UNIVERSITE KASDI MERBAH - OUARGLA FACULTE DES SCIENCES DE LA NATURE ET DE LA VIE DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES Projet de Fin d’Etudes En vue de l’obtention du diplôme de Licence Domaine : Sciences de la nature et de la vie Filière : Biologie Spécialité : Microbiologie fondamentale et appliquée Thème Staphylococcus aureus : Effet de la nisine et de conditionnement des aliments (cas de viande) Présenté par: DAOUI Rabia SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE SUR BEN FIALA Fayza Encadreur : Mme SIBOUKEUR AMINA Examinatrice : Melle ATTAB SARAH Année universitaire : 2013/2014 Remerciements Avant toute chose, nous remercions dieu, le tout puissant, pour nous avoir donné la force et la patience. Nous exprimons d’abord nos profonds remerciements à Mme SIBOUKEUR Amina, Maitre Assistante B à la faculté des sciences de la nature et de la vie Université kasdi merbah-Ouargla pour avoir proposé et derigé ce travail Avec une grande rigueur scientifique, sa disponibilité, ses conseils et la Confiance qu’elle nous a accordé est qui nous a permet de réaliser ce travail A Melle ATTAB Sarah MAA d’avoir accepté d’examiner se modeste travail Finalement, toutes nous gratitude va à nos parents qui nos ont aidé et encouragé Tout au long de nos études, à nos frères et sœurs pour leur Soutien pendant cette longue et pénible épreuve que représente ce mémoire Dédicace Je dédie ce travail à celui que je ne pourrais jamais remercier assez, à mon père qui a semé en moi le respect et l’amour de la science ; A ma mère, je tiens à exprimer ma profonde gratitude et tous Pour tout son affection, son soutient et sa compréhension ; A mes frères : Yousef, Yazid, Maroinne ; A mes sœurs : Soumia, Fadila, Souad ; A les enfants de mes frères et ma sœur : Ilham, Maria, Aida ; A Tous mes amies sans exception ; A Toutes les personnes qui de prés ou de loin m’ont apporté leur aide A tous, du fond de mon cœur je vous dédie ce travail. RaBia Dédicace Je dédie ce travail à celui que je ne pourrais jamais remercier assez, à mon père qui a semé en moi le respect et l’amour de la science ; A ma mère, je tiens à exprimer ma profonde gratitude et tous Pour tout son affection, son soutient et sa compréhension ; A mes frères : Nasser, Mourad, Mohammed, Yusuf, Sami; A mes sœurs : Fatiha, Zineb ; A les enfants de mon frère et ma sœur: Lamya, Ahmed Khalil A Tous mes amies sans exception ; A Toutes les personnes qui de prés ou de loin m’ont apporté leur aide A tous, du fond de mon cœur je vous dédie ce travail. FayZa Liste des abréviations ADN : Acide Désoxyribonucléique ADNr : Acide Désoxyribonucléique ribosomique ADP :Adénosine Diphosphate ARN : Acide Ribonucléique ARNr : Acide Ribonucléique ribosomique API :Analytical Profile Index ATP : Adénosine Triphosphate Aw :Unité de mesure de l’activité de l’eau (Activity of Water) BHI : Milieu Brain Heart Infusion BP : Baird-Parker CF : Clumping Factor ELISA :Enzymes-linked Immunosorbent Assay FAO : Food and Agriculture Organisation G + C : guanine + cytosine GISA : Glycopeptides Intermediate Staphylococcus aureus Gram+ : Gram positive PCR : Polymérase Chain Réaction pH : point Hydrogène PLP : Protéine Liant la Pénicilline SARM : Staphylococcus aureus Résistant à la Méthicilline SD : Syndrome diarrhéique SE : Syndrome émétique associe à des aliments riches en amidon TIA : Toxi-infection alimentaire TIAC : Toxi-infection alimentaire collective WHO: World Health Organization Table des matiers Remerciements Dédicace Liste des abréviations Liste des tableaux Liste des figures Liste des photos Introduction 01 Partie І : Généralités sur Staphylococcus aureus 1.1 Historique 1.2 Position toxonomique 1.3 Caractères généraux 1.3.1 Caractères morphologiques 1.3.2 Caractères biochimiques et physiologiques 1.3.3 Caractères culturaux 1.4 Habitat et mode de transmission 1.5 Classification phylogénique 1.6 Isolement 1.7 Identification 1.8 Toxi-infections alimentaires (TIA) à S. aureus 1.8.1 Tableau clinique 1.8.2 Entérotoxines staphylococciques 1.9 Sensibilité aux antibiotiques 1.9.1 Bêta-lactamines 1.9.2 Glycopeptides 1.9.3 Autres familles d’antibiotiques 1.10 Prévention 02 03 05 05 07 08 09 09 10 10 11 12 13 13 13 14 14 15 Partie II : Utilisation de la nisine et le conditionnement des viandes 2.1 Viande 2.1.1 Définition de viande 2.1.2 Principaux caractères de viande 2.1.2.1 Caractères physicochimiques 2.1.2.2 Caractères biochimiques 17 17 17 17 19 2.1.2.3 Caractères organoleptiques 2.1.3 Microbiologie de la viande 2.1.3.1 Caractéristiques microbiologiques de la viande 2.1.3.2 Origine de la contamination 2.1.3.3 Facteurs influençant l’altération 2.1.3.3.1 Facteurs intrinsèques 2.1.3.3.2 Facteurs extrinsèques 2.1.3.4 Différentes altérations 2.1.3.4.1 Altération à température élevée 2.1.3.4.2 Altération à température intermédiaire 2.1.3.4.3 Altération à basse température 2.1.3.5 Evolution de la flore et dégradation de la viande 2.1.3.5.1 Dégradation aérobie 2.1.3.5.2 Dégradation anaérobie 2.1.4 Méthodes de conservation de viande 2.2 Nisine 2.2.1 Définition 2.2.2 Structure et mode d’action 2.2.3 Caractères généraux 2.2.4 Spectre d’action 2.2.5 Importance de la nisine dans la conservation des viandes 2.2.6 Effet combiné de la nisine et de conditionnement des viandes 20 22 22 22 23 23 23 23 23 23 23 23 24 24 25 26 26 27 28 29 29 30 Conclusion 32 Références bibliographiques 33 Liste des tableaux N° Tableau I Titre du tableau page Caractères différentiels des principales espèces de Staphylocoque (EL 05 KOURI et al., 1998 in HINANA et SLAMAT, 2005). II Principaux caractères des staphylocoques (CAMILLE, 2007). 06 III Différenciation des genres Staphylococcus et Micrococcus 08 (JEAN-PAUL, 1997). IV Comparaison des Staphylococcus toxi-infections aureus, Bacillus alimentaires cereus et dues à 12 Clostridium perfringens (MICHEL, 2005). V Propriétés des entérotoxines A à J de Staphylococcus aureus (MICHEL, 2005). 13 Liste des Figures N° Figure 01 Titre du Figure Page Anatomie du muscle squelettique au niveau macroscopique et 18 microscopique (TOTORA et al., 1994 in EL RAMMOUZ, 2005) 02 Structure de la nisine (BOURGEOIS et LARPENT, 1989). 27 Liste des photos N° Photo 01 Titre de la photo Couques de Staphylococcus aureus disposée en grappes de raisins ; Page 03 micrographie électronique à balayage (Gx100) (WIILLEY et al., 2010). 02 cellule de S.aureus en phase de division au microscope électronique à transmission (Gx100) (MICHAEL et al., 2007). 05 Introduction Introduction Introduction Les micro-organismes existent sur la terre depuis des milliards d’années avant même l’apparition des plantes et des animaux (MICHEAL et al., 2007). Les premiers êtres vivants étaient les bactéries, le monde bactérienne a été le seul monde vivant pendants prés de deux milliards d’années (BACH, 2009). L’évolution de la diversité de microorganisme largement dépassé celle des autres organismes, cette diversité fait partie de leur nombreuses propriétés. Le domaine de Bacteria comportant tous les procaryotes pathogènes connus à ce jour ainsi que des certaines d’autres espèces non pathogènes (MICHEAL et al., 2007). Parmi les espèces pathogènes les plus connus dans le monde Bacteria on distingue Staphylococcus aureus, cette bactérie appartient à la famille de Staphylococcaceae, produit une catalase (BOURGEOIS et al., 1988).Elle est très répandue dans la nature (JEAN-CLAUDE, 1973). Elle se caractérise par son pouvoir de secréter plusieurs entérotoxines (MICHEL, 2005). Les aliments incriminés dans les TIA à S. aureus sont souvent des produits cuits contaminés après cuisson (viandes, poissons, tranches de charcuterie, pâtisseries à la crème glacée) ou des produits à teneur en eau réduite ou des fromage (BOURGEOIS et al., 1988). La conservation de viande se base en générale sur les méthodes utilisant le froid (réfrigération, congélation, surgélation) ou par l’utilisation des substances chimiques (chlorure de sodium, nitrite de sodium,..) (HENRI et al., 1992). Mais aujourd’hui on cherche des nouvelles méthodes biologiques pour la conservation des viandes, parmi ces méthodes figure l’utilisation de substances antibactériennes comme les bactériocines notamment la nisine (BOURGEOIS et LARPENT, 1989). La question qui se pose, quelle est l’importance de la nisine dans le conditionnement de la viande ? Et comment elle agit sur les bactéries pathogènes contaminant les aliments et surtout la viande? 1 Partie I : Partie I : Généralités sur Staphylococcus aureus 1.1. Historique L’existence d’un monde bactérien fut méconnue jusqu’à l’invention de microscope au début du XVIII siècle. La découverture des microorganismes est attribuée au hollandais ANTONIE Von LEEUWENHOEK (1632-1723) marchand de la ville de Delft, qui observa au moyen d’un microscope rudimentaire de sa fabrication un grand nombre de particules invisibles à l’œil, qu’il appelait «animalcules ». Parmi ces organismes d’une excessive petitesse, il décrivit des sphères, de bâtonnets, des spirilles correspondant aux principales variétés morphologiques des bactéries. Mais, l’étude des bactéries ne début vraiment qu’au cours de la deuxième partie de X IX siècle avec les travaux de Luis Pasteur (AZELE, 1987 in OUISSATE et BAKINI, 2009). La première démonstration directe du rôle des bactéries dans les maladies vint de l’étude du charbon par le médecin allemand ROBERT KOCH (1843-1910) (PRECOTT et al., 2003 in OUISSATE et BAKINI, 2009). La bactériologie médicale, dont les précurseurs les plus illustres furent LOUIS PASTEUR et ROBERT KOCH ; a pour objet l’étude des bactéries agents de maladies infectieuses chez l’homme et chez les animaux (AZELE, 1987 in OUISSATE et BAKINI, 2009). Les Staphylocoques ont été découverts dans la plus par PASTEUR en 1980. En 1983 OGSTAN a crée le monde "Staphylocoque" pour décrire ces grains (KOKKOS) groupés en amas irréguliers à la façon d’une grappe de raisin (Staphylos) (Photo.1). En 1884 ROSBACH a obtenu des cultures pures de ces bactéries. Il a scinde le genre Staphylococcies en deux groupes selon que les colonies étaient blanches (FRANSOSS et al., 1992 in OUISSATE et BAKINI, 2009). 2 Partie I : Généralités sur Staphylococcus aureus Photo 1 : Couques de Staphylococcus aureus disposée en grappes de raisins ; micrographie électronique à balayage (Gx100) (WIILLEY et al., 2010). 1.2. Position taxonomique La famille des micrococcaceae, est composée de trois genres de cocci à gram positif en amas, qui différent par leur %(G+C) : Staphylococcus (30-39%), Micrococcus (65-75%) et Planococcus (45-52%). Les espèces appartenant à ces trois genres possèdent une catalase et se développent en aérobiose. Le genre a un pouvoir pathogène pratiquement nul .Quant au genre Staphylococcus, il occupe une place privilégiée en pathologie humaine et animale (AVRIL et al., 1992 in HINANA et SLAMAT, 2005). Parmi les espèces retrouvées chez l’homme : S .aureus, S.epidermidis, S.saprophyticus, leur principaux caractères sont portés sur le tableau I. 3 Partie I : Généralités sur Staphylococcus aureus • Staphylococcus aureus : L’espèce S.aureus, qui produit une coagulase (enzyme capable de coaguler, le plasma de lapin oxalate) est très souvent responsable d’infections pyogènes graves. Isolée des prélèvements où sa présence est physiologique, c’est aussi une espèce saprophyte ou commensale (FAUCHERE et AVRIL, 2002 in HINANA et SLAMAT, 2005). • Staphylococcus epidermidis : Cette espèce ne produit pas de Staphylocoagulase ni la plupart des enzymes produites par S .aureus, en revanche elle est dotée d’une forte capacité d’adhésion aux biomatériaux, et constamment présente sur la peau et les muqueuses (FAUCHERE et AVRIL, 2002 in HINANA et SLAMAT, 2005). S.epidermidis, peut être responsable d’infection de prothèse vasculaire ou articulaire, de valves de dérivations du LCR et d’infections diverses particulièrement chez les immunodéprimés. L’aptitude de cette espèce à coloniser la surface des polymères (cathéters, prothèse) et les cellules, serait liée à l’abondante slime polysaccharidique produit par ce germe (AVRIL et al., 1992 in HINANA et SLAMAT, 2005). • Staphylococcus saprophyticus : Cette espèce a un nom particulièrement mal choisi puisqu’elle peut être responsable d’infection urinaire qui s’observe particulièrement chez les jeunes femmes, habituellement non hospitalisées. Cette espèce adhère à l’épithélium urinaire (AVRIL et al., 1992 in HINANA et SLAMAT, 2005). D’autres espèces sont plus rarement impliquées en pathologie humaine, à savoir : S.hominis, S.haemolyticus, S.warneri, S.capitis S.saccharolyticus, S.auricularia, S.simulans (EL KOURI et al., 1998 i HINANA et SLAMAT, 2005). 4 Partie I : Généralités sur Staphylococcus aureus Tableau I : Caractères différentiels des principales espèces de Staphylocoques (EL KOURI et al., 1998 in HINANA et SLAMAT, 2005). Caractère S.aureus S.epidermidis S.saprophyticus Pigment + - - Coagulase + - - ADNase + - - Re.novobiocine - - + Nitrate réductase + + - Phosphatase + + - D.mannitol + - - ou + Clumping factor + - - Hémolysine + - - Protéine A + - - Re : Résistance, (+) : positif, (-) : négatif 1.3. Caractères généraux 1.3.1. Caractères morphologiques Les Staphylocoques sont des analogues de Micrococcus, il s’agit de cocci, 0¸5 à 1 μm de diamètre en très courte chaines, disposées en paire, plus souvent il en grappes de raisin, immobiles (Photo. 2) (BUTTIAUX et al., 1966). Photo 2: Cellule de S.aureus en phase de division au microscope électronique à transmission. (Gx100) (MICHAEL et al., 2007). 5 Partie I : Généralités sur Staphylococcus aureus Se sont des bactéries a Grame positif, non sporulés, ils se divisent en plusieurs plans en formant des amas irrégulières. Leur paroi est principalement constituée le peptidoglycane, et renferme des acides teichoiques responsable de la fixation de bactériophages spécifique (tableau II). Staphylococcus aureus élabore un pigment caroténoïde qui donne aux colonies une coloration jaune ou orange d’intensité très variable selon les souches (BOURGEOIS et al., 1988). Tableau II : Principaux caractères des staphylocoques (CAMILLE, 2007). Morphologie Cocci sphérique de 0,5 à 1µm de diamètre : -en amas (grappes de raisin) : S.aureus - en paires, amas irrégulières : autre espèces Coloration de gram Gram+ Mobilité Immobiles (mouvements browniens) Type respiratoire Anaérobies facultatifs en général Oxydase + Catalase + Conditions de culture Température optimale à 37 °C ; croissance à 10 °C et à 45 °C selon les espèces PH optimal de 7,2 à 7,4 Caractères spécifiques Halotolérants : 6,5 % de NaCl Milieux de culture d’usage Gélose nutritive, gélose trypcase soja … courante Milieux d’isolement sélectifs Gélose de Baird-Parker Gélose Baird-Parker RPF Milieu de Chapman … Milieu d’enrichissements Bouillon de Giolitti-Cantoni sélectifs Identification biochimique API Staph bioMérieux SA ID 32 Staph bioMérieux SA 6 Partie I : Généralités sur Staphylococcus aureus 1.3.2. Caractères biochimiques et physiologiques Les Staphylocoques produisent une catalase, le critère de base de leur classification est la production de coagulase. Il ya trois espèces productrices de coagulase : Staphylococcus aureus, et Staphylococcus intermidis, et Staphylococcus hyicus. L’espèce S.aureus peut produire de nombreuses enzymes : protéases, lipases, coagulases, liées au "Clumping-facteurs" …, coagulases libres, nucléases thermostables ou thermonucléases (BOURGEOIS et al., 1988). Elle est apéro-anaérobie facultatif et se multiplié plus facilement en aérobiose qu’en anaérobiose. Elle exige des acides aminés et des vitamines, cette espèce est mésophiles et généralement est inhibé, en présence d’une flore compétitive importante (BOURGEOIS et al., 1988). S.aureus est sensible à l’acidité du milieu, et tolère et concentrations élevées du NaCl et du (AW) reduites.Elle survit longtemps dans des aliments déshydratés ou congelés car, c’est un germe thermosensible (BOURGEOIS et al., 1988). Comme les bactéries lactiques les membres du genre Staphylococcus croissent de la façon anaérobie et produisent de l’acide lactique par fermentation des sucres (JEROME et al., 2004). Les bactéries appartenant à ce genre possèdent un métabolisme respiratoire normal. Les genres Micrococcus et Staphylococcus sont facilement différenciables grâce à leur type respiratoire (tableau III). Ce genre de bactérie fermente sans produire de gaz, de nombreux hydrates de carbone dont le glucose, saccharose, glycérol (MICHAEL et al., 2007). Enzymes et toxines de Staphylococcus Comme les Staphylococcaceae, S.aureus est caractérisée par son pouvoir de sécréter quelques types d’enzymes et de toxines : Les enzymes : parmi les enzymes de Staphylococci pathogène, on distingue (BUTTIAUX et al., 1966) : 1. Coagulase 2. La phosphatase 7 Partie I : Généralités sur Staphylococcus aureus 3. La DN ase 4. Fibrinolysine 5. Hyaluronidase 6. La désoxyribonucléase 7. La pénicillinase Les toxines : 1. Hémolysine (α, β, δ, γ) 2. Les leucocidines 3. Les enterotoxines (PILET et al., 1983). Tableau III: Différenciation des genres Staphylococcus et Micrococcus (JEAN-PAUL, 1997). Test Staphylococcus Micrococcus Fermentation du glucose +(-)* -(+) a Croissance en anaérobiose (thioglcolate) + (-) -(+) Acidification du glycérol + (-) Lysostaphine (disque à100 µg) S (R) R (S) Lysozyme (disque à 50µg) R S Oxydase (cytochrome C) -(+) b + Nitrofurantoïne (disque à 300µg) S (˃15mm) R (˂15mm) Bacitracine (disque à 0 ,02 UI) R S (10-25mm) Composé O129 (disque à 0,5 mg) R (6-10mm) S (20-36mm) 1.3.3. -(+) Caractères culturaux Les staphylocoques se multiplient très bien en 24heurs sur la plus part des milieux usuels : température optimale de croissance est 37C° (culture entre 12 et 46C°), PH optimal est 7,27 ,4 . Sur gélose nutritives : on obtient des colonies arrondies, bombées, luisante, opaque, à contours nets, pigmenté après 24 à 36 heures, pouvant alors présenté : Une coloration ocre-jaune ; c’est le cas de la majorité des souches de S.aureus. 8 Partie I : Généralités sur Staphylococcus aureus Une teinte blanche, porcelainée : il peut s’agir alors de S.aureus, S.epidermidis ou de S.saprophyticus (à noter que cet aspect est également observé certains microcoques). En bouillon nutritif : on observe en 24heures un trouble uniforme abondant, puis un dépôt et un voile pelliculaire en surface. En gélose profonde : on remarque des colonies rondes ou lenticulaire dans toute la hauteur de milieu : les staphylocoques sont aérobie facultatifs (PILET et al., 1983). 1.4. Habitat et mode de transmission L’espèce Staphylococcus aureus est un germe ubiquitaire (JEAN-LOUIS et JEAN-LOUP, 2002). Elle est très répandue dans la nature, on la trouve fréquemment dans l’eau, l’air, les Poussières (saprophyte), au niveau de la peau de l’homme et des animaux (JEAN-CLAUDE, 1973). C’est une commensale des muqueuses de l’homme, on la trouve à l’état normale dans l’oropharynx, les fosses nasales, dans les selles, au niveau du périnée, ou des aisselles, un tiers des individus sains est porteur de S.aureus au niveau des fosses nasal (JEAN-LOUIS et JEANLOUP, 2002). En milieu hospitalier, un malade peut développer une infection à partir des bactéries de sa propre flore ou être contaminé par transmission manuportée à location des soins. S .aureus est un agent majeur d’infection nosocomiale (JEAN-LOUIS et JEAN-LOUP, 2002). Un aliment faiblement contaminé lors de sa préparation peut s’il a été conservé à température ambiante, permettre la multiplication d’une souche produisant de l’enterotoxine et être responsable d’une toxi-infection alimentaire collective (TIAC) (JEAN-LOUIS et JEAN-LOUP, 2002). S.aureus représente l’une des espèces staphylocoque pathogène (MICHAEL et al., 2007). 1.5. Classification phylogénique Il existe plusieurs types de classification de S. aureus dont la plus utiliser est la classification de Bergey : Domaine : Bacteria ou Eubacteria. Phylum XIII : Firmicutes. Classe : Bacilli. Ordre : Bacillales. Familles : Staphylococcaceae. Genre : Staphylococcus. 9 Partie I : Généralités sur Staphylococcus aureus Espèces : Staphylococcus aureus (CAMILLE, 2007). 1.6. Isolement Lorsque les Staphylocoques se trouvent dans un produit pathologique non souillé (hémoculture par exemple), leur isolement ne pose pas de problème particulier : on peut utiliser simplement la gélose nutritive ou la gélose au sang (PILET et al., 1983). En revanche, lorsque le produit à étudier est polymicrobien (certains pus, lésions ouvertes, produits alimentaires), il est indispensable d’employer des milieux sélectifs. Parmi ceux-ci, on peut retenir : le milieu de Chapman qui, grâce à sa forte teneur en NaCl, inhibe la croissance de la plupart des bactéries autres que le Staphylocoque et donne en même temps une indication quant à l’action sur le mannitol de la souche isolée ; le milieu de Baird-Paker (dont l’agent sélectif est le tellurite de potassium et qui contient du jaune d’œuf), utilisée surtout en bactériologie alimentaire. Sur ce milieu, les colonies de Staphylocoques pathogènes apparaissent, après 24 heures d’étuve à 37 °C, sous forme de points noirs de 1à 1,5 mm de diamètre. Ces colonies sont entourées d’un halo d’éclaircissement de 2 à 5 mm de diamètre, tranchant sur le reste de la surface du milieu (le halo est dû à l’action d’une lipoprotéase). Le milieu de Baird-Parker convient particulièrement aux souches de vitalité réduite (PILET et al., 1983). 1.7. Identification L’identification de S.aureus est basée sur la mise en évidence de la coagulase à partir de plusieurs colonies prélevées sur milieu BP (Baird-Paker). Chaque colonie est ensemencée dans 0,5 ml de bouillon cœur-cervelle. Après 24 heures d’incubation à 37 °C, on ajoute 0,5 ml de plasma de lapin et le mélange est incubé à 37 °C puis examiné périodiquement jusqu’à 24 heures d’incubation. La présence de coagulase se traduit par une prise en masse du milieu (MICHEL, 2005). Selon les normes, l’identification de S.aureus se limite à la détection d’une coagulase. Une identification plus précise peut être obtenue par la recherche de caractères complémentaires (clumping factor, nucléase, galerie de tests biochimiques). De nombreux réactifs disponibles sur 10 Partie I : Généralités sur Staphylococcus aureus le marché permettent de mettre en évidence instantanément par agglutination sur lame le clumping factor (CF, facteur d’affinité pour le fibrinogène). Certains réactifs peuvent combiner la mise en évidence du CF et celle d’autres composés spécifiques de S.aureus (protéines de surface, polyosides capsulaires) à l’aide d’anticorps monoclonaux (MICHEL, 2005). Enfin, une identification moléculaire est possible à l’aide de sondes nucléiques. Une hybridation des fragments de restriction de l’ADN bactérien avec une sonde universelle d’ADNr ou d’ARNr permet d’obtenir des profils, appelés en l’occurrence des ribotypes, spécifiques d’espèce. L’automate Riboprinter (Qualicon Inc, USA) utilise ce principe pour identifier toutes les espèces bactériennes (y compris les staphylocoques) incluses dans sa base de données. D’autres systèmes utilisent des sondes spécifiques de S.aureus. Le Kit Accuprobe S.aureus de Gen-Probe identifie uniquement cette espèce grâce à une sonde d’ARNr 16S spécifique de S.aureus. D’autres sondes non commercialisées telles que celle détectant le gène de la nucléase thermostable de S.aureus ont été décrites. Plus récemment, de nombreuses techniques basées sur une amplification génique (Polymérase Chain Réaction, PCR) ont été développées. Elles ciblent un gène, une portion de gène ou une séquence intergénique spécifique de S.aureus. La détection des gènes d’enterotoxines staphylococciques, détaillée plus loin, est particulièrement intéressante en bactériologie alimentaire puisqu’elle permet à la fois d’identifier S.aureus et d’évaluer son potentiel entérotoxinogène (MICHEL, 2005). La présence des entérotoxines staphylococciques peut être mise en évidence par des tests immunologiques : immunofluorescence, électro-immunodiffusion, hémagglutination, double diffusion en lame, RIA, ELISA. La recherche de l’entérotoxine doit être effectuée dans les produits car une production de toxines peut précéder un traitement antimicrobien et donc la mort des staphylocoques (JOSEPH-PIERRE et JEAN-PHILIPPE, 2004). 1.8. Toxi-infections alimentaires (TIA) à S.aureus Les TIA à S.aureus sont en réalité des intoxications dues à la l’ingestion d’aliments dans lesquels une souche de S.aureus s’est multipliée et a produit une ou plusieurs entérotoxines. 11 Partie I : Généralités sur Staphylococcus aureus 1. Tableau clinique Les symptômes les plus fréquemment observés lors de ces intoxications sont des vomissements voilent et répétés, des nausées, des diarrhées aqueuses et des douleurs abdominales. Occasionnellement peuvent être observés : maux de tête, transpiration, frissons, crampes musculaires, faiblesse générale, hypotension, et prostration. Les TIA à S .aureus étant dues à des toxines préformées dans l’aliment et non à une colonisation digestive par une bactérie entéropathogène, il n’y a en général pas de fièvre ou une fièvre modérée (MICHEL, 2005). Les symptômes surviennent après une période d’incubation courte, entre 2 et 4 heures en moyenne après la consommation du repas contaminé, et disparaissent spontanément après 18 à 24 heures. Les cas de décès à la suite de TIA à S.aureus sont très rares et surviennent chez les jeunes enfants et les personnes âgées à la suite d’une déshydratation brutale provoquée par les vomissements et les diarrhées (MICHEL, 2005). Du point de vue clinique, les intoxications provoquées par S.aureus ressemblent au syndrome émétique dû à certaines souches de Bacillus cereus (incubation courte, prédominance des vomissements, durée des symptômes) (tableau IV). Elles se différencient des pathologies digestives dues à Clostridium perfringens ou de syndrome diarrhéique dû à certaines autres souches de Bacillus cereus, qui présentent une incubation plus longue et se manifestent surtout par des diarrhées (MICHEL, 2005). Tableau IV: Comparaison des toxi-infections alimentaires dues à Staphylococcus aureus, Bacillus cereus et Clostridium perfringens (MICHEL, 2005). Bactéries Incubation responsables Durée des Diarrhées, symptômes abdominales douleurs Vomissements S.aureus 1à8h 6 à 24 h Habituel Prédominant B. cereus (SE) ª 1à 5 h 6 à 24 h Habituel Prédominant B. cereus (SD) ᵇ 8 à 16 h 12 à 24 h Prédominant Occasionnel C. perfringens 8 à 22 h 12 à 24 h Prédominant Rare a. SE : Syndrome émétique associe à des aliments riches en amidon (riz, pâtes). b. SD : Syndrome diarrhéique (plus fréquent que le SE en Europe). 12 Partie I : Généralités sur Staphylococcus aureus 2. Entérotoxines staphylococciques Á la différence des entérotoxines d’autres bactéries impliquées dans des pathologies digestives d’origine alimentaire comme E. coli, C. perfringens ou V. cholerae, les entérotoxines de S.aureus n’agiraient pas directement sur les cellules de la muqueuse intestinale mais pourraient intervenir sur les terminaisons nerveuses du tube digestif. Si cela est confirmé, ce ne seraient pas des entérotoxines mais des neurotoxines (tableau V) (MICHEL, 2005). Tableau V : Propriétés des entérotoxines A à J de Staphylococcus aureus (MICHEL, 2005). Entérotoxines Caractéristiques Masse A B C¹ D E G H I J 28,3 27,5 26,4 26,4 27,0 25,2 24,9 28,6 7,3 8 ,6 8,6 7,4 7,0 5,7 5 ,7 8,6 8,6 d’acides 233 239 239 228 230 233 218 218 245 d’une + + + + + + + - + émétique + + + + + + + + très Nd² moléculaire 27,1 (kDa) Point isoélectrique Nombre aminés Présence boucle cystine Réponse chez le singe Localisation du gène³ faible C C ou p C P C C faible C C P 1. Subdivisée en 3sous classes, C1, C2, C3 et en variants bovin, ovin et canin. 2. Non déterminé. 3. C : chromosome, P : plasmide. 1.9. Sensibilité aux antibiotiques 1.9.1. Bêta-lactamines La pénicilline G est très active sur les souches de S.aureus non productrices de pénicillinase, mais ces souches sont rares aujourd’hui (˂ 10%).Les souches productrices d’une pénicillinase redeviennent sensibles à l’amoxicilline en présence d’acide clavulanique. Les pénicillines semi- 13 Partie I : Généralités sur Staphylococcus aureus synthétiques du groupe M (méthicilline et oxacilline) ne sont pas détruites par la pénicillinase de S.aureus. Ce sont d’excellents antibiotiques anti-staphylococciques. De 10 à 50 % des souches de S.aureus isolées dans les hôpitaux français résistent à la méthicilline et à l’oxacilline. Ces souches sont désignées comme Staphylococcus aureus Résistant à la Méthicilline (SARM) (JEAN-LOUIS et JEAN-LOUP, 2002). Cette résistance est aussi qualifiée d’« hétérogène ».En effet, pour certaines souches, seulement une partie de la population bactérienne est capable in vitro, d’exprimer sa résistance .Cette résistance est due à l’acquisition par la souche de staphylocoque d’un déterminant chromosomique, le gène mec A. Il s’ensuit la production d’une protéine liant la pénicilline (PLP) additionnelle. Les travaux cliniques ont montré que toutes les pénicillines et toutes les céphalosporines sont inactives sur les souches résistantes à la méthicilline (JEAN-LOUIS et JEAN-LOUP, 2002). 1.9.2. Glycopeptides La vancomycine et la teicoplanine sont des antibiotiques de recours pour traiter les septicémies et les endocardites dues à des souches de S.aureus multirésistantes. Leurs indications sont limitées aux infections mettant en jeu le pronostic vital et pour lesquelles aucune autre antibiothérapie n’est efficace. L’émergence de mutants résistants au cours de monothérapies par la vancomycine a été signalée depuis 1997. Ces souches de moindre sensibilité aux glycopeptides sont désignées comme GISA : Glycopeptides Intermediate Staphylococcus aureus (JEAN-LOUIS et JEAN-LOUP, 2002). 1.9.3. Autres familles d’antibiotiques Les souches résistantes à la méthicilline sont habituellement résistantes à de nombreux autres antibiotiques, notamment aux aminosides et aux fluoroquinolones. Parmi les macrolides, l’érythromycine a une activité inconstante. La résistance à la lincomycine et à la clindamycine est plus rare. Ces deux produits ont en outre l’avantage de donner de bonnes concentrations osseuses (JEAN-LOUIS et JEAN-LOUP, 2002). 14 Partie I : Généralités sur Staphylococcus aureus Les souches de S.aureus résistantes aux synergistines sont encore peu fréquentes. Le cotrimoxazole, l’acide fusidique et la rifampicine peuvent être utiles dans le traitement des staphylococcies. La fréquence d’apparition de mutants résistants à l’acide fusidique et la rifampicine, nécessite de ne les employer qu’en association (JEAN-LOUIS et JEAN-LOUP, 2002). Le traitement des infections graves à S.aureus ne peut se faire sans une étude approfondie au laboratoire de la sensibilité de la souche, en particulier pour déterminer quelles sont les meilleures associations. La mupirocine est réservée à l’usage local. Elle est utilisée pour éradiquer le portage nasal de S.aureus (JEAN-LOUIS et JEAN-LOUP, 2002). 1.10. Prévention Les TIA à staphylocoques peuvent être évitées à condition de respecter les règles d’hygiène tout au long de la chaine alimentaire et spécialement lors de la préparation des repas (BOURGEOIS et al., 1988). La contamination des aliments par des staphylocoques d’origine humaine peut être minimisée par l’éloignement des personnes infectées de la préparation des denrées, par la réduction des manipulations, par la propreté et les bonnes pratiques des manipulateurs. Ceux-ci doivent être convenablement informés de l’existence des microbes afin d’être sensibilisés aux problèmes d’hygiène (BOURGEOIS et al., 1988). La contamination par les staphylocoques d’origine animale peut être réduite par le contrôle des mammites bovines, et en évitant les contaminations croisées entre peau et carcasse à l’abattoir puis entre aliments crus et cuits à la cuisine. Les staphylocoques présents dans l’environnement et sur les ustensiles de cuisine peuvent être éliminés par nettoyage et désinfection (BOURGEOIS et al., 1988). Ces mesures ne suffisant pas à supprimer totalement la contamination des aliments par les staphylocoques, il faut détruire les germes par la chaleur avant qu’ils ne se soient multipliés (pasteurisation, cuisson) ou bien arrêter leur multiplication en maintenant les aliments en-dessous de 6°C. Le respect de la chaine du froid est le point capital de la prévention des TIA à staphylocoques. Par exemple, une erreur fréquente - et pourtant tout à fait évitable – consiste à 15 Partie I : Généralités sur Staphylococcus aureus préparer le repas trop longtemps à l’avance puis à laisser les plats à température ambiante jusqu’à leur consommation. En règle générale, toute technologie alimentaire pratiquée dans une zone de température "dangereuse " doit être de courte durée ou bien doit faire appel à d’autres paramètres que la température (flore inhibitrice, atmosphère modifiée, additifs, Aw, pH) pour arrêter la multiplication de S. aureus (BOURGEOIS et al., 1988). Les contrôles bactériologiques effectués régulièrement permettent de surveiller le niveau des contaminations et de prévenir les accidents (BOURGEOIS et al., 1988). 16 Partie II : Partie II : Utilisation de la nisine et le conditionnement des viandes 2.1 Viande 2.1.1 Définition de viande C’est l’ensemble des parties consommables obtenues de certains animaux terrestres et d’oiseaux à l’exception des parties grasses et des productions de certains animaux (lait et œufs) (EMILIE, 2005). Selon leurs couleurs les viandes subdivisent en 03 types : - Viande rouge : viande de bœuf, de mouton, de cheval. - Viande blanche : viande de veau, de porc, de lapin, de volaille. - Viande noire : viande de gibier (ANONYME, 2013). La viande est le résultat de l’évolution post mortem du tissu musculaire squelettique (Ou strié) et du tissu adipeux. La connaissance de la structure de ces tissus est donc Préliminaire indispensable à la compréhension des mécanismes responsables du Déterminisme des qualités de la viande (Huxley, 1969 in EL RAMMOUZ, 2005). Le muscle squelettique est un tissu très différencié et hautement spécialisé ; il Représente 40 % du poids vif de l’animal et est constitué de différents tissus tel que les Fibres musculaires, le tissu conjonctif, le tissu adipeux intramusculaire, les vaisseaux Sanguins et les nerfs (fig.1) (Huxley, 1969in EL RAMMOUZ, 2005). 2.1.2 Principaux caractères des viandes 2.1.2.1 Caractères physicochimiques 1. L’eau Le muscle comprend de 60 à 80% d’eau, si bien que le tissu musculaire constitue la principale réserve d’eau du corps. L’eau de la cellule musculaire se présente sou s différents états : eau liée 10%, et eau libre70% (CRAPLET, 1966 ; LAURENT, 1974 ; STARON, 1982). La teneur en eau varie avec l’âge, le muscle envisagé et surtout sa teneur en lipides, qui est le principal facteur de la variation. Toute fois, pour un muscle déterminé, la matière sèche est pratiquement constante (CRAPLET, 1966). 17 Partie II : Utilisation de la nisine et le conditionnement des viandes Figure 1 : Anatomie du muscle squelettique au niveau macroscopique et microscopique (TOTORA et al., 1994 in EL RAMMOUZ, 2005). 18 Partie II : Utilisation de la nisine et le conditionnement des viandes 2. La matière minérale Le muscle peut contenir jusqu’à 2% de matière minérale. La viande constitue un appoint sérieux en phosphore de 1500 à 2000 mg de phosphore et dont les deux tiers sous forme minérale. Les composés phosphorés jouent un rôle très important dans la concentration musculaire et dans la maturation de la viande (ATP, ADP, Phosphagéne); aussi100g de calcium, du sodium, du potassium, du manganèse, du chlore, du fer, et des oligo-éléments : Zinc, aluminium, cuivre, cuivre et iode (CRAPLET, 1966). 3. Le PH Chez un animal vivant, le muscle a une réaction neutre, son PH est égal à 7 ; après la saignée, la viande devient l’objet des réactions biochimiques très complexes débouchant sur la formation des acides, dont l’acide lactique, le PH de viande s’abaisse (LAURENT, 1974). 2.1.2.2 Caractères biochimiques 1. Les protéines Le muscle peut renfermer de 16 à 22% des protéines (STARON, 1982). Les protéines contiennent 90% de l’azote total et comprennent en allant du simple au complexe : 1. Les amino-acides éléments constitutifs. 2. Les dipeptides : composée de deux amino-acides. 3. Les polypeptides : composés de plusieurs amino-acides. 4. Les protéines : composées de nombreux amino-acides on y distingue : les holoprotéines ne contenant que des amino-acides les hétéroprotéines : contenant des amino-acides et des autres composés chimiques qui comprennent notamment les nucléoprotéines. On peut distinguer les protéines d’après leurs rôles et emplacement : 1) Les protéines plastiques on a : Les protéines intracellulaires : myosine 67%, myogène 10% globuline X 22%, et myoprotéines. Les protéines extracellulaires du tissu collagène interstitiel : collagène et élastine. 19 Partie II : Utilisation de la nisine et le conditionnement des viandes 2) Les protéines enzymatiques : se sont des hétéroprotéines. 3) Les protéines accessoires : myoglobine (CRAPLET, 1966). 2. Les lipides D’après LEDWARD cité in STARON, (1982) la fraction lipidique dans le muscle varie de 1,5 à 13%. Les lipides se trouvent soit dans la fibre musculaire elle même, soit dans le tissu conjonctif entre les faisceaux musculaires où ils forment le « persillé » et le « marbré » se sont surtout glycérides et accessoirement un peu de lécithine (CRAPLET, 1966). 3. Les glucides Le muscle contient environ 2% de glycogène qui constitue la réserve énergétique pour la contraction musculaire ; sa teneur baisse avec le jeûne et l’état de la fatigue ; il existe aussi, mais en petite quantité des dérivés phosphorés des glucides, notamment l’ester hexose monophosphorique. Seul le foie est un organe riche en sucre, il contient 60g de glycogène par kilogramme (ANONYME, 1986). 4. Les vitamines Ce sont des substances organiques indispensables en infime quantité à la croissance et au bon fonctionnement de l’organisme qui ne peut en effectuer lui-même la synthèse (ANONYME, 1986). La teneur en vitamines de la viande varie selon l’alimentation et l’état d’engraissement. Une viande maigre présente les caractéristiques inverses (CRAPLET, 1966). La viande renferme des vitamines du groupe B (B1,PP,B6,B2,B12) ainsi que les vitamines A ,E ,D,K(CRAPLET, 1966 ; LEDWARD cité in STARON, 1982). 2.1.2.3 Caractères organoleptiques 1. La couleur La couleur de la viande est souvent un facteur limitant de son acceptabilité par le consommateur ; elle est liée à la présence d’un pigment : la myoglobine, c’est une chromoprotéines contenant un atome de fer, sert à retenir l’oxygène apporté par le sang. Selon 20 Partie II : Utilisation de la nisine et le conditionnement des viandes cette ionisation on trouve : oxymyoglobine (rouge vif), myoglobine réduite (rouge pourpre), et metmyoglobine (rouge) (ROUSSET, 1978). La prépondérance de l’une des formes sur les autres est liée à des facteurs, tant intrinsèques, liés à l’animal ; se sont l’âge, le sexe, l’état sanitaire, qu’extrinsèques relatifs aux conditions de traitement, de la conservation de la viande, et aux conditions d’abattage (ROUSSET, 1978). 2. La flaveur Le terme flaveur recouvre l’odeur de l’aliment, odeur liée à la présence de composés volatils, et le goût qui a pour support des substances dissoutes. La flaveur reste le facteur qui détermine l’acceptabilité de cette viande par le consommateur (ROUSSET et ROUSSEL, 1977). Le passage des précurseurs de la viande crue aux composés de la flaveur de viande cuite, se fait suivant plusieurs réactions dont les principaux sont la réaction de Maillard, entre acides aminés et sucres et les réactions d’oxydation des graisses. Les facteurs agissant sur la flaveur de la viande sont : - L’espèce, la race, l’âge, le sexe, le poids et le mode d’élevage de l’animal - l’évolution post-mortem des carcasses ; - le traitement de la carcasse surtout le mode de conservation ; Le mode de cuisson utilisé (ROUSSET et ROUSSEL, 1977). 3. La tendreté La tendreté d’une viande traduit la facilité avec la quelle les fibres musculaires sont coupées, déchirées, broyées, pendant la mastication. La viande qui sous la dent offre de la résistance à cette destruction est dite dure. La tendreté est le facteur limitant de son utilisation, elle est variable d’un muscle à l’autre (CRAPLET, 1966). 21 Partie II : Utilisation de la nisine et le conditionnement des viandes 2.1.3 Microbiologie de la viande 2.1.3.1 Caractéristiques microbiologiques de la viande Une carcasse qui vient d’être préparée par l’abattage, révèle quelques microbes à la surface, tandis que l’intérieur est virtuellement stérile excepté les ganglions lymphatiques, qui peuvent renfermer un petit nombre de germes. Pratiquement on peut dire que dans les conditions normales, la viande est amicrobienne (CRAPLET, 1966). Les germes dominant sur la viande fraîche sont : Pseudomonas, Microcoques, Entérobactéries, Flavobactérium, Lactobacillus. La plus part de ces groupes sont responsables d’altération : putrifaction, verdissement, surissement et lipolyse. D’autres germes peuvent être présents de façon plus aléatoire : Bacillus, Streptococcus, aeromonas, Clostridium (BOURGEOIS et LEVEAU, 1991). 2.1.3.2 Origines de la contamination La viande est un substrat favorable aux développements des micro-organismes, essentiellement des micro-organismes protéolytiques qui entraînent des modifications néfastes sur l’odeur, la couleur, la texture et produisent des substances toxiques (PIERRE, 1998). Entre l’abattage de l’animal et la consommation de la viande ou des produits carnés, les étapes successibles d’introduire des micro-organismes contaminants sont nombreuses. La contamination peut être issue de l’animal, du manipulateur ou du matériel (BOURGEOIS et LEVEAU, 1991 ; LEMAIER, 1982). L’outil utilisé pour l’abattage peut entraîner en profondeur les germes de la peau. Les opérations de découpe de la viande, peuvent véhiculer les micro-organismes issus de l’environnement ou du personnel. La contamination peut aussi intervenir lors du transport ou du stockage, dans des conditions d’hygiènes insuffisantes (BOURGEOIS et LEVEAU, 1991 ; PIERRE, 1998). 22 Partie II : Utilisation de la nisine et le conditionnement des viandes 2.1.3.3 Facteurs influençant l’altération 2.1.3.3.1 Facteurs intrinsèques a- Le pH : Diminue après l’abattage, un pH élevé est favorable à la prolifération des bactéries tandis qu’un pH bas ralentie ou inhibe certaines espèces (AIT ABDELOUAHAB, 2001). b- Le potentiel d’oxydo-réduction : diminue à l’intérieur du muscle au fur et à mesure que la quantité d’oxygène disponible diminue, atteignent des valeurs faibles permettant le développement des anaérobies stricts (AIT ABDELOUAHAB, 2001). 2.1.3.3.2 Facteurs extrinsèques a- L’humidité ambiante : une atmosphère trop humide favorise le développement intense d’une microflore de surface (BOURGEOIS et LEVEAU, 1991). b- La température : c’est le facteur qui détermine le devenir des microbes de la viande. Dés l’abattage, la carcasse doit être réfrigérée, cette chaîne de froid ne doit pas être interrompue (CRAPLET, 1966 ; BOURGEOIS et LEVEAU, 1991). 2.1.3.4 Différentes altérations 2.1.3.4.1 Altérations à température élevée (25°C à 40°C) : ces températures permettent la multiplication des germes mésophiles, cette altération précède dans le temps des altérations de surface (LARPENT, 1997). 2.1.3.4.2 Altérations à température intermédiaire (10°C à 25°C) : A coté de la multiplication rapide en surface, d’un certain nombre de germes anaérobies facultatifs provoquant une putréfaction superficielle ou un verdissement, il est possible par fois d’observer sur les carcasses insuffisamment réfrigérées une altération très particulière en profondeur (LARPENT, 1997). 2.1.3.4.3 Altérations à basse température (inférieure à 10°C) : aux températures de réfrigération, les germes psychrotrophes de surface à l’origine de putréfaction superficielle continuent à se développer (LARPENT, 1997). 2.1.3.5 Evolution de la flore et dégradation de la viande La viande crue est soumise à l’action des ses enzymes propres et à celle des microorganismes (PIERRE, 1998 ; CRAPLET, 1966). 23 Partie II : Utilisation de la nisine et le conditionnement des viandes 2.1.3.5.1 Dégradations aérobie : a) Viscosité : due aux développements des bactéries de genre : Pseudomonas, Streptococcus, Leuconostoc, Bacillus, Micrococcus, Lactobacillus, plus rarement des levures ou des moisissures (PIERRE, 1998). b) Décoloration et verdissement : la décoloration résulte d’une oxydation sous l’action de Lactobacillus, Leuconostoc et de levures. Le verdissement est lié à la production de l’eau H2O et H2S qui modifient la myoglobine sous l’action de Lactobacillus et Brochothrix. c) Pigmentations : sont dues à des bactéries colorées ou à pigments diffusibles (Photobactérium, Flavobactérium, Pseudomonas, Micrococcus, Serratia, …) et à des levures (Rhodotorula) et des moisissures (Penicillium) (PIERRE, 1998). d) Modifications organoleptiques des carcasses : elles interviennent par le rancissement des graisses, libérant des composés responsables de goût et d’odeur indésirables, la flore impliquée est variée : bactéries lactiques, levures, actinomycètes. e) Moisissement : due à (Thamidium, Mucor, Rhizopus) rencontré surtout en atmosphère sèche (PIERRE, 1998). Ces dégradations de surface ne s’étendant généralement pas vers l’intérieur sauf la viande est atteinte physiquement (viande hachée). Elles sont le plut souvent lentes et limitées et n’ont pas généralement une grande incidence de point de vue sanitaire sauf si l’atteinte est très importante (PIERRE, 1998). 2.1.3.5.2 Dégradations anaérobie : se développent lorsque la viande est hachée, désossée, découpée en profondeur, conditionnée sous film plastique et dans tous les cas où les conditions anaérobies sont présentes (PIERRE, 1998). a- Surissement : provoqué par des bactéries à métabolisme libérant des acides organiques ou par des bactéries ayant une activité protéolytique non putréfiant. Les principaux agents en cause sont des bactéries lactiques, des coliformes, Entérobactéries, et Staphylocoques (PIERRE, 1998). b- Puanteur d’os : cette dégradation est liée à la présence des Bacillus et Clostridium, qui interviennent dans les carcasses dont la réfrigération a été trop lente (PIERRE, 1998). 24 Partie II : Utilisation de la nisine et le conditionnement des viandes c- Putréfaction : provoquée par des bactéries protéolytiques qui libèrent des composés soufrés ; de l’ammoniac ; des amines ; de l’indole. Il s’agit des Clostridium protéolytique putrides et sulfitoréducteurs, de certains espèces de Proteus. Les détériorations anaérobies peuvent être néfastes au point du vue sanitaire et entraîner des troubles plus ou moins grave chez le consommateur (PIERRE, 1998). 2.1.4 Méthodes de conservation de viande La conservation est le processus de transformation des aliments permettant de les stocker plus longtemps. L’alimentation de l’homme dépend de produit d’origine végétale et animale. Comme la plupart de ces produits ne sont disponibles que pendant certaines saisons de L’année et qu’ils s’avarient rapidement lorsqu’ils sont frais, des méthodes ont été développées pour les conserver (BRIGITTE et al., 2005). Les procédés utilisés pour la conservation des viandes sont : - Par le froid : réfrigération, congélation, surgélation. Ce procédé est le plus simple et le plus rapide dans la conservation des aliments. En effet, la réfrigération (de 0 à +2°C, +7°C au maximum) ralentit quelque peu la maturation mais évite la prolifération microbienne. La viande « fraiche » est une viande réfrigérée (BOUMENDJEL, 2005). La réfrigération freine la croissance des micro-organismes, elle nécessite l’emploie d’une chambre froide (BRIGITTE et al., 2005). La congélation et la surgélation (de -10°C à -30°C) bloquent les activités enzymatiques et la maturation. Elles permettent une conservation de longue durée, de six à dix-huit mois. La maturation reprend après décongélation (BOUMENDJEL, 2005). Une congélation trop lente provoque la formation de cristaux de glace qui portent attente à la structure de produit (BRIGITTE et al., 2005). - Par la chaleur : cuisson, pasteurisation et tyndallisation (semi conserves), appertisation (conserves) et enrobage à chaud dans de la graisse (rillettes, confits). 25 Partie II : Utilisation de la nisine et le conditionnement des viandes - Par déshydratation avec ou sans fumage : étuvage-fumage à 25-30°C, séchage à 10-12°C, boucanage (procédé le plus ancien), cryodessication ou lyophilisation dans des cas particuliers (HENRI et al., 1992). Le séchage se pratique des salles chauffées dont l’aire est renouvelée. Le fumage procure un goût très apprécié. La conservation n’est obtenue par ces deux méthodes qu’après un séchage intense, qui donne un produit trop sec pour être consommé (BOUMENDJEL, 2005). - Par le sel de cuisine et autres agents de salaison : chlorure de sodium, auquel on incorpore, ou non, du nitrate de potassium et de nitrite de sodium. Saccharose et autre glucides, acide ascorbique et autres additifs autorisés (HENRI et al., 1992). Le sel donne un produit fini plus stable avec une durée de conservation plus longue (BRIGITTE et al., 2005). - Par fermentation (lactique notamment). On a utilisé également autrefois l’anhydride sulfureux et également certains antibiotiques. - Par irradiation UV ou ionisante. - Au moyen d’emballages spéciaux dans lesquels, notamment on peut faire le vide ou conditionner sous gaz carbonique et/ou azote (HENRI et al., 1992). Récemment, des chercheurs ont adoptés des emballages appelés (emballages actifs ou bioemballages), en utilisant des bactériocines tel que la nisine combinée au film transparent afin de protéger la viande des microorganismes pathogènes tel que Staphylococcus aureus et Listeria monocytogenes. 2.2 Nisine 2.2.1 Définition Les bactéries lactiques sont des bactéries Gram+ coque ou bacilles, qui produisent de l’acide lactique par voie fermentaire. Beaucoup se rencontrent dans les produits laitiers (JOSEPHPIERRE et JEAN-PHILIPPE, 2004). Elles sont généralement immobiles, asporulées, dépourvues de catalase et de cytochromes oxydases, constituent l’un des groupes incontournables de la microbiologie alimentaire, leur 26 Partie II : Utilisation de la nisine et le conditionnement des viandes participation à l’acquisition des propriétés nutritionnelles ou de la qualité sanitaire de l’aliment est plus récemment utilisée (MICHEL, 2005). Les bactériocines sont des peptides antimicrobiens synthétisés par des bactéries par voie ribosomique, qui sont actifs contre d’autres bactéries généralement proches taxonomiquement. Parmi les bactériocines les plus utilisées dans l’industrie agro-alimentaire la nisine (ZAGOREC et al., 2013). La nisine a été découverte en 1928 à l’occasion de travaux sur l’inhibition de lactobacilles utilisés comme ferments par une souche de L .lactis productrice de la nisine lors de la fabrication de fromage. La nisine (E234) est un polypeptide antibactérien produit par certaines souches Lactococcus lactis et qui principalement actif contre les bactéries à Gram + (ZAGOREC et al., 2013). On peut distinguer les nisines A, B, C, et D (MEYER et al., 2004 2.2.2 Structure et mode d’action La nisine est un peptide de 3500 daltons de masse moléculaire. Elle est produite par des souches Lactococcus lactis. Elle contient une molécule de lanthionine, un acide aminé comprenant un groupement thioéthere rarement rencontré dans le métabolisme bactérien. D’autres acides aminés inhabituels entrent dans la composition de la nisine, notamment deux acides aminés β insaturés, la dehydroalanine et la dehydrobutyrine. Ces acides aminés forment 4 anneaux intramoléculaires (fig.2) (BOURGEOIS et LARPENT, 1989). Figure 2 : Structure de la nisine (BOURGEOIS et LARPENT, 1989). 27 Partie II : Utilisation de la nisine et le conditionnement des viandes La nisine est insensible aux enzymes protéolytiques excepté à l’α-chymotrypsine. Sa structure en anneaux lui confère une remarquable thermorésistance. Elle est très instable en milieu basique. Dans un tampon à pH 10, la nisine est inactivitée à 80%. Le pH isoélectrique de la nisine est supérieur à 10,5. La nisine est synthétisée sous la forme d’une pro-nisine qui subit ensuite des modifications après la traduction. Aucune enzyme intervenant dans ces modifications n’a pu être isolée mais la transformation de pro-nisine en nisine a été obtenue in vitro avec des extraits cellulaires de souches productrices de nisine (BOURGEOIS et LARPENT, 1989). Le mode d’action de la nisine a récemment été revu par SAHL (1985).la nisine provoque une efflux d’acides aminés, d’ATP, d’ions potassium. Il en résulte une chute de potentiel de membrane de la cellule et un arrêt de toute biosynthèse. D’autres effets de la nisine comme l’inhibition de la synthèse de la paroi cellulaire, sont probablement des conséquences de la chute du potentiel de membrane. BIERBAUM et SAHL (1987) ont également démontré que l’addition d’une petite quantité de nisine permettait, en présence d’acide teichoique, de stimuler l’activité d’une autolysine, la N-acétylmuramoyl-L-alanine amidase de Staphylococcus simulans (BOURGEOIS et LARPENT, 1989). 2.2.3 Caractères généraux La nisine peut avoir un double mode d’action, elle peut d’abord se lier au lipide II qui est le principal transporteur de sous-unités peptidoglycane de cytoplasme vers la membrane cellulaire, et par conséquent empêcher la synthèse de la paroi cellulaire, processus qui conduit à la mort des cellules (ZAGOREC et al., 2013). Le peptide peut aussi utiliser le lipide II comme un récepteur afin d’engager un processus d’insertion de la membrane et la formation de pores. Il résulte de se processus une augmentation de la perméabilité membranaire provoquant un efflux rapide de l’ATP, des ions et des acides aminées entraînant une dissipation de la force proton motrice, à l’origine de la mort de la cellule (ZAGOREC et al., 2013). Elle se présente sous forme d’une poudre blanche soluble dans l’eau à pH 2 qui précipite pH neutre. La nisine a été utilisée tout d’abord au cours de la préparation des fromages pour prévenir les fermentations indésirables et en particulier la fermentation butyrique. 28 Partie II : Utilisation de la nisine et le conditionnement des viandes Son emploie comme préservateur dans de nombreux types de conserves s’est assez largement répandu (LECERC et al., 1983). Spectre d’action 2.2.4 La concentration minimum inhibitrice de la nisine est inférieur à 128 u.i/ml pour les cellules végétatives de Bacillus, Clostridium, Pneumococcus, Staphylococcus aureus, certaines souches de corynebactérium, Neisseria, les Streptocoques de groupe A, B et N. Mycobactérium tuberculoses est également sensible à des concentrations variant selon les souches de 100 à 500 u.i/ml. SCOTT et TAYLOR (1981) ont montré que la quantité de nisine nécessaire pour inhiber la germination de spores de C. botulinum inoculées à 103/ml dans du milieu BHI variait de100 à 5000 u.i/ml selon les souches utilisées (BOURGEOIS et LARPENT, 1989). 2.2.5 Importance de la nisine dans la conservation des viandes La nisine est employée comme agent de conservation dans l’industrie alimentaire et son emploi en tant qu’additif a été accepté par le comité d’experts FAO/WHO. Elle est utilisée pour la conservation de fromage fondu, de fromage à pate cuite pressé et laits stérilisés, les études sont nombreuses sur l’utilisation de la nisine comme alternative aux nitrites dans les produits carnés, pour inhiber la croissance de Clostridium botulinum et la production de sa toxine (BOURGEOIS et LARPENT, 1989). Dans la viande l’utilisation de la nisine est limité en raison de la quantité importante de nisine requise pour avoir un effet notable sur la durée de vie du produit (TAYLOR et SOMERS. 1985 in SOUID, 2011). La faible solubilité, la distribution non homogène et le manque de stabilité des bactériocines à la surface des viandes ainsi que l’action des protéases des ferments utilisés ou de la viande peuvent affecter l’efficacité des bactériocines, la Nisaplin une préparation contentant 2.5% de nisine A pure, est utilisée à 106 UI/g dans les industries alimentaires pour la conservation (TAYLOR et al., 1990). Une perspective efficace contre la contamination des aliments serait l’utilisation combinée de la nisine et le traitement de conservation conventionnels en vue d’aboutir à des produits stables et sécuritaires pour le consommateur. L’emballage se atmosphère modifiée (CO2) ou sous vide 29 Partie II : Utilisation de la nisine et le conditionnement des viandes combiné à l’utilisation de la nisine pourrait allonger significativement la durée de vie de la viande (TAYLOR et al., 1990). 2.2.6 Effet combiné de la nisine et de conditionnement des viandes La notion de systèmes combinés a été principalement développée pour contrôler la présence et/ou la prolifération de pathogènes dans les aliments. Le conditionnement des aliments sous atmosphères modifiées a connu des progrès extraordinaires. La raison réside dans leur capacité d’assurer le maintien des caractéristiques qualitatives de ces aliments pendant une large période de conservation. L’émergence de nouvelles espèces bactériennes psychrotrophes pathogènes dans les viandes emballées a incité les chercheurs à développer des systèmes barrières de conservation. Les Souches bacteriocinogeniques des bactéries lactiques constituent la meilleure alternative pour la sécurité sanitaire des aliments grâce à leur capacité de produire des métabolites actifs contre plusieurs bactéries pathogènes (DJENANE, 2005). L'addition d'antioxydants aux produits agroalimentaires est aujourd'hui une pratique courante, souvent indispensable pour assurer la stabilité et permettre la conservation des produits finis. Le rôle des antioxydants dans l’industrie agroalimentaire consiste à réduire au minimum la dégradation des aliments durant l’entreposage. Parmi les utilisations de la nisine dans le conditionnent des aliments, on trouve la combinaison de celle- ci à des substances chimiques afin d’améliorer son activité .Dans notre recherche, on cite comme exemple le travail de DJENANE, 2005. Selon cet auteur, la notion de synergie entre les systèmes antioxydants et antimicrobiens est aussi une alternative intéressante qui mérite d'être envisagée pour l’assurance de la qualité des aliments. L’usage simultané de plusieurs facteurs de conservation sous forme de systèmes combines pourrait être très utile pour potentialiser l’efficacité de chaque facteur individuel. La viande et les produits carnés constituent les substrats excellents pour l’isolement des Lactobacillus productrices de bactériocines qui peuvent être utilisées comme des facteurs de sécurité dans ces viandes. La nisine était la première bactériocine mieux caractérisée. En effet, l’usage de la nisine en viande est limité a cause de sa faible solubilité au pH normal et son interaction avec les phospholipides et la difficulté de sa production “in situ” car le 30 Partie II : Utilisation de la nisine et le conditionnement des viandes microorganisme producteur (Lactococcus lactis) ne peut ni se développer ni produire cette bactériocine en viande réfrigère. Cependant, les recherches montrent que la nisine inhibe la germination des spores thermorésistantes (DJANANE, 2005). 31 Conclusion Conclusion Conclusion Les aliments en générale sont des substances sensibles a la contamination microbienne, parmi les bactéries qui attaquent les denrées alimentaires et le plus répandu dans la nature est l’espèce Staphylococcus aureus, ce germe a la capacité de sécréter des enzymes et des toxines dans les produits alimentaires qu’elle ciblée. La viande est l’un des aliments périssables qui peut être contaminée par ce type de bactéries. Le conditionnement de cette dernière se base sur l’utilisation de plusieurs méthodes, parmi les quelles on trouve l’utilisation de la nisine combinée au film d’emballage (emballage actifs). Cette technique à une grande importance dans la lutte contre les bactéries nuisibles qui infectent la viande surtout S.aureus. Elle est considérée comme un agent conservateur biologique, donc c’est une nouvelle alternative de conservation qui diminue l’emploie de chimiques. 32 conservateurs Références bibliographiques Références bibliographiques Référence bibliographique AIT ABDELOUAHAB N. (2001). Microbiologie alimentaire. Ed. office des publications universitaires. Alger. P 147. ANONYME N°1. (2013). Larousse. Ed. Larousse. P 1145. ANONYME N° 2. (1986). Petit Larousse illustré. Ed. librairie Larousse. P 1070. BOUMENDJEL M. (2005). Conservation des denrées alimentaires. Cours multimédia interactif à usage pédagogique. universitaire El-Tarf. Algérie. P 45. BOURGEOIS C. M. et LARPENT (1989). 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Cette bactériocine montre un effet très puissant contre S.aureus. Elle est souvent utilisée en combinaison avec des films d’emballage dans le conditionnement des viandes. Mots clés : Staphylococcus aureus, conservation des aliments, conditionnement, viande, substances antibactériennes, bactériocine, nisine. Summary : Staphylococcus aureus is a bacteria that belongs to the group of the pathogenic bacteria which we find it in the perishables foods ( meats, fishes, cheeses….). This bacteria has an ability to enzymes secretion and harmfuls poisons that effect on the structure of these foods and turns them ineatable. According to our studies there existe many ways to protecte the meat from this type of bacteria such as using antibacterials substance like nisin. This bacteriocin shows an very large effect against S.aureus. It often used of combination with films in packaging meats. Key words : Staphylococcus aureus, Protect of foods, packaging, meat, antibactérials substances, bacteriocin, nisin. :الملخص هي جزثىيت تُتًي إنى يجًىعت انبكتيزيا انًًزضت وانتي لد َجدها في األغذيتStaphylococcus aureus .........ٌ األسًان واألجبا، انهحىو: يٍ بيُها، انًعزضت نهتهف هذِ انبكتيزيا نها انمدرة عهى إفزاس إَشيًاث وسًىو ضارة تؤثز بشكم كبيز عهى بُيت األغذيت انتي تهاجًها وتجعهها .غيز صانحت نالستهالن استعًال: يٍ أهًها، َجد أٌ هُان عدة طزق نحفظ انهحىو يٍ تعزضها نهذا انُىع يٍ انبكتيزيا،ِيٍ خالل دراستُا هذ . nisine يىاد يضادة نهبكتيزيا كانـ وهي غانبا تستعًم بانتُسيك يع فيهى انتغهيف في تعهيبS.aureus. تحدث تأثيز َافذ ضدbactériocine هذِ انـ .انهحىو ، يىاد يضادة نهبكتيزيا، نحــــى، تعهيب، حفظ األغذيت،Staphylococcus aureus 36 :انكهًاث انًفتاحيت nisine،bactériocine