RAPPORT Projet « Préfiguration d’Infirmiers Cliniciens Spécialisés » Rapport final - Synthèse 0 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Sommaire Résumé ............................................................................................. 3 Synthèse ........................................................................................... 4 La structuration du projet PrefICS ...................................................4 L’appui pour la formation .................................................................5 Les rôles et les compétences de l’infirmier de pratique avancée ....5 Une intervention dans les situations « complexes » ........................6 L’intégration de l’infirmier de pratique avancée dans les organisations6 S’engager dans la démarche d’intégration des fonctions de pratique avancée 6 Facteurs de succès pour l’élaboration des parcours de soins ........................... 7 Facteurs de succès pour l’intégration de l’infirmier aux organisations .............. 7 Facteurs de succès pour la mise en oeuvre des parcours de soin intégrant l’infirmier de pratique avancée ................................................................................................ 8 Conclusion et perspectives ..............................................................9 Annexes .......................................................................................... 11 Annexe 1- Textes règlementaires et mesure de la Grande conférence de la santé11 Annexe 2- Contexte des travaux réalisés et projets développés dans les établissements du groupe « sujet âgé » ........................................................................................ 13 Annexe 3- Contexte des travaux réalisés et projets développés dans les établissements contributeurs du groupe « santé mentale » ..................................................... 15 Annexe 4- Contexte des travaux réalisés et projets développés dans les établissements contributeurs du groupe « accompagnement de la dépendance ».................. 20 Annexe 5- Contexte des travaux réalisés et projets développés dans les établissements contributeurs du groupe « soins de premier recours» ..................................... 24 Annexe 6- Tableau récapitulatif des critères de qualification d’une situation « simple » et « complexe » .................................................................................................... 26 Annexe 7 – Exemples de parcours de soins intégrant les fonctions d’infirmier de pratique avancée ............................................................................................................ 27 Contributeurs ................................................................................. 39 1 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés 2 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Résumé Les besoins de santé de la population et l’aspiration des professionnels à étendre leurs champs d’intervention nécessitent de proposer, dans le contexte français, de nouvelles modalités de pratiques professionnelles. L’Agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France accompagne depuis janvier 2014 la préfiguration des fonctions d’infirmier de pratique avancée auprès d’acteurs de la santé et de la formation, afin d’apporter des pistes pour l’évolution des modèles professionnels. Une telle évolution requière une logique globale ; depuis l’identification des besoins de soins, des missions et des compétences nécessaires et leur transcription en parcours de formation jusqu’à l’inscription de nouvelles fonctions dans les organisations. Elle implique également un cadrage et la coordination des tutelles, des universités, des employeurs et des professionnels de santé. Le projet de Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés (PrefICS) mis en œuvre en 2014, 2015 et 2016 a permis d’apporter des orientations concrètes pour faire évoluer le rôle des infirmiers et organiser la mise en œuvre de leurs fonctions au travers d’une approche pragmatique nourrie par les travaux des établissements de santé, par un dialogue concerté avec les universités, et le respect des prérogatives de chacune des parties prenantes. Outre la dynamique instaurée au niveau régional, le projet PrefICS fournit des éléments susceptibles de contribuer aux discussions pour la généralisation des fonctions d’infirmiers de pratique avancée. Ce projet identifie également des contenus à prendre en compte pour la réalisation de maquettes de formations adaptées aux besoins de soins existants et à venir. Les enseignements tirés sont issus des réflexions et retours d’expérience des établissements, universitaires et ARS, à partir des quatre domaines de mise en œuvre : le sujet âgé, la santé mentale et la psychiatrie, l’accompagnement de la dépendance (maladies chroniques, cancer, handicap), les soins de premier recours, et de la réalisation de temps d’échange transversaux. Ils constituent un référentiel de missions et de compétences pour l’infirmier de pratique avancée adapté au contexte français. Ils mettent en lumière et illustrent les facteurs clés de succès pour son intégration réussie dans les organisations et dans les parcours de soins. Les évolutions règlementaires de l’année 2016, et notamment la publication de l’article 119 [L.4301-1, CSP] de la loi 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé, ainsi que la mesure 20 de la feuille de route de la Grande conférence de la santé, relatives à l’exercice en pratique avancée ont entériné les perspectives de développement de ces fonctions au niveau national. Les travaux de l’ARS Ile-de-France et les productions du projet PrefICS fournissent des données susceptibles de contribuer aux réflexions en cours au niveau national et à la généralisation de la pratique avancée. Novembre 2016 Par convention, le terme « infirmier de pratique avancée” est utilisé dans la suite du document pour désigner l’infirmier clinicien spécialisé. Les travaux menés dans le cadre du projet de Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés ont été conduits dans le respect de la règlementation en vigueur au moment de sa mise en œuvre. 3 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Synthèse Les besoins de santé de la population et l’aspiration des professionnels à étendre leurs champs d’intervention nécessitent de proposer, dans le contexte français, de nouvelles modalités de pratiques professionnelles. L’Agence régionale de santé (ARS) Ile-de-France accompagne depuis janvier 2014 la préfiguration des fonctions d’infirmier de pratique avancée auprès d’acteurs de la santé et de la formation afin d’apporter des pistes pour l’évolution des modèles professionnels, avec pour objectif une amélioration de l’accès aux soins et de la prise en charge du patient en optimisant son parcours de santé. L’évolution des modèles professionnels de l’infirmier nécessite d’être structurée dans une logique globale ; depuis l’identification des besoins de soins, des missions et compétences nécessaires et leur transcription en parcours de formation jusqu’à l’inscription de nouvelles fonctions dans les organisations. Si des initiatives ciblées sur certains besoins de soins existent déjà, leur généralisation implique un cadrage et une véritable coordination des tutelles, des universités, des employeurs et des professionnels de santé. Afin de conduire ce processus, l’ARS Ile-de-France a mis en œuvre en 2014, 2015 et 2016 le projet de Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés (PrefICS), avec des équipes volontaires exerçant dans des établissements de santé et des représentants des universités à composante santé de la région. Le projet a permis d’apporter des orientations concrètes pour faire évoluer le rôle des infirmiers et organiser la mise en œuvre de leurs fonctions au travers d’une approche pragmatique, d’un dialogue concerté avec les universités et dans le respect des prérogatives de chacune des parties prenantes. La structuration du projet PrefICS La démarche et les réflexions se sont articulées autour de quatre domaines prioritaires de mise en œuvre : - l’accompagnement de la dépendance (maladies chroniques, cancer et handicap), la santé mentale et la psychiatrie, les soins de premier recours, le sujet âgé. Pour chacune de ces thématiques, des groupes de travail et de partage d’expérience ont mobilisé les équipes d’établissements porteurs de projets de prise en charge intégrant l’infirmier de pratique avancée autour de la définition d’un référentiel de missions et compétences. Les représentants des sept universités à composante santé de la région y ont également été associés. Le rapport constitue un bilan des enseignements issus de ces travaux : - les besoins de santé pour les soins et la prise en charge des populations caractéristiques de chacun des quatre domaines prioritaires ; - les missions et les compétences de l’infirmier de pratique avancée requises pour répondre à ces besoins ; - l’engagement et les axes de travail des universités pour la formation ; - les facteurs clés de succès pour l’intégration de l’infirmier de pratique avancée au sein des équipes et des organisations ; - la conduite de projet singulière. 4 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Par ailleurs, des temps d’échanges et de communication, tels que les journées régionales des directeurs de soins, ont contribué à réaffirmer la dynamique du projet et ont permis de souligner l’importante implication de toutes les parties prenantes ainsi que les défis restant à relever. Les témoignages et retours d’expérience ont permis d’aboutir à des objectifs et à des contenus partagés pour la préfiguration des infirmiers de pratique avancée. Ils fournissent aussi des éléments pour la généralisation de la pratique avancée dans le contexte français. L’appui pour la formation Les établissements contributeurs bénéficient d’un appui financier de l’ARS Ile-de-France pour l’envoi en formation de professionnels identifiés dans leurs équipes. A ce jour, ce dispositif a permis à 22 infirmiers d’intégrer les formations existantes en matière de pratique avancée (9 professionnels à la rentrée 2014, 10 professionnels à la rentrée 2015 et 3 professionnels à la rentrée 2016). Les profils des infirmiers de « pratique avancée » engagés dans le projet se révèlent très variés, en termes de parcours et d’expérience. La durée moyenne d’expérience est de 14 ans (de 5 à 30 années). La majorité des professionnels identifiés a déjà réalisé des formations complémentaires. L’investissement de l’agence en soutien de ces projets est l’une des clefs de leur succès : le remplacement du professionnel en formation est en effet mentionné parmi les freins rencontrés au sein des équipes dans la mise en œuvre. Les rôles et les compétences de l’infirmier de pratique avancée Les rôles retenus dans le projet s’appuient sur les travaux du Conseil international des infirmières. Ils concernent : - des compétences cliniques : évaluer une situation complexe, apprécier la gravité et les risques, déterminer les réponses les plus adaptées à la situation et décider des actions à entreprendre (soins ou orientation), prescrire et/ou réaliser des traitements et examens, interpréter les résultats d’examens ; - un rôle de conseil et de consultation : analyser une situation en prenant en considération les aspects cliniques, les conséquences et les effets des pathologies et traitements, proposer une stratégie d’intervention, négocier le « contrat » ou le projet de soins proposé ; - une aptitude au leadership et à l’animation d’équipe : organiser et manager les soins en coordonnant et en collaborant avec différents acteurs, concevoir et mettre en oeuvre un projet de soins correspondant au parcours du patient, maîtriser l’approche en groupe, encourager les échanges et les débats ; - un rôle d’enseignement et de formation : mobiliser les connaissances théoriques et pratiques, maîtriser les approches, objectifs et techniques pédagogiques, transmettre les savoirs et les méthodes d’apprentissage, « inciter » à l’auto-évaluation ; - des savoir-faire en matière de recherche : maîtriser et s’inscrire dans un processus de recherche, analyser les données scientifiques, transposer les résultats de recherche dans la pratique, identifier des sujets et concevoir des projets de recherche et les mettre en œuvre, communiquer sur les résultats, collaborer avec des chercheurs et/ou des organismes de recherche. L’ensemble des compétences s’inscrivent dans une perspective de soins infirmiers. Au-delà de ce socle commun, les compétences spécifiques à acquérir sont liées à la pathologie, à l’âge et/ou aux spécificités des populations prises en charge. 5 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Une intervention dans les situations « complexes » La réflexion sur les interventions de l’infirmier de pratique avancée au sein des parcours de soins permet de mettre en évidence, au-delà des spécificités des différents domaines de prise en charge, une caractéristique générale : celle de l’orientation de ces interventions vers le dépistage, la prise en charge et l’orientation de personnes présentant des situations complexes. Une situation complexe est définie par l’intrication de plusieurs types de facteurs et critères : - des facteurs cliniques, des critères relevant de la situation sociale de la personne (situation d’isolement, absence d’aidants naturels, dépendance, barrière de la langue…), et/ou des caractéristiques de son parcours de soins (recours fréquents et/ou inadéquats au système de santé, diversité d’intervenants multisectoriels,…). Ainsi, des critères cliniques seuls ne suffisent pas à définir une situation complexe. L’infirmier de pratique avancée peut intervenir auprès d’un patient caractérisé par une situation clinique « simple » (telle qu’une pathologie aigue ou chronique aisément réversible ou stabilisée) associée à un contexte social difficile ou ne répondant pas aux attentes (telle qu’une vulnérabilité des aidants naturels) et/ou associée à un parcours de soins complexe. La prise en charge d’une situation complexe résiste à l’application d’analyses « classiques » (de type protocole/fiches technique) permettant de la décomposer en étapes simples plus adaptées à la résolution de problème compliqués. Les situations complexes nécessitent de mobiliser un ensemble de compétences et de réaliser une analyse approfondie. L’intégration de l’infirmier de pratique avancée dans les organisations S’engager dans la démarche d’intégration des fonctions de pratique avancée Les facteurs clefs de succès pour l’intégration de l’infirmier de pratique avancée dans les organisations relèvent de plusieurs niveaux et révèlent l’importance d’une volonté collective, médico-soignante et administrative, et portée par la politique de l’établissement : - une bonne adhésion au projet au niveau institutionnel, par son inscription dans les orientations stratégiques de la direction, des communautés médicale et paramédicale ainsi que sa déclinaison dans les projets de pôle d’activité, - l’association des universités, pour l’élaboration de réponses en termes de formation cohérentes avec les besoins des équipes, des patients et du système de santé, - le volontariat de l’équipe pour le déploiement du projet, et l’organisation de temps d’échanges réguliers maintenant une dynamique de réflexion pluridisciplinaire, - une véritable implication de l’encadrement, qui favorise une appropriation du projet par les équipes, - le profil et le maintien de l’engagement du/des professionnel(s) identifié(s) pour prendre des fonctions de pratique avancée. 6 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Parmi les facteurs clef de succès figurent aussi les actions menées par l’ARS Ile-de-France dans le cadre de la conduite de projet : - le soutien et l’accompagnement méthodologique du projet, - l’appropriation des fonctions d’infirmier de pratique avancée et leur intégration dans les dispositifs et politiques publiques déployés au-delà du projet lui-même (ex. plans nationaux (cancer, santé mentale, etc.), organisation des soins de patients atteints de maladies chroniques (insuffisance rénale…)), - la communication sur la conduite de projet et les résultats obtenus. Facteurs de succès pour l’élaboration des parcours de soins L’élaboration de parcours de soins intégrant les fonctions de pratique avancée est un travail pluriprofessionnel et collaboratif. Il nécessite : - l’acquisition d’une connaissance fine des besoins de soin et de la trajectoire du patient, - l’identification d’une équipe de travail pluridisciplinaire qui engage à la fois les équipes soignantes, le futur infirmier de pratique avancée et les médecins, - la mise en place de modalités de travail collaboratives et de modalités de pilotage du projet au sein de l’établissement (temps de validation et d’échange réguliers et institués), - l’engagement du corps médical dès le début de la démarche et l’association des partenaires externes (ex. professionnels exerçant en ville, etc.). Facteurs de succès pour l’intégration de l’infirmier aux organisations Dans un premier temps, la démarche engagée doit aboutir à une formalisation claire du positionnement et des fonctions de l’infirmier de pratique avancée. Les fiches de poste établies par les établissements contributeurs font ressortir trois types de positionnement hiérarchique pour le professionnel, avec un rattachement direct : - au directeur des soins ou au coordonnateur général des soins, à un ou plusieurs cadre(s) supérieur(s) de santé, à des cadres de santé responsables d’unités de soins. La diversité des projets ne permet pas de dégager des enseignements spécifiques sur le positionnement hiérarchique de l’infirmier de pratique avancée. Les choix des établissements reposent sur des contingences internes, qu’elles soient relatives à la conduite de projet ou aux missions confiées à l’infirmier de pratique avancée. Dans un second temps, l’intégration aux organisations nécessite une mise à disposition de moyens dédiés (octroi de temps infirmier, remplacement du professionnel en formation) pour la mise en œuvre de nouvelles pratiques tout en assurant la continuité des autres activités. L’inscription du projet dans la politique de ressources humaines de l’établissement est essentielle. Enfin, l’intégration des infirmiers de pratique avancée au sein des organisations de travail nécessite un accompagnement conjoint des directions de soins et des directions des ressources humaines. 7 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Facteurs de succès pour la mise en oeuvre des parcours de soin intégrant l’infirmier de pratique avancée L’articulation avec la formation La mise en situation du futur infirmier de pratique avancée constitue un facteur clef de succès dans l’acquisition et la mise en place de ses fonctions. Lorsque cela est possible, le choix d’intégrer l’infirmier aux organisations et de mettre en œuvre les parcours de soins au cours de sa formation peut être favorisé, sous plusieurs conditions : - la possibilité de réaliser la formation en alternance, dans un format autorisant le maintien d’une activité clinique parallèlement aux cours suivis ; - l’organisation de temps d’évaluation réguliers portant sur la mise en situation ; - la mise en place de modalités de tutorat et compagnonnage par un ou plusieurs tiers, lorsque cela est possible. La contribution du futur infirmier de pratique avancée à des échanges pluridisciplinaires ou à des réseaux professionnels constitue un atout. L’orientation du patient vers l’infirmier de pratique avancée Les principaux éléments facilitants pour l’orientation du patient vers l’infirmier de pratique avancée sont : la mise en place de critères, d’outils et processus d’orientation co-construits avec les « adresseurs » internes et/ou externes, et la formalisation de filières contribuant à favoriser les conditions d’une communication fluide. L’articulation entre les activités de l’infirmier de pratique avancée et celles des autres professionnels La mise en œuvre d’activités de prise en charge du patient par l’infirmier de pratique avancée nécessite de penser des modalités d’association avec le médecin dans la prise de décision, afin de favoriser le consensus médical/paramédical et une collaboration fluide. Il faut également veiller à favoriser une bonne identification de l’infirmier de pratique avancée comme recours par ses pairs, ses partenaires et le corps médical dans un parcours et/ou dans la prise en charge de situations complexes. L’un des outils possibles, dans le contexte réglementaire en vigueur au moment de la mise en œuvre du projet PrefICS, est la mise en place de protocoles de coopération entre professionnels de santé, afin que la compétence acquise par l’expérience des professionnels soit reconnue au niveau réglementaire si des activités « dérogatoires » doivent être réalisées. L’aval du parcours de soins Les clefs de succès identifiés au moment de l’orientation du patient par l’infirmier de pratique avancée vers les professionnels et/ou structures d’aval sont : - une délimitation claire les compétences entre l’infirmier de pratique avancée et les différentes structures d’aval ; - une communication menée auprès des acteurs externes sur ses rôles et ses missions. La mise en œuvre de collaborations entre l’infirmier de pratique avancée et ses partenaires, en amont et en aval des parcours de soin, requièrent une attention particulière portée à la qualité des données échangées et notamment les conditions d’accès aux dossiers partagés, et au développement d’une connaissance mutuelle entre les acteurs. 8 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Les retours d’expérience mettent en valeur l’importance de déployer un plan de communication interne et externe qui permette d’appuyer la visibilité du rôle de l’infirmier de pratique avancée, indispensable à son intégration dans les parcours de soins. Cette communication doit être porteuse de messages simples auprès des professionnels et du public, et apporter des clefs de compréhension sur les contenus des nouvelles fonctions et missions. Conclusion et perspectives Le bilan montre un fort intérêt et une appropriation par les équipes (direction, médecins, infirmiers), les universitaires et les collaborateurs de l’ARS des fonctions d’infirmier de pratique avancée. Tous les acteurs, parties prenantes, se sont fortement impliqués dans la réalisation des différentes étapes du projet et s’accordent sur le fait que l’évolution de la prise en charge de la population passe par l’évolution du métier d’infirmier, celle de la formation et des organisations. Les étapes suivantes, définies avec les équipes et les universités, consisteront en la poursuite de l’installation des fonctions d’infirmier de pratique avancée au sein des organisations et la mise en œuvre de l’étude scientifique visant à effectuer l’évaluation qualitative et économique du projet. Celle-ci devra permettre d’estimer les résultats et les coûts (coûts induits ou coûts évités) de l’expérimentation de la pratique avancée dans les organisations, et d’objectiver leur impact sur l’ensemble des parties prenantes (professionnels, patients, partenaires). De plus, l’ARS Ile-de-France finance une formation spécifique contribuant à la formation d’un corps enseignant afin de consolider le projet PrefICS dans sa partie formation sur les aspects sciences infirmières. L’aboutissement du projet PrefICS constitue une première étape pour l’intégration de la pratique avancée dans le système de santé. Forts des enseignements tirés pour la préfiguration de ces nouvelles fonctions en termes de compétences, de formation, d’intégration aux organisations et de la dynamique d’expérimentation à l’oeuvre, les équipes de soin, les employeurs et les institutions parties prenantes doivent désormais identifier et activer les leviers permettant de relever les défis de la généralisation et la reconnaissance de ces fonctions, des compétences et de la spécificité des infirmiers de pratique avancée. Cette reconnaissance impliquera la mise en place de conditions statutaires, financières et de responsabilités adaptées, au travers de plusieurs actions : - formaliser le périmètre d’intervention de l’infirmier, son positionnement et les transferts d’actes et d’activités nécessaires à ses interventions au niveau règlementaire, - développer la formation en faveur d’une offre universitaire adaptée, de masters un et deux, et de la création d’un corps d’infirmiers « enseignants », - valoriser ces nouvelles fonctions, c’est-à-dire permettre une valorisation institutionnelle et médicale des pratiques, des compétences, une valorisation financière des activités et du niveau de formation acquis, et répondre aux attentes en matière d’évolution professionnelle, - intégrer l’infirmier de pratique avancée dans les politiques institutionnelles, les organisations des services et les parcours de soins au sein de nouvelles formes de collaboration entre professionnels, - évaluer les impacts économiques et mesurer les bénéfices apportés par ces nouvelles fonctions, - communiquer sur les fonctions de l’infirmier de pratique avancée et leur apport au système de santé. 9 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Fig. 1. Nuage de mots « futurs défis pour la mise en œuvre des fonctions de pratique e 1 avancée », présenté lors de la journée des directeurs des soins du 1 juin 2016 1 Enquête en ligne « futurs défis pour la pratique avancée » réalisée en mai 2016, 24 participants dont 42% de cadres, 21% de directeurs des soins, 46% de professionnels médicaux et infirmiers. 10 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Annexes Annexe 1- Textes règlementaires et mesure de la Grande conférence de la santé Code de la santé publique Titre préliminaire : Exercice en pratique avancée - Article L4301-1 ; Créé par LOI n°2016-41 du 26 janvier 2016 - art. 119 I.- Les auxiliaires médicaux relevant des titres Ier à VII du présent livre peuvent exercer en pratique avancée au sein d'une équipe de soins primaires coordonnée par le médecin traitant ou au sein d'une équipe de soins en établissements de santé ou en établissements médico-sociaux coordonnée par un médecin ou, enfin, en assistance d'un médecin spécialiste, hors soins primaires, en pratique ambulatoire. Un décret en Conseil d'Etat, pris après avis de l'Académie nationale de médecine et des représentants des professionnels de santé concernés, définit pour chaque profession d'auxiliaire médical : 1° Les domaines d'intervention en pratique avancée qui peuvent comporter : a. Des activités d'orientation, d'éducation, de prévention ou de dépistage ; b. Des actes d'évaluation et de conclusion clinique, des actes techniques et des actes de surveillance clinique et para-clinique ; c. Des prescriptions de produits de santé non soumis à prescription médicale obligatoire, des prescriptions d'examens complémentaires et des renouvellements ou adaptations de prescriptions médicales ; 2° Les conditions et les règles de l'exercice en pratique avancée. II.- Peuvent exercer en pratique avancée les professionnels mentionnés au I qui justifient d'une durée d'exercice minimale de leur profession et d'un diplôme de formation en pratique avancée délivré par une université habilitée à cette fin dans les conditions mentionnées au III. Sont tenues de se faire enregistrer auprès du service ou de l'organisme désigné à cette fin par le ministre chargé de la santé, avant un exercice professionnel, les personnes ayant obtenu un titre de formation requis pour l'exercice en pratique avancée. La nature du diplôme, la durée d'exercice minimale de la profession et les modalités d'obtention du diplôme et de reconnaissance des qualifications professionnelles des ressortissants européens sont définies par décret. III.- Toute université assurant une formation conduisant à la délivrance du diplôme de formation en pratique avancée doit avoir été habilitée à cet effet sur le fondement d'un référentiel de formation défini par arrêté conjoint des ministres chargés de la santé et de l'enseignement supérieur, dans le cadre de la procédure d'accréditation de son offre de formation. IV.- Les règles professionnelles et éthiques de chaque profession, ainsi que celles communes à l'ensemble des professionnels de santé, notamment celles figurant aux articles L. 1110-4 et L. 1111-2, demeurent applicables sous réserve, le cas échéant, des dispositions particulières ou des mesures d'adaptation nécessaires prises par décret en Conseil d'Etat. Le professionnel agissant dans le cadre de la pratique avancée est responsable des actes qu'il réalise dans ce cadre. 11 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés 12 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Annexe 2- Contexte des travaux réalisés et projets développés dans les établissements du groupe « sujet âgé » Contexte du projet au Centre hospitalier d’Argenteuil Les patients pris en charge par l’établissement sont des personnes de plus en plus âgées, dont les problématiques de soins se caractérisent par la coexistence de plusieurs pathologies chroniques invalidantes à l’origine d’une dépendance physique et/ou psychique, par l’intrication fréquente des pathologies neurodégénératives et somatiques et par la fragilité. Leurs besoins de santé correspondent à un accompagnement adapté au patient, en fonction de ses ressources et de son degré d’autonomie tout en respectant ses souhaits. Leur prise en charge doit s’inscrire dans un parcours fluide au sein des différentes structures ou services de l’hôpital et en coordination avec les partenaires de santé. Pour faire face à ces besoins, le CH d’Argenteuil a élaboré un projet d’intervention gériatrique sur la chirurgie afin que les personnes âgées qui subissent une opération bénéficient d’une prise en charge gériatrique adaptée. Intégré à l’unité ambulatoire de gériatrie comprenant les consultations, l’hôpital de jour et l’équipe mobile de gériatrie, un poste de gériatre a donc été créé. Ce projet est une opportunité pour l’infirmière de pratique avancée qui pourrait contribuer à l’optimisation du parcours de soins, prévenir et évaluer la douleur physique et morale, s’assurer ou réévaluer le bilan médicopsycho-social en réalisant une évaluation globale de l’état de santé de la personne (médicale, fonctionnelle, psychologique et sociale) permettant de construire un projet thérapeutique et social personnalisé, participer à la coordination des soins autour du patient en assurant la transmission des informations aux différents membres de l’équipe ou partenaires de santé, contribuer à l’élaboration des projets de vie, participer à l’organisation du dépistage des fragilités et de leur prise en compte. Dans le cadre du projet, le centre hospitalier d’Argenteuil a envoyé une infirmière de l’Unité de soins de longue durée (USLD) en formation dans le master à l’Université Diderot-Paris 7 à la rentrée 2015. Les équipes ont créé et formalisé un parcours de soins fondé sur l’intégration de l’infirmier de pratique avancée au sein de la filière gériatrique, marqué par le positionnement de l’infirmier de pratique avancée au sein d’une unité ambulatoire gériatrique (regroupant notamment l’EMG et les consultations). Cela lui permet d’intervenir de manière transversale au sein des services de l’hôpital et d’apporter une expertise auprès de services spécialisés et partenaires sur la prévention des situations complexes. 13 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Contexte du projet au GH HUPO (AP-HP) Site de Vaugirard La population identifiée par le CHU HUPO-Vaugirard est une population âgée poly pathologique présentant des décompensations aigues et/ou chroniques coexistant avec des niveaux de dépendance physique et/ou psychique. Afin de répondre aux besoins de santé de ces patients, l’hôpital Vaugirard souhaite assurer un dépistage interne renforcé des situations gériatriques complexes pour : (1) accompagner la sortie (UGA, SSR), (2) renforcer le maintien à domicile et/ou le maintien en EPHAD, (3) renforcer l'évaluation clinique et le suivi thérapeutique en USLD, améliorer l’accès aux soins de proximité dans un secteur spécialisé, favoriser le maintien à domicile et les liens sociaux et orienter les personnes âgées évaluées par l’infirmier clinicien spécialisé vers un paramédical, un gériatre et/ou un médecin de spécialité (prise en compte de l’évolution de la démographie médicale). L’établissement souhaite développer une fonction transversale sur le site hospitalier ayant une expertise gériatrique clinique infirmière. Pour ce faire, une infirmière de pratique avancée pourrait travailler sur les parcours complexes de gériatrie. Ses interventions s’intégreront au sein de l’équipe mobile « douleur, soins palliatifs gériatrique du site. » Site de Corentin Celton Sur le site de Corentin Celton, les patients pris en charge sont des adultes qui présentent des troubles vésico-sphinctériens. Les axes d’amélioration identifiés pour la prise en charge de ces patients sont : le développement du dépistage interne renforcé en médecine et SSR, la réduction de la file d'attente des patients en demande d'approfondissement clinique d'un trouble vésico-sphinctérien (actuellement variable entre 3 et 6 semaines et pouvant être réduite à 2 semaines), l’amélioration de l’accès aux soins de proximité dans un secteur spécialisé tout en favorisant le maintien à domicile et les liens sociaux. L’infirmière de pratique avancée pourrait travailler sur l’évaluation et la prise en charge de ces patients atteints de troubles vésico-sphinctériens. Elle continuerait à effectuer des consultations urodynamiques. Dans le cadre du projet, le GH HUPO-Vaugirard a envoyé deux infirmières en formation en 2014 : une sur les parcours complexes gériatriques (sur le site de Vaugirard) et une sur le parcours Troubles vésico-sphinctériens gériatriques en urodynamique (sur le site de Corentin Celton). En parallèle au suivi de ces formations (master), les travaux menés en interne, tenant compte des besoins de la patientèle accueillie, des EHPAD, de la médecine de ville et des projets de partenariat déjà engagés (dont à terme la télémédecine,…), ont permis la mise en œuvre de deux parcours de soins intégrant les fonctions de pratique avancée et les fiches de poste associées : - un parcours orienté sur la prise en charge du patient âgé présentant un trouble vésico-sphinctérien (TVS), réactualisé à partir d’un parcours préexistant, sur le site Corentin-Celton ; - un nouveau parcours orienté sur la prise en charge du patient âgé en situation complexe gériatrique (PCG) intégré dans le parcours « douleur, soins palliatifs » préexistant sur le site Vaugirard. 14 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Annexe 3- Contexte des travaux réalisés et projets développés dans les établissements contributeurs du groupe « santé mentale » Contexte du projet au CHU Fernand Widal-Lariboisière (AP-HP) Les patients traités au CHU F. Widal-Lariboisière ont différents profils : - patients suivis en consultation de psychiatrie rencontrant des problèmes avec leur traitement et/ou des fluctuations d’humeur, en demande de renseignements ou d’une prise en charge (ainsi que leur entourage) ; - patients hospitalisés dans les services de « pathologies somatique » et présentant conjointement des troubles psychiatriques nécessitant d’être pris en charge durant leur séjour ; - patients suivis en CSAPA sous traitement de substitution orale, susceptibles de surconsommer ; - patients hospitalisés de manière itérative pour des sevrages rencontrant des difficultés à stabiliser leur non-consommation. Les besoins liés à ces pathologies sont nombreux : écoute, orientation vers les intervenants ou les structures les plus adaptées à leur demande, coordination avec les différents intervenants du réseau de santé, information et formation des personnels des services de « pathologies somatique » à la prise en charge de ces patients et à la prévention du risque suicidaire. Il existe une nécessité de mettre en place de projets thérapeutiques avec les équipes des services de « pathologies somatique » après appréciation de l’existant, observation clinique (repérage des signes de manque, d’imprégnation), reconduction du TSO, adaptation en fonction de la (sur)consommation du patient. Afin de répondre à ces besoins, deux projets ont été développés, au sein desquels la fonction d’infirmière de pratique avancée s’inscrit : 1. Un projet en addictologie portant sur la consultation : une lettre d’intention pour un protocole de coopération entre professionnels de santé est en cours d’élaboration avec le siège de l’AP-HP, pour la prise en charge non programmée des patients pour le suivi en urgence, avec des consultations infirmières. 2. Un projet en psychiatrie (en cours d’élaboration) Dans le cadre du projet, le CHU Fernand Widal-Lariboisière a envoyé deux infirmiers en formation (un professionnel en octobre 2015, et un second à la rentrée 2016). Un parcours patient dans le contexte de la mise en place d’une consultation infirmière de première intention, d’évaluation et d’orientation de médecine des addictions avec produits a été élaboré, dans une logique d’orientation directe du patient par l’Infirmier d’Accueil et d’orientation des urgences vers l’infirmier de pratique avancée et sa mise en œuvre a débuté au printemps 2015. 15 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Contexte du projet à l’EPS Maison Blanche Les patients de l’EPS Maison Blanche sont des personnes souffrant d’isolement, de dépression avec un risque suicidaire et de perte d’autonomie. Des usagers de la psychiatrie, souffrant de pathologies mentales sévères telles que la schizophrénie sont également traités. Six programmes ont été développés par l’EPS Maison Blanche dans le cadre de la réflexion sur l’intégration de la pratique avancée pour répondre aux besoins identifiés : 1- un projet de suivi des personnes âgées avec ou sans troubles psychiatriques, intégré dans le projet expérimental PAERPA (Personnes âgées en risques de perte d’autonomie) pour les 9ème et 10ème arrondissements de Paris, avec l’intégration de fonctions de pratique avancée au sein d’une Equipe mobile de psychiatrie du sujet âgé (EMPSA). Le quart nord-est parisien était dépourvu d’équipe mobile de géronto-psychiatrie en appui au travail de secteur psychiatrique en cas de situation de crise ou d’urgence, pour l’évaluation, l’orientation et la coordination des actions de prise en charge au domicile des personnes âgées le nécessitant et également en soutien aux aidants naturels. Les objectifs d’une telle prise en charge sont d’effectuer une première évaluation somatique et psychiatrique à domicile, de préparer et d’anticiper les entrées et sorties en hospitalisation et de coordonner les interventions avec des réseaux spécialisés existants et des partenaires (dont le secteur psychiatrique et la médecine de ville) autour de la prise en charge de la personne âgée. La fiche de poste comprend deux fonctions : une fonction liée aux soins cliniques directs : évaluation de situations complexes, prise en charge de la fragilité de la personne âgée, identification et mise en place de mécanismes de soutien clinique en lien avec les partenaires, et une fonction liée à la collaboration : travail avec le réseau interne, les hôpitaux de jour, le CLIC et le réseau gérontologique. Des activités de formation en EHPAD sont également prévues. Le projet est actuellement mis en œuvre. 2- le projet PSYSOM (psychiatrie somatique) : parcours de soins pour l’accès aux soins et la coordination de la prise en charge somatique de patients suivis en Centre médico-psychologique (CMP) pour lequel un travail de communication a été engagé et une infirmière titulaire d’un certificat de clinicienne mise en poste (la formation master est à venir) . 3- le projet PSY réhabilitation (RPS) : parcours de soins de réhabilitation psychosociale pour les patients atteints de schizophrénie débutante, élaboré avec un infirmier qui a achevé sa formation en pratique avancée en septembre 2016 (nouveau parcours) ; 4- le projet ETEP : parcours de soins des adultes et enfants présentant des troubles psychiques complexes dans le cadre de l’intervention de l’infirmier de pratique avancée en éducation thérapeutique (parcours existant actualisé). Une infirmière titulaire d’un master en recherche clinique est positionnée sur ce projet. 5- le projet PSYCHOTRAUMA : parcours de soins des victimes de traumatismes psychiques consultant en CMP (parcours existant actualisé). 6- le projet DOLOPSY : parcours de soins du patient pour la prise en charge de la douleur en santé mentale, qui concerne tout patient admis en intra hospitalier (nouveau parcours). Un infirmier positionné sur ce projet a intégré un master en septembre 2016. Pour l’organisation et le suivi de ces thématiques, l’établissement a instauré trois types d’instances ayant des missions et une organisation définies. Afin de répondre aux attentes du terrain et aux besoins des patients clairement identifiés par tous les acteurs, de promouvoir la fonctionnalité du réseau des infirmiers de pratique avancée (IPA), et d’engager les parties prenantes au sein de l’hôpital. Les instances sont : 1. Un collège IPA de portée fonctionnelle et organisationnelle (rythme de réunions mensuel) permet de coordonner les futurs infirmiers de pratique avancée affectés aux différents projets. Ce collège est animé par une chargée de mission, infirmière de formation, titulaire d’un doctorat de troisième cycle en sciences de la vie et de la santé. 16 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés 2. Un Comité de pilotage (CCOPIL) IPA (rythme de réunions trimestriel), également de portée fonctionnelle associe les futurs infirmiers de pratique avancée, la direction des soins, l’encadrement de proximité et l’encadrement supérieur afin de prendre connaissances des travaux du collège IPA, de valider ses productions et d’autoriser ses axes de recherches ou d’en proposer. 3. Un COPIL IPA élargi de portée stratégique (rythme de réunions semestriel), associe les futurs infirmiers de pratique avancée, la direction des soins et les porteurs de projet (médicaux et paramédicaux) afin de faire le point sur l’avancement des différents projets en faisant apparaitre les points forts, difficultés, besoins et résultats des actions menées pour la formalisation et la mise en œuvre des parcours et des recherches associées. Depuis 2012, l’EPS Maison Blanche a envoyé cinq infirmiers en formation de pratique avancée, dont trois ont débuté leur formation entre 2014 et 2016 au cours du projet PréfICS avec le soutien de l’ARS Ile-de-France (deux en septembre 2014 et une en septembre 2015). Une sixième infirmière doit débuter un master. 17 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Contexte du projet au Centre Hospitalier Sainte-Anne Les patients du CH Sainte-Anne sont atteints de Troubles du comportement alimentaire (TCA). Les risques liés à cette pathologie sont un retard au dépistage par l’absence de prévention primaire, mais aussi la dénutrition, le déni, des problèmes somatiques (pronostic vital engagé), corporels (perturbation de l’image corporelle…), le nomadisme hospitalier, la chronicisation des troubles, l’ambivalence, l’impulsivité, la perte d’espoir. Les patients ayant des addictions sont par ailleurs nombreux. Afin de répondre aux besoins de soin de ces patients, plusieurs projets sont en cours : (I). Un projet sur les consultations d’évaluation des troubles pour des personnes âgées ayant pour objectifs d’éviter les rechutes, de favoriser l’observance du traitement et la prévention du suicide grâce à une équipe mobile adossée au projet. (II). Un projet sur les consultations infirmières pour le suivi des © patients au long cours, notamment ceux qui sont traités par Léponex , dans le but de contrôler certains effets secondaires. Une telle consultation pourrait avoir lieu entre deux consultations médicales, et l’infirmière s’appuierait sur un arbre décisionnel et une échelle d’évaluation dédiés. (III). Une réflexion autour de la précarité sur la mise en place de consultations pour la rencontre avec la personne en état de précarité, son orientation, etc. L’équipe du CH Sainte-Anne a défini les principaux rôles et missions de l’infirmière de pratique avancée : - pour la réalisation d’entretiens d’accueil : recueillir des éléments de diagnostic (entretien, prescription de tests) et évaluer une situation complexe sur le plan clinique, les états émotionnels et somatiques, évaluer le risque de iatrogénie, orienter le patient en fonction du diagnostic établi ; - pour les consultations de suivi à visée thérapeutique : coordination des professionnels de santé internes et externes à l’institution autour du parcours du patient ; - l’infirmière de pratique avancée aura également un rôle d’éducation thérapeutique (psychoéducation des familles, prévention des situations de crise), de formation et de supervision des pratiques professionnelles dans des situations cliniques complexes (analyse des pratiques et conseil méthodologiques), et de recherche. Des temps précis des interventions ont d’ores et déjà été identifiés dans le parcours de soins et au sein de différentes unités pour l’infirmier formé en 2014 et intégré au secteur de psychiatrie. Une autre infirmière de pratique avancée travaille sur les troubles du comportement alimentaire au sein de l’unité dédiée, jouant le rôle d’infirmière de recours : elle intervient en appui aux équipes de tous les services au regard des problématiques corporelles, du touché thérapeutique et de la relaxation. Elle anime également un groupe thérapeutique. En lien avec ces projets, l’établissement a envoyé deux infirmières en formation, une en 2014 et une en 2015. Les équipes mettent en œuvre un parcours de soins pour la consultation infirmière de psychiatrie de l’adulte âgé au sein du Centre d’évaluation des troubles psychiques et du vieillissement, pour lequel l’infirmier de pratique avancée constitue le premier acteur du soin (consultation de première intention). Par ailleurs, une organisation pour des consultations spécialisées et une fiche de poste ont permis de formaliser les interventions de l’infirmier de pratique avancée autour de parcours complexes au sein du Centre d’évaluation pour jeunes adultes et adolescents (C’JAAD), plus particulièrement dans la détection, l’évaluation et le suivi clinique de patients présentant des risques de transition psychotique et syndromes d’Asperger, et/ou des phases de décompensation. 18 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Contexte du projet à l’EPS Ville Evrard L’établissement Ville Evrard prend en charge des patients pour lesquels les dimensions somatiques et psychiatriques sont intriquées de manière complexe. Il accueille également des patients hospitalisés à plusieurs reprises avec un parcours de soins complexe. Les besoins de soins qui découlent de ces profils sont nombreux : accueil, écoute, évaluation clinique globale, coordination d’une prise en charge thérapeutique adaptée, participation au retour à domicile, participation au projet de soins et au projet de vie, consultations avancées, ajustement des traitements en cours, le déploiement d’un plan de soins et éventuellement d’un plan d’aide, anticipation des limites du maintien à domicile et programmation de ré-hospitalisations, soutien aux conjoints et aux aidants naturels, coordination optimale avec les partenaires et orientation, suivi et prise en charge en ambulatoire. Afin d’y répondre, l’EPS Ville Evrard a travaillé sur trois projets : I. Un projet de consultations infirmières spécialisées : prise en charge des patients déjà connus du secteur et suivis en consultation au CMP. Afin de réduire les délais entre deux rendez-vous médicaux et éviter le passage des patients au CAC pour un renouvellement d’ordonnance, le rôle de l’infirmier clinicien spécialisé sera d’assurer des consultations de suivi, destinées à apporter un étayage au patient entre deux rendez-vous médicaux, de participer au protocole de collaboration entre professionnels de santé défini dans le pôle 93G06 et d’assurer une coordination optimale avec l’ensemble des unités du secteur, les aidants, les différents partenaires pour optimiser la prise en charge du patient ; II. Un projet de suivi des patients au parcours complexe avec l’objectif de garantir la cohérence de la prise en charge. L’infirmière de pratique avancée positionnée dans le CMP, garantit un rôle d’interface dans le suivi des patients présentant ce type de parcours et de fil conducteur entre les professionnels des différentes unités du service et les professionnels du réseau ville hôpital ; III. Le pôle CRISTALES présente le projet de positionner une infirmière de pratique avancée au sein d’une Equipe de liaison et de soins en addictologie (ELSA). Dans le cadre de ces projets l’infirmière de pratique avancée : - aura pour objectif la prise en charge clinique et thérapeutique des patients en cours de sevrage tabagique et cannabis, et un rôle de coordination et d’animation de l’ensemble des acteurs médico-soignants des secteurs de psychiatrie et partenaires extérieurs du réseau constitué en addictologie ; - apportera une expertise clinique auprès de l’équipe infirmière ; - investira les situations complexes dans lesquelles s’intriquent à la fois des comorbidités psychiatriques, somatiques et les polyadditions en lien avec le médecin addictologue. - assurera la formation et s’impliquera dans la recherche clinque en addictologie. A ce jour, l’EPS de Ville Evrard a envoyé deux infirmières en formation à la rentrée 2015. A l’issue des réflexions en cours l’établissement a formalisé deux parcours de soins : - un parcours de soins coordonné en addictologie au sein d’un établissement psychiatrique correspondant au projet d’intégration de fonctions de pratique avancée au sein de l’ELSA, en collaboration interne avec les services de l’EPS Ville-Evrard et en collaboration externe avec l’ensemble du réseau d’addictologie du département ainsi que la médecine de ville ; - un parcours de soins intégrant la consultation infirmière spécialisée, dont la mise en œuvre doit débuter en septembre 2016. 19 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Annexe 4- Contexte des travaux réalisés et projets développés dans les établissements contributeurs du groupe « accompagnement de la dépendance » Maladies chroniques Contexte du projet au CHU Robert Debré (AP-HP) Le CHU Robert Debré a depuis plusieurs années favorisé et expérimenté la mise en place d’une gradation des soins optimale, notamment auprès de ses patients atteints de maladies chroniques. Des parcours de soins avec l’intégration d’infirmières cliniciennes spécialisés et d’infirmières de pratique avancée sont établis au sein de l’établissement, sur les thématiques de l’éducation thérapeutique et de parcours de soins ville-hôpital. Cinq postes ont été dégagés et trois infirmières identifiées pour réaliser une formation de pratique avancée : un poste en diabétologie, un poste pour la mucoviscidose et un poste pour l’épilepsie. Le rôle de l’infirmière de pratique avancée est d’ores et déjà défini dans ces parcours : elle intervient dans l’organisation du parcours du patient, l’accompagnement des familles au cours d’entretiens, et le suivi des enfants et de leur famille. Les infirmières sont expertes dans la mise en œuvre des programmes d’éducation thérapeutique et assurent la coopération ville-hôpital pour optimiser la coordination des examens et le suivi de l’enfant et de sa famille à toutes les étapes de la vie. Les infirmières sont notamment en lien avec une diversité d’acteurs intervenant dans le parcours de soins et de vie de l’enfant : prestataires libéraux, réseaux de santé, établissements scolaires, assistantes maternelles, crèches, associations, etc.). Le CHU Robert Debré a actuellement envoyé en formation trois infirmières, dont une à la rentrée 2014 et deux à la rentrée 2015. Deux parcours de soins intégrant les fonctions de pratique avancée sont actuellement mis en œuvre au sein du groupe hospitalier : - un parcours de soins intégrant l’infirmier de pratique avancée dans la prise en charge de l’enfant ayant un diabète de type I, pour lequel les actes et activités de l’infirmier de pratique avancée vont reposer sur un protocole de coopération en cours de validation ; - un parcours de soins intégrant l’infirmier de pratique avancée dans la prise en charge de l’enfant atteint de mucoviscidose pour lequel un protocole de coopération est également en cours de validation. Concernant le domaine de l’épilepsie, un parcours de soins est en cours de structuration. 20 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Contexte du projet au Centre Hospitalier Marne-la-Vallée Le CH de Marne-la-Vallée accueille de plus en plus d’enfants atteints de diabète jusqu’à 18-20 ans (2005 : 30 enfants, 2013 ; 90 enfants) et des enfants atteints de drépanocytose. Au sein de l’établissement, deux projets ont été engagés concernant : 1. La pédiatrie : le projet est orienté autour des maladies chroniques (le diabète, l’asthme, la drépanocytose) et de l’éducation thérapeutique associée. L’établissement a une longue expérience de la prise en charge des maladies chroniques en pédiatrie. Des journées de l’éducation thérapeutique sont organisées à l’hôpital de jour. L’infirmière de pratique avancée pourrait intervenir selon deux axes : - La mise en place d’une consultation infirmière accompagnée d’une réflexion sur une la délégation des activités, autour de la prise en charge des enfants diabétiques, des femmes enceintes diabétiques de type 1 et des femmes enceintes dont le diabète n’est pas encore évalué. - Le développement des consultations post-maternité et l’amélioration de la sortie du patient à domicile en termes d’accompagnement. 2. Les urgences pédiatriques : le projet est de spécialiser une infirmière à la fois sur les urgences et sur les urgences pédiatriques. Un travail est en cours autour de plusieurs axes : - l’accueil des urgences, à redéfinir avec l’équipe médicale, - l’analyse des situations complexes dans la prise en charge, notamment la prise en charge des patients pédiatriques avec la problématique de la douleur ou des patients atteints de maladies chroniques (par exemple les patients drépanocytaires, - le développement du travail en réseau, et en intra établissement avec les partenaires. L’objectif est de se recentrer sur la prise en charge des urgences sur l’ensemble de la filière : à l’intérieur des urgences, de la salle d’attente de l’accueil, vers le transfert en hospitalisation ou un retour à domicile en fonction des cas. A ce jour, le Centre Hospitalier de Marne-la-Vallée a formalisé un projet de parcours de soins du patient atteint de maladies chroniques aux urgences pédiatriques. L’envoi d’un infirmier en formation est prévu pour la rentrée 2017. 21 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Cancérologie Contexte du projet à l’Institut Curie L’Institut Curie doit faire face à des situations de prise en charge complexes, notamment au regard de problématiques de plus en plus techniques sur les traitements de cancer, de traitements de plus en plus longs et des maladies qui se chronicisent. Au cours de la période de traitement, les patients ont des besoins qui ne sont pas forcément exprimés, ou repérés mais ils sont de plus en plus informés et souhaitent devenir acteurs de leurs soins. Les besoins de soins cliniques sont de plus en plus perfectionnés de par les nouvelles techniques ou technologies et les nouveaux médicaments qui apparaissent. Par ailleurs, une prise en charge de la douleur doit être organisée tout au long de la maladie (consultation, suivi, réponse aux besoins d’intercure et aux urgences, etc.). Pour répondre aux attentes des patients, les infirmières de pratique avancée pourraient intervenir sur des périmètres élargis, au sein du parcours de soins : lors des phases ambulatoires et pour certains types de protocole ou de pathologie nécessitant d’autres prises en charge en plus de la chimiothérapie. Un protocole de coopération entre professionnels de santé sur la délégation de la reconduction de la prescription de chimiothérapies pour certains traitements (protocoles déjà validés), ou la prescription d’examens complémentaires ou de médicaments de confort sont en cours d’élaboration, ainsi que le suivi des toxicités des traitements. L’accompagnement de patients repérés comme complexes sur une maladie métastatique nécessitant un suivi au long cours en alternance avec l’oncologue, et en lien avec les soins de conforts, les infirmiers de coordination, les professionnels de ville et les réseaux. Dans le cadre du projet, l’Institut Curie a envoyé deux infirmières en formation à la rentrée 2014, et un troisième professionnel à la rentrée 2016. Les équipes ont par ailleurs formalisé deux parcours de soins intégrant leurs futures fonctions : - un parcours de soins dédié aux patients recevant des chimiothérapies itératives en hématologie ; - un parcours de soins dédié aux patients en situation complexe accueillis en hôpital de jour de chimiothérapie. 22 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Contexte du projet à l’Institut Gustave Roussy L’Institut Gustave Roussy traite des patients adultes atteints de tumeurs malignes primitives du cerveau, de leucémie, de lymphomes, de myélomes, de myélodysplasies et de cancers métastatiques (cancer du poumon, cancer digestif, cancer du sein, cancer de la vessie, cancer ORL). L’établissement accueille également de jeunes patients pour des traitements de tumeurs solides et lymphomes. Le projet d’établissement intègre la création de postes d’infirmière de pratique avancée, dont les activités seraient essentiellement orientées autour de la prescription et de la surveillance dans le suivi des patients. Dans le cadre du projet PrefICS, une infirmière de pratique avancée a été positionnée en modélisation dans le cadre de greffes allogéniques. Le parcours du patient est particulièrement long après la sortie du service de soins intensifs d’hématologie (3 à 5 mois, et jusqu’à 2 à 3 ans de suivi). L’infirmière de pratique avancée entre en action dès l’indication de greffe. Les médecins d’hématologie ont donné leur accord pour le repérage des patients à vulnérabilité particulière lors des consultations post-greffe, qui pourront être pris en charge par l’infirmière, qui se verra confier une file active de patients. Elle aura à détecter et à surveiller les toxicités, à émettre des alertes ou à prendre des décisions sur des prescriptions d’examens complémentaires qui viendront confirmer ou non la toxicité ou l’effet secondaire par rapport à une non prise de greffe ou à une évolution de la maladie. Les équipes ont déjà réfléchi à la place du groupe d’infirmières de pratique avancée dans l’organigramme : il serait rattaché à la direction des soins pour assurer une neutralité de répartition des effectifs et éviter une trop forte spécialisation. Dans le cadre du projet, l’institut Gustave Roussy a envoyé une infirmière en formation à la rentrée 2014. Compte tenu des délais d’inscription, la formation était un Diplôme d’université (DU) de coordination. Cette infirmière a démissionné par la suite (à la fin du DU) contre toute attente. Un cadre du département d’hématologie est en formation « Master en sciences cliniques » de l’UVSQ depuis la rentrée 2015. Ce cadre continue sa formation en 2016 et l’infirmière identifiée de pratique avancée entre en formation dans le même temps. L’établissement met en œuvre depuis près d’un an et demi un parcours de soins revisité pour la prise en charge du patient allogreffé intégrant une articulation entre les activités de l’infirmier de pratique avancée et celles des médecins greffeurs. D’autres projets sont en cours de développement. Ils concernent la prise en charge des cancers digestifs, du poumon et du sein visant à formaliser les chemins cliniques en intégrant les interventions de l’infirmier de pratique avancée. Des bénéfices ont d’ores et déjà été constatés par les équipes par la réduction des annulations de greffe ayant un impact économique positif, un appui à une prise de décision rapide, un gain de temps médical et un gain de réactivité et d’écoute facilitant la prise en charge dans les structures d’aval. 23 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Annexe 5- Contexte des travaux réalisés et projets développés dans les établissements contributeurs du groupe « soins de premier recours» Contexte du projet au centre de santé de Saint-Denis Le centre de santé de Saint-Denis a identifié deux axes d’amélioration dans ses prises en charge : la consultation des patients dits complexes et l’évaluation des patients non programmés, au travers desquels l’intervention d’une infirmière de pratique avancée trouve son sens. L’état des lieux de la consultation patient est préoccupant : une augmentation globale du nombre de patients vus au centre municipal de santé, notamment des patients complexes dont la prise en charge est chronophage, alors même que les temps de consultations médicales ne peuvent être étendus. La mise en place de consultations infirmières pour les patients présentant des situations complexes est une réponse envisagée par le centre de santé. Les situations complexes identifiées sont des patients présentant une multi-morbidité, des situations sociales difficiles ou une situation de maintien à domicile pour des patients grabataires. La mise en œuvre des consultations s’effectue en plusieurs étapes : le repérage des situations complexes, la détermination des modalités de prise en charge et l’élaboration d’un projet personnalisé. Les missions de l’infirmière de pratique avancée lors de la consultation ont d’ores-et-déjà été définies : vérification de l’état général du patient, recueil des évènements survenus depuis la dernière consultation, vérification de la bonne réalisation des consultations spécialisées et des examens demandés, récupération des comptes rendus de consultations et des résultats d’examens, évaluation de l’atteinte des objectifs et orientation du patient vers le médecin si son état le nécessite. Les patients non programmés (usagers se présentant à l’accueil sans rendez-vous médical programmé ou dans un cas d’urgence ressentie sans place disponible rapidement) seraient dirigés vers l’infirmière pour leur évaluation et leur orientation. Le centre de santé de Saint-Denis a déterminé la conduite à tenir : accueil, description du motif de consultation, ouverture d’un formulaire spécifique dans le dossier médical, vérification de l’absence de critères de gravité et de cas particuliers, etc. En cas de signes de gravité, l’avis du médecin sera alors demandé. A ce jour, le centre de santé de Saint Denis a envoyé une infirmière en formation en septembre 2015. Les équipes ont formalisé un parcours des patients non programmés intégrant la réalisation d’un recueil de données et d’une évaluation de première intention par l’infirmier de pratique avancée avec sollicitation d’un avis médical lorsque nécessaire, afin d’orienter le patient soit vers une consultation urgente, soit vers une consultation programmée, soit vers son médecin traitant ou une prise en charge extérieure. Sa mise en œuvre reste en attente de la validation de protocoles de coopération autorisant cette orientation directe. 24 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Contexte du projet au centre de santé de Nanterre Le centre de santé de Nanterre a identifié plusieurs besoins de soins de la population accueillie au sein de ses services : - le renfort du suivi de la file active des patients atteints de maladies chroniques, telles que l’asthme, le diabète de type 2, l’hypertension, la Broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO), l’insuffisance rénale ; - le dépistage de facteurs de risques ; - l’accompagnement et l’orientation des personnes en situation de vulnérabilité (ou orientées comme tel par les partenaires du centre) dans leur parcours de soins. L’organisation de l’activité requière également de développer l’orientation des patients non programmés et l’accompagnement de nouveaux patients, désirant déclarer un médecin traitant et/ou sans besoin de soin urgent. Pour répondre à ces besoins, les missions de l’infirmière de pratique avancée ont été définies au travers de plusieurs types d’intervention : 1. La consultation de prévention, lors de laquelle l’infirmière sera amenée à identifier les facteurs de risques liés à l’âge et/aux antécédents des consultants et à analyser les facteurs de vulnérabilité sociale, afin de mettre en place un plan de dépistage et d’orientation de ces patients. Elle pourra également être amenée à pratiquer la vaccination suite à l’analyse du carnet de vaccination. 2. La consultation de premier contact sera destinée aux nouveaux patients, sans besoin de soins urgents et aura pour objectifs d’identifier les besoins lors d’un entretien. 3. La consultation de suivi des pathologies chroniques stables. 4. La consultation de soins non programmés, destinées à orienter les malades aigus sans urgence vitale ; mais également à termes de délivrer directement un traitement des pathologies aigues courantes. A ce jour, le centre de santé de Nanterre a envoyé une infirmière en formation à la rentrée 2016. Contexte du projet au centre de santé de Pantin Le centre de santé de Pantin a pour projet d’étendre les fonctions de l’infirmière au-delà des soins directs et actes techniques, dans une logique de promotion de l’éducation, de la prévention et de l’autonomisation du patient vis à vis de sa maladie. L’infirmier de pratique avancée aurait pour mission de prendre en charge des actions dans le cadre du dépistage des cancers, de la prise en charge des patients diabétiques et à risque cardio-vasculaire, la vaccination des enfants et des adultes. Il prendrait part à l’élaboration et à la réalisation d’actions de santé publique et de promotion de la santé en interne et en externe. Un rôle est également prévu dans la prise en charge des rendez-vous des demandes de soins non programmées et sans caractère d’urgence. Il sera par ailleurs, au sein des centres de santé, en charge de la mise en place de protocoles de soins et d’organisation en lien avec les équipes médicales et soignantes, de l’animation de l’équipe infirmière et de l’encadrement d’élèves infirmiers en stage et d’infirmiers en cours de formation en pratique avancée. A ce jour, le centre de santé de Pantin a envoyé une infirmière en formation à la rentrée 2015. 25 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Annexe 6- Tableau récapitulatif des critères de qualification d’une situation « simple » et « complexe » Critères cliniques La grille suivante détaille les critères cliniques, sociaux et relatifs aux parcours permettant de qualifier une « situation complexe ». Elle a été bâtie à partir des travaux collectifs réalisés et ajustée lors d’échanges entre établissements à partir des exemples de parcours développés. Situation « simple » Situation « complexe » Pathologie aigue ou chronique facilement réversible ou stabilisée Pathologie difficilement réversible, rémission incomplète ou présentant un risque de dégradation Pathologie non invalidante Existence de comorbidités (troubles sensoriels ou cognitifs associés, addictions,...) Absence de facteurs de risque associés Problématique d’observance, de compliance, instabilité Défaut de conscience morbide (déni) Pathologie invalidante, symptomatologie résiduelle (impacts physiques et psychologiques importants liés à la pathologie) Port de matériels spécifiques, traitements lourds et/ou à effets secondaires Critères sociaux Evolution des techniques de prise en charge Patient autonome Impacts sociaux liés à la pathologie Accompagnement fort Précarité : situation d’isolement Absence de problématiques sociales Vulnérabilité ou absence des aidants naturels ou de l’entourage Patient âgé, patient très jeune Patient dépendant (en perte d’autonomie) Barrière de la langue (patient et aidants) Difficulté ou refus d’accès aux soins Critères relatifs aux caractéristiques du parcours Parcours de soins simple Recours ponctuel et adéquat au système de santé Recours fréquents et/ou inadéquats au système de santé (ex. nomadisme inadéquat, sollicitation permanente des dispositifs de santé, absence de référent…) Occurrence de ré-hospitalisations non programmées Sollicitation d’une diversité de professionnels (différents secteurs – ville/hôpital, sanitaire/social/médico-social) dont certains non spécialisés Défaut de projet thérapeutique et/ou défaut de parcours identifié Défaut de consensus entre les professionnels / de coordination Risque de suivi médical aléatoire (problème d’observance, compliance). Défaut de structures d’alternative en aval de la prise en charge Situations de transition chez l’enfant 26 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Annexe 7 – Exemples de parcours de soins intégrant les fonctions d’infirmier de pratique avancée La présente annexe propose des exemples de parcours de soins élaborés et en cours de mise en œuvre par les équipes des établissements (à l’exception de l’exemple de parcours au Centre de Santé Saint-Denis, qui est un projet). Chacun des parcours formalisés est singulier (absence de format « type ») et adapté aux besoins identifiés. En termes de formalisation, la consigne d’identification claire du niveau d’intervention de l’infirmier de pratique avancée et de ses relations avec les autres professionnels a été respectée. 27 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Groupe « sujet âgé » : parcours du sujet âgé en situation complexe (Centre hospitalier HUPO Vaugirard – AP-HP) Contexte Un parcours intégrant l’infirmière de pratique avancée a été mis en place par l’hôpital Vaugirard afin d’assurer un meilleur repérage interne des situations gériatriques complexes et l’orientation des patients. La démarche vise la mise en place d’une fonction transversale d’expertise gériatrique, rattachée à la cellule d’expertise en soins et activités paramédicales. Intégrée dans une organisation interdisciplinaire, l’infirmière de pratique avancée est amenée à réaliser une évaluation du patient présentant une situation complexe, à anticiper les complications, à proposer des adaptations thérapeutiques médicamenteuses et non médicamenteuses et à réaliser une orientation précoce vers le professionnel le plus qualifié. Activités propres et interrelations Aujourd’hui, l’infirmière de pratique avancée est en relation avec l’ensemble des unités d’hospitalisation et de consultations externes de l’établissement (médecins et équipes soignantes). A terme, l’objectif visé est d’établir des liens privilégiés avec les professionnels de santé des réseaux de ville. Ses activités propres consistent en des consultations autonomes, menées au sein des unités d’hospitalisation et de consultations externes (consultations initiales ou de suivi). Celles-ci sont ère de deux types : (I) la consultation de 1 ligne consiste en l’évaluation et en la réalisation d’interventions autonomes préventives, techniques, éducatives et relationnelles auprès de la ème personne âgée et des aidants (II) la consultation de 2 ligne est destinée aux équipes soignantes référentes du sujet âgé présentant une situation complexe au sein de l’établissements, sous la forme de conseils et d’appui à la mise en œuvre d’interventions de soins. Principales fonctions Rôle clinique : évaluation, analyse et diagnostic de situations à risques potentiels et/ou réels, approfondissement et/ou conception de projets de soin, mise en œuvre d’interventions préventives, curatives et/ou palliatives ; Rôle de conseil/consultation : conseil aux professionnels sur la prise en charge de situations complexes gériatriques (prise en charge de la douleur et soins palliatifs en particulier), soins éducatifs et/ou entretiens d’aide et de soutien aux aidants ; Rôle de leadership/d’animation d’équipe : consultation de seconde ligne (à destination des équipes soignantes), compagnonnage clinique pour la prise en charge de la personne âgée ; Rôle d’enseignement et de formation : transmissions de l’expertise et renforcement de la réflexivité (cours en formation initiale, continue, universitaire, jurys, publications, conférences et/ou ateliers lors de manifestations professionnelles et/ou grand public) ; Rôle de recherche : promotion de l’utilisation des résultats probants dans la pratique, participation et/ou conception de travaux cliniques, d’expérimentation organisationnelle et de recherches appliquées. 28 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés 29 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés 30 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Groupe « santé mentale » : parcours de soins au domicile du sujet âgé pris en équipe Mobile de Psychiatrie du Sujet âgé (EPS Maison Blanche) Contexte L’Equipe Mobile de Psychiatrie du Sujet Agé (EMPSA) a été développée dans le cadre du projet ème expérimental PAERPA (Personnes Agées En Risques de Perte d’Autonomie) pour les 9 et 10ème arrondissements de Paris, et est composée d’un médecin et de deux infirmières (dont une infirmière de pratique avancée). Celle-ci a vocation à intervenir autour de l’évaluation et de la gestion de situations complexes, relevant de problématiques à l’interface entre la psychiatrie et la gériatrie, tant au niveau des patients que des aidants. Activités propres et interrelations L’infirmière de pratique avancée travaille en relation étroite avec le médecin responsable de l’EMPSA et l’infirmière de l’équipe. Elle entretient des relations fonctionnelles avec la M2A (Maison des Ainés et de Aidants), les hôpitaux de jour, le CLIC, les gestionnaires de cas, les médecins traitants, ainsi que le réseau gérontologique et secteurs de psychiatrie concernés. Les activités propres de l’infirmier de pratique avancée auprès du patient et de l’aidant consistent principalement en des visites à domicile, avec sollicitation de l’avis médical si nécessaire, et des consultations de suivi (ou un suivi téléphonique). Elle réalise également des formations en EHPAD destinées aux soignants. En binôme avec le médecin, l’infirmière de pratique avancée réalise des évaluations en EHPAD. Principales fonctions Rôle clinique : évaluation de situations cliniques complexes permettant de déterminer les risques de fragilités de la personne, tenant compte de l’environnement et de l’entourage du patient, pour l’élaboration d’un projet personnalisé de soins/ d’accompagnement ; Rôle de conseil/consultation : développement de stratégies de soutien aux aidants, interventions auprès de professionnels partenaires de la prise en soins, apport d’une expertise clinique concernant la gérontologie et les modalités de prise en soins de la souffrance psychique ; Rôle de leadership/d’animation d’équipe: contribution aux réunions cliniques du secteur psychiatrique des personnes âgées signalées ou suivies, ainsi qu’aux temps d’échanges au sein de la M2A (Maison de Ainés et des Aidants) ; Rôle d’enseignement et de formation : réalisation de formations, d’analyses de pratiques, de supervisions individuelles et/ou collectives auprès de professionnels en lien avec le sujet âgé (notamment en EHPAD). Tutorat auprès d’étudiants en pratique avancée ; Rôle de recherche : participation à des projets de recherche et d’amélioration continue de la qualité des soins et services (en cours de développement). Contribution à la modélisation du dispositif d’EMPSA pour permettre sa reproductibilité. 31 Rapport final - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés 32 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Groupe « accompagnement de la dépendance », maladies chroniques : parcours de soins de l’enfant ayant un diabète et place de l’infirmière de pratique avancée (CHU Robert Debré, AP-HP) Contexte Au sein du service de diabétologie-endocrinologie représentant une cohorte de 900 enfants suivis, les interventions de l’infirmière de pratique avancées sont orientées sur la surveillance clinique et le niveau de sécurité du patient (par rapport à son traitement), sur l’apprentissage de la gestion de la maladie au quotidien dans le cadre du programme d’éducation, la détermination de modalités de suivi adaptées aux problématiques du patient dans un contexte d’évolution et de nouvelles techniques de prises en charge (ex. pancréas artificiel, pompe à insuline). Elle intervient tout au long du parcours, dans la prise en charge initiale, de suivi et de reprise. Activités propres et interrelations L’infirmière travaille en collaboration avec l’équipe médicale et paramédicale. Par ailleurs, elle est référente pour les familles et les acteurs extérieurs intervenant auprès de l’enfant (crèche, activités sportives, assistantes maternelles, établissement scolaire, etc.). L’infirmière de pratique avancée réalise des consultations de suivi autonomes, spécialisées en éducation diabétologue ou sur demande du diabétologue et des parents/de l’enfant. Ces consultations ont lieu en alternance avec les consultations médicales. L’infirmière apporte également des conseils et conduites à tenir aux familles par téléphone (elles apportent une orientation des patients et de leurs familles en cas de question ou de situation difficile). Elle assure enfin une permanence téléphonique (hotline, 24h/24) pour répondre aux situations d’urgence. Principales fonctions Rôle clinique : évaluation clinique du patient et prise de décision complexe (parcours de soin et d’éducation) : orientation du patient et mise en œuvre du projet thérapeutique, organisation de modalités de suivi adaptés, adaptation des traitements (protocole de coopération en cours de validation) ; Rôle de conseil/consultation : mise en œuvre de séances d’éducation thérapeutique individuelles ou collectives, consultations autonomes, formation des accompagnants (parents), permanence téléphonique pour des conseils et conduites à tenir, gestion du traitement et de situations d’urgence aigues ; Rôle de leadership/d’animation d’équipe : organisation, animation et coordination des échanges multi-professionnels (staffs médico-soignants et réunions de synthèse intégrant des partenaires externes) ; Rôle d’enseignement et de formation : formation des professionnels et des étudiants (médicaux et paramédicaux) ; Rôle de recherche : contribution à des protocoles de recherche (nouveaux modes de prise en charge, par exemple pancréas artificiel, pompe à insuline). 33 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés 34 Rapport final - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés 35 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Groupe « accompagnement de la dépendance », cancer : parcours de soins du patient allogreffé (Institut Gustave Roussy) Contexte L’activité de greffe allogénique et autologue connait de nombreuses déprogrammations et nécessite un suivi du patient sur le long terme, après sa sortie de soins intensifs d’hématologie (3 à 5 mois, et jusqu’à 2 à 3 ans de suivi). L’infirmière de pratique avancée intervient pour coordonner le parcours de soins dès l’annonce du projet thérapeutique de greffe. Elle est également investie dans des activités de suivi et de surveillance de patients pour lesquels une situation de vulnérabilité a été identifiée en consultation post-greffe, avec pour objectifs de prévenir et détecter des situations à risque (toxicité, effets secondaires). Activités propres et interrelations L’infirmière de pratique avancée est en relation avec les médecins oncologues, hématologues et greffeurs, ainsi qu’avec les équipes soignantes et les infirmières de coordination de l’unité d’hospitalisation de greffe, de l’hôpital de jour (suivi post-greffe immédiat), du plateau de consultations et du laboratoire de thérapie cellulaire. Elle participe aux Réunions de concertations pluridisciplinaires (RCP) d’hématologie ainsi qu’au comité de transplantation. Ses activités propres sont des consultations de suivi, dont elle gère la file active de manière autonome dans la période post-greffe. Ces consultations infirmières sont alternées avec des consultations médicales. Principales fonctions Rôle clinique : évaluation clinique globale, dépistage et diagnostic des toxicités et effets secondaires, ajustement des traitements, prescription d’examens (protocole de coopération en cours), de consultations spécialisées et soins de support complémentaires au bilan pré-greffe, organisation du dispositif de sortie du patient vers des réseaux certifiés en hématologie ou vers le domicile ; Rôle de conseil/consultation : mise en place de programmes d’éducation thérapeutique, délivrance de consignes d’auto-soin et d’autoévaluation ; Rôle de leadership/d’animation d’équipe ; gestion autonome d’une file active, contribution à la prise de décision sur le projet thérapeutique de greffe ; Rôle d’enseignement et de formation : formation continue des professionnels paramédicaux, élaboration de formations en réponse aux évolutions de la prise en charge en hématologie, formation des étudiants en soins infirmiers (IFSI, universités), tutorat d’étudiants en pratiques avancées ; Rôle de recherche : réalisation d’audits d’évaluation de pratiques, mise en œuvre d’une veille scientifique liée à la spécialité hématologie. 36 Rapport final - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés 37 Rapport final - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Groupe « premier recours »: parcours de soins au centre de santé de Saint-Denis Contexte Au sein du centre de santé, l’infirmière de pratique avancée assure des activités curatives et d’assistance médicale, de prévention, d’éducation et de promotion de la santé et de formation. Elle intervient à deux niveaux : d’une part, dans l’évaluation de première intention et l’orientation des patients non programmés se présentant au centre et/ou signalant une urgence ressentie, et d’autre part, dans le repérage de situations complexes, et la détermination d’un projet personnalisé adapté. Activités propres et interrelations L’infirmière de pratique avancée est en relation avec les professionnels du centre de santé (médecin, infirmière, coordonnateur infirmier), et avec les partenaires extérieurs : médecin traitant et professionnels de santé, services sociaux et médico-sociaux, établissements de santé. Ses activités propres sont des consultations ou visites à domicile. Principales fonctions Rôle clinique : évaluation du caractère d’urgence, diagnostic et orientation en fonction des besoins et du degré d’urgence, prélèvements biologiques avec ou sans prescription médicale (protocole de coopération à mettre en place) ; Rôle de conseil/consultation : conseils sanitaires, mise en œuvre d’actions d’éducation thérapeutique des patients sur les pathologies chroniques, promotion de l’accès à la vaccination, aux dépistages organisés, à la contraception ; Rôle de leadership/d’animation d’équipe : coordination de projets (parcours de santé, prévention, action de santé publique) en lien avec les infirmières et les médecins des centres de santé et du territoire Rôle d’enseignement et de formation : accompagnement d’étudiants d’IFSI en stage, et d’étudiants en master spécialisé de pratique avancée (maître de stage), appui à l’équipe médicale pour l’accompagnement des internes de formation médicale et dentaire ; Rôle de recherche : développement d’actions de santé innovantes en lien avec les professionnels de santé du territoire, l’université et l’ARS. 38 Rapport final - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Contributeurs Chef de projet : Ljiljana Jovic, directrice des soins – conseillère technique régionale, ARS Ile-deFrance Note : seuls les noms des référents de chaque établissement engagé in fine dans la mise en œuvre du projet PrefICS sont mentionnés mais, en fonction des équipes, d’autres personnes ont contribué aux travaux. Groupe thématique « sujet âgé» Référents ARS : Mme Courtois, M. Sovrano, M. Rolland Référents établissements : Etablissement Correspondant(s) infirmier(s) Correspondant(s) médecin(s) Correspondant(s) direction Hôpital Vaugirard (AP-HP) M. Morvan Dr Ribeaucoup Mme Costa CH d’Argenteuil Mme Novic Dr Badadjian M. Martin Mme MalaquinPavan Mme Zarebska Référents AP-HP : Mme Zantman, Mme Ladegaillerie, Mme Finkelstein, Dr De Chambine. Groupe thématique « santé mentale et psychiatrie » Référent ARS : Dr Isserlis Référents établissements : Etablissement Correspondant(s) infirmier(s) Correspondant(s) médecin(s) EPS MaisonBlanche M. GiraudRochon Dr Canceil Correspondant(s) direction Mme Marchandet M. Pierrefitte M. Andrieu CH Sainte-Anne Mme Leuwers EPS Ville-Evrard Mme Chastagnol Dr Gallarda Mme Leuwers Dr Linares Mme Chastagnol Dr Zagury GH Lariboisière-F. Widal-St-Louis (AP-HP) Mme Fonta Pr Bellivier Référents AP-HP : Mme Zantman, Mme Ladegaillerie, Mme Finkelstein, Dr De Chambine. 39 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Groupe thématique « accompagnement de la dépendance » Référents ARS : Dr Daoud (sous-thématique maladies chroniques) ; Dr Legrand (sousthématique cancer) Référents établissements : Etablissement Correspondant(s) infirmier(s) Correspondant(s) médecin(s) Correspondant(s) direction Sous-thématique « maladies chroniques » CHU Robert Debré (AP-HP) Dr Benkerrou Mme Fourreau Pr Carel Mme Decoopman Dr Tubiana CH Marne-laVallée M. Pruvot M. Cabarrus Dr ChalvonDemersay M. Roussel Mme Billaud Sous-thématique « cancer » Institut Gustave Roussy Mme Montaron Dr Raynard Institut Curie Mme Arnaud Mme Carrié Pr Pierga M. Le Cunff Dr Bouleuc Groupe thématique « soins de premier recours » Référents ARS : Dr Sevadjian, M. Evain Référents établissements : Etablissement Correspondant(s) infirmier(s) Correspondant(s) médecin(s) Correspondant(s) direction CS de Pantin Mme Monaco Dr Duhot Dr Duhot CS de Saint-Denis Mme NeveuCharpigny Dr Villebrun M. Bouselmi Mme Vambana Dr Terra CS de Nanterre Dr Lopez 40 Rapport final – Synthèse - 2016 Projet Préfiguration d’infirmiers cliniciens spécialisés Participants associés : M. Bertrand, Institut de formation interhospitalier Théodore Simon Mme Salem, Sainte-Anne formation M. Svandra, Sainte-Anne formation Conseillers universitaires de l’ARS : Pr Bernard Régnier, Conseiller universitaire, Direction de l’Offre de Soins et Médico-Sociale Pr Benoît Schlemmer, Conseiller universitaire auprès du Directeur général Universités associées représentées par les UFR de médecine : Pr Jean-Luc Elghozi, Université Paris Descartes, Paris V, Paris (75) Pr Jacques Blacher, Université Paris Descartes, Paris V, Paris (75) Pr Sylvie Chevret, Université Paris Diderot, Paris VII, Paris (75) Pr Cécile Goujard, Université Paris Sud, Paris XI, Orsay (91) Pr Martin Schlumberger, Université Paris Sud, Paris XI, Orsay (91) M. Dominique Letourneau, Université Paris-Est Créteil, Paris XII, Créteil (94) Pr Olivier Montagne, Université Paris-Est Créteil, Paris XII, Créteil (94) Mme Elisabeth Noël-Hureaux, Université Paris Nord, Nord XIII, Bobigny (93) Pr David Orlikowski, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (USVQ), Versailles (78) Pr Jean-Luc Dubois-Randé, Président de la conférence des doyens des facultés de santé d’Ilede-France, Créteil (94) Remerciements Nous remercions les personnes qui par leur implication dans le projet Préfiguration des infirmiers cliniciens spécialisés ont contribué à sa réussite ainsi que le cabinet Kurt Salmon (devenu Wavastone) pour sa collaboration. 41 Rapport final – Synthèse - 2016 Directeur de publication : Christophe Devys - © ARS Ile-de-France Dépôt légal : novembre 2016 – N° ISBN 978-2-36950-062-9 Direction de l’offre de soins – Pôle ressources humaines en santé 35, rue de la Gare – 75935 Paris Cedex 19 Tél. : 01 44 02 00 00 Fax : 01 44 02 01 04 ars.iledefrance.sante.fr