RTBF89 Les mercredis sans pub à la RTBF ? 1. Le projet Pourquoi maintenant ? La RTBF est une entreprise publique autonome à caractère culturel, dont l'autonomie est régie par un contrat de gestion. Conclu périodiquement (en général, tous les cinq ans), ce contrat fixe les missions et obligations de la RTBF, ainsi que le montant annuel de sa subvention accordée par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Le prochain contrat de gestion (2013-2017) est en ce moment même négocié au sein du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Début juin, il sera approuvé, et renvoyé à la ministre pour approbation. C’est donc le moment de faire entendre notre voix sur la RTBF ! Pourquoi un mercredi ? Nous proposons cette mesure des « mercredis sans pub » afin de lancer un débat sur la place publique. Toutefois, cette idée n’est pas que symbolique : elle se retrouve d’ailleurs dans les recommandations récentes du CJCF.1 2. Initiateurs du projet : 1 • Le Conseil de la Jeunesse est un organe officiel chargé de relayer l’avis des jeunes auprès des politiques et des médias. Il est composé de 50 jeunes, élus tous les deux ans au travers de toute la Communauté française. • RTBF89 est un collectif de téléspectateurs/auditeurs de la RTBF, réunis autour de l’idée que la voix du public de la RTBF n'est pas assez écoutée et prise en compte. Né en 2010 sous la forme d’un blog, décliné aujourd’hui sur facebook, ce groupe actif compte aujourd’hui près de 308 membres. http://www.conseildelajeunesse.be/IMG/pdf/Avis_contrat_gestion_RTBF.pdf 1 RTBF89 3. Texte de position : « Les mercredis sans pub à la RTBF ? » Etant donné : - la pression publicitaire de plus en plus forte et insupportable constatée sur les ondes du service public par nombre d'auditeurs et de téléspectateurs ces dernières années; - les récents propos tenus par Jean-Paul Philippot, Administrateur-Général de la RTBF, annonçant "qu'il n'est pas sain d'asseoir la croissance des moyens de la RTBF sur le pilier de la publicité" (La Libre, 13 mars 2012); - la tendance de la pression publicitaire à influencer le contenu et les horaires des programmes; - l'influence néfaste de la publicité sur la jeunesse, en particulier en ce qui concerne l'alimentation et l'hygiène de vie; - la volonté de la Fédération Wallonie-Bruxelles de promouvoir des politiques de santé, en opposition complète avec les publicités pour certains types de produits dits de "malbouffe"; RTBF89 et le Conseil de la Jeunesse demandent que soit mis en place une journée par semaine "sans pub, ni sponsoring" sur les ondes radios et les chaines de télévision de la RTBF. Cette journée serait idéalement le mercredi, pour les motifs suivants : - en télévision, c'est la journée habituellement consacrée aux magazines d'information et de société: ces émissions gagneraient grandement à se libérer de la pression publicitaire qui influencerait leur forme et leur contenu; - ce jour constituerait un "bol d'oxygène" et de tranquillité au milieu de la semaine, en particulier en radio où les auditeurs ont pu constater lors de rares précédentes journées sans publicité une manière totalement différente d'apprécier la radio sans interruptions bruyantes et envahissantes propres à la pub radio (bien plus intrusive qu'en télé); - c'est une journée potentiellement suivie par la jeunesse, cible à préserver prioritairement des méfaits de la publicité; - ce jour, enfin, constituerait un laboratoire afin de stimuler une réflexion sur la publicité et notre société de consommation par l'entremise de programmes d'éducation aux médias qui pourraient prendre la place laissée vacante par la pub. Ces programmes pourraient aborder la thématique des multiples formes de publicités et des pratiques parfois insidieuses de celles-ci (notamment sur les nouveaux médias, sur le placement de produit, etc.). Conscients du manque à gagner que constituerait une journée sans revenus publicitaires un jour par semaine, et sachant que la RTBF est l'un des médias publics européens (de taille et de marché comparables) les plus faiblement dotés par des sources publiques, nous demandons que la subvention publique soit proportionnellement revue à la hausse et que le nouveau contrat de gestion mette en place des mesures prévoyant d'en limiter les dépenses lorsque que celles-ci sont utilisées pour financer des activités qui n'ont pas (ou peu) de vocation de "service public". Le financement des programmes d'éducation aux médias pourrait être partiellement soutenu par la Loterie Nationale, sous certaines conditions strictes. 2 RTBF89 Nous demandons enfin que soient envisagées des pistes de financement alternatives non reprises dans l'étude Deloitte2 ; entre autres l'idée que les dépenses publicitaires des sociétés ne fassent plus l'objet d'une exonération fiscale à 100% mais soient légèrement taxées pour compenser une diminution des recettes publicitaires des médias de service public. A ce stade, les cosignataires ayant déjà répondu à notre appel sont : Conseil de la Jeunesse - RTBF 89 - Asbl Coala - la Fédération InforJeunes Wallonie-Bruxelles la Fédération des Jeunesses Musicales Wallonie-Bruxelles - le Centre de Jeunes et de la Culture de Rochefort - DEI Belgique (Défense des Enfants International) - La Fédération Nationale des Patros - Jeunes Cdh – EcoloJ – Le Projet Coup2Pouce L’association Loupiote - Empreintes Asbl - ACMJ (Action Ciné Média Jeunes) - Le Conseil de la Jeunesse Catholique (CJC) – Jeunes CSC – La CODE (Coordination des ONG pour les droits de l’enfant) - l’UNECOF – Univers Santé – Consoloisirs.be. 2 Etude de Deloitte relative au « financement de la RTBF et à la recherche de financements alternatifs à la publicité et au sponsoring sans affaiblir l’offre de service public et en garantissant la stabilité et la pérennité du financement de cet opérateur » 3