Scènes d`oc_presentacion2

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De la Révolution à nos jours :
scènes d’oc en Drôme provençale
Comédie de Madame de Bouqui
(Anonyme, Venterol, 1795)
La Mòrt de Polita M***
(B. Jourdan, Montélimar, 1803)
E la nuech venguèt lutz
(R. Pasturel, Valréas, 2004)
Édition, introductions, traductions et notes
de Jean-Claude Rixte
Daufinat-Provença, Tèrra d’Òc
(Institut d’Études Occitanes, Drôme)
APAVEN
2013
Quatrième de couverture
Pour défendre et promouvoir la langue et la culture d’oc, la
diffusion de l’écrit occitan est, entre toutes les actions menées
par l’Institut d’Études Occitanes de la Drôme, celle qui souhaite
porter cette langue à un haut niveau de reconnaissance, celui de
la littérature, dans tous ses modes d’expression orale ou écrite.
Le genre théâtral, a fortiori lorsqu’il est considéré comme «
populaire », se prête parfaitement à cette ambition de
reconquête d’une langue.
C’est ainsi que, en 1990, l’IEO décidait de publier la
pastorale de Roger Pasturel, Lo Camin deis estèlas, qui connut
le succès que l’on sait et qui fut récemment rééditée avec l’aide
de la Région Rhône-Alpes.
Les trois pièces qui constituent le présent ouvrage sont non
seulement des témoignages, inédits ou peu connus, de la vitalité
de l’occitan au cours des siècles mais encore, grâce aux thèmes
traités, des occasions de divertissement – s’agissant des deux
comédies – ainsi que d’information sur un sujet historique local,
plaisamment revisité en plusieurs tableaux, dans E la nuech
venguèt lutz.
Jean-Claude Rixte, l’auteur de cette publication très bien
documentée, est agrégé de l’Université et a consacré ses
activités de recherche à la langue et à la culture d’oc.
Il a édité le précieux Dictionnaire des dialectes dauphinois
de l’abbé Moutier (IEO éd.) et divers textes comme les Noëls de
Taulignan du XVIIe siècle (IEO éd.) ou Lo Camin deis estèlas
(EMCC). Il est aussi l’auteur d’une bibliographie et d’une
anthologie de l’écrit drômois de langue d’oc des origines à nos
jours (IEO éd.) et, récemment, du recueil bilingue Rhône-Alpes,
terre de troubadours (EMCC).
Danielle Courbon-Tosello
Présidente de l’Institut d’Études Occitanes de la Drôme
Table des matières
Avant-propos_______________________________ 5
Comédie de Madame de Bouqui ________________ 9
Introduction ________________________________ 11
Introduction : notes ________________________ 26
Texte _____________________________________ 29
Texte : notes______________________________ 54
La Mòrt de Polita M***______________________ 57
Introduction ________________________________ 59
Introduction : notes ________________________ 68
Texte _____________________________________ 71
Texte : notes______________________________ 82
E la nuech venguèt lutz ______________________ 83
Introduction ________________________________ 85
Introduction : notes ________________________ 88
Texte _____________________________________ 89
Texte : notes_____________________________ 184
Annexes _________________________________ 187
Comédie de Madame de Bouqui : texte original ___ 189
La Mòrt de Polita M*** : texte original _________ 196
Phèdre, acte V, scène 6 ______________________ 201
Repères bibliographiques___________________ 205
Avant-propos
Le présent ouvrage a pour origine la découverte à
Venterol d’un cahier manuscrit inédit datant de la Révolution
française et contenant la Comédie de Madame de Bouqui, texte
occitan jusque là inconnu, pour autant que nous sachions, et qui
nous a semblé mériter une édition.
L’occasion se présentant, nous avons aussi voulu faire
une place à un autre texte de comédie de notre région,
contemporain du premier, La Mòrt de Polita M***, écrit à
Montélimar par Barthélémy Jourdan vers 1803. Comme la
Comédie de Madame de Bouqui, cette parodie ne figure
certainement pas parmi les chefs-d’œuvre de la littérature d’oc,
mais nous croyons qu’il eût été dommage que restent dans
l’oubli ces rares témoins que nous avons chez nous de l’écrit
occitan de l’époque révolutionnaire.
Lors du travail préparatoire nous avons été amené à
solliciter l’auteur de théâtre voisin, Roger Pasturel, de Valréas,
dont les compétences relatives au parler local comme au monde
de la scène nous ont été précieuses. Aussi est-ce tout
naturellement que, le volume de ces deux premières pièces
s’avérant insuffisant pour une publication, nous avons décidé de
l’étoffer avec une création inédite de Pasturel, E la nuech
venguèt lutz, ancrée dans une tradition multiséculaire
emblématique de la région. Et nous sommes reconnaisant à
l’auteur de nous avoir ainsi permis d’enrichir le corpus publié
de notre théâtre d’oc.
Comédie de Madame de Bouqui
Extraits de l’introduction
Le texte figure dans un cahier qui a été retrouvé dans la
maison d’une vieille famille de Venterol et nous a été
communiqué par M. André Peloux, de l’Association pour le
patrimoine venterolais (APAVEN), Hameau de Novézan, 26110
Venterol. [...] Selon sa propriétaire, ce cahier a été trouvé dans
une maison de Venterol.
Un texte anonyme déroutant
[…] Si bien que nous pouvons légitimement conclure
que nous sommes en présence du cahier de comptes d’un
paysan-négociant assez aisé qui, entre 1792 et 1802, y consigne
les chansons et un texte dont il a eu connaissance. […] La
Comédie de Madame de Bouqui est le seul texte en occitan de
tout le cahier. Partout ailleurs la langue est le français. [...]
Il s’agit, il faut le dire, d’un texte extrêmement confus,
à la limite de l’intelligibilité, comme on pourra le constater à la
lecture de notre transcription du manuscrit que nous donnons en
annexe 1. [...]
En définitive, l’édition de ce texte se présente comme
un véritable défi. Nous nous sommes efforcé d’en donner une
version lisible (et, éventuellement, jouable) en nous appuyant
sur les normes de la graphie classique adaptées au provençal,
telles que les présente le Dictionnaire provençal-français du
CREO-Provence. Malgré son caractère francisé, cette pièce
nous offre un état de la langue à la fin du XVIIIe siècle dont
nous n’avons que de rares exemples dans notre région. Elle
illustre aussi ce genre théâtral de la comédie de mœurs qui, avec
des auteurs comme Bonnet-Bonneville et Jean-Étienne Pélabon,
connurent un grand succès populaire en Provence pendant la
Révolution. À ce titre, elle nous a semblé mériter d’être connue
et de trouver sa place dans notre patrimoine.
La Mòrt de Polita M***
Extraits de l’introduction
Bien peu connu sinon inconnu de nos jours, ce texte a
été publié dans la rubrique « Feuilleton » du Journal de
Montélimar, en page 1 du no 44 du 31 octobre 1884 (voir
l’édition originale en annexe 2). Il est précédé de l’introduction
suivante :
« En fouillant de vieux manuscrits, la pièce suivante a
particulièrement attiré notre attention. C’est une parodie du
récit de Téramène [sic], heureusement rimée, en vrai patois
du cru. Cette pièce fut composée par Barthélemy Jourdan,
de Montélimar, pendant qu’il était élève de l’Ecole centrale,
vers l’année 1807. Elle se rapporte à quelque épisode dont
très peu de Montiliens se souviendront sans doute, bien que
nous ayons souvent entendu réciter des fragments de ce
curieux petit poème. Ajoutons que nous n’avons rien vu,
dans cette joyeuse plaisanterie, qui fût de nature à porter
atteinte à la considération d’aucune famille de la localité. »
[...]
Il s’agit d’une parodie de l’épisode bien connu du
Phèdre de Racine, acte V, scène 6 (voir annexe 3), dans lequel
Théramène vient annoncer à Thésée la mort de son fils
Hippolyte, traîné sur les rochers par son attelage qu’un monstre
marin a effrayé.
Nous sommes ici dans le registre du comique, d’un
amusement de collégien (passablement doué, notons-le) pour
qui manifestement l’usage du « patois » participe du
divertissement.
E la nuech venguèt lutz
Extraits de l’introduction
« Né à Valréas (Vaucluse), instituteur, acteur et metteur
en scène, Roger Pasturel a essentiellement écrit pour le théâtre –
y compris pour enfants et marionnettes –, mais aussi nombre de
chansons, monologues et histoires qui lui ont valu une solide
réputation de conteur dans la région et au-delà. Par ses talents
de comédien et la richesse de sa langue, il est sans conteste
l’une des figures majeures de la culture d’oc contemporaine »,
écrivions-nous en 2004 pour le présenter.
Bien que fort succincte et ne rendant que très
partiellement compte de ses multiples talents – on se souvient
de sa remarquable interprétation du vieux Léon Morgon dans
Malaterra, le film de Philippe Carrèse (2004) – cette
appréciation est toujours d’actualité. Ses interventions et
prestations toujours plus nombreuses donnent une idée de la
foisonnante vitalité, dans la durée, de cet homme de théâtre.
Raison de plus pour regretter que, à l’exception de son
Camin deis estèlas, son abondante production soit, pour
l’essentiel, restée inédite. [...]
Dans E la nuech venguèt lutz, fresque en dix-sept
tableaux composée en 2004 et jusqu’ici inédite, Pasturel revisite
l’histoire locale pour remonter aux origines de la grande fête
populaire valréassienne de la Saint-Jean, aujourd’hui vieille de
cinq siècles. [...]
Dans sa pièce, non seulement Pasturel met en scène la
légende, mais sait en exploiter le contenu dramatique. Ramon,
« le grand Riste de Taulignan », parvient à s’infiltrer dans la
ville avec sa troupe pour dérober les reliques pendant la
procession. Mais il tombera à genoux, touché par la grâce qui
émane de l’enfant sur la litière : celui-ci n’est autre que le fils
de sa sœur Alís qui s’était enfuie de Taulignan quatre ans plus
tôt avec Joan, son amoureux valréassien.
La représentation de cette rivalité séculaire entre les
deux communes voisines gagne en vérité par l’usage de la
langue d’oc mise à son service. Pasturel connaît la langue : il l’a
apprise à l’écoute de ses parents, des locuteurs naturels qui
l’employaient au quotidien. [...]
On a donc bien dans E la nuech venguèt lutz la genèse,
imaginaire, de cette manifestation traditionnelle qu’est la SaintJean à Valréas. À sa manière, la pièce participe aussi de la
légende. Mais on a bien plus, car elle donne à cette légende une
dimension nouvelle, l’humanise en l’incarnant dans des
personnages à la langue authentique, faits d’humeurs et de
passions qui s’affrontent, se dépassent et suscitent une émotion
libératrice.
De la Révolution à nos jours :
scènes d’oc en Drôme provençale
contient : Comédie de Madame de Bouqui (Anonyme,
Venterol, 1795),
La Mòrt de Polita M*** (B. Jourdan, Montélimar,
1803),
E la nuech venguèt lutz (R. Pasturel, Valréas, 2004).
Édition, introductions, traductions et notes de JeanClaude Rixte.
Édité conjointement par Daufinat-Provença, Tèrra d’Òc
(Institut d’Études Occitanes, Drôme) et l’Association
pour le Patrimoine Venterolais (APAVEN), 2013.
210 pages, format 12 x 18 cm.
ISBN : 978-2-9513518-7-5.
À commander à
Daufinat-Provença, Tèrra d’òc
Institut d’Estudis Occitans de la Drôme
chez Isabelle Méjean
Chemin de Saint-Paulet
26130 SAINT-RESTITUT
[email protected]
Prix 12 €
plus 3 € pour frais d’envoi.
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