pratique prévention Les entretiens AVK : bilan d’étape Les entretiens pharmaceutiques des patients sous antivitamine K (AVK), instaurés en 2013, visent à favoriser le bon usage des anticoagulants oraux afin de lutter contre les accidents iatrogéniques. Ce dispositif, basé sur la continuité, suppose une prise en charge globale et une méthodologie précise afin que sa qualité et son efficacité soient garanties. Yves MICHIELSa,* © 2014 Publié par Elsevier Masson SAS Pharmacologue Maître de conférences associé en pharmacie clinique François PILLONb Dorian HENNEQUINc Mots clés - anticoagulant oral ; dispensation ; entretien pharmaceutique ; iatrogénie ; INR ; observance Étudiant en 6e année de pharmacie AVK interviews: interim assessment. Pharmaceutical interviews with patients taking antivitamin K (AVK), set up in 2013, aim to encourage the correct use of oral anticoagulants in order to prevent iatrogenic accidents. This scheme, based on continuity, requires global care and a precise methodology in order to assure its quality and efficacy. © 2014 Published by Elsevier Masson SAS Keywords - compliance; dispensing; iatrogenesis; INR; oral anticoagulant; pharmaceutical interview I nstaurés depuis un peu plus d’un an dans les officines [1], les entretiens pharmaceutiques des patients sous antivitamine K (AVK) suscitent beaucoup d’espoir dans la profession, notamment vis-à-vis des nouveaux modes de rémunérations. Ils sont mis en œuvre alors que la iatrogénie se rattachant aux anticoagulants oraux est très importante, avec environ 5 000 décès et 100 000 hospitalisations par an. Dans une démarche d’amélioration des pratiques officinales, un certain nombre de points se révèlent indispensables au bon suivi des patients sous AVK. Un défi pour les pharmaciens d’officine Les anticoagulants représentent la classe des molécules le plus souvent impliquées dans la iatrogénie, notamment chez le patient de plus de 70 ans. L’impact des entretiens pharmaceutiques des patients sous AVK sera donc évalué à la lumière de ces données aisément quantifiables dans des études épidémiologiques. En cas de résultats positifs, à savoir une diminution globale de la iatrogénie, il sera possible d’envisager un élargissement et une Actualités pharmaceutiques Ř n° 538 Ř septembre 2014 Ř accélération du suivi généralisé des patients atteints de pathologies chroniques en instaurant en France, comme c’est déjà le cas au Québec ou en Suisse, une revue de médication pluriannuelle ou un suivi d’adhésion aux traitements. Une nouvelle démarche La profession a, pour relever ce défi, suivi en un minimum de temps de nombreuses formations, dans le cadre du développement professionnel continu (DPC) notamment, ce qui démontre son implication dans de tels dispositifs. Pour compléter ces formations, l’Assurance maladie a, de son côté, mis en place un suivi unique par internet, permettant une gestion assez simple des patients. Les formulaires et informations sont ainsi accessibles, dans un espace professionnel, sur le site dédié ameli.fr. Ce support web est complété par l’envoi d’une documentation écrite comportant une notice explicative ainsi qu’un questionnaire regroupant les items importants devant être abordés lors des entretiens pharmaceutiques. Ce questionnaire, qui doit être rempli par les pharmaciens lors des entretiens successifs, atteste in fine de leur réalisation effective. Il peut être assimilé, a priori, plus à un interrogatoire qu’à un formulaire de suivi de patients. Aussi, il s’agit, pour le pharmacien, de le réinterpréter et de l’intégrer à une démarche de suivi en fonction des thématiques abordées. a Faculté de pharmacie, 7 boulevard Jeanne-d’Arc, 21079 Dijon, France b 17 bd de Brosses, 21000 Dijon, France c UFR Sciences pharmaceutiques et biologiques, Université de Bourgogne, 7 bd Jeanne-d’Arc, BP 87900, 21079 Dijon cedex, France Le rôle du pharmacien Jusqu’à présent, les patients sous AVK étaient suivis principalement lors des dispensations d’ordonnances à l’occasion desquelles le pharmacien se devait d’observer une démarche méthodologique. Les entretiens pharmaceutiques s’inscrivent dans cette continuité. Il convient ainsi, dans un premier temps, d’adapter son exercice officinal à ce double dispositif, en distinguant ce qui fait partie du suivi général (la dispensation) et du suivi particulier (l’entretien). En pratique, il incombe au titulaire de désigner une personne dédiée ou bien d’assurer une implication de l’ensemble des pharmaciens de l’officine. Plusieurs types d’organisations peuvent être envisagés. Il est ainsi possible de fixer des rendez-vous aux patients à dates précises afin d’organiser l’emploi du temps du © 2014 Publié par Elsevier Masson SAS http://dx.doi.org/10.1016/j.actpha.2014.06.007 *Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (Y. Michiels). 33 pratique prévention personnel de l’officine, en choisissant des moments de moindre fréquentation, le matin à l’ouverture par exemple. Une carte de rendezvous peut être élaborée à cette fin. Les entretiens AVK, première étape Si nous souhaitons que ces entretiens deviennent de véritables compléments à la dispensation, celle-ci doit intégrer au quotidien des éléments clés s’inscrivant dans un véritable plan de gestion de risque. Une dispensation “type” peut ainsi être décrite à partir des éléments habituels en la possession du pharmacien, à savoir l’historique médicamenteux et les informations échangées avec le patient. relief à la fois les éléments contenus dans l’analyse de l’historique, mais également des renseignements complémentaires. Les informations recueillies doivent au final permettre au pharmacien de constituer un véritable dossier patient regroupant l’ensemble des données indispensables au bon déroulement des entretiens. Cellesci peuvent évoluer au cours du temps, ce qui nécessite des adaptations de comportement. Enfin, les différents points évoqués lors de la dispensation peuvent être validés dans le questionnaire de l’Assurance maladie avant même le début des entretiens, ce qui en allégera le déroulement. schéma posologique qui peut être complexe (1 ; ½ ; ¾ par exemple) et arrive à bien “casser” ses comprimés. En effet, une variation de plus de 5 % de la dose journalière peut modifier l’INR (International normalized ratio). Les changements de posologie, qui interviennent en moyenne deux à trois fois par an, constituent également des moments à risques, qui demandent au pharmacien de s’assurer que le patient comprend bien les modalités de l’administration et les résultats de son INR. Comment vous portez-vous ? Ce point concerne la partie proprement thérapeutique de la prise en charge. En dehors d’aspects partiComment se passe culiers, comme les facteurs de L’historique le traitement ? comorbidités présents chez de tels médicamenteux La gestion du traitement au quotipatients (hypertension artérielle, Élément de base de la carte Vitale dien doit être analysée et réévaluée diabète, dyslipidémies…), le pharou du logiciel officinal, l’historique lors des deux ou trois entretiens macien peut se concentrer plus médicamenteux doit être consulté annuels. spécifiquement sur les AVK et tout à chaque dispensation d’abord sur l’INR. et permettre au pharL’INR est le véritable La gestion du traitement au quotidien macien de relever les témoin au long cours du doit être analysée et réévaluée lors des deux points essentiels s’y traitement AVK. Il perou trois entretiens annuels rattachant : met tout autant de Ř introduction d’un contrôler la bonne F Iatrogénie : le pharmacien doit nouveau médicament ; observance du traitement et du suivi demander au patient s’il a détecté Ř médicament prescrit antébiologique que de déterminer le prodes saignements ou d’autres évérieurement ; fil du patient. nements indésirables, et évaluer Ř arrêt d’un médicament ; L’INR est dit “stable” si le sujet ne leur intensité, notamment en ce qui Ř changement de dosage ou de présente pas plus de deux valeurs en concerne les incidents hémorposologie ; dehors de l’intervalle thérapeutique ragiques qui nécessitent une réoŘ renouvellement simple du traitedans les six mois et “instable” en prérientation médicale. ment ; sence de plus de deux valeurs en F Observance : élément central de Ř introduction d’un traitement aigu ; dehors de l’intervalle thérapeutique la réussite ou de l’échec du traiteŘ substitution générique ; dans les six mois. Ce critère de stament, l’observance peut être appréŘ automédication. bilité est important. Des valeurs ciée en analysant certains points – le Ces derniers peuvent être analysés situées régulièrement en dehors de patient vient-il à date régulière, faitensuite avec le patient afin d’être l’intervalle thérapeutique accroissent il ses analyses biologiques à date confirmés (possible erreur de presle risque, soit de majoration de la fixe (en fonction des recommandacription…) et de comprendre le iatrogénie, soit de survenue de tions médicales) ? –, susceptibles contexte thérapeutique. thrombus. Le pharmacien doit de mettre au jour des difficultés de inclure, lors des dispensations sucLe dialogue pharmacien/ suivi. cessives, cette demande d’informapatient F Modalité d’administration : le tions sous forme de questions Un dialogue peut s’établir entre le pharmacien doit évaluer si le patient simples : quelle est la dernière valeur pharmacien et son patient au sein a bien compris le calendrier de prise connue de votre INR ? Quelle est la de la dispensation afin de mettre en (prise fractionnée), respecte le date de vos prochaines analyses ? 34 Actualités pharmaceutiques Ř n° 538 Ř septembre 2014 Ř pratique prévention Tableau 1. Posologies des antivitamines K usuelles au cours de l’année. Date 1er février 2014 1er mars 2014 Posologie Coumadine® 4 mg 3 mg = changement de posologie Avez-vous pris d’autres médicaments ou des compléments alimentaires ? La prise de certains médicaments d’automédication ou de compléments alimentaires est susceptible de modifier les valeurs d’INR (antiinflammatoires non stéroïdiens, millepertuis, oméga 3, Ginkgo biloba…). Les entretiens AVK, seconde étape Afin de mener efficacement des entretiens pharmaceutiques, le pharmacien doit au préalable se constituer un dossier patient (papier ou électronique) regroupant l’ensemble des informations pertinentes pour le bon suivi de son patient sous anticoagulant. La fiche de “présentation patient“ La fiche de “présentation patient“ doit répertorier : Ř les mesures anthropométriques (âge, sexe, poids) ; Ř les principales valeurs biologiques (clairance de la créatinine, taux de cholestérol, glycémie…) ; Ř les antécédents pathologiques connus (accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde, cancer…) ; Ř les habitudes et l’hygiène de vie (alimentation, activité physique…) ; Ř l’historique médicamenteux des trois derniers mois ; Ř un graphique représentant l’évolution de l’INR, réalisé sur trois à six mois. Le pharmacien peut ainsi, tout au long des entretiens, détecter les s i t u a t i o n s à r i s q u e s . À t i t re Actualités pharmaceutiques Ř n° 538 Ř septembre 2014 Ř 1er avril 2014 d’exemple, une diminution de l’activité physique augmentera l’INR à posologie constante du fait de la diminution du métabolisme des AVK (moindre flux sanguin disponible pour le métabolisme hépatique). L’autre point important est l’établissement d’un tableau annuel de posologie, permettant au pharmacien d’apprécier le profil, stable ou non, de son patient (tableau 1). Cette fiche de présentation devra être consultée à chaque début d’entretien et sera réactualisée si nécessaire afin de disposer des derniers éléments connus et de mieux apprécier d’éventuelles variations. La lettre aux professionnels de santé Ces entretiens constituent une réelle occasion de faire progresser les relations avec les autres professionnels de santé (médecin traitant, spécialistes…). Il serait souhaitable, comme le suggère la Convention pharmaceutique d’avril 2012 [2] de les réaliser dans un cadre précis en élaborant une lettre type que le pharmacien enverra au médecin traitant après accord de son patient. Cette lettre devra inclure les principales caractéristiques des entretiens abordés avec le patient, à savoir : Ř le but du traitement AVK ; Ř le plan de posologie ; Ř le suivi de l’INR ; Ř les effets indésirables et les situations à risques constatés ; Ř les règles hygiéno-diététiques ; Ř l’automédication… Cet élément de liaison ou de transmission est important car il doit servir de support d’information, notamment pour expliciter le plus clairement possible le rôle et les 1er mai 2014 compétences des pharmaciens, tout en dissipant certaines craintes émises par d’autres professionnels de santé. Les outils informationnels Afin de compléter efficacement le dossier patient, le pharmacien doit disposer d’outils lui servant de support informationnel tout au long des entretiens. De cette façon, il peut rendre son patient plus autonome. F Le carnet de surveillance, qui doit être remis lors d’une dispensation ou du premier entretien, permet au patient d’inscrire les résultats de ses INR ou de consulter des informations générales sur son traitement. F Le tableau des aliments contenant de la vitamine K (figure 1) doit permettre au patient de mieux apprécier les quantités de vitamine K présentes dans son régime habituel. F Les fiches posologiques hebdomadaires des AVK (figure 2) peuvent aider le patient à mieux se repérer dans la préparation de ses doses, notamment en cas de posologie fractionnée. F Les photos des principaux produits d’automédication contreindiqués avec les AVK peuvent aider le patient à reconnaître plus facilement les médicaments à éviter. F Certaines informations générales doivent être communiquées concernant l’oubli de comprimés, les signes d’alertes d’hémorragie, les conduites à tenir, etc., afin de permettre au patient de mieux gérer au quotidien son traitement et de prévenir toute iatrogénie potentielle. Seule une minorité des personnes placées sous AVK ont reçu, dans les 35 pratique © Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) prévention Figure 1. Liste non exhaustive des aliments pouvant faire varier l’INR (International normalized ratio). hôpitaux, les réseaux de soins ou au cours d’une séance d’éducation thérapeutique du patient (ETP), une information complète et actualisée sur les anticoagulants. Ces outils “de base” s’intègrent parfaitement dans des entretiens à visée informationnelle, lorsque le patient manque de repères dans son traitement par méconnaissance ou oubli simple (personnes âgées). Leur utilisation permet donc au pharmacien d’apprécier le niveau de connaissances de son patient (acquis, partiellement acquis, non acquis). 36 La résolution de certaines situations à risques Dans certaines situations particulièrement à risques, l’information ne suffit plus en tant que telle pour résoudre les problèmes évoqués avec le patient lors des entretiens pharmaceutiques. Ces derniers doivent intégrer alors davantage d’aspects cliniques et motivationnels, permettant au pharmacien de prévenir ces situations. Ce dernier doit alors mener une mini-enquête précise pour comprendre, par exemple, certains écarts de valeurs d’INR (encadré 1) ou encore orienter rapidement son patient vers le médecin en cas d’apparition de symptômes nouveaux (telle une hémorragie soudaine). Dans de telles situations, le pharmacien doit rechercher un facteur temporaire pouvant expliquer la situation (figure 3). Il convient de transmettre toute information significative au médecin traitant sous une forme écrite afin de formaliser les faits. Ceci est important car, bien évidemment, la situation clinique étant modifiée, le prescripteur pourra être amené à réévaluer la posologie habituelle du Actualités pharmaceutiques Ř n° 538 Ř septembre 2014 Ř pratique prévention Encadré 1. Situations à risques : témoignage d’un pharmacien Lors d’un entretien avec une patiente dont l’INR (International normalized ratio) est habituellement équilibré, celle-ci a mentionné souffrir de gingivorragies fréquentes depuis quelques jours. À l’aide d’un questionnaire adapté, il a été mis en relief qu’une modification abrupte des habitudes alimentaires, avec une diminution de la consommation en légumes, remplacés par des féculents à l’entrée de l’hiver, pouvait en être la cause. Nous avons alors proposé à la patiente de réaliser, dès le lendemain matin, un INR dans son laboratoire d’analyses médicales, ce dont il a été fait part au médecin généraliste. Quelques jours plus tard, elle est revenue à l’officine afin de faire un nouveau point sur sa situation : la posologie de son traitement antivitamine K avait été modifiée, suite aux résultats de l’INR. M. Cusin, pharmacien titulaire, Fleurville (71) ni trop exhaustifs car la capacité d’acquisition de connaissances du patient n’est pas infinie. Aussi, il peut être conseillé de se fixer une limite, 20 minutes pouvant représenter un standard (tableau 2). L’entretien pourra être complété à l’occasion des diverses dispensations ou par une mini-évaluation de la situation ou des connaissances (une à deux questions maximum). © Y. Michiels, D. Hennequin Un entretien programmé ou ponctuel ? Figure 2. Fiche posologique. patient. Ce nouveau dosage sera transitoire si un facteur dit “temporaire” est identifié, telles une variation quantitative et qualitative du mode d’alimentation. À l’inverse, un facteur dit “non temporaire”, comme une immobilisation prolongée ou une diminution de la fonction rénale, engendrera une modification plus longue, voire définitive de la posologie. Actualités pharmaceutiques Ř n° 538 Ř septembre 2014 Ř Autour de l’entretien pharmaceutique D’autres questions peuvent se poser lors de l’élaboration ou de la tenue des entretiens. Le temps de l’entretien Le temps consacré à la réalisation des entretiens est propre à chacun. Néanmoins, ils ne doivent être ni trop longs, Pour percevoir la rémunération liée à la tenue des entretiens pharmaceutiques, le pharmacien doit en réaliser au minimum deux par an. Après un recrutement actif parmi les patients sous AVK, il s’avère judicieux de fixer à l’avance la première rencontre afin d’aborder sereinement la structure globale d’un tel dispositif qui doit s’inscrire dans un suivi pluriannuel. En revanche, il peut être intéressant de réaliser un entretien “express” face à une situation nécessitant une prise de décision rapide (orientation médicale). Cette intervention fait partie intégrante des entretiens car elle nécessite une analyse de la situation du patient selon les éléments méthodologiques préalablement définis. À propos de la mesure ou de l’automesure de l’INR L’INR est le test biologique qui permet la surveillance du traitement anticoagulant par AVK. Il s’effectue dans un laboratoire d’analyses médicales. En France, la commercialisation des appareils d’automesure d’INR est 37 pratique prévention Références Tableau 2. Durée de l’entretien pharmaceutique. [1] Arrêté du 24 juin 2013 portant approbation de l’avenant n° 1 à la convention nationale du 4 avril 2012 organisant les rapports entre les pharmaciens titulaires d’officine et l’assurance maladie relatif à l’accompagnement des patients chroniques sous anticoagulants oraux. Journal de la République française n° 0147 du 27 juin 2013. www.legifrance.gouv.fr/ affichTexte.do?cidTexte=JOR FTEXT000027612770 Temps entretien Que faire ? Inférieur à 10 minutes Explorer l’INR (International normalized ratio) à chaque entretien, les éventuelles variations hors intervalles en réalisant une mini-enquête, la présence ou non de saignements, puis aborder un thème précis comme les variations saisonnières de l’alimentation Supérieur à 20 minutes Recentrer sur un ou deux thèmes simplement, dont le suivi de l’INR en priorité et conclure en remettant des messages ou en fixant des objectifs simples et précis réalisé rapidement moins de trois minutes après introduction de la bandelette ; Ř le coût de ces dispositifs est élevé (700 euros en moyenne). Il existe deux principaux lecteurs d’autosurveillance de l’INR sur le marché : le Coaguchek® (Roche Diagnostic) et l’INRatio2® (Alere) qui comprennent un lecteur disposant d’un écran où s’affiche le résultat après dépôt d’une goutte de sang sur une bandelette réactive. Compte tenu du prix élevé des appareils de mesure d’INR et des consommables, leur achat par les patients s’avère difficile. En revanche, il peut être judicieux que le pharmacien fasse une telle acquisition en cas de développement et de pérennisation des entretiens pharmaceutiques pour les patients sous AVK. [2] Arrêté du 4 mai 2012 portant approbation de la convention nationale organisant les rapports entre les pharmaciens titulaires d’officine et l’assurance maladie. Journal de la République française n° 0107 du 6 mai 2012. www.legifrance.gouv.fr/ affichTexte.do?cidTexte=JOR FTEXT000025804248 [3] Arrêté du 18 juin 2008 relatif à l’inscription du dispositif d’automesure de l’INR COAGUCHEK XS de la société Roche Diagnostics au chapitre 1er du titre Ier de la liste des produits et prestations remboursables prévues à l’article L. 165-1 du Code de la sécurité sociale. Journal de la République française n° 0146 du 24 juin 2008. www.legifrance.gouv.fr/ affichTexte.do;jsessionid=?ci dTexte=JORFTEXT00001905 8107&dateTexte=&oldAction =rechJO © Y. Michiels, D. Hennequin La profession mobilisée Figure 3. Facteurs temporaires de variation des AVK. Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 38 autorisée [3]. Ces lecteurs affichent en quelques minutes, à partir d’une goutte de sang prélevée au bout du doigt, la valeur de l’INR du patient. Toutefois, ces appareils ne sont remboursés par la Sécurité sociale qu’aux patients de moins de 18 ans. F Avantages de ce mode de surveillance : Ř autonomie du patient (déplacement professionnel, éloignement du domicile, vacances…) ; Ř gain de temps ; Ř mesure rapide en cas de signe de surdosage ; Ř préservation du capital veineux. F Contraintes liées à ce mode de surveillance : Ř une formation sérieuse sur l’autocontrôle est indispensable pour une utilisation sûre des appareils d’automesure car le test doit être Les entretiens pharmaceutiques ont fêté leur premier anniversaire dans un contexte économique plus que difficile. Néanmoins, il faut saluer la mobilisation de la profession en faveur d’une prise en charge optimale des patients. Le prochain objectif est de mesurer, à travers différentes études pharmaco-épidémiologiques, l’impact de ces entretiens sur la iatrogénie réelle (hospitalisations et décès). w Actualités pharmaceutiques Ř n° 538 Ř septembre 2014 Ř