RSCA4 : Axes Axe1 Comment gérer une crise d'asthme au cabinet ? Au cabinet, le médecin généraliste doit pouvoir : - Evaluer la sévérité de la crise - Initier le traitement adapté à la situation - Décider rapidement d'une hospitalisation si nécessaire. A) Evaluer la sévérité de la crise : À l'interrogatoire en recherchant un risque d’asthme aiguë grave (AAG) : - ATCD de passage en réanimation - Comorbidités, tabac - Surconsommation de b2-mimétiques - Patient sous trithérapie - Asthme labile - Mauvaise observance et/ou déni de la maladie - Exposition massive à un allergène - Problèmes psychosociaux, abus de drogues À l'examen, en distinguant la crise légère ou modérée de la crise sévère et de l’AAG : Crise d'asthme légère à modérée Parle avec des phrases Non agité Pas d'utilisation des muscles respiratoires accessoires Augmentation de la FR FC > 100/min SpO2 < 95% en AA DEP > 50% de la meilleure valeur Les critères d'arrêt respiratoire imminent sont : - pauses respiratoires - Respiration paradoxale - Bradycardie, hypotension - Cyanose - Silence auscultatoire - Troubles de la conscience Crise d'asthme sévère et AAG Parle avec des mots Agité Utilisation des muscles respiratoires accessoires FR > 30/min FC > 120/min SpO2 < 90% en AA DEP < ou = 50% de la meilleure valeur Pour en revenir à la patiente, même si elle ne présente pas cliniquement de signe de gravité, on retrouve plusieurs facteurs de risque d’AAG ( problème psycho-sociale, déni de la maladie, mauvaise observance) et mérite donc toute l'attention d'une crise d'asthme sévère. Par ailleurs, le fait de ne pas avoir de débimètre de pointe à disposition ma perturbé ( mesure systématique aux urgences). Il est facile à utiliser et très utile pour évaluer la sévérité de l’asthme. Nous avons fait sans au cabinet, en portant une attention particulière à la clinique et aux autres signes de gravité mais je pense qu'il peut s'avérer très utile et rassurant pour aider à évaluer la sévérité et s'assurer que la crise n'est pas trop grave ( DEP < 150 L/min). Personnellement, je serais plus rassurée d'en avoir un dans mon cabinet plus tard, surtout que l’asthme est une des maladies chroniques les plus fréquentes et donc un motif de consultation récurent. Pour rappel le débitmètre compare le débit expiratoire de pointe du patient au débit expiratoire de pointe théorique (norme de référence proportionnelle à la taille et qui varie selon l'âge et le sexe). Une variation d’environ 20 % est acceptée. On distingue trois cas de figure : - DEP > 80 % de la norme de référence : bon contrôle de l’asthme. - DEP entre 50 et 80 % : mauvais contrôle, une crise d'asthme est possible dans les prochaines heures, une adaptation rapide du traitement est nécessaire. - DEP <50 %: risque de crise à court terme, les premiers symptômes peuvent être déjà présents, traitement immédiat. B) Traitement de la crise au cabinet Crise sévère et AAG : débuter rapidement l’oxygénothérapie. Le traitement repose sur l'administration rapide de b2-mimétiques de courte durée d'action, souvent en spray ou par chambre d'inhalation (2 à 8 bouffées toutes les 20min jusqu'à amélioration). On pourra associer dans l’AAG, de l’ipratropium par chambre d’inhalation. J'apprends qu'il est possible au cabinet, en cas d'inefficacité, d'injecter 0,5mg de terbutaline en SC. On associe des corticoïdes PO ou IV à la dose de 1mg/kg/jour. Puis, on évalue la réponse après 15-20min. Si il n’y a pas d’amélioration, on répète les béta2 et l’ipratropium. Crise légère à modérée : Le traitement repose sur l'administration précoce de b2-mimétiques de courte durée d’action en inhalation. Dans cette situation, il n'est pas recommandé d'associer l'ipratropium. Si il n’y a pas d’amélioration après 15-20min, on répète les inhalations de b2-mimétiques (jusqu’à 3 fois la première heure) et on ajoute un traitement par corticoïdes PO. C) Qui hospitaliser ? Tout patient présentant des facteurs de gravité ou un asthme labile devrait être hospitalisé. Pour les autres patients, la décision d'hospitalisation repose sur l'évaluation de la sévérité de la crise. AAG : Tout asthme aigu grave et a fortiori tout arrêt respiratoire imminent doit être hospitalisé. Un transport en ambulance médicalisée doit être immédiatement organisé. Crise d’asthme sévère : La plupart de ces situations nécessitent une hospitalisation, mais une prise en charge initiale en cabinet peut être envisagée. Si la première inhalation permet une amélioration clinique et du peak flow (si disponible au cabinet), la suite de la prise en charge peut se faire en ambulatoire. Il faut néanmoins s'assurer que la réponse au traitement persiste après une heure d'observation. Si il n’y a pas d’amélioration 15-20min après l’administration du traitement initial, une hospitalisation est nécessaire. Dans cette situation, le seuil pour décider de l’hospitalisation doit rester bas, surtout si le patient consulte en fin d'après-midi, avec symptômes les nuits précédentes,fatigue importante, ou en cas de doute sur l'adhérence au traitement ou le contexte psychosocial. Crise d’asthme modérée : En l'absence de facteurs de risque, une crise d'asthme modérée devrait pouvoir être gérée en ambulatoire. D’une manière générale, on pourra poursuivre le traitement en ambulatoire si le patient s’améliore après la première prise de béta2, avec un peak flow >70% et une persistance de la réponse après une heure d’observation. Une visite de contrôle chez le médecin traitant doit être programmée dans les 24-48 heures après la consultation initiale ou le retour à domicile. Le patient doit être instruit à contrôler régulièrement son peak-flow pendant cette période. Le praticien doit s'assurer que le patient maîtrise la technique d'inhalation choisie ainsi que celle de la mesure du peak-flow. Mme N. présentait une crise d’asthme modérée, elle a donc reçu le traitement initial adéquat, mais ne s’améliorait pourtant pas. Nous lui avons prescrit les corticoïdes PO, mais nous ne lui en avons pas proposé sur place. On aurait pu le faire (nous n’en avions peut être pas à disposition dans le cabinet), peut être que la patiente aurait été améliorée. Néanmoins, compte-tenu de la situation et de ses facteurs de risques, nous avons décidés d’appeler une ambulance pour l’emmener aux urgences où elle a été hospitalisé pendant 3jours. Ce jour là, je me rappel que nous avions hésité à appeler une ambulance car la patiente ne présentait pas de signes de gravité, et ce sont la situation sociale et le déni de la maladie qui nous ont poussés à le faire. Je n’hésiterais plus à présent, je pense qu'il faut rester extrêmement prudent avec ce type de patients (contexte psycho-social difficile,déni de la maladie...) qui peuvent décompenser très rapidement. La patiente aurait pu aussi ne jamais se rendre aux urgences d'elle même sans l'ambulance, malgré nos conseils. Axe 2 Comment faire face au déni du patient ? Le déni est un mécanisme de défense parfois utilisé lorsque nous nous trouvons confrontés à une réalité que nous redoutons ou ressentons comme inacceptable. Il fait souvent obstacle à l’adhésion au traitement. Et un patient qui ne prend pas son traitement prend le risque de voir sa pathologie s’aggraver. En tant que mécanisme de défense, le déni est souvent une manière de s’adapter progressivement à une réalité jugée intolérable, de se laisser le temps de « digérer » l’information, en passant progressivement du déni à l’acceptation de la réalité, éventuellement après une phase de dénégation. Dans ce cas, le déni est provisoire et à considérer en tant que mode d’adaptation à la réalité. Il faut considérer les conséquences du déni plus que le déni lui-même. Le problème peut se poser si il y a un déni total entraînant un refus des soins. Le plus souvent, le déni est partiel, portant sur certains aspects de la maladie mais n’entraînant pas de refus de soin. Ainsi, ressasser une vérité à une personne qui n’est pas prête à l’entendre, c’est risquer de l’exposer à une angoisse importante voire à la dépression. Il vaut mieux alors essayer de l’aider à accepter progressivement la réalité en abordant le sujet en plusieurs fois, en lui laissant le temps de poser des questions, en ne cherchant pas à tout dire d’un seul coup si l’on perçoit qu’elle se braque, pour revenir par la suite sur le sujet. Le travail d’acceptation de la maladie chronique est un travail dynamique qui comporte différents stades : - le déni: ce n’est pas vrai - la révolte : pourquoi moi - le marchandage : d’accord si - la dépression mineure - l’acceptation active A côté des étapes du processus d'acceptation de la maladie, le contexte socioculturel est déterminant dans le rapport de la personne à sa maladie. Les représentations, ou conceptions de la maladie désignent l’idée que se fait un patient de tel ou tel point concernant sa santé ou son traitement. Par exemple, un patient diabétique, dont le grandpère diabétique, amputé, était traité par insuline, ferai un lien, plus ou moins conscient, entre amputation et insuline. Il rejette l'idée de ce traitement. La prise en charge de ces patients peut débuter par “Un diagnostic éducatif ”. Cet entretien vise à établir un état des lieux de la vie du patient avec sa maladie. Il va servir à appréhender les caractéristiques, les besoins et potentialités du patient afin de mettre en place une éducation individualisée (projet personnalisé de soins). Il est en majorité constitué de questions ouvertes et de reformulations : -Que savez vous de votre maladie? -Comment l’expliquez vous ? -Qu’est ce qu’on vous en a dit? -Que pensez vous des traitements qui vous ont été prescrits? -Comment vivez vous votre maladie? -Qu’attendez vous des soignants? Une fois les connaissances et les représentations de la maladie détectées,on peut mettre en place une éducation thérapeutique. Elle s’intègre dans une prise en charge globale des patients et leur permet d’acquérir ou de maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique : - Comprendre sa maladie et les principes du traitement. - Maîtrise des gestes techniques (technique d’inhalation dans l’asthme, auto surveillance glycérique dans le diabète, injections...). - Auto-diagnostic : reconnaître les symptômes précoces, les signes d’alerte. - Auto-gestion d'une crise. - Auto-adaptation de son mode de vie à sa maladie : activité physique, diététique... - Auto-adaptation à des modifications de conditions de vie : grossesse, voyage... - Savoir où et quand consulter ? Le patient, acteur dans la gestion de son traitement met en place des changements de comportement. Les enjeux de santé se situent essentiellement sur le long terme, et cette durée est à mettre à profit pour accompagner le patient pas à pas dans les changements. Sur le plan pédagogique, cela signifie qu'il n'est pas souhaitable de vouloir travailler de front de nombreux objectifs. Il est plus efficace de progresser objectif par objectif, en plusieurs consultations. Dans notre cas, la patiente était clairement dans le déni de sa maladie qu’est l’asthme. Elle en minimisait les symptômes et refusait de prendre son traitement. Il n’y a visiblement pas eu de travail de diagnostic éducatif, ce qui est bien dommage je pense. En y réfléchissant, je ne sait pas ce que représente l’asthme pour elle, ce qu'elle pense de son traitement et pourquoi elle ne prenait pas son traitement ? De plus, je pense que nous n’avons pas eu la bonne attitude lorsque nous lui avons dit qu'elle était inconsciente et qu'elle pouvait en mourir. En effet, la patiente aurait pu percevoir cela comme une menace de complications ou une confrontation médecin-patient, ce qui va à l’encontre de l’établissement d’une bonne coopération, élément indispensable dans la prise en charge des pathologies chroniques. Cet axe m’aura finalement permis de me rendre compte de l’importance du diagnostic éducatif avant de pouvoir mettre en place une éducation thérapeutique de qualité adapté au patient et établie avec lui, en coopération. Axe 3 Précarité et patients Les difficultés financières, l'insuffisance de couverture sociale, le chômage entraînent très souvent des difficultés familiales et une désocialisation progressive si la situation se pérennise. Les pathologies les plus souvent rencontrées sont essentiellement liées à l'absence de soins et au défaut d'hygiène allant jusqu'au désintéressement total de son propre corps. Conséquences de la précarité sur le comportement et l’état de santé : Cette population a recours deux fois moins que la moyenne des français au généraliste et plus d'une personne sur deux vivant du RMI a renoncé aux soins, notamment dans le domaine des soins dentaires et de l'optique, pour des raisons financières. Il va sans dire que la diététique n'est pas la préoccupation essentielle et que la malnutrition est de règle. Ainsi, on retrouve des comportements et des pathologies plus fréquents dans la population dite précaire : -Sur le plan comportemental, on retrouve des conduites addictives plus fréquentes (alcoolisme, tabagisme, toxicomanie), comme une forme de compensation au mal être ressenti. 52 % des chômeurs masculins fumeraient contre 36 % des actifs tandis que l'on note une consommation excessive d'alcool trois fois supérieure chez les chômeurs que chez les actifs. Se rajoute une surconsommation de tranquillisants et d'antidépresseurs qui procèdent de la même démarche. Les situations précaires donnent plus souvent des troubles psychosomatiques ( troubles du sommeil, céphalées, gastralgies...) que les salariés occupant un poste stable. -Les pathologies psychiatriques sont fréquemment rencontrées venant parfois sur un terrain pré-existant, souvent liées à l'état d'exclusion ou de précarité, secondaires à l'abus de substances psychoactives et des conduites addictives. -La pathologie dermatologique : très fréquente, liée à l’absence d’hygiène: gale, ulcère surinfecté, parasitose notamment, pédiculose entraînant des surinfections bactériennes ou parasitaires. -La pathologie infectieuse, notamment virale (hépatite C, VIH) : pathologie d’autant plus grave que ces patients précaires ne se font pas suivre et ne sont traités qu’en phase terminale. Beaucoup ignorent même qu’ils sont porteurs d’une hépatite C et les VIH positifs asymptomatiques sont souvent sans traitement et, a fortiori, ne font même pas contrôler leur taux de CD4. -La pathologie rhinopharyngée et bronchopulmonaire : liée au tabagisme associée aux conditions de vie, notamment en période hivernale: bronchites chroniques, pneumopathies aiguës, rhinites, otites, sinusites, angines, trachéo-bronchites. A noter surtout une recrudescence de la tuberculose. La prévalence en milieu défavorisé est indiscutable par rapport à la population générale. Par ailleurs, les difficultés de l’accès aux soins entraînent une aggravation progressive jusqu’à la contagiosité, facilitée par la promiscuité. -La pathologie digestive : extrêmement fréquente liée à la malnutrition, aux carences vitaminiques, aux défauts d’hygiène bucco-dentaire, le tout accentué par l’alcoolisme. -Les problèmes dentaires sont particulièrement fréquents atteignant dans certaines statistiques 91,4 % des patients, entraînant à la fois des problèmes infectieux accentuant la malnutrition et les problèmes digestifs. -A noter, également, associée à tous ces troubles de la nutrition, la prévalence du diabète susceptible d’entraîner ou d’aggraver des troubles de la vision, accentuée, par ailleurs, par l’alcoolisme. -La pathologie traumatique est, également, particulièrement fréquente, notamment chez les SDF, liée à la fois à la violence et à l’alcoolisation sans négliger la fréquence de l’épilepsie. -La pathologie de la famille: en effet, le retentissement de la précarité peut être désastreux pour la cellule familiale entraînant divorce, maltraitance des enfants, souvent sousscolarisés qui les prédisposeront à des difficultés d’insertion dans le monde du travail et en feront des candidats potentiels à la précarité et à la délinquance. La fréquence de ces pathologies dans la population précaire me fait réfléchir sur notre rôle de médecin généraliste, particulièrement dans notre compétence de prévention et de dépistage. Ces patients consultent plus rarement que les autres, mais nous devons impérativement penser à dépister ces pathologies même s'ils viennent pour un autre motif. Évidemment, on ne peut pas tout faire en une seule consultation, il faut donc planifier notre prise en charge et ne pas oublier que la médecine générale demande du temps. Par exemple s’intéresser au dépistage des cancers du col de l’utérus et du sein chez les femmes, puis quand elles reviennent avec les résultats du FVC ou de la mammographie, en profiter pour dépister un diabète, une malnutrition, donner des conseils hygiéno-diététiques... Je pense qu'il faut noter ce qu'on a recherché et avancer progressivement, étape par étape. Par ailleurs, cet axe m’a sensibilisé au dépistage des problèmes dentaires et optique dans cette population, auquel je ne pensait pas systématiquement avant. De plus, il me permet de garder en tête les pathologies à rechercher en priorité dans cette population devant certains symptômes. D’ailleurs, lorsque j’ai revu Mme N. en consultation, j’ai pu dépister une surconsommation d’anxiolytique au départ juste la veille des parloirs pour aller voir ses fils en maison d’arrêt, puis qui est devenue quotidienne. Nous travaillons actuellement dessus avec la patiente. Je prévois également de l’envoyer faire un FCV. Aspect économique : Les patients disposant de la CMU sont couverts à 100 % et sans avance de frais pour les consultations médicales, les actes paramédicaux prescrits, les examens complémentaires et les médicaments remboursables. Les dépassements d’honoraires sont interdits sauf en cas de visite à domicile ou en dehors des horaires habituels. De nombreux patients précaires n’ont toutefois pas la CMU, soit par effet de seuil (ressources juste au-dessus du seuil d’attribution), soit parce que leur désocialisation et leur démédicalisation sont telles qu’ils n’ont même pas l’idée d’en faire la demande. Dans de tels cas, la plupart des médecins font régulièrement des actes gratuits, mais il faut aussi penser au coût des examens complémentaires et des médicaments. Il convient par conséquent de privilégier les mesures non médicamenteuses, d’adapter le traitement aux possibilités financières (classes thérapeutiques, génériques), de proposer un protocole ALD le cas échéant, d’orienter vers des structures publiques et, bien sûr, d’encourager le patient à demander la CMU si ce n’est déjà fait. Aussi, il est utile de pouvoir proposer les coordonnées d’une assistante sociale. Les autres prise en charge possibles en France, sont : -Je ne connaissait pas l’ACS (Aide au paiement d'une complémentaire santé) : cette aide est réservée aux personnes dont les revenus sont légèrement supérieurs au plafond d’attribution de la CMU-c. Elle donne droit, pendant 1 an, à une aide financière pour payer une complémentaire santé. Cette aide permet de réduire ou dans certains cas prendre totalement en charge le montant de la cotisation annuelle de la complémentaire santé. - AME (aide médicale d’état): les étrangers en situation irrégulière qui résident en France depuis au moins 3 mois et dont les ressources sont inférieurs à un certain plafond, peuvent bénéficier de l’AME. Cette aide permet une prise en charge à 100%, ainsi qu’une dispense d’avance de frais tant en ville qu’à l’hôpital. Cas particuliers : -Prise en charge des soins urgents : pour les personnes en situation irrégulière, résidant en France depuis moins de trois mois. Il s’agit : => des soins dont l’absence mettrait en jeu le pronostic vital ou pourrait conduire à l’altération grave et durable de l’état de santé ou de celui d’un enfant à naître => des soins destinés à éviter la propagation d’une maladie à l’entourage ou à la collectivité (par exemple : la tuberculose) =>de tous les soins d’une femme enceinte et d’un nouveau-né : les examens de prévention réalisés pendant et après la grossesse, l’accouchement =>des interruptions de grossesse (volontaires ou pour motif médical) -L'AME à titre humanitaire que je découvre également : personnes de nationalité française ou étrangère, ne résidant pas en France si : =>accident ou maladie lors de leur passage en France (visa touristique, visa de court séjour) =>les soins médicaux ne peuvent pas être donnés dans leur pays d’origine ou de résidence. La plupart des patients précaires que j’ai reçu avec mes praticiens au cabinet avait la CMU ou l’AME. Cependant, il est vrai que certains patients refusent de faire des examens quand ceux-ci ne sont pas remboursés et nous demandent souvent si les médicaments qu’on a prescrit sont remboursés. Je me rend compte que je ne pensait pas tout le temps à adapter ma prise en charge et mes prescriptions au niveau social des patients, et je trouve même cela un peu compliqué parfois. J’essaie d'y penser maintenant de façon systématique car sinon mon patient ne prendra pas son traitement, ce qui peut avoir des conséquences importantes ( par ex : grossesse non désirée en cas de prescription de pilule non remboursée, ou transmission d’une tuberculose...). Par ailleurs, cet axe m’aura permis de découvrir certaines prises en charges sociales que j’ignorais et dont je pourrais parler à mes patients si besoin.