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쎲 FRANÇAIS
 PREMIÈRE ÉPREUVE D’ADMISSIBILITÉ,
SESSION EXCEPTIONNELLE 2015
Sujet
L’épreuve est notée sur 40 points : 11 pour la première partie, 11 pour la deuxième et 13 pour la
troisième ; 5 points permettent d’évaluer la correction syntaxique et la qualité écrite de la production du candidat. Une note globale égale ou inférieure à 10 est éliminatoire.
L’usage de tout ouvrage de référence, de tout document et de tout matériel électronique est rigoureusement interdit. L’usage de la calculatrice est interdit.
La copie que vous rendrez ne devra, conformément au principe d’anonymat, comporter aucun
signe distinctif, tel que nom, signature, origine, etc. Tout manquement à cette règle entraîne l’élimination du candidat.
Si vous estimez que le texte du sujet, de ses questions ou de ses annexes comporte une erreur,
signalez lisiblement votre remarque dans votre copie et poursuivez l’épreuve en conséquence. De
même, si cela vous conduit à formuler une ou plusieurs hypothèses, il vous est demandé de la (ou
les) mentionner explicitement.

Première partie : question relative aux textes proposés
Peut-il exister un exil heureux ? Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur les textes
du corpus.
Texte 1 :
Laurent GAUDÉ, Eldorado (2006), Éditions J’ai lu, 2010, pp. 91-92.
Nous roulons sans cesse. De jour comme de nuit. Toujours vers la mer. Je me perds dans des
terres que je ne connais pas. J’imagine Jamal en train de faire la route dans l’autre sens. Il repasse
la frontière, sans joie cette fois, sans embrassade, retrouvant sa vie laide d’autrefois. Comme une
bête qui, après s’être échappée, retourne de son propre chef à l’étable.
Je me suis trompé. Aucune frontière n’est facile à franchir. Il faut forcément abandonner quelque
chose derrière soi. Nous avons cru pouvoir passer sans sentir la moindre difficulté, mais il faut
s’arracher la peau pour quitter son pays. Et qu’il n’y ait ni fils barbelés ni poste frontière ne change
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rien. J’ai laissé mon frère derrière moi, comme une chaussure que l’on perd dans la course.
Aucune frontière ne vous laisse passer sereinement. Elles blessent toutes.
Dans la voiture qui roule toutes fenêtres ouvertes, j’essaie d’imaginer la vie qui m’attend mais je
n’y parviens pas. Je ne peux penser qu’à ce que je laisse. Comme j’ai vieilli, tout à coup. Il n’y a
plus de joie et le monde me semble laid. La solitude prend possession de moi. Je vais devoir
apprendre à la laisser m’envahir. Je serre, du bout des doigts, le collier de perles de mon frère. La
voiture roule. Je pense à toi. Je ne t’oublie pas, Jamal. Je vis pour toi. Pour toi seul qui aurais pu
boire l’océan et dois rentrer, piteusement, dans ta niche pour y mourir. Je pense à toi que j’ai vu,
une fois au moins, face à moi, fort et heureux de liberté.
Texte 2 :
René CHAR, Fureur et Mystère, « La Fontaine narrative » (1947), Œuvres complètes, Éditions
Gallimard, 1983, p. 475.
[René Char, poète du XXe siècle, célèbre chez Rimbaud sa détermination à quitter les lieux et les
choses qui ont perdu leur sens à ses yeux.]
Tu as bien fait de partir,
Arthur Rimbaud !
Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud ! Tes dix-huit ans réfractaires à l’amitié, à la malveillance,
à la sottise des poètes de Paris ainsi qu’au ronronnement d’abeille stérile de ta famille ardennaise1
un peu folle, tu as bien fait de les éparpiller au vent du large, de les jeter sous le couteau de leur
précoce guillotine. Tu as eu raison d’abandonner le boulevard des paresseux, les estaminets2 des
pisse-lyres3, pour l’enfer des bêtes, pour le commerce des rusés et le bonjour des simples.
Cet élan absurde du corps et de l’âme, ce boulet de canon qui atteint sa cible en la faisant éclater,
oui, c’est bien là la vie d’un homme ! On ne peut pas, au sortir de l’enfance, indéfiniment étrangler
son prochain. Si les volcans changent peu de place, leur lave parcourt le grand vide du monde et
lui apporte des vertus qui chantent dans ses plaies.
Tu as bien fait de partir, Arthur Rimbaud ! Nous sommes quelques-uns à croire sans preuve le
bonheur possible avec toi.
1. Rimbaud est originaire de Charleville, dans le département des Ardennes, au Nord-Est de la France.
2. estaminets : cafés, bars.
3. pisse-lyres : expression péjorative désignant les poètes.
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Texte 3 :
OVIDE, Pontiques, livre I, lettre 3, « À Rufin » (janvier-février 13 ap. J.C.), v. 32-60, traduit par
Philippe Remacle, www.remacle.org
[Contraint à un exil définitif et éloigné de Rome, le poète Ovide entretient une correspondance
avec son ami Rufin notamment.]
J’avoue que le malheur éveille en moi une sensibilité excessive. La froide raison d’Ulysse n’est pas
douteuse, et cependant le plus grand désir du roi d’Ithaque était d’apercevoir la fumée du foyer
paternel. Je ne sais quels charmes possède le sol natal pour nous captiver, et nous empêcher de
l’oublier jamais. Quoi de meilleur que Rome ? Quoi de pire que les rivages de Scythie1 ? […]
Et tu espères que les soucis qui me rongent le cœur dans l’exil seront dissipés par tes consolations ! Ô vous, mes amis, soyez donc moins dignes de ma tendresse, et je serai peut-être moins
affligés de vous avoir perdus.
Sans doute que, banni de la terre qui m’a vu naître, j’ai trouvé une retraite dans quelque pays
habité par des hommes. Mais non, relégué aux extrémités du monde, je languis sur une plage
abandonnée, dans une contrée ensevelie sous des neiges éternelles. Ici, dans les campagnes, ne
croissent ni la vigne ni aucun arbre fruitier ; le saule n’y verdit point sur le bord des fleuves, ni le
chêne sur les montagnes. La mer ne mérite pas plus d’éloges que la terre : toujours privés du
soleil et toujours irrités, les flots y sont le jouet de tempêtes furieuses. De quelque côté que vous
portiez les regards, vous ne voyez que des plaines sans culture, et de vastes terrains sans maître.
Texte 4 :
Joachim DU BELLAY, Les Regrets (1553-1557), 31, éditions Gallimard, 1967, p. 89.
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné plein d’usage et raison
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
1. La Scythie, lieu de l’exil d’Ovide, se situe sur les rives du Pont Euxin, à l’embouchure du Danube.
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Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province et bien plus davantage ?
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux,
Que des palais romains le front audacieux,
Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine :
Plus mon Loire gaulois, que le Tibre latin,
Plus mon petit Liré, que le mont Palatin,
Et plus que l’air marin la douceur angevine.

Deuxième partie : connaissance de la langue
A – Répondez aux questions suivantes
1. Combien de syllabes comportent les vers du texte 4 ? Analysez plus précisément le vers 10.
2. Sur combien de phonèmes communs se fonde la rime des vers 6 et 7 ?
3. Écrivez en phonétique le vers suivant :
« Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux »
B – Pour ce questionnaire, plusieurs réponses peuvent être valables
Le candidat reportera bien sur sa copie le numéro de la (ou des) réponse(s), puis recopiera la ou
(les) réponses en entier.
1. Un pronom :
a) se place devant un nom.
b) se place derrière un nom.
c) se met à la place d’un nom.
2. Un pronom remplace-t-il toujours un nom ?
a) Oui
b) Non
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3. Un pronom peut occuper la place de :
a) sujet.
b) attribut du sujet.
c) complément d’objet direct.
d) épithète.
4. Dans la phrase « Je souhaite que tu sois là », « que » :
a) est un pronom relatif.
b) est un pronom interrogatif.
c) n’est pas un pronom.
5. Dans la phrase « Il regarde la photo que j’ai prise », « que » :
a) est un pronom relatif.
b) est un pronom interrogatif.
c) n’est pas un pronom.
6. Dans la phrase « Ses mots sont pareils aux miens » :
a) seul « ses » est un pronom possessif.
b) seul « miens » est un pronom possessif.
c) « Ses » et « miens » sont des pronoms possessifs.
7. Dans la phrase « Certaines personnes lisent tous les jours », quel mot est un pronom ?
a) « Certaines »
b) « tous »
c) Il n’y a pas de pronom dans cette phrase
8. Dans la phrase « Aucun ne dit cela, « Aucun » :
a) est un pronom indéfini.
b) est un pronom démonstratif.
c) est un pronom personnel.
9. Dans la phrase, « Elle les a vus », l’antécédent de « les » peut être :
a) « Pierre et Jacques ».
b) « Christine et Jeanne ».
c) « Christine et Pierre ».
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10. Dans la phrase, « Pierre en est sûr, il y retournera en octobre sans encombre », on trouve :
a) un pronom.
b) deux pronoms.
c) trois pronoms.
d) quatre pronoms.
C – Réécrivez les phrases suivantes en utilisant l’occurrence qui vous semble correcte et en justifiant
votre choix.
1. Il faut qu’il (vient/vienne).
2. Nous doutons qu’elle (soit/soie) venue à temps.
3. Elles ne t’écouteraient pas, (quoiqu’il/quoi qu’il) arrive, disaient-elles.
4. Vous voudriez que nous (payons/ payions) si cher un pareil colifichet ?
5. Les doutes que vous avez (formulé/ formulés) sont légitimes.

Troisième partie : analyse de supports d’enseignement
Le document support pour l’épreuve de didactique est tiré de Classes et fonctions grammaticale au
cycle 3, collection « Au quotidien », CRDP de Bourgogne, 2003, Guylaine Haas et alii, pp. 21-23.
Au cours de la transcription, d’un atelier de négociation graphique réalisé en classe de CM1, les
six élèves sont identifiés par l’initiale de leurs prénoms. L’enseignant est désigné par la lettre M.
On note X ou XX quand on ne sait pas quel élève parle.
Le texte dicté était le suivant : « La princesse était seule au château. Elle était vêtue d’une robe
brodée d’or. Ravie de l’arrivée du prince, elle sourit pleine de gaîté. »
1. Quelles compétences des programmes 2008 cette activité cherche-t-elle à développer chez les
élèves ?
2. Quelle est la question d’orthographe que les élèves cherchent à résoudre ?
3. Analysez le métalangage employé par les élèves.
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4. Que permettent les interactions produites dans cette séance ?
5. Précisez le rôle des différentes prises de parole de l’enseignant.
6. Quels sont les intérêts et les limites de ce type d’activité ?
[...]
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M – Et alors ? Alors là, dans : elle sourit pleine de gaîté, vous êtes pas d’accord avec « s-o-u-r-is » ?
Plusieurs – Non !
M – Non ! Alors qui veut expliquer ? Comment tu l’écrirais, si tu n’es pas d’accord ? Alors toi tu
l’écrirais : elle sourit : « i-e ». Est-ce que vous êtes tous d’accord avec Clovis ? Est-ce que vous
l’avez déjà tous écrit pareil ?
X – Non !
M – Alors, je vois, numéro 1, à la fin « i-t » ; numéro 2 « i-e » ; numéro 3 « i-t » ; « i-e » ; « i »
tout seul et puis « i-s ». Alors, y’a... (« s » ou « i », deux fois « i » (inaudible)) j’écris les quatre,
donc quatre façons de l’écrire, et je mets un point d’interrogation devant.
A – Heu... C’est...
M – Anass ?
A – C’est : elle sourie, « i-e »...
M – Alors va au bout de ta réflexion Anass ! Pourquoi tu penses que c’est elle « sourie “i-e” » ?
Baptiste ?
B – On fait par éliminatoire !
M – On fait par... ?
B – Éliminatoire ! Ben... elle sourit, ça peut pas être un « s » parce que les conjugaisons c’est...
Faut qu’y ait « tu » devant ! Tu, y’a toujours un « s » ; mais là, c’est elle devant, on peut pas mettre
un « s ».
M – Alors toi, tu parles de conjugaison. C’est un mot qui se conjugue ?
B – Heu, non...
M – Toi, tu penses que c’est pas un mot qui se conjugue ! Elle sourit...
B – Ah si ! (inaudible).
M – Ben alors si c’est oui, pourquoi ? Si c’est non, pourquoi ?
X – Heu parce que... Non !
M – Oui ? Vas-y, parle ! Si tu te trompes, c’est pas grave ! Vas-y, va au bout de ta réflexion... Bon,
alors toi, Baptiste...
B – Ben si, ça se conjugue pas... Ben si, ça se conjugue ! Parce que on peut le mettre à l’infinitif :
sourire, c’est le verbe sourire !
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M – Ah, toi, tu penses que ça vient du verbe sourire... à l’infinitif...
B – Oui.
M – Alors, après ? On va au bout de notre réflexion maintenant ! Est-ce que le fait de savoir que
c’est le verbe... Est-ce que le fait de savoir que c’est le verbe sourire, ça permet maintenant de
découvrir la terminaison ?
T – Moi, j’aurais dit...
M – Tiphaine ?
T – ...sourit « i-t »
X – Non !
M – Attends ! Laisse-la. Après tu prends ton... Après tu... parles... laisse Tiphaine, elle n’a presque
pas parlé ! Vas-y Tiphaine !
T – J’aurais pensé que ce serait « i-t » !
M – Explique pourquoi ? Et toi, Natacha, t’as un avis ?
N – Non...
M – Non ! Tu peux aller plus loin dans ta réflexion, Tiphaine ? Clovis ?
C – « i-e », parce que ça serait au féminin !
M – Alors toi tu penses que quand on dit : « elle sourit », c’est le verbe sourire, c’est « i-e » parce
que c’est au féminin... Qui répond à Clovis ? Je remets encore un point d’interrogation ! J’écris
simplement ce que vous dites. Alors, les autres ? Le verbe sourire, d’après Clovis, il s’écrit au féminin ! Baptiste, t’as un avis toi ?
B – J’sais pas...
M – Tu sais plus ! Et toi, Tiphaine ? Alors si c’est « il sourit », vous écrivez... Tu l’écris pas « ie » ? Alors, Baptiste a dit : c’est un verbe ! Sourire. Et il a dit : on peut le conjuguer ! Donc si on
peut le conjuguer, on est pas obligé de le conjuguer avec elle ! On peut le conjuguer aussi avec...
X – Avec le il...
M – Avec il... Alors ? Est-ce que si c’est il, tu diras que c’est du féminin aussi ?
C – Non !
M – Alors t’écriras pas « i-e » à la fin ?
C – « i-t » !
M – Alors toi tu penses que si c’est elle, c’est « i-e », si c’est il, c’est « i-t », c’est ça ? Natacha ?
Ça marche comme ça, la conjugaison des verbes ?
X – Ben, en conjugaison, c’est normalement... Normalement c’est « e », « e-s », « e », « o-n-s »...
M – Ça dépend de quoi le « e », le « e-s »... ?
X – Ça dépend du sujet !
M – Ouais ! Ça dépend que du sujet ?
XX – Ça dépend de quel groupe il est !
M – Ah ! Ça dépend de quel groupe il est !
XX – [...] du troisième groupe.
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M – Quand est-ce qu’on parle de groupe, au fait ? Puisque tu parles de groupe !
XX – Parce que c’est un verbe !
M – Alors, déjà est-ce qu’on est bien sûr que « elle sourit », c’est un verbe ?
Plusieurs – Oui...
M – Oui ! Comment on peut être sûr que c’est un verbe ?
X – Parce que ça vient de sourire...
M – Oui ? Anass ?
A – Heu... y se conjugue !
M – Ouais ! Alors comment on pourrait faire, si il se conjugue, pour en être vraiment sûr ?
A – Regarder les terminaisons !
M – [...] Conjuguez-le à un autre temps, au lieu de dire elle sourit, on pourrait dire... ? Demain...
X – Elle souriait...
M – Oui, ou hier elle souriait ! Ou demain ?
X – Elle sourira...
M – Elle sourira. Donc on est bien sûr que c’est un verbe ! Oui ? Bon, alors après [...] quelque
chose, là ?
X – Du groupe !
M – Du groupe !
X – Il est du troisième groupe !
M – Alors pourquoi il est du troisième groupe, « sourire » ?
X – Parce que le premier groupe c’est « e-r » ; le deuxième groupe, c’est « i-r », et le troisième
c’est tout le reste...
M – C’est tout le reste...
X – « r-e », « d-i-r »...
M – Alors là, justement ?
X – C’est du troisième groupe !
[...]
M – Mais notre problème, c’est des personnes au singulier là ! Bon, quelle réponse pour cette
question ? Quel était notre problème ?
X – Parce qu’il y en a qui écrivent « i-t », d’autres « i-e », « i »...
M – Hum... notre problème c’était de trouver la terminaison de « elle sourit ». Bon, est-ce qu’on a
su répondre à ça ?
X – Ah non...
M – Non ! Est-ce qu’on pourrait répondre ? Il suffirait qu’on aille voir quoi, pour savoir ?
X – La conjugaison !
M – Par contre, je vais résumer tout ce que l’on a découvert. Alors... Ce que l’on a découvert, ou
ce que l’on n’a pas su découvrir justement ! On a parlé de château qui était un mot écrit au singulier.
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SUJETS D’ANNALES CORRIGÉS 쎲
On a parlé des deux « s » de princesse, pour faire le son [s]. On a parlé aussi de tous les
phonèmes que l’on entendait dans princesse. Ensuite on a travaillé sur la terminaison de sourit,
on a vu que pour écrire « i-s », on mettait devant « une ». Ensuite on a éliminé le « i-e », parce
que vous avez dit que c’étaient des terminaisons des verbes du premier groupe ! Vous avez, au
bout d’un moment, découvert que c’était un verbe du troisième groupe et on ne savait plus quelle
était la terminaison et on devait se référer, pour découvrir la terminaison des verbes du troisième
groupe, au cahier de conjugaison.
Corrigé
.
Pr emièr
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Les quatre textes, littéraires, du dossier, abordent la question du voyage et de l’exil. D’abord
par un extrait d’Eldorado de Laurent Gaudé : le narrateur évoque la séparation d’avec son frère
Jamal au moment où celui-ci retourne dans son pays après avoir accompagné son frère à la frontière. L’extrait insiste sur la déchirure produite par cette séparation ; l’exil est ici choisi, mais le
passage insiste beaucoup plus sur la souffrance de la séparation que sur l’attrait exercé par
l’Eldorado sur le migrant. Dans le texte 2, le poète René Char adresse une lettre fictive à Arthur
Rimbaud : il fait référence à l’arrêt de son activité de poète pour fuir en Abyssinie et s’adonner à
la vente d’armes. L’exil est présenté comme l’appel du « vent du large » et René Char en fait un
prolongement de sa quête de poète. La lettre d’Ovide (texte 3) s’inscrit dans un contexte différent :
contraint à l’exil loin de Rome, Ovide entretient avec ses amis une correspondance qui offre des
« consolations » réconfortantes. Rome apparaît alors comme une terre originelle perdue, alors
qu’elle constitue un espace hostile pour Du Bellay dans le sonnet « Heureux qui, comme Ulysse ».
Parti pour accompagner son oncle en Italie, Joachim insiste sur la nécessité du retour au pays
natal. À la question de savoir s’il peut exister un exil heureux, on pourra répondre en analysant
les conditions d’un exil heureux, pour envisager l’exil comme source de nostalgie.
Quelles sont les conditions d’un exil heureux ? D’abord quitter la terre hostile : Laurent Gaudé
évoque « la vie laide » sur une terre natale source de bestialité et de servitude : « bête »,
« étable », « dans ta niche pour y mourir ». Quant au texte 2, il mentionne l’ennui de la province
comme un « ronronnement d’abeille stérile », et « la malveillance » et « la sottise » de la vie de
bohème à Paris. Ensuite, être dans le mouvement : dans son texte, René Char donne raison à
Rimbaud « Tu as eu raison d’abandonner le boulevard des paresseux, les estaminets des pisselyres, pour l’enfer des bêtes, pour le commerce des rusés et le bonjour des simples » ; l’exil est
qualifié d’ « élan absurde » parce que sans motif apparent », mais il est aussi synonyme de « vie ».
Dans le texte 4, Du Bellay, associe le départ à la conquête. La troisième condition est d’aller vers
un ailleurs fantasmé : l’Eldorado du texte 1, l’aventure du texte 2.
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