Une nouvelle méthode fiable et rapide pour détecter les bactéries

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COMMUNIQUE DE PRESSE I PARIS I 09 FÉVRIER 2012
Une nouvelle méthode fiable et rapide pour
détecter les bactéries vivantes
L’un des enjeux majeurs en matière de contrôle qualité microbiologique et de santé publique
est de dénombrer et d’identifier rapidement et simultanément les bactéries vivantes
présentes dans un milieu. Une méthode innovante et fiable vient d’être mise au point par une
équipe du Laboratoire de chimie bactérienne de l’Institut de microbiologie de la Méditerranée
(CNRS/Aix-Marseille Université) et du Laboratoire de glycochimie moléculaire et
macromoléculaire de l’Institut de chimie moléculaire et des matériaux d’Orsay
(CNRS/Université Paris-Sud). Ces travaux sont publiés dans Angewandte Chemie le 9 février
2012. La méthode a par ailleurs fait l’objet d’un dépôt de brevet.
La méthode mise au point permet de détecter les bactéries vivantes de type Gram négatif, auquel
appartiennent des pathogènes tels que Escherichia coli, Salmonella typhimurium et Legionella pneumophila.
Pour ce faire, les bactéries sont mises en contact avec du KDO, un sucre dont les bactéries se servent pour
synthétiser un polysaccharide spécifique de leur membrane cellulaire. Mais ce sucre a été au préalable
modifié par l’introduction d’une fonction azoture (constituée de trois atomes d’azote). Leurrées, les bactéries
intègrent le sucre artificiel à leur membrane. Ensuite, grâce à une molécule fluorescente s’attachant
exclusivement au groupe azoture, il devient alors possible de reconnaître et compter les bactéries Gram
négatif vivantes, les seules à avoir assimilé le KDO modifié.
L’importance de ces résultats vient du fait qu’il n’existe pas de méthode rapide permettant simultanément de
détecter et dénombrer des bactéries vivantes d’intérêt. D’autre part, les méthodes actuelles de
dénombrement des bactéries vivantes ne donnent pas entière satisfaction : celles qui nécessitent une mise
en culture des bactéries sont lentes (jusqu’à plusieurs semaines pour établir un dénombrement), tandis que
les méthodes rapides peuvent donner de faux négatifs ou positifs. Cette nouvelle technique allie justement
fiabilité et rapidité dans la détection des bactéries vivantes. Elle pourrait de ce fait rapidement devenir un outil
indispensable en matière de contrôle qualité microbiologique et de santé publique.
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Les expériences menées par les chercheurs sur les bactéries de type Gram négatif valident le concept de
la méthode. Pour la suite, l’utilisation d’un sucre spécifique de chaque bactérie d’intérêt devrait permettre
la détection d’un très large éventail de bactéries pathogènes vivantes.
Une bactérie Escherichia coli marquée par incorporation d'un KDO modifié et couplage avec une molécule
fluorescente. © LCB (CNRS/Aix-Marseille Université) et ICMMO (CNRS/Université Paris-Sud).
Bibliographie
Click-Mediated Labeling of Bacterial Membranes through Metabolic Modification of the Lipopolysaccharide
Inner Core, A. Dumont, A. Malleron, M. Awwad, S. Dukan*, B. Vauzeilles*, Angew. Chem. 2012, doi: 10.1002/anie.201108127
Contacts
Chercheurs
Sam Dukan l T. 04 91 16 46 01/06 61 93 49 29 l [email protected]
Boris Vauzeilles l T. 01 69 15 68 36/06 08 06 53 67 l [email protected]
Presse CNRS l Laetitia Louis l T. 01 44 96 51 37 l [email protected]
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