HIVER 2009 Belgique - België P.P. - P.B. B - 018 N° 30 Autorisation de fermeture B/018 Des urgentistes dans le feu de l’action > page 6 Un nouveau centre cardiovasculaire ImagéSanté : rendezvous du 15 au 20 mars > page 11 > page 13 page 2 chuchotis Trimestriel (printemps, été, automne, hiver) – Expéditeur : CHU de Liège – Editeur responsable : Pol Louis, av. de l’Hôpital B35, 4000 Liège – Bureau de dépôt : Liège X – Agrément n° P801120 Bulletin d’information des médecins du Centre Hospitalier Universitaire de Liège HIVER 2009 1 N° 30 sommaire éditorial En bref Cette période festive est traditionnellement celle des bilans, En un coup d’œil, quelques nouvelles du CHU de Liège. mois. C’est l’occasion pour moi – et toute l’équipe éditoriale mais aussi celle des projections pour les douze prochains s’y associe – de vous présenter mes vœux de santé, bon- 4 heur et prospérité pour l’année qui vient. Who’s who 10 6 Quatre chefs de service ont accédé cet automne à l’éméritat. Dossier 12 13 régulière, 2009 se clôture sereinement pour notre hôpital : de plus en plus de patients nous font confiance et cette confiance se répercute sur le volume de l’emploi, le chiffre d’affaires et les investissements. Dans un contexte économique maussade, notre institution peut donc se féliciter Dans le feu de l’action d’une gestion saine et d’un plan stratégique fédérateur. Au cœur des plus grands événements citadins comme au plus profond des campagnes ardennaises, les urgentistes du CHU de Liège contribuent de manière importante à l’organisation de l’aide médicale urgente extrahospitalière. Que nous réserve 2010 ? L’année nouvelle s’annonce par- Actualité En attendant ces différents événements, je vous invite Ces 26 et 27 novembre, plusieurs experts de sept régions d’Europe se sont réunis à Liège pour dégager ensemble des réponses novatrices aux défis du vieillissement de la population. évoque notamment le raz de marée médiatique déclenché A l’intersection de la cardiologie interventionnelle et de la chirurgie cardiovasculaire, une salle d’opération mixte ouvrira ses portes début février au Sart Tilman. ans auparavant : elles avaient fait reconnaître la haute va- n n page 3 chuchotis Avec des activités hospitalières et ambulatoires en hausse Mobilité Le parking de délestage proposé gratuitement à proximité du site du Sart Tilman remporte un succès croissant auprès des patients. ticulièrement active, avec la concrétisation de quelques beaux projets aux échelles liégeoise, régionale, voire même transfrontalière. Nous ne manquerons pas de vous en dire plus. 2010 sera aussi, pour CHUchotis, l’année de son dixième anniversaire, dix bougies que nous vous inviterons à souffler avec nous. à vous plonger dans les articles de ce 30e numéro. On y par la diffusion des travaux du Pr. Steven Laureys sur les états de coma et le cas particulier de Rom Houben. Cet épisode est l’occasion d’une réflexion sur la médiatisation de données médicales qui avaient déjà été publiées deux leur des travaux de Steven Laureys par la communauté scientifique, mais n’avaient guère suscité le même émoi médiatique. Il doit en être de même pour de nombreuses autres découvertes médicales. Par ailleurs, le thème principal de CHUchotis souligne les nombreuses missions d’aide médicale urgente exercées par le Service des urgences en dehors de l’enceinte de l’hôpital. Bonne lecture, avec la répétition de tous mes vœux. Pr. Christian Bouffioux directeur médical directeur de la rédaction Festival La 9e édition d’ImagéSanté, festival international du film de santé de Liège, se tiendra du 15 au 20 mars 2010. Bulletin d’information des médecins du Centre Hospitalier Universitaire de Liège éditeur responsable : P. Louis, Administrateur délégué du CHU (04 366 70 00), av. de l'Hôpital 13 bât. B35 - 4000 Liège - Directeur de la rédaction : Pr. C. Bouffioux Conseil éditorial : A. Bodson, C. Bouffioux, J.P. Delporte, Q. Désiron, V. D’Orio, C. Faidherbe, D. Giet, J.M. Krzesinski, M. Lamy, P. Louis, M. Malaise, G. Pierard Coordination, rédaction et réalisation : A. Pironet ([email protected], 0479 87 30 87) - Conception graphique : R. Gray - Photos : C. Ernotte et M. Mathys (CHU), J.-M. Clajot, B. Mommens, Ph. Namurois, S. Pirlet http://www.chuliege.be l’actualité EN BREF Coup d’œil sur du CHU Cordons en or Vous avez dit médiagénique ? La banque de sang de cordon ombilical du Laboratoire de thérapie cellulaire et génique du CHU de Liège vient de voir confirmée son accréditation internationale FACT/NetCord. Cette nouvelle accréditation, accordée sur la base de normes extrêmement sévères, salue la qualité du travail et des efforts consentis au fil des ans par tous les membres du Laboratoire, ainsi que par le personnel des cinq maternités partenaires. La banque liégeoise coordonne la base de données de la banque belge de sang de cordon, elle-même affiliée au registre belge des donneurs de moelle et au réseau international des banques de sang de cordon NetCord. En 2005, elle a été l’une des premières banques au monde à recevoir l’accréditation délivrée par la Foundation for the Accreditation of Cellular Therapy (FACT). A l’heure actuelle, plus de 130 greffons ont été distribués à différents centres de transplantation belges et étrangers. Les recherches menées par le Coma Science Group ont connu ces dernières semaines un écho médiatique sans précédent. Le visage de son directeur, Steven Laureys, est apparu sur toutes les chaînes de télévision belges, mais également en Allemagne, en France, en Espagne, au Japon ou encore sur CNN, ainsi que dans des quotidiens et des périodiques du monde entier. Sans parler d’Internet, d’où le « buzz » est parti comme une traînée de poudre à la suite de la publication par le magazine allemand Der Spiegel de l’histoire vécue par Rom Houben, un patient belge vic­time en 1985 d’un accident de la route et que l’on croyait à tort dans un état végétatif. En réalité, il était depuis de longues années conscient mais emmuré dans son corps, incapable de communiquer. Le diagnostic de locked-in syndrome a été posé voici trois ans par l’équipe du Pr. Laureys, neurologue au CHU de Liège et maître de recherches du FNRS au Centre de recherches du cyclotron de l’ULg. Un beau cas d’école, en tout cas, pour les professionnels de la communication qui seront tentés de décrypter les ressorts de cette déferlante médiatique. Mais au-delà de l’anecdote, la mise en lumière de ce qu’a vécu Rom Houben a permis au grand public de prendre conscience – sans mauvais jeu de mot – des progrès réalisés ces dernières années dans le diagnostic et la prise en charge des patients « dans le coma », ainsi que de l’importance cruciale d’un financement correct du long travail de recherche mené par des personnes comme Steven Laureys et ses collaborateurs. L’une des dernières études sur le sujet, publiée par le Coma Science Group en juillet dernier, révèle par exemple que 41 % des patients en état de conscience minimale sont à tort diagnostiqués comme étant en état végétatif. Ces chiffres sont d’autant plus interpellants que l’équipe liégeoise a précédemment démontré que les patients en état de conscience minimale ressentent douleur et émotions, ce qui justifie évidemment un accompagnement thérapeutique approprié. page 1 chuchotis Auteur d’articles très cotés publiés dans les revues les plus prestigieuses, lauréat de nombreux prix scientifiques, le Pr. Steven Laureys est l’un des meilleurs spécialistes mondiaux des altérations de la conscience, qu’il étudie chez les patients sévèrement cérébrolésés (coma, état végétatif, état de conscience minimale, locked-in syndrome), mais aussi dans les états particuliers induits par l’anesthésie générale, le sommeil ou l’hypnose. A ce titre, il était déjà un habitué des sollicitations journalistiques. La soudaine et vertigineuse effervescence médiatique provoquée fin novembre par le cas de Rom Houben a pourtant, il faut bien le dire, pris de court les principaux intéressés. Steven Laureys, rentré de vacances dans la nuit, et les membres de son équipe ont enchaîné les interviews pendant quelques journées mémorables. EN BREF Coup d’œil sur l’actualité Pourquoi arrêter de fumer ? Le Centre d’aide aux fumeurs du CHU de Liège (Service de pneumologie) vient de publier avec le soutien du Fonds des affections respiratoires et celui du Fonds de lutte contre les assuétudes une série de quatre dépliants destinés à encourager certaines catégories de patients à cesser de fumer : les personnes souffrant de maladies cardiovasculaires, de troubles rénaux, d’une maladie des bronches ou des poumons, ou encore les personnes qui vont bientôt subir une intervention chirurgicale. Les avantages du sevrage tabagique y sont clairement décrits, ainsi que l’importance d’un accompagnement médical approprié pour multiplier les chances de succès. Une version PDF de ces dépliants est à la disposition des généralistes à l’adresse suivante : www.chuliege.be/documentation.html Diabète et facteurs de risque A l’occasion de la journée mondiale du diabète, le 12 novembre dernier, une équipe pluridisciplinaire du CHU de Liège a proposé un dépistage gratuit sur le site du Sart Tilman. 320 personnes ont visité les trois stands installés dans la verrière. Les diététiciennes ont analysé poids, taille, tour de taille et indice de masse corporelle (BMI ou body mass index), les représentantes du Service de diabétologie ont effectué des tests de glycémie (et dépisté 5 personnes en hyperglycémie), et une mesure du taux de cholestérol LDL était effectuée sur un troisième stand (plus de 80 % des personnes testées présentaient une hypercholestérolémie !). Ces différents résultats ont été systématiquement repris dans un « passeport santé » que les participants étaient invités à présenter à leur médecin traitant. du CHU Mieux comprendre le psoriasis Le 29 octobre, le Service de dermatologie a profité de la journée mondiale du psoriasis pour installer dans la verrière du site du Sart Tilman un stand d’information sur cette maladie de la peau qui suscite encore beaucoup de questions. Une centaine de visiteurs s’y sont présentés, dont une moitié de patients psoriasiques atteints à des degrés divers. Il ressort de ces contacts que si les patients régulièrement suivis par un dermatologue sont bien informés sur la maladie, son évolution et son traitement, de nombreuses personnes estiment devoir « vivre avec » sans espoir d’amélioration. Or, s’il n’existe pas de traitement curatif, il est aujourd’hui bel et bien possible de contrôler la maladie. Des représentants d’une association de patients, le Gipso (Groupe d’aide à la recherche et l’information sur le psoriasis), étaient également présents. Ils ont insisté sur le rôle d’un groupe d’entraide ainsi que sur l’importance d’une information correcte, notamment au sujet de l’influence que peut avoir la prise de certains médicaments sur le déclenchement et l’évolution du psoriasis. page 2 chuchotis Le secret médical n’existe pas ? Plus exactement, il est une des formes du secret professionnel auquel sont tenus les représentants de toute une série de professions. Telle est du moins la formulation choisie par Thierry Marchandise, ancien Procureur du Roi de Charleroi, lors de la conférence qu’il a donnée à l’occasion d’une soirée d’information sur le dossier médical informatisé, le 23 novembre dernier. Invité par le Bureau de la gestion du système d’information du CHU de Liège, l’orateur a rappelé à la centaine de participants quels sont les faits couverts par le secret professionnel, ainsi que les cas où la parole peut ou doit être libérée. Il a notamment évoqué les situations où le détenteur d’un secret professionnel peut choisir, en toute conscience, de parler ou de se taire : lorsqu’un autre intérêt supérieur entre en jeu, par exemple, ou lors d’un témoignage en justice. Il a également rappelé les grands principes de la loi sur la protection de la vie privée. Lors du débat qui a suivi, de nombreuses questions ont porté sur le caractère confidentiel du dossier médical informatisé (les notes personnelles du médecin doivent-elles être transmises au patient qui en fait la demande ?), ainsi que sur les incompréhensions mutuelles trop fréquentes entre le monde médical et le monde judiciaire. EN BREF Menus à la carte Un hôpital plus accueillant Pour rompre la monotonie de la longue hospitalisation imposée aux patients du centre de revalidation d’Esneux, les menus des repas viennent d’être modifiés. Ils sont à présent programmés sur quatre semaines et personnalisés pour tenir compte des habitudes alimentaires et des goûts de la patientèle. En outre, le restaurant propose une fois par mois une ambiance thématique et se trans­forme en piazza romaine, en étal du pêcheur ou autre décor de conte des mille et une nuits. Autant d’animations conviviales auxquelles les patients et leur famille ont la possibilité de participer, ce qui favorise la resocialisation des patients et présente donc un véritable intérêt thérapeutique. A la carte de ces prochains mois : un menu alsacien en janvier et un festival de crêpes en février. Nous vous l’annoncions dans notre numéro précédent, d’importants travaux viennent de débuter pour redessiner l’entrée de l’hôpital du Sart Tilman et améliorer l’accessibilité de la galerie commerciale aux personnes à mobilité réduite. Nous vous présentons ci-joint le futur visage de la galerie, plus accueillante et plus lumineuse. La fin des travaux est prévue pour l’automne 2010. Grippe A : premier bilan Forger l’avenir A l’occasion de la journée médico-scientifique « Synthèse 2009 » organisée par le CHU de Liège, quelque 200 chercheurs, médecins, licenciés en sciences biomédicales, biologistes et biochimistes se sont rencontrés le 10 octobre dernier pour illustrer de manière concrète les échanges bidirectionnels entre l’hôpital universitaire et les laboratoires et centres de recherches qui l’entourent (Giga, CRC). Des exposés de très haut niveau ont fait l’état des lieux en pathologies oncologiques, inflammatoires et neurologiques. Ont ainsi été abordés les thèmes suivants : la reconstitution du système immunitaire après greffe de cellules souches, la détection du cancer de la vessie à partir d’échantillons d’urine, la « guerre propre » contre le cancer par thérapeutique ciblée, la génétique des adénomes hypophysaires familiaux, la génomique de la maladie de Crohn, la protéomique de la polyarthrite rhumatoïde et, enfin, l’apport de l’imagerie fonctionnelle dans l’anesthésie générale et dans les comas. L’enthou­ siasme des participants, et leur jeune âge, montrent que nous sommes prêts pour l’avenir. Un numéro spécial de la Revue médicale de Liège, qui vient de paraître, présente l’ensemble des textes résumant les communications présentées lors de cette journée. page 3 chuchotis L’équipe d’hygiène hospitalière a réalisé un bilan de la première vague de vaccinations au CHU de Liège, clôturée le 13 novembre. Au total, 1 379 personnes ont été vaccinées, dont 264 patients et 1 115 membres du personnel. Parmi ces derniers, on retrouve notamment 292 infirmières, 230 médecins, 79 paramédicaux et 45 soignants. Par ailleurs, entre le 1er août et le 30 novembre, 158 patients hospitalisés ont bénéficié d’un test de dépistage du virus influenza A H1N1v2009 par technique PCR, dont 42 étaient positifs (26,6 %). Sur un total de 40 membres du personnel qui se sont présentés pour un syndrome grippal, 12 personnes ont été dépistées positives pour le virus A H1N1. EN BREF Coup d’œil sur l’actualité Le mystère des écorchés C’est à l’Institut d’anatomie de la rue de Pitteurs qu’ont été tournées plusieurs scènes du « Mystère des écorchés », un documentaire bientôt diffusé par la RTBF et par Arte sur l’anatomiste et chirurgien de génie du Siècle des Lumières, Honoré Fragonard. Mises en scène de manière esthéti­sante, ses préparations anatomiques animales et humaines questionnent les rapports entre science et art, préfigurant les controversées expositions de corps plastinés par l’anatomiste allemand Gunther von Hagens. Ce documentaire de création a été réalisé par le Liégeois Jacques Donjean, avec le comédien Bruno Todeschini dans le rôle de Fragonard. Le Pr. Alain Carlier, professeur d’anatomie à la Faculté de médecine de l’ULg et chirurgien de la main au CHU de Liège, a fait bénéficier l’équipe de son expertise pour les scènes de dissection humaine, tandis que les vétérinaires de l’ULg ont apporté leur savoir-faire en matière de dissection animale. Et c’est l’historien Philippe Raxhon, lui aussi de l’ULg, qui a assuré la fonction de conseiller historique. Fonds Léon Fredericq Lors de la traditionnelle « Soirée Projets » du Fonds Léon Fredericq, le 29 novembre dernier, une cinquantaine de jeunes chercheurs de l’ULg et du CHU ont reçu une bourse destinée à promouvoir l’excellence dans la recherche biomédicale et les soins de santé. Depuis sa création en 1987, le Fonds a obtenu le concours de nombreux mécènes qui partagent son objectif premier, stimuler la créativité des jeunes scientifiques liégeois. Mousquetaires solidaires page 4 chuchotis Le Laboratoire de thérapie cellulaire et génique du CHU de Liège a reçu le soutien enthousiaste des nombreux participants au « Tournoi des Mousquetaires », une compétition de golf organisée en septembre dernier. Les fonds récoltés sont destinés à soutenir l’amélioration des minigreffes de cellules souches. Distinctions nLe Pr. Philippe Coucke a été nommé président de la Société belge de radiothérapie. nLes mérites scientifiques du Dr Steven Laureys (Service de neurologie) ont été reconnus par le Conseil culturel mondial, qui lui a décerné l’un de ses « diplômes de reconnaissance spéciale » à l’occasion de la cérémonie de remise des prix Albert Einstein World Award of Science (attribué à Sir John Houghton) et Leonardo da Vinci World Award of Arts (attribué à Marcell Jankovics). Cette cérémonie s’est tenue le 25 novembre dernier à l’Université de Liège. du CHU Obstétrique et néonatologie L’amélioration de la qualité de la prise en charge périnatale a récemment fait l’objet d’avancées significatives au sein du Service de gynécologie-obstétrique. L’engagement de deux nouveaux gynécologues échographistes renforce l’équipe de diagnostic et de dépistage des malformations fœtales. Les contacts établis avec les Services de génétique et de néonatologie ont permis d’instaurer un conseil génétique de qualité et d’optimiser la prise en charge du nouveau-né fragile. Enfin, des contacts avec des institutions de troisième niveau, compétentes dans la gestion des malformations faciales, cardiovasculaires ou pariétales abdominales, ont été formalisés. Toutes ces interactions sont discutées lors d’un colloque obstétrico-néonatal mensuel qui assure la cohérence multidisciplinaire de la prise en charge. Erratum Dans notre numéro précédent, nous vous annoncions à tort l’arrivée du Dr Philippe Delmotte dans le cadre médical du CHU de Liège. Le Dr Delmotte poursuit en réalité ses activités au sein du Service d’endocrinologie du CHR de la Citadelle. passionnés WHO’S WHO Quatre jeunes retraités Fin octobre, la Faculté de médecine et le CHU de Liège ont salué lors d’une cérémonie d’hommage les quatre chefs de service qui ont accédé cet automne à l’éméritat : les professeurs Jean de Leval, Jean-Pierre Delporte, Robert Dondelinger et Georges Fillet. « Ne remettez jamais au lendemain ce que vous pouvez faire le jour même » Pr. R. Dondelinger, imagerie médicale « Etonnez-moi ! » Issu d’une famille de médecins, Jean de Leval s’est d’emblée passionné pour l’urodynamique, une discipline à laquelle il a apporté plusieurs contributions essentielles en expliquant le mécanisme de l’arrêt de la miction et en améliorant le traitement chirurgical de l’incontinence urinaire masculine et féminine. Il a d’ailleurs déposé plusieurs brevets suite à l’invention d’équipements et de procédures chirurgicaux, dont le dernier en date, acquis par la firme Johnson et Johnson, aboutira dans un an à la mise sur le marché d’une nouvelle technique performante. Aujourd’hui, outre la poursuite à mi-temps d’une activité médico-chirurgicale et une implication croissante dans une clinique de Kinshasa pour soigner des patientes souffrant de fistule vésico-vaginale, Jean de Leval compte bien consacrer plus de temps à ses autres passions : ses petits-enfants, la chasse et le jardinage. Luxembourgeois diplômé de la Faculté de médecine de Montpellier, Robert Dondelinger est arrivé à Liège au début des années 90. Il a développé son service au rythme des fulgurants progrès de l’imagerie : de purement contemplative, statique et morphologique, l’imagerie médicale est en effet devenue fonctionnelle, physiologique. Aujourd’hui, elle est interventionnelle et s’immisce dans toutes les autres disciplines. A ses jeunes confrères, Robert Dondelinger tient d’ailleurs à rappeler que derrière la technique, si performante qu’elle soit, derrière le diagnostic et la guidance thérapeutique, il y a le patient, l’homme dans sa totalité. Passionné d’art lyrique et fasciné par le caractère insondable de la Russie, Robert Dondelinger entend bien profiter de sa retraite pour décrocher un diplôme d’historien. Pr. J.-P. Delporte, pharmacie Pr. G. Fillet, hémato-oncologie « Il y a des choses que l’on ne voit bien qu’avec le cœur » « Il est extrêmement important de partager ses projets, ses revers et le poids émotionnel de son travail » Après avoir mis sur pied, dans les années 80, la pharmacie hospitalière du tout nouveau CHU de Liège, Jean-Pierre Delporte a participé à l’évolution de sa discipline vers le pharmaceutical care, un concept récent qui rapproche le pharmacien clinicien du patient en l’intégrant au sein de l’équipe soignante. Il a également participé aux réflexions sur les normes de financement des médicaments, permettant à l’hôpital de se préparer au mieux au système des forfaits actuellement en vigueur. Retraité depuis 2003 déjà du CHU de Liège, Jean-Pierre Delporte accède à présent à l’éméritat de l’ULg sans toutefois abandonner sa participation à plusieurs commissions, parmi lesquelles le comité éditorial de CHUchotis dont il est un des plus fidèles contributeurs. Au rang de ses priorités figureront dorénavant le développement de ses talents de peintre, son goût pour la lecture et le plaisir des randonnées. Carpe diem ! A l’heure où Georges Fillet optait pour l’hémato-oncologie, la discipline ne s’était pas encore autonomisée et les traitements étaient peu efficaces : ils n’amélioraient que peu la survie des patients adultes. Le chemin parcouru depuis cette époque est immense, jalonné par quelques dates qui ont marqué la carrière de Georges Fillet : en 1982, la première greffe de moelle qu’il a réalisée à Liège avec Jean Bury pour traiter un jeune garçon atteint d’anémie aplastique ; la reconnaissance du Service d’hématologie clinique en 1988, puis celle du Service d’oncologie médicale en 1995 ; et l’inauguration en 2003 du laboratoire de thérapie cellulaire et génique amené à conserver dans le peloton de tête l’hémato-oncologie universitaire liégeoise. Dans les cartons du jeune retraité, outre la poursuite d’un projet qui lui tient à cœur, la création d’un Centre intégré d’oncologie, figurent en bonne place le jardinage, l’art khmer et les voyages dans la péninsule indochinoise. Pr. J. de Leval Pr. J.-P. Delporte Pr. R. Dondelinger Pr. G. Fillet page 5 chuchotis Pr. J. de Leval, urologie DOSSIER Des urgentistes très sollicités Au cœur des plus grands événements citadins comme au plus profond des campagnes ardennaises, les urgentistes du CHU de Liège contribuent de manière importante à l’organisation de l’aide médicale urgente extrahospitalière. Pr. V. D’Orio Chef du Service des urgences 04 366 77 22 [email protected] Dr C. Renard Anesthésisteréanimateur urgentiste [email protected] En plus de l’implication des urgentistes dans les missions du Smur (service mobile d’urgence et de réanimation) et dans les formations dispensées aux étudiants de la Faculté de médecine et de l’Ecole provinciale d’aide médi­ cale urgente, le Pr. Vincent D’Orio, chef du Service des urgences du CHU de Liège, a confié à plusieurs de ses collaborateurs des responsabilités particulières en matière d’aide médicale urgente extrahospitalière. De l’organisation préventive des secours lors d’événements à haut risque à l’élaboration de plans d’urgence, en passant par les contrats en cours avec le Standard et la Fédération internationale de l’automobile pour les Grands Prix de F1, les urgentistes du CHU ont du pain sur la planche. City Parade Dr A. Nogue Kamdje Anesthésisteréanimateur urgentiste page 6 chuchotis [email protected] Le 13 septembre dernier, plus de 200 000 personnes ont dansé dans les rues de Liège, grisées par les décibels qui coulaient à flots des chars de la City Parade. Dans les coulisses de la fête, une équipe du Service des urgences du CHU de Liège a organisé le dispositif d’aide médicale urgente. Plusieurs postes médicaux avancés ont été installés en collaboration avec la Croix Rouge, deux équipes Smur et 14 ambulances ont été mobilisées et pas loin de 200 personnes (médecins, infirmiers, brancardiers, ambulanciers, professionnels de l’aide aux victimes, etc.) ont additionné leurs compétences pour venir en aide aux fêtards. « Pour la City Parade, l’organisation de l’aide médicale urgente a demandé trois mois de travail », explique le Dr Cédric Renard, responsable de l’événement au sein du Service des urgences du CHU de Liège. « Il s’agissait d’anticiper les difficultés inhérentes à ce type de manifestation pour mettre en place un dispositif performant, en collaboration étroite avec les organisateurs de la City Parade, la Ville de Liège, la police et les pompiers. Nous avons également fait appel aux urgentistes des autres hôpitaux de la région pour disposer du personnel nécessaire sans pour autant dégarnir les services hospitaliers. » Avec un peu moins de 200 prises en charge et 40 patients emmenés à l’hôpital, le bilan est positif. « Nous ne déplorons aucun décès et seulement six patients ont dû être intubés au niveau des voies respiratoires », détaille Cédric Renard. Sans surprise, ce sont les intoxications (drogues et alcool) et les traumatismes (chutes et bagar- res) qui ont nécessité la majorité des interventions. Cédric Renard est un habitué de ces dispositifs à grande échelle. Avant son arrivée au CHU de Liège, il avait déjà apporté son concours à l’aide médicale urgente des Bandas, des festivités du 15 août, des Ardentes et de plusieurs événements sportifs. Depuis un an, il est responsable de la coordination de ce type de missions ponctuelles confiées au Service des urgences de l’hôpital universitaire. Fans de foot Le Dr Alain Nogue Kamdje, quant à lui, est le médecin urgentiste de la « grande famille » du Standard. C’est lui qui coordonne l’arrivée aux urgences d’un joueur, d’un dirigeant ou d’un membre du personnel. C’est lui également qui organise la couverture médicale de tous les matches qui se jouent à Sclessin, dans le cadre d’un contrat signé il y a un an et demi entre le club de foot et le CHU de Liège. Cette collaboration s’inscrit dans la DOSSIER Lors de chaque match, une équipe de trois personnes – un directeur des secours médicaux (DSM), un urgentiste et un infirmier – est présente dans le poste de secours spécialement aménagé dans le stade. « Pour les matches à risque et à haut risque, nous doublons l’équipe et nous envoyons un Smur sur place en plus de l’ambulance habituelle », explique Alain Nogue Kamdje. Spécialement formé à la médecine de catastrophe, le DSM s’installe dans le poste de commandement opérationnel en compagnie du responsable de la sécurité du Standard et des représentants de la police, des pompiers et de la Croix Rouge. Au cours d’une saison, une moyenne de 125 interventions sont assurées par les équipes du CHU de Liège. Les pathologies les plus fréquentes sont les problèmes cardiaques (infarctus du myocarde, hypertension ar­ térielle, tachycardie, décompensation bronchiteuse, etc.), les intoxications (alcool, drogues, bombes lacrymogènes) et les traumatismes légers (entorses, petites plaies). Si la plupart des patients sont des spectateurs, les urgentistes peuvent être amenés à intervenir dans tout le stade, y compris sur le terrain. « Nous intervenons alors à la demande du médecin titulaire », précise Alain Nogue Kamdje. Grands Prix de F1 La nomination du Pr. Gary Hartstein au poste de coordinateur des secours médicaux du championnat du monde de Formule 1 est sans conteste le contrat le plus prestigieux signé par le CHU de Liège en matière d’aide médicale urgente extrahospitalière. Depuis 1990, Gary Hartstein est présent dans la voiture médicalisée au départ de toutes les courses de F1 sur le circuit de Spa-Francorchamps, d’abord en tant que membre de l’équipe médicale locale puis, à partir de 1997, en tant qu’adjoint au médecin-chef de la FIA. Depuis lors, Gary Hartstein est de tous les Grands Prix, de Silverstone à Monaco, Singapour ou Monza. En 2005, il succède au Pr. Sid Watkins en tant que médecin-chef de la FIA. A ce titre, il coordonne les secours de tous les Grands Prix, organise avant chaque course un exercice de simulation avec l’équipe médicale locale (entre 30 et 200 personnes, selon le circuit) et embarque peu avant le départ à bord de la voiture médicalisée. Une fonction à haut risque : en cas d’accident, l’une des priorités de l’équipe d’intervention est d’ailleurs d’éviter le sur-accident. Pas toujours simple, comme en témoignent les images régulièrement diffusées sur nos écrans. « La sécurité des pilotes s’améliore d’année en année », constate Gary Hartstein, dont l’une des fonctions est de standardiser la formation et la pratique des médecins du sport automobile. « Les voitures sont de plus en plus sûres, les équipements se perfectionnent. Même si les accidents restent impressionnants, les pilotes s’en tirent souvent indemnes, heureusement. Un facteur favorable est bien sûr que ces athlètes de haut niveau sont sobres et en excellente santé, ce qui n’est pas toujours le cas des patients que je rencontre ailleurs, lorsque j’effectue une mission Smur. » En marge de l’effervescence des courses, Gary Hartstein est aussi le « toubib des paddocks », jouant pour toute la caravane de la F1 le rôle de médecin de famille. « La F1, c’est un peu comme un cirque qui se déplace sans cesse de pays en pays. Je suis donc amené à pratiquer la médecine générale pour tous ces gens qui vivent très peu chez eux. » Pr. G. Hartstein Anesthésisteréanimateur urgentiste Gary.Hartstein @chu.ulg.ac.be Parer aux catastrophes Pour faire face à un éventuel afflux de victimes en cas de catastrophe, la législation impose à chaque institution hospitalière l’élaboration d’un plan de mise en alerte des services hospitaliers (en abrégé : plan Mash). Un volet interne du plan Mash prévoit également les procédures à suivre pour réduire les conséquences médicales d’un événement survenant dans l’hôpital même, un incendie ou une inondation, par exemple. Au CHU de Liège, c’est le Dr Lucien Bodson qui est chargé de réviser et page 7 chuchotis foulée de celles qui lient les deux maisons depuis plusieurs années : le Pr. Jean-Yves Reginster (médecine de l’appareil locomoteur) assure la présidence de la commission médicale du Standard, le Dr Christophe Daniel (chirurgie de l’appareil locomoteur) est le médecin titulaire de l’équipe A et l’équipe du Pr. Jean-Michel Crielaard assure la prise en charge isocinétique des joueurs (médecine physique et kinésithérapie). DOSSIER de tester le plan Mash. Il coordonne également la cellule chargée d’anticiper pour l’Université et le CHU les risques chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires. Dr L. Bodson Anesthésisteréanimateur urgentiste L.Bodson @chu.ulg.ac.be Dr D. Moens Anesthésisteréanimateur urgentiste page 8 chuchotis Didier.Moens @chu.ulg.ac.be Formé en gestion des situations d’exception, Lucien Bodson est l’un des onze « Dir-med » provinciaux chargés par le Service public fédéral (SPF) de la santé publique d’assurer une permanence dans le cadre du plan catastrophe. A ce titre, il collabore à l’élaboration, à l’évaluation et à la mise en application de différents plans d’urgence et d’intervention. L’une de ses spécialités, c’est la mise sur pied des exercices destinés à tester les plans d’urgence, qu’il s’agisse d’évacuer un collège, de prendre en charge une catastrophe à l’échelle communale, ou encore de gérer un incident dans l’usine chimique Prayon ou à la Centrale nucléaire de Tihange, entreprise pour laquelle le CHU de Liège a d’ailleurs été choisi comme hôpital officiel d’évacuation des blessés contaminés. Lucien Bodson apporte également son expertise à l’armée (réalisation en 2007 du plan d’aide héliportée à la nation en cas de catastrophe), à la Croix Rouge (mise à jour du manuel de secourisme) et à divers instituts et commissions (étude des secours transfrontaliers pour l’Eurégio, par exemple). « Nous organisons chaque année avec l’Ecole provinciale d’aide médicale urgente un exercice au Kinépolis de Rocourt, qui est devenu un exercice de référence pour la formation des étudiants en aide médicale urgente ainsi que pour celle des jeunes recrues des pompiers et de la police », explique Lucien Bodson. « En collaboration avec la Croix Rouge, les étudiants jouent tour à tour le rôle de victimes et de soignants. L’ampleur de l’exercice le rend particulièrement instructif pour tout le monde, y compris pour les autorités publiques. » Le Smur héliporté Le service mobile d’urgence héliporté de Bra-sur-Lienne (Lierneux) est né en 1997 à l’initiative du regretté Dr Luc Maquoi, un pionnier soucieux de venir en aide aux populations rurales et aux vacanciers dans une zone mal desservie en moyens de secours urgents. Suite à des problèmes de santé, Luc Maquoi a passé la main en 2001 au Département d’anesthésie-réanimation du CHU de Liège, dirigé à l’époque par le Pr. Maurice Lamy. En 2003, le Smur héliporté a été reconnu par le SPF Santé publique en tant que « Smur satellite expérimental » attaché au Smur du CHU de Liège ; sa régulation est depuis lors effectuée par les Centres de secours 100. Le Pr. Jean Micheels, initiateur et responsable à l’époque de l’aide médicale urgente extrahospitalière au CHU de Liège, en fut l’un des principaux acteurs. Depuis 2007, la coordination du Smur héliporté de Bra-sur-Lienne est assurée par le Service des urgences. C’est l’un des urgentistes de l’équipe, le Dr Didier Moens, qui est le médecin-chef et le coordinateur médical du centre présidé par Philippe Miermans. « Les différentes études menées depuis six ans démontrent l’efficacité du vecteur héliporté. La majorité de nos interventions concernent des patients lourdement atteints que nous prenons en charge trois fois plus rapidement que ne le ferait un Smur terrestre », explique Didier Moens. « L’année dernière, nous avons montré que notre intervention place le patient souffrant d’un infarctus myocardique aigu dans ces régions isolées sur le même pied qu’un habitant des grandes villes : il est pris en charge en moins de dix minutes et arrive en moins d’une heure en salle de coronarographie. » Fort de ces résultats, Didier Moens s’implique largement dans le processus de reconnaissance fédérale du secours héliporté en Belgique. Pour améliorer encore le service rendu à la population, le Smur héliporté développe actuellement les vols de nuit en collaboration avec les différentes communes concernées. « Pour atterrir de nuit en toute sécurité, nous avons besoin d’un balisage correct. Nous proposons donc aux communes d’équiper les terrains de football de manière telle que nous puissions déclencher leur éclairage directement depuis notre GSM. Il s’agit d’une première européenne. » En région germanophone, une vingtaine de terrains sont déjà équipés. La formule offre un gain de temps précieux et devrait séduire un nombre croissant de candidats. La majorité des missions du Smur héliporté sont des missions primaires dans le cadre de l’urgence vitale, des renforts Smur en appui des secours terrestres et des transferts interhospitaliers urgents. Parmi les autres activités des urgentistes de Bra-sur-Lienne, signalons la reconnaissance accordée par la FIA pour la prise en charge et l’évacuation des pilotes lors des courses organisées à Francorchamps, notamment pour la F1. DOSSIER Massage cardiaque par téléphone Un protocole de réanimation guidée par téléphone est en cours de validation dans les Centres de secours 100 de la région liégeoise. C’est le Service des urgences du CHU qui est à l’origine de cette initiative. Etape par étape, le centraliste amène son interlocuteur à vérifier la réactivité de la victime, à dégager ses voies respiratoires, à détecter si elle respire puis, le cas échéant, à pratiquer un massage cardiaque par compressions thoraciques. « A Liège, il faut compter en moyenne 7 à 8 minutes avant l’arrivée du Smur », commente Alexandre Ghuysen. « Quand on sait que les chances de survie d’une victime d’arrêt cardiaque diminuent de 7 à 10 % par minute, on comprend l’intérêt d’un tel protocole. » Des études menées sur la base de méthodes similaires aux Etats-Unis et dans quelques pays européens ont démontré qu’une réanimation cardio-pulmonaire encadrée par téléphone doublait, voire triplait les chances de survie des patients. Algorithme liégeois En 2009, les promoteurs du protocole « Alert » (Algorithme liégeois d’encadrement à la réanimation par téléphone) ont mené une première étude destinée à démontrer l’intérêt de la méthode. Des spectateurs du Kinépolis totalement novices en la matière et des élèves infirmiers préalablement formés aux techniques de la réanimation cardio-pulmonaire ont été invités à venir en aide à une victime d’arrêt cardiaque – un mannequin, en l’occurrence. Rafraîchir les connaissances L’ULg est la seule université belge qui forme dès le 1er bac tous les étudiants en sciences de la santé aux bases de la réanimation cardio-pulmonaire. Chaque année, mille citoyens supplémentaires reçoivent ainsi des mains de Tony Hosmans, coordinateur des formations pratiques, un brevet du Conseil européen de réanimation. En cas de besoin, le protocole « Alert » sera à même de rafraîchir leurs connaissances. Plus largement, c’est l’ensemble de la population qui bénéficiera de la nouvelle méthode : « Les mentalités sont prêtes », estime Alexandre Ghuysen. « C’est un effet secondaire et heureux des séries télé : presque tout le monde a déjà vu pratiquer un massage cardiaque par compression thoracique. » Les résultats sont édifiants. Parmi les participants non formés et non guidés, plus de la moitié se sont abstenus de toute intervention après avoir appelé les secours. L’évaluation globale de la performance de ce groupe est à peine de 1,3 sur 8. La même catégorie de personnes guidées par téléphone a atteint un score de 4,8 sur 8, soit un peu plus que celui obtenu par le groupe d’infirmiers laissés à eux-mêmes (4,2 sur 8). Ces mêmes infirmiers une fois guidés par le centraliste ont atteint le score nettement plus favorable de 5,7 sur 8 ; 94 % d’entre eux ont estimé que l’assistance téléphonique les avait aidés à améliorer leurs compétences. CQFD. « Nous avons démontré que le protocole “Alert” améliorait considérablement les performances du grand public, mais également celles des professionnels de la santé », commente le Pr. Ghuysen. « Il a en outre été validé par le Conseil belge de réanimation et par la Société belge de médecine d’urgence. Il bénéficie aussi du soutien du SPF Santé publique. Notre ambition est de le déployer à court terme dans tout le pays. » Il reste cependant quelques étapes à franchir avant la généralisation de la méthode. Les centralistes de la région liégeoise suivent actuellement une formation au nouveau protocole, avant d’entamer dans les prochaines semaines une étude de terrain destinée d’une part à évaluer son efficacité en termes de survie et de morbidité des victimes, d’autre part à quantifier la charge de travail supplémentaire pour le personnel des Centres de secours 100. Pr. A. Ghuysen Interniste urgentiste A.Ghuysen @chu.ulg.ac.be Le protocole « Alert » est disponible sur internet : www.phonecpr.be page 9 chuchotis « Elle ne respire pas, mais vous pouvez l’aider. [...] Posez le téléphone par terre et débutez maintenant le massage cardiaque. » Pour améliorer les chances de survie des victimes d’un arrêt cardiaque en dehors de l’hôpital, le Pr. Alexandre Ghuysen, urgentiste au CHU de Liège, a mis au point avec ses étudiants en santé publique et avec Samuel Stipulante, infirmier régulateur au Centre de secours 100 de Liège, un protocole très précis pour permettre aux centralistes de guider les premiers gestes à effectuer en attendant l’arrivée de l’équipe de réanimation. ACTUALITé Gériatrie : des patients plus fragiles En 2030, plus de 60 % des patients hospitalisés auront plus de 65 ans. Une évolution à laquelle les professionnels de la santé ont intérêt à se préparer dès maintenant. Ces 26 et 27 novembre, plusieurs experts de sept régions d’Europe se sont réunis à Liège pour dégager ensemble des réponses novatrices aux défis du vieillissement de la population. Dénommé Health and Demographic Changes, ce projet de coopération transnationale est intégré dans le programme européen Interreg IVB. Il regroupe diverses institutions hospitalières, universitaires et collectivités locales.* Identifier les bonnes pratiques jean.petermans @chu.ulg.ac.be « En 2030, les nonagénaires seront cinq fois plus nombreux qu’aujourd’hui. Les patients âgés et très âgés seront de plus en plus nombreux dans nos hôpitaux et nos maisons de repos », explique le Pr. Jean Petermans, chef du Service de gériatrie du CHU de Liège. Un constat repris en termes imagés par son confrère le Pr. Marc Berthel, chef du Service de gériatrie du CHRU de Strasbourg : « Dans nos différentes régions, la montée en puissance des très vieux sera un véritable tsunami. Nous devons nous y préparer en identifiant et en améliorant toute une série de “bonnes pratiques” destinées à prendre en compte, de manière pluridisciplinaire, la fragilité propre aux patients âgés. » page 1 0 chuchotis Pr. J. Petermans Gériatrie 04 367 93 93 Quelques exemples parmi d’autres des protocoles gériatriques actuellement à l’étude : quelle attitude faut-il adopter lors de l’arrivée aux urgences d’un patient « chuteur », en l’absence de fracture ? Est-il préférable de le renvoyer chez lui ou de l’hospitaliser, au risque d’accélérer son déclin fonctionnel ? Comment anticiper le risque de confusion post-opératoire chez un patient âgé, de manière à intervenir de manière adéquate ? Comment préparer efficacement la sortie de l’hôpital grâce à l’intervention de la gériatrie de liaison ? Repenser l’hôpital « Tous les patients âgés ne seront évidemment pas hospitalisés en gériatrie, où le manque de lits est déjà sensible aujourd’hui. A court et moyen terme, l’avenir est aux équipes mobiles de gériatrie qui devront aider les équipes monospécialisées à adapter leurs soins au profil de fragilité présenté par les patients gériatriques », prédit le Pr. Petermans. Cette fonction de liaison est progressivement mise en place depuis 2006 au CHU de Liège, sous la responsabilité du Dr Sophie Allepaerts. Les compétences de l’équipe gériatrique sont au service des autres spécialistes pour éviter autant que possible * Le projet Health and Demographic Changes regroupe les Hôpitaux universitaires de Strasbourg, le Centre hospitalier universitaire de Liège, le Centre hospitalier de Luxembourg, le Centre hospitalier régional de Metz-Thionville, la Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation de l’Université de Genève, le Central institute of mental health of Mannheim, le Department of psychiatry and neuropsychology of Maastricht et le Conseil général du Bas-Rhin, rejoints plus récemment – à titre d’observateur – par le Centre hospitalier universitaire de Brest. Il bénéficie jusqu’en 2013 d’un budget total de près de quatre millions et demi d’euros. les réhospitalisations et les placements en maison de repos. C’est également le rôle de l’hôpital de jour gériatrique, outil précieux d’interface entre les médecins généralistes et l’hôpital, qui va très bientôt bénéficier d’un étage entier de la polyclinique Brull. « La gériatrie est une médecine tout en subtilité », conclut le Pr. Berthel. « Comment la personne âgée va-t-elle continuer sa vie ? Pour le gériatre, le plus important n’est pas le diagnostic médical à proprement parler, mais bien le diagnostic fonctionnel. Après avoir tout axé sur la guérison, nous devons aujourd’hui évoluer vers une médecine de la chronicité qui accompagne le patient dans son parcours de vie. » Quelques chiffres (2008) nPatients de plus de 75 ans accueillis au CHU de Liège, tous services confondus : 8 000 par an nEvaluations en hôpital de jour : 3 à 5 par jour nEquipe de liaison : 5 à 7 avis par jour nCapacité d’accueil du Service de gériatrie : 60 lits nTaux d’occupation supérieur à 90 % nDurée moyenne de séjour : 15 jours ACTUALITé Miser sur la pluridisciplinarité A l’intersection de la cardiologie interventionnelle et de la chirurgie cardio­ vasculaire, une salle d’opération mixte ouvrira ses portes début février au Sart Tilman. « Pour un nombre croissant d’indications, la chirurgie cardiovasculaire et la cardiologie interventionnelle sont amenées à converger », explique le Pr. Victor Legrand, gestionnaire du nouveau centre médico-chirurgical d’intervention cardiovasculaire. « L’ouverture de la salle mixte s’inscrit dans cette évolution de nos disciplines respectives, les chirurgiens se montrant de moins en moins invasifs tandis que les cardiologues le sont de plus en plus. » Belle complémentarité Qu’il choisisse de s’adresser en premier lieu à un cardiologue ou à un chirurgien, le patient qui sera opéré dans le nouveau centre bénéficiera de l’expertise croisée des deux spécialistes présents pendant l’intervention, ainsi que d’un équipement d’angiographie cardio-radiologique de très haute qualité. Ce concept de salle mixte médico-chirurgicale est encore tout récent : en Belgique, seul Saint-Luc a déjà ouvert une telle salle, conçue un peu différemment (une salle d’opération classique a été équipée du matériel d’imagerie peropératoire adéquat). « La salle mixte nous permettra de combiner lors d’une seule intervention des procédures que nous réalisons actuellement en deux temps, par exemple une dilatation coronaire associée à un pontage coronaire, ou encore un pontage de branches issues de l’aorte suivi de la mise en place d’une endoprothèse au sein de l’aorte », explique le Pr. Jean-Olivier Defraigne, chef du Service de chirurgie cardiovasculaire et thoracique. « D’autre part, la maîtrise des deux types d’approche, chirurgicale et endovasculaire, autorise la réalisation de procédures plus risquées dans de bonnes conditions de qualité et de sécurité. » « Le traitement percutané des cardiopathies valvulaires a beaucoup progressé ces cinq dernières années », souligne le Pr. Legrand. « Les techniques restent cependant expérimentales et doivent être confiées à un nombre limité d’équipes médico-chirurgicales qui bénéficient d’une expertise suffisante. » Il est en effet trop tôt encore pour que ces approches par cathétérisme, comme l’insertion d’une prothèse valvulaire aortique ou la réparation d’une insuffisance valvulaire mitrale, puissent se prévaloir d’une supériorité sur la chirurgie classique. Elles restent donc réservées aux patients inopérables. Le risque de complications n’est pas négligeable, certaines nécessitant d’ailleurs une intervention chirurgicale immédiate. Résultats encourageants Au CHU de Liège, 20 à 25 patients par an bénéficient déjà d’une valvuloplastie aortique par voie percutanée. A travers le monde, plus de 8 000 patients ont été traités de cette manière, avec des résultats encourageants : le succès primaire d’implantation est compris entre 90 et 95 %, avec une mortalité à un mois comprise entre 5 et 18 % (l’équipe liégeoise pouvant à cet égard se prévaloir d’excellents résultats). « Les améliorations technologiques sont telles que d’ici 2015, près de 40 % des remplacements valvulaires devraient être réalisés selon cette technique », estime le Pr. Legrand. Plus récentes encore, les techniques de réparation d’une insuffisance valvulaire mitrale par cathéter (annuloplastie ou suture) ne sont encore envisagées que dans le cadre de protocoles expérimentaux, le traitement de l’insuffisance mitrale organique relevant essentiellement de la chirurgie tandis que l’insuffisance mitrale fonctionnelle est prioritairement traitée par une association de médicaments. « Pour tous les patients susceptibles d’être traités dans le nouveau centre cardiovasculaire, le choix de l’approche chirurgicale ou par cathétérisme doit se faire de manière collégiale », insistent de concert le Pr. Legrand et le Pr. Defraigne, « au sein d’une équipe pluridisciplinaire rassemblant cardiologues interventionnels et non invasifs, chirurgiens cardio-thoraciques, anesthésistes-réanimateurs et, le cas échéant, gériatres. » Pr. V. Legrand Cardiologie interventionnelle 04 366 71 92 [email protected] Pr. J.-O. Defraigne Chirurgie cardio­ vasculaire et thoracique 04 366 71 63 jo.defraigne @chu.ulg.ac.be page 1 1 chuchotis En cette fin d’année, les travaux vont bon train pour transformer en salle mixte l’une des trois salles de cardiologie interventionnelle du CHU de Liège. La nouvelle salle combinera les spécificités d’une salle d’opération classique à celles d’une salle de cathétérisme cardiaque de manière à proposer aux patients des techniques « miniinvasives » associant, dans des conditions optimales de stérilité et de sécurité, les compétences des chirurgiens, des cardiologues, des anesthésistes-réanimateurs et des radiologues. MOBILITé Sart Tilman : garez-vous malin ! Initialement destiné aux membres du personnel du CHU de Liège, le parking de délestage proposé gratuitement à proximité du site du Sart Tilman remporte aussi un beau succès auprès des patients. pose et reprend ses passagers à l’entrée même de l’hôpital. Confort, sérénité et convivialité sont les qualités les plus souvent reconnues par les utilisateurs. page 1 2 chuchotis « Plus besoin de parcourir à pied tout le parking en affrontant la pluie et le vent », se réjouit une dame croisée dans le CHUttle. « Je descends de la navette juste devant la porte, c’est beaucoup plus simple. » Même enthousiasme chez ce visiteur régulier de l’hôpital, qui salue la courtoisie des chauffeurs : « J’ai parfois un peu de mal à grimper les marches et la jeune femme au volant de la navette me pro­ pose gentiment son aide. » Pour offrir aux automobilistes fréquentant le CHU de Liège une alternative gratuite et rapide aux parkings bondés – en période de pleine activité, il manque entre 300 et 500 places par jour –, un accord a été conclu entre le CHU et le Country Hall de Liège. Depuis octobre, un vaste parking de délestage est accessible à cinq minutes à peine de l’hôpital. Du lundi au vendredi sauf les jours fériés, une navette tout aussi gratuite circule de 7h à 20h30 entre les deux sites (toutes les 10 minutes aux heures de pointe, toutes les 20 minutes le reste du temps). Ses horaires sont disponibles au pavillon d’accueil ainsi qu’aux guichets des consultations. L’essayer, c’est l’adopter Baptisée, avec une touche d’humour, « CHUttle », la navette dé- « C’est la première fois que je me gare dans le parking de délestage, contraint et forcé : j’ai tourné en vain dans les parkings habituels et ça m’a mis en retard », explique un autre passager tardivement convaincu par la formule. « Si j’avais su, je serais directement venu ici. Ça m’aurait évité de perdre mon temps et ma bonne humeur ! » Une remarque relevée avec le sourire par la conductrice de la navette : « Vous avez raison ! Les gens sont tellement stressés sur les routes ! C’est quand même plus agréable de faire le trajet avec nous que de s’empoigner pour une place de parking, vous ne trouvez pas ? » Une expérience pilote A l’heure actuelle, environ 200 personnes optent chaque jour pour le parking de délestage. Les autorités du CHU de Liège espèrent que cette alternative séduira un nombre croissant de patients, de visiteurs, de membres du personnel, de chercheurs et d’étudiants : « Nous souhaitons proposer une solution équilibrée qui permette à chacun d’avoir facilement accès au site du Sart Tilman, tout en réservant prioritairement à nos patients les places de parking les plus proches de l’hôpital », souligne Pol Louis, administrateur délégué. « C’est la raison pour laquelle notre politique tarifaire sera prochainement adaptée. » Si le parking de délestage restera bel et bien gratuit, les 800 places du parking principal situé devant l’hôpital deviendront bientôt payantes, avec un tarif privilégié de 1 € par jour pour les patients. Pour les autres automobilistes, le tarif sera plus dissuasif : 1 € de l’heure entre 8h et 16h. Pour rappel, le parking réservé aux médecins traitants reste accessible grâce à une carte magnétique : n’hésitez pas à vous la procurer auprès du Service logistique (04 366 84 64, [email protected]). FESTIVAL La santé en images La neuvième édition d’ImagéSanté, festival international du film de santé de Liège, se tiendra du 15 au 20 mars 2010. Un cycle ImagéSanté a en effet vu le jour cet automne, avec la projection au cinéma Sauvenière de longs métrages suivis d’un débat. Prélude à l’édition 2010 du festival, le cycle se poursuivra au cours des mois suivants de manière à faire la jonction entre deux éditions d’ImagéSanté. Du grand au petit écran Près de 200 films en provenance du monde entier devraient être présentés en compétition of­ ficielle. Ils sont actuellement présélectionnés avec l’aide des spécialistes de la Médiathèque de la Communauté française. Si certains d’entre eux sont spécifiquement destinés au public médical, plus de la moitié des films en compétition s’adressent au grand public. Un programme de projections et de tables rondes est en outre élaboré pour les élèves du secondaire, un autre s’adressant plus spécifique- ment aux seniors. ImagéSanté ouvre également largement ses portes aux étudiants de l’Université et des Hautes Ecoles. La web-TV d’ImagéSanté permettra aux internautes de participer au festival, avec des interviews de réalisateurs, des retransmissions en direct, etc. Un partenariat a été établi avec la RTBF, entre autres pour des diffusions en mode continu (streaming) sur le site de la chaîne publique. Certains films seront en outre diffusés sur Athenaweb, le « YouTube » de la science européenne. Enfin, comme pour l’édition 2008, les films primés seront rassemblés dans un DVD distribué gratuitement et accompagné de son carnet pédagogique (si vous souhaitez le diffuser dans votre salle d’attente, il sera disponible sur simple demande à [email protected]). A l’heure où nous rédigeons ces lignes, le programme détaillé du festival n’est pas encore arrêté. Il sera disponible en ligne dès le mois de février sur le site d’ImagéSanté. Certains événements, comme la soirée inaugurale, quelques conférences et la cérémonie de clôture, ne seront accessibles que sur réservation (l’inscription sera possible en ligne sur le site d’ImagéSanté). ImagéSanté est organisé avec le soutien de la Sofico, de la Région wallonne, de la Communauté française, du SPF Santé publique, de la Ville de Liège, du Collège mutuelliste et de plusieurs partenaires privés. Plus de dix mille personnes ont assisté à l’édition précédente. En direct du bloc Fleuron du festival, les retransmissions en direct d’actes médicaux et chirurgicaux remportent toujours un grand succès. Lors de l’édition 2010, quatre journées y seront consacrées, la première pour la médecine, les trois suivantes pour la chirurgie. Le programme détaillé pourra être consulté sur internet dans les jours qui précèdent. Les interventions seront retransmises simultanément au Sart Tilman (salle Bacq et Florkin) et place du 20-Août (salle académique), selon le même principe que lors des éditions précédentes : un duplex son permettra aux spectateurs d’interroger les praticiens, avec l’intervention d’un modérateur. « Les interventions seront sélectionnées pour être accessibles à un public non averti », précise le Pr. Philippe Kolh, président du festival. « Pas question ici de techniques de pointe réservées à un congrès de spécialistes de la discipline, mais bien d’interventions de tous les jours filmées avec une grande qualité. » Autre nouveauté de cette neuvième édition, la retransmission au cinéma Sauvenière – en direct et en trois dimensions – d’une opération chirurgicale. « Cette première européenne, voire mondiale, est pour nous l’occasion de montrer l’intérêt pédagogique de la 3D », commente Philippe Kolh. Pr. Ph. Kolh Président d’ImagéSanté philippe.kolh @chu.ulg.ac.be Adresses utiles www.imagesante.be www.rtbf.be www.athenaweb.org page 1 3 chuchotis Organisé conjointement par le CHU, l’Université et le Département santé et qualité de vie de la Province de Liège, ImagéSanté a bien évolué depuis sa première édition en 1994. A l’époque, son orientation était plus médicale et toute la manifestation tenait sur deux journées. Aujourd’hui, le festival bisannuel s’adresse à un public de plus en plus large et propose une belle palette d’outils d’éducation à la santé et de prévention. Cinq journées et autant de soirées y seront consacrées pendant le mois de mars, sans compter plusieurs séances de cinéma organisées tout au long de l’année en collaboration avec les Grignoux.