Bonus sur extrait Salluste, Bellum Jugurthinum, 85 Ce qu’on peut faire remarquer en classe : Première phrase Le nom « novitatem » recouvre un concept de la vie politique romaine (appartenir à une famille où personne n’a encore exercé de magistrature supérieure) ; comment les traducteurs ont-ils rendu cette notion ? Parataxe entre les 2 premières propositions + opposition « meam » : « illorum » : comment les traducteurs rendent-ils l’opposition ? Parataxe aussi entre les deux propositions suivantes + opposition « mihi » / « illis » : comment les traducteurs rendent-ils l’opposition ? « objectantur » : passif 3ème personne pluriel, son sujet = « fortuna » + « probra ». Traduction 1 : traduit par « on » comme si c’était un passif impersonnel. Traduction 2 : choisit de traduire par la voix active et de rétablir le même sujet que dans la phrase précédente et décide même un sujet « je » pour la deuxième partie de l’opposition. Fortuna : idée de hasard mise en évidence par la traduction 1 « probra » : neutre pluriel. Traduc 1 choisit un singulier ; traduction 2 choisit un pluriel, ce qui permet de garder l’opposition abstrait/concret qu’il y a dans le texte entre le singulier « fortuna » et le pluriel « probra ». Deuxième phrase Traduction 1 ne prend pas en compte le verbe « existimo » suivi d’une proposition infinitive. Traduction 2 ne prend pas en compte « sed » : cela change peut-être le sens même de ce que dit Marius : la nature humaine est une MAIS le plus courageux est le plus noble (il y a donc quand même des différences) ; ou bien la nature humaine est une et le plus courageux est le plus noble (les différences ne sont pas des différences de nature...) ? Quamquam : au sens 2 du Gaffiot (adverbe de coordination) car le « sed » empêche que ce soit un conj. de sub. Traduction 2 semble plus proche du sens ? « omnium » génitif pluriel, nature commune « de tous », difficile en français, « commune à tous »(trad 2) plus naturel que « commune pour tous » (trad 1) ? « generosissimum » : contient racine gen- avec idée de génération, de naissance. Trad 1 rend ce sens. Mais le Gaffiot montre qu’en latin déjà existait pour generosus un double sens : sens 1 « de bonne naissance », sens 2 : généreux, magnanime. On a donc déjà en latin le double sens du mot français « noble » (de naissance et/ou de caractère), double sens qu’a conservé la trad. 2. Ce qu’on peut attendre du candidat : surligné en jaune.