les comptes du groupe

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FISCALITÉ
LES COMPTES DU GROUPE
2003
ANALYSE Page II • LE GROUPE Page IV • PRESSE QUOTIDIENNE NATIONALE Page VI • INTERNET Page VIII • PRESSE MAGAZINE ET
LIVRES Page IX • PRESSE QUOTIDIENNE RÉGIONALE Page X • RÉGIES PUBLICITAIRES Page XI • LES COMPTES DU GROUPE Page XIII
L
Construire dans la crise
es pertes que nous avons enregistrées en 2003 sont lourdes,
plus lourdes que prévues pour
une année qui restera comme
l’une des plus mauvaises vécues
par la presse quotidienne nationale
(PQN) en général,par Le Monde en particulier. Ces pertes sont comparables,
par leur ampleur, à celles de 2002
(18 millions d’euros contre 19 millions
d’euros en 2002), mais elles correspondent à une situation plus défavorable :
elles tiennent pour près de la moitié à
une perte d’exploitation,concentrée sur
Le Monde et son imprimerie.
La tentation est d’oublier cette année noire, de passer très vite à l’année
2004, dont l’objectif est le retour à l’équilibre d’exploitation.Mais il n’est pas
inutile de replacer cette année 2003 et
ses résultats dans le contexte de la crise
de notre secteur d’activité.
Le contexte que nous devons affronter vient d’être rappelé par une
étude du Syndicat de la Presse Parisienne qui souligne les éléments suivants : sur quinze ans, le chiffre d’affaires de la PQN a stagné ; celui de la
PQR (presse quotidienne régionale) a
augmenté de 1 milliard d’euros. Celui
de l’ensemble de la presse a augmenté
de 1,5 milliards d’euros. Cette stagnation s’explique par l’état des trois sources de recettes : les ventes ont reculé ;
la publicité est stagnante ; les annonces d’emploi sont menacées du fait du
chômage de masse.
La baisse des ventes des quotidiens
tient essentiellement à leur érosion chez
les 15-20 ans. Or, le niveau de lecture
régulière est atteint vers 20 ans. Il est
au mieux conservé, jamais augmenté.
La démographie française laisse donc
prévoir un fort déclin de la lecture,chez
les jeunes.
UN CONTEXTE DIFFICILE
La publicité : nous vivons sur une petite part d’un marché publicitaire luimême sous-dimensionné. En effet, la
dépense publicitaire est en France
l’une des plus faibles des grands pays :
171 euros par habitant, contre 263 euros au Royaume Uni, 190 euros en Allemagne et 453 euros aux Etats-Unis.
Le taux de pénétration est donc faible,
et contribue à entretenir un cercle vicieux : prix de vente élevé, érosion de
la diffusion, stagnation de la publicité,
peu ou pas de rentabilité.
Dans ce contexte particulièrement
difficile nous supportons des coûts
structurels d’impression et de distribu-
pitalisation – disons plutôt du sauvetage –, il y a dix ans, et les premiers
au rendez-vous du développement, et
de la souscription des ORA, ce bel outil de développement, ces 62 millions
d’euros de fonds propres venus compenser l’amputation de ces mêmes
fonds propres que constituent deux
années de lourdes pertes, 2002 et 2003.
SE RENOUVELER POUR PROGRESSER
tion nettement supérieurs à ceux de
nos voisins ; et nous devons, comme
eux, faire face aux évolutions sociologiques et générationnelles lourdes,
avec le développement rapide, l’explosion même, des « gratuits » ou quasigratuits, et le début de l’essor du net.
Les deux crises les plus récentes vécues par notre entreprise se ressemblent par l’ampleur de la baisse de la
recette publicitaire : 40 millions d’euros de 1990 à 1993, et de 2000 à 2003.
Elles diffèrent sur la diffusion : celle-ci
avait baissé de 7 points entre 1990 et
1993 ; la baisse est inférieure à un point
entre 2000 et 2003. En part de marché,
le recul était de 1 point entre 1990 et
1993 ; mais entre 2000 et 2003, Le
Monde a gagné un point. Les dix années que nous venons de vivre restent
donc marquées par le formidable redressement de la diffusion du journal lié bien sûr à la refonte de sa formule en janvier 1995 et à notre
dynamisme éditorial : plus de 12
points de mieux pour Le Monde. Voilà
une bonne raison de ne jamais céder
sur le dogme autour duquel nous
avons reconstruit le journal : celui précisément du dynamisme éditorial, de
l’adaptation permanente et de la nécessaire et tout aussi permanente
réflexion sur la qualité rédactionnelle,
lesquelles devront connaître prochai-
nement d’autres développements. Au
vu des chiffres de la recette publicitaire,
personne ne peut douter que,seul dans
cette crise, Le Monde aurait sans doute
été balayé, c’est-à-dire replongé dans
la problématique des années 19901993. La grande différence, tient à ce
que l’entreprise n’est plus la même.
Notre groupe est en effet différent
par son périmètre, que résume l’évolution de son chiffre d’affaires :
147 millions d’euros en 1990 ; 95 millions d’euros en 1993 ; 310 millions
d’euros en 2000 ; 680 millions d’euros
en 2003. Il est aussi différent par ses
fonds propres : négatifs en 1994, ils atteignent 260 millions d’euros, dix ans
plus tard. Quant au ratio endettement
net/fonds propres, il était de 212 % en
1993, et de 45 % fin 2003.
La leçon est claire : les événements
ont validé la stratégie de développement que nous avons fermement engagée,et poursuivie sans relâche.Cette
stratégie s’est traduite pas la constitution d’un groupe diversifié, présent
sur trois secteurs de presse – PQN,
PQR et Magazine – et doté de deux
unités « transversales », Le Monde
Interactif et la Grande Régie.
Cette stratégie a été rendue possible par la mobilisation des actionnaires-partenaires, qui ont été les
premiers au rendez-vous de la reca-
Nous traversons donc la crise en nous
renforçant. Grâce à nos actionnairespartenaires qui nous ont donné du capital, donc du temps. Nous l’occupons
à organiser l’an I du Groupe, de cette
nouvelle entreprise qui a été constituée
au plus fort de la crise,qui devrait nous
permettre de rebondir très fortement
dès que celle-ci s’achèvera.
Mais nul ne peut se contenter d’attendre le retour de la prospérité du seul
regain de l’activité économique du pays,
décisif il est vrai par la recette de publicité. Car cette crise a bel et bien une
dimension structurelle. Nous aurons
donc besoin de renouveler notre réflexion stratégique : nous devons en effet prendre conscience de la nécessité
de repenser les modèles mêmes sur lesquels reposait notre activité.
S’agit-il de la presse magazine ? Outre le fait que, par exemple, dans le secteur jeunesse, ou vis-à-vis d’un public
féminin, il faut être toujours en mouvement pour progresser, elle est à son
tour interpellée par les gratuits, ou par
les presque-gratuits que sont les « quinzomadaires » de télévision.
S’agit-il de la PQR ? Celle-ci était assise sur un monopole régional, désormais battu en brèche par l’arrivée des
télévisions régionales, concurrencé par
les gratuits qui se multiplient dans les
métropoles régionales. Elle est aussi
confrontée à la montée en puissance
du net.
Pour la PQN, nous le savons, la lutte
est encore plus difficile pour contrarier
le déclin réputé inexorable du lectorat ;
avec la nécessité de moderniser – ce que
nous avons fait - les outils du papier et
celle d’investir – ce que nous avons fait –
dans les outils du futur.
Le futur passe par le net,et à son tour,
il interagit sur le papier. Et en même
temps qu’il se développe,il introduit des
changements culturels lourds. Par
exemple, ce qui caractérise le papier, et
Jean-Marie Colombani
Lire la suite page XVI
COMMUNICATION DE LA SOCIÉTÉ ÉDITRICE DU MONDE/SAMEDI 5 JUIN 2004/I
A N A LY S E
Les tendances et les perspectives
TAUX DE LECTURE RÉGULIÈRE DE LA PRESSE QUOTIDIENNE EN EUROPE
Taux de lecture régulière : 5 fois par semaine
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Source : BIPE d'après Eurobarometer Eurostat
D
ébut 2004, le Syndicat de la
Presse Quotidienne Parisienne a demandé au BIPE
de conduire une étude sur
la situation de la presse
quotidienne et sur ses perspectives de
développement. Vincent Létang,
responsable de cette étude, nous en
livre les principales conclusions.
Comment se porte la presse quotidienne nationale ?
Vincent Létang : Il faut être clair :
elle ne va pas bien. Parmi les grandes
familles de presse, la presse quotidienne d’informations générales, c’està-dire Le Monde, Libération, Le Figaro
ou Le Parisien, est celle qui a subi
le plus de difficultés économiques
depuis dix ans. Quelques indications
pour s’en persuader : alors que les
recettes de la presse quotidienne nationale (PQN) ont stagné autour de
900 millions d’euros depuis 1993,
celles de la presse quotidienne régionale (PQR) sont passés de 2 à 3
milliards d’euros, tandis que l’ensemble de la presse, magazines inclus, passait de 8,5 à 10 milliards d’euros. Pardon pour cette avalanche de chiffres,
mais ils permettent de bien cerner le
paysage.
Quelles sont les causes de cette situation ?
V. L. : Certaines de ces causes renvoient au produit lui-même, d’autres
à des comportements socioculturels
plus généraux affectant le lien unissant les Français à la presse écrite.
C’est par ces comportements que je
voudrais commencer. Il ne fait pas de
doute que plusieurs phénomènes
nouveaux tendent à fragiliser ce lien.
Certains d’entre eux étaient attendus,
le développement d’Internet, par
exemple ; d’autres, plus étonnants, ont
été moins analysés. Ainsi, le renforcement de l’usage des véhicules privés
pour les trajets domicile-lieu de
travail. Arrêtons-nous sur ces deux
cas. La pénétration d’Internet pèse
évidemment sur le budget-temps des
Français, et notamment sur celui des
jeunes. Les arbitrages opérés se font
le plus souvent au détriment des loisirs ou pratiques culturelles en place.
Il s’agit de transferts ne devant pas
surprendre. Plus grave apparaîtra le
fait que l’usage d’Internet renforce
chez ses utilisateurs le sentiment
d’une apparente gratuité dont vont
mécaniquement pâtir les produits
payants, et parmi eux les titres de la
presse quotidienne. Le phénomène
des quotidiens gratuits accentue ce
mouvement général. Sur ce cas
concret, la presse payante est donc
prise entre deux feux. Emergence d’un
nouveau média, apparition d’un média d’apparence identique, mais distribué gratuitement.
Vous avez évoqué l’usage de
l’automobile comme autre
facteur de fragilisation ?
V. L. : Oui, pour bien montrer que
la presse écrite est soumise à un jeu
de concurrence multi-facettes. Entre
1982 et 1999, la part des Français utilisant un véhicule privé pour effectuer
les déplacements domicile-lieu de
II/COMMUNICATION DE LA SOCIÉTÉ ÉDITRICE DU MONDE/SAMEDI 5 JUIN 2004
travail est passée de 54 à 65 %. Au
cours de la même période, le recours
aux transports en commun chutait de
18 à 10 %. Or, le trajet matinal constitue une séquence privilégiée pour
s’informer. Et que fait-on dans une
voiture ? On écoute la radio, alors
que l’on lit le journal dans le bus ou
le métro. Là encore, la presse écrite,
et tout particulièrement la presse
quotidienne, est victime d’une évolution des comportements synonyme de
substitution défavorable.
Cette désaffection s’inscrit-elle dans
des tendances lourdes ?
V. L. : Deux choses sont à considérer pour bien répondre à votre question : le rapport des Français à l’écrit
et le comportement des jeunes
générations. Sur ces deux points, on
peut effectivement parler de tendances lourdes. Le rapport des
Français à l’écrit, tout d’abord. Il ne
fait pas de doute que ce lien se distend. La presse en fournit un exemple, mais pas seulement elle. Le nombre de gros lecteurs de livres, depuis
30 ans, enregistre une baisse continue. Situation paradoxale, puisque le
niveau d’éducation de ces mêmes
Français, sur une période identique,
n’a cessé d’augmenter. Le comportement des jeunes générations, ensuite.
L’un des membres du BIPE, le sociologue Bernard Préel, a segmenté la
population française en générations
d’appartenance. On s’aperçoit, analysant ses travaux, que la lecture régulière des quotidiens, qui était et est
restée très forte chez la génération
de la Libération (15 à 20 ans en 1945),
n’a cessé de se dégrader dans les
générations suivantes. Ainsi, la génération « Mai 68 » (15 à 20 ans en
mai 68) lit-elle moins la presse quotidienne que la génération « Guerre
d’Algérie », mais plus que celle qui
la suit, celle des années de crise.
Où en est-on aujourd’hui ?
V. L. : A 20 ans, 20 % des membres
de la génération « Internet » lisent un
quotidien ; ils étaient 30 % pour la génération « Gorbatchev » ; 35 % pour
la génération « Crise » ; 40 % pour la
génération « Mai 68 ». Mais le plus
important n’est sans doute pas là. Les
pourcentages que je viens de vous
indiquer, ceux des jeunes de 20 ans,
représentent en quelque sorte un capital de départ. On est frappé, en regardant les courbes, par le fait que
ce capital n’évolue qu’assez peu tout
au long de la vie des gens. En d’autres termes, il n’y a pas à attendre de
changements de comportements au
sein d’une vie donnée. Votre profil de
lecteur est défini assez tôt et vous suit
tout au long de votre existence. Si on
ne lit pas la presse quotidienne dès
l’âge de 20-25 ans, on ne la lira jamais.
Lit-ont plus quand on dispose de
plus de temps ?
V. L. : Non. Et de ce point de vue, la
réduction du temps de travail ou le passage à la retraite n’ont en rien modifié
la donne disponible. Mais venons-en
maintenant aux conséquences. Si
l’on admet que les jeunes générations
actuelles et à venir vont suivre le mou-
A N A LY S E
de la presse quotidienne
vement enregistré depuis soixante
ans, on en conclut que le renouvellement des générations va entraîner un
fort recul de la lecture régulière de la
presse quotidienne. La substitution
jouera négativement, puisque la
disparition de générations fortement
consommatrices de PQN ne sera en aucun cas compensée par l’arrivée sur le
marché des nouvelles générations, celles-là faiblement consommatrices.
La presse quotidienne est-elle seule
touchée ?
V. L. : L’exemple de la télévision
permet de répondre à cette question
et d’avancer que tous les médias sont
touchés. L’audience de l’information
télévisée et du journal de 20 heures
est en effet soumise à un même phénomène générationnel défavorable.
En presse, les news sont également pénalisés. Quelles sont les raisons de ce
phénomène global ? Sans doute une
certaine forme de désintérêt pour la
chose publique. Les taux d’abstention
enregistrés à l’occasion des différents
scrutins militeraient dans ce sens, mais
il convient d’être prudent. S’impose
aussi, me semble-t-il, un effet zapping.
Il y a trente ans, on achetait le journal par réflexe politique ou social,
voire parce que son statut social l’appelait. On ne se demandait pas si on
aurait le temps de le lire ou pas, pas
plus que l’on ne s’interrogeait sur la
richesse de l’information qu’il contenait. Aujourd’hui, on n’achète un quotidien ou on ne suit le journal télévisé
de 20 heures que quand on a le temps
de le faire, c’est une évidence, mais
aussi quand on sait par avance y trouver une actualité qui vous concernera.
Outre le produit de la vente, qu’en
est-il des autres sources de revenu
de la PQN ?
V. L. : Parlons d’abord de la presse
en général et constatons que l’érosion
des ventes et de l’audience a entraîné
mécaniquement une baisse des recettes publicitaires.Deux indications pour
s’en convaincre : en vingt ans, la part
de la presse sur le marché publicitaire
a baissé de 12 points (de 51 à 39 %)
tandis que celle de la télévision doublait.Venons-en maintenant à la PQN.
Non seulement sa part de marché publicitaire diminue (environ 2,8 % aujourd’hui contre 3,5 en 1983), mais elle
s’affirme comme la plus volatile. Sur
un marché publicitaire fluctuant, car
lui-même soumis aux aléas économiques, la PQN n’apparaît pas toujours comme un média prioritaire. Les
annonceurs et leurs conseils ont donc
tendance à le sacrifier quand ils traversent des périodes difficiles. Dernier
point, qui joue surtout pour certains
titres, la qualité des lectorats renvoie
à des annonceurs relativement spéci-
ÉROSION DU TAUX DE LECTURE RÉGULIÈRE CHEZ LES JEUNES GÉNÉRATIONS
Taux de lecture régulière de la presse quotidienne selon l'âge des individus, classés par générations
80
70
"La libération"
60
"La guerre d’Algérie"
50
40
"Mai 68"
"La crise"
30
20
10
0
"Gorbatchev"
"Internet"
20 ans
30 ans
40 ans
50 ans
60 ans
70 ans
80 ans
Source : BIPE d'après Enquêtes Pratiques Culturelles, ministère de la Culture ( 1973-1997)
fiques : banque,assurance,automobile,
etc. Or, ces annonceurs ne sont pas les
plus réguliers. L’avantage qualitatif
peut donc jouer ici négativement.
Et le marché des annonces d’emploi ?
V. L. : C’est un marché difficile, lui
aussi très affecté par la conjoncture.
Avec lui, une autre source de revenus
s’appauvrit. Et cela d’autant plus
que l’on assiste à un transfert des
annonces vers des médias spécialisés
gratuits, la presse ou Internet.
La situation que vous venez de nous
décrire est-elle propre à la France ?
V. L. : Oui et non. Oui, car la diffusion de la presse quotidienne en
France est, traditionnellement, l’une
des plus faibles d’Europe. Notre pays,
à cet égard, s’inscrit dans une culture
plus méditerranéenne que nordique
ou anglo-saxonne. Non, car même si
d’autres pays partent d’une position
de départ plus favorable, ils sont également victimes d’une érosion tendancielle de leur presse quotidienne.
En Allemagne, par exemple, le volume
de quotidiens vendus a chuté de 10 %.
En Angleterre, certains titres ont été
obligés de baisser leur prix de vente
pour simplement stabiliser leur diffusion. Je soulignerai que l’érosion de
la diffusion est bien plus difficile à supporter pour ceux qui partent du plus
bas. On passe plus vite sous le point
mort qui permet d’équilibrer les
coûts fixes de production.
Face au constat que vous venez de
dresser, quelles sont les raisons
d’espérer ?
V. L. : Il y en a plusieurs. On observera que si tous les quotidiens traversent une crise commune, certains
s’en sortent mieux que d’autres. Des
solutions existent donc en interne,
qu’il ne faut pas négliger. Le produit
peut évoluer pour mieux répondre
aux attentes des lecteurs potentiels,
des frais fixes peuvent être comprimés. N’oublions pas, par ailleurs, que
l’évolution du cadre juridique doit
permettre à la presse quotidienne de
mieux se faire connaître, notamment
par le recours à la publicité télévisée.
Je vous disais tout à l’heure que les
jeunes générations zappaient pour
accéder à l’information. Il faut leur
faire savoir que la presse écrite est
l’un des lieux où ce zapping peut et
doit les conduire. La publicité télévisée peut permettre à la presse traditionnelle de communiquer sur ce
qui la différencie des journaux gratuits ; elle doit lui permettre aussi de
toucher un public qui lit peu ou pas
la presse ; elle peut permettre, enfin,
d’optimiser de nécessaires opérations promotionnelles, celles-là
mêmes qui se multiplient depuis
l’ouverture du média télévisé.
Ces solutions internes sont-elles
suffisantes ?
V. L. : Je n’en suis pas certain. Mais
il faut replacer la crise de la presse quo-
tidienne nationale dans un contexte
concurrentiel et une histoire. Il nous
faut, en fait, dire un mot des menaces
qui pesèrent de toute éternité sur les
médias et moyens d’expression. Rappelons un air connu : apparition de
nouveaux médias ? Disparition des anciens ! Le cinéma n’a pourtant pas fait
disparaître le théâtre, pas plus que la
télévision n’a tué le cinéma. Quant à
Internet,il ne viendra certainement pas
à bout de la télévision. Pourquoi n’en
irait-il pas de même pour la presse
écrite ? Celle-ci traverse certes une
crise, mais elle saura sans doute la surmonter et rebondir sur elle. Un exemple, celui d’Internet. Ce concurrent de
la presse doit être également perçu
comme un facteur d’enrichissement.
En effet,si les éditions en ligne confortent certains lecteurs traditionnels
dans leur attachement à un titre, elles
peuvent aussi lui faire gagner un nouveau lectorat.Un concurrent peut donc
devenir un allié, une menace se transformer en opportunité. Tout est question de réactivité. Il reste cependant
que l’on se doit sans doute de donner
à la presse quotidienne les moyens de
traverser la période difficile qu’elle rencontre. Le soutien public, qui a joué
un rôle essentiel dans la renaissance
du cinéma français, devrait, à mon
sens, remplir le même rôle vis-à-vis de
la presse quotidienne nationale. Le
maintien d’une presse diversifiée et
payante, c’est-à-dire indépendante,
est un enjeu d’intérêt national.
■
COMMUNICATION DE LA SOCIÉTÉ ÉDITRICE DU MONDE/SAMEDI 5 JUIN 2004/III
LE GROUPE
Le groupe est né le
31 décembre 2003 de la
fusion de la Société éditrice
du Monde (SEM) et des
Publications de La Vie
Catholique (PVC). Il intègre
également les titres de l’exgroupe Midi Libre (contrôlé
depuis 2002), devenu Les
Journaux du Midi.
Les publications et sociétés
du nouvel ensemble sont
dorénavant organisées en
cinq structures de métiers :
trois pôles édition (presse
quotidienne nationale,
magazine et livres, presse
quotidienne régionale) ; un
pôle Internet et un pôle
régies publicitaires. Ces cinq
structures représentent les
lieux de décision où se
construisent, champ par
champ, les politiques suivies
et représentent
l’organigramme
opérationnel du groupe.
Placées sous l’autorité du
directoire (Jean-Marie
Colombani, Dominique
Alduy, Noël-Jean Bergeroux)
et du directeur général du
groupe, Jean-Paul Louveau,
elles sont co-dirigées par les
responsables suivants :
Edwy Plenel et Fabrice Nora
(presse quotidienne
nationale) ; Jean-Paul
Louveau et Alain Plombat
(presse quotidienne
régionale) ; Gilles de
Courtivron et Bruno Patino
(presse magazine et livres) ;
Bruno Patino et Yann
Chapellon (Internet) ;
Mary-Laure Sauty de Chalon
(régies publicitaires).
Leur histoire, leur situation
actuelle et leurs perspectives
de développement font
l’objet d’une présentation
plus détaillée dans les pages
suivantes.
PRÉSENTATION DES ACTIVITÉS
PRESSE QUOTIDIENNE
NATIONALE
SITES INTERNET
Publications
• DOSSIERS & DOCUMENTS
• BILAN DU MONDE
• SÉLECTION HEBDOMADAIRE
• LE MONDE 2
389 249
82 070
94 557
16 296
122 758
(mensuel jusqu'en décembre 2003)
www.lemonde.fr
www.telerama.fr
www.monde-diplomatique.fr
www.courrierinternational.com
www.voilesetvoiliers.com
www.midilibre.com
www.lindependant.com
www.laprocure.fr
Autres activités
www.descleedebrouwer.com
www.lavie.presse.fr
www.terredevins.com
LE MONDE IMPRIMERIE
FRANCE ROUTAGE
www.mondepub.fr
www.journaldemillau.com
www.topfamille.fr
www.semainedenimes.com
www.immodumidi.com
www.jobdumidi.com
Participations Minoritaires
• Editpress Luxembourg (4,26 %)
• Timbropresse (34 %)
• L'Écho du Centre (12 %)
• Le Temps (5,24 %)
• La Vie du rail (5 %)
• Le Nouvel Observateur (6 %)
• Temps Présent (42 %)
• Laprel (15,38 %)
• Édition du Témoignage Chrétien (9 %)
• Éditions du Cerf (26 %)
• Éditions de l’Atelier (7 %)
• Ciric (31,42 %)
• GLR Midi France (40 %)
IV/COMMUNICATION DE LA SOCIÉTÉ ÉDITRICE DU MONDE/SAMEDI 5 JUIN 2004
LE GROUPE
DU GROUPE AU 1 er JUIN 2004
PRESSE MAGAZINE ET LIVRES
PRESSE QUOTIDIENNE RÉGIONALE
Publications
TÉLÉRAMA
COURRIER INTERNATIONAL
LA VIE
LE MONDE DIPLOMATIQUE
• Manière de voir
Publications
657 241
185 692
163 521
240 225
50 913
Autres publications :
• Notre Histoire
• Le Monde de l’Éducation
• La lettre de l’éducation
• Le Monde Initiatives
• Ulysse
• Danser
• Les Cahiers du cinéma
165 794
69 467
20 939
MIDI LIBRE
L'INDÉPENDANT
CENTRE PRESSE
Autres publications :
• Terre De Vins
• Terres Catalanes
• Le Monde des Religions*
• Prier
RÉGIES PUBLICITAIRES
• La Semaine de Nîmes
55 000
24 792
45 855
6 061
22 100
56 010
27 000
27 864
• La Semaine du Roussillon
• Journal de Millau
• L'Aveyronnais
• LE MONDE PUBLICITÉ
• PUBLICAT
• SAFARI
• I-RÉGIE.COM
13 604
11 373
1 955
3 688
6 436
2 318
• LE MONDE 2 PUBLICITÉ
• Le Catalan Judiciaire
PRESSE JEUNES :
• L'hebdo le monde des ados
• Papoum
45 846
73 321
• Pirouette*
• Abricot
• Les P’tites Sorcières
• Je Lis des histoires vraies
• Je Lis déjà
• Mille et une histoires
• Mon journal arc-en-ciel
81 328
54 446
34 429
47 465
47 903
9 800
• Les P’tites Princesses*
• Voiles & Voiliers
• Alternatives Intern.
Autres activités
MIDI MÉDIA (Régie Pub.)
OFFSET LANGUEDOC (Imprimerie de labeur)
PHAESTOS (Production TV. et Internet)
VOYAGES DU MIDI
MAGAZINES détenus à 50 % :
• Top Famille Magazine
Autres activités
254 725
60 585
26 653
XX XXX
diffusion en nombre d'exemplaires :
diffusion totale payée en 2003
Source : OJD Diffusion Contrôle
ÉDITION :
• Desclée De Brouwer
XX XXX
• Editions Zodiaque
LIBRAIRIE :
• La Procure
diffusion en nombre d'exemplaires :
diffusion totale payée en 2003
Source : éditeur
*
Lancement fin 2003
COMMUNICATION DE LA SOCIÉTÉ ÉDITRICE DU MONDE/SAMEDI 5 JUIN 2004/V
PRESSE QUOTIDIENNE NATIONALE
Des offres nouvelles pour nos lecteurs
LE MONDE : LEADER EN DIFFUSION
Diffusion totale payée de 1979 à 2003, en milliers d'exemplaires
500
300
Le Figaro
200
100
Libération
0
1980
1985
1990
1995
Sélection hedbomadaire
Le Monde 2
(hebdomadaire depuis
janvier 2004)
Bilan du monde
03
Comment Le Monde se situe-t-il dans
le nouveau périmètre du groupe ?
Fabrice Nora : Le pôle presse quotidienne nationale, dans son nouveau
périmètre, comprend les journaux
suivants : Le Monde, quotidien et ses
suppléments ; Le Monde 2, hebdomadaire (depuis le 17 janvier 2004) ;
La Sélection hebdomadaire ; Dossiers
et documents ; Dossiers et documents
littéraires ; Dossiers et documents
sciences ; Le Bilan du monde (annuel).
A ce pôle, est rattachée l’activité d’imprimerie, Le Monde Imprimerie, qui
est une filiale.
Du point de vue économique, quels
ont été les faits marquants de
2003 ?
F. N. : Avec l’éclatement de la bulle
Internet, la crise économique et une
certaine rationalisation des budgets
publicitaires, le chiffre d’affaires du
quotidien a baissé de 14 % entre fin
2000 et fin 2003.
LA PUBLICITÉ LIÉE
AU REDÉMARRAGE DE L’ACTIVITÉ
Cette baisse est essentiellement due
à un reflux de la recette publicitaire de
38 % en 3 ans. Ce sont essentiellement
les offres d’emplois et la publicité financière qui ont particulièrement souffert en 2002 et 2003. Le redémarrage de
l’activité économique et boursière en
2004 et 2005 devrait dynamiser les budgets de publicité commerciale et financière,mais la concurrence sera forte sur
les offres d’emplois avec les sites Internet. Nous sommes, dans ce domaine,
actionnaires à 15 % de Cadremploi, et
nous avons pris cette année, avec Le
Nouvel Observateur, une participation de
15 % dans le site régionsjob.com. Cette
participation a vocation à augmenter.
LA DIFFUSION :
EN HAUSSE GRÂCE AU WEB
Dans un univers de presse nationale
qui enregistre une baisse moyenne de
diffusion de 2,7 % pour 2003, la dif-
ÉVOLUTION D'AUDIENCE
Le
M
on
de
2002
2003
Le
+ 3,3 %
Fi
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— 5,7 %
ro
Li
912 000
Le Monde
2000
* Diffusion payée France en 2003 : 345 231 exemplaires
b
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901 000
79
Source : OJD
1 381 000
Dossiers et documents
Dossiers et documents
littéraires
Dossiers et documents
sciences
2003 389 249*
Le Monde
400
1 302 000
Le Monde
2 129 000
et ses suppléments
2 061 000
Le Monde
— 1,2 %
Source : EuroPQN Audience Ensemble
La bataille de l’écrit
D
epuis dix ans,Le Monde se bat à contre-courant. En ne cessant d’être en mouvement
et de se remettre en cause depuis le lancement d’une nouvelle formule novatrice en 1995,
il a su conquérir durablement la première place
de la presse quotidienne nationale (PQN). Mais,
dans le même temps, ce secteur de la presse française ne cessait de rencontrer des difficultés et de
perdre du terrain. On pourrait se réjouir égoïstement de notre seule performance, d’autant plus
que s’y ajoute la réussite de notre édition électronique. Notre conviction est inverse : on devrait
surtout s’en inquiéter. Qu’un journal gagne une
bataille n’a pas grand sens si la presse, pendant
ce temps-là, perd la guerre.
En France, et ce dossier le montre amplement,
la PQN va mal. Profondément mal. Pour des raisons structurelles, sociétales et économiques, éditoriales et professionnelles. Le phénomène n’est
certes pas spécifiquement français, comme vient
de le rappeler, à Istanbul, le 57e congrès de l’Association mondiale des journaux : la presse écrite
des pays développés est confrontée à une baisse
régulière de sa diffusion qui,hélas,fragilise au premier chef la presse qui informe sans abaisser, préfère la rigueur à l’approximation et valorise le sens
plutôt que l’émotion. Mais cette tendance est ac-
crue, dans ce pays-ci, par des fragilités et des facilités, aussi bien financières qu’éditoriales, proprement nationales qui interpellent tous les partenaires du secteur.
C’est pourquoi, vue de la rédaction du Monde,
la construction d’un groupe de presse indépendant
menée par Jean-Marie Colombani apparaît comme
une nécessité vitale. C’est même la condition de
notre survie éditoriale. Si elle n’avait pas été engagée et menée à bien en 2003, Le Monde vivrait
aujourd’hui, mais dans un contexte autrement risqué et difficile, une crise similaire à celles qui, en
1984 et en 1994, ont failli le conduire à la perte de
son indépendance, c’est-à-dire à une faillite économique qui aurait été, aussi, une défaite morale.
Dans la bataille de l’écrit qui est la nôtre, une
première phase se termine : celle qui a permis d’atteindre cette étape indispensable, grâce à la dynamique ouverte par la relance éditoriale du quotidien Le Monde. Pour toutes celles et tous ceux
qui le font, chaque jour, commence une deuxième
époque où, au sein d’un groupe garantissant sa liberté économique et son indépendance éditoriale,
il s’agit de retrouver l’élan, l’audace et l’exigence
qui ont permis les succès de la période précédente.
Imité ou copié, attaqué ou jalousé, Le Monde a fait
école, et c’est heureux. Il lui faut donc réinventer
VI/COMMUNICATION DE LA SOCIÉTÉ ÉDITRICE DU MONDE/SAMEDI 5 JUIN 2004
sa différence, s’interroger sur ses insuffisances et
mieux satisfaire ses lecteurs pour en conquérir de
nouveaux. C’est l’objectif de la réflexion en cours
au sein de sa rédaction qui se traduira, en janvier
2005, par une réinvention de notre formule, tirant
les enseignements des dix ans passés et prenant
en compte les changements intervenus entretemps dans le paysage de la presse.
Cette obligation au mouvement permanent ne
change rien à notre état d’esprit. Journal de référence, selon le compliment qui lui est fait d’ordinaire en hommage à ses exigences professionnelles, Le Monde est en même temps un journal
grand public qui, en aucun cas, ne cherche à s’adresser qu’à une élite autoproclamée. Etre la référence, dans notre esprit, c’est savoir l’être potentiellement pour tous, pour tous ceux qui
recherchent une information vérifiée et complète,
claire et précise, indépendante et loyale. Depuis
toujours, le credo du Monde peut se résumer en
une formule : les faits sont sacrés, les opinions
sont libres. Face aux difficultés de la presse, la tentation existe,ailleurs,d’inverser la proposition : mes
opinions sont sacrées, les faits sont libres.
C’est à cette dérive que Le Monde, demain
comme hier, entend résister.
Edwy Plenel
PRESSE QUOTIDIENNE NATIONALE
Quels sont vos projets de développement ?
F. N. : La fin de l’année 2003 a été
consacrée à la préparation du passage
du Monde 2 mensuel à une formule
hebdomadaire avec le quotidien du samedi,daté dimanche-lundi.Cette nouvelle formule a été lancée avec succès,
le 17 janvier 2004. Aujourd’hui, plus de
300 000 exemplaires du Monde 2 sont
vendus chaque semaine. Nous avons
décidé de rajouter à notre gamme
« Dossiers et documents » un trimestriel consacré aux sciences. Celui-ci a
été préparé en 2003 et le premier numéro est sorti en mars 2004.
Quelles sont les perspectives pour
2004 ?
F. N. : À la fin mai, nous étions dans
le cadre de notre plan de marche sur
l’ensemble de nos titres. Nous explorons avec succès la vente de compléments (type DVD) avec le quotidien.
Ces offres doivent être en ligne avec
les attentes culturelles de nos lecteurs
et représenter une valeur ajoutée à leur
contrat de lecture. Ils doivent également permettre à des non lecteurs du
quotidien de le découvrir à cette occasion. Enfin, les résultats du Monde
et du Monde 2 dépendront, en 2004,
de la poursuite ou non, au second semestre, du redressement publicitaire
déjà perceptible en ce début d’année.
Et Le Monde Imprimerie ?
F. N. : Le Monde Imprimerie a subi
de plein fouet la baisse des tirages, de
la pagination et des numéros spéciaux
du Monde et de ses clients extérieurs
(Journal du Dimanche, Journal des Finances, Les Échos). Après l’arrivée des
Échos et le démarrage d’une nouvelle
rotative en septembre 2003, les clients
extérieurs représentent 25 % du chiffre d’affaires.Devant la dégradation des
comptes de l’ensemble des imprimeries de presse parisienne, une discussion est en cours au niveau de la branche sur la mise en place d’un plan social
régional. Le Monde Imprimerie, par
ailleurs, s’efforce de mettre en place
une organisation et un fonctionnement cohérents avec les modernisations qui ont été faites et compatibles
avec notre équilibre économique. ■
UN LECTORAT DIVERSIFIÉ
1 er QUOTIDIEN GÉNÉRALISTE
D'après leur catégorie professionnelle,
Lecteurs de quotidiens nationaux,
en milliers
en %
10
eM
L
ro
ga
i
eF
L
Li
42
15
DES LECTEURS À HAUTS REVENUS
Le Monde est le quotidien le plus
lu par les foyers à hauts revenus
(plus de 52 000 euros par an). Ces
derniers représentent 8 % de la
population française de 15 ans et
plus (Le Monde, 596 000 lecteurs
hauts revenus, Le Figaro, 407 111,
Libération 273 000)(3).
un
La
Étudiants
ib
Tr
Source : EuroPQN 2003-LNM
Source : EuroPQN 2003- LNM
909 000 LECTRICES
teurs, soit 15 % de ses lecteurs sont
étudiants ou lycéens).
Audience, en %
PREMIER QUOTIDIEN NATIONAL
DES FEMMES
Hommes
Femmes
57
43
Avec quelque 909 000 lectrices, ce
qui représente 43 % de son audience, Le Monde est le quotidien national des femmes.
DES LECTEURS À PARIS ET EN RÉGIONS
Les lecteurs du Monde se répartissent presque équitablement sur le
territoire : 61 % de nos lecteurs sont
en régions tandis que 39 % résident
en Île-de-France.
UN PUBLIC DE « DÉCIDEURS »
Le Monde touche des cadres de
tous les horizons : des cadres d’entreprise (399 000), des professions
libérales (104 000)(2), des cadres de
l’enseignement (177 000) et de l’administration et des collectivités
locales (176 000).
e
Le
435
Au-delà du nombre de lecteurs, il
est intéressant de connaître le
« profil » du lecteur du Monde. Les
études de lectorat permettent d’identifier les lecteurs selon des critères socio-démographiques et professionnels, ce qui est très utile aux
annonceurs soucieux de choisir le
support le mieux adapté à leur
public. Près d’un lecteur du Monde
sur deux appartient à un foyer
cadre. Des études spécifiques sur les
« cadres actifs » permettent de
compléter ces données. Ainsi, en
2003, 855 000 cadres lisent Le Monde
(tandis que 686 000 lisent Les Échos,
465 000 lisent Le Figaro, 373 000
Libération et 285 000 La Tribune.
s
ho
c
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Employés
LE QUOTIDIEN DES CADRES
n
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r
bé
759
33
de
on
Cadres,
prof. libérales
et petits patrons
Ouvriers,
retraités div.
901
Face à la baisse du chiffre d’affaires, un plan triannuel de réduction des
coûts (10 %) a été mis en place qui
vise une économie de 5 % en 2003,
3 % en 2004, et 2 % en 2005. L’objectif 2003 a été atteint et a pesé en charges exceptionnelles ponctuelles.
U
n journal passe de main en
main au sein d’un même
foyer, d’un même bureau ou
d’une bibliothèque, il circule, on le
partage : un exemplaire est donc lu
plusieurs fois par des personnes différentes qui ne l’ont pas nécessairement acheté (c’est le taux de circulation).
Le Monde réunit 2 129 000 lecteurs en 2003 (1) et détient ainsi l’audience la plus forte de tous les quotidiens généralistes nationaux dits
« de qualité », ce qui représente un
taux de pénétration de 4,4 %.
1 302
LES COÛTS : POURSUITE
DU PLAN DE RÉDUCTION
Le quotidien leader en France
2 129
fusion du Monde « papier » baisse de
4,4 % pour la première fois depuis
1994, après une période de hausse
continue. En revanche, près de 17 000
lecteurs se sont abonnés à la partie
payante (5 euros par mois) au monde.fr.
Au total, la diffusion, papier et web, a
continué sa progression et le journal n’a
jamais été aussi présent, en France et à
l’étranger : l’audience a augmenté de 3
% en 2003,soit plus de 2 millions de lecteurs quotidiens (EuroPQN).
Source : EuroPQN 2003-LNM
UNE RÉFÉRENCE SUR LA
SCÈNE INTERNATIONALE
DES JEUNES, ACTIFS ET INSTRUITS
Un niveau d’instruction élevé et
la jeunesse caractérisent plus spécifiquement le lectorat du Monde :
32 % des lecteurs ont moins de
35 ans, et 66 % d’entre eux ont fait
des études supérieures (contre 41 %
dans l’ensemble de la population
des moins de 35 ans).
Le Monde est très présent dans les
établissements scolaires et universitaires : il est le premier quotidien
national des étudiants (322 000 lec-
Sur la scène internationale, Le
Monde est le deuxième quotidien lu
par les leaders d’opinion européens
et est considéré comme le deuxième
quotidien le plus influent par ces
mêmes leaders. Il se place ainsi juste
derrière le Financial Times (4).
■
(1) Résultat de l’enquête
EuroPQN 2003 - LNM
(2) Audience Ipsos cadres actifs
2003 - LNM
(3) Ipsos hauts revenus 2003
(4) European Opinion Leaders
DES LECTEURS JEUNES, ACTIFS ET INSTRUITS
En pourcentage
15 à 24 ans
18 %
60 ans et plus
322 000 étudiants,
lycéens
Actifs
15
24
32
57
43
18
25 à 34 ans
14 %
26
35 à 49 ans
50 à 59 ans
Inactifs
Source : EuroPQN 2003-LNM
COMMUNICATION DE LA SOCIÉTÉ ÉDITRICE DU MONDE/SAMEDI 5 JUIN 2004/VII
INTERNET
La révolution du numérique
Le Monde Interactif
lemonde.fr
telerama.fr
monde-diplomatique.fr
courrierinternational.com
De quand datent les activités numériques du groupe ?
Bruno Patino : Il y a d’abord eu la
création de sites Internet. Celui du
Monde date de 1995, celui du Monde
Diplomatique de la même époque. Le
site de Télérama date de 1997. Ce qui
place d’emblée Le Monde, Le Monde
Diplomatique et Télérama parmi les
pionniers français du domaine, bien
vite rejoints par Courrier International.
Le site du Monde a donné naissance
à une entreprise, Le Monde Interactif, créée fin 1998 avec l’aide du groupe
Lagardère qui en est l’un des actionnaires. De par sa position, Le Monde
Interactif est aujourd’hui l’entreprise
pivot de notre groupe dans le domaine
du numérique. Quarante-quatre personnes y travaillent, dans des locaux
situés dans le XIXème arrondissement.
Elle a vocation à aider les sites Internet des autres titres du groupe.
Pourquoi faire de l’Internet ?
B. P. : Internet est une activité nouvelle, qui vise à rendre présents sur les
écrans des titres qui jusqu’ici n’étaient
qu’imprimés. Mais un site Internet va
beaucoup plus loin que la simple diffusion de titres déjà existants : le numérique est, à bien des égards, une révolution en profondeur pour nos
publications. Par Internet, on touche
de nouveaux lecteurs, et notamment
les plus jeunes, ceux qui appartiennent
à des générations qui ont toujours
connu l’écran. Ainsi, 60 % des internautes du monde.fr ont moins de
35 ans. Mais on modifie aussi le rapport à l’espace et au temps de nos titres : les internautes consultent depuis
le bureau, plusieurs fois par jours pour
les plus fidèles, ce qui estompe la notion de périodicité. Le site lemonde.fr
est actualisé en permanence. Les lecteurs du journal peuvent garder le
contact avec l’actualité entre deux parutions. Ceux qui se contentent du
web trouvent l’information la plus
pertinente à tout moment. Des autres sites du groupe suivent la même
logique : les pages d’accueil des sites
de Télérama et de Courrier International sont actualisées chaque jour…
Le numérique induit de nouveaux
langages et de nouvelles ressources :
lemonde.fr et telerama.fr ont développé les modules multimédia, courrierinternational.com et lemonde.fr
ont leurs propres bases de données...
Enfin et peut-être surtout, c’est un
moyen d’être en relation permanente
avec les lecteurs internautes, par l’intermédiaire de « chats », de « forums », ou de demandes de contributions artistiques (pour telerama.fr).
Internet est devenu un lieu de
conquête et de croissance.
Quelle est l’importance des sites en
terme de lectorat ?
B. P. : lemonde.fr est le premier site
d’information en langue française.Il reçoit chaque jour entre 400 000 et
VIII/COMMUNICATION DE LA SOCIÉTÉ ÉDITRICE DU MONDE/SAMEDI 5 JUIN 2004
LEMONDE.FR, LEADER DES SITES D'INFORMATION EN TRAFIC
Évolution des visites mensuelles de juin 2000 à avril 2004, en milliers
avril 13 082 560
15 000
12 500
Le Monde
10 000
%
55
+ 3 ans
3
en
7 500
4 757 520
5 000
Les Échos
Libération
3 864 730
2 500
Le Figaro
500
2000
2001
2002
2003
2 145 470
2004
L    2004     
lemonde.fr
mondecourrier
telerama.fr diplomatique.fr international.com
Visites
13 082 560
947 430
699 940
614 000
Pages vues
58 245 840
5 635 730
2 307 910
2 704 720
37 358    .
Nombre d'abonnements payants au site Internet www.lemonde.fr en 2003
web
liés au papier
Total
Janvier
13 773
16 824
30 597
Décembre
20 488
24 199
44 687
Moyenne
16 935
20 423
37 358
Sources : Cybermétrie puis Cyberestat et Diffusion Contrôle
500 000 visites, soit entre 12 et 14
millions de visites par mois. Le nombre
de visiteurs réguliers est d’environ 2,7
millions de personnes.En fait,le site attire autant de personnes que le quotidien imprimé, voire légèrement plus.
L’audience des contenus du Monde a
ainsi doublé grâce à Internet. Quant à
l’édition abonnés du site, une version
élargie pour laquelle il convient d’acquitter le prix d’un abonnement mensuel, elle compte 55 000 abonnés au
30 avril 2004. Nous sommes à la fois le
plus grand site d’information gratuit...
et le site payant le plus important. Le
site de Courrier International enregistre
entre 600 000 et 800 000 visites par mois,
télérama.fr près du million, le site du
Monde Diplomatique près de 700 000…
L’audience de l’Internet atteint un niveau considérable : un nouveau média
s’installe à une vitesse peu commune.
En termes économiques,Internet ne
pèse-t-il pas trop lourd dans les
comptes ?
B. P.: Faire de l’Internet en 1995, c’était être pionnier. En 1998, c’était par-
Pour la première fois, la diffusion
payante du Monde.fr a été
certifiée par Diffusion Contrôle.
Aux chiffres de la diffusion de
l'édition papier du Monde, il faut
donc ajouter ceux de sa diffusion
payante via le site Internet
www.lemonde.fr. Ces chiffres
seront désormais présents dans
tous les procès-verbaux de
Diffusion Contrôle pour Le
Monde.
ticiper à un mouvement d’ensemble.
Mais continuer à le faire après l’éclatement de la bulle, fin 2000, c’était à
bien des égards un acte de foi. Les investissements, même maîtrisés, ont
été importants pour ce qui est du
Monde Interactif. 2003 marquait déjà
une forte réduction du déficit d’exploitation du Monde Interactif pour
la troisième année consécutive. En
2004, l’équilibre d’exploitation sera atteint. Car les recettes se sont développées à mesure que l’audience
augmentait : le chiffre d’affaires publicitaire a progressé de plus de 250 %
entre avril 2001 et avril 2004, celui des
recettes de contenu de plus de 230 %.
La référence, acquise de longue date
dans l’imprimé, arrive dans le numérique : le site du Monde a une pénétration de 12,2 % chez les dirigeants et
cadres (source Ipsos cadre actifs
2003). De façon plus importante encore, cette situation économique aura
été atteinte sans réduction des développements qui nous permettent de
croire en la pertinence de ce relais de
■
croissance.
PRESSE MAGAZINE ET LIVRES
Une tradition d’indépendance et d’exigence
a
m
ra
lé
Té
Source : AEPM et OJD Diffusion Contrôle
e
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in
Po
159 015
170 493
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350 088
432 233
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io
na
463 252
511 425
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905 000
Le Monde diplomatique
1 103 000
Éditions Zodiaque
in
L
O eN
bs o
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va el
te
ur
654 285
e
in
az
ag
M
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Desclée De Brouwer
Le Monde
Diplomatique
Manière de voir
Le
La Procure
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Les Cahiers du cinéma
D F   2003
1 530 000
Les Éditions de l’Étoile
A AEPM*  2003
Fi
Notre Histoire
Ulysse
UNE PRÉSENCE FORTE DANS L'UNIVERS DES MAGAZINES
s
Publications
Historiques
es
L’Hebdo,
le monde des ados
Aujourd’hui, comment se porte le
pôle magazine et livres ?
G. de C. : Dans l’univers culturel,
Télérama et ses 660 000 exemplaires
vendus est le titre le plus important
du pôle mais aussi l’hebdomadaire
le plus lu par les cadres et les cadres
Le
Junior Hebdo
2 054 000
Danser
pr
SPER
Ex
Presse jeune
L'
Fleurus Presse
2 181 000
La Vie
Prier
Le Monde
des Religions
ra
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a
Le
O N
bs o
er uv
va el
te
ur
Malesherbes
Publications
2 571 000
Le Monde Initiatives
lé
Le Monde de l’Education
dirigeants français. Les autres titres
de cet univers sont plus spécialisés :
Ulysse, Notre Histoire, Danser et les
prestigieux Cahiers du cinéma.
Dans le secteur de l’actualité,
Courrier International et Le Monde
Diplomatique ont, au cours de l’année 2003, continué à progresser
spectaculairement en diffusion
comme en audience. Quant à
l’hebdomadaire chrétien d’actualité
La Vie, il connaît de bons résultats
liés à l’évolution continue de son
cadre rédactionnel.
Fleurus Presse, qui s’adresse à un
public d’enfants de 1 an à 15 ans, a
constitué depuis plusieurs années
une gamme complètement nouvelle
de titres éducatifs. Avec quatre lancements réussis dans les cinq dernières années, le chiffre d’affaires
2004 a progressé de 50 % en cinq ans
par croissance interne.
Nous sommes également présents
dans l’Education avec le titre leader Le Monde de l’Éducation, dans
la sphère sociale avec Le Monde Initiatives, et le religieux avec Prier, Le
Monde des Religions et la maison
d’édition Desclée de Brouwer.
En partenariat avec Ouest-France,
nous participons au secteur des loisirs avec la revue Voiles et Voiliers.
Toujours en partenariat, mais
cette fois avec Hachette Filipacchi
Médias, nous éditons Top Famille,
deuxième magazine de la presse parentale (250 000 exemplaires vendus)
destiné aux mères d’enfants de
moins de 15 ans.
I
Té
Courrier International
quinzomadaires télé, faiblesse du
réseau NMPP…
Dans ce contexte, le pôle magazine présente des atouts fondamentaux :
• la ligne éditoriale de chaque publication a permis de cultiver un lien
très étroit avec les lecteurs, qui constitue une grande sécurité face à l’infidélité croissante des publics et à
l’attrait de l’information gratuite
sous toutes ses formes ;
• une compétence démontrée, et
toujours améliorable, dans les techniques d’abonnement et de fidélisation devenues indispensables face à
la baisse des ventes messagerie.
Au sein du pôle, chaque magazine
conserve ses particularités éditoriales
et marketing. Ce qui n’empêche pas
de regrouper les fonctions communes : relations humaines, gestion
(comprenant également l’informatique, les achats et services généraux)
et marketing développement pour les
parties mutualisables – études, bases
de données, service clients, VPC…
Le pôle magazine et livres est localisé sur quinze sites différents et le
regroupement en un seul lieu géographique est mis à l’étude pour un
emménagement fin 2005.
Comment s’est constitué le pôle et
quels sont vos enjeux stratégiques ?
Gilles de Courtivron : Dès la prise
de participation du Monde, il était
clair que les synergies et les convergences éditoriales existant entre Le
Monde et les Publications de La Vie
Catholique étaient nombreuses. Ce
qui a accéléré le processus aboutissant à la fusion des deux groupes fin
2003.
Outre une tradition commune
d’indépendance rédactionnelle et de
participation des salariés au capital
des entreprises, les vingt-sept publications qui constituent le pôle magazine et livres ont deux caractéristiques communes : toutes sont des
publications ambitieuses, porteuses
de sens et susceptibles d’apporter un
éclairage particulier sur le monde
d’aujourd’hui. Elles s’adressent à des
lecteurs exigeants (et à leurs enfants), la grande majorité d’entre eux
étant de niveau d’instruction élevé.
Le pôle magazine, auquel s’ajoutent les activités d’édition et de librairie (Desclée de Brouwer, les
Éditions de l’Étoile et La Procure),
est en phase de construction depuis le début de l’année 2004. Le
plan de consolidation a pour objectif de mettre toutes les forces en
commun dans un contexte de
concurrence exacerbée et de mutations profondes : émergence
d’Internet et des gratuits, introduction du secteur presse dans la
publicité télévisée, lancement des
2 730 000
Télérama
* Audience et Étude de Presse Magazine
COMMUNICATION DE LA SOCIÉTÉ ÉDITRICE DU MONDE/SAMEDI 5 JUIN 2004/IX
PRESSE QUOTIDIENNE RÉGIONALE
Les Journaux du Midi
du redressement au développement
Groupe des
Journaux du Midi
Midi Libre
L’Indépendant
Centre Presse
La Semaine
de Nîmes
La Semaine du
Roussillon
Journal de Millau
Terre de Vins
Terres Catalanes
L’Aveyronnais
Le Catalan judiciaire
Les Journaux du Midi incarnent le
pôle de presse quotidienne régionale du groupe Le Monde depuis
que ce dernier est devenu actionnaire de référence, en juin 2000.
Comment ce pôle s’est-il constitué et qu’elle est sa configuration
actuelle ?
Jean-Paul Louveau : Si la dénomination « Les Journaux du Midi »
est relativement récente (2002), le
groupe existe depuis plus de deux
décennies. Au départ, il y a bien sûr
la création de Midi Libre, le 27 août
1944, à l’initiative de journalistes et
de résistants de la région. Rapidement le quotidien montpelliérain a
vu son audience grandir sur les cinq
départements du Languedoc-Roussillon et sur celui de l’Aveyron. Cette
croissance a pris une nouvelle dimension dans les années quatre
vingt avec l’acquisition de Centre
Presse, le titre le plus important du
nord-Aveyron, puis avec celle de
L’Indépendant, journal leader sur les
Pyrénées-Orientales et l’Aude. Aujourd’hui ces trois titres diffusent
plus de 260 000 exemplaires par jour
et ont une audience évaluée à
882 000 lecteurs par jour.
L’ensemble représente un effectif
de 1320 salariés pour un chiffre d’affaires annuel de 160 millions d’euros
et un résultat courant avant impôts
de 6,3 millions d’euros.
Quelles sont les raisons de ce retour
à de bons résultats ?
J-P. L. : Quand Le Monde a pris le
contrôle de ce groupe, nous avons
fait le constat qu’en plus des diffi-
cultés inhérentes à la presse, il était
lourdement handicapé par la dispersion de ses moyens industriels. Il y
avait trois sites d’impression, mais
aucun des trois n’était véritablement adapté ni dimensionné pour la
modernisation nécessaire des journaux. Par ailleurs, ces trois sites engendraient des surcoûts de fonctionnement. Dans le cadre d’une
réflexion plus large concernant la
modernisation et la rationalisation
des outils de production de l’ensemble du groupe Le Monde, nous
avons donc décidé d’investir
21 millions d’euros pour réaliser un
site unique d’impression à SaintJean-de–Védas. Actuellement, nous
sommes dans la phase finale de ce
projet qui sera achevé à la fin de
l’année. Ce nouveau site sera l’un
des plus importants du sud du pays
et donnera la possibilité au groupe
de réaliser des travaux pour compte
de tiers. Dès à présent, nous sommes
opérationnels puisque nous imprimons chaque soir les 30 000 exemplaires des Echos diffusés en RhôneAlpes et en PACA.
En parallèle à ce projet industriel,
nous nous sommes attachés à la réduction des pertes liées à une diversification antérieure mal maîtrisée.
Sensibilisés aux défis que nous
avions à relever dans un environnement concurrentiel difficile, les collaborateurs du groupe ont immédiatement compris les enjeux et
adhéré à notre démarche. Aujourd’hui, tous se mobilisent pour une
nouvelle étape, celle du développement.
Quels sont les grands axes de cette
politique de développement ?
J-P. L. : Il s’agit pour notre groupe
de ne pas subir l’évolution parfois
brutale du paysage médiatique. Cela
nécessite une réactivité de tous les
instants qui concerne aussi bien l’évolution sociologique de notre région, les habitudes de lecture, les
nouveaux rythmes de vie, la
« consommation » de l’information
thématique… C’est la raison pour laquelle nous avons créé une direction
du développement groupe qu’anime
Alain Plombat, précédemment directeur de la rédaction de Midi Libre.
L’époque d’un journal identique
chaque jour de la semaine, et le
même pour tous les lecteurs, nous
semble révolue. Les rédactions doivent s’interroger sur le traitement
de l’information aux divers niveaux,
local, régional, national et international en fonction d’une concurrence aujourd’hui pléthorique.
Quels sont les centres d’intérêt de
nos lecteurs ? Quelles sont leurs
préoccupations majeures et quelle
X/COMMUNICATION DE LA SOCIÉTÉ ÉDITRICE DU MONDE/SAMEDI 5 JUIN 2004
valeur ajoutée pouvons-nous leur
proposer, pour marquer notre différence ? La réflexion n’est pas simple mais les journalistes du groupe
n’hésitent pas à se remettre en
question pour préparer les nouvelles formules de la fin 2004. Sans
attendre, L’Indépendant a déjà
apporté des innovations et, début
juin, Midi Libre lance sur la région
de Montpellier deux suppléments
hebdomadaires, l’un consacré aux
loisirs et l’autre aux activités
« consuméristes ». Les résultats de
ces offres viendront alimenter nos
débats et s’ajouteront à ceux déjà
lancés sur le découpage des zones,
l’accessibilité du journal, sa distribution et ses modes de promotion.
Tout cela concerne les quotidiens,
mais qu’en est-il de la presse gratuite, de l’Internet ou encore des
télévisions locales ?
J-P. L. : Là encore, nous n’avons
pas vocation à subir et à regarder
passer les trains. Pour la presse gratuite, quotidienne ou hebdomadaire,
nous considérons que son lectorat
est plus jeune que celui de la PQR.
Cette presse n’est donc pas frontalement concurrentielle et peut
même constituer un réservoir de futurs lecteurs. Le volet publicitaire, lui,
se révèle plus sensible. Le modèle
économique de ces journaux gratuits
n’est pas celui que nous connaissons
mais le principe de réalité fait que
notre groupe, sur sa zone de diffusion, passera à l’offensive si la nécessité l’exige.
Ce même principe de réalité vaut
pour la télévision locale. C’est pourquoi Midi Libre a déposé un dossier
pour la fréquence de Montpellier.
Aujourd’hui, les télévisions locales
sont encore économiquement fragiles, mais nous pensons que le phénomène est irréversible.
Internet et l’édition thématique
sont enfin les deux derniers axes du
développement de notre groupe. La
notoriété de nos titres quotidiens est
un atout pour ces supports. Sur l’Internet, midilibre.com en fournit
l’illustration et nos sites pratiques
immodumidi.com et jobdumidi.com
ont déjà trouvé leur public. En ce qui
concerne l’édition, nous venons de
lancer une collection de guides régionaux « Les Carnets Midi Libre »
destinés plus particulièrement aux
habitants récents de la région. Ces
nouveaux arrivants qui contribuent
à la forte poussée démographique
du Languedoc-Roussillon sont une
chance pour la région et une opportunité pour Les Journaux du Midi.
Nous mettons nos énergies professionnelles et nos moyens techniques
à les saisir.
■
R É G I E S P U B L IC I TA I R E S
Le regroupement de médias, un atout
pour la publicité
UNE POSITION DE LEADER
Source : EuroPQN 2003
346
615
373
Source : Ipsos FCA 2003
855
Source : Ipsos FCA 2003
113
154
25
91
Hauts revenus top 1
49
215
Source : Ipsos Hauts revenus 2003
Hauts revenus top 2
Source : Ipsos Hauts revenus 2003
231
Source : Ipsos FCA 2003
136
219
267
Décision influence
152
273
407
Source : Ipsos FCA 2003
293
Hauts revenus top 8
465
600
616
Source : EuroPQN 2003
1 244
Source : EuroPQN 2003
297
330
321
Cadres
Cadres sup entreprise
663
Cadres supérieurs
909
Source : EuroPQN 2003
555
687
Source : EuroPQN 2003
1 220
Femmes
Moins de 50 ans
687
15-34 ans
596
Le Monde 2 Publicité
901
Safari
Libération
Hommes
1 302
I-Régie.com
Ensemble
2 129
Publicat
Le Figaro
62
Le Monde
en milliers de lecteurs
Source : Ipsos Hauts revenus 2003
Le Monde Publicité
Source EuroPQN 2003 : référence sur l'ensemble de la population des + de 14 ans ; Source Ipsos cadres : référence sur l'ensemble des cadres actifs;
Source Hauts revenus : référence 8% de la population la plus aisée
Qui sont nos lecteurs ?
Marie-Laure Sauty de Chalon :
Le Monde, depuis dix ans, n’a cessé
de progresser auprès des publics les
plus exigeants, les instruits et les
décideurs. Les progressions du
Monde se retrouvent auprès de tous
les publics. Par exemple auprès des
jeunes de 15 à 34 ans, Le Monde a
deux fois plus de lecteurs que ses
concurrents.
Cette position se retrouve également auprès de la communauté
internationale. Quotidien ouvert sur
le monde et laissant une large place
à l’information internationale, Le
Monde a une place à part parmi la
communauté internationale auprès
des lecteurs francophones et plus
largement européens.
Il est par ailleurs considéré par les
leaders d’opinion européens comme
le deuxième quotidien le plus in-
fluent après le Financial Times britannique.
Enfin, Le Monde entretient avec
ses lecteurs une relation particulière,
un attachement et une fidélité per-
ceptibles dans les études. Le Monde
a une durée de lecture et de reprise
en mains supérieure à celle de ses
concurrents, ce qui est également le
cas des magazines du groupe.
LE MONDE NUMÉRO 1 CHEZ LES CADRES
Lecteurs cadres en milliers
Ensemble des cadres
900
Cadres supérieurs
700
600
500
600
400
300
300
200
100
0
0
96
97 98
99
Le Monde
00
01
02 03
Le Figaro
96
97 98
99
Le Figaro Entreprises
00
01
02 03
Libération
Source : Ipsos France des cadres de 1996 à 2003
COMMUNICATION DE LA SOCIÉTÉ ÉDITRICE DU MONDE/SAMEDI 5 JUIN 2004/XI
R É G I E S P U B L IC I TA I R E S
LE DEUXIÈME QUOTIDIEN EUROPÉEN
En taux de pénétration
Financial Times
30
Le Monde
24
Herald Tribune
24
Frankfurter Allgemeine Zeitung
19
The Times
15
Le Figaro
13
Corriere Della Sera
11
Suddeutsche Zeitung
10
El Pais
9
Wall Street Journal
9
Source : European Opinion Leaders
Quel est l’état des lieux qualitatif
et quantitatif de ce pôle ?
M.-L. S. de C. : Un regroupement
de journaux qui possèdent des
atouts majeurs :
• Des titres qui forment un ensemble fort et cohérent reconnu par
le marché ;
• Des stratégies d’approche du
marché complémentaires, qui, pour
chaque régie, ont porté leur fruit jusqu’en 2002.
Mais depuis 2002, nos titres ont
perdu en moyenne plus de 15 % de
leur pagination publicitaire au profit des médias audiovisuels.
Or, nos lecteurs ont des qualités
que l’on ne retrouve nulle part
L
XII/COMMUNICATION DE LA SOCIÉTÉ ÉDITRICE DU MONDE/SAMEDI 5 JUIN 2004
o
di
Ra
TV
55,6
s
En
Lecteurs d'au moins un titre parmi :
PQN CSP + généraliste : Le Monde,
Le Figaro, Libération,
News : Obs, Express, Point, Courrier,
Marianne
Radio : Auditeur ts jours ou presque entre
7h-9h ou 18h-20h
Télévision : Auditeur ts jours ou presque
au moins un moment à partir de 19h
Source : AEPM 2003 (9 256 523 individus)
Source : Ipsos FCA 2003
ailleurs puisque près de 70 % des
lecteurs cadres de presse d’actualité
sont patrons et cadres supérieurs, ce
qui n’est pas le cas des autres médias
d’information…
L’enjeu pour la presse doit être de
retrouver sa position concurrentielle d’il y a deux ans, ce qui cor-
respond à 1,5 point de part de marché.
La régie des indépendants
a Grande Régie réunit depuis
janvier 2004 l’offre publicitaire des journaux d’actualité les
plus prestigieux, Le Monde et ses
suppléments,Le Nouvel Observateur,
Courrier International, Télérama, Le
Monde 2, La Vie, Challenges, Le
Monde Diplomatique, le Monde de
l’Éducation, les Cahiers du cinéma et
Sciences et Avenir, et coordonne le
management de trois régies existantes, Le Monde Publicité,
Publicat et Régie Obs. Elle accueille
également des groupes de presse
P ste
CS rali s
N
é
PQ gén New
+
e
bl
em
59,2
11,7
Le Nouvel Observateur
5,04
Courrier International
4,06
Marianne
3,93
Le Point
2,88
L'Équipe Magazine
2,68
L'Express
2,63
Paris Match
2,40
Le Figaro Magazine
1,98
Part de patrons et cadres supérieurs
dans l'audience Cadres
69,6
Télérama
L'AUDIENCE CADRES
77,7
LE TAUX DE REPRISE
EN MAINS DES MAGAZINES
58,7
Nos régies viennent de développer
avec Zénith Optimedia et JFC un
nouvel outil de mesure de cet attachement et du temps de lecture
consacré, Real Time, qui donne des
premiers résultats en presse magazine, et bientôt en presse quotidienne.
Les publicitaires découvrent pour
la première fois que certains news
magazines se lisent deux à cinq fois
plus longuement que d’autres et
ont des reprises en mains très différentes.
qui partagent le même souci de
qualité : Médias Participation (qui
édite notamment Rustica, Votre
maison Votre Jardin, Cuisines et
Terroir, Détours en France) Sports,
édité par Sports Free Attitude,
Famille et Education...
La Grande Régie répond au
besoin d’une convergence
accrue de nos efforts auprès des
agences de publicité, agences
médias et annonceurs face à l’émergence de groupes concurrents consolidés.
Base Cadres actifs
Quelles sont les perspectives du
pôle et les points forts permettant
de conforter ces perspectives ?
M.-L. S. de C. : Le redressement
publicitaire du Monde est une priorité car Le Monde n’a pas la part de
marché publicitaire qu’il mérite.
Depuis cinq ans, il est devenu leader en diffusion et en audience et
n’a pas obtenu le chiffre d’affaires
qu’il espérait, du fait de l’éclatement
de la bulle Internet et du désinvestissement des secteurs de publicité
corporate, finance et informatiquetélécommunications.
Entre 2000 et 2003, le quotidien a
perdu 40 % de sa publicité soit près
de 40 millions d’euros. Depuis janvier 2004 néanmoins, la publicité du
quotidien progresse de + 7 %.
Seule la publicité emploi continue
à réduire ses investissements. Les
magazines enregistrent également
des hausses moyennes de + 5 %.
Par ailleurs, la publicité Internet
progresse de plus de 50 % du fait de
l’explosion de notre audience sur le
web.
■
LES COMPTES DU GROUPE
Après une année difficile, retrouver
l’équilibre d’exploitation en 2004
’année 2003 a vu s’intensifier
les conditions de concurrence
entre les groupes de presse
dans un environnement
conjoncturel en dégradation
continue. Les activités de presse quotidienne nationale ont été significativement affectées. Les activités de
presse magazine, de presse régionale
et Internet ont affiché une bonne résistance. La baisse du résultat d’exploitation du groupe a été contenue
et la perte d’exploitation se fixe à
4,9 millions d’euros en 2003, le
groupe a engagé les actions visant
un retour à une exploitation positive
en 2004.
L
UN CHIFFRE D’AFFAIRES
EN DIMINUTION
Les comptes du groupe 2003 font
apparaître, sur une base proforma,
une diminution du chiffre d’affaires
de 12 millions d’euros (683 millions
d’euros en 2002 contre 671 millions
d’euros en 2003), essentiellement enregistrée sur le pôle presse quotidienne nationale.
C’est la régression du chiffre d’affaires publicitaire qui affecte le plus
le groupe : baisse de plus de 9 % du
chiffre d’affaires du Monde. En 2003
en effet, la reprise attendue des investissements publicitaires n’a pas
eu lieu. Selon l’étude de l’IREP, le recul de la publicité pour la presse a
été de 2,2 %, dont 1,4 % pour la
commerciale et 5,7 % pour les petites annonces ; la chute étant
particulièrement forte pour la presse
quotidienne nationale – PQN –
(-10,7 %, après une année 2002 à
-14,3 %).
Quant à la diffusion, l’année 2003
a été celle d’une diminution globale
de la presse française de 2,7 % ; la diffusion de la presse quotidienne nationale a chuté de 7,3 % sur les cinq
dernières années, et celle de la presse
quotidienne régionale (PQR) de
4,8 %. En 2003, le quotidien a été lui
aussi frappé par cette crise après
avoir, jusqu’en 2002, réussi une progression continue de sa diffusion
pendant huit ans.
Des mesures de redressement ont
été mises en chantier visant à limiter
l’effet sur le résultat de cette baisse
de chiffre d’affaires, tant en matière
de développement qu’en action sur
les coûts : transformation du mensuel Monde 2 en supplément de fin
de semaine du Monde, plan de réduction de 10 % des coûts du quotidien sur trois ans, remise en cause
du mode opératoire de l’imprimerie.
Les autres pôles, magazines, Internet et presse régionale connaissent
une progression des chiffres d’affai-
ÉLÉMENTS DE RÉSULTAT CONSOLIDÉS DU GROUPE PROFORMA
En milliers d'euros
Exercice
2002
Exercice
2003
Chiffre d'affaires
683 422
671 257
Autres produits et reprises sur provisions
20 661
17 790
Produits d'exploitation
704 083
689 047
Coût d'achat des marchandises vendues
— 381 612
— 375 105
Impôts et taxes
— 11 898
— 11 286
Charges de personnel
— 266 871
— 268 001
Intéressement et abondement
— 3 020
— 1 932
Dotations aux amortissements et provisions
— 32 812
— 29 315
Autres charges d'exploitation
— 7 000
— 8 399
Charges d'exploitation
— 703 213
— 694 037
Résultat d'exploitation
avant charges non récurrentes
870
— 4 991
Charges non récurrentes : frais de relance
— 2 350
—
Résultat d'exploitation
— 1 480
— 4 991
après charges non récurrentes
Présentation des données du résultat d’exploitation consolidés
du groupe pour 2002 et 2003 avec intégration des Publications
de La Vie Catholique depuis le 1er janvier 2002.
Compte tenu des différences dans le mode de consolidation de la participation
du groupe dans les Publications de La Vie Catholique entre 2002 et 2003
résultant de l’évolution du pourcentage de participation, les données
comparatives du résultat d’exploitation sont présentées dans le tableau ci-dessus
comme si les sociétés de ce groupe avait été consolidées en intégration globale
à compter du premier janvier 2002 (données proforma).
res grâce à une bonne tenue des diffusions des titres tels que Télérama,
Courrier International et Le Monde
Diplomatique, et aux mesures mises
en œuvre dans les sociétés.
La dégradation des résultats du
quotidien et de l’imprimerie est partiellement compensée par les réductions de pertes du Monde Interactif
et l’amélioration des résultats des
magazines et de la PQR.
LES MESURES DU REDRESSEMENT
L’activité des sociétés du groupe et
leurs résultats contrastés en 2003
fixent les priorités de l’exercice 2004.
LE MONDE ET SON IMPRIMERIE
La diffusion doit être redressée
dans un marché où le réseau de la
vente au numéro continue de se dégrader ; la priorité est donc donnée,
depuis janvier, à une offre éditoriale
nouvelle le week-end : Le Monde 2
qui a, en moyenne, fait progresser de
30 % les ventes du samedi.
Le développement des abonnements doit se poursuivre à un coût
postal stable : c’est ce qui a été acté
pour 2004.
La diffusion du Monde c’est la
consultation du Monde en ligne,
dont le décompte est désormais validé par Diffusion Contrôle en même
temps que les contrôles du Monde
papier. Fin 2003, ce sont 37 358 abonnés payants en ligne qui s’ajoutent
aux acheteurs du quotidien. L’investissement poursuivi depuis quatre
ans dans Le Monde Interactif étend
la diffusion et l’audience du Monde,
et depuis le début de l’année 2004, la
publicité en ligne reprend.
Les coûts de fabrication doivent
être maîtrisés ; une importante négociation est en cours avec les partenaires sociaux de la profession, et
du Monde Imprimerie, pour abaisser
les coûts de fabrication du quotidien
dès cette année. L’augmentation
constante de ces coûts ces dernières années est une cause essentielle
du déficit du quotidien. De l’issue favorable de cette négociation dépend
la rentabilité du quotidien et l’équilibre du groupe.
LES SYNERGIES LIÉES
À LA CONSTITUTION DU GROUPE
La seconde priorité de 2004
concerne les mesures d’économies à
poursuivre dans toutes les sociétés
du groupe et, pour le pôle des magazines, la mise en place de synergies
commerciales, de gestion, de marketing : tous les titres magazines sont
désormais regroupés dans ce pôle,
y compris les magazines jusqu’à
présent gérés par Le Monde
comme Courrier International, Le
Monde de l’Éducation, le Monde Initiatives…).
En matière d’économies, le groupe
engage les actions suivantes : poursuite du plan de regroupement industriel des Journaux du Midi, revue
générale des conditions d’achats sur
l’ensemble du périmètre, départs
sans remplacements, simplification
des organigrammes, synergies opérationnelles entre pôles, négociation
au niveau du groupe.
Ces actions visent à permettre à
l’exploitation du groupe de redevenir positive en 2004. Elle intègre le
lancement du supplément de fin de
semaine du quotidien, des hypothèses stables en volume des marchés
publicitaires comprenant des hausses tarifaires, une progression limitée des diffusions, des recherches
d’économies par synergies et négociations groupées.
UNE CAPACITÉ DE QUALITÉ
ET D’INNOVATION ÉDITORIALE
La troisième priorité est de maintenir une forte capacité de qualité et
d’innovation éditoriale dans tous les
secteurs de presse, et ce pour dynamiser les diffusions et les prises de
part de marché publicitaires. Outre
Le Monde 2, supplément hebdomadaire du quotidien, il s’agit de poursuivre la relance de La Vie, de mettre
sur le marché de nouvelles formules
pour les titres régionaux (suppléments féminins, suppléments seniors), et la presse jeune et enfin
d’engager l’internationalisation de
Courrier International.
■
COMMUNICATION DE LA SOCIÉTÉ ÉDITRICE DU MONDE/SAMEDI 5 JUIN 2004/XIII
LES COMPTES DU GROUPE
Un périmètre d’activité en évolution
A
la différence des comptes
proforma qui vous ont
été présentés dans la
page précèdente, les
comptes consolidés 2003
du groupe, présentés ci-contre, intègrent en proportion de notre participation dans le groupe Publications
de La Vie Catholique (PVC), l’activité
des six premiers mois de l’exercice selon la méthode de l’intégration proportionnelle, et l’activité des six derniers mois de l’exercice selon la
méthode de l’intégration globale.
Les données prises en compte dans
les états financiers de l’exercice 2002
du groupe intègraient l’activité des
trois derniers mois de l’exercice en
proportion de notre participation
dans le groupe PVC (30 %), selon la
méthode de l’intégration proportionnelle. Les comptes consolidés du
groupe sont établis selon le règlement
99-02 du Comité de la réglementation
comptable. Les états financiers consolidés du Monde SA font l’objet d’une
certification annuelle par un collège
de trois Commissaires aux comptes
représentant des cabinets français et
internationaux.
ÉVOLUTION DU PÉRIMÈTRE
D’ACTIVITÉ DU GROUPE EN 2003
Dans le cadre défini lors de
l’acquisition de 30 % du capital de la
société Les Publications de La Vie
Catholique, le 17 octobre 2002, avec
les actionnaires disposant du contrôle
du groupe, la Société éditrice du
Monde a acquis successivement 26 %
le 27 juillet 2003, et 16 % le 2 décembre 2003 du capital de cette société, portant sa participation dans
cette société à 74 %.
La société Les Publications de La
Vie Catholique a fait l’objet d’une fusion par absorption par la Société
éditrice du Monde le 29 décembre
2003.
Les sociétés issues de l’ex-groupe
PVC sont consolidées par intégration
globale à compter de la prise de
contrôle exclusif en Juillet 2003 ;
elles étaient consolidées selon la méthode de l’intégration proportionnelle à compter d’octobre 2002, ainsi
que sur le premier semestre 2003
(jusqu’à la prise de contrôle exclusif),
compte tenu des caractéristiques du
pacte liant les actionnaires disposant
de la majorité.
La Société éditrice du Monde a
procédé au cours de l’exercice 2003,
au rachat de 8277 actions de la société Midi Libre soit 4,24 % du capital. La société éditrice du Monde réduit sa participation de 20 % à 5 %
dans la société suisse Le Temps, éditrice du quotidien de Genève Le
Temps. Cette société était consolidée
en 2002 selon la méthode de mise en
équivalence et n’est plus consolidée
en 2003.
L’actionnariat de la société Le
Monde SA n’a pas connu d’évolution
en 2003.
■
L'ACTIONNARIAT DU MONDE
A 
A 
10,43 %
29,58 %
Société des lecteurs du Monde
Société des rédacteurs du Monde
10,43 %
11,77 %
Le Monde Entreprises
Association Hubert Beuve-Méry
8,58 %
6,08 %
Le Monde Investisseurs
Fonds commun de placement des personnels du Monde
6,83 %
2,86 %
Société des cadres du Monde
Le Monde Presse
5,27 %
2,35 %
Le Monde Prévoyance
Société des employés du Monde
2,86 %
0,05 %
Claude-Bernard Participations
Société des personnels du Monde
2,86 %
0,05 %
Le Monde Europe
Jean-Marie Colombani
47,26 %
52,74 %
100 %
Le Monde & Partenaires Associés (SAS)
96,4 %
Le Monde (SA)
Le Nouvel Observateur
3,6 %
Minoritaires
(dont salariés ex-PVC : 13,88 %)
18 %
82 %
Société éditrice du Monde (SA)
Quotidien
Filiales et participations
XIV/COMMUNICATION DE LA SOCIÉTÉ ÉDITRICE DU MONDE/SAMEDI 5 JUIN 2004
6%
LES COMPTES DU GROUPE
Comptes de résultat
consolidés 2003 du
Monde SA
Commentaire
sur les comptes de
résultat consolidés
COMPTES DE RÉSULTAT CONSOLIDÉS
En milliers d'euros*
Exercice
2002
Exercice
2003
Chiffre d'affaires
435 944
581 421
Autres produits et reprises sur provisions
17 590
15 924
Produits d'exploitation
453 534
597 344
Coût d'achat des marchandises vendues
et consommations de l'exercice
— 232 238
— 320 545
Impôts et taxes
— 7 392
— 9 532
Charges de personnel
— 184 975
— 235 957
Intéressement et abondement
— 2 290
— 1 932
Dotations aux amortissements et provisions
— 23 663
— 26 429
Autres charges d'exploitation
— 4 768
— 7 453
Charges d'exploitation
— 455 325
— 601 849
Résultat d'exploitation
— 1 791
— 4 505
Charges non récurrentes : frais de relance
— 2 350
—
Résultat d'exploitation
— 4 141
— 4 505
avant charges non récurrentes
après charges non récurrentes
Résultat financier
— 4 564
— 7 750
Résultat courant des entreprises intégrées
— 8 706
— 12 254
Résultat exceptionnel
— 3 962
— 876
Impôts sur les résultats
— 4 849
— 3 056
Résultat net des sociétés intégrées
— 17 517
— 16 186
Quote-part dans les résultats
des sociétés mises en équivalence
— 460
— 448
Dotations aux amortissements
des écarts d'acquisition
— 1 557
— 2 111
Résultat net de l'ensemble consolidé
— 19 534
— 18 745
Intérêts minoritaires
— 453
6 274
Résultat net — part du Groupe
— 19 081
— 25 020
Résultat par action (en euros)
— 1,30
— 1,21
Résultat dilué par action (en euros)
— 1,30
— 1,21
Le chiffre d’affaires du Groupe s’établit à 581,4 millions d’euros en
2003 contre 435,9 millions d’euros en
2002 affichant une progression de
144 millions d’euros.
Hors prise en compte de la contribution du sous-groupe PVC en 2002
et 2003, le chiffre d’affaires des sociétés consolidées est stable. La progression affichée en consolidation
pour le groupe provient de l’intégration de PVC pour 144 millions
d’euros.
Les données prises en compte
pour le groupe PVC dans les états financiers du groupe intègrent, pour
2003, l’activité des six premiers mois
de l’exercice selon la méthode de
l’intégration proportionnelle, et l’activité des six derniers mois de l’exercice selon la méthode de l’intégration globale. En 2002, ils intégraient
les trois derniers mois de l’exercice
en proportion de notre participation
dans le groupe PVC (30 %) selon la
méthode de l’intégration proportionnelle.
L’ é v o l u t i o n d e l a d i f f u s i o n
payante des titres est contrastée. La
diffusion du Monde diminue de
4,4 %, ainsi que celle des quotidiens
des Journaux du Midi (-1,7 %). Les
titres magazines progressent fortement notamment Courrier International (+13,6 %) et Le Monde Diplomatique (+5,7 %). Télérama est
stable (+0,2 %).
Le marché publicitaire a continué
de régresser par rapport à 2002 et
2001, entraînant une réduction entre
2002 et 2003 de l’ordre de 9,5 % du
chiffre d’affaires publicitaire du quotidien et de 7 % de Télérama.
Au total, la perte d’exploitation se
fixe à 4,5 millions d’euros en 2003
contre 4,2 millions d’euros en 2002.
Le groupe a fait tous ses efforts en
2003 pour préserver son résultat
d’exploitation, et ce malgré la récession du marché publicitaire.
Le résultat financier affiche une
perte de 7,7 millions d’euros en
2003. Ce résultat financier est composé principalement des intérêts
nets sur emprunts et ORA. Le résultat exceptionnel présente une
perte de 0,9 millions d’euros en
2003. L’impôt sur les bénéfices se
traduit par une charge d’impôt de
3,1 millions d’euros, représentant la
charge d’impôts des sociétés bénéficiaires. La mise en place d’une intégration fiscale pour 2004 devrait
minorer cette charge.
Au total, le résultat net des sociétés intégrées présente une perte de
16,1 millions d’euros en 2003 contre
17,5 millions d’euros en 2002.
La quote-part de résultat des sociétés mises en équivalence représente une perte de 0,5 millions
d’euros en 2003, provenant principalement d’Offset Languedoc, participation du groupe des Journaux
du Midi.
L’amortissement des écarts d’acquisition sur 20 ans correspond à la
part des amortissements de l’année
des écarts d’acquisition résiduels.
La perte nette de l’ensemble
consolidé se fixe à 18,7 millions
d’euros contre 19,5 millions d’euros
en 2002, la perte nette part du
groupe à 25 millions d’euros contre
■
19,1 millions d’euros en 2002.
* Sauf données par actions
COMMUNICATION DE LA SOCIÉTÉ ÉDITRICE DU MONDE/SAMEDI 5 JUIN 2004/XV
LES COMPTES DU GROUPE
Bilan consolidé 2003 du Monde SA
Commentaire
sur le bilan consolidé
Les principaux éléments du bilan
consolidé peuvent être détaillés
comme suit :
Les immobilisations incorporelles
nettes s’élèvent à 249,9 millions
d’euros et sont principalement composées de titres de presse.
Les immobilisations corporelles
nettes s’élèvent à 180 millions d’euros et sont principalement composées des terrains et constructions des
sièges sociaux des Journaux du Midi,
des installations liées aux imprimeries du Monde et des Journaux du
Midi, ainsi que du parc immobilier
du groupe PVC.
Les disponibilités du groupe au
31 décembre 2002 s’élèvent à
61,9 millions d’euros.
BILAN CONSOLIDÉ ACTIF
loppement préalablement à une introduction en bourse dont le contrat
a été amendé début 2004, permettant
le classement en autres fonds propres. Le total des capitaux propres, intérêts minoritaires et autres fonds
propres l’élève à 259,8 millions d’euros. L’endettement financier s’élève
à 179,9 millions d’euros. L’endettement financier net des disponibilités s’élève à 110 millions d’euros. ■
Les capitaux propres et les intérêts
minoritaires enregistrent la perte
nette de l’exercice. Les intérêts minoritaires sont affectés des effets de
la fusion entre la SEM et PVC.
Les autres fonds propres correspondent aux Obligations remboursables en action et s’élèvent à
57 millions d’euros. Ils représentent
la contribution des actionnaires partenaires au financement du déve-
BILAN CONSOLIDÉ PASSIF
En milliers d'euros
En milliers d'euros
Montants
Montants
au
au
31/12/2002 31/12/2003
Montants au Montants au
31/12/2002 31/12/2003
C 
A 
Écarts d'acquisition
32 687
49 056
Autres immobilisations incorporelles
182 047
249 932
Immobilisations corporelles
118 469
180 004
Immobilisations financières
13 145
13 958
Titres mis en équivalence
2 029
5 152
Total actif immobilisé
348 377
498 103
Capital social
154 675
154 675
Réserves consolidées
— 5 458
— 24 540
Résultat consolidé
— 19 082
— 25 020
Total des capitaux propres (part du groupe)
130 135
105 116
56 754
91 079
I 
Réserves
Résultat
— 453
6 274
Total intérêts minoritaires
56 301
97 353
—
57 367
186 436
259 836
13 614
18 942
57 367
5 000
A 
Stocks et en-cours
6 256
11 082
Impôts différés actifs
1 365
2 367
Créances d'exploitation
112 672
159 138
Créances diverses
5 003
7 609
Disponibilités et
valeurs mobilières de placements
88 511
61 818
Comptes de régularisation
4 205
8 047
Total actif circulant
218 012
250 061
566 389
748 164
T  '
A  
T   , 
    
P    
Obligations remboursables en actions
en cas d'introduction en bourse
D
Emprunts et dettes financières diverses
104 548
179 935
Dettes d'exploitation
125 867
170 278
Dettes diverses
25 972
32 864
Provisions pour impôts différés
9 938
14 766
Comptes de régularisation
42 647
66 544
Total des dettes
308 972
464 386
566 389
748 164
T  
Construire dans la crise
Suite de la page I
ce qui en même temps fait une part de
la différence entre les journaux, c’est la
hiérarchisation de l’information. Sur le
net, l’information devient un flux, dont
la hiérarchisation varie et dépend en fait
de l’internaute lui-même. Nous avons
donc à travailler sur ces interactions, et
nous aurons à repenser le journal en
fonction de celles-ci.
Avec un atout immédiat, le fruit de
cinq ans d’efforts : nous sommes le
premier, en France, sur les sites d’information. A partir de ce socle, nous
devons continuer d’être ambitieux. La
baisse de la diffusion du Monde a été
plus que compensée par l’apport des
abonnés sur le site du Monde. Ces derniers, tout comme les nouveaux lecteurs gagnés par notre offre de fin de
semaine avec Le Monde 2 (plus de jeunes, plus de femmes aussi), nous permettent de donner accès au Monde à
une nouvelle génération de lectrices
et de lecteurs.
Nous sommes donc, pour une période indéterminée,comme le sont tou-
tes les phases de restructuration lourde
d’un secteur d’activité, dans une zone
difficile. Il nous faut donc à la fois :
• lever le préalable que constitue la
situation de l’imprimerie du Monde, qui
est en fait la véritable source de pertes
pour l’exploitation du journal. L’équilibre implique que chacun prenne ses
responsabilités pour s’inscrire par
avance dans le cadre d’un futur plan
social régional ;
• organiser et faire vivre le groupe ;
• préparer l’avenir autour du net et
peut-être d’autres diversifications, le
moment venu.
Mais plus encore nous devons
constamment veiller à rester indépendants. Nous y sommes parvenus
tout en préservant une règle du jeu
social protectrice. D’autres voies
étaient et sont toujours possibles,
moins protectrices, plus brutales. Elles auraient permis un redressement
des comptes plus rapide. Nous voulons continuer d’avancer en préservant cette identité, mais aussi en étant
capables de payer le prix de cette indépendance, garantie que nous devons à celles et ceux qui, par leur lec■
ture, nous font confiance.
   ° 18463  5  2004.     .
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