Université d’Orléans - Faculté de Droit, d’Economie et de Gestion Institut d’Administration des Entreprises – Master 2 Sciences du Management spécialité « Management des Organisations des Services et de l’Evènement Sportifs » Comment recruter, manager et fidéliser une équipe de bénévoles autour d’un événement sportif ? Etude de cas sur les Triathlons Cyrille Neveu - Vaujany - Alpe d’Huez - EDF 2008, Organisés par l’association alpetriathlon.com Réalisé par Rafael LLOPIS Responsable de Stage : Eric LE PALLEMEC Mémoire rédigé sous la direction d’Eline NICOLAS Achevé le 09/2008 Remerciements Avant tout propos, je tiens à remercier sincèrement, toutes les personnes qui ont contribué, directement ou indirectement, à la réalisation de ce mémoire : Eric LE PALLEMEC, gérant de la société Idée Alpe, co-organisateur des Triahtlons Cyrille Neveu – Vaujany – Alpe d’Huez - EDF et mon responsable de stage pendant ces cinq mois, pour m’avoir accueilli dans son organisation, guidé dans ma mission, et surtout fait confiance en me confiant certaines responsabilités. Il m’a également permis d’aiguiser ma réflexion sur mon sujet de mémoire ; L’Institut d’Administration des Entreprises, l’Université d’Orléans et plus particulièrement MM Eline NICOLAS pour son suivi et ses conseils qui ont permis de me guider dans la rédaction de ce mémoire ; Je souhaiterais aussi remercier toutes les personnes que j’ai rencontré et avec qui j’ai pu travailler lors de mon stage : Anthony PANNARD, stagiaire et étudiant en M2 MOSES à l’IAE d’Orléans, avec qui j’ai eu le réel plaisir de collaborer ; Cyrille NEVEU, triathlète et organisateur des Triathlons de l’Alpe d’Huez ; Rodolphe ROCHER alias Ravenman, illustrateur graphiste ; Damien AUBERT, triathlète et fidèle bénévole ; Pierre-Alain BONSACQUET alias Bilbo, triathlète et fidèle bénévole; Etienne DODU, webmaster du site alpetriathlon.com; Jacques BESSE, gérant de la société JBOrganisation ; L’équipe de SPORTCOMMUNICATION et plus particulièrement Jean-Louis Bourdeau, Stéphane, Christophe et Bertrand ; J’exprime également mes plus sincères remerciements à tous les bénévoles qui nous ont accompagné et qui ont fortement contribué à la réussite de cette 3ème édition des Triathlons Vaujany – Alpe d’Huez – EDF. De part leur générosité et leur sympathie, je garderai de très bons souvenirs de cette expérience humaine et professionnelle. Enfin, pour leur suggestion, leur soutien et leur encouragement, je dis un grand « merci » à ma famille et mes amis. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 3 Sommaire Remerciements ........................................................................................................................... 3 INTRODUCTION ...................................................................................................................... 6 I] Comment manager les bénévoles dans le sport associatif ? ................................................... 8 1.1 Le management des hommes : une fonction adaptable .................................................... 8 1.1.1 – De 1850 à 2000 : un management des hommes en pleine évolution ..................... 8 1.1.2 Aujourd’hui, une fonction Ressources Humaines complète ..................................... 9 1.2 Le bénévolat : une activité très répandue mais encore mal connue ............................... 11 1.2.1 Le bénévolat et ses différentes formes .................................................................... 11 1.2.2 Qui sont ces 12 millions de bénévoles français et que recherchent-ils dans le bénévolat ?........................................................................................................................ 13 1.2.3 Limites légales, sociales et fiscales du bénévolat ................................................... 14 1.2.4 Bénévolat et sport : les particularités du bénévolat sportif ..................................... 17 1.3. Les enjeux du management des bénévoles .................................................................... 18 II] Les modèles théoriques de la GRH et leur application au bénévolat .................................. 21 2.1. Qu’est-ce qui se cache sous la notion "motivation" ? ................................................... 21 2.2. Maslow ou la motivation des individus par la satisfaction de leurs besoins ................. 22 2.3 Mintzberg ou la motivation des individus par l’idéologie ............................................. 24 2.4 La théorie des attentes : Vroom, Porter et Lawler.......................................................... 27 2.5. L’apport des théories X, Y et Z sur la motivation de l’homme au travail .................... 28 2.5 La motivation des bénévoles : vers un nouveau modèle ? ............................................ 31 III] Enquête sur les bénévoles des Triathlons Cyrille Neveu 2008 .......................................... 33 3.1.1 Le contexte .................................................................................................................. 33 3.1.2. Les objectifs ............................................................................................................... 33 3.1.3. Les moyens ................................................................................................................. 34 3.2. Résultats de l’enquête : des bénévoles motivés par leur mission .................................. 35 3.2.1. Qui sont ces « donneurs de soi » ? ......................................................................... 36 3.2.2. Bénévole un jour, bénévole toujours ? ................................................................... 39 3.2.3. Les motivations du bénévole ? ............................................................................... 42 3.2.4. Les secrets d’une telle implication ? ...................................................................... 44 3.2.4 Comprendre la valeur accordée au résultat / objectif final...................................... 45 3.2.5 Comprendre l’impression globale laissée par l’expérience de l’Alpe d’Huez ........ 47 3.2.6 Conclusions de l’étude ............................................................................................ 49 IV] 10 préconisations managériales pour motiver votre équipe de bénévoles ......................... 50 4.1. En terme de recrutement ............................................................................................... 50 4.1.1 Connaître chaque bénévole ..................................................................................... 50 4.1.2 Fixer les objectifs de la mission .............................................................................. 51 Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 4 4.2 En terme de management .............................................................................................. 51 4.2.1 Améliorer la communication ................................................................................... 51 4.2.2 Proposer des conditions de travail correctes ........................................................... 52 4.2.3 Organiser la répartition des tâches .......................................................................... 53 4.2.4 Apporter de nouveaux axes de motivation .............................................................. 54 4.2.5 Employer la diplomatie ........................................................................................... 54 4.2.6 Gérer les problèmes et se montrer présent .............................................................. 55 4.3 En terme de fidélisation ................................................................................................. 55 4.3.1 Effectuer un débriefing............................................................................................ 55 4.3.2 Savoir dire merci ..................................................................................................... 55 CONCLUSION ........................................................................................................................ 57 BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 59 Annexes .................................................................................................................................... 62 Annexe 1 : Enquête sur les Bénévoles œuvrant sur les Triathlons Cyrille Neveu Vaujany l’Alpe d’Huez 2008 .......................................................................................................... 63 Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 5 INTRODUCTION « Si on payait mieux les bénévoles, ça donnerait peut-être envie à plus de gens de travailler gratuitement. » (Philippe Geluck) Depuis trois ans, les triathlons de l’Alpe d’Huez ne cessent de prendre de l’ampleur. Chaque année, pendant 5 jours, ils réunissent de plus en plus d’athlètes internationaux, de spectateurs, de partenaires, de journalistes, de bénévoles… Cet événement unique propose à plus d’un millier d’athlètes de vivre une semaine au rythme du triathlon en plein cœur de l’Oisans. La particularité de cette manifestation est d’offrir un panel complet des différentes épreuves triathlétiques : Triathlon nature Découverte (250m natation, 9 km VTT, 3km), Sprint (500m, 18km, 5km), et Triathlon Avenir, Sprint (500m, 15km vélo, 4 km course à pied), Courte Distance (1200m, 30km vélo, 7km course à pied), Longue Distance (2200m natation, 115km vélo, 22km course à pied). L’objectif visé par les organisateurs – Cyrille Neveu et Eric Le Pallemec - devenir l’un des rendez-vous incontournables du triathlon international – force l’association alpetriathlon.com à s’entourer d’une importante équipe de bénévoles. Cette équipe se mobilise pendant une semaine entière et constitue le noyau dur de l’organisation. Au-delà du domaine de l’événementiel sportif, le bénévolat est devenu un véritable phénomène de société. Selon différentes études, on compte entre 12 et 13 millions de Français bénévoles de plus de 15 ans1, soit le quart de la population française adulte. Le poids socioéconomique du bénévolat sportif est très important puisque l’on comptait en 2005 selon une enquête INSEE, 3,5 millions de bénévoles sportifs dont 1/3 dans l’enseignement sportif. Mais de plus en plus, la bonne volonté et l'enthousiasme ne suffisent plus face à un environnement qui est devenu complexe. Aujourd’hui la crise du bénévolat est de plus en plus visible, et certains domaines – l’événementiel sportif outdoor entre autre – tributaires de la bonne volonté des gens pour se pérenniser, se trouvent menacés par cette pénurie. Voici pourquoi il est devenu primordial de savoir manager « son » équipe bénévole. En effet, recruter, sélectionner, former des bénévoles, valoriser une expérience bénévole, les fidéliser les faire collaborer, gérer les conflits, construire et animer un équipe, monter un projet, évaluer et mesurer une action, communiquer, motiver… voici toutes les tâches auxquelles doit aujourd’hui faire face un organisateur d’événement. Mais comment recruter, manager et fidéliser une équipe de bénévoles autour d’un événement sportif ? 1 12 millions selon INSEE première n° 946 (Febvre – Muller) – Février 2004. 13 millions selon L. Prouteau dans La France bénévole 2006 - CerPhi – Mars 2006. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 6 A travers ce mémoire, nous tenterons dans un premier temps d’apporter différents éclairages sur le management des bénévoles dans un contexte de sport associatif et par la suite à en dégager les enjeux. Dans un deuxième temps, nous porterons davantage réflexion sur la notion de motivation et nous verrons comment est-il possible d’adapter les théories de différents auteurs au bénévolat associatif et sportif. La mise en application de cette réflexion se fera alors à travers une enquête de terrain auprès des bénévoles, que nous retrouverons au sein d’une troisième partie. Enfin, à travers ces résultats, nous mettrons en place des préconisations managériales pour l’association alpetriathlon.com en particulier et pour tout type d’associations employant des bénévoles en général. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 7 I] Comment manager les bénévoles dans le sport associatif ? Avant même de pouvoir répondre à cette question, il est nécessaire d’en éclairer chacun de ses termes afin de voir quels enjeux se cachent derrière chaque concept. Nous verrons donc tout d’abord ce qu’est le management et en particulier le management des hommes, aussi appelé gestion des ressources humaines. Nous nous intéresserons ensuite au bénévolat en faisant un état des lieux sur le bénévolat français et sur les différentes formes qu’il peut prendre. Dans cette partie nous verrons également quelles sont les limites légales, sociales et fiscales du bénévolat ainsi que les particularités du bénévolat sportif. Enfin dans une dernière partie, nous verrons quels sont les enjeux d’un management des bénévoles. 1.1 Le management des hommes : une fonction adaptable 1.1.1 – De 1850 à 2000 : un management des hommes en pleine évolution Avant d’être appelée management des hommes, ou plus exactement gestion des ressources humaines, cette fonction de l’entreprise a pris plusieurs dénominations selon les périodes d’évolution de l’entreprise. Apparue dans les années 1850, après les fonctions de production, de finances et de marketing, elle fut d’abord connue sous le nom « d’administration du personnel ». Comme son nom l’indique, il ne s’agissait alors que de régler les formalités administratives concernant le recrutement, le versement des salaires, l’application de la réglementation du travail ou bien encore le contrôle du travail. Le personnel n’était considéré que comme un facteur de production au même titre que les machines. Mais à partir des années 1920-1930, on a commencé à parler des « relations humaines ». On a ainsi pris en compte l’importance du caractère humain au travail, des relations sociales entre les salariés et de l’ambiance générale de travail. Cela marque l’arrivée de la gestion des relations sociales, des questions d’hygiène, de la sécurité et de la formation. On cherche ici à jouer sur le bien-être général des salariés au travail. Puis à partir des années 80, on a pris conscience de l’importance de la gestion des salariés dans la stratégie globale de l’organisation. On parle alors de « management stratégique des ressources humaines ». Cette fonction s’attache à optimiser les ressources humaines en veillant tout particulièrement à gérer au mieux les effectifs et la formation du personnel. Mais pendant cette période, on a tendance à oublier le bien-être personnel du salarié au travail ; on motive davantage par le salaire et les primes. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 8 Enfin, la dernière phase prend son essor vers 1995 jusqu’aux années 2000. La fonction prend le nom de « développement du potentiel humain ». On se rapproche alors de la GRH actuelle où les ressources humaines sont considérées comme un véritable avantage concurrentiel à exploiter en interne. On tient aussi compte de l’importance des connaissances, des compétences et des qualifications des salariés. De même que pour les Relations Humaines, on sait maintenant que tout n’est pas gérable rationnellement et qu’il y a une part de la gestion qui se fait au cas par cas, en fonction des individus à gérer. Finalement ces quatre phases se retrouvent maintenant réunies dans la fonction de Gestion des Ressources Humaines (ou GRH). Selon la politique de gestion et donc la stratégie de l’entreprise, on préfèrera simplement certains aspects à d’autres. Si nous devions alors définir clairement ce qu’est la GRH, nous pourrions voir en la définition de Charles Pigeassou et Christian Garrabos (1997) l’explication la plus juste et qui reprend entièrement chacune des phases vues ci-dessus, à savoir : « l’ensemble des actions conduites par une organisation pour créer, maintenir, améliorer et adapter un personnel à ses besoins et à ses finalités ». On a ici à la fois la notion de développement stratégique de l’entreprise (« à ses besoins et à ses finalités ») et la notion de bien-être des salariés et de formation (« maintenir, améliorer »). 1.1.2 Aujourd’hui, une fonction Ressources Humaines complète Mais il s’agit maintenant de cibler exactement en quoi consiste aujourd’hui le management des hommes, c’est-à-dire quelles sont les missions concrètes d’un directeur des ressources humaines (ou DRH). Ce travail passe par huit actions différentes mais interdépendantes : RECRUTER. Il va s’agir d’abord de définir clairement les besoins de l’organisation et de les traduire en une fiche de poste avec les objectifs à accomplir et le salaire qui en découlera. Une fois cette fiche créée, le DRH devra alors communiquer sur l’offre d’emploi en interne et/ou en externe, recevoir les candidatures, effectuer un premier tri, auditionner les candidats à un ou plusieurs entretiens puis effectuer un dernier choix pour ne sélectionner qu’une seule personne. FORMER. La formation des employés est indispensable pour pouvoir palier au temps et particulièrement aux avancées technologiques. Le travail du DRH Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 9 consiste ici à trouver la formation qui convient à ses employés afin qu’ils soient plus performants au travail. INFORMER. L’amélioration de la communication interne est souvent du ressort du DRH puisque très peu d’organisations possèdent un service communication interne à part entière. Il lui faut alors veiller à ce que les informations passent correctement entre les services et les employés et communiquer lui-même aux employés certains points de la politique de gestion des ressources humaines. Cette communication passe notamment à l’embauche par la définition de la mission et des objectifs à atteindre en accord avec l’employé embauché. ORGANISER. Il s’agit en effet pour le DRH de mettre en place un organigramme logique et opérationnel afin que le travail s’organise au mieux dans l’entreprise. Il gèrera notamment la délégation des pouvoirs selon les différents services et les différents postes. MOTIVER. Toujours dans une optique d’amélioration de la performance générale de l’organisation, il va s’agir pour le DRH d’utiliser toutes les techniques de motivation qu’il a à disposition pour amener les employés à travailler à leur meilleur niveau. Cela peut notamment passer par le conseil ou l’accompagnement de certains employés. CONTROLER. Que le contrôle soit direct ou indirect, il doit pouvoir permettre au DRH et à sa hiérarchie d’être au courant de la façon de travailler de chacun des employés. De cette manière, le DRH pourra prendre les décisions qui incombent à sa fonction comme décider de former un employé qui manque de compétences ou bien encore décider de mettre un avertissement à quelqu’un qui ne remplirait pas ses fonctions. EVALUER. En fonction de ses observations et des entretiens d’évaluation, le DRH va pouvoir évaluer les performances générales des hommes et revoir sa politique de gestion. Il pourra ainsi connaître les forces et les faiblesses des ressources humaines. PREVOIR. Cette prévision s’appelle la Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (ou GPEC). Cette notion est assez récente dans l’entreprise mais elle a su montrer son importance. En effet, la prévision permettra au manager d’éviter ou d’anticiper le maximum de risques. Il améliorera ainsi toute sa gestion des Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 10 ressources humaines. La GPEC s’intègre donc dans la stratégie globale de l’entreprise. Cette vision du management des hommes n’est bien sûr qu’un bref aperçu de la réalité. Mais notre but n’est pas ici de faire état de la complexité de la fonction « ressources humaines » mais seulement d’apporter un éclairage sur notre question de départ. On pourrait alors résumer la mission du DRH à trois axes : - L’administration : application du cadre réglementaire - La communication : le dialogue entre tous les managers et les employés - La gestion : le pilotage socio-économique des ressources humaines (politique de l’emploi) A partir de ces trois axes, le manager va adapter sa politique en fonction de différents critères car le management des hommes est flexible. Philippe Villemus (2004) résume d’ailleurs très bien ce caractère adaptable : « Le management est toujours relatif à une situation donnée, à une équipe donnée, à des moyens, à des délais, à des budgets et donc à des objectifs fixés et des résultats attendus ». De plus, la gestion des hommes doit aussi s’adapter à chacun car chaque personne est unique et indépendante. Il va donc s’agir maintenant de montrer les particularités du bénévolat pour expliquer ensuite comment le management des hommes s’adaptera à cette situation donnée. 1.2 Le bénévolat : une activité très répandue mais encore mal connue 1.2.1 Le bénévolat et ses différentes formes Les textes officiels légaux et fiscaux ont bien souvent des définitions différentes du bénévolat en fonction des organisations concernées par cette activité. Mais toutes ces définitions convergent sur deux points : le bénévolat est un engagement volontaire et sans contrainte et un engagement gratuit, sans contrepartie pouvant améliorer la condition financière ou matérielle du bénévole. Cet engagement consiste à donner de son temps et de sa capacité d’action au projet d’une organisation. C’est un véritable don de soi qui est à l’origine du bénévolat. Si l’on reprend l’étymologie du mot, bénévolat ou benevolus en latin se compose de bene : le bien, et de velle : je veux. Le bénévole serait alors celui qui veut le bien, c’est-à-dire celui qui Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 11 a de bonnes intentions envers un organisme et qui veut participer à ses objectifs. Nous verrons d’ailleurs dans une seconde partie quelles sont ces intentions pour l’organisation et pour luimême. Selon les contextes, le bénévolat prend différentes formes : - le syndicalisme. C’est un engagement de plusieurs travailleurs d’une même organisation à défendre les intérêts collectifs. Cet engagement bénévole est totalement altruiste. - le militantisme politique. Il s’agit ici d’un regroupement de bénévoles qui appartiennent à un même parti politique et qui souhaitent apporter leur soutien à ce parti. L’engagement et le sentiment d’appartenance y sont donc très forts. - l’engagement religieux. Le sentiment d’appartenance est très fort mais l’engagement personnel varie en fonction des individus. - la solidarité collective en dehors du cadre associatif. Cette solidarité collective se retrouve souvent dans des cas d’urgence comme après le passage d’une catastrophe naturelle. On retrouve ici des bénévoles qui restent dans l’ombre mais dont l’engagement est fort. - l’engagement associatif. C’est la forme de bénévolat qui est la plus développée (les autres ne faisant souvent que figures d’exception) et surtout celle qui nous intéressera le plus. L’engagement ainsi que le sentiment d’appartenance dépendent surtout de l’organisation concernée et de chaque individu bénévole. C’est pourquoi l’engagement associatif est un des plus complexes. Le bénévolat variera également en fonction de la temporalité de l’activité. On trouvera en effet trois types de bénévolats : - le bénévolat à long terme où les bénévoles sont des « anciens » qui sont habitués à travailler pour l’organisation et qui la connaissent bien. Ils sont reconnus, respectés et légitimés dans leur entourage de par leur expérience. L’engagement n’est pas nécessairement fort, contrairement au sentiment d’appartenance qui lui n’est plus à prouver après de nombreuses années de fidélité pour l’organisation. - le bénévolat à moyen terme où l’adhésion à l’organisation est souvent délimitée formellement pour une durée déterminée. Les bénévoles sont fortement attachés aux personnes côtoyées, aux valeurs dégagées par l’activité bénévole ainsi qu’aux valeurs de l’organisation. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 12 le bénévolat à très court terme où il s’agit seulement d’une action bénévole - ponctuelle pouvant aller d’un jour à une semaine. Les bénévoles rencontrés ici refusent souvent la contrainte que représente un engagement à moyen terme. Ils souhaitent être libres de s’engager quand ils le souhaitent et quand ils sont disponibles. A partir de cette typologie du bénévolat, nous nous pencherons plus particulièrement sur le bénévolat associatif qui est à la fois le plus répandu et le plus représentatif de l’idée que les gens se font du bénévolat. Voyons ainsi qui sont les bénévoles associatifs et pourquoi ils s’engagent. 1.2.2 Qui sont ces 12 millions de bénévoles français et que recherchent-ils dans le bénévolat ? Selon une étude de l’INSEE réalisée en 2002 et éditée en février 2004, la France compterait environ 12 millions de bénévoles de 15 ans ou plus. Ces bénévoles sont répartis de manière quasi égale sur les différentes catégories d’âge 15-29 ans, 30-39 ans, 40-49 ans, 50-59 ans et 60-69 ans. Ceci signifie qu’à n’importe quel âge un individu est susceptible de s’engager dans une action bénévole. C’est alors seulement le type de bénévolat qui varie. On remarque en effet que les personnes inactives ou retraitées s’engagent davantage à long terme puisqu’elles ont plus de temps à y consacrer, contrairement aux actifs qui agissent de manière ponctuelle. Le portrait du bénévole-type pourrait être défini de la façon suivante : ce serait un homme diplômé bac et au-delà, actif, au niveau social relativement élevé et qui s’engage principalement sur des actions ponctuelles pour l’organisation d’événements, de spectacles, d’expositions. Mais alors pourquoi un engagement bénévole ? Ce qui motive principalement les bénévoles c’est de se sentir utile à quelque chose : utile à la société qui les entoure, utile à l’organisation qui les accueille, utile aux autres. Mais de nombreux autres critères sont pris en considération et motivent le bénévole à s’engager2 : - le sentiment d’appartenance à la société, à la communauté, à l’équipe de bénévoles - la satisfaction tirée de l’expérience et du don de soi, de son temps 2 Cette liste ne peut bien sûr pas être exhaustive puisque chaque personne bénévole trouve ses motivations personnelles. Mais il importe toutefois d’avoir un aperçu des principales motivations pour chercher à mieux comprendre les bénévoles. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 13 - la volonté de s’associer aux valeurs de l’organisation - la volonté de prendre des initiatives, de s’engager personnellement, de prendre des responsabilités qu’on n’aurait pas ailleurs (au travail par exemple) - la reconnaissance sociale - l’enrichissement personnel qui passe aussi par la recherche de sa propre valeur (on cherche à mieux se connaître, à se dépasser pour trouver ses limites) - la volonté de rencontrer de nouvelles personnes et en particulier des personnes qui partagent le même intérêt pour l’organisation et ses valeurs - la volonté d’acquérir ou d’exercer une compétence (surtout dans le cas d’étudiants) - la volonté d’occuper son temps libre On remarque donc que ce qui semblait au départ être un don de soi totalement désintéressé n’est en fait qu’une manière d’obtenir une satisfaction personnelle sans qu’elle soit considérée comme telle par la société. Pour la plupart des gens, le bénévolat est louable dans le sens où un bénévole donne de son temps et partage ses compétences sans rien demander en retour. Mais finalement si le bénévole ne reçoit pas la satisfaction qu’il attend en retour de son action, il ne renouvellera pas son expérience bénévole. Ce retour est alors appelé le « contre don ». 1.2.3 Limites légales, sociales et fiscales du bénévolat Limites légales Légalement, le bénévolat n’a pas de définition reconnue. Ceci implique donc que les juges sont les seuls à pouvoir statuer au cas par cas sur des litiges rencontrés dans le cadre du bénévolat. En revanche nous avons vu précédemment que le bénévolat est communément considéré comme une action gratuite et libre en faveur d’une organisation et pour contribuer à la mise en place de son projet. Donner un statut légal au bénévolat reviendrait finalement à aller à l’encontre de cette liberté d’action au fondement même du bénévolat. De même, il est convenu que le bénévole ne doit pas recevoir de contre partie financière ou matérielle en échange de son apport. Si c’était le cas, son statut devrait alors être requalifié en salariat et cela impliquerait également pour la structure d’accueil d’avoir à payer des charges sociales pour ce nouveau salarié voire, pour une association, de voir son caractère désintéressé remis en cause. Il est donc absolument nécessaire pour une organisation qui accueille des bénévoles Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 14 de veiller à ne pas les rémunérer ni même les dédommager si elle ne veut pas se retrouver confrontée à la justice. Par ailleurs, le bénévolat évoluant principalement dans le monde associatif, il se plie à la législation des associations. Ainsi, tout comme pour une entreprise classique, l’association est responsable civilement des personnes qu’elle embauche (bénévoles ou salariées) selon la responsabilité du fait d’autrui et responsable devant les tiers (partenaires, fournisseurs, etc.). C’est plus précisément les dirigeants de l’association qui sont représentants de la personne morale de l’association devant la loi. A hauteur du bénévole, celui-ci est responsable de ses actes au niveau pénal selon le degré d’implication dans le litige et la gravité des faits. Sa responsabilité civile quant à elle ne sera remise en cause que si le bénévole agit en dehors de son mandat, c’est-à-dire de son contrat à agir pour l’association. Il est donc nécessaire pour l’association comme pour le bénévole de définir clairement au départ le cadre de la mission, des tâches à accomplir. C’est en effet grâce à la définition faite du mandat (qu’elle soit tacite ou formelle) que la justice pourra statuer sur la responsabilité civile de l’association ou du bénévole en cas de litige. Ici encore, le juge est le seul à pouvoir statuer au cas par cas puisque le cadre légal n’est que partiellement défini. On distingue toutefois le volontariat du bénévolat. En effet, le volontariat reste un engagement volontaire et libre mais l’individu s’engage formellement via un contrat à agir en faveur de l’organisation. De plus, son engagement se fait pour une durée déterminée et à temps plein (il ne peut avoir une autre activité à côté du volontariat). Enfin, il doit être indemnisé par l’organisation pour subvenir à ses besoins de base et il dispose d’une couverture sociale et d’une cotisation aux caisses de retraite. On remarque donc ici que si la plupart des gens ne font pas la différence entre un bénévole et un volontaire, la justice, elle, délimite parfaitement le volontariat. Limites sociales Au niveau social, l’association ne paye aucune charge sociale pour les bénévoles qu’elle emploie puisqu’elle ne leur verse aucune rémunération. Cependant, en cas de dommage causé sur le bénévole, c’est la responsabilité civile de l’association qui est engagée. Elle doit donc s’assurer de posséder une assurance qui couvre sa responsabilité civile ainsi que celle de ses membres. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 15 Il existe toutefois une exception pour les organisations à objet social puisque celles-ci ont l’obligation de verser une cotisation à l’Urssaf pour couvrir ses membres. Quant aux associations d’intérêt général, elles peuvent choisir de souscrire ou non une assurance collective pour couvrir les accidents du travail de leurs bénévoles. Dans ces deux cas, la cotisation augmente en fonction du type de mission affectée au bénévole : l’association versera une cotisation plus importante pour un bénévole « de terrain » qui participe aux tâches basiques que pour un dirigeant administratif, en proportion du danger encouru. Limites fiscales Au niveau de l’association, nous avons vu qu’il est nécessaire pour elle de garder son caractère désintéressé si elle veut éviter d’avoir à payer des impôts. Les trois critères définissant la non lucrativité selon le Code Général des Impôts (art. 261, 7-1°-d) sont les suivants : - « L'organisme doit, en principe, être géré et administré à titre bénévole par des personnes n'ayant elles-mêmes, ou par personne interposée, aucun intérêt direct ou indirect dans les résultats de l'exploitation ; - l'organisme ne doit procéder à aucune distribution directe ou indirecte de bénéfice, sous quelque forme que ce soit ; - les membres de l'organisme et leurs ayants droit ne doivent pas pouvoir être déclarés attributaires d'une part quelconque de l'actif. » En cas de non respect de ces critères et dans l’éventualité d’un contrôle fiscal, l’association risque de voir son caractère désintéressé revu par le Fisc. Elle risque ainsi d’être assujettie aux impôts commerciaux que sont l’impôt sur les sociétés (IS), la taxe professionnelle et la TVA. Cet assujettissement est souvent lourd de conséquences pour des associations car elles fonctionnent généralement avec des budgets restreints et ne peuvent donc se permettre de payer des impôts. Toutefois, il existe des exceptions au principe de non distribution du bénéfice. L’administration fiscale autorise en effet une rémunération maximale des dirigeants de l’association à hauteur des ¾ du SMIC. Quant aux dépenses engagées par le bénévole, l’association peut les rembourser à la condition qu’ils aient été engagés dans le cadre strict de la mission du bénévole et qu’ils soient dûment justifiés. Le bénévole peut toutefois renoncer à se faire rembourser ses frais (et également Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 16 renoncer à ses revenus) et ainsi bénéficier d’une réduction d’impôt à hauteur de 20% du revenu imposable. 1.2.4 Bénévolat et sport : les particularités du bénévolat sportif Comme le montre l’étude réalisée par l’INSEE, si 21 millions de personnes font partie d’une association en France en 2002, 14% d’entre eux font partie d’une association sportive, soit 6,5 millions de Français. Les associations sportives sont en effet les plus nombreuses et attirent le plus de monde. Au niveau du bénévolat, cette réalité se retrouve également puisqu’une grande partie des personnes qui s’engagent en tant que bénévoles le font pour une activité sportive ou culturelle. On remarque toutefois que ce sont davantage des bénévoles occasionnels que des bénévoles réguliers. Mais ceci se justifie aisément par le fait que les activités sportives qui requièrent l’intervention massive de bénévoles sont en majorité des événements sportifs c’està-dire des actions ponctuelles de un jour à une quinzaine de jours. On trouvera également du bénévolat dans les associations sportives type clubs. Mais bien souvent ces clubs, aussi nombreux soient-ils, ne fonctionnent que grâce à l’action de quelques bénévoles permanents voire des salariés. Au niveau de la législation, le principe de base de la loi sur l’organisation du sport du 16 juillet 1984 amandée par celle du 6 juillet 2000 admet que n’importe qui peut enseigner ou encadrer une activité sportive sans aucune obligation de qualification. Seules les personnes rémunérées ont pour obligation de posséder un diplôme attestant de leurs compétences d’encadrement ou d’enseignement. Cependant il existe une exception pour les sports dits « à risque », comme l’escalade, la plongée ou le parachutisme, sports pour lesquels mêmes les personnes bénévoles doivent être diplômées. En cas de problème, la responsabilité civile du bénévole encadrant serait alors mise en cause. D’autre part, dans le cadre cette même loi, l’association est autorisée à indemniser le bénévole dans certaines limites et sans avoir à payer de charges sociales. C’est notamment le cas pour l’organisation de manifestations sportives, sous certaines conditions : - l’association doit être titulaire de l’agrément Jeunesse et Sports - ces rémunérations ne doivent pas avoir lieu plus de cinq fois pas mois et ne doivent pas dépasser 70% du plafond journalier de la sécurité sociale (81€ en 2005) Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 17 - seuls les sportifs et le personnel indispensable de l’organisation y ont droit 1.3. Les enjeux du management des bénévoles Nous avons pu voir les différents aspects d’une gestion des ressources humaines dans un contexte général c’est-à-dire dans le cadre d’une entreprise classique. Toutefois, la GRH n’étant pas une science exacte, le manager se doit de l’adapter au type de personnel qu’il a à gérer. Ainsi dans le cas du bénévolat, le management doit prendre en compte les particularités des bénévoles. On sait par exemple qu’une des principales particularités du bénévolat c’est l’absence de rémunération. Comment alors motiver des bénévoles sans rétribution et comment les récompenser pour le travail effectué pour l’association ? L’objectif de cette partie n’est pas de tenter de trouver des réponses à ces problèmes mais plutôt de montrer comment adapter sa politique générale de ressources humaines au bénévolat. D’après les huit axes définis dans la partie 1.1.2 (« aujourd’hui, une fonction RH complète (ou aboutie ?)»), on peut déjà avoir un aperçu des complexités de la gestion de bénévoles. Recruter : nous traversons actuellement une période de « crise du bénévolat » c’est-à-dire que de moins en moins de personnes souhaitent s’investir dans le bénévolat. Il est donc extrêmement difficile pour un manager de trouver des bénévoles. Le recrutement reste alors limité : on ne peut se permettre de choisir un bénévole plutôt qu’un autre sous prétexte qu’il est plus compétent ou plus motivé. Il semble donc que le recrutement ne fasse plus partie de la gestion des bénévoles. Toutefois, il est toujours possible pour le manager d’orienter ses recherches dans organismes plus spécialisés (clubs, associations…). Former : la formation est encore peu reconnue par les managers de bénévoles. Mais elle existe pourtant et peut même être supportée par des aides publiques. C’est d’ailleurs une étape qui ne devrait pas être négligée puisqu’elle permettrait de compenser le fait que le manager n’est pas le choix dans le recrutement. En revanche, dans le contexte événementiel, la formation est quasi impossible puisqu’on ne rencontre presque que des bénévoles occasionnels, on n’a donc pas le temps de les former. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 18 Informer : c’est l’étape la plus importante de la gestion des bénévoles puisque c’est principalement la communication et surtout la diplomatie qu’on emploie qui permettront de gérer au mieux le bénévole. Mais cette communication n’est pas nécessairement différente de celle que l’on utiliserait face à un salarié. Organiser : contrairement au monde de l’entreprise où le DRH pourra amener les employés à effectuer certaines tâches plutôt que d’autres, avec des bénévoles c’est au manager de s’adapter en fonction de ce qu’ils souhaitent faire. Toute contrainte serait alors considérée comme un lien de subordination et pourrait amener le bénévole à devenir salarié, ce qui n’est pas dans l’intérêt de l’association. Motiver : la motivation d’un bénévole est ici aussi bien différenciée de celle d’un salarié puisque le bénévole est censé s’engager au départ pour l’association avec la ferme intention d’agir, de donner de son temps pour les projets de l’association. Il est donc déjà motivé de lui-même au départ. Mais il faudrait veiller à connaître chacun des bénévoles pour savoir exactement ce qui motive chacun d’entre eux et voir ainsi comment l’on pourra renforcer cette motivation. Contrôler et évaluer : le contrôle et l’évaluation d’un bénévole s’effectuent tous deux de la même manière que pour un employé d’entreprise. Il faudra toutefois veiller à faire preuve de diplomatie quand il s’agira de donner les résultats de l’évaluation au bénévole car si les critiques lui déplaisent il risquerait de partir. Prévoir : de la même manière que dans une entreprise, le manager de bénévoles pourra chercher à établir des plans prévisionnels concernant les emplois et les compétences dont l’association pourrait avoir besoin. La gestion générale des bénévoles présente donc de nombreuses difficultés. Toutefois, comme pour l’entreprise, l’association pourra tirer parti d’un bon management des bénévoles. En effet, nous avons vu précédemment que les ressources humaines pouvaient représenter un avantage concurrentiel très important et permettre surtout une croissance de l’entreprise comme de l’association. Une bonne gestion des ressources humaines permet en effet la motivation des bénévoles et salariés, une croissance de leur potentiel d’action et donc une croissance de la productivité et de la compétitivité de l’organisation. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 19 La question qui se pose alors est la suivante : Quelle est cette gestion optimale des ressources humaines qui permet de motiver les bénévoles ? ou Comment motiver des bénévoles dans le sport associatif afin de les amener à répondre aux objectifs de l’organisation ? Nous allons ainsi nous attacher tout particulièrement à l’étude théorique des techniques de motivation adaptées aux bénévoles. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 20 II] Les modèles théoriques de la GRH et leur application au bénévolat Pour pouvoir établir une base théorique sur la motivation des bénévoles, nous définirons d’abord précisément la notion de motivation du point de vue du manager puis nous adapterons diverses théories sur la motivation au cas du bénévolat. Les ouvrages traitant directement du bénévolat et plus particulièrement du management des bénévoles sont relativement rares. Une réflexion sur la gestion de la motivation des bénévoles reste donc à faire, et c’est ce que nous allons tenter de réaliser dans ce chapitre. Nous partirons pour cela des travaux de Maslow avec la pyramide des besoins, de Mintzberg avec « l’organisation missionnaire », de Vroom, Porter et Lawler avec la théorie des attentes et de Douglas McGregor avec les théories X, Y et Z sur la motivation des hommes au travail. Nous tenterons donc d’appliquer ces modèles théoriques de la GRH à l’organisation et au management d’une structure telle que l’association sportive alpetriathlon.com. 2.1. Qu’est-ce qui se cache sous la notion "motivation" ? Selon le philosophe allemand Georg Christoph Lichtenberg « rien n’est plus insondable que le système de motivations derrière nos actions ». Il exprime ainsi toute la complexité de la notion de « motivation ». Nous pouvons toutefois définir la motivation comme un processus psychophysiologique qui entraîne l’engagement de l’individu dans une action et vers un objectif. Il intervient lorsque de nombreux stimuli sont reçus par l’individu et lorsque celui-ci estime qu’ils sont importants à ses yeux. Ce processus se traduit alors par un déploiement d’énergie physique ou mentale positive. Finalement, la motivation c’est ce qui convainc l’individu à agir. Alex Mucchielli (1992) donne une définition semblable : selon lui, la motivation est une « action de certaines forces sur un individu, qui modifient son comportement dans le sens d’un surcroît d’action. Motiver, c’est en premier lieu faire bouger, provoquer un mouvement ». De plus, on pourra rapprocher la motivation des termes « engagement » et « implication » qui lui sont relativement proches. On conviendra donc que ce processus de motivation est totalement subjectif puisque chaque individu réagira différemment aux sollicitations de son environnement et développera ainsi un degré de motivation qui lui est propre. Tout le monde n’est pas motivé pour les mêmes raisons Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 21 mais il y a toutefois des axes principaux de motivations qui sont considérés comme quasi universels dans notre société occidentale actuelle. Mais comme le dit Maurice Thévenet (Paris, 2000), « c’est un rêve que de pouvoir créer l’implication ». L’implication ou la motivation sont une décision personnelle mais il va s’agir pour l’organisation de réunir les conditions psychologiques favorables à cette implication. C’est d’ailleurs l’objectif de cette partie que de montrer l’importance pour le manager de bénévoles de réunir ces conditions favorables à la motivation de son équipe pour poursuivre les objectifs de l’organisation. Nous conviendrons bien sûr que ces « conditions favorables » ne sont valables que dans une société comme la nôtre puisque la motivation varie également en fonction de la culture et du niveau de développement économique. Pour cette étude théorique, nous commencerons tout d’abord par l’étude d’une classification hiérarchique des besoins des individus. 2.2. Maslow ou la motivation des individus par la satisfaction de leurs besoins Un grand classique des théories sur la motivation réside dans la « pyramide des besoins » établie par Abraham Maslow en 1954. L’idée directrice révèle que l’homme au travail est d’autant plus coopératif et productif s’il trouve dans l’organisation une occasion de satisfaire des besoins toujours plus importants. Les besoins psychologiques, physiologiques et sociologiques des individus créent en eux des tensions qui les poussent à agir pour rétablir un certain « calme intérieur ». Et ces tensions qui poussent à l’action sont une forme de motivation. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 22 Maslow hiérarchise ces besoins selon la pyramide suivante : Accomplissement (autonomie, responsabilité) Estime (statut, reconnaissance, promotion) Social (appartenance à un groupe, amour, communication) Sécurité (revenu, emploi, logement, santé) Physiologique (nourriture, sommeil) Schéma 1 : Pyramide des besoins selon A. Maslow (1954) Ainsi, selon ce concept de hiérarchie des besoins, Maslow définit la base des origines des motivations humaines dans la vie de tous les jours comme au travail. Il faut ainsi d’abord satisfaire les besoins physiologiques et de sécurité pour pouvoir satisfaire des besoins supérieurs. Plus on monte dans la hiérarchie, plus la motivation de l’individu sera importante. Ceci implique donc qu’il faut combler ces besoins les uns après les autres pour pouvoir passer à l’échelon supérieur. Dans la satisfaction des besoins primaires, on peut même parler d’élimination de critères anti-motivants puisqu’il s’agit en effet d’éviter que l’individu se sente démotivé à cause d’une condition de travail déplaisante (des pauses déjeuner trop courtes par exemple). Dans le cas de bénévoles, il s’agit pour le manager de satisfaire d’abord leurs besoins physiologiques en terme de nourriture et de sommeil puis leurs besoins en sécurité au sens originel du mot, c’est-à-dire leur assurer de pouvoir travailler sans risque pour leur santé, sans danger. Les besoins supérieurs font partie des plus importants dans le cadre du management de bénévoles puisqu’il est maintenant usage commun que de satisfaire les besoins primaires physiologiques et de sécurité. Le manager devra donc focaliser son attention sur la satisfaction des besoins psychologiques que sont les besoins sociaux, d’estime et Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 23 d’accomplissement. On pourrait toutefois se demander si l’ordre d’importance de ces besoins et donc de la motivation qui en découle est le même pour un bénévole. Nous verrons donc grâce à la mise en pratique si cet ordre se vérifie ou non. L’intérêt de cette théorie est qu’elle permet de mesurer le degré de motivation humaine au travail grâce à une graduation des besoins. Finalement le modèle de Maslow permet surtout de nous éclairer sur ce qui motive mais pas forcément sur une technique pratique de management de la motivation. D’autant que cette approche est souvent critiquée du fait qu’elle ne soit pas universelle car tout le monde n’a pas nécessairement la même définition des besoins et ne les classe pas dans le même ordre d’importance. De même, certaines couches inférieures des besoins peuvent être négligées pour des couches supérieures dans certains contextes. Par exemple, pour un individu qui souhaite faire du saut à l’élastique, c’est un véritable défi pour lequel il trouvera sa motivation dans sa volonté d’accomplissement et de reconnaissance sociale. Le besoin de sécurité sera alors totalement mis entre parenthèse le temps du saut au profit de la recherche d’accomplissement. 2.3 Mintzberg ou la motivation des individus par l’idéologie Grâce aux Japonais, les managers ont appris comment gérer une entreprise par l’idéologie. Par idéologie, il faut comprendre « un système riche développé et profondément enraciné de valeurs et de croyances qui distingue une organisation particulière de toutes les autres ». La caractéristique principale d’une telle idéologie est son pouvoir unificateur de l’organisation et des individus, dans le but de remplir une mission. Lorsque la structure d’une organisation est tout entière bâtie autour de l’idéologie, comme cela pourrait être le cas dans une association sportive, Mintzberg parle alors "d’organisation missionnaire" (ou idéologique). Ce dernier observe trois stades dans le développement d’une idéologie organisationnelle. Premier stade : le sens d’une mission Par sens de la mission, il faut comprendre le fait que le groupe, constitué autour du leader en raison du partage d’un certain nombre de valeurs, cherche aussi à créer quelque chose de nouveau et de passionnant. Cela s’explique pour plusieurs raisons. Tout d’abord, une nouvelle organisation bénéficie d’une plus grande marge de manœuvre qu’une organisation déjà établie car elle n’est pas freinée par les procédures existantes et les traditions. Ensuite, la taille de cette nouvelle organisation permet à ses membres de nouer entre eux des relations personnelles. Un troisième facteur concerne les croyances communes fortes que ces membres Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 24 partagent. Enfin, la personnalité du leader joue un rôle non négligeable, car de part son charisme, plus que par sa position, il parvient à rallier les membres. Toutes ces raisons font que de telles idéologies peuvent plus difficilement apparaître dans des structures existantes. Deuxième stade : le développement de l’idéologie à travers les traditions et les sagas3 Les décisions et actions prises par cette nouvelle organisation vont petit à petit permettre l’émergence de l’idéologie. Cette idéologie va se trouver renforcée par les mythes, c’est-àdire les histoires qui se développent autour du vécu de l’organisation, que partagent les membres de l’organisation. Pour reprendre les termes de Selznick, l’organisation passe d’un « instrument » en plein développement en une « institution », c’est-à-dire en « un système dont la vie est autonome ». Troisième stade : le renforcement de l’idéologie par les processus de l’identification. Il s’agit là de l’identification de l’individu à l’organisation et la loyauté dont il fait preuve à son égard. On peut en distinguer plusieurs formes : L’identification naturelle : le système de croyances de l’organisation attire le nouveau membre. L’identification sélective : les nouveaux membres sont choisis suivant leur adéquation au système de croyances existant et les postes représentant l’autorité sont de la même façon attribués aux membres qui peuvent prouver une loyauté particulièrement forte et marquée à cet ensemble de croyances. L’identification suscitée : lorsque le besoin de loyauté envers l’organisation est particulièrement grand, celle-ci peut avoir recours à des processus informels de socialisation et d’endoctrinement au moyen de programmes formalisés pour renforcer l’engagement naturel ou sélectif de ses membres à son système de croyances. L’identification calculée : L’individu peut se conformer aux croyances de l’organisation parce qu’il est payant pour lui de s’identifier avec ces croyances. Ce type d’identification est fragile et disparaît dès qu’une opportunité plus rentable apparaît. En quelques mots, plus l’identification est forte, plus l’idéologie est forte. Dans le cas du bénévolat sportif, il s’agirait plutôt d’une identification naturelle car comme nous l’avons vu dans les enjeux du management des bénévoles (sous-partie1.3), le 3 Récit d’origine scandinave à caractère quasi mythologique racontant l’histoire d’une famille sur plusieurs générations. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 25 recrutement ne peut pas être sélectif dans ce contexte. Il appartient donc aux bénévoles d’être attirés eux-mêmes par cette idéologie et de s’intégrer à l’organisation. Selon Mintzberg, lorsque l’idéologie est à la fois suffisamment forte et naturelle pour jouer le rôle d’un mécanisme nécessaire de coordination, l’organisation tend à adopter la configuration missionnaire. L’idéologie est extrêmement forte : ce qui compte avant tout, c’est la mission, c’est-à-dire « un ensemble d’efforts qui doit être typique, clair et bien ciblé, de sorte que ses membres soient capables aisément de s’identifier avec celui-ci, de sorte que ses membres puissent facilement développer une telle identification et spécifique, pour que l’organisation et ses membres puissent agir dans un créneau bien précis et unique dans lequel l’idéologie pourra s’épanouir ». Cette théorie nous explique que l’endoctrinement est ici le paramètre clé qui permet de développer et renforcer l’identification des membres avec l’idéologie. Une fois « sélectionné, socialisé et endoctriné », le membre devient l’égal des autres. Ainsi, dans cette configuration, le pouvoir peut être partagé entre plusieurs membres. De plus, dans l’organisation missionnaire, le contrôle existe et est même très puissant. Il porte non seulement sur le comportement de ses membres mais également sur leur état d’esprit. Dans ce sens, Mintzberg rapproche ce type d’organisation à l’organisation mécaniste qui se repose également sur la standardisation comme mécanisme de coordination. Il faut par ailleurs noter que ses « standards idéologiques » restent sensiblement les mêmes : en effet, cette organisation est « plus encline à changer le monde qu’à se changer ellemême ». La standardisation des normes étant le mécanisme de coordination par excellence de ce type d’organisation, il n’a pas encore été jugé nécessaire d’en utiliser d’autres. L’endoctrinement permet encore une fois de rendre relativement autonome le travail de chacun. Dans notre cas, on entendra par « endoctrinement » la présentation générale de l’association et de la manifestation aux bénévoles. Le travail du leader lui-même n’est pas de changer la mission mais de protéger et de mettre en valeur l’idéologie commune. Ainsi les bénévoles iront dans le même sens car ils croiront tous en quelque chose de commun. Il est à noter que les qualifications professionnelles peuvent être un frein si elles se révèlent incompatibles avec l’idéologie. En effet, dans une organisation missionnaire, on évitera les différences de statut entre les membres. Enfin, la dernière caractéristique de l’organisation missionnaire est sa taille réduite. Cette taille favorise des contacts personnels, dont dépend l’idéologie forte. Lorsque la taille de l’organisation ne permet plus ce contact personnel entre ses membres, l’organisation Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 26 missionnaire tend à se diviser en « répliques de l’unité initiale qui sont fondées sur la même idéologie ». Il va donc s’agir maintenant, à partir de cette méthode, de voir en quoi les autres théories peuvent nous aider à trouver des solutions managériales au problème du bénévolat. 2.4 La théorie des attentes : Vroom, Porter et Lawler La théorie des attentes, aussi appelée théorie des expectations ou théorie Valence – Instrumentalité – Expectations (théorie VIE), a été élaborée par Victor Vroom en 1964 à partir des travaux de Lewin, Peak, Rotter et Tolmann sur les concepts fondamentaux de valence et d’expectation. Elle part du principe que tout individu évalue l’intérêt des résultats de ses actions et adapte son comportement en fonction du degré d’intérêt présenté. La motivation viendrait donc de l’intérêt du résultat ainsi que de la perception des performances que l’individu peut atteindre en fonction des efforts consentis. L’individu rechercherait alors le meilleur rapport investissement / résultats. Vroom explique alors la motivation au travail comme étant le produit de trois variables : - l’expectation symbolisée E, ou la perception que l’individu a du niveau de performance qu’il peut atteindre en fonction des efforts fournis - l’instrumentalité symbolisée I, ou la probabilité que le comportement adopté par l’individu permette bien d’obtenir le résultat escompté - la valence symbolisée V, ou la valeur que l’individu accorde au résultat de son action. A partir de ces trois concepts, on obtient la formule suivante, où F est la force de motivation de l’individu : F=VxIxE Cette formule signifie concrètement que l’individu au travail tiendra compte non seulement de l’intérêt que présentent les objectifs de son travail à ses yeux mais aussi de la perception qu’il a de ses capacités à atteindre ces objectifs et la probabilité qu’il y arrive. Si ces trois critères sont remplis et satisfaisants, l’individu sera motivé à travailler et surtout à être performant dans son travail. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 27 Mais cela implique que les objectifs soient connus et reconnus de l’individu, clairement définis et qu’il y ait un intérêt réel à les atteindre. Et c’est ici que le manager pourra intervenir puisqu’il est de son ressort de fixer les objectifs avec les employés. Cette théorie des attentes de Vroom a ensuite été reprise par Porter et Lawler, pour qui le niveau de performance et donc la motivation serait lié à trois critères : le niveau des efforts déployés pour la mission, les performances de l’individu et la satisfaction au travail. La motivation de l’individu dépendrait alors concrètement de ses attentes en matière de rapport effort/performance, performance/résultat et de la valeur accordée au résultat. Ce modèle est sensiblement équivalent à celui de Vroom mais abandonne en revanche la notion d’instrumentalité. Celle-ci se retrouvera seulement lorsqu’il s’agit d’expliquer la valeur du résultat. En d’autres termes, le résultat a cette valeur car il avait telle probabilité d’être atteint. Dans notre cas, pour les bénévoles, l’enjeu est le même : le manager va devoir définir avec eux et donc avec leur accord quels seront les objectifs à atteindre. Il s’agit ici non seulement des objectifs généraux de l’association mais aussi des objectifs des missions affectées aux bénévoles. Il est ainsi important que les bénévoles se sentent impliqués dans l’association et qu’ils puissent s’approprier les objectifs personnellement. De même, le manager pourra intervenir auprès de chaque bénévole et s’assurer que chacun a trouvé la motivation suffisante pour accomplir sa mission. Pour cela, une bonne communication est essentielle. Dans le cas où le bénévole ne serait que peu motivé ou incertain de ses capacités, le manager devrait alors lui-même chercher à convaincre l’individu en mettant en avant la valeur des trois critères VIE de Vroom. 2.5. L’apport des théories X, Y et Z sur la motivation de l’homme au travail La théorie de la motivation de l’homme au travail repose principalement sur les études de Douglas McGregor et notamment ses théories X et Y (1960). Ce modèle oppose deux conceptions de l’homme au travail : - La théorie X, selon laquelle l’individu a une aversion innée pour le travail et l’évitera s’il le peut. Il doit donc être contraint, contrôlé, dirigé voir sanctionné pour fournir un effort. Il ne veut pas de responsabilité et préfère donc être dirigé. Il est égocentrique, indifférent quant à la Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 28 stratégie de l’organisation et donc naturellement opposé aux changements. - La théorie Y, selon laquelle l’individu peut s’autodiriger et s’autocontrôler puisqu’il a une capacité à être indépendant et à prendre des initiatives, à être créatif. Il apprend à rechercher les responsabilités, il a de l’ambition et des facultés non utilisées. Par nature il n’est pas opposé à la stratégie des dirigeants. La théorie X correspondrait donc davantage à une organisation basée sur le contrôle et la gestion des dirigeants. Ceux-ci gèrent la répartition des ressources en capitaux et en personnel, ils orientent et contrôlent les efforts des salariés et ils interviennent face à la passivité naturelle des salariés. Aussi radicale qu’elle puisse paraître, cette vision de l’organisation est pourtant encore représentative de nombreuses entreprises occidentales. La théorie Y quant à elle correspond à une organisation centrée sur l’individu, sur le salarié. Elle peut ainsi être considérée comme une alternative managériale intéressante. L’intérêt de ces deux théories est qu’elles apportent une vision nouvelle de la motivation de l’homme au travail. L’auteur préconise bien entendu la théorie Y car elle est plus adaptée à la condition humaine et elle tient compte du fait que le manager a en face de lui des hommes pensants à gérer. En effet cette approche consiste à utiliser des moyens qui favorisent le travail en équipe, à supprimer les contraintes et à encourager le développement et la formation. Les individus ont un potentiel. Il s’agit de l’utiliser en les motivant toujours plus. Ce modèle théorique étudié par McGregor a ensuite été complété par William Ouchi en 1982 via la théorie Z. Celle-ci apporte la notion d’équipes ou de groupes autonomes de travail. Selon cette théorie, les individus : - sont capables d’être autonomes au travail, - sont dignes de confiance - veulent coopérer avec la hiérarchie et avec leurs collègues (les rapports sont ouverts et négociables) A travers ce modèle, les managers et les "managés" travaillent main dans la main vers un objectif commun qui est celui de l’organisation. Cette approche explique la volonté exprimée par les individus de vivre en bon rapport avec leur entourage et de collaborer. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 29 La théorie X semble difficilement adaptable au cas du bénévolat puisqu’on sait d’avance que les bénévoles s’engagent volontairement à travailler pour l’association. Ceci signifie qu’ils ne peuvent avoir une quelconque aversion pour le travail, sinon ils ne s’engageraient pas. Toutefois, pour certains d’entre eux, il est parfois vrai qu’ils refusent les responsabilités et préfèrent être dirigés. C’est généralement le cas de bénévoles actifs qui ont déjà de nombreuses responsabilités dans leur travail et qui ne veulent pas se charger de nouvelles responsabilités pendant le temps qu’ils accordent au bénévolat (pour notre cas, souvent en période de vacances). Nous conviendrons donc pour éviter toute confusion que la théorie X ne s’adapte pas au bénévolat. Quant aux théories Y et Z, elles sont toutes les deux utiles au bénévolat puisqu’elles permettent de souligner l’importance d’une approche sociale et psychologique du management des bénévoles. Il s’agit en effet de considérer les bénévoles comme des êtres pensants, riches en compétences exploitables mais qui sont aussi capables de travailler en groupes autonomes. Une fois de plus, il semble tout de même important de bien fixer avec eux les objectifs à atteindre. Ils trouveront ensuite leur motivation dans cette autonomie et cette confiance accordée, dans leur propre prise de responsabilité et dans le travail en équipe. En effet, chacun de ces critères sont facteurs de motivation : - L’autonomie accordée au bénévole est une forme de confiance valorisant la responsabilité et exprimant une reconnaissance du droit à l’erreur du bénévole. Cela revient à accorder de la considération à l’individu et contribue ainsi à réduire la distance hiérarchique qui constitue un frein à la communication. - La prise de responsabilité est aussi vectrice de motivation puisqu’elle valorise l’individu face à son entourage (reconnaissance sociale et estime de soi). - Le travail en équipe et le sentiment d’appartenance au groupe donnent le sentiment aux membres de ce groupe d’être plus puissants car ils agissent à plusieurs. Ils ont ainsi des valeurs partagées, un objectif commun. Au travers de ces différents modèles théoriques sur la motivation des individus au travail, nous avons réussi à montrer comment on pouvait les adapter au bénévolat. Il est toutefois essentiel de combiner ces modèles pour n’en créer qu’un seul sur la motivation des bénévoles. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 30 2.5 La motivation des bénévoles : vers un nouveau modèle ? Il existe dans l’acte bénévole trois stades de motivation que nous allons détailler ici. 1°) Avant même de s’engager officiellement dans le bénévolat4, l’individu va se faire une image générale du bénévolat, des valeurs de l’association, de l’événement et du sport représenté. Si cette image est positive et satisfaisante, il pourra alors prendre la décision de s’engager en tant que bénévole sur l’événement. Cet engagement résulte donc d’une motivation qui lui est propre et c’est par cette motivation initiale que le bénévole va intégrer l’association. A son arrivée, l’image qu’il s’est faite de ce contexte pourra être légèrement modifiée, soit parce que son jugement initial était erroné, soit parce qu’un manager sera intervenu pour lui donner une image un peu différente et plus motivante. 2°) Ensuite, le bénévole se motivera grâce à l’importance et aux valeurs qu’il attache aux résultats, aux objectifs à atteindre pendant sa mission. Ses résultats ne se traduisent pas nécessairement par une récompense offerte par l’association (tenue vestimentaire…) mais ce sont plutôt les fruits du bénévolat ou l’objectif même de l’événement ou de la mission (ce que Mintzberg verrait comme l’idéologie de l’organisation). Par exemple, un bénévole pourra être motivé par la volonté de réaliser, avec l’aide de toute l’organisation, une manifestation réussie ou bien tout simplement par la volonté de satisfaire tous les athlètes grâce au ravitaillement sur lequel il travaille. 3°) Enfin, le contexte de la mission confiée au bénévole est aussi une grande source de motivation pour ce dernier. En effet, ce n’est pas forcément la mission en elle-même qui motivera mais plutôt le fait de travailler en groupe avec des personnes qui partagent les mêmes intérêts pour le sport ou le bénévolat, d’être autonome, responsable, libre de tout contrôle ou de travailler dans une ambiance détendue. En définitive, on considèrera que la motivation d’un bénévole se fonde sur le produit de ces trois critères essentiels : Perception initiale de la situation x Importance du résultat x Importance du contexte Le management de bénévole devra alors prendre en considération chacun de ces 3 facteurs pour amener la motivation du bénévole à son maximum. 4 On entend bien toujours bénévolat sportif dans un contexte associatif et événementiel. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 31 Mais nous allons voir maintenant si ce modèle peut s’appliquer à la réalité du bénévolat et de cette manière si nous pouvons formuler une réponse claire quant au management de la motivation des bénévoles. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 32 III] Enquête sur les bénévoles des Triathlons Cyrille Neveu 2008 Pour mettre en application ce modèle, une étude de terrain a été réalisée. Nous allons ainsi voir comment et dans quel contexte celle-ci a été mise en place. Enfin, nous analyserons quels résultats ont été obtenus. 3.1 Méthodologie, démarche et objectifs de l’enquête 3.1.1 Le contexte La méthode d’étude a été mise en place dans le cadre de l’Association alpetriathlon.com. Comme nous l’avons vu en introduction, cette association organise différentes épreuves de triathlon5 réparties sur une semaine. Pour sa troisième édition, cet événement a eu lieu du 27 au 31 juillet 2007 sur les communes de Vaujany et de l’Alpe d’Huez. Il a été précédé d’une semaine (le 20 juillet) par une nouvelle épreuve : le triathlon nature6 du Valbonnais. La particularité de cet événement est donc de constituer une équipe de bénévoles présents pendant une semaine complète (une trentaine de personnes). Par la suite et en fonction de plusieurs facteurs (nombres de participants, distance de course, conditions climatiques…), d’autres personnes volontaires viendront se greffer à ce noyau dur déjà constitué. Nous sommes donc dans un cadre d’événementiel sportif de triathlon se déroulant sur cinq journées et organisé par une association à but non lucratif composée principalement de stagiaires et de membres dirigeants. 3.1.2. Les objectifs Les objectifs de cette méthode sont les suivants : - connaître les motivations des bénévoles intervenant sur les Triathlons de l’Alpe d’Huez - vérifier la validité du modèle théorique établi (voir II) les modèles théoriques et leur application au bénévolat) - montrer qu’à partir de ces données on peut mettre en place des techniques de management de la motivation des bénévoles 5 6 Successions d’épreuves Natation, vélo, course à pied L’épreuve vélo se fait en VTT sur des chemins, sentiers… Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 33 L’idéal aurait été de pouvoir faire une étude comparative par rapport à d’autres techniques de management des bénévoles mises en place sur différents événements sportifs. Mais cela est malheureusement impossible puisque aucune enquête de terrain de ce type n’est publiée. Nous nous baserons donc seulement sur l’étude de l’édition 2008 pour pouvoir établir des préconisations pour l’année 2009 et les suivantes. 3.1.3. Les moyens Pour réaliser cette étude de terrain, le moyen le plus pertinent, le plus raisonnable (dans le sens réalisable) et le moins onéreux de connaître le sentiment des bénévoles était de les questionner directement. Pour cela, des questionnaires individuels anonymes ont été réalisés. Ces derniers ont été rédigés dans le but de réaliser une étude plus qualitative que quantitative. L’objet de l’étude étant la motivation, c’est-à-dire un processus psychologique, il fallait donc chercher à comprendre en profondeur le ressenti des bénévoles, leurs sentiments. Certaines questions méritent une réflexion personnelle, il a paru plus judicieux de privilégier ce type d’enquête anonyme plutôt que des entretiens individuels. Pour être le plus fiable possible, ce questionnaire devait répondre à des conditions de fond et de forme. En ce qui concerne le fond et plus particulièrement le choix de la cible, l’enquête ne pouvait pas être exhaustive car il est très difficile de comptabiliser le nombre exact de bénévoles sur l’ensemble de la manifestation. L’échantillon de bénévoles sondés s’élève à la trentaine de personnes qui a œuvré pendant toute la semaine. La passation des questionnaires s’est faite par mail dans lequel un texte expliquait les raisons de cette enquête et précisait les délais de réponse. Ce choix paraissait le plus simple contenu de la situation géographique de chacun, le plus rapide et le moins cher. Ils leur ont été administrés un mois après l’événement. Ils ont donc pu les remplir au calme et en prenant le temps d’y répondre correctement et sans influence extérieure. En ce qui concerne les conditions de forme, la présentation générale du questionnaire (voir annexe ?) a été réalisée pour être à la fois de manière sobre et agréable. Les questions sont suffisamment espacées pour donner envie au sondé d’y répondre et ne pas l’effrayer avec trop de lecture. Il est à noter également que le tutoiement a été choisi pour favoriser la proximité, l’intimité avec les bénévoles. De plus, le tutoiement était déjà de rigueur avec la très grande majorité des bénévoles lors de l’événement. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 34 La structure du questionnaire a été construite afin de répondre aux objectifs suivants : Connaitre l’implication générale de l’individu dans le bénévolat Comprendre la démarche qui le pousse à s’engager en tant que bénévole Comprendre l’implication du bénévole œuvrant sur les Triathlons de l’Alpe d’Huez Comprendre la valeur accordée au résultat / objectif final Comprendre l’impression globale laissée par l’expérience de bénévole Connaître le profil du bénévole Ces six objectifs permettent ainsi non seulement de comprendre le contexte dans lequel le bénévole évolue mais on retrouve également les trois facteurs de motivation énoncés dans le modèle théorique. Quant aux types de questions, ce questionnaire contient majoritairement des questions fermées. En effet, seule une question ouverte leur est adressée (« quelles seraient tes recommandations pour la prochaine édition ? »). Cette question est particulièrement intéressante dans le sens où elle est générale et invite donc le bénévole à s’exprimer librement. De plus, elle peut être aussi un très bon moyen de vérifier l’implication du bénévole dans l’organisation de la manifestation (vision du futur). Concernant les questions fermées, elles sont nombreuses et variées puisqu’on y trouve des questions à choix binaires du types « Oui/Non », à choix multiples avec la mention « autres, préciser », des questions à échelle d’évaluation (du type « notez de 1 à 5 ») et des questions classement dans lesquelles le sondé choisi ces réponses par ordre de préférence. L’enquête se termine par quelques questions personnelles de manière à identifier le profil du sondé tout en restant dans l’anonymat. Enfin, une phrase de remerciements courte et directe conclue ce questionnaire. Après avoir expliqué la méthodologie de ce questionnaire, nous allons analyser dans la partie suivante les résultats obtenus grâce à cette enquête. 3.2. Résultats de l’enquête : des bénévoles motivés par leur mission Après une semaine de délais suite à l’envoi de l’enquête, le dépouillement des questionnaires a été limité à 20 questionnaires sur les 30 administrés. Ce taux de retour de 66,7% constitue déjà un premier indice positif sur l’implication des bénévoles présents sur les Triathlons Cyrille Neveu – Vaujany – l’Alpe d’Huez – EDF 2008. En effet, avant même de connaître les Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 35 réponses, on peut se satisfaire que ces personnes aient pris le temps pour remplir et renvoyer ces questionnaires. On verra successivement le profil du bénévole, son implication générale dans le bénévolat, la démarche qui le pousse à s’engager et son implication sur les Triathlons de l’Alpe d’Huez. On analysera ensuite la valeur accordée au résultat par rapport à l’objectif final et l’impression globale laissée par l’expérience de bénévole. 3.2.1. Qui sont ces « donneurs de soi7 » ? Avant toute chose, voyons quelles sont les principales caractéristiques des bénévoles qui nous ont aidé pendant toute une semaine. A l’image de la tendance générale présente dans le bénévolat, et contrairement aux idées reçues, les donneurs de soi étaient plus souvent des hommes que des femmes. Comme le montre le graphique ci-dessous, 76% d’hommes ont travaillé bénévolement contre seulement 24% de femmes. En effet, cette surreprésentation masculine est particulièrement visible dans le secteur du bénévolat sportif. Graphique 1 : Pourcentage des bénévoles suivant leur sexe femme 24% homme 76% Graphique 2 : Pourcentage des bénévoles suivant leur âge plus de 55 ans entre 36 et 10% 45 10% entre 26 et 35 35% 7 entre 19 et 25 45% Appellation propre aux bénévoles œuvrant sur les Triathlons Cyrille Neveu - Vaujany – Alpe d’Huez - EDF Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 36 D’après ce graphique, les bénévoles présents à l’Alpe d’Huez correspondaient majoritairement à la catégorie des « jeunes actifs », avec les 19-25 ans (45%), suivie par les 26-35 ans (35%). En revanche, on peut noter une plus faible représentation (20%) des 36-45 ans et des plus de 55 ans, voir une absence pour les mineurs et les personnes âgées entre 46 et 55 ans. Cette faible participation des personnes plus âgées peut s’expliquer par le fait que l’organisation sollicite les bénévoles pendant une semaine complète ce qui s’avérer relativement épuisant. Une fois encore, ces observations sont représentatives de la tendance actuelle du bénévolat selon laquelle les jeunes s’impliquent de plus en plus, notamment dans le bénévolat sportif. Cela semble de bonne augure pour l’avenir du bénévolat et particulièrement pour celui des triathlons de l’Alpe d’Huez qui peut espérer revoir ses bénévoles pendant les années à venir s’il parvient à les fidéliser. De plus, il semble intéressant pour ce genre d’épreuve sportive d’avoir recours à une main d’œuvre « en pleine force de l’âge » car de nombreuses tâches physiques sont à réaliser lors de l’installation (et démontage) des sites Départ/Arrivée. Graphique 3: Pourcentage des bénévoles suivant leur situation professionnelle Actif ayant un emploi 5% chômeur 50% 45% Etudiant militaire retraité Autre Sur le plan professionnel, le fort pourcentage de « jeunes adultes » justifie les données observables dans le graphique 3. Les bénévoles étaient effectivement soit des « actifs ayant un emploi » (50%) soit des étudiants (45%). On peut aussi noter que les 5% présents dans la catégorie « autres » se trouvaient être d’anciens étudiants en période de transition dans la vie active. Cette forte implication de personnes actives et d’étudiants se justifie par le fait que les triathlons se déroulent en pleine période de vacances estivales (fin juillet). Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 37 Graphique 4: Pourcentage des bénévoles suivant leur diplôme Bac 10% Bac +1 à +3 32% >Bac +3 58% On observe également un niveau d’étude plutôt élevé puisque 58% des bénévoles avaient un niveau supérieur à un Bac +3. Cette tendance s’explique par le fait plusieurs stagiaires travaillent dans l’organisation de cette épreuve et que le bouche-à-oreille est l’un des moyens les plus utilisés pour recruter de nouveaux bénévoles. Graphique 5: Pourcentage des bénévoles suivant leur région d'origine sud ouest 5% sud est 45% nord est 10% nord ouest 40% Comme le témoigne le graphique ci-dessus, les bénévoles qui se sont mobilisés à l’Alpe d’Huez viennent des quatre coins de la France8. Même si la plus grande majorité (45%) vient du Sud-Est (seulement 2 sont d’Isère), on observe tout de même que 40% sont domiciliés dans le Nord Ouest, 10% dans le Nord-Est et 5% dans le Sud-Est. Cela peut s’expliquer par le fait que les triathlons de l’Alpe d’Huez se déroulent sur une semaine complète et permet donc de faire venir des bénévoles de la France entière. De plus, l’organisation prend en charge l’intégralité des frais de transport. Cette donnée est intéressante pour évaluer le niveau de motivation des bénévoles qui n’hésitent pas faire de la distance pour proposer leur aide. 8 Ces données sont à relativiser : séparation de la France en 4 parties Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 38 En résumé, grâce aux résultats croisés, le profil type d’un « donneur de soi » est un homme actif ayant un emploi, diplômé au minimum d’un bac+3, âgé entre 19-25ans et originaire du Sud-Est de la France. 3.2.2. Bénévole un jour, bénévole toujours ? A présent, nous allons étudier l’implication des « donneurs de soi » de l’Alpe d’Huez dans le bénévolat. Il paraît effectivement intéressant de savoir si ce sont des personnes qui ont l’habitude de s’engager régulièrement dans ce type d’actions ou bien s’ils réservent leur générosité aux Triathlons Cyrille Neveu Vaujany – Alpe d’Huez – EDF. Graphique 6: Pourcentage des bénévoles ayant déjà eu un engagement bénévole avant le triathlon non 15% Graphisme 7: Milieu d'action bénévole non associatif 16% oui 85% associatif 84% Selon l’enquête réalisée en marge des triathlons 2008, la grande majorité des personnes interrogées (85%) avaient déjà fait du bénévolat. On rappelle que l’on définit ici une action bénévole comme étant « un travail non rémunéré, du temps passé à rendre service à divers groupes ou organisation en dehors de sa famille ou de ses amis ». C’est évidemment une définition large du bénévolat, puisqu’il suffit d’avoir donné un coup de main dans le milieu associatif ou non associatif pour être inclus dans la population des bénévoles. D’après le graphique 8, on remarque que la plupart de ces actions, sont réalisées dans le domaine associatif (84%) contre seulement 16% dans le non associatif. Cela coïncide parfaitement avec les Triathlons Cyrille Neveu – Vaujany – Alpe d’Huez – EDF organisés par l’association alpetriathlon.com. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 39 Graphique 8: Causes de non-implication dans une action bénévoles par manque d’opportunité 25% pour privilégier ton métier/études 50% Par choix d’autres activités personnelles 25% D’après le graphique ci-dessus, les 15% de personnes n’ayant jamais eu un engagement bénévole avant celui du triathlon le justifie principalement par le fait qu’ils préfèrent privilégier leur métier ou leurs études (50%). Viennent ensuite les 25% qui préfèrent accorder leur temps libre à d’autres activités personnelles et les autres 25% qui disent manquer d’opportunités par rapport à la cause dans laquelle ils désirent s’investir. Graphique 9: Dernière action bénévole (hormis le triathlon de l’Alpe d’Huez) plus de 2 ans 18% moins de 6 mois 41% entre 1 et 2 ans 12% moins d'un an 29% De plus, la définition du bénévolat ne prend pas non plus en considération la date à laquelle l’action bénévole a été faite. Il est semble donc intéressant de le croisé avec le graphique 9 qui nous précise que 41% de ces actions ont été réalisées il y a moins de 6 mois, 29% il y a moins d’un an, 12% il y a entre 1 et 2 ans et 18% il y a plus de 2 ans. Globalement, les bénévoles présents à l’Alpe d’Huez peuvent être considérés comme des bénévoles occasionnels. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 40 Toutefois on observe tout de même que la majorité de ces personnes ont effectué une ou plusieurs actions de bénévolat pendant ces 6 derniers mois. Graphique 10 Répartition des bénévoles par domaines action sociale, humanitaire 7% politique 7% environnement 7% éducatif 7% culture et loisirs 18% sportif 54% On peut noter d’après le graphique 7, que parmi les personnes ayant déjà fait du bénévolat, les domaines du sport (54%) et de la culture / loisirs (18%) sont les plus largement représentés. Viennent ensuite à égalité (7%) les actions dans les domaines de l’éducation, de l’environnement, de la politique et des actions sociales et humanitaires. Graphique 11:Type d’actions effectuées dans le bénévolat sportif * Enseignement sportif 23% Travail de direction, de gestion (personnel, recherche de financement… 14% travail administratif, comptabilité 6% Organisations d’événements 43% Collecte de fonds (téléthon…) 6% Aide aux personnes âgées et/ou handicapés (insertion) 8% * Ces données ont été trouvées grâces aux croisements des réponses aux questions b) et e) (voir questionnaire en annexe) Le graphique 10, quant à lui, nous permet de préciser que parmi les 54% de personnes ayant apporté leur aide dans le secteur du sport, on y retrouve des entraineurs sportifs (23%), des membres actifs de clubs (total de 20% avec 14% assurant le travail de « direction », et 6% Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 41 assurant un travail administratif), mais surtout des sportifs intervenant de manière occasionnelle sur des manifestations organisées par leur club (tenue de stands, buvette, inscriptions…) (43%). A moindre mesure, on remarque aussi que ces personnes se sont mobilisées pour aider des personnes âgées et/ou handicapées (8%) et collecter des fonds pour des œuvres caritatives ayant un rapport plus ou moins direct avec la pratique sportive (recycler des articles de sports usagés pour les pays en voie de développement, pour financer la recherche contre des maladies…). 3.2.3. Les motivations du bénévole ? a) dans le général du bénévolat Graphique 12 Principales motivations pour faire du bénévolat Autres 14% se tisser un lien social, rencontrer du monde 38% le sentiment d’être utile ou d’agir dans la société 24% Désir d’exercer des responsabilités 11% la cause soutenue par l’association 13% Le graphique 12 ci-dessus, nous permet de comprendre ce qui motive l’individu à s’engager dans une démarche de bénévolat. Il en ressort le fait que les individus se sont engagés dans l’optique de se tisser un lien social et/ou professionnel (38%). En effet, le milieu associatif et particulièrement l’événementiel est un lieu privilégié pour rencontrer de nouvelles personnes. On notera également que parmi les « autres » réponses (14%), certaines évoquent le fait de « revoir ses amis de longues dates », « se tisser un réseau professionnel » ou encore « échanger des compétences ». Ces « autres » réponses sont donc étroitement liées au fait de « rencontrer du monde ».En effet, nous avons vu que les donneurs de soi de l’Alpe d’Huez étaient souvent des étudiants et des jeunes actifs. Il peut donc être intéressant pour eux d’acquérir une expérience nouvelle et de pouvoir étoffer leur CV. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 42 Viennent ensuite « le sentiment de se rendre utile » (24%), « la cause soutenue par l’association » (13%) et enfin « le désir d’exercer des responsabilités » (11%). Parmi ces motivations personnelles, nous nous rendons compte qu’il s’agit à la fois d’un acte motivé par la générosité du bénévole mais aussi par l’apport personnel que cela peut lui procurer. En conclusion, c’est surement dans ce précieux dosage d’échanges que réside la motivation des bénévoles. b) Dans les triathlons Cyrille Neveu – Vaujany – Alpe d’Huez – EDF A présent nous allons affiner ces observations au cas particulier des Triathlons Cyrille Neveu – Vaujany – Alpe d’Huez – EDF. Schéma 2 : Ordre de préférence des principales motivations pour venir à l’Alpe d’Huez Importance ++ La réussite de l’événement L’occasion de se sentir utile pendant les vacances Pour rencontrer du monde (contacts professionnels et/ou amicaux) L'affection particulière pour ce sport Pour découvrir l’Alpe d’Huez et sa région Désir d’exercer des responsabilités Importance - Le schéma ci-dessus nous permet d’identifier que la principale motivation des « donneurs de soi » de l’Alpe d’Huez est la même que celle évoquée précédemment : à savoir « rencontrer du monde (contacts professionnels et/ou amicaux) ». On retrouve ensuite « la réussite de l’événement ». Cette motivation, qui pourrait être assimilée à « la cause soutenue par l’association » se trouve seulement en 4ème position parmi les motivations à faire du bénévolat. On constate à travers cette donnée que les bénévoles de l’Alpe d’Huez se sentent directement impliqués dans la réussite de l’événement. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 43 On peut noter aussi que « l’affection particulière pour le triathlon » et « la découverte de l’Alpe d’Huez et de sa région » ne figurent pas comme les toutes premières motivations des bénévoles. Enfin, il paraît secondaire pour la plupart d’entre eux « d’exercer des responsabilités ». Aussi contradictoire que cela puisse paraître, nous observons grâce à ce graphique que les bénévoles accordent plus d’importance à « la réussite de l’événement » qu’au lieu ou à la discipline de l’événement. Nous allons donc essayer de comprendre les origines d’une telle implication des bénévoles, voulant faire de cet événement une réussite. 3.2.4. Les secrets d’une telle implication ? Graphique 13 :Comment t’est venue l’idée de faire du bénévolat sur cet événement ? Sollicitation Candidature d’un ancien spontanée bénévole 20% 10% sollicitation de la part de l’organisation 70% Comme nous le voyons sur ce graphique, la majeure partie des bénévoles (70%) a été sollicitée par l’organisation. En effet, l’événementiel sportif nécessite parfois un important nombre de bénévoles, il est donc fréquent que l’équipe organisatrice ait recours à son entourage pour recruter des bénévoles. C’est ensuite le bouche-à-oreille qui permet de diffuser rapidement l’information autour de soi. Ensuite, nous observons tout de même que 20% ont envoyé spontanément leur candidature auprès de l’organisation. Il s’agit ici de la catégorie de bénévoles la plus fragile. Ces derniers sont nouveaux dans l’organisation et il sera donc encore plus important de les satisfaire de façon à les fidéliser pour les prochaines éditions. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 44 Graphique 14 : Connaissais-tu des personnes de l’équipe organisatrice avant de venir ? non 5% oui 95% Les données ci-dessus nous permettent effectivement de voir que la quasi totalité des bénévoles (95%) présents pendant toute une semaine à l’Alpe d’Huez connaissait une personne de l’équipe organisatrice. C’est notamment à travers ces résultats que s’expliquent l’implication et la motivation des bénévoles dans la réussite de la manifestation. 3.2.4 Comprendre la valeur accordée au résultat / objectif final Graphique 15: Sur une échelle de 1 à 5, à quel niveau juges-tu le degré de responsabilités qui t’ont été confiées ? 5 10% Graphique 16: Sur une échelle de 1à 5, comment jugerais-tu ton implication dans les tâches qui t’ont été affecté ? 3 5% 1 15% 4 30% 4 30% 3 45% 5 65% A travers ces graphiques, nous nous apercevons que les gens n’ont pas toujours ressenti un fort degré de responsabilités dans la réalisation de leurs tâches. Cependant même si leur responsabilités n’étaient pas toujours très élevées, la majorité des bénévoles s’est senti très impliquée dans l’accomplissement de leur mission. En effet, pour 65%, la mission qu’on leur a confiée était relativement très importante à leurs yeux. Il n’y a donc pas nécessairement de Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 45 corrélation entre le degré de responsabilité et l’implication du bénévole. Par contre il semble important pour celui-ci - qui on le rappelle a pour motivation première de rencontrer du monde -de bien l’intégrer à l’équipe organisatrice de manière à ce qu’il se sente directement concerné par la réussite de l’événement. De plus, étant donné la volonté du bénévole à « se sentir utile9 », il en découlera forcément une meilleure application dans la réalisation de ses tâches. Par conséquent, on notera une très forte relation entre la valeur accordée au résultat, c’est-àdire l’implication du bénévole dans la réalisation de sa tâche, et l’objectif final (= la réussite de l’événement). Graphique 17 : Connaissances du triathlon (ambiance, règlement, triathlètes…) avant ton séjour à l’Alpe d’Huez ? Nulle excellente 5% 11% mauvaise 26% assez bonne 26% moyenne 32% Bien que plus de la moitié des bénévoles ait de faibles ou moyennes connaissances du milieu triathlétique, ils se sont sentis impliqués dans la réalisation de leurs tâches car ils sont conscients du service rendu à l’association et plus particulièrement à l’ami ou le proche qu’ils sont venus aider. 9 3ème position dans l’ordre de préférence des motivations pour venir faire du bénévolat aux triathlons de l’Alpe d’Huez. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 46 Graphique 18 : Sur une échelle de 1à 5, comment juges-tu l’ambiance qui régnait entre l’équipe organisatrice et les bénévoles? 4 15% 5 85% De plus, cette implication s’est ressentie par le fait que la totalité des bénévoles ait pris plaisir à réaliser les tâches qui leur ont été attribuées, et ce, indépendamment de la responsabilité qu’il leur a été confiée. Il semblerait que les bénévoles trouvent davantage de motivation dans l’ambiance générale qui règne entre les bénévoles et l’équipe organisatrice. Pour trouver du plaisir à effectuer une tâche – pas toujours valorisante -, une bonne ambiance générale de travail doit être ressentie entre toutes les personnes de l’organisation. Par exemple, cela peut passer par le fait que le manager s’intéresse aux conditions de travail des bénévoles (besoins vitaux, difficultés rencontrées…) pour les épauler dans l’accomplissement de leurs missions. Après avoir saisi la complexité de l’implication des bénévoles dans leur travail pendant toute une semaine, nous allons voir quelle est l’impression globale laissée par l’expérience de bénévolat à l’Alpe d’Huez. 3.2.5 Comprendre l’impression globale laissée par l’expérience de l’Alpe d’Huez La totalité des bénévoles ont été « tout à fait satisfait » de leur expérience sur les Triathlons Cyrille Neveu - Vaujany – Alpe d’Huez –EDF 2008. Ils pensent que l’encadrement était « bon » même si certains auraient aimé un peu plus de consignes au départ pour leur expliquer en détail leur mission. De plus, le principal problème rencontré se situe au niveau de leur connaissance générale du triathlon. Cela aurait pu être évité grâce à une meilleure présentation générale (power point…) de la discipline et de l’événement de l’Alpe d’Huez dès les premiers jours. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 47 En général, la semaine passée en tant que bénévole leur a été bénéfique. Ils ont pu rencontrer de nouvelles personnes et se faire une idée de l’organisation d’une discipline quasiment inconnue à leurs yeux. Ils ont aussi particulièrement apprécié les dotations (vestes, tee-shirts, casquettes…) offerts par l’équipe organisatrice. Cela améliore rapidement leur intégration au sein de l’équipe organisatrice et les récompense de leur générosité au travail. Une meilleure entente se construit aussi grâce à de bons moments festifs pendant lesquels toute l’équipe se réunie dans une ambiance plus détendue. De plus, les bénévoles peuvent aussi faire un retour aux organisateurs sur la façon dont s’est déroulé leur journée de travail. De son côté le manager peut en profiter pour les remerciés verbalement. Ce retour positif sur leur travail fait partie des conditions permettant de motiver les bénévoles pour la prochaine journée à venir…ou les prochaines éditions. Graphique 19:Reviendrais-tu faire du bénévolat sur les triathlons de l’Alpe d’Huez ? Oui, si on me l’on demande 25% Oui, j’ai déjà prévu d’y revenir 75% Grâce à ce graphique, on s’aperçoit d’ailleurs que l’ensemble des bénévoles présents sur l’édition 2008 est prêt à s’engager pour les triathlons 2009. Parmi eux, 75% « ont déjà prévu d’y revenir » et 25% « si on leur demande ». Ces résultats nous prouvent l’importance d’adopter une politique de fidélisation afin de pérenniser cet enthousiasme. En effet, ce questionnaire a été administré seulement 1 mois après le rendez-vous, les bénévoles étaient donc encore réceptifs et concernés par l’avenir de cet événement. Un travail doit donc être réalisé de la part de l’organisation. Le premier outil utilisé est la mise en place d’un forum dédié aux bénévoles de l’Alpe d’Huez. Ce dernier a pour vocation de se remémorer de bons moments, faciliter le contact entre tous, partager des impressions et recommandations dans le but d’améliorer la qualité de l’événement. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 48 3.2.6 Conclusions de l’étude Finalement cette étude a permis de souligner les principaux axes de motivation des bénévoles aux Triathlons Cyrille Neveu- Vaujany – Alpe d’huez - EDF : - la volonté de rencontrer des proches ou de nouvelles personnes, - la volonté de se faire une nouvelle expérience professionnelle, - la volonté de s’associer aux valeurs de l’association et de l’événement, - la volonté d’occuper son temps libre en se rendant utile, - la recherche d’accomplissement, d’estime de soi, de reconnaissance sociale. Il en ressort également que l’implication des bénévoles est étroitement liée à la relation préalable entre le bénévole et un des membres de l’organisation, l’atmosphère générale créée entre les différents acteurs de l’événement notamment grâce à l’accueil réservés à ces derniers. Ceci démontre que l’on retrouve bien dans la motivation du bénévole une combinaison entre sa perception initiale de la situation, l’importance qu’il accorde à l’objectif final et celle réservée au contexte dans lequel est réalisé sa mission. On remarque en effet que chaque étape (avant l’événement, pendant l’événement et à la fin de l’événement) est ponctuée de motivations, parfois identiques tout au long du processus (comme la motivation due à la volonté de rencontrer des gens ou d’être intégré à leur groupe) et parfois différentes selon les étapes. Il semble donc que le modèle théorique soit valide, en tout cas dans un contexte d’événement associatif et sportif. Mais maintenant que nous avons compris le profil motivationnel du bénévole, il s’agit de trouver concrètement comment le manager va pouvoir accentuer cette motivation déjà existante. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 49 IV] 10 préconisations managériales pour motiver votre équipe de bénévoles A partir de cette étude théorique et pratique ainsi que de ma propre expérience d’abord en tant que bénévole sur d’autres événements sportifs, mais aussi en tant que manager de bénévoles sur les Triathlons Cyrille Neveu – Vaujany – Alpe d’Huez - EDF, j’ai pu tirer des conclusions managériales importantes. Dans cette partie, il convient d’en faire une illustration sous forme de préconisations. Ces préconisations ont pour but d’apporter une amélioration aux méthodes de management des bénévoles sur cet événement mais plus généralement sur d’autres manifestations sportives ayant recours au bénévolat. J’espère qu’ils y trouveront des conseils utiles pour optimiser la gestion des bénévoles et ainsi tirer le meilleur de leur motivation. 4.1. En terme de recrutement Même si nous avons vu que le recrutement n’était pas réellement présent dans une organisation qui a recours à du bénévolat sportif, il existe bel et bien une phase de recherche de personnel. Au cours de celle-ci, le manager espère faire appel à des personnes ayant certaines connaissances, certaines capacités. Ces petites contraintes pourront par la suite avoir leur importance car elles ne constitueront pas un frein à la motivation du bénévoles. Nous allons donc voir quelles sont les premières recommandations à ne pas négliger de la part du manager. 4.1.1 Connaître chaque bénévole Pour pouvoir répondre au mieux à leurs attentes, il est nécessaire de bien connaître chaque bénévole. Cela est bien entendu relativement difficile sur de gros événements pour lesquels l’organisation fait appel à plusieurs centaines de bénévoles, mais c’est tout de même l’idéal à atteindre. En effet, avant même de les accueillir, le manager doit prendre le temps de les rencontrer ou bien de les contacter par téléphone. L’objectif de cette première approche est de connaître l’individu, ses disponibilités, ses attentes, ses préférences, ses capacités, ses objectifs et surtout ses motivations. C’est l’occasion d’établir une relation plus personnelle avec le bénévole et réduire la distance qui existe entre le manager et le bénévole. Comme pour le cas d’un entretien d’embauche, les premières impressions peuvent très vite conforter ou, au contraire, dégrader l’intérêt des 2 protagonistes. On notera tout de même que Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 50 dans cette situation, c’est bien souvent le bénévole qui sera en position de force dans la mesure où c’est lui qui proposera son aide. Il appartient donc au manager d’encourager sa motivation. Cette première approche sera aussi un moyen pour le manager de présenter l’association, la discipline sportive, l’événement si le bénévole ne les connaît pas et surtout si l’image que le bénévole s’en fait est erronée. A partir de ces informations, le manager pourra analyser les attentes de chacun et voir comment adapter sa technique de management en conséquence. Puis il pourra passer à l’étape suivante : 4.1.2 Fixer les objectifs de la mission Comme pour un employé d’entreprise, il est nécessaire de donner des consignes claires au bénévole sur ce qu’on attend de lui. Il va falloir lui expliquer en détail sa mission en lui témoignant sa confiance quant à la réalisation de cette mission. Cette relation de confiance entre le manager et le bénévole est essentielle pour qu’il puisse se sentir autonome, libre et responsable. De même, le manager devra fixer avec le bénévole (et donc avec son accord) les objectifs à atteindre en veillant à respecter les critères "PANEL" selon lesquels les objectifs doivent être : - P : précis, mesurables, définis dans le temps, - A : ambitieux, motivants, exigeants, - N : négociés entre le manager et le bénévole, c’est-à-dire que chacun y trouvera son intérêt, - E : explicités en tâches bien définies, - L : limités en nombre car le bénévole ne doit pas se sentir exploité par l’association. C’est à partir de ces objectifs clairs que le bénévole pourra s’organiser et visualiser ce qu’il va devoir accomplir. 4.2 En terme de management 4.2.1 Améliorer la communication Même si par nature le bénévole n’éprouve pas un besoin démesuré de reconnaissance, il sera apprécié l’importance que l’on lui donne, à sa juste valeur, dans l’organisation d’un tel Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 51 événement. Il s’agit donc de communiquer au maximum sur ces notions et d’en montrer les intérêts et les valeurs. Cette communication pourra passer par des supports traditionnels (liflettes, prospectus…) destinés à vanter les intérêts du bénévole à vivre une telle expérience. Cela peut aussi être un moyen de diffuser une annonce en indiquant que l’association recherche des bénévoles (année en cours et les suivantes). Cette communication pourra également avoir pour vocation de valoriser l’engagement des personnes déjà volontaires. Ces documents pourront être distribués à un large public inconnu (hommes/femmes, enfants/adultes/seniors…) mais aussi aux proches de tous les membres de l’organisation puisque nous avons vu que ces proches sont les premiers à être bénévoles. D’autre part, cette communication doit aussi se faire par le bouche à oreille dans l’entourage de l’équipe organisatrice. On pourra ensuite inviter la personne à visiter le site internet afin de prendre contact avec l’association. A ce sujet, il est aussi très intéressant de communiquer sur les activités bénévoles sur le site Internet de l’association ou de l’événement. En effet, ce site est généralement consulté par les participants de l’événement et ceux-ci pourront faire passer le message à leur entourage. De même, un e-mailing pourra être effectué auprès des athlètes déjà inscrits, anciennement inscrits (éditions précédentes) et des anciens bénévoles. Cela permet de toucher une population plus large et d’avoir un maximum de retours. La communication devra porter sur les principaux avantages tirés à être bénévole (reconnaissance sociale, utilité, rencontres, expériences nouvelles, etc.) ainsi que sur les valeurs phares du sport concerné, de l’événement et de l’association. 4.2.2 Proposer des conditions de travail correctes Des conditions de travail correctes sont la base essentielle pour s’assurer que l’équipe accomplisse sa mission. De mauvaises conditions ont en effet un fort pouvoir « antimotivant » qu’il est obligatoire d’éviter. Il faudra ainsi permettre à l’équipe de travailler dans un endroit sûr, sans problème d’hygiène, et dans la mesure du possible un endroit abrité de la pluie, du vent et du froid puisque la majorité des événements sportifs ont lieu en extérieur. Si ce n’est pas le cas, il pourrait être Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 52 envisagé de fournir un équipement adapté aux intempéries (imperméable, coupe-vent, parapluie, etc.) aux bénévoles. Par ailleurs, pour un événement d’une journée complète, il est coutume de fournir un ou plusieurs repas aux bénévoles. Au moment de l’événement un panier-repas est bien souvent le plus pratique, mais il peut être agréable aussi pour tous de se retrouver autour d’une tablebuffet après l’événement. C’est non seulement un moyen de satisfaire les besoins vitaux des bénévoles mais aussi un lieu de rassemblement, de cohésion et de débriefing. Il sera souvent assimiler par les bénévoles comme une récompense supplémentaire de la part de l’organisateur. 4.2.3 Organiser la répartition des tâches Il s’agit ici d’établir un listing complet des tâches à effectuer sur l’ensemble de la manifestation. Puis en fonction des compétences et des capacités de chacun, le manager les attribue des rôles, construit des équipes de travail…de manières à répartir toutes les tâches. Nous avons vu que les bénévoles sont particulièrement attirés par le fait qu’ils vont pouvoir rencontrer de nouvelles personnes qui partagent les mêmes intérêts qu’eux ou bien retrouver des proches. Il va donc falloir organiser des équipes de travail en faisant en sorte de mettre ensemble des gens qui ont les mêmes intérêts, les mêmes préoccupations ou qui sont susceptibles de bien s’entendre. On tiendra aussi compte bien entendu des volontés, des aptitudes et des disponibilités des bénévoles. Cela permet ainsi de faciliter l’intégration des bénévoles dans les équipes et de créer aussi une dynamique de groupe, une motivation collective. Il en découle également l’ambiance générale communiqué par les bénévoles aux participants. L’enjeu de la gestion des bénévoles n’est effectivement pas de créer une mission type et de chercher un bénévole prêt à la réaliser mais plutôt d’adopter les missions en fonction des bénévoles dont on dispose. Dans le cas des triathlons Cyrille Neveu – Vaujany – Alpe d’huez – EDF qui se déroule sur une semaine, l’intérêt sera de créer des groupes de travail ayant plus ou moins les mêmes occupations sur les différentes épreuves. Par exemple, la gestion d’une aire de transition (ou parc à vélo) occasionne un certain nombre de responsabilités non négligeable (ex : assurer la sécurité des affaires des triathlètes laisser dans le parc à vélo). Il est donc préférable que ce Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 53 soit les mêmes personnes qui exercent cette tâche sur l’ensemble de l’événement de manière à ce qu’un certain « savoir-faire » se mette en place au fil des épreuves. 4.2.4 Apporter de nouveaux axes de motivation Après avoir fixé les objectifs, il est parfois nécessaire de remotiver le bénévole. En effet, dans la mise en place d’un événement, certaines tâches sont plus agréables que d’autre à effectuer même si toutes ont leur importance. Dans le cas des triathlons, on peut par exemple citer le poste de signaleur qui a pour principale mission d’assurer la sécurité des participants, des spectateurs et des autres usagers de la route. Ce poste est souvent long et ennuyant mais il représente pourtant l’un des points clés de la réussite de la manifestation. Il s’agit ici pour le manager de refaire un point avec le bénévole sur ses motivations, les revaloriser, voire en apporter de nouvelles auxquelles il n’aurait pas pensé. Cela permet de faire un dernier point sur la motivation du bénévole avant de le laisser travailler. Il est effectivement primordial de ne pas négliger l’intérêt du bénévole pour la tâche qui lui a été attribué. Si l’on reprend l’exemple du signaleur, le manager peut également organiser un système de rotation des postes avec d’autres bénévoles. Ainsi, la personne n’aura pas l’impression d’être négliger par rapport à une autre. De plus, cette solution permet de dynamiser la journée du bénévole qui y trouvera une nouvelle source de motivation. Il faut cependant noter que cette étape n’est pas toujours réalisable en fonction de l’événement et qu’elle occasionne une réelle charge de travail supplémentaire pour le manager. Elle joue pourtant un rôle non négligeable dans la fidélisation du bénévole. 4.2.5 Employer la diplomatie Dans tous les rapports avec les bénévoles, le manager doit absolument veiller à être diplomate et cordial. Si cela semble a priori normal, un manque de tact pourrait tout de même suffire à démotiver totalement le bénévole voire à lui faire abandonner sa tâche sans préavis. Une relation de confiance et des rapports cordiaux sont ainsi source de motivation et permettent de réduire la distance hiérarchique manager/managé. Dans une relation de confiance, le bénévole pourra se sentir à l’aise, se sentir estimé et demander conseil facilement plutôt que d’agir seul et de se tromper. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 54 4.2.6 Gérer les problèmes et se montrer présent Bien souvent, quand un bénévole se heurte à un problème, il ne cherche pas forcément à le résoudre par lui-même puisqu’il sait que les organisateurs de la course sont là pour ça et ont généralement les bonnes réponses. Il est donc nécessaire que le manager passe régulièrement voir les bénévoles pendant le déroulement de la manifestation. Il pourra ainsi faire un point sur les différents problèmes et chercher à les résoudre avec les autres organisateurs ou bien avec le bénévole. C’est surtout une manière de rassurer le bénévole en lui montrant que l’on est présent et solidaire. De la même manière, cela permettra au manager de faire le point sur la motivation générale des équipes. Il pourra alors chercher à remotiver ceux qui ne le sont plus en ajustant les objectifs par exemple ou bien en valorisant le travail effectué jusqu’ici par les bénévoles. Il est en effet important de montrer en permanence aux bénévoles que leur travail est important et utile à l’organisation et les en remercier au fur et à mesure que se déroule la journée. 4.3 En terme de fidélisation 4.3.1 Effectuer un débriefing Après l’événement, une fois que tout est fini, il pourrait être intéressant d’effectuer un débriefing avec tous les bénévoles et avec l’équipe organisatrice. Chacun pourra alors librement prendre la parole et expliquer de manière objective ce qu’il y aurait à améliorer pour les années futures et ce qui ne doit pas changer. Outre l’intérêt d’avoir un retour sur le travail des bénévoles et sur le travail effectué par le manager, ce débriefing permet de valoriser les bénévoles et leur travail en leur apportant de l’attention, en montrant que l’organisation est à leur écoute. C’est ainsi important pour les années suivantes car cette attention apportée au bénévole lui laissera un sentiment positif qui peut lui donner l’envie de revenir. 4.3.2 Savoir dire merci Trop souvent oublié, le mot "merci" a un pouvoir immense sur les gens et surtout sur les bénévoles. C’est pour eux ce qui finalise leur travail et le valorise de manière ultime. C’est le rôle du manager mais aussi de toute l’équipe organisatrice que de remercier solennellement les bénévoles. Cela peut se faire au cours d’un apéritif de clôture pendant Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 55 lequel l’équipe organisatrice prendra le temps de discuter avec chacun des bénévoles afin de leur adresser un remerciement verbal sincère. C’est pour eux un bon moyen de leur témoigner que sans eux peu de manifestations sportives pourraient voir le jour et se pérenniser. On peut également penser à envoyer un email ou une lettre de remerciement quelques jours après la course. Une autre possibilité serait aussi d’organiser une rencontre, un repas ou une fête avec toute l’équipe organisatrice et les bénévoles plusieurs semaines après de manière à avoir une vision futuriste sur la prochaine édition . C’est un excellent moyen de montrer le dynamisme et la convivialité qui règne au sein de l’équipe et de l’association. L’objectif final de ces remerciements n’est pas seulement de récompenser le bénévole et de valoriser son travail mais aussi de lui laisser un souvenir positif et l’inciter à revenir les années suivantes. Pour pérenniser un événement, le manager a un intérêt tout particulier à fidéliser les participants mais aussi les bénévoles. En effet, un bénévole qui connaît déjà bien l’événement sur lequel on lui demande de travailler est plus efficace car il est déjà formé et expérimenté, ce qui constitue une motivation supplémentaire. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 56 CONCLUSION Ce travail avait un double objectif : d’une part, voir comment les théories du management des hommes pouvait être adaptées à la gestion des bénévoles, et d’autre part d’étudier le cas concret des Triathlons Cyrille Neveu – Vaujany – Alpe d’Huez, afin de valider tout ou partie de nos hypothèses. Après avoir rappelé les différentes évolutions connues par la fonction des ressources humaines, un état des lieux général du bénévolat et plus particulièrement du bénévolat sportif nous a permis de saisir les complexités qui résident autour du management de ces personnes au statut particulier. Notre but était donc de savoir comment était-il possible d’adapter de grandes théories du Management des Hommes au Management de Bénévoles. L’étude de cas sur les bénévoles des triathlons de l’Alpe d’Huez, nous a permis de mieux comprendre leur démarche et leurs motivations qui s’avèrent être à la fois d’intérêts personnels et collectifs. La motivation est une notion psychologique propre à chacun, elle est donc très difficile à gérer. Mais les différents modèles théoriques de Maslow, Vroom et McGregor sur la motivation de l’homme au travail nous ont permis d’affiner notre réflexion puisqu’ils ont soulevé l’importance de créer un modèle théorique unique sur la motivation des bénévoles dans l’événementiel sportif et associatif. L’intérêt que porte ce modèle est qu’il offre une base de travail au manager de bénévoles, qu’il pourra adapter ensuite à l’environnement dans lequel il fera évoluer les bénévoles. Dans notre cas, nous nous sommes aperçus que pour les organisateurs d’événements outdoor tel que les triathlons Cyrille Neveu – Vaujany – Alpe d’Huez – EDF, la fidélisation des bénévoles, au même titre que celle des partenaires, des médias, du public, des sportifs, semble indispensable pour garantir le succès durable. Dans une démarche de qualité totale, un débriefing de chacune des parties peut mettre en avant les points de satisfaction ou d’insatisfaction ainsi que les raisons invoquées. C’est alors au comité d’organisation de prendre en compte ces remarques et de corriger le tir lors de l’édition suivante. Enfin, après avoir terminé cette étude, il apparaît qu’un élément important n’ait pas été évoqué dans les questionnaires. Il s’agit en fait de la notion de fatigue. Il semble en effet que peu de bénévoles s’en soit plaint, sans doute car les éléments positifs de leur expérience voilent le reste. Pourtant le bénévolat sportif – et particulièrement dans l’organisation d’événement- est particulièrement exigeant physiquement. Les journées de travail sont souvent longues et relativement stressantes. Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 57 Cette notion de fatigue est ainsi un facteur « anti-motivant » à prendre en compte dans le modèle théorique et donc dans les techniques de management des bénévoles. De la même manière, il semblerait intéressant de comprendre pourquoi les bénévoles ne tiennent que très rarement compte des « galères » vécues pendant leur expérience (fatigue, conditions climatiques désastreuses, problèmes organisationnels, etc.…) et préfèrent ne retenir que les aspects positifs ? Enfin, nous terminerons par ce proverbe indien qui résume très bien l’une des principales motivations des jeunes donneurs de soi de l’Alpe d’Huez : « Dis-moi, et j'oublierai. Montremoi et je peux me rappeler. Implique-moi et je comprendrai. » Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 58 BIBLIOGRAPHIE Ouvrages : - BARTOLI Annie (1990), Communication et Organisation : pour une politique générale cohérente, Paris : Editions d’Organisation - BELAROUSSI Daoud et LASSERRE Sébastien (2005), Manager les bénévoles. 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Wikipedia, l’encyclopédie libre. http://fr.wikipedia.org/wiki/Motivation (page consultée le 25 août 2008) Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 61 Annexes Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 62 Annexe 1 : Enquête sur les Bénévoles œuvrant sur les Triathlons Cyrille Neveu Vaujany l’Alpe d’Huez 2008 Par Rafael LLOPIS, Etudiant en Master 2 Management des Organisations, des Services et de l’Evènementiel Sportifs à l’Université et l’IAE d’Orléans et stagiaire à l’association alpetriathlon.com. a) Ton implication dans le bénévolat : Avais-tu déjà eu un engagement bénévole avant le triathlon? oui question h)) b) Si oui, dans quel(s) domaine(s) d’activité(s)? Sportif Culture et loisirs Educatif Actions sociales, humanitaires Environnemental c) Dans quel type d’organisme ? Associatif non (passe à la Politique Autres, préciser : Non associatif d) Ta dernière action bénévole remonte à (hormis le triathlon de l’Alpe d’Huez): moins de 6 mois moins d’un an entre 1 et 2 ans plus de 2 ans e) Quels ont été tes principaux services rendus lors de tes actions de bénévolat ? Organisations d’événements, de spectacles, d’expositions Aide aux personnes âgées et/ou handicapés Collecte de fonds Protection ou aménagement du territoire ou de l’environnement Travail de bureau, administratif, de comptabilité Travail de direction, de gestion (conduite de réunion, gestion du personnel, recherche de financement…) Enseignement sportif, culturel, scolaire… f) Généralement, quelles sont les principales motivations qui te poussent à faire du bénévolat ? le sentiment d’être utile ou d’agir dans la société la cause soutenue par l’association Désir d’exercer des responsabilités se tisser un lien social, rencontrer du monde Autres, préciser : g) Souhaiterais-tu réitérer ton expérience de bénévolat (autre qu’aux Triathlons de l’Alpe d’Huez)? Oui Non h) Si non, pour quelles raisons ? (plusieurs réponses possibles) : Par manque de temps pour des raisons de coûts ou de distance Pour privilégier ta famille pour privilégier ton métier/études Par choix d’autres activités personnelles par manque d’opportunité Déçu par une expérience bénévole antérieure pour d’autres raisons, préciser : i) j) Ton bénévolat au Triathlon de l’Alpe d’Huez : 1°) Avant l’événement Est-ce la première fois que tu étais bénévole sur les Triathlons de l’Alpe d’Huez? Oui non Comment t’est venue l’idée de faire du bénévolat sur cet événement ? Candidature spontanée sollicitation de la part de l’organisation Sollicitation d’un ancien bénévole k) Classe par ordre de préférence (de 1 à 6) tes principales motivations pour venir sur les triathlons de l’Alpe d’Huez ? L’occasion de se sentir utile pendant les vacances La réussite de l’événement Désir d’exercer des responsabilités Ton affection particulière pour ce sport Pour découvrir l’Alpe d’Huez et sa région Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 63 Pour rencontrer du monde (contacts professionnels et/ou amicaux) Autres, préciser : Comment qualifierais-tu tes connaissances (ambiance, règlement, triathlètes…) en triathlon avant ton séjour à l’Alpe d’Huez ? Nulle mauvaise moyenne assez bonne excellente m) Connaissais-tu des personnes dans l’équipe organisatrice avant de venir ? Oui Non l) 2°) Pendant l’événement Sur une échelle de 1à 5, à quel niveau juges-tu le degré de responsabilités qui t’a été confié ? 1 2 3 4 5 o) Sur une échelle de 1à 5, comment jugerais-tu ton implication dans les tâches qui t’ont été affecté ? 1 2 3 4 5 p) Généralement, as-tu éprouvé du plaisir à réaliser les tâches qui t’ont été confiées ? Oui Non q) As-tu rencontré des problèmes auxquels tu n’as pas su répondre ? oui non n) faible moyen r) Quel niveau d’importance leur donnerais-tu ? s) Comment juges-tu l’encadrement des bénévoles par l’équipe organisatrice? Mauvais moyen bon t) Quelles seraient tes recommandations pour la prochaine édition? haut 3°) Tes impressions u) Sur une échelle de 1à 5, comment juges-tu les conditions d’accueil qui t’ont été réservées pendant ton séjour à l’Alpe d’Huez (hébergement, restauration, dotations…)? 1 2 3 4 5 v) Sur une échelle de 1à 5, comment juges-tu l’ambiance qui régnait entre l’équipe organisatrice et les bénévoles? 1 2 3 4 5 w) Que penses-tu de ton séjour à l’Alpe d’Huez ? Pas du tout satisfaisant assez satisfaisant tout à fait satisfaisant x) Reviendrais-tu faire du bénévolat sur les triathlons de l’Alpe d’Huez ? Non Oui, si on me l’on demande Oui, j’ai déjà prévu d’y revenir Identité personnelle : Es-tu ? un homme une femme Quel âge as-tu ? Dans quel département habites-tu : …………….. Quelle est ta situation actuelle ? Actif ayant un emploi Chômeur Etudiant Militaire Retraité Autre, préciser :……… Quel est ton niveau d’études ? aucun diplôme <Bac Bac Bac +1 à +3 >Bac +3 Merci d’avoir pris le temps pour répondre à ce questionnaire… et encore mille mercis pour votre contribution à la réussite de ce bel événement ! Rafael LLOPIS – MOSES 2 Page 64