TOXICOMANIE ET SANTÉ MENTALE Conférence

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TOXICOM ANIE ET SANTÉ MENTALE
Conférence donnée par Jacques Boucher, psychologue,
Domrémy Mauricie/ Centre du Québec
Le 16 juin 2006
Au congrès de la FFAPAMM
De 7 à 10 % de la population est affligé d’une dépendance à une drogue, incluant
l’alcool. La dépendance peut être d’ordre physique (les opiacés, le tabac, l’alcool) ou
d’ordre psychologique (marijuana, cocaïne, PCP).
Les drogues et les médicaments anti-psychotiques agissent sur les cellules du cerveau,
plus spécifiquement l’espace synaptique où se déplacent les neurotransmetteurs qui sont
des messagers chimiques.
Les psychotropes sont divisés en 3 catégories :
· les dépresseurs (l’alcool, les opiacés, les solvants et le GHB ou drogue du viol )
· les stimulants (caféine, amphétamine, cocaïne)
· les perturbateurs (cannabis, PCP, ecstasy)
Les mélanges alcool et/ou drogue nuisent à l’effet thérapeutique de la médication.
Si l’effet thérapeutique de la médication est diminué, les symptômes vont possiblement
réapparaître.
Risques relatifs d’abus ou dépendance aux psychotropes vs population en général selon
ECA de Regler et al. 1990 :
Trouble anxieux
1,7 fois plus élevé
Dépression majeure
1,9 fois plus élevé
Schizophrénie
4,6 fois plus élevé
Trouble bipolaire
6,6 fois plus élevé
Trouble pers. Anti-sociale 29,6 fois plus élevé
La prévalence de la comorbidité ( personne présentant des problèmes de toxicomanie et
de troubles mentaux) est en croissance au Québec. Les causes de cette augmentation
sont :
· l’augmentation de l’accessibilité des drogues
· la désinstitutionnalisation
· les changements des réseaux de support (éclatement de la famille,
monoparentalité)
· l’accélération des changements dans la société, des systèmes de valeurs, exigeant
des capacités d’adaptation de plus en plus grandes
Le changement est un processus progressif en 6 étapes :
· La pré-contemplation
· La contemplation
· La préparation
· L’action
· Le maintien
· L’intégration (sobriété)
L’entourage :
· Vit l’endettement, paye les factures.
· Recherche intensivement des solutions ou abandonne
· Négocie parfois en son nom (employeur, justice, médecin…)
· Se retrouve aux prises avec un système médical et judiciaire lourd
· Vit un sentiment d’isolement
L’entourage doit éviter le piège de la codépendance, dont voici les étapes :
On le perçoit comme fragile. On évite même d’aborder le problème avec lui. On essaie
des moyens détournés. On cache la boisson, on surveille… Ce jeu est addictif, le
consommateur est entraîné à en faire de plus en plus et d’une façon de plus en plus
compliquée. Il peut même croire qu’il mène le jeu. On prend de plus en plus à notre
compte les tâches que le consommateur ne peut plus assumer. On paie les dettes. On
s’isole davantage. Une pseudo complémentarité se développe. On se cristallise dans des
rôles : le O.K. et le pas O.K. (rôles parfois appris dans la famille d’origine). Finalement le
sentiment de culpabilité est immense, on craint qu’il lui arrive quelque chose si on
arrête… Un cycle dont il est difficile de sortir.
Dans un tel cas, il faut agir autrement, soit :
· Aller chercher aide et support
· Briser cet isolement
· Briser le cycle de la codépendance
· Ne pas considérer ce qu’on a tenté comme un échec.
· Passer plutôt à une autre étape, au plan ‘B’
· Composer avec quelque chose qui est là et qui ne semble pas changer ou ne
semble pas changer assez rapidement, plutôt que de vouloir changer cette
situation à tout prix
Lecture suggérée : « Drogues : savoir plus, risquer moins » du comité permanent de lutte
à la toxicomanie, éditions Stanké, 2001
Résumé par Monique Choquette le 26 juin 2006
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