Bip d`octobre 2010 - Centre Hospitalier de Sedan

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Le Bip …
Bulletin d'information du Personnel
Hospitalier de Sedan
EDITO
_____________
Nous avions il y a
quelques mois, à travers
un article mis en valeur
le travail réalisé par les
cadres de terrain au
Centre Hospitalier de
SEDAN.
L’Etablissement a fait
aus s i
fig ure
de
précurs eur,
dans
l’ acco mp ag ne me nt
voulu par la Direction
comme aide dans leur
rôle de « meneurs
d’ho mmes
»
et
maintenant
co mme
éléments actifs de la
bonne santé financière
de l’Hôpital.
En effet, la politique
nationale tend (enfin) à
vouloir reconnaître aux
cadres un rôle de
premier rang dans le
fonctionnement des
E t abl is s e me nt s
de
santé.
Dans un Hôpital de
notre importance, nous
faisons tous partie de
l’orchestre avec notre
propre partition à
jouer, le juste équilibre
étant de déléguer les
respons abilit és,
de
mettre en valeur le
savoir des acteurs et
d’avoir
un
mo de
d’organisation
rigoureux
et
transparent aux yeux
des patients et de nos
partenaires.
Dans le prolongement de la mission sur
l’encadrement hospitalier confiée à
Chantal de Singly, par le ministère de la
Santé, diverses mesures sont envisagées
pour renforcer le management
hospitalier. L’une d’elles consiste à
organiser, dans tous les établissements
hospitaliers publics, une semaine
annuelle de l’encadrement. Organisée
avec et pour les cadres, elle est articulée
autour des éléments constitutifs de leur
cœur de métier commun et poursuit
plusieurs objectifs : renforcer les
cultures communes ; poursuivre à partir
de ce temps fort annuel, la réflexion sur
le management pour enraciner
l’évolution des pratiques managériales ;
accélérer la conception et l’évaluation
des projets managériaux ; contribuer à
l’assise d’une véritable communauté de
cadres, toutes filières confondues, en
impliquant davantage les cadres dans la
préparation et la mise en œuvre des
décisions.
La première édition de cette semaine de
réflexion a eu lieu du 20 au 25
septembre 2010, sur le thème défini par
le ministère : « nos réussites collectives.
Un agent, une équipe, un projet ».
Bien évidemment le Centre hospitalier
de Sedan n’a pas manqué de s’impliquer
dans la réussite de ce projet visant à
soutenir et valoriser le rôle essentiel de
l’ensemble des cadres à tous les
niveaux, qu’ils soient de santé comme
administratifs ou logistiques.
Communauté d’idées
Comme l’explique la Directrice des
soins, Chantal Warzée, qui fut en
quelque sorte « la cheville ouvrière » de
la mise en place de cette initiative, le
Centre hospitalier de Sedan, évitant de
« se centrer sur lui-même et préférant
une mise en commun des idées» a
choisi de s’associer dans l’organisation
avec d’autres établissements, tels que le
Centre hospitalier de Charleville-
Mézières, celui de Fumay, les Centres
spécialis és de Bélair et d e
Châlons-en-Champagne, le CHU de
Reims, mais aussi de l’hôpital de
Montgodinne en Belgique, avec lequel
Sedan a établi une coopération depuis
plusieurs années.
Afin de bien coordonner la mise en
œuvre de cette semaine, un comité de
pilotage, réunissant des membres des
différents établissements fut mis en
place (voir encadré) et définit le
programme de chaque journée.
Il appartient à M. Patrice JEZEQUEL,
Directeur du Centre hospitalier de
Sedan, d’ouvrir les débats le lundi 20
au matin. Non sans avoir rappelé les
objectifs de cette semaine de réflexion,
il évoqua le rôle du cadre, dont, au-delà
du management, la participation et
l’implication aux pr ojets des
établissements sont indispensables à
leur réussite.
Ensuite, l’intervention de Mathieu
Fourmont de l’ARS, portait sur la
déma r che
GPMC
(gestion
prévisionnelle des métiers et des
compétences). En fin d’après-midi, les
cadr es ayant par ticipé à la
journée de formation sur le thème de
« demain à l’hôpital » ont résumé leur
vécu.
Un métier en évolution permanente
Le lendemain, une première table ronde,
organisée dans les locaux du CHS de
Bélair, a permis de cerner les multiples
facettes du rôle du cadre, à travers les
présentations faites par des intervenants
représentant les différentes formes
d’exercice de la fonction : Patrice
Jezequel et Yannick Miragliotta,
respectivement Directeur et Directeur
des ressources humaines au Centre
Hospitalier de Sedan, Jocelyne Jacques,
Directrice de l’IFCS de Reims, Bruno
Deswaene, psychologue du
travail, Patrice Vieux, Directeur
de la Polyclinique du Parc à Charleville-Mézières,
Charlotte Hubert et Eric Vandaudgen, du CHU de
M o n t g o d i n n e ,
m a i s
également Francis Brimont, qui fut membre du conseil
d’administration du Centre hospitalier de Sedan.
Cette table ronde dont le modérateur était Xavier
Douss eaux, Dir ect eur de l’EPSDM de
Châlons-en-Champagne, de par la variété des sujets
abordés, a notamment permis de mieux comprendre
l’évolution du métier de cadre et de sa formation, mais
aussi son rôle en milieu privé ou en établissement
spécialisé.
Ateliers d’échanges
Autant de thèmes qui furent d’ailleurs repris le
mercredi et le jeudi, à l’occasion d’ateliers d’échanges
organisés par les participants eux-mêmes sur les
différents sites.
C’est ainsi que fut abordée l’éventualité d’une mise en
réseau des cadres des établissements isolés, comme les
EHPAD ou les petites structures, lors de l’atelier
animé à l’EHPAD de Glaire, par Mathilde Mairy, Directrice de l’EHPAD de Stenay et Sophie Perez, cadre
supérieur de santé à Sedan.
L’évolution de la fonction d’encadrement au Centre
hospitalier de Sedan était le thème retenu par l’atelier
animé par Chantal Warzée et Yannick Miragliotta.
Un troisième, animé par Yvette Itan, Christophe Bailly
et Raymond Belingheri, cadres au Centre hospitalier
spécialisé de Bélair, était consacr é à
l’accompagnement des nouveaux encadrants.
La gestion des situations difficiles du management,
tant au sein de l’équipe soignante que face aux
patients, a fait l’objet de l’atelier animé par Nathalie
Jezequel et Maria Landrin, cadre supérieur de santé au
Centre hospitalier de Charleville-Mézières.
Le vendredi, l’ensemble des participants à cette
première semaine de l’encadrement se sont retrouvés
dans les locaux du CHS de Bélair pour une restitution
des ateliers, qui fut « une enrichissante confrontation
des idées », comme le résume Chantal Warzée.
Déjà une suite
Cette première ne restera pas sans suite. Le Centre
hospitalier de Sedan « a entendu le message » : une
évaluation de la semaine 2010 va être réalisée pour
anticiper la semaine 2011 et diverses propositions
retenues lors de ses journées ont déjà été mises en
place. Notamment une demi-journée de présentation
du protocole des ressources humaines, une autre
journée consacrée aux différents projets de l’établissement et aux nouvelles instances hospitalières, une
suivante à la démarche qualité et au logiciel Blue
Medi. Une journée d’accueil des nouveaux encadrants
est également prévue. Enfin, le 13 décembre, dans le
cadre de la coopération existant avec le CHU de
Montgodinne, le Directeur du département infirmier de
cet établissement belge, M. Plompteux, viendra
évoquer l’évolution de la fonction de l’encadrement,
telle qu’il l’a vécue à travers sa propre expérience.
En prolongement de la semaine de l’encadrement, le
jeudi 21 octobre, une journée a été consacrée à la
présentation des différents projets du Centre
hospitalier de Sedan et aux nouvelles instances
hospitalières
Le comité de pilotage
Un comité de pilotage avait été constitué pour
mettre en place le programme de cette première
semaine de l’encadrement. Il était formé par :
Yannick Miragliotta, Directeur des ressources
humaines, CH de Sedan
Nathalie Jezquel, Directrice des ressources
humaines, CH de Charleville-Mézières
Joëlle Mairy, Directrice adjointe, CHS de Bélair
David Santangelo, Responsable des ressources
humaines, CHS de Bélair
Chantal Warzée, Directrice des soins, CH de Sedan
Patricia Schneider, Directrice des soins, CHS de
Bélair
Jean-François Quintard et Michael Garcia, service
communication, CHS de Bélair
Le respect du consentement éclairé fait partie
des droits fondamentaux de tout patient
pris en charge par un professionnel
ou un établissement de santé
Le principe du consentement éclairé
Ce droit implique, pour le praticien responsable de la
prise en charge, la mise en œuvre de deux démarches
essentielles, et totalement dépendantes l’une de
l’autre :
Ø
dans un premier temps, la délivrance d’une
information loyale, claire et adaptée au
degré de compréhension du patient1 ;
Ø
dans un second temps, le recueil du
consentement du patient, lequel doit être non
seulement éclairé par l’infor mation
préalablement délivrée, mais également libre
de toute pression ou contrainte2.
Le caractère libre et éclairé du consentement
implique à l’évidence qu’un délai de réflexion soit
respecté entre le moment de l’information et celui du
consentement.
Le contenu de l’information
Le patient est en droit de recevoir une information
quasi exhaustive et personnalisée3 sur les risques
inhérents à l’intervention préconisée par le patricien.
En effet, dans la mesure où l’information doit
nécessairement porter sur les risques « normalement
prévisibles », c’est-à-dire connus au regard de l’état
de la science, soit parce qu’ils sont « graves », soit
parce qu’ils sont « fréquents », seuls les risques
exceptionnels sans gravité échappent finalement à
l’obligation.
Précisons que doivent être considérés comme
« graves », les risques « de nature à avoir des
conséquences mortelles, invalidantes ou même
esthétiques graves compte tenu de leurs
répercussions psychologiques ou sociales. La notion
de conséquences invalidantes doit s’entendre comme
celle qui aboutit à la perte ou à la forte diminution
d’une fonction (perte totale ou partielle de la vue, du
goût, de l’usage d’un ou plusieurs membres, du
contrôle des fonctions urinaires ou fécales, de la
sexualité…) » .
En outre, l’information délivrée au patient ne saurait
se limiter à une information standard sur les risques
inhérents à l’acte. Le praticien se doit de procéder à
une évaluation personnalisée des bénéfices et des
risques de l’acte envisagé compte tenu des
spécificités du patient (état de santé, âge, profession,
habitudes et projets de vie, environnement
familial…).
Le praticien doit également informer son patient des
différentes alternatives thérapeutiques susceptibles de
remédier à sa pathologie, laissant à ce dernier le libre
choix compte tenu de l’évaluation bénéfices/risques.
Précisons, enfin, sur ce point que la Haute Autorité de
Santé a élaboré, en mars 2000, des recommandations
de bonnes pratiques destinées aux médecins4.
Les modalités de délivrance de l’information
L’information due au patient doit incontestablement
lui être délivrée oralement à l’occasion d’une
consultation prévue à cet effet. L’article L 1111-2 du
Code de la santé publique évoque un « entretien
individuel » étant précisé que la personne de
confiance ou à défaut, un proche pourra bien
évidemment assister à l’entretien si le patient le
souhaite.
Le caractère oral de l’information s’impose
également au regard du Code de déontologie
médicale qui insiste tout particulièrement sur la
nécessité d’une information « appropriée » étant
précisé que le praticien doit tenir compte de « la
personnalité du patient » dans ses explications et
« veiller à leur bonne compréhension ». Seul un
véritable échange entre le patient et son médecin
permet de remplir ces obligations, cet échange devant
avoir lieu en toute confidentialité dans le bureau du
médecin et en aucun cas dans un couloir.
En outre, l’information devant être « digérée » par le
patient au cours du fameux délai de réflexion séparant
la consultation et le recueil du consentement, il est
essentiel de lui remettre à l’issue de l’entretien une
documentation reprenant les principales
informations communiquées oralement. Il s’agira le
plus souvent de brochures d’informations standard
rédigées par des sociétés savantes. Il s’agira
également, le cas échéant, de documents
personnalisés au cours de l’entretien notamment pour
les besoins de l’évaluation bénéfices/risques
(explications spécifiques, schémas…), de consignes
postopératoires…
La preuve de la délivrance de l’information
En cas de réclamation du patient, il incombe au
professionnel ou à l’établissement de santé responsable
de la prise en charge d’apporter la preuve de la bonne
délivrance de l’information. C’est pourquoi il est
indispensable, d’un point de vue médico-légal, de
pré-constituer des preuves en la matière.
En effet, face à un patient prétendant ne pas avoir
bénéficié d’une information loyale, claire et appropriée,
il peut être compliqué de démontrer non seulement la
réalité de l’information, mais également la qualité de
cette dernière.
La preuve pouvant être apportée « par tous les
moyens »5, aucun mode de preuve n’est à exclure.
De manière générale, en cas de contentieux, il est
recommandé de fournir un maximum d’éléments
convergents vers une information de qualité, comprise
par le patient :
Ø
mention de l’information et du délai de réflexion
dans le dossier patient (dates et heures des rendezvous, réactions particulières du patient le cas
échéant) ;
Ø
courrier au médecin traitant (mentionnant la
délivrance de l’information) dicté devant le
patient à l’issue de la consultation formulant le
recueil du comportement éclairé complété et signé
par le patient ;
Ø
témoignages
Ø
tous les éléments circonstanciés démontrant que
l’information a été donnée et comprise ;
Ø
etc...
Il faut avoir à l’esprit que le juge se trouve dans
l’obligation de vérifier a posteriori, sans avoir assisté à
l’entretien entre le médecin et son patient, si
l’information délivrée oralement l’a été d’une manière
adaptée de sorte qu’elle a été comprise. En cas de décès
du patient, le principal intéressé n’est même plus
là pour témoigner de ce qu’il a retiré de l’information,
puisque c’est face aux ayants droit que la défense s’organise.
Aussi, bien que l’écrit ne constitue pas nécessairement
une preuve parfaite, il est essentiel d’organiser la
traçabilité de la délivrance de l’information afin de
disposer, au minimum, d’un commencement de preuve.
A cet égard, le formulaire de recueil du consentement
éclairé signé par le patient constitue une pièce, certes ni
suffisante ni obligatoire6, mais essentielle.
Ce formulaire ne comporte aucune information à
destination du patient (contrairement aux documents
d’informations remis en complément de l’information
orale). Rappelons qu’il ne s’agit pas d’un mode
d’information, mais d’un mode de preuve de la
délivrance d’une information adaptée.
Il doit être complété et signé par le patient en double
exemplaire, l’un lui étant remis et l’autre étant conservé
au sein du dossier patient par l’établissement de santé.
Marianne HUDRY
Juriste
[email protected]
1) Article R 4127-35 du Code de la santé publique (Code de
déontologie médicale)
2) Article L 1111-4 du Code de la santé publique
3) Article L 1111-2 et R 4127-35 du Code de la santé publique
4) Recommandations consultables en ligne sur
www.has-sante.fr
5) Article L 1111-2 du Code de la santé publique
6) Sous réserve des hypothèses spécifiques de
consentement écrit imposé par la réglementation (cf. article
« Le point sur l es a ct es n écessitant un
consentement écrit » à lire sur www.shamprevention.fr)
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