/10 HORMONOLOGIE – Biosynthèse des catécholamines. Biosynthèse des stéroïdes surrénaliens et mode d'action La DHEA est l'androgène surrénalien majeur. La synthèse s'arrête à ce niveau car l'organisme utilise une enzyme (sulfatase) qui va mettre en réserve la DHEA sous la forme de DHEA sulfate (DHEAs). En rajoutant le sulfate la DHEAs est plus soluble que la DHEA, elle sort ainsi du cycle et ne peut pas subir d'autres modifications enzymatiques. Il existe aussi la synthèse de 2 autres androgènes au niveau surrénalien : l'androstenedione et la testostérone. Pour la surrénale, la voie prédominante est la voie Δ5 (car liée à la position de la double liaison, dans la testostérone on a une migration de Δ5 en Δ4 avec des androgènes un peu plus puissant). Action de l'enzyme P450c17 : Elle permet l'élimination de 2 atomes de carbone : on passe de C21 à C19 (noyau androstane). Les 2 étapes sont une hydroxylation en position 17 pour obtenir la 17-hydroxyprégnenolone, puis coupure de la chaîne latérale (entre C17 et C20) pour obtenir la DHEA (déhydroépiandrostérone). Cette enzyme P450c17 est localisée dans le réticulum endoplasmique : la prégnenolone qui a été synthétisée dans la mitochondrie doit être transférée dans le réticulum endoplasmique pour poursuivre cette synthèse. L'enzyme P450c17 possède des activités enzymatiques d'hydroxylation dont l'une est dépendante d'un cofacteur cytochrome b5. En fonction de la présence ou non de ce cofacteur cytochrome b5, l'activité d'hydroxylation en position 17 est suivie ou non de la coupure entre les 2 carbones. Action de la 3ß HSD : La 3β HSD a une activité plus faible que la 17-hydroxylase (P450c17), donc on obtient plutôt de la DHEA. Mais elle permet quand même de transformer la DHEA en Δ4 androstenedione. 6/10 HORMONOLOGIE – Biosynthèse des catécholamines. Biosynthèse des stéroïdes surrénaliens et mode d'action La Δ4 androstenedione a une double action : – Déshydrogénation du groupement hydroxyle en position 3 qui devient une cétone en position 3. – Isomérisation (déplacement) de la double liaison qui passe d'une position 5-6 (Δ5) en position 4-5 (Δ4), d'où la Δ4 androstenedione. Cette double liaison en position Δ4 est présente également dans la testostérone (activité androgénique majeure). Toutes les réactions de déshydrogénase étant réversible, il existe donc un équilibre entre les taux de DHEA et de Δ4 androstenedione au niveau surrénalien. Au niveau surrénalien une partie de la Δ4 androstenedione est également transformée en testostérone sous l'action d'une autre déshydrogénase 17-hydroxylase. La 3ß HSD est une enzyme qui permet aussi le passage de : – La prégnenologne en progestérone – La 17OH prégnenologne en 17OH progestérone – et de l'androstenediol en testostérone Les spécificités de cette zone réticulée expliquent pourquoi dans la zone réticulée on a seulement la synthèse des androgènes (Important à retenir) : Il y a une forte expression du cytochrome P450c17, qui possède 2 activités enzymatiques : une activité hydroxylase (hydroxylation en position 17, soit à partir de la prégnenolone soit à partir de la progestérone) et une activité lyase (coupure de la chaîne carbonée C21 → C19). Il y a forte expression de cytochrome b5. Ce dernier est un cofacteur du P450c17 et stimule son activité lyase empêchant ainsi les précurseurs d'aller vers la synthèse des glucocorticoïdes ou des minéralocorticoïdes. On obtient plus de DHEA que d'androstenedione car il y a une expression relativement faible de la déshydrogénase 3β HSD (le Km de cette enzyme est plus faible que celui de la P450c17). La prégnenolone peut passer en progestérone sous l'action de la déshydrogénase ou peut passer en 17hydroxyprégnenolone sous l'action de la P450c17. Or l'activité enzymatique de la P450c17 est plus forte que celle de la déshydrogénase, donc on obtient plus de DHEA qui est l'androgène surrénalien majeur. 7/10 HORMONOLOGIE – Biosynthèse des catécholamines. Biosynthèse des stéroïdes surrénaliens et mode d'action De plus, dans cette zone l’expression des enzymes responsables de la synthèse des glucocorticoïdes et minéralocorticoïdes (CYP450c21 et CYP450c11b) est faible. Il a la présence de la sulfotransferase (SULT2A1) qui permet la sortie de la DHEA sous forme de DHEAs. Il s'agit d'une réaction réversible mais pas totalement car elles ne sont pas catalysées par les mêmes enzymes. Il existe la sulfotransférase qui transforme au niveau surrénalien le DHEA en DHEAs, les enzymes qui réalisent la réaction inverse sont les sulfatases (DHEAs → DHEA). - La DHEA est importante au niveau quantitatif, c'est l'hormone majeure d'un point de vue quantitatif. La quantité d'androgènes (DHEA) synthétisée par la surrénale est plus importante que celle du cortisol. Chez la femme, la quantité des androgènes (androstenedione et testostérone) produits par les surrénales est similaire à la quantité produite par les ovaires. Très important d'un point de vue clinique car lors d'une hyperandrogénie chez une jeune femme, il faut toujours se demander si l'hyperandrogénie vient des surrénales ou des ovaires (critères de différenciation). Rôle physiologique de la DHEA : Lors du développement on a une étape essentielle qui s'appelle l'adrénarche. L’adrénarche correspond à l'augmentation des androgènes surrénaliens ainsi qu'à l'apparition de la pilosité au niveau des aisselles. Cette étape précède la puberté et est indispensable à sa bonne réalisation aussi bien chez le garçon que chez la fille. Ce phénomène est déclenché par la DHEA (augmentation du taux de DHEA vers l'âge de 10 ans). Par la suite, on a une diminution de la quantité de DHE. A à partir de 40-50 ans : c'est l'adrénopause. Adrénopause : « traiter » avec DHEA ? Aux Etats-Unis la DHEA est considéré comme un complément alimentaire (et non comme un médicament, donc non soumis à réglementation) les doses peuvent varier de 5 à 200mg, c'est « une hormone de jouvence ». En effet quelques études montrent une amélioration du bien-être. Cependant il n'y a aucune preuve de l’efficacité de la DHEA au moins chez une personne n’ayant pas une vraie insuffisance surrénalienne. En France on peut donner de la DHEA mais seulement dans les insuffisances surrénaliennes globales mais ce qui est discuté, c'est de prescrire de la DHEA. En cas d’insuffisance surrénalienne : on doit donner du cortisol, parfois de l’aldostérone, mais il n'y a pas de consensus sur la DHEA. 8/10 HORMONOLOGIE – Biosynthèse des catécholamines. Biosynthèse des stéroïdes surrénaliens et mode d'action c. Biosynthèse des glucocorticoïdes (cortisol) La biosynthèse des glucocorticoïdes a lieu dans la zone fasciculée de la surrénale. On passe de la prégnenolone à la progestérone, 17OH-progestérone, 11-désoxycortisol et cortisol. On a l'activité 17-hydroxylase de la P450c17 avec une hydroxylation en position 17, mais cette fois-ci cette hydroxylation n'est pas suivie par une coupure de la chaîne latérale. On a une 2ème activité : hydroxylation en position 21 (21hydroxylase). Et enfin une dernière hydroxylation en position 11 (11-hydroxylase) : on aboutit à la synthèse du cortisol, qui est l'hormone active. La mise en réserve ou inactivation du cortisol se fait sous forme de cortisone. La 11β hydroxylase, présente à faible au niveau surrénalien, mais présente en plus grande quantité au niveau du foie permet de transformer le cortisol (actif) en cortisone (inactive) formant des petits stocks. Cette réaction est réversible et permet de réguler la quantité de cortisol sécrété. Quelles sont les spécificités de cette zone fasciculée ? On a une expression de P450c17 (comme dans la zone réticulée) mais il n'y a pas le cofacteur cytochrome b5 (qui stimule l'activité lyase de l'enzyme), c'est pourquoi on a seulement un effet d'hydroxylation en position 17 (17OH). On a une expression de P450c21 (comme dans la zone glomérulée) mais l'isoforme présent dans la zone fasciculée a un substrat préféré : la 17-hydroxyprogestérone (plutôt que la progestérone allant vers la synthèse des minéralocorticoïdes). Elle comprend l'isoforme spécifique P450c11b (différent de l'isoforme présent dans la zone glomérulée, ce qui explique qu'il n'y ait pas de synthèse d’aldostérone). Les récepteurs MC2R (récepteurs de l’ACTH) sont présents en quantité importante car la zone fasciculée est la zone la plus soumise à la régulation par l’ACTH (hormone hypophysaire qui contrôle la synthèse de cortisol au niveau surrénalien). 9/10 HORMONOLOGIE – Biosynthèse des catécholamines. Biosynthèse des stéroïdes surrénaliens et mode d'action Concernant la P450c11 (11-hydoxylase) : il s'agit en fait de 2 enzymes différentes codées par 2 gènes différents (évolution dans le génome humain : à l'origine il n'y avait qu'un seul gène, et durant l'évolution, l’organisme a dupliqué ce gène pour aboutir actuellement aux CYP11B2 et CYP11B1, gènes très similaires à 98% et localisés très proches dans le génome). Les deux enzymes sont environ de même taille, sont localisées dans la mitochondrie : L'aldosynthase (P450c11AS) est exprimée dans la zone glomérulée, et régulée par la rénine. Elle possède une triple activité : activité C11-hydroxylase, activité C18-hydroxylase et activité C18déshydrogénase. La P450c11β est surtout présente dans la zone fasciculée, elle est régulée par l’ACTH, et possède une double activité : activité prédominante de la C11-hydroxylase++, et activité de la C18-hydroxylase faible. Cette duplication est fonctionnelle : on a un gène fonctionnel avec une fonction d'un côté, et un autre gène fonctionnel avec une autre fonction de l'autre côté. d. Biosynthèse des minéralocorticoïdes (aldostérone) La biosynthèse des minéralocorticoïdes a lieu dans la zone glomérulée. 3 étapes successives constituent la chaîne de synthèse de l'aldostérone : On part de la progestérone, on a directement une hydroxylation en position 21 (21hydroxylase) (pas de 17-hydroxylase). On a ensuite sous l'effet de l'aldosynthase une hydroxylation en position 11 (11hydroxylase). Et la dernière étape, qui est spécifique, est l'hydroxylation en position 18 suivie d'une oxydation en position 18 permettant d'obtenir l'aldostérone. Les spécificités de la zone glomérulée : Il y a une absence d’expression de P450c17 (17-hydroxylase), ce qui permet de ne pas avoir de produits allant vers la synthèse d'androgènes ou de cortisol. Elle comprend l'isoforme spécifique P450c11AS (aldosynthase : isoforme spécifique de la 11hydroxylase), avec son activité 18-hydroxylase et 18-oxydase. La zone glomérulée est peu régulée par l'ACTH, mais elle est régulée par le système rénine angiotensine : elle comprend donc les récepteurs de l’angiotensine II. 10/10