FRANÇOIS KOLLAR UN OUVRIER DU REGARD 09/02 – 22/05/2016 1, PLACE DE LA CONCORDE · PARIS 8 E · M° CONCORDE WWW.JEUDEPAUME.ORG DOSSIER DE PRESSE #Kollar Exposition produite par le Jeu de Paume en partenariat avec la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine. Avec le soutien exceptionnel de Mme Marie-Françoise Sens et de M. Jean-Michel Kollar ainsi que des archives Charlotte Perriand, de la Parisienne de Photographie – Roger Viollet, Paris, de la Bibliothèque Forney, Ville de Paris, du Centre Pompidou, Paris, du Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris et de la Slovak National Gallery, Bratislava. PARTENAIRES MÉDIAS A NOUS PARIS, Arte, De l‘air, Time Out Paris, TSF Jazz ITINÉRANCE L’exposition sera présentée du 9 juin au 11 septembre 2016 à la Galerie Nationale Slovaque de Bratislava. Le Jeu de Paume est subventionné par le ministère de la Culture et de la Communication. Il bénéficie du soutien de Neuflize Vie et de la Manufacture Jaeger-LeCoultre, mécènes privilégiés. • En couverture : François Kollar, Poliet et Chausson, Gargenville, (Yvelines), 1958, épreuve gélatino-argentique d'époque, 29,7 x 21,6 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont. 2 FRANÇOIS KOLLAR Un ouvrier du regard 9 FÉVRIER — 22 MAI 2016 COMMISSAIRES Matthieu Rivallin, chargé de collections, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charentonle-Pont Pia Viewing, commissaire — chercheuse, Jeu de Paume, Paris. SOMMAIRE 6 8 11 16 18 19 20 21 24 LES POINTS FORTS DE L‘EXPOSITION L‘EXPOSITION LE PARCOURS DE L‘EXPOSITION FRANÇOIS KOLLAR AUTOUR DE L‘EXPOSITION POUR LE JEUNE PUBLIC LA LIBRAIRIE DU JEU DE PAUME VISUELS PRESSE INFORMATIONS PRATIQUES 3 • François Kollar, Alsthom : assemblage des volants alternateurs de Kembs. Société Alsthom, Belfort (Territoire de Belfort), 1931-1934, plaque de verre, 18 x 13 cm, coll. Paris, Bibliothèque Forney © François Kollar / Bibliothèque Forney / Roger-Viollet 4 LES POINTS FORTS DE L‘EXPOSITION • Première rétrospective de l‘ensemble de l‘œuvre de • Le cœur de l‘exposition est consacré au point culminant François Kollar en France, l‘exposition « Un ouvrier du regard » présente un panorama de ses travaux photographiques à travers plus de 130 tirages des années 1930 à 1960 en Europe. D‘origine hongroise, Kollar est l‘un des plus grands maîtres du reportage industriel en France au XXe siècle. de la carrière de François Kollar, La France Travaille. Cette commande de l'éditeur des Horizons de France se compose d‘une quinzaine de fascicules réalisés entre 1931 et 1934. Ces reportages répertoriés par secteur — de l‘agriculture à la sidérurgie, en passant par les métiers de la mer et à l‘exploitation de l‘électricité — ont été réalisés pour mettre en valeur les fleurons de l‘industrie française et la figure du travailleur, participant à idéaliser l‘image des hommes et femmes au travail. L‘ensemble de ces reportages constitue un témoignage unique sur le monde du travail et sur la société française du début des années 1930 au début des années 1960. Tout au long de cette période de mutation, François Kollar s‘attache à photographier l‘univers mécanique de la production en série, la rationalisation de la production, la standardisation ... • L‘œuvre de François Kollar se situe sur deux périodes majeures de l‘histoire de la photographie et de l‘histoire du XXe siècle : les années 1930 et 1950-1960. La rétrospective du Jeu de Paume s‘inscrit dans le cycle des expositions dédiées aux photographes emblématiques de cette époque, tels que Laure Albin Guillot, André Kertész, Claude Cahun ou Germaine Krull. Cette exposition met à l‘honneur la donation des négatifs, tirages, magazines, coupures de presse, et dépliants publicitaires, proposée par la famille du photographe et acceptée par l‘Etat français en 1987. • Par des jeux de lumière, de transparence et de clair-obscur ainsi que ses compositions mettant en valeur différentes textures, François Kollar parvient à faire se dégager une sensibilité dans les paysages industriels. Il s‘y révèle un photographe tempéré, à mi-chemin entre le modernisme épuré du Bauhaus et l‘humanisme. Au début de sa carrière, François Kollar immortalise pour Harper‘s Bazaar robes, bijoux et objets d‘arts, qui montrent son souci constant du geste et de l‘intelligence de la main. Le travail de Kollar se caractérise par une approche sensible et distante à la fois : sensible à la forme et à la lumière des situations auxquelles participent les objets et les corps humains ; distante par l‘objectif qui se tient loin du peuple et de ses revendications, puisqu‘aucune trace des mouvements sociaux pourtant nombreux à cette période (1929 et 19311936) n‘est présente dans ses travaux. • L‘exposition s‘organise chronologiquement autour du parcours du photographe, en partant de ses expérimentations (autoportraits et photomontages) avec sa femme et complice, Fernande, dans les années 1930. Avec ses premiers travaux pour la publicité et la mode, François Kollar s‘affirme dans la prise de vue publicitaire pour Oméga, Christofle, Hermès, les parfums Worth et Coty. Il collabore pendant de nombreuses années avec des magazines tels que Harper‘s Bazaar, L‘Illustration, VU, Voilà, Le Figaro Illustré ou Plaisir de France. Après son travail documentaire sur les mutations du monde du travail dans les années 1930, la fin de sa carrière est rythmée par ses reportages industriels des années 1950-1960 en Afrique-Occidentale Française et en France. • La rétrospective permet d‘appréhender la diversité du travail d‘un photographe lui-même « ouvrier » au service de ses commanditaires - qu‘ils soient publicitaires, du monde de la mode et de la presse, ou industriels - tout en préservant une identité photographique forte et un regard singulier sur son époque. Dans l‘ensemble de son œuvre, François Kollar témoigne de l‘idéologie du progrès, moteur de l‘économie capitaliste, avec la distance qui le caractérise. • Grâce à son expérience d‘ouvrier chez Renault, François Kollar montre dans son oeuvre une grande sensibilité visà-vis des formes et des espaces industriels. L‘exposition « Un ouvrier du regard » témoigne de sa grande expertise technique, en studio comme en extérieur, et de son intérêt profond pour les métiers de l‘industrie. Elle met en lumière une grande diversité de sujets photographiés et les techniques utilisées par François Kollar tout au long de sa carrière, ainsi que l‘évolution du monde du travail, de l‘artisanat à l‘industrie. 5 • François Kollar, Le mannequin Muth, Balenciaga, années 1930, tirage d‘époque, 29 x 22,4 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont. 6 L‘EXPOSITION François Kollar (Senec, Slovaquie, 1904 (anciennement Szenc, Hongrie) — Créteil, 1979), employé des chemins de fer dans son pays natal, puis tourneur sur métaux dans les usines Renault de Boulogne-Billancourt, devient photographe professionnel à l‘âge de 24 ans après avoir acquis une riche expérience de chef de studio chez l‘imprimeur parisien Draeger. Sa connaissance intime du monde du travail, de la publicité à la mode en passant par l‘industrie, l‘artisanat et l‘agriculture, lui permet d‘aborder les outils, les matériaux et les gestes avec une expertise professionnelle exceptionnelle. Cette exposition rétrospective est constituée d‘un ensemble d'environ 130 tirages d‘époque dont certains inédits, et d‘autres issus de la donation de la famille du photographe à l‘État. Elle met en lumière le travail d‘un photographe qui a su révéler le monde du travail au XXe siècle. Découvrir les qualités documentaires, artistiques et historiques des ensembles réunis ici permet d‘observer comment l‘individu s‘inscrivait dans la société par le biais du travail et de prendre conscience des changements profonds qui ont affecté l‘industrie entre les années 1930 et les années 1960. • François Kollar, Construction des grands paquebots, Rivetage de tôles d‘un pont de navire, chantier et ateliers de SaintNazaire à Penhoët, 1931-1932, épreuve gélatino-argentique d'époque, 28,9 x 23,5 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont. L‘année de son mariage, en 1930, François Kollar installe son propre studio à Paris. Premier modèle à ses débuts, Fernande, son épouse, sera une fidèle collaboratrice tout au long de sa vie. Travaillant pour des agences de publicité et des marques de luxe, il excelle dans la mise en valeur des modèles, des formes et des étoffes grâce à une grande sensibilité à la lumière et à la matière. François Kollar collabore avec plusieurs magazines de mode, en particulier Harper‘s Bazaar pour lequel il réalise, pendant plus de quinze ans, des séries, notamment en extérieur. En photographiant les personnalités de la mode de l‘époque (Coco Chanel, Elsa Schiaparelli, Pierre Balmain), les modèles et les publicités des grandes maisons (Hermès, Molyneux, Oméga, Christofle ou des parfums Worth et Coty...), il expérimente diverses techniques modernes de prises de vues et travaille avec une grande liberté des compositions originales : contrejour, double-exposition, surimpression, solarisation… 7 En 1930, après avoir participé à l‘exposition internationale de photographie à Munich avec Florence Henri, André Kertész, Germaine Krull ou Ergy Landau, le photographe reçoit de la part des éditions des Horizons de France une commande conséquente intitulée La France travaille (1931-1934), qui fait de lui l‘un des plus grands reporters industriels de l‘époque. Refusant de collaborer avec le pouvoir en place pendant l‘occupation allemande, il se retire avec sa femme et ses trois enfants en Poitou-Charentes. Il ne reprend sa pratique photographique qu‘en 1945 à Paris. Dans les années 1950-1960, il poursuit en France et à l‘étranger ses reportages industriels. L‘exposition du Jeu de Paume porte un regard contemporain sur son œuvre, à la lumière du contexte historique, et analyse la nature des commandes qu‘il reçoit tout au long de sa vie. • Première partie La première partie de l‘exposition dévoile la période expérimentale de Kollar : ses autoportraits réalisés dans son studio à Paris, le travail effectué pour des agences de publicité mais aussi pour la mode. Cette section est composée de photographies qui traduisent l‘esprit de l‘époque moderne tout en témoignant de la volonté de François Kollar d‘explorer une pratique avant-gardiste et expressive de la photographie en jouant avec ses modèles, les objets, la lumière et la composition. • Deuxième partie Consacrée à La France travaille (1931-1934), la partie centrale de l‘exposition réunit des tirages d‘époque, des diaporamas ainsi que des archives et des publications. Cette commande photographique constitue un document unique sur le monde du travail dans les années 1930. Kollar photographie tous les secteurs d‘activité : l‘industrie, l‘agriculture, l‘aviation, l‘artisanat, les secteurs automobile, nautique et ferroviaire. La présence d‘hommes et de femmes, leurs fonctions et leurs manières d‘intervenir dans les procédés de production, sont des éléments récurrents dans les images de François Kollar. Publiées sous la forme de quinze fascicules thématiques imprimés en héliogravure par les éditions des Horizons de France, les photographies de Kollar illustrent des textes d‘écrivains en vogue à l‘époque (Paul Valéry, Pierre Hamp, Lucien Favre ...) sur les métiers de l‘industrie française. • Troisième partie Dans la troisième partie de l‘exposition sont présentées des œuvres de Kollar réalisées après la commande de La France Travaille : la mode et les commandes industrielles. Reconnu pour ses talents de photographe publicitaire, François Kollar est sollicité pour réaliser de nombreux portraits, notamment de Coco Chanel, Elisa Schiaparelli ou la duchesse de Windsor ... Alors que sa collaboration avec Harpers‘ Bazaar prend fin en 1955, Kollar poursuit sa carrière de photographe industriel. Parmi ces nombreuses séries photographiques, le Jeu de Paume présente notamment la commande passée par l‘Etat français en 1951, sur l‘Afrique-Occidentale Française (actuel Burkina Faso, Côte d‘Ivoire, Mali et Sénégal) et une série de photographies des ateliers de l‘Union Aéromaritime de Transport. Ainsi l‘exposition met en évidence l‘évolution de l‘univers du travail au XXe siècle et la place que l‘homme et la femme y occupent, dans un monde secoué par des conflits mondiaux et en pleine reconstruction. 8 • François Kollar, Publicité pour machine à écrire Hermès, 1930, tirage d‘époque, 30,1 x 23,7 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont. 9 LE PARCOURS DE L‘EXPOSITION LES D ÉB UTS François Kollar quitte la Hongrie pour Paris en 1924. Après avoir appris chez Renault les métiers de l‘industrie automobile, il s‘oriente vers une carrière plus étroitement liée à la photographie. Il doit sa formation technique et artistique à une série de rencontres qu‘il fait chez l‘imprimeur de renom Draeger Frères. Au début de sa carrière, il s‘imprégne du sens de la composition et du « vocabulaire » des artistes modernes, tels que MoholyNagy ou Man Ray. Comme ses contemporains, il invente, expérimente et réalise un grand nombre de photomontages, photogrammes, surimpressions, solarisations… Ces expérimentations trouvent leur raison d‘être dans une recherche aussi exigeante qu‘inspirée. Fort de cette maîtrise, il excelle dans l‘art de l‘illustration publicitaire. • François Kollar, Tour Eiffel, vers 1930, tirage gélatinoargentique d‘époque, MNAM/CCI, Centre Pompidou, Paris, inv. AM 2012-3429. Achat grâce au mécénat d’Yves Rocher, 2011. Ancienne collection Christian Bouqueret. • L A PU B LICITÉ François Kollar réalise de nombreux autoportraits et des études, le plus souvent des portraits, qui décrivent le large spectre des émotions et des expressions. Sa femme, Fernande Papillon, sa fidèle collaboratrice tout au long de sa vie professionnelle, lui sert de premier modèle lorsqu‘il commence à travailler en studio et à photographier avec aisance le corps, les étoffes, les textures et les objets. François Kollar met à profit sa maîtrise de la composition, il sait mettre des objets en situation démontrant ainsi sa capacité à se placer au service du message du commanditaire. Il s‘affirme ainsi dans la prise de vue publicitaire pour Oméga, Christofle, Hermès, les parfums Worth et Coty. Maximilien Vox, graphiste et photomonteur, Paul Iribe, dessinateur et concepteur graphique chez Draeger, et Christian Bérard, peintre, illustrateur et décorateur, font alors partie de son cercle de plus proches amis et collaborateurs. • François Kollar, Étude publicitaire pour "Magic Phono", portrait de Marie Bell en photomontage, 1930, superposition de négatifs, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charentonle-Pont. 10 L A FR A N CE TR AVA I LLE , 1931 -1934 François Kollar réalise pour les éditions des Horizons de France une grande enquête documentaire sur le monde du travail dont certains clichés sont reproduits dans une publication désormais célèbre : La France travaille. Cet ensemble constitue le cœur de l‘exposition. Le photographe parcourt alors l‘ensemble du territoire français et l‘aborde à travers le prisme du « travail ». Kollar fournit plus de 2 000 clichés couvrant l‘activité rurale et industrielle de vingt régions françaises, Paris et sa banlieue compris. Les éditions des Horizons de France publient La France travaille entre 1932 et 1934 sous la forme de quinze fascicules autonomes, montrés dans l‘exposition en lien avec une sélection d‘une soixantaine de tirages. L‘ensemble est organisé de manière thématique, chaque thème correspondant à un certain type de matière première exploitée par l‘industrie : le charbon, le fer, la mer, le verre, le tissu etc. Des diaporamas permettent à la fois de montrer l‘étendue de cette archive et la variété des photographies mais aussi de l‘aborder par le biais d‘une analyse contemporaine. Les quinze fascicules de La France Travaille constituent « une enquête de type anthropologique sur le comportement, les gestes et les postures dans les activités laborieuses » (Jean-François Chevrier, « La France travaille : les vertus de l‘illustration », Jeu de Paume, Editions de La Martinière). Ces ouvrages évoquent les révolutions menées à la fois à l‘échelle du territoire — les usines, les installations hydroélectriques … — mais aussi la place des ouvriers dans ces infrastructures. Hormis la reconnaissance qu‘il obtient dans le monde de la mode et du luxe, c‘est avec la réalisation de cette commande photographique la plus importante en France dans les années 1930, que Kollar se distingue comme photographe « reporter » industriel. • François Kollar, Nettoyage des lampes. Société des mines de Lens, Lens (Pas-de-Calais), 1931-1934, épreuve gélatinoargentique d'époque, 18 x 24 cm, coll. Paris, Bibliothèque Forney © François Kollar / Bibliothèque Forney / Roger-Viollet 11 LA MODE Kollar devient un collaborateur régulier des revues Plaisir de France, le Figaro Illustré et de la revue américaine Harper‘s Bazaar, pour lesquels il collabore pendant plus de quinze ans. Ce ne sont pas moins de 200 images de mode ainsi que des portraits qu‘il publie jusqu‘en 1946. Reconnu pour ses talents de photographe publicitaire, François Kollar est sollicité pour réaliser de nombreux portraits, notamment de Coco Chanel, Elsa Schiaparelli ou la duchesse de Windsor... Lors de l‘exposition itinérante « Le Théâtre de la Mode », destinée à réaffirmer Paris comme capitale de la mode au sortir de la Deuxième Guerre Mondiale, François Kollar réalise des photographies de poupées habillées par les grands créateurs de l‘époque. Grâce à la collection de tirages d‘époque du Palais Galliera, cette partie de l‘exposition est l‘occasion de documenter une part importante de l‘activité de Kollar, puisqu‘il travaillera pendant près de quinze ans pour les studios de mode. François Kollar applique pour ses portraits de mannequins des techniques de solarisation et de surimpression propres à cette époque. Les poses des mannequins, les mises en scène équilibrées d‘objets attestent de son souhait de ne pas exagérer ni trahir. Ce sens de la mesure se retrouve également dans les portraits qu‘il fait des personnalités de l‘époque. • François Kollar, Escalier chez Chanel, 1937, épreuve gélatino-argentique d'époque, 29 x 21,9 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont. 12 L‘A FRIQ U E- OCCI D ENTA LE FR A N ÇA IS E (A- O. F.) CO M M A N D E D E L‘ ÉTAT FR A N ÇA IS, 1951 Lorsque dans les années 1950, la France investit massivement dans la construction d‘infrastructures en AfriqueOccidentale Française, Kollar part documenter cette étape importante dans les relations entre la France et ses colonies, notamment au Burkina Faso, en Côte d‘Ivoire, au Mali et au Sénégal. Ses photographies sont publiées dans les revues de l‘A-O.F, destinées à promouvoir de façon positive l‘engagement de la France. Toujours au service de la « fabrication » d‘une image convenue et positive, Kollar poursuit sa carrière en photographiant l‘homme et la femme au travail : usines, construction de routes, commerce maritime ... « Ce que François Kollar souhaite montrer, c‘est une sorte de désengagement progressif de la puissance coloniale (…) mais aussi derrière la « modernité » (qui est son sujet de commande) une forme de tradition, comme s‘il voulait montrer que deux s‘opposent, se font face. » (Pascal Blanchard, « Francois Kollar. Afrique 50. Dans l‘œil de la propagande », Jeu de Paume, Editions de La Martinière) • François Kollar, chaussures Bata, Rufisque (Sénégal), 1951, épreuve gélatino-argentique d'époque, 22,6 x 24,8 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont 13 REPO RTAGES I N D U STRI ELS 1950 -1960 Revenu à Paris en 1945, François Kollar renoue avec les commandes pour l‘industrie française. Ses photographies documentent avec force l‘évolution du rapport entre le corps, les machines et les espaces de travail. « Dans les images de Kollar, la mesure humaine est permanente ; on ne perd quasiment jamais le sens de l‘échelle […] les contrastes, entre le proche et le lointain, l‘intime et le monumental, sont fréquents » (Jean-François Chevrier, « La France travaille : les vertus de l‘illustration », Jeu de Paume, Editions de La Martinière). En effet, la conception de nouveaux bâtiments industriels prend en compte l‘ergonomie des espaces et va de pair avec les transformations du rôle et des tâches de l‘ouvrier dans l‘usine. François Kollar travaille notamment pour l‘Union aéromaritime de transport, (cette ligne desservait essentiellement l‘Afrique et notamment l‘A-O.F. avant de devenir UTA), les potasses d‘Alsace, Moulinex, Christofle et Poliet-etChausson. Kollar, qui se forme très tôt aux techniques de la photographie couleur, exploite celles-ci pour certains de ces reportages. • François Kollar, Sans titre, [Fabrication des moulins à légumes, usine Moulinex, Alençon (Orne)], années 1950, épreuve gélatino-argentique d'époque, 29,6 x 21,6 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont 14 • François Kollar, Sans titre [Emboutissage des couverts, usine Christofle, France], 1950, épreuve gélatino-argentique d'époque, 30 x 21,6 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont 15 FRANÇOIS KOLLAR 1939 Exposition Universelle à New York : un gigantesque agrandissment d‘un de ses portraits d‘ouvrier décore le pavillon français. Part se réfugier avec sa famille dans le Poitou. 1945 De retour à Paris, il ouvre un studio rue Notre-Dame de-Lorette. 1951 Chargé par l‘Agence économique des colonies d‘un grand reportage en Afrique-Occidentale Française, il réalise plus de 2000 prises de vue. Une partie de ces images de propagande est publiée dans AOF, les albums de l‘Afrique-Occidentale Française. 1950-1953 Produit des reportages pour la Compagnie Internationale des Machines Agricoles, les ateliers du Bourget de l‘Union Aéromaritime des Transports, l‘usine Moulinex et de son service social à Alençon qu‘il photographie. Jusqu‘au milieu des années 1960, sa clientèle comptera des groupes comme Shell, Christofle, Poliet-et-Chausson, Brandt ou la société suisse d‘assurance Winterthur. • Portrait de François Kollar, donation François Kollar Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont. 1904 Né François Kollar le 8 octobre à Senec, en Slovaquie. 1924 Emigre à Paris. Travaille chez Renault comme tourneur à métaux. Travaille chez Bernès Marouteau et cie, studio de reproduction d‘oeuvres d‘art. 1958 Couvre l‘Exposition Universelle qui se tient à Bruxelles en Belgique, portant une attention particulière au pavillon français. Utilise des pellicules couleur dans un reportage industriel pour la Société des mines domaniales des potasses d‘Alsace. 1930 Ouvre son propre studio à Paris, avec l‘aide de Jo Davidson. Réalise des publicités pour des grandes marques de luxe, publiées dans des revues comme VU, Harper‘s Bazaar ou l‘Illustration. 1965 Sollicité par l‘Union des artistes créateurs slovaques pour présenter une rétrospective de cent photographies à la Galerie nationale hongroise de Bratislava, en Tchécoslovaquie. 1931-1934 Réalise la plus grande commande photographique de la première moitié du XXe siècle, intitulée La France travaille". Cette commande représente une archive du monde du travail dans les années 1930, avec des photographies de tous les secteurs d‘activité. 1967 Traverse avec sa famille les Etats-Unis de Los Angeles à New York, voyage pendant lequel il photographie en Kodachrome. 1934 Est contacté par les grandes maisons de couture et de joaillerie pour réaliser des campagnes de publicité. Réalise des portraits de célébrités comme Edith Piaf, Elsa Schiaparelli ou Charles Trenet. 1979 François Kollar meurt à Créteil (Val-de-Marne). 1987 Donation acceptée par l‘Etat français le 5 juin : les archives de Kollar entrent dans les collections publiques françaises : négatifs, tirages, ainsi que magazines, coupures de presse, rapports annuels, albums d‘entreprise et dépliants publicitaires. 1937 Exposition Internationale des Arts et Techniques à Paris. Réalise des décors pour certains pavillons, avec Charlotte Perriand 16 • François Kollar, Fleur d‘ail, années 1930, photogramme, épreuve gélatino-argentique, tirage d‘époque, 29,4 x 22,6 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont. 17 AUTOUR DE L‘EXPOSITION Visites & activités MERCREDI / SAMEDI — 12 H 30 Cycle Visite commentée des expositions par un conférencier du Jeu de Paume. gratuit sur présentation du billet d‘entrée. de cours SESSION 2016 DE L‘INVENTION DE LA PHOTOGRAPHIE AUX IMAGES CONTEMPORAINES MARDIS 8 ET 15 MARS, 19H Projections et présentations sur le thème de la représentation du travail et des changements des modes de production dans l’actualité. LES MARDIS JEUNES Mardi 29 mars, 18h Les rendez-vous des mardis jeunes : visite de l’exposition « François Kollar (1904-1979). Un ouvrier du regard » par Matthieu Rivallin et Pia Viewing, commissaires Mardi 26 avril, 18h Les rendez-vous des mardis jeunes : visite commentée des expositions par un conférencier du Jeu de Paume Et tous les derniers mardis du mois de 11h à 21h Entrée des expositions gratuites pour les étudiants et les moins de 25 ans inclus. Le Jeu de Paume propose chaque année des cycles de formation en arts et histoire visuelle. Ces cours ont pour objet l‘étude des pratiques et des usages de l‘image du milieu du XIXe siècle à nos jours, dans une approche plurielle et transversale. Les séances de cours ont lieu le jeudi de 19 h à 21 h à l‘auditorium du Jeu de Paume. Ils sont ouverts à tous et peuvent s‘inscrire dans le cadre de la formation professionnelle. FORMATION EN ARTS ET HISTOIRE VISUELLE Cycle 3, « Arts et médias » > Volet 1, « Images en masse » : 18 février et 10, 17, 24 mars 2016 > Volet 2, « Représentations médiatiques » : 31 mars et 7, 14, 21 avril 2016 Cycle 4, « Enjeux des images contemporaines » > Volet 1, « Dispositifs et pratiques » : 12, 19, 26 mai et 2 juin 2016 > Volet 2, « Mutations et circulations » : 9, 16, 23 et 30 juin 2016 Pour prolonger votre visite de l‘exposition, le Jeu de Paume produit des portraits filmés pour chacune des expositions. Les portraits filmés présentent l‘exposition grâce à des interviews des commissaires et à des focus sur les oeuvres. inscriptions : 01 47 03 12 41 [email protected] Le portrait filmé sur « François Kollar — Un ouvrier du regard » sera téléchargeable sur le site du Jeu de Paume fin février 2016. 18 POUR LE JEUNE PUBLIC SAMEDIS 5 MARS, 2 AVRIL ET 7 MAI — 15H30 SAMEDIS 27 FÉVRIER, 26 MARS, 30 AVRIL 15H30 RENDEZ-VOUS EN FAMILLE Le premier samedi du mois, les conférenciers du Jeu de Paume accueillent les enfants (de 7 à 11 ans) et leurs parents, ou les adultes qui les accompagnent, au cours d‘un rendez-vous avec les images. • durée : 1 heure • inscription : +33(0)1 47 03 12 41 [email protected] • gratuit pour les enfants et les abonnés LES ENFANTS D‘ABORD : « VARIATIONS SUR LE CADRE » Le dernier samedi du mois, le Jeu de Paume propose des visites-ateliers, réservées aux enfants de 7 à 11 ans. En lien avec les expositions en cours et avec le matériel en place dans l‘espace éducatif, les participants sont invités à expérimenter, à composer et à éditer numériquement leurs propres images. • durée : 2 heures • inscription : +33(0)1 47 03 12 41 [email protected] • gratuit pour les enfants 19 LA LIBRAIRIE DU JEU DE PAUME Catalogue de l‘exposition Textes de Pascal Blanchard, Jean-François Chevrier, Matthieu Rivallin et Pia Viewing. Jeu de Paume et Editions de la Martinière 192 pages, environ 150 illustrations, 35 €. version bilingue français/anglais. • Ouvrages en résonance Nicolas Muller : Obras Maestras Textes de Chema Conesa et Pilar Rubio Remiro. version espagnole publiée par La Fabrica. 65 € Photographies à l‘œuvre. Enquêtes et chantiers de la reconstruction, 1945-1958 Textes de Didier Mouchel et Danièle Voldman, coédition Le Point du Jour /Jeu de Paume, 30 € Librairie du Jeu de Paume 1, place de la Concorde, Paris 8e Mardi (nocturne) : 11 h-21 h Mercredi à dimanche : 11 h-19 h / Fermeture le lundi t. 01 47 03 12 36 / [email protected] / www.librairiejeudepaume.org 20 VISUELS PRESSE Les images sont utilisables et libres de droit pour la presse, dans le cadre de la seule promotion de l‘exposition et pendant la durée de celle-ci. L‘affichage sur les sites Internet ne doit pas excéder 72 DPI. LES DÉBUTS 1. 2. François Kollar, Tour Eiffel, vers 1930, tirage gélatino-argentique d‘époque, MNAM/CCI, Centre Pompidou, Paris, inv. AM 2012-3429. Achat grâce au mécénat d’Yves Rocher, 2011. Ancienne collection Christian Bouqueret. François Kollar, Fleur d‘ail, années 1930, épreuve gélatino-argentique (photogramme), tirage d‘époque, 29,4 x 22,6 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont. LA PUBLICITÉ 3. 4. François Kollar, Publicité pour machine à écrire Hermès, 1930, tirage d‘époque, 30,1 x 23,7 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont. François Kollar, Étude publicitaire pour "Magic Phono", portrait de Marie Bell en photomontage, 1930, superposition de négatifs, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont. 21 LA FRANCE TRAVAILLE (1931 — 1934) 6. 5. François Kollar, Construction des grands paquebots, Rivetage de tôles d‘un pont de navire, chantier et ateliers de Saint-Nazaire à Penhoët, 1931-1932, épreuve gélatinoargentique d'époque, 28,9 x 23,5 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont. François Kollar, Bouche du tunnel Sainte-Catherine, Sotteville-lés-Rouen, 19311932, épreuve gélatino-argentique d'époque, 16,8 x 22,8 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont. 7. 8. François Kollar, Alsthom : assemblage des volants alternateurs de Kembs. Société Alsthom. Belfort (Territoire de Belfort), 1931-1934, plaque de verre, 18 x 13 cm, coll. Paris, Bibliothèque Forney © François Kollar / Bibliothèque Forney / Roger-Viollet 22 François Kollar, Nettoyage des lampes. Société des mines de Lens, Lens (Pas-de-Calais), 1931-1934, épreuve gélatino-argentique d'époque, 18 x 24 cm, coll. Paris, Bibliothèque Forney © François Kollar / Bibliothèque Forney / Roger-Viollet 9. 10. François Kollar, Aux sources de l‘énergie. Enseignes lumineuses. Paris,1931, épreuve gélatino-argentique d'époque, 13 x 18 cm, coll. Paris, Bibliothèque Forney © François Kollar / Bibliothèque Forney / Roger-Viollet François Kollar, La trieuse reste coquette. Société des mines de Lens (Pas-deCalais), 1931-1934, épreuve gélatino-argentique d'époque, 18 x 24 cm, coll. Paris, Bibliothèque Forney, © François Kollar / Bibliothèque Forney / Roger-Viollet LA MODE 11. 12. François Kollar, Renault. D‘une main l‘ouvrier fait tomber le sable. Billancourt (Hauts-de-Seine), 1931-1934, plaque de verre, dimensions du négatif : 13 x 18 cm, coll. Paris, Bibliothèque Forney © François Kollar / Bibliothèque Forney / Roger-Viollet 23 François Kollar, Le mannequin Muth, Balenciaga, années 1930, tirage d‘époque, 29 x 22,4 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont. L'Afrique-Occidentale Française (1951) 13. François Kollar, Escalier chez Chanel, 1937, épreuve gélatino-argentique d'époque, 29 x 21,9 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont. 14. François Kollar, chaussures Bata, Rufisque (Sénégal), 1951, épreuve gélatino-argentique d'époque, 22,6 x 24,8 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont REPORTAGES INDUSTRIELS 1950 - 1960 15. François Kollar, Sans titre [Emboutissage des couverts, usine Christofle, France], 1950, épreuve gélatino-argentique d'époque, 30 x 21,6 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont 24 16. François Kollar, Sans titre, [Fabrication des moulins à légumes, usine Moulinex, Alençon, (Orne)] années 1950, épreuve gélatino-argentique d'époque, 29,6 x 21,6 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont 18. 17 François Kollar, Sans titre [Emplacement de traverses, usine CIMA, Croix (Nord)] vers 1954, épreuve gélatino-argentique d'époque, 29,7 x 21,6 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont François Kollar, Poliet et Chausson, Gargenville (Yvelines), 1958, épreuve gélatinoargentique d'époque, 29,7 x 21,6 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont 20. 19 François Kollar, Sans titre [Fabrication de corps de chauffe de chauffe-eau, usine Brandt, France], années 1950, épreuve gélatino-argentique d'époque, 13,6 x 8,9 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charentonle-Pont 25 François Kollar, Type de laiterie dans une ferme normande, années 1950, épreuve gélatino-argentique d'époque, 15,5 x 11,5 cm, donation François Kollar, Médiathèque de l‘architecture et du patrimoine, Charenton-le-Pont INFOS PRATIQUES #Kollar HORAIRES D‘OUVERTURE Mardi (nocturne) : 11 h-21 h Mercredi à dimanche : 11 h -19 h. Fermeture le lundi TARIFS Plein tarif : 10 € / Tarif réduit : 7,50 € VISUELS PRESSE Visuels libres de droit téléchargeables sur le site www.jeudepaume.org Page d'accueil > Presse • Identifiant : presskit / Mot de passe : photos CONTACTS Relations presse : Annabelle Floriant t. 01 47 03 13 22 / 06 42 53 04 07 / [email protected] Communication : Anne Racine t. 01 47 03 13 29 / [email protected] 1, PLACE DE LA CONCORDE · PARIS 8 E · M° CONCORDE WWW.JEUDEPAUME.ORG