Propriété mécaniques du muscle Données théoriques et pratiques 1 Structuration du niveau organismique au niveau moléculaire 2 Muscle strié squelettique 3 Fibre musculaire découpée en 3D 4 Filament épais de myosine Filament fin d’actine Vue miscroscopique de l’arrangement entre les filaments d’actine et de myosine Coupe transversale de deux myofibrilles montrant l'arrangement actine -myosine. 5 Vue microscopique de sarcomères 6 7 Mécanismes de la contraction musculaire 8 Accrochage actine - myosine ATP ATPase ADP - P Le calcium libéré des citernes du réticulum sarcoplasmique provoque un glissement des protéines régulatrices de l'actine, démasquant les sites d'accrochage des têtes de myosine 9 Muscle au repos Myosine attachée à l’actine Donne la rigidité musculaire 10 1ère étape de la contraction - L’ATP s’attache à la myosine - La tête de myosine se détache de l’actine 11 2ème étape de la contraction - ATP est hydrolisée - La tête de myosine se déplace en s’accrochant ailleurs 12 3ème étape de la contraction - Pi est libéré - La tête de myosine tire sur l’actine 13 4ème étape de la contraction - ADP libérée - Retour du muscle à la position de repos 14 La contraction se termine quand [Ca++] devient trop basse 15 REGIMES DE CONTRACTION MUSCULAIRE • Concentrique • Excentrique • Isométrique • Pliométrique 16 • Contraction musculaire concentrique : Développement d’une force volontaire raccourcissement du muscle 17 • Contraction musculaire excentrique : Développement d’une force pour résister à une charge importante étirement du muscle 18 • Contraction musculaire isométrique : Développement d’une force volontaire Aucune variation de longueur du muscle 19 • Contraction musculaire pliométrique : Utilisation de l’énergie élastique stockée au niveau du muscle lors de la phase d’étirement Contraction excentrique suivie immédiatement d’une contraction concentrique 20 Le cycle étirement- détente Exemple de la course à pieds 1 - Pose du pied à terre 21 Stockage d’énergie 2 - Contact au sol 22 Restitution de l’énergie 3 - Propulsion 23 Le cycle étirement- détente en course à pieds 24 Variation de la force appliquée 25 En l’absence de fatigue… 26 Conséquences dues à la flexion du genou 27 En cas de fatigue… 28 Processus d’emmagasinage d’énergie à partir des têtes de myosine 29 MODELE MECANIQUE DU MUSCLE SQUELETTIQUE HILL (1932) 30 MODELE MECANIQUE DU MUSCLE SQUELETTIQUE HILL (1932) Composante élastique série Tendons Stockage-restitution d’énergie élastique Composante élastique parallèle Enveloppes musculaires Liaison actine-myosine CES CC Composante contractile Génère une force grâce au glissement des filaments. Variation de la longueur du muscle CEP Stockage-restitution d’énergie élastique 31 Différentes phases du modèle mécanique de la contraction musculaire 1. Phase de contraction isométrique 2. Phase de contraction isotonique 3. Phase de relaxation isotonique 4. Phase de relaxation isométrique 32 1. Phase de contraction isométrique La totalité du muscle garde la même longueur CC se raccourci (raccourcissement des sarcomères) CEP se raccourci (endomysium compressé) CES s’étire (étirement des tendons) 33 2. Phase de contraction isotonique La totalité du muscle se raccourci CC se raccourci CEP se raccourci CES garde la même longueur 34 3. Phase de relaxation isotonique La totalité du muscle s’allonge CEP s’allonge CC s’allonge CES garde la même longueur 35 4. Phase de relaxation isométrique La totalité du muscle garde la même longueur CEP s’allonge CC s’allonge CES se raccourci 36 Propriétés mécaniques musculaires Relations : Force - longueur Force - vitesse Puissance - vitesse 37 Variables intervenant dans la contraction musculaire Il y a lieu de distinguer : • des facteurs chimiques intervenant directement dans la mécanique contractile (organisation des fibres d'actine / à celles de myosine ; proportions de myofibrilles / mitochondries, myoglobine). • des facteurs visco - élastiques dus à la présence de différents éléments élastiques dans les myofibrilles, les fibres musculaires et les tendons. 38 Contractions isotoniques et isométriques muscle isolé Dispositif permettant l'étude des réponses d'un muscle isolé à la stimulation électrique dans le cadre d'une contraction isométrique ou isotonique En isotonie, le raccourcissement du muscle imprime un mouvement au levier A qui est enregistré par un système de mesure. En isométrie, la tension développée est enregistrée par la jauge de contrainte B. 39 Etude de la contraction isotonique 40 Etude de la contraction isométrique 41 Relation tension - longueur du muscle Chaque contraction musculaire implique : le development d’une tension active (ponts d’actine-myosine) le development d’une tension passive (étirement et compression des éléments élastiques tendons et endomysium) 42 Courbe de tension active Sur le sarcomère En condition isométrique Tension Max Longueur de repos du sarcomère 43 Relation entre la tension développée par la mécanique contractile et la longueur d'un sarcomère Les tensions les plus importantes sont enregistrées aux longueurs offrant le plus d'interactions actine - myosine 44 Courbe de tension passive Tendons et endomysium Générée en tirant sur la fibre musculaire Débute à la longueur de repos du sarcomère 45 Courbe de tension totale Addition de la courbe de tension active à celle de tension passive 46 Relation force - vitesse en condition isotonique sur un muscle isolé charges à soulever de poids croissants (P1, P2, P3) 47 Relation force - vitesse du muscle isolé Plus il y a de sarcomères placés en parallèle dans la fibre musculaire plus la fibre peut développer de la force (hypertrophie ou hyperplasie) Plus il y a de sarcomères placés en série dans la fibre musculaire plus la fibre peut développer de la vitesse Note : La vitesse de contraction est limitée par le type de myosine ATPase présente dans la fibre. 48 Illustration de l’hypertrophie d’une fibre Développement de la force 49 Illustration du développement des sarcomères en série dans une fibre Développement de la vitesse 50 Potentiel d’action et force musculaire Un simple potentiel d’action musculaire détermine le développement d’une force submaximale due à la vitesse de libération du Ca++ qui est dépendante de la Ca++ATPase qui enlève le Ca++ du sarcoplasme. 51 Potentiel d’action et force musculaire 52 Potentiel d’action et force musculaire Lorsque la fréquence du potentiel d’action augmente, la Ca++ ATPase ne parvient pas à enlever le Ca++ cytosolique assez vite, permettant l’augmentation de la force maximale (tétanos). 53 Potentiel d’action et force musculaire 54 Muscle et fatigue Chez l’homme il y a deux types de fatigues : 1. La fatigue de type musculaire 2. La fatigue de type nerveuse En général les nerfs ne fatiguent pas. La fatigue nerveuse implique la déplétion du neurotransmetteur, après plusieurs millier de décharges de hautes fréquences. 55 Muscle et fatigue Hypothèses / fatigue de type musculaire corrélation avec la déplétion des stockes de glycogène Pour l’exercice de longue durée : les cellules musculaires deviendraient davantage dépendantes de la filière énergétique utilisée 56 Unités motrices Le moto neurone alpha plus l’ensemble des fibres musculaires qu’il innerve forment : l’unité motrice musculaire 57 Unités motrices Les unités motrices peuvent être : petites : nerf + 1 fibre musculaire grandes : nerf + plusieurs millier de fibres musculaire. 58 2 moto neurones peuvent innerver les mêmes fibres musculaires 59 Une contraction musculaire est une réponse graduée commençant avec l’activation : des plus petites unités motrices, Recrutement des unités motrices 60 Une contraction musculaire est une réponse graduée commençant avec l’activation : des plus petites unités motrices, puis l’addition des unités motrices plus importantes jusqu’à ce que la force développée soit optimale. Recrutement des unités motrices 61 Illustration du phénomène de recrutement des unités motrices 62 Types de fibres musculaires Le muscle squelettique est composé de 3 types de fibres differentes : • Rapides - glycolytiques (fibres blanches) • Rapides - oxydatives-glycolytiques (fibres blanches-rouges) • Lentes oxydatives (fibres rouges) 63 Illustration des différents types de fibres musculaires 64 Types de fibres musculaires Comparison des enzymes Caractéristiques Rapides Intermédiaires Lentes IIb IIa I Glycolytique +++ ++ + Oxydative + ++ +++ + ++ +++ Glycogène +++ +++ ++ Myoglobine + ++ +++ Type Mitochrondries 65 Types de fibres musculaires Influence de l’exercice Le type de fibre musculaire est génétiquement pré-déterminé mais il peut être changé en direction d’autres types de fibres à partir de stimuli d’entraînement spécifiques. 66 Types de fibres musculaires Influence de l’exercice EXERCISE % type fibres prédominantes Marathon Sprint Altérophilie Aviron Natation I IIb IIa I IIa 62 47 53 65 57 67 Relation puissance - vitesse HILL (1938) Puissance Pmax Vopt Vitesse 68 Relations force - vitesse - puissance lors de l’exercice 69 RELATION FORCE DEVELOPPEE SUR LES PEDALES ET FREQUENCE DE PEDALAGE : Force Début de sprint, la force est maximale pour une fréquence minimale Fin de sprint, la fréquence est maximale pour une force minimale Fréquence de pédalage 70 DETERMINATION DE LA PUISSANCE Puissance = Force . vitesse • Puissance en Watt • Force en N • Vitesse en m.s-1 ou rpm Compromis entre fréquence de pédalage et force 71 RELATION PUISSANCE-FREQUENCE DE PEDALAGE Puissance (W) 900 600 300 80 120 200 Fréquence (rpm) 72 Relation rendement - vitesse Rendement ρ max Vopt Vitesse 73 Données pratiques 74 Morin JB, Hintzy F, Belli A, Grappe F Science et Sports, 17 : 78-85, 2002 75 BUTS DE L ’ETUDE EVALUER : FORCE, VITESSE ET PUISSANCE DES SPRINTERS ETUDIER : CORRELATIONS AVEC LA PERFORMANCE EN SPRINT Sur 7 SPRINTERS ESPOIRS MASCULINS NIVEAU NATIONAL 76 MATERIEL ET METHODES Test FORCE-VITESSE en laboratoire ECHAUFFEMENT : 6min pédalage à 60 rpm, charge < 20 N. 3 sprints de 3 secondes, charge < 20 N 3 SPRINTS de 6 sec sur bicyclette ergométrique Monark 818 © avec courroie de friction (Arsac, 1995) Ordre aléatoire, résistances de 0,4, 0,6 et 0,8 N / kg MESURE de force (N), vitesse (rpm) et puissance mécanique externe (w) à 50Hz 77 SPRINT sur le terrain ECHAUFFEMENT : course lente de 5min + 5 accélérations progressives sur 30m 3 SPRINTS sur 30m départs en starting-blocks sans signal, avec 5min de récupération CHRONOMETRAGE au 1/1000ème de seconde, aux 5, 10 et 30m par cellules photo-électriques 78 Chronométrage des performances en sprint 79 Résultats de l’étude 80 Relation typique entre les valeurs moyennes par coup de pédale de force (N) et de vitesse (rpm) au cours de trois sprints de 6 s contre des résistances de 0,4, 0,6 et 0,8 N.kg-1 chez des sprinters. 81 0,4 N/kg 1200 0,6 N/kg 0,8 N/kg 800 puissance (w) P max 400 Vopt r ² = 0.705 p < 0,05 0 0 40 80 120 160 200 vitesse (rpm) Relation typique entre la vitesse (rpm) et la puissance (W) au cours de trois sprints contre des résistances de 0,4, 0,6 et 0,8 N.kg-1 chez des sprinters . 82 5 Temps (s) 4 4.48 3 2.18 2 1.42 1 0 0 5 10 15 Distance (m) 20 25 30 Temps moyens ± écart-type (en s) à 5, 10 et 30 m lors d’un départ en sprint en course à pied. 83 Sprint sur bicyclette ergométrique Vmax (rpm) Fmax (N.kg-1) Pmax (W) Pmax.kg-1 (W.kg-1) Vopt (rpm) 165 ± 19 1,21 ± 0,07 835 ± 67 11 ± 1 119 ± 2 Sprint en course à pied Vmoy 0-5 (m.s-1) Vmoy 0-10 (m.s-1) Vmoy 0-30 (m.s-1) Vmoy 5-10 (m.s-1) Vmoy 10-30 (m.s-1) 3,53 ± 0,07 4,59 ± 0.23 6.70 ± 0.16 6,63 ± 0,88 8,76 ± 0,56 Valeurs moyennes ± écart-type des variables mesurées sur bicyclette ergométrique et lors de départs en starting-blocks. Fmax (N.kg-1) Vmax (rpm) Vopt (rpm) Pmax.kg-1 (W.kg-1) Vmoy 0-5 (m.s-1) - 0,604 0,035 0,331 - 0,283 Vmoy 0-10 (m.s-1) 0,144 0,136 0,019 0,886* Vmoy 0-30 (m.s-1) 0,295 0,308 - 0,142 0,211 Vmoy 5-10 (m.s-1) 0,662 0,101 - 0,133 0,931* Vmoy 10-30 (m.s-1) - 0,213 0,087 - 0,147 - 0,609 Coefficient de corrélation entre les variables développées sur bicyclette ergométrique et les performances en sprint en course à pied. * : p < 0,01 84 CONCLUSION La PUISSANCE MUSCULAIRE RELATIVE est le facteur clé de la performance à 10m t5 est plus influencé par Fmax (r = - 0,406) t30 est plus influencé par Vmax (r = - 0,676) t30 est fortement lié aux temps d ’atteinte de Vmax (r=0,507) et Pmax (r=0.634) Un sujet puissant est rapide sur les dix premiers mètres. Sa force musculaire semble déterminer son temps à 5 m, et sa vitesse maximale plutôt sa performance à 30 m. Son explosivité sur bicyclette est corrélée à sa performance 85 sur 30 m. Données théorique et pratiques générales 86 Application du test force - vitesse et des tests de sauts verticaux dans l’évaluation fonctionnelle du karatéka competiteur Ravier G, Grappe F, Rouillon JD 87 Relation puissance-vitesse obtenue avec 3 sprints (0.5, 0.7, 0.9 N.kg-1 chez des karatékas 88 Propulsive force (F , N) 500 400 300 200 100 50 100 150 200 250 Pedalling velocity (V , rpm) Relation force - vitesse obtenue avec 3 sprints (0.5, 0.7, 0.9 N.kg-1 chez des karatékas 89 Differences significatives en SJ entre les karatékas internationaux et nationaux. 90 Differences significatives de V0 (Vmax théorique) entre les karatékas internationaux et nationaux. 91 Differences significatives de V0pt entre les karatékas internationaux et nationaux. 92 Differences significatives de Pmax entre les karatékas internationaux et nationaux. 93 Matrice de corrélation entre les différents tests de Pmax entre les karatékas internationaux et nationaux. Variables SJ (cm) CMJ (cm) CMJ (cm) 0.92 *** V0 (rpm) 0.51 * 0.46 * V0 (rpm) Vopt (rpm) F0 (N.kg-1) Vopt (rpm) 0.49 * 0.47 * 0.89 *** F0 (N.kg-1) 0.12 NS 0.13 NS 0.16 NS 0.43 * Pmax (W.kg-1) 0.42 NS 0.40 NS 0.74 *** 0.85 *** 0.77 *** *: p < 0.05, *** : p < 0.001, NS : p > 0.05 94 EFFET DE LA POPULATION • Sujets endurants (FI) : Pmax faible (600 W) • Sujets explosifs (FII) : Pmax élevée (1000 W) Ï Plus le pourcentage en FII est élevé, plus Pmax est élevée. 95 COMPARAISON SUJET LENT - SUJET RAPIDE Puissance (W) Sujet explosif Sujet endurant 900 600 300 80 120 Vitesse (rpm) 200 96 RELATION Pmax-Vopt Pmax Vopt 97 Pmax = Fopt . Vopt • Compromis optimal de force et de vitesse pour améliorer Pmax. • Part relative des paramètres force et vitesse dans la composition de Pmax. 98 COMPROMIS Fopt - Vopt Sujet de type fort • Fopt ++ • Fo élevée, • Vo faible Force Sujet de type vitesse • Vopt ++ • Vo élevée • Fo faible Force Fréquence Fréquence 99 INTERET DE CES MESURES • Amélioration de Pmax • Elaboration d’un programme de musculation individualisé et spécifique à chaque discipline sportive • Suivi rapide et objectif de l’entraînement 100 RAPPORT Fo /Vo • Plus le rapport est élevé : discipline axée sur la force • Plus le rapport est faible : discipline axée vers la vitesse Mise en adéquation du rapport Fo/Vo du sportif avec le rapport Fo/Vo spécifique à la discipline sportive 101 ENTRAÎNEMENT DE LA COMPOSANTE FORCE • Notion de vitesse essentielle • Relation inverse entre la charge et le nombre de répétitions • Types d’exercices avec charges : squat jump, contre-mouvement, montée de marche, saut accroupi, fente… 102 ENTRAÎNEMENT DE LA COMPOSANTE VITESSE • Notion de force essentielle • Vitesse d’exécution maximale • Exercices de type plyométrique : sauts en contre-haut et contre-bas, sauts d ’obstacles… avec charges légères 103 PRINCIPES GENERAUX D ’AMELIORATION DE LA PUISSANCE • La charge doit être optimale • Travailler les muscles agonistes et antagonistes • Etirements actifs et passifs • Apprentissage du mouvement • Individualisation du programme • Evaluations fréquentes 104