2016-2017 Université Lille 1 M401 Algèbre Groupes abéliens de type fini Exercice 1 (Invariants à partir des diviseurs élémentaires). Soit G un groupe fini. On appelle diviseur élémentaire toute puissance pα d’un nombre premier intervenant dans la décomposition d’un invariant d de G en produit de facteurs premiers. Trouver les invariants et la décomposition canonique du groupe abélien fini dont les diviseurs élémentaires sont : 2, 2, 33 , 3, 3, 52 , 5, 11. Exercice 2 (Décomposition canonique). Trouver les diviseurs élémentaires, les invariants et la décomposition canonique du groupe : G= Z Z Z ⊕ ⊕ 20Z 6Z 15Z Exercice 3 (Endomorphismes de Zn de déterminant non nul). Soit φ : Zn → Zn un endomorphisme et d = | det φ|. On suppose d 6= 0. 1. Montrer que φ est un monomorphisme. 2. Montrer que Zn / im φ est un groupe fini de cardinal d. 3. En déduire une condition nécessaire et suffisante pour que φ soit un isomorphisme. Exercice 4 (Endomorphismes surjectifs des groupes abéliens de type fini). Soit φ : G → G un endomorphisme surjectif d’un groupe abélien de type fini G. Montrer que φ est un isomorphisme. (On pourra commencer par examiner l’image du sous-groupe de torsion T (G)). Exercice 5 (Exposant et ordre). Soit G un groupe abélien fini. On rappelle que son exposant est le ppcm des ordres des éléments de G. Montrer que si l’exposant de G est égal à l’ordre de G, alors G est cyclique. Exercice 6 (Groupes abéliens de type fini et facteurs directs). On dit qu’un sous-groupe H < G d’un groupe abélien est facteur direct s’il existe un supplémentaire K de H dans G, c’est-à-dire un sous-groupe K < G tel que H ⊕ K = G. Soit G un groupe abélien de type fini. 1. Montrer que le sous-groupe de torsion T (G) est facteur direct de G. 2. Montrer que G est libre si et seulement s’il vérifie la propriété suivante : pour tout épimorphisme φ : H G, le noyau K de φ est facteur direct de H. 1 Exercice 7 (Théorème des restes chinois). Soient a et b deux entiers, d leur plus grand diviseur commun, m leur plus petit multiple commun. Montrer que Z Z Z Z ⊕ ' ⊕ aZ bZ dZ mZ (voir aussi exercice 18). Exercice 8 (Réciproque du théorème de Lagrange pour les groupes abéliens finis). Soit G un groupe abélien fini d’ordre n. Pour tout p, on note G(p) l’ensemble des éléments de G d’ordre une puissance de p. 1. Soit n = pα1 1 · · · pαk k la décomposition de p en produit de facteurs premiers. Montrer que G = ⊕16i6k G(pi ). 2. En déduire que, pour tout diviseur d de n, il existe au moins un sousgroupe H de G qui est d’ordre d. Exercice 9 (Groupes abéliens donnés par générateurs et relations). Trouver les diviseurs élémentaires, les invariants et la décomposition canonique des groupes abéliens suivants : 1. G1 , engendré par x et y tels que 10x = 9y = 0, 2. G2 , engendré par x,y et z tels que 15x = 6y = 4z = 0, 3. G3 , engendré par x,y et z tels que : 2x − y − 3z = 0 3x − 2y − 3z = 0 4. G4 , engendré par x,y et z tels que : = 0 2x − y − 3z 3x − 2y − 3z = 0 7x + 4y + 10z = 0 Exercice 10 (Base adaptée). Soit F le groupe abélien libre de base (x1 , x2 , x3 ). Soit H le sous-groupe de F engendré par y1 = 3x1 +x2 +x3 , y2 = x1 +3x2 +x3 , y3 = x1 + x2 + 3x3 . Déterminer une base (x01 , x02 , x03 ) de F telle qu’il existe une base de H de la forme (d1 x01 , d2 x02 , d3 x03 ), où d1 , d2 , d3 sont des entiers positifs vérifiant di |di+1 (1 6 i 6 2). Exercice 11 (Groupe des automorphismes d’un groupe abélien de type fini). Soit G un groupe abélien fini. Démontrer que le groupe Aut G est fini si et seulement si il existe au plus un facteur isomorphe à Z dans la décomposition canonique de G. 2 Exercice 12 (Cardinal de la m-torsion). Pour un groupe abélien G, et un entier m ∈ N∗ , on note G[m] la m-torsion de G, c’est à dire l’ensemble des éléments x de G vérifiant, en notation additive, mx = 0. Montrer que si deux groupes abéliens finis G et G0 vérifient que pour tout m ∈ N∗ , les groupes G[m] et G0 [m] ont même nombre d’éléments, alors G et G0 sont isomorphes. Exercice 13 (Nombres de sous-groupes d’ordre p2 ). Soit p un nombre premier. Un groupe abélien G a pour invariants p3 , p2 . Combien contient-il de sous-groupes d’ordre p2 ? Exercice 14. Soit p un nombre premier. Combien il y a-t-il de types d’isomorphismes de groupes abéliens d’ordre pn ? Exercice 15 (Générateurs d’un p-groupe fini abélien). Montrer qu’un pgroupe fini abélien est engendré par ses éléments d’ordre maximal. Exercice 16 (Calcul des facteurs invariants). Soit G un groupe abélien libre de rang n et H un sous-groupe de G de rang q. On note a1 , a2 , · · · , aq les facteurs invariants de H dans G, ordonnés tels que ai |ai+1 . On fixe k un entier 1 6 k 6 q. 1. Montrer que pour toute application k-linéaire alternée f définie sur G à valeurs dans Z et quels que soient x1 , · · · , xk éléments de H, le produit a1 · · · ak divise f (x1 , · · · , xk ). 2. Montrer que l’on peut de plus choisir f et x1 , · · · , xk tels que a1 · · · ak = f (x1 , · · · , xk ). 3. En déduire que a1 · · · ak est le pgcd des éléments de la forme f (x1 , · · · , xk ), où f varie parmi les formes k-linéaires alternées sur G à valeurs dans Z, et (x1 , · · · , xk ) varie dans H k . 4. Soit (y1 , · · · , yn ) une base quelconque de G et (x1 , · · · , xq ) un système de générateurs de H. On note A la matrice dont les colonnes sont les xi exprimés dans la base (y1 , · · · , yn ). Montrer que a1 · · · ak est le pgcd des mineurs d’ordre k de la matrice A. 5. Comparer à l’exercice 10. Exercice 17 (Calcul des facteurs invariants, forme normale de Smith). Soit A ∈ Mn,p (Z). 1. Montrer qu’il existe une matrice B ∈ Mn,p (Z) diagonale, dont les coefficients diagonaux sont positifs ou nuls et vérifient di |di+1 , et des matrices L ∈ GLn (Z) et R ∈ GLp (Z) telles que B = LAR. Montrer que B est unique. 2. Montrer que le pgcd des mineurs d’ordre k de la matrice A ne varie pas si on multiplie A à gauche ou à droite par une matrice inversible sur Z. Conclure. 3 Exercice 18 (Théorème des restes chinois explicite). Soient a et b deux entiers non tous les deux nuls, d leur plus grand diviseur commun, d = ua + vb, avec u et v entiers. On définit les entiers a1 et b1 par a = a1 d et b = b1 d, et on pose m = a1 b = ab1 , m est un ppcm de a et b. 1. Vérifier que u v −b1 a1 et que les matrices a 0 0 b u v −b1 a1 1 −vb1 1 ua1 et = 1 −vb1 1 ua1 d 0 0 m sont inversibles sur Z. 2. En déduire un isomorphisme explicite entre exercice 7). 4 Z aZ Z ⊕ bZ et Z dZ Z ⊕ mZ (voir