PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 1 ___________________________________________________________________________________________ ,1752'8&7,21 /(6*/$1'(6(1'2&5,1(6 $XVHQVpW\PRORJLTXH, le mode de sécrétion endocrine désigne la libération dans le milieu intérieur des substances élaborées par les cellules, par opposition au mode de sécrétion exocrine où les produits de sécrétion sont évacués dans le milieu extérieur, le plus souvent par des conduits spécifiques. Certains tissus réalisent ces deux types de sécrétion et sont dits "amphicrines" (foie, pancréas,...). En fait, le terme de sécrétion endocrine désigne plus particulièrement la sécrétion endocrine hormonogène, l'endocrinologie étant la spécialité médicale qui concerne les hormones. La notion de glande endocrine s'est dégagée au XIXè siècle avec les travaux de &ODXGH %HUQDUG et de %URZQ6HTXDUW. /HVKRUPRQHV Ce sont des molécules, produites par des cellules spécialisées qui constituent un message et modifient l'activité de cellules cibles situées à distance dans l'organisme. Elles sont libérées dans le milieu intérieur par des cellules spécialisées. Elles se différencient : - Des cytokines, molécules informatives qui agissent généralement à plus courte distance - Des facteurs divers produits par des cellules non spécialisées dans leur production (ex : facteurs de croissance) 'X SRLQW GH YXH ELRFKLPLTXH, les hormones sont des molécules nombreuses et variées : peptidiques, protéiques, glycoprotéiques ou stéroïdes. 'XSRLQWGHYXHSK\VLRORJLTXH, les hormones se séparent en 2 grands groupes : /HV+RUPRQHVK\GURSKREHV (stéroïdes et thyroïdiennes). Elles sont liposolubles et traversent librement les membranes cytoplasmiques. Elles interviennent dans la cellule cible par l'intermédiaire de récepteurs cytosoliques. Elles agissent sur l'activité nucléaire et modifient les synthèses protéiques. Leur action est lente et prolongée. /HVKRUPRQHVK\GURSKLOHV (peptides, protéines, glycoprotéines). Elles ne traversent pas les membranes plasmiques et agissent par l'intermédiaire de récepteurs spécifiques situés à la surface de la cellule. Elles modifient l'activité de molécules cytoplasmiques préexistantes, en général des enzymes. Leur action est rapide et courte. /HVFHOOXOHVHQGRFULQHV Elles sont également très variées. Chaque type cellulaire produit une ou parfois quelques hormones différentes. Elles proviennent de tous les feuillets embryonnaires. Les cellules qui produisent des hormones stéroïdes dérivent principalement du mésoblaste. Celles qui produisent des hormones peptidiques ou protéiques dérivent de l'ectoblaste, du neurectoblaste ou de l'entoblaste. 'XSRLQWGHYXHKLVWRORJLTXH, on peut distinguer : - Le système endocrinien diffus : Ce sont les cellules endocrines isolées dans certains épithéliums (digestif, respiratoire, ...). - Les glandes endocrines diffuses, constituées de cellules situées dans un autre tissu (glande interstitielle du testicule, ovaire). - Les glandes endocrines proprement dites, dont tout le parenchyme a une fonction endocrine. Leur structure peut être : - trabéculaire orientée (cortico-surrénale) - trabéculaire non orientée (pancréas endocrine, parathyroïdes hypophyse) - vésiculaire (thyroïde). /HVJODQGHVHQGRFULQHV (OOHVRQWSRXUVHXOSRLQWFRPPXQO pODERUDWLRQKRUPRQDOH ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 2 ___________________________________________________________________________________________ Le système endocrinien diffus, qui concerne surtout le tube digestif, est exposé lors de l' étude de l' appareil digestif. Certains éléments sont cités avec l' appareil respiratoire. Les activités endocrines de certains organes ont été décrites par ailleurs (thymus, rein, coeur, glande sous-maxillaire, etc ...). Parmi les glandes endocrines proprement dites, les glandes endocrines diffuses de l' ovaire et du testicule sont décrites avec l' appareil reproductif. Seules les glandes endocrines bien individualisées seront traitées dans ce chapitre. *(1(5$/,7(6 /(6*/$1'(66855(1$/(6 Ce sont d' assez grosses glandes paires totalisant 10 à 12 g chez l' homme, situées contre le pôle supérieur des reins. Elles sont connues depuis le XVIè siècle ('H 9LQFL, 1510; (XVWDFKH, 1552). Elles ont la forme d' un Y (de leur incisure sort la grande veine surrénale). Elles sont formées par l' association de 2 glandes endocrines distinctes et d' origines embryologiques différentes : /D FRUWLFRVXUUpQDOH, périphérique, d' origine mésoblastique, à structure trabéculaire orientée, indispensable à la vie et sécrétant des hormones stéroïdes. Elle représente 80% du poids de l' organe. /D PpGXOORVXUUpQDOH, centrale, d' origine neurectoblastique à structure trabéculaire non orientée et à sécrétion protéique. Elle se lyse très rapidement après la mort, donnant une bouillie grisâtre. Ceci avait fait croire aux premiers anatomistes que les surrénales étaient creuses (d' où le terme impropre de "capsules surrénales"). N.B. : En anglais, le terme "adrenal gland" désigne l' ensemble de la surrénale et "adrenal cortex" désigne la corticosurrénale. '(9(/233(0(17'(66855(1$/(6 3+</2*(1(6( Ces 2 glandes apparaissent chez les vertébrés les plus inférieurs, mais ce n' est que ches les mammifères que la cortico-surrénale entoure complètement la médullo-surrénale. Elles n' existent pas chez les prochordés. - Chez les cyclostomes (Lamproie) de nombreux paraganglions le long de l' aorte correspondent à la médullosurrénale et des glandes multiples entre les reins correspondent à la corticosurrénale. - Chez les poissons on décrit des corps supra-rénaux, équivalents de la médullosurrénale et des corps interrénaux équivalents de la corticosurrénale. - Chez les batraciens, reptiles et oiseaux, ces 2 constituants sont d' abord accolés puis s' enchevêtrent. 25*$12*(1(6( /DFRUWLFRVXUUpQDOH D' origine mésoblastique, elle apparaît vers la 5e semaine (6-7 mm) par une prolifération (&) du mésothélium coelomique postérieur en dedans des ébauches gonadiques(*). Des cordons cellulaires s' enfoncent vers l' arrière dans le mésenchyme, puis se séparent de l' épithélium coelomique pour rejoindre (vers 7 semaines), puis englober (entre 2 et 4 mois), les ébauches de la médullosurrénale. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 3 ___________________________________________________________________________________________ La proximité des ébauches surrénaliennes et des ébauches gonadiques explique la présence possible de surrénales accessoires sur le trajet de migration des gonades (y compris à l' intérieur même du testicule). /DPpGXOORVXUUpQDOH D' origine neurectoblastique, elle dérive des crêtes neurales (1). Elles se séparent du tube neural au moment de sa fermeture, pour former des cordons latéraux. Par segmentation métamérique, les crêtes neurales sont à l' origine des ganglions spinaux. Après le début de la segmentation, des cellules nerveuses souches s' échappent des crêtes et migrent dans le mésenchyme. Ce sont les sympathogonies (J). Elles qui vont suivre 2 voies de différenciation pour donner : - Soit les sympathoblastes (E), à l' origine des ganglions sympathiques des chaînes latérovertébrales et prévertébrales sympathiques et des éléments préviscéraux et intramuraux du système parasympathique. - Soit les phéochromoblastes (S), cellules à différenciation glandulaire avec un cytoplasme chromaffine (colorable par les sels de chrome en jaune), à l' origine des paraganglions. Le plus important des paraganglions sera la médullosurrénale. De tels paraganglions existent à plusieurs niveaux, principalement dans l' espace rétropéritonéal (le plus volumineux est le paraganglion aortique, ou organe de =XFNHUODQGO (=), qui atteint 1 cm, et disparaît chez le foetus quand la médullo-surrénale (06) sera fonctionnelle). 'LVWULEXWLRQJpQpUDOHGHVSDUDJDQJOLRQV Comme la médullosurrénale, les paraganglions renferment des cellules à granulations chromaffines contenant de l' adrénaline. Ce sont des neurones ganglionnaires modifiés. +,672*(1(6( / pEDXFKHFRUWLFDOH Les cordons cellulaires pleins, mésoblastiques, se fragmentent au contact des ébauches médullaires puis sont pénétrés par des fusées conjonctivo-vasculaires. Il se forme un tissu réticulé constitué de grandes cellules acidophiles : le cortex foetal. Il entoure la médullo-surrénale et constitue les 4/5 de la glande vers 6-7 mois. Il se développe sous l' influence des gonadotrophines chorioniques. Une 2e vague de cellules migre, vers 6 semaines, du même endroit de l' épithélium coelomique. Ces cellules, plus petites et basophiles, vont former le cortex externe, définitif. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 4 ___________________________________________________________________________________________ A la naissance le cortex foetal représente la majeure partie de la glande. Il régresse beaucoup dans les 3 premiers mois et disparaît totalement vers 1 an. Pendant ce temps, le cortex définitif s' épaissit et s' organise lentement en 3 plans qui prendront leur aspect définitif vers 3 ans : - Zone glomérulée externe, - Zone fasciculée moyenne, - Zone réticulée interne. ,PSRUWDQFHUHODWLYHGHVGLIIpUHQWV]RQHVGHODVXUUpQDOHHQIRQFWLRQGHO kJH Le cortex foetal ne renferme pas de 3β-hydroxystéroïde-oxydoréductase. Sous l' effet de la stimulation par l' ACTH hypophysaire foetale, le cortex foetal libère d' importante quantités de DHEA-S (sulfate de déhydroépiandrostérone), mais ne peut produire la plupart des stéroïdes actifs. Le DEHA-S est transformé par le foie foetal (16-OH-DEHA-S). A partir de cette molécule, le placenta élabore des stéroïdes actifs, surtout de l' estriol (E3). Ainsi, le cortex foetal est le point de départ de la chaîne qui élabore les stéroïdes placentaires. On parle d' unité foetoplacentaire. (FI(PEU\RORJLHVSpFLDOH3ODFHQWD). / pEDXFKHPpGXOODLUH Elle est également pénétrée par des vaisseaux qui découpent le parenchyme et lui donnent une structure trabéculaire non orientée. Les cellules primitives maturent tardivement en cellules chromaffines et prédominent encore à la naissance. 6758&785('(/$&257,&26855(1$/( *pQpUDOLWpV $VSHFWJpQpUDOGHODFRUWLFRVXUUpQDOHDXIDLEOHJURVVLVVHPHQW D' aspect strié, jaunâtre en superficie et plutôt brune en profondeur, elle mesure environ 4 mm d' épaisseur. Le parenchyme glandulaire forme des travées dont O DJHQFHPHQWGpWHUPLQH]RQHV : - Zone glomérulée (*) - Zone Fasciculée ()) - Zone Réticulée (5). Entre les travées, le conjonctif est très réduit, se rattachant en périphérie à la capsule d' enveloppe. Les cellules glandulaires sont riches en lipides, d' où leur nom de "OLSLGRF\WHV". Elles ont un noyau rond, central, sont riches en réticulum lisse et renferment de la vitamine C (acide ascorbique). La distribution des lipides dans leur cytoplasme permet de distinguer 3 types cellulaires : ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 5 ___________________________________________________________________________________________ - Le spongiocyte (6), au cytoplasme clair, rempli de volumineuses enclaves lipidiques, colorable en rouge par le Soudan III et en noir par l' Osmium : les liposomes (de Hoerr). - Le mérolipidocyte (0), avec un cytoplasme plus sombre à tendance basophile, renferme des liposomes moins nombreux et petits. - Le cryptolipidocyte (&), au cytoplasme sombre, au noyau pychnotique, ne renferme pas de liposome. Les lipides sont diffus dans la cellule, non colorables par le Soudan. Ces 3 types de lipidocytes sont inégalement répartis dans les 3 zones de la corticosurrénale. /$=21(*/20(58/(( C' est la plus externe. Située sous la capsule, elle est mince (environ 15 % de la corticosurrénale). Elle est variable d' une espèce à l' autre en fonction des pénétrations conjonctive et vasculaire (par ex., chez le cheval, on parle de zone des arcs du fait de cordons cellulaires se repliant en arceaux au contact de la capsule). Chez l' homme, cette zone est formée de petits massifs compacts de mérolipidocytes cubiques, séparés les uns des autres par les capillaires fenêtrés. Outre les petits liposomes, le cytoplasme est riche en mitochondries et renferme du glycogène. Chez le rat, la partie profonde de la glomérulée est formée de cryptolipidocytes. Le cytoplasme est riche en enzymes, dont les enzymes de la biosynthèse des hormones stéroïdes. L' absence de 17 α-hydroxylase oriente les synthèses vers la production de minéralocorticoïdes, essentiellement d' aldostérone (avec un peu de corticostérone). L' aldostérone augmente la réabsorption tubulaire de Na+ et l' élimination de K+. Elle augmente également la + réabsorption de Na par la muqueuse gastrique, les glandes salivaires et les glandes sudoripares. L' activité de cette zone est régulée par le système rénine-angiotensine. L' ACTH hypophysaire a un effet moindre qui s' épuise rapidement. /$=21()$6&,&8/(( Médiane, elle est épaisse (75% du volume de la corticosurrénale) (cela se retrouve dans pratiquement toutes les espèces animales où la surrénale existe). Elle est formée de cordons cellulaires parallèles entre eux et perpendiculaires à la surface de la glande, séparés par des capillaires fenêtrés et par de très fines travées conjonctives. Ces cordons sont formés de volumineux spongiocytes avec quelques cryptolipidocytes foncés, plus petits et soudanophobes. Outre les enclaves lipidiques, on retrouve dans le cytoplasme de nombreuses mitochondries, un réticulum lisse développé et de nombreuses enzymes. Les cellules sont très riche en acide ascorbique ou vitamine C. (La vitamine C a été initialement isolée de la surrénale par SzentGyorgyi et donne un précipité brun noir par la réaction argentique de Giroud et Leblond). (Chez le boeuf, le hamster et le tatou, les cryptolipidocytes sont prépondérants.) Cette zone produit les glucocorticoïdes, dont le cortisol, et, en moindre proportion, des androgènes. Les glucocorticoïdes augmentent la néoglucogenèse hépatique, augmentent le catabolisme périphérique des protéines et des lipides et diminuent la réponse immunitaire. L' activité de la zone fasciculée dépend de l' ACTH hypophysaire. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 6 ___________________________________________________________________________________________ /$=21(5(7,&8/(( Profonde, peu épaisse, elle correspond au reste du cortex foetal (zone androgénique de Grollman). Elle représente environ 10 % de la corticosurrénale. Les cordons cellulaires poursuivent ceux de la zone fasciculée, mais s' anastomosent et perdent leur orientation. Les capillaires s' élargissent. Les cellules sont des cryptolipidocytes dépourvus de liposomes, mais riches en mitochondries, en réticulum lisse et en vitamine C. Le cytoplasme est plus riche en ARN que dans les autres zones et renferme, à partir de 30 ans, des pigments bruns de lipofuscine qui s' accumulent avec l' âge. Cette zone sécrète des androgènes et, en moindre proportion des glucocorticoïdes. Elle est également sous la dépendance de l' ACTH hypophysaire. Les androgènes sont principalement constitués de dihydro-épiandrostérone, avec de la Delta-4 Androstènedione et très peu de testostérone. La DHEA a des effets cataboliques et masculinisants plus faible que ceux de la testostérone. Une hyperactivité de la zone réticulée ou un déficit congénital en 21-hydroxylase entraîne une virilisation dans le sexe féminin. /(67520$&21-21&7,) Il est très réduit. - La capsule qui entoure la glande est formée de plans fibreux délicats, serrés, orientés parallèlement à la surface de l' organe. Entre ces plans se trouvent des fibres élastiques et quelques cellules conjonctives. - Les travées conjonctives au sein du parenchyme sont représentées par du collagène entourant les vaisseaux et par des travées de fibres réticulées entre les cordons de cellules glandulaires. 6758&785('(/$0('8//26855(1$/( C' est une glande WUDEpFXODLUH QRQ RULHQWpH (ou réticulée), constituée de cordons cellulaires trapus, anastomosés, sans orientation et séparés par des capillaires sanguins. /(675$9((63$5(1&+<0$7(86(6 Les cellules sont polyédriques (parfois cylindriques), plus grosses et plus claires que les cellules de la zone réticulée voisine. Le noyau est arrondi. Le cytoplasme renferme, outre des enclaves lipidiques osmiophiles (enclaves de Grynfeltt), des granules chromaffines spécifiques, colorables en jaune brun par le bichromate de potassium (réaction de Henlé, 1885 ; La réaction de Vulpian, au perchlorure de fer, les colore en vert bleu). Ces granulations spécifiques correspondent à des catécholamines intracellulaires. Elles sont fluorescentes en éclairage U.V. après action du formol. Il s' agit principalement d' adrénaline, mais aussi de noradrénaline et de dopamine. N.B. : pour les Anglo-saxons, l' adrénaline s' appelle "epinephrine". Du fait de l' affinité tinctoriale des granulations, les cellules sont appelées "cellules phéochromes". Les aspects morphologiques permettent, chez l' homme, d' individualiser 2 types cellulaires et des formes intermédiaires (Picard): ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 7 ___________________________________________________________________________________________ /HVFHOOXOHVK\DORFKURPHV Elles ont un cytoplasme éosinophile, P.A.S positif, et elles renferment de fines granulations phéochromes contenant de l' adrénaline. Ces cellules ont tendance à se grouper en palissade le long des capillaires. (Ce sont les anciennes cellules chromophiles ou cellules F de Bander.) /HVFHOOXOHVUKDJLRFKURPHV Elles ont un cytoplasme clair et P.A.S. négatif, et possèdent de volumineuses granulations phéochromes renfermant de l' adrénaline et de la noradrénaline. Elles forment le plus souvent des massifs compacts. (Ce sont les cellules chromophobes ou cellules P de Bander.) /HVFHOOXOHVLQWHUPpGLDLUHV Ce sont des éléments de transition entre les 2 types précédents. Les différents types cellulaires observés seraient des aspects fonctionnels différents de la cellule médullo-surrénalienne, liés à la distribution de la vascularisation . Les 3 types de cellules sont répartis pratiquement sans ordre chez l' homme et le chien, mais chez le cheval, les cellules hyalochromes sont à la périphérie de la médullosurrénale et les cellules rhagiochromes au centre. C' est l' inverse chez le hamster. Chez le lapin et le macaque, il n' existe que des cellules hyalochromes. Outre ces cellules endocrines, la surrénale renferme quelques neurones post-ganglionnaires sympathiques. /(&21-21&7,) Il réalise une charpente très fine au niveau des travées cellulaires et apparaît un peu plus développé autour des vaisseaux. On y note quelques fibres élastiques et quelques cellules musculaires lisses. 9$6&8/$5,6$7,21(7,11(59$7,21'(/$6855(1$/( /$9$6&8/$5,6$7,216$1*8,1( /HVDUWqUHV Plusieurs artères traversent la capsule de la surrénale. Elles forment un réseau sous-capsulaire anastomosé donnant 2 types de branches : - Des artères courtes se jetant rapidement dans les capillaires de la corticale. - Des artères longues, traversant la corticale pour alimenter le réseau capillaire médullaire. Il existe de plus quelques petites artères accompagnant la veine centrale /HVFDSLOODLUHV Ils sont étroits, fenêtrés, et forment un réseau anastomosé entre les travées parenchymateuses. Il y a continuité entre le réseau de la zone réticulée et celui de la médullaire. Les capillaires de la médullosurrénale reçoivent ainsi du sang artériel par les artères longues et du sang veineux de la corticosurrénale. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 8 ___________________________________________________________________________________________ Cette disposition est importante du point de vue fonctionnel : Le sang veineux apporte à la médullosurrénale les glucocorticoïdes nécessaires à l' activation de la N-méthyl-transférase (assurant la synthèse de l' adrénaline à partir de la noradrénaline). /HVYHLQHV La majeure partie du sang cortical emprunte le réseau capillaire médullaire avant de gagner la grande veine surrénale centrale. Quelques veines sous capsulaires draine une faible quantité de sang de la zone glomérulé. 9$6&8/$5,6$7,21/<03+$7,48( Assez développés, les vaisseaux lymphatiques forment 2 plexus : l' un externe, sous-capsulaire, l' autre central dans la médullaire. ,11(59$7,21 ,QQHUYDWLRQGHODFRUWLFRVXUUpQDOH Extrêmement réduite, elle n' est constituée que par quelques fibres vasomotrices. Il n' existe pas de fibre excitosécrétoire. ,QQHUYDWLRQGHODPpGXOORVXUUUpQDOH Très développée, elle comprend des fibres vasomotrices et surtout des fibres excito-sécrétoires. Ce sont des fibres préganglionnaires cholinergiques, arrivant par les nerfs splanchniques, qui se terminent à la surface des cellules glandulaires par des synapses neuroglandulaires. Les cellules sécrétrices sont donc l' équivalent de neurones postganglionnaires, avec un aspect et une fonction glandulaires. +,6723+<6,2/2*,( /$&257,&26855(1$/( La corticosurrénale intervient dans l' homéostasie de l' organisme et agit en réponse à de nombreuses agressions. Son fonctionnement est permanent. Le tissu corticosurrénal est indispensable à la vie. L' ablation des 2 corticosurrénales entraîne une mort rapide, par perte de sels. C' est le déficit en minéralocorticoïdes qui est létal. L' ablation d' une seule surrénale est bien tolérée, parce qu' il se produit une hypertrophie compensatrice de la surrénale restante (et des surrénales aberrantes quand il en existe). /HUHQRXYHOOHPHQWFHOOXODLUH Il est faible, mais permanent. Des mitoses peuvent se rencontrer dans les 3 zones. Leur nombre dépend de l' angiotensine pour la glomérulée et de l' ACTH pour la fasciculée et la réticulée. Cela explique les phénomènes d' hypertrophie compensatrice. /HVV\QWKqVHVKRUPRQDOHV Pour les hormones surrénaliennes, se reporter au cours de biochimie (minéralocorticoïdes, glucocorticoïdes et androgènes) . Dans les 3 zones de la corticosurrénale la synthèse hormonale est continue : le stock d' hormone biologiquement active est excrété en moins d' une minute. Ce sont des précurseurs inactifs qui sont stockés dans les liposomes. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 9 ___________________________________________________________________________________________ ,QWHUDFWLRQVDYHFG DXWUHVJODQGHVHQGRFULQHV Outre ses relations avec le complexe hypothalamo-hypophysaire, le cortex surrénal interagit avec de nombreuses autres glandes : - Les gonades du fait de la communauté de sécrétion et du fait de la communauté embryologique; - Le pancréas endocrine en raison de l' effet des glucocorticoïdes sur les métabolismes; - La thyroïde - La médullosurrénale. Des taux élevés de glucocorticoïdes sont nécessaires pour activer l' enzyme de méthylation de la noradrénaline. /$0('8//26855(1$/( Le tissu médullosurrénalien a un rôle important, mais n' est pas indispensable à la vie. /DV\QWKqVHKRUPRQDOH Il s' agit presque uniquement de production d' adrénaline : Elle donne seule tous les effets de la médullosurrénale (action stimulante sur le muscle lisse, sur la musculature vasculaire et cardiaque, relâchement bronchique, action hyperglycémiante par glycogénolyse hépatique). Dans les cellules, les précurseurs de l' adrénaline (DOPA et noradrénaline) sont localisés dans les grains phéochromes. En cas de très forte stimulation, la noradrénaline peut représenter jusqu' à 20 p. 100 des amines libérées (alors qu' elle domine dans des tumeurs hypersécrétantes de la glande, appelées "phéochromocytomes"). Les 2 types cellulaires produisent de l' adrénaline et peuvent synthétiser et stocker la noradrénaline. Les différences morphologiques correspondent à des différences dans le cycle sécrétoire: - Les cellules hyalochromes sont des éléments hyperactifs à fonctionnement continu qui ne peuvent stocker les amines en grande quantité. - Les cellules rhagiochromes fonctionnent plus lentement et peuvent stocker les précurseurs, ayant alors un rôle de réserve. /HFRQWU{OHGHODVpFUpWLRQ Il est uniquement nerveux, en réponse au stress. Il passe par l' intermédiaire des nerfs splanchniques dont les rameaux innervent la surrénale. La section de ces nerfs annule complètement la sécrétion, tandis que la stimulation du nerf grand splanchnique peut la multiplier par 100 . 5HODWLRQDYHFODFRUWLFRVXUUpQDOH Il semble que la médullosurrénale ait une action directe sur la corticosurrénale, permettant une production de corticostéroïdes très rapide à la suite d' un stress (l' effet persiste en cas d' hypophysectomie). Cette action pourrait se faire par voie vasculaire. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 10 ___________________________________________________________________________________________ *(1(5$/,7(6 /(3$1&5($6(1'2&5,1( Le pancréas est un volumineuse glande annexée au tube digestif qui pèse jusqu' à 160 g . D' origine entoblastique, le pancréas se forme à partir de l' intestin primitif. C' est une glande amphicrine. Le pancréas exocrine a été décrit dans le chapitre consacré aux glandes digestives. Le pancréas endocrine est formé de petits îlots de cellules endocrines disséminés au sein du parenchyme exocrine: les vORWVGH/DQJHUKDQV (1860). Ils sont plus nombreux dans la queue du pancréas. Ils font 0,1 à 0,3 mm de diamètre, sont richement vascularisés et ont une structure trabéculaire non orientée. Leur nombre total varie de 750 000 à 1 500 000 et ils représentent environ 1% du tissu pancréatique. Les îlots de Langerhans renferment 4 types cellulaires différents et élaborent au moins 5 peptides hormonaux. '(9(/233(0(17'83$1&5($6(1'2&5,1( 3+</2*(1(6( Le pancréas endocrine apparaît au début de l' embranchement des vertébrés, mais reste variable en taille et en répartition suivant les espèces. Chez le cyclostome existent seulement des cellules β produisant de l' insuline, le glucagon étant produit au niveau du tube digestif. Chez les Poissons il existe un îlot géant, le corpuscule de Brockman. Chez le rat on trouve des cloisons conjonctives entre les îlots et le parenchyme exocrine. (0%5<2/2*,( 2UJDQRJHQqVH Le pancréas endocrine dérive du pancréas exocrine. Ce dernier, d' origine entoblastique, dérive de l' intestin primitif par bourgeonnement (3) au niveau de l' anneau hépato-pancréatique. Le développement du pancréas exocrine est traité dans le chapitre consacré aux glandes digestives. +LVWRJHQqVHGXSDQFUpDVHQGRFULQH La formation du pancréas endocrine se fait en 2 étapes : - Au 3e mois de la vie intra-utérine, des cellules acidophiles se détachent de l' épithélium des conduits exocrines primitifs. Elles entrent en rapport avec des capillaires (et avec des cellules nerveuses ganglionnaires) pour former les îlots primitifs de Laguesse. Ces îlots dégénèrent au 7e mois puis disparaissent. - A partir du 4e mois, des îlots secondaires, compacts, se détachent de l' épithélium exocrine. Ils sont rapidement vascularisés et leurs cellules se différencient en cellules A et B. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 11 ___________________________________________________________________________________________ A 5 mois, le pancréas endocrine est fonctionnel. Il existe de l' insuline et du glucagon dans le sang du foetus (le taux est supérieur à celui observé chez l' adulte). La formation d' îlots de Langerhans aux dépens de l' épithélium exocrine peut se poursuivre chez l' adulte (par exemple chez la femme enceinte, ou bien après destruction des îlots par l' alloxane chez l' animal). Le processus est réversible : des îlots endocrines peuvent s' incorporer au tissu exocrine au cours de la vie foetale et peut-être chez l' adulte. Cet échange entre tissu exocrine et endocrine, dont les mécanismes et les facteurs de régulation sont inconnus, s' appelle le balancement acino-insulaire de Laguesse (1893). Une participation de cellules dérivées des crêtes neurales a été évoquée dans la formation du pancréas endocrine, mais n' a pu être mise en évidence (par expériences de greffe de crêtes neurales embryonnaires dans le modèle Caille-Poulet). 6758&785('(6,/276(1'2&5,1(6 /HVvORWVGH/DQJHUKDQV sont constitués de travées cellulaires non orientées séparées par des capillaires dilatés. Les cellules sont polyédriques et ont au moins un pôle en regard d' un vaisseau. La microscopie photonique classique met en évidence, par des colorations adaptées, 3 types cellulaires. L' immuno-histochimie montre qu' il existe 4 types cellulaires différents. La proportion relative des différentes cellules varie entre les îlots de la tête et les îlots de la queue du pancréas, vraisemblablement en raison du développement embryologique. /(6&(//8/(6$RXD Elles représentent environ 15% des cellules endocrines. Elles son situées à la périphérie des îlots. Elles sont rares dans les îlots de la tête du pancréas et assez nombreuses dans ceux de la queue. /HQR\DX, arrondi, est volumineux. /H F\WRSODVPH renferme de grosses granulations acidophiles (insolubles dans l' alcool et sombres en microscopie électronique), de nombreux ribosomes libres, mais peu de mitochondries. Il est riche en enzymes et renferme de la vitamine C . &HVFHOOXOHVpODERUHQWOHJOXFDJRQ, peptide hyperglycémiant de 29 acides aminés. La sécrétion de glucagon se fait sous l' influence directe de la baisse de la glycémie.(Quelques acides aminés circulants comme l' arginine et l' alanine ont également un effet stimulant). Le glucagon agit sur les hépatocytes en stimulant la glycogénolyse. /(6&(//8/(6%RXE Ce sont les plus nombreuses ( 80% des cellules endocrines). Elles sont plus petites que les cellules A et occupent l' intérieur des îlots. /HQR\DX est dense avec un chromatine en mottes. /HF\WRSODVPH renferme de fines granulations basophiles (solubles dans les alcools faibles, colorables en violet par la fuschine paraldéhyde, en bleu par l' hématoxyline chromique-phloxine, et en jaune-brun par la méthode à l' azan de Heidenhaim). Le contenu de ces granulations apparaît cristallin en microscopie élecronique. Le réticulum granuleux et les enzymes sont plus abondants que dans les cellules A. /HV FHOOXOHV % VpFUqWHQW O LQVXOLQH, hormone hypoglycémiante formée de 2 chaînes polypeptidiques de 21 et 30 acides aminés, réunies par des ponts disulfures. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 12 ___________________________________________________________________________________________ L' insuline est excrétée en même temps que le peptide C, en réponse à l' augmentation de la glycémie (mais aussi du fructose, de la leucine, du glucagon et du GIP). Sa sécrétion est freinée par l' insuline elle-même : Il existe une régulation autocrine et paracrine au sein même des ilôts de Langerhans. L' insuline augmente la glycogénogenèse hépatique et favorise la pénétration intra-cytoplasmique du glucose dans pratiquement toutes les cellules de l' organisme. A ce titre elle joue un rôle de facteur de croissance pour de nombreux types cellulaires. L' altération du fonctionnement ou la diminution des cellules B entraîne une pathologie fréquente, le diabète insulinoprive. /(6&(//8/(6'RXG Elles représentent environ 5% des cellules endocrines et sont plutôt dispersées à la périphérie des îlots. Elles sont morphologiquement proche des cellules A. /H F\WRSODVPH, métachromatique au bleu de toluidine, renferme de fines granulations cyanophiles (bleues par l' azan de Heidenhaim et rouges par l' hématoxyline chromique-phloxine). /HV FHOOXOHV ' VpFUqWHQW OD VRPDWRVWDWLQH pancréatique, analogue de la somatostatine hypothalamique. Cette hormone comprend 2 peptides de 14 et 28 acides aminés. Dans le pancréas, le peptide de 14 a.a. domine. La somastostatine pancréatique représente 15 % de la totalité de la somatostatine de l' organisme. La sécrétion est provoquée par la présence d' aliments dans le tube digestif, et par la présence de substances nutritives dans le sang. Elle est inhibée par l' innervation parasympathique cholinergique. La somatostatine inhibe la production d' hormone hypophysaire (hormone somatotrope), inhibe la sécrétion acide de l' estomac et inhibe la sécrétion d' insuline et de glucagon. Elle est impliquée dans la régulation paracrine au sein des ilôts. /(6&(//8/(633 Peu nombreuses, elles se rencontrent uniquement dans les îlots de la tête. Elles sont identifiables par les techniques immuno-histochimiques. (OOHVVpFUqWHQWOHSRO\SHSWLGHSDQFUpDWLTXH ( 36 acides aminés). La sécrétion est induite par l' innervation parasympathique, en réponse à la présence de protéines et d' acides aminés dans la lumière digestive. Le polypeptide pancréatique stimule la sécrétion de gastrine par les cellules endocrine de type G du tube digestif et stimule la glycogénolyse hépatique (d' où une action hyperglycémiante). /(&21-21&7,)'(6,/276 Il es très réduit chez l' homme et est constitué de fibres réticulées en périphérie des îlots. Chez le sujet âgé, il peut apparaître une condensation fibreuse autour des îlots, comparable à celle existant à l' état normal chez le rat. 9$6&8/$5,6$7,21HW,11(59$7,21 /$9$6&8/$5,6$7,216$1*8,1( Elle est très développée et est tributaire de celle du pancréas exocrine. Les artérioles, branches des artères trabéculaires, forment un cercle artériel pré-capillaire péri-insulaire d' où partent de nombreux capillaires sinusoïdes fenêtrés et dilatés. Ces capillaires se réunissent à la sortie des îlots de Langerhans en petites veines. Elles rejoignent les veines intralobulaires. Le sang veineux se draine dans la veine porte, directement ou indirectement par l' intermédiaire de la veine splénique. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 13 ___________________________________________________________________________________________ /$9$6&8/$5,6$7,21/<03+$7,48( Les lymphatiques débutent dans les cloisons interlobulaires et ne concernent pas le pancréas endocrine. / ,11(59$7,21 Le pancréas reçoit une innervation ortho- et parasympathique. Le pancréas endocrine est richement innervé. Des fibres amyéliniques forment des plexus péri-insulaires, renfermant parfois quelques cellules nerveuses ganglionnaires. De ces plexus partent des fibres vasomotrices orthosympathiques, et des fibres parasympathiques pour les cellules endocrines. Leur effet varie en fonction de la cellule endocrine considérée. +,6723+<6,2/2*,('83$1&5($6(1'2&5,1( 5$332576(175(3$1&5($6(1'2&5,1((7(;2&5,1( Outre les échanges morphologiques (balancement acino-insulaire de Laguesse), les rapports vasculaires et nerveux sont étroits. D' autre part, il semble que les hormones digestives agissant sur la sécrétion exocrine pancréatique puissent également stimuler la production d' insuline par les ilôts de Langerhans (Sécrétine, Cholécystokinine-Pancréozymine, mais aussi Gastrine). /(6+25021(63$1&5($7,48(6 Elles ont été citées. Pour plus de détails, se reporter aux manuels de biochimie. N.B. :C' est en étudiant le mécanisme d' action du glucagon, que E.W. Sutherland a découvert l' AMP-cyclique. /$ 5(*8/$7,21 $8 6(,1 '(6 ,/276 Elle est très complexe avec des régulations hormonale et nerveuse externe et avec des régulations locales, autocrine et paracrine. 6FKpPDGHODUpJXODWLRQ La glycémie est contrôlée par deux boucles de régulation à effets opposés, l' une avec le glucagon, l' autre avec l' insuline. La production de gastrine est contrôlée par deux hormones pancréatiques à effets opposés, le polypeptide pancréatique et la somatostatine. Au sein des îlots : - Le glucagon stimule la production d' insuline - L' insuline freine sa propre production - La somatostatine freine la production de glucagon et d' insuline. 5$332576 $9(& /(6 $875(6 */$1'(6(1'2&5,1(6 Les glucocorticoïdes de la surrénale, les hormones thyroïdiennes, les stéroïdes sexuels, l' hormone somatotrope (STH), et l' adrénaline modifient l' activité du pancréas endocrine. Une partie de leurs effets est liée aux modifications de la glycémie qu' elles entraînent. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 14 ___________________________________________________________________________________________ *(1(5$/,7(6 /$7+<52,'( Elle a été découverte par Vésale (en 1543) et par Eustache (en 1564) C' est un glande endocrine située à la face antérieure du cou, appliquée en avant des 2e et 3e cartilages de la trachée. Elle est formée de 2 lobes réunis par une mince lame de parenchyme, l' isthme. C' est la plus volumineuse des glandes endocrines pures, pouvant atteindre 30 g. Elle est très vascularisée. Elle existe chez tous les vertébrés et présente toujours une organisation vésiculaire (ou folliculaire). Elle produit les hormones thyroïdiennes qui stimulent l' activité métabolique de la plupart des cellules de l' organisme, et elle produit la calcitonine qui participe au contrôle de la calcémie. Ces deux sécrétions sont indépendantes et sont assurées par 2 types cellulaires distincts. '(9(/233(0(17'(/$7+<52Í'( La thyroïde, d' origine entoblastique, provient principalement d' une ébauche médiane. Il s' y associent des éléments provenant d' ébauches latérales. / (%$8&+(0(',$1( Elle apparaît très tôt, au cours de la 4e semaine (21-24 j.), sous la forme d' un bourgeon, le tubercule thyroïdien, au niveau du plancher du pharynx primitif (champ mésobranchial de HIS). Ce bourgeon naît entre le 7XEHUFXOXPLPSDU, en avant et la &RSXOD en arrière. 9RLUFRXUVG HPEU\RORJLHVSpFLDOHVXUO $SSDUHLOEUDQFKLDO. Le tubercule se déprime en son centre pour former la poche de Bochdalek, puis s' enfonce dans le mésenchyme sous-jacent en s' étirant pour former le canal thyréoglosse (vers 25-26 jours). Son extrémité inférieure porte 2 bourgeons pleins, ébauches des futurs lobes thyroïdiens. Le canal thyréoglosse se ferme rapidement, se fragmente (vers 35-40 jours) puis régresse, sauf dans sa partie inférieure où il donnera la pyramide de Lalouette (constituée de parenchyme thyroïdien). Une régression incomplète du canal thyréoglosse est à l' origine de kystes médians du cou. Il peut également persister du tissu thyroïdien ectopique sur le trajet de migration, y compris au sein de la langue. L' extrémité supérieure du canal thyréoglosse persiste sous la forme d' un petit diverticule médian, le )RUDPHQFDHFXP, situé au milieu de la papille centrale du "V" lingual. A la 8e semaine apparaissent les vaisseaux thyroïdiens. /(6(%$8&+(6/$7(5$/(6 Elles apparaissent au niveau de la dernière poche branchiale entoblastique (poche VI). De chaque côté se constitue un corps ultimo-branchial (z)qui est colonisé par des cellules provenant des crêtes neurales (&1). Chez les poissons et les Oiseaux, le corps ultimo-branchial est un organe à part entière qui intervient dans le contrôle de la calcémie. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 15 ___________________________________________________________________________________________ Chez l' homme, les ébauches latérales fusionnent avec l' ébauche médiane. Ses éléments se dispersent dans la glande et donnent les cellules C ou cellules parafolliculaires de la thyroïde. +,672*(1(6( L' ébauche thyroïdienne est initialement une masse cellulaire pleine. Elle se fragmente en cordons, puis en nodules pleins. La colloïde apparaît à la 13e semaine et le tissu peut alors concentrer l' iode. A la fin de la 14e semaine, les nodules sont devenus des follicules, en réponse à la TSH (thyréostimuline) qui apparaît dans l' hypophyse vers 12 semaines. La glande devient fonctionnelle et les hormones thyroïdiennes sont présentes dans le sang foetal au milieu de la grossesse (19 semaines). 6758&785(+,672/2*,48( La glande est entourée d' une capsule conjonctive organisée en deux couches : - Une couche externe fibreuse - Une couche interne plus lâche. Elle émet des cloisons conjonctives qui divisent le parenchyme en lobules. Dans les lobules, le parenchyme glandulaire est essentiellement constitué de follicules (ou vésicules thyroïdiennes) avec quelques éléments interfolliculaires, dans le conjonctif. /()2//,&8/(7+<52,',(1RXYpVLFXOHWK\URwGLHQQH Il représente l' unité fonctionnelle de la thyroïde. C' est une structure sphérique. Sa taille varie dans une même glande en fonction de son activité : - Les follicules les plus volumineux sont les moins actifs. Leur diamètre atteint (ou même dépasse) 500 µm. - Les petites vésicules sont très actives. Elles sont plus abondantes dans la thyroïde du sujet jeune. Le follicule est bordé par un épithélium simple formé de 2 types cellulaires reposant sur la basale. Il renferme la colloïde. /DFROORwGH Elle est constituée à 70 % d' une glycoprotéine iodée de 660 000 Da, la thyroglobuline. Elle est colorable au P.A.S. (la fraction glucidique représente 10% de la thyroglobuline). Dans les vésicules actives, la colloïde, plus dense, présente des vacuoles périphériques, les vacuoles de résorption ou vacuoles de Max Aron (1930). /DFHOOXOHIROOLFXODLUHRX7K\UpRF\WH C' est la cellule principale de l' épithélium. C' est une cellule polarisée, cubique basse dans les gros follicules inactifs, mais prismatique dans les petits follicules hyperactifs. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 16 ___________________________________________________________________________________________ - Le noyau, rond, situé au tiers moyen, est nucléolé. - Le pôle apical, au contact de la colloïde, présente quelques microvillosités et souvent de petites vacuoles colorables au P.A.S., comme la colloïde. Des complexes de jonction réunissent les faces latérales à proximité du pôle apical. - Le pôle basal présente des replis de la membrane plasmique traduisant une activité d' échange avec les capillaires sanguins situés de l' autre côté de la basale. - Le cytoplasme, basophile, est riche en enzymes variés. Il renferme un appareil de Golgi supranucléaire développé et un réticulum granuleux. (SLWKpOLXPYpVLFXODLUHHQPLFURVFRSLHpOHFWURQLTXH Le thyréocyte élabore et résorbe la colloïde et libère dans le sang les hormones thyroïdiennes iodées (T4 ou tétra-iodothyronine ou thyroxine; T3 ou triiodothyronine). /DFHOOXOHSDUDIROOLFXODLUHRXFHOOXOH& Elle est également appelée "cellule claire". Elle dérive des crêtes neurales par l' intermédiaire des corps ultimobranchiaux. C' est un élément globuleux inséré isolément entre la basale et les cellule folliculaires &IVFKpPDFLGHVVXV - Le noyau est rond, central. - Le cytoplasme est pâle, chromophobe et pauvre en organites. Il renferme de petits granules (de 100 à 150 nm de diamètre), denses en microscopie électronique et colorable par les sels d' argent (argentaffine). Les cellules para-folliculaires sécrètent la calcitonine, polypeptide hormonal de 78 acides aminés (8700 Da), à action hypocalcémiante. - La calcitonine diminue la résorption osseuse, en agissant sur les ostéoclastes (seules cellules osseuses ayant des récepteurs de la calcitonine) : Elle diminue rapidement (15 minutes) l' activité des ostéoclastes. A long terme, par régulation intra-tissulaire, elle augmente leur nombre. - La calcitonine augmente l' excrétion urinaire de Ca++, de P, + + de Na et de K , par action sur l' épithélium des tubes rénaux. En revanche, elle favorise la réabsorption de Mg++. - Elle a une action antalgique et pourrait interférer avec la production d' endorphines. La production de calcitonine est régulée par la calcémie. Elle est indépendante de tout contrôle hypophysaire, La cellule parafolliculaire libère également de la sérotonine. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 17 ___________________________________________________________________________________________ /(6(/(0(176(;75$)2//,&8/$,5(6 /HVFHOOXOHVLQWHUVWLWLHOOHV Ce sont des éléments isolés (cellules de Webber), ou groupés en amas (îlots de Wölfler), situés entre les vésicules. Leur signification est encore discutée. Il peut s' agir de tissu thyroïdien de réserve, non actif. /HFRQMRQFWLI En dehors de la capsule et des travées interlobulaires, dans lesquelles cheminent les vaisseaux, il est très réduit. A l' intérieur du lobule, le conjonctif est principalement constitué de quelques cellules conjonctives, de fibres réticulées et de la basale des follicules. 9$6&8/$5,6$7,21(7,11(59$7,21 9$6&8/$5,6$7,21 La thyroïde est un des tissus les plus vascularisés de l' organisme. Le débit sanguin ( 4 ml/min/g) est comparable à celui du poumon ou du rein. Les artères thyroïdiennes se divisent rapidement sous la capsule en de nombreuses artérioles qui empruntent les travées conjonctives. Le réseau capillaire, très dense, entoure les follicules. Les capillaires sont fins. Leur endothélium est mince et parfois fenêtré. ,11(59$7,21 Elle est principalement vasomotrice. Il existe quelques rares fibres ortho- et parasympathiques qui atteignent les follicules. Elles pourraient agir sur la libération hormonale. +,6723+<6,2/2*,( /(6$63(&76)21&7,211(/6'(/$*/$1'( Ils sont très variables FIOHVVFKpPDVSUpFpGHQWV. - Dans la glande au repos, en cas d' hypothyroïdie (goitres colloïdes, mammifères hibernants, traitement à la thyroxine), les follicules sont volumineux et bordés par un épithélium aplati. La colloïde est pâle. - Dans la glande hyperactive (hyperthyroïdie, maladie de Basedow, traitement à la T.S.H., métamorphose des amphibiens), les follicules sont petits, renfermant une colloïde cyanophile, et sont bordés d' un épithélium palissadique. Les vacuoles de résorption sont nombreuses. /(&<&/('(6(&5(7,21'87+<5(2&<7( La cellule folliculaire présente une double activité glandulaire : - D' un côté elle élabore la colloïde, pour permettre le stockage de l' iode; - De l' autre côté, elle libère les hormones thyroïdiennes dans le sang. Ces deux activités se succèdent et peuvent se chevaucher dans une même cellule, mais les étapes élémentaires sont nombreuses : /DV\QWKqVHGHVJO\FRSURWpLQHVGHODFROORwGH Le thyréocyte élabore en particulier la thyroglobuline, riche en thyrosine. La glycosylation (mannose, N-acetyl-glucosamine, N-acétyl-galactosamine, chondroïtine-sulfate) s' effectue dans le cytoplasme et dans l' appareil de Golgi. La libération des glycoprotéines dans la vésicule se fait par exocytose au pôle apical. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 18 ___________________________________________________________________________________________ /DFDSWXUHGHO LRGHFLUFXODQW La thyroïde fixe et concentre très rapidement l' iode circulant par un mécanisme actif. L' iode capturé au pôle basal est transporté à l' autre extrémité de la cellule. Au pôle apical, le thyréocyte assure, en quelques minutes, la fixation de l' iode sur la thyrosine de la thyroglobuline de la colloïde. Sur les 134 radicaux thyrosine de la thyroglobuline, 25 à 30 peuvent être iodés, formant des iodothyrosines. La fixation est assurée par une thyroperoxydase, vraisemblablement couplée au transport transmembranaire de l' iode. La capture de l' iode est fortement stimulée par la TSH hypophysaire. La capture de l' iode circulant permet la réalisation de scintigraphies thyroïdiennes après injection intraveineuse d' iode radioactif (131I). Inversement, après exposition accidentelle à de l' iode radioactif, (par exemple lors des accidents de centrales nucléaires), la radioactivité se concentre dans la thyroïde et y exerce des effets carcinogènes. La fixation peut être diminuée par administration rapide (dans les 2h) d' iode froid (en compétition avec l' iode radioactif, il sature la fixation et la plupart de l' iode radioactif sera éliminé par voie urinaire). /DIRUPDWLRQGHVWK\URQLQHV Dans la colloïde, des radicaux de iodothyrosine sont déplacés et fixés à l' extrémité d' un radical identique, appartenant soit à la même molécule de thyroglobuline soit à une molécule voisine. Ainsi se forment les radicaux thyronines, triet tétra-iodés. Ces remaniements de la molécule demandent plusieurs jours. /DSKDVHGHUHSRV Sa durée est très variable. La thyroglobuline iodée reste au sein de la colloïde. /DSURGXFWLRQGHVKRUPRQHVWK\URwGLHQQHV En fonction des besoins, la cellule folliculaire pinocyte la colloïde, formant alors les images de vacuoles de résorption. La colloïde est dégradée par protéolyse dans des lysosomes. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 19 ___________________________________________________________________________________________ Les radicaux iodo-thyrosines sont libérés. Ils sont transportés au pôle basal où la cellule libère les hormones thyroïdiennes (le mécanisme de cette libération est mal connu). Les hormones sont la T4 ou Thryroxine ou tétra-iodothyronine (découverte par Kendall en 1919) et par la T3 ou tri-iodothyronine. /$5(*8/$7,21'(/ $&7,9,7()2//,&8/$,5( Elle est principalement effectuée par la Thyréostimuline ou Thyrotropine (ou hormone thyréotrope, ou T.S.H. = hormone stimulant la thyroïde). La T.S.H. est sécrétée par l' adéno-hypophyse sous l' action d' un facteur hypothalamique, de 3 acides aminés, la thyrolibérine (ou T.R.H. ou T.R.F ou Thyrotropin Releasing Factor). Cette régulation est soumise à un processus de feed-back : T3 et T4 freinent la production hypothalamique de T.R.H. L' iode à forte dose inhibe l' action de la T.S.H. sur la glande thyroïde. Il est également possible que le système nerveux intervienne pour une faible part. On a décrit un facteur plasmatique, le L.A.T.S. (Long Acting Thyroid Stimulator), dont l' effet est comparable à celui de la T.S.H. Ce facteur n' est pas produit par l' hypophyse et sa nature est mal connue. $&7,21'(6+25021(67+<52,',(11(6 La T3 est la forme la plus active et la T4 est partiellement convertie en T3 au niveau périphérique avant d' agir. Ces hormones stimulent les métabolismes dans pratiquement toutes les cellules de l' organisme. Elles sont hyperthermiantes et légèrement hypoglycémiantes. De ce fait, il existe des interactions entre la thyroïde et d' autres glandes endocrines comme les surrénales, le pancréas ou les gonades. (13$7+2/2*,( - Des anomalies congénitales des thyréocytes ou le déficit en iode s' opposent à la production des hormones thyroïdiennes. Le taux de T.S.H. est très élevé et entraîne une hyperplasie glandulaire ou goitre. - Inversement des hyperthyroïdies (thyrotoxicoses) s' observent dans des tumeurs thyroïdiennes et dans la maladie de Basedow (maladie auto-immune avec des anticorps dirigés contre des déterminants de la membrane du thyréocyte. La fixation de ces anticorps active le récepteur de la TSH et la glande est stimulée en permanence). Le taux de TSH circulant est nul en raison du feed-back inhibiteur. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 20 ___________________________________________________________________________________________ *(1(5$/,7(6 /(63$5$7+<52Í'(6 Ce sont 4 petites glandes endocrines (de 50 mg chacune) appliquées contre la face externe de la capsule thyroïdienne. Il existe une parathyroïde supérieure et une parathyroïde inférieure de chaque côté. En raison de leur développement embryologique, il existe fréquemment de petits îlots accessoires de tissu parathyroïdien. Découvertes chez l' homme par Virchow (en 1863), elles sécrètent une hormone hypercalcémiante, la parathormone et sont indispensables à la vie. Ces glandes n' existent que chez les vertébrés aériens et se présentent de façon variable selon les espèces. '(9(/233(0(17 Les parathyroïdes ont une origine entoblastique. - La parathyroïde inférieure naît de la 3e poche branchiale entoblastique, à proximité de l' ébauche thymique. - La parathyroïde supérieure naît de la 4e poche branchiale entoblastique. Les ébauches apparaissent vers 35 jours. Vers 6 semaines, des massifs pleins de cellules claires se détachent de l' épithélium entoblastique. Ces ébauches sont entraînées par la migration des ébauches voisines (le thymus pour la parathyroïde inférieure, la thyroïde pour la parathyroïde supérieure). Ceci explique la possibilité de tissu parathyroïdien accessoire au sein du parenchyme thymique ou thyroïdien. Vers 3,5 mois apparaissent des cellules sombres parmi les cellules précédentes. Puis les parathyroïdes deviennent fonctionnelles et participent à la régulation de la calcémie foetale. La vascularisation se développe tardivement, dans la 2e moitié de la vie intra-utérine. $VSHFWVFKpPDWLTXHGXSDUHQFK\PHSDUDWK\URwGLHQIRHWDOFHOOXOHVFODLUHV 6758&785(+,672/2*,48( Ce sont des glandes trabéculaires non orientées. Leur capsule, très mince, émet de fines travées conjonctives incomplètes dans le parenchyme. $VSHFWGXSDUHQFK\PHSDUDWK\URwGLHQ Les cordons cellulaires sont compacts, séparés par un réseau capillaire dense. Ils sont constitués de 2 types cellulaires : - Les cellules principales - Les cellules oxyphiles. /(6&(//8/(635,1&,3$/(6 Ce sont les plus nombreuses. Elles apparaissent souvent groupées autour d' un capillaire (arrangement pseudo-folliculaire). Les organites sont regroupés au pôle vasculaire. Le noyau est basal. Les faces latérales sont engrenées et présentent des grains de sécrétion intercellulaires. Les cellules principales sécrètent la parathormone. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 21 ___________________________________________________________________________________________ Suivant leur aspect fonctionnel on distingue: /HVFHOOXOHVSULQFLSDOHVVRPEUHV (autrefois appelées cellules chromophiles) ont une petite taille (8 à 10 µm). - Le noyau arrondi est dense et nucléolé. - Le cytoplasme, bien colorable est riche en organites (réticulum lisse et granuleux développé; nombreux ribosomes; nombreuses mitochondries) et en grains de sécrétion (denses, de 200 nm de diamètre, situés en périphérie de la cellule). /HV FHOOXOHV SULQFLSDOHV FODLUHV (autrefois appelées cellules chromophobes) sont plus nombreuses et un peu plus grandes (environ 12 µm). - Le noyau est également nucléolé. - Le cytoplasme, peu colorable, est pauvre en organites et renferme de nombreuses vacuoles et du glycogène. /HV FHOOXOHV SULQFLSDOHV LQWHUPpGLDLUHV : Ce sont des formes de transition entre les 2 types précédents, montrant qu' il ne s' agit que de stades fonctionnels différents des cellules principales. /(6&(//8/(62;<3+,/(6 Plus volumineuses que les précédentes, elles sont plus abondantes chez le sujet âgé. - Le noyau, rond et volumineux, est bien colorable. - Le cytoplasme, chromophile, est riche en enzymes et très riche en mitochondries (d' où un aspect finement granulé et réfringent en microscopie optique). Ces cellules oxyphiles sont des cellules très actives mais dont le rôle n' est pas précisé. /(&21-21&7,) Outre la capsule et les travées, le conjonctif est très réduit, représenté par un réseau de fibres réticulées entre les cordons cellulaires. 9$6&8/$5,6$7,21(7,11(59$7,21 Les parathyroïdes sont très vascularisées. Chacune reçoit une ou deux branches artérielles provenant de la vascularisation thyroïdienne (le plus souvent). /HVFDSLOODLUHV, très abondants, sont fenêtrés et forment un réseau dense entre les cordons cellulaires. /HVQHUIV sont représentés par des nerfs vaso-moteurs. +,6723+<6,2/2*,( Les parathyroïdes, indispensables à la vie, contrôlent la calcémie et la maintiennent aux environs de 100 mg Ca++ par litre. Les cellules principales sécrètent la parathormone, hypercalcémiante, peptide de 84 acides aminés (et aussi son fragment N-terminal de 34 acides aminés). La parathormone a une action rapide. Elle agit par l' intermédiaire de récepteurs spécifiques situés sur la membrane plasmiques de certaines cellules cibles. - Au niveau de l' os, elle stimule l' activité de résorption des ostéocytes, mais agit surtout sur les ostéoblastes (cellules bordantes) : elle provoque leur rétraction et stimule leur production de cytokines (IL-6, IL-1 et TNF-α ) qui activent les ostéoclastes. -Au niveau du rein, elle diminue l' excrétion du Ca++, augmente l' excrétion des phosphates et stimule la transformation rénale de la vitamine D. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 22 ___________________________________________________________________________________________ - Au niveau intestinal elle augmente l' absorption de Ca++, mais cette action pourrait s' effectuer par l' intermédiaire d' un médiateur d' origine rénal. (Des récepteurs de la parathormone ont été décrits sur les lymphocytes sanguins). Sa production est uniquement contrôlée par la calcémie. La synthèse est permanente (1 pM/mn/kg). Les réserves sont faibles, de l' ordre de quelques minutes de sécrétion. On a décrit également une faible activité hypocalcémiante dans les parathyroïdes. Son rôle physiologique est nul et elle serait due à la présence de quelques très rares cellules C (une substance analogue à la calcitonine a aussi été retrouvée dans le cerveau, le poumon, le tube digestif, le foie et la vessie). / (3,3+<6( *(1(5$/,7(6'(9(/233(0(17 Egalement appelée "glande pinéale" en raison de sa forme de pomme de pin, elle est connue depuis l' Antiquité (d' après Galien). Descartes en faisait le siège de l' âme. C' est une glande endocrine d' origine neurectoblastique qui provient d' une différenciation glandulaire de l' épithélium épendymaire à la partie postéro-supérieure du diencéphale. elles se développe en arrière des plexus choroïdes du 3e ventricule. Elle baigne dans le LCR. Sa taille est assez variable (3 à 8 mm), elle est très vascularisée et son innervation est mal connue. Elle est présente chez tous les vertébrés mais passe progressivement d' une structure nerveuse à une structure glandulaire. Chez les amphibiens et les reptiles elle est développée (avec l' organe parapinéal) et renferme des cellules sensorielles de type visuel d' où le terme "d' oeil pinéal". 6758&785(+,672/2*,48( L' épiphyse est entourée par une fine capsule conjonctive, en continuité avec les méninges, qui émet des travées cloisonnant la glande. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 23 ___________________________________________________________________________________________ Le parenchyme très vascularisé est principalement constitué d' îlots de pinéalocytes associés à des cellules gliales moins nombreuses (1 pour 20 environ). LES PINEALOCYTES - Le corps cellulaire, arrondi, présente 1 ou 2 fins prolongements se terminant en massue ou en bulbe à proximité de l' endothélium d' un capillaire. Les pinéalocytes sont liés entre eux par des desmosomes et présentent des jonctions de type gap (jonctions communicantes). - Le noyau, profondément indenté, renferme un volumineux nucléole. - Le cytoplasme, riche en réticulum endoplasmique lisse, renferme du glycogène, des microtubules, des microfilaments, des dépôts de mélanine et de lipofuscine (qui augmentent avec l' âge) et des granules spécifiques (vésicules à coeur dense et des vésicules claires), renfermant de la noradrénaline et de la sérotonine. Il ne renferme pas de corps de Nissl, ni de neurofibrilles, ni de gliosomes. $VSHFWVFKpPDWLTXHHQPLFURVFRSLHpOHFWURQLTXHGXSDUHQFK\PHpSLSK\VDLUH 33LQpDORF\WH1ILEUHQHUYHXVH$SURORQJHPHQWDVWURF\WDLUH / DFWLYLWpGHVSLQpDORF\WHV est soumise à un rythme nycthéméral. - Durant le jour, ils élaborent et stockent de la sérotonine (sa concentration tissulaire est 20 fois celle de l' hypothalamus). La synthèse est augmentée par l' adrénaline circulante, au cours des stress, et par l' innervation orthosympathique. - Durant la nuit, deux enzymes, la NAT (N-Acétyl Transférase) et l' HIOMT (Hydroxy-Indole-OMéthyl Transférase), transforment la sérotonine en mélatonine (5-méthoxy-N-acétyl-tryptamine). Cette molécule, spécifique de l' épiphyse, est excrétée au niveau des bulbes vasculaires et passe dans la circulation. Les pinéalocytes libèrent également du 5-méthoxytryptophol, élaboré à partir du tryptophane. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 24 ___________________________________________________________________________________________ Une partie de la sécrétion des cellules glandulaires peut passer directement dans le liquide céphalo-rachidien. /(6&(//8/(6*/,$/(6&(//8/(6,17(567,7,(//(6 Ce sont des astrocytes fibrillaires , de forme étoilée et d' aspect plus sombres que les cellules précédentes. Leur cytoplasme est riche en gliofilaments. Leurs prolongements cytoplasmiques, ou pieds vasculaires, se placent tout autour des capillaires, sauf aux endroits où il existe un bulbe de pinéalocyte. (9RLUVFKpPDFLGHVVXV) Les cellules gliales ont un rôle trophique et assurent un transport sélectif des molécules qui passent la barrière hémato-encéphalique. /(6$875(6(/(0(176'(/ (3,3+<6( Il existe quelques neurones dispersés, des cellules de Schwann, accompagnant les fibres nerveuses, et quelques mastocytes dans le conjonctif. Il existe de plus des concrétions calcaires extracellulaires appelées "sable cérébral", apparaissant pendant l' enfance et dont le nombre augmente avec l' âge (plus vite chez la femme après la ménopause). Ces calcifications, permettent de repérer l' épiphyse sur les radiographies. 9$6&8/$5,6$7,21(7,11(59$7,21 /DYDVFXODULVDWLRQ L' épiphyse est très vascularisée. Les artérioles viennent des artères cérébrales voisines et alimentent un réseau dense de capillaires à paroi continue (ils sont fenêtrés chez les rongeurs). Il semble que la barrière hémato-encéphalique persiste au niveau de la glande pinéale. Les molécules liposolubles (comme la mélatonine) la traversent par diffusion, mais un transport actif est indispensable pour les autres molécules. / LQQHUYDWLRQ Elle est riche, comportant principalement des fibres orthosympathiques amyéliniques provenant par voie méningée du ganglion cervical supérieur. Il existe de plus quelques fibres myélinisées. L' épiphyse est reliée par des voies nerveuses afférentes et efférentes aux noyaux végétatifs de l' hypothalamus et aux voies sensorielles visuelles, olfactives et auditives. +,6723+<6,2/2*,( L' épiphyse intervient dans les rythmes biologiques. &KH]OHVYHUWpEUpVLQIpULHXUV(poissons, reptiles et amphibiens) Elle présente une différenciation visuelle et elle contrôle la pigmentation externe. La mélatonine provoque le regroupement des mélanophores. &KH]OHVPDPPLIqUHV L' épiphyse reçoit des afférences sensorielles ("organe sensoriel central") et est sensible aux hormones et libérines du sang et du liquide céphalo-rachidien. La mélatonine est libérée dans le sang et dans le L.C.R. Elle est catabolisée par le foie, concentrée par les ovaires, la choroïde et l' hypophyse. Son activité, comme l' action nerveuse directe de l' épiphyse sur l' hypothalamus, est fonction du nycthémère (avec un maximum dans la soirée et en début de nuit). / pSLSK\VH FRQWU{OH OHV IRQFWLRQV HQGRFULQLHQQHV, principalement par l' intermédiaire du complexe hypothalamohypophysaire. Elle interagit avec la plupart des sécrétions hormonales (il est probable qu' il existe des médiateurs épiphysaires non identifiés) : -Elle inhibe la croissance et l' activité des gonades en bloquant la sécrétion de gonadolibérine par l' hypothalamus. Inversement les estrogènes stimulent les synthèses épiphysaires (la progestérone les diminue). Chez le jeune, l' ablation de l' épiphyse entraîne une puberté précoce. - Elle inhibe la thyroïde (action directe sur T.S.H), les parathyroïdes et la médullosurrénale. - Elle diminue aussi la production d' hormone de croissance (ou hormone somatotrope) hypophysaire. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 25 ___________________________________________________________________________________________ La mélatonine et ses dérivés métaboliques stimulent la production d' aldostérone par la zone glomérulée de la corticosurrénale. / pSLSK\VHPRGXOHOHVU\WKPHVELRORJLTXHV. La mélatonine peut s' opposer aux effets du décalage horaire après les voyages en avion. La mélatonine pourrait ralentir le vieillissement, d' où l' importante consommation de mélatonine aux Etats-Unis. Cet effet n' est pas prouvé, mais pourrait, en partie, s' expliquer par son action de l' hormone sur le complexe hypothalamo-hypophysaire. / +<323+<6( *(1(5$/,7(6$1$720,( L' hypophyse ou "glande pituitaire" est une glande endocrine médiane appendue au diencéphale en arrière du chiasma optique ( &K VXUOHVFKpPDFLGHVVRXV). Elle est, pour sa plus grande part, logée dans une cavité du sphénoïde, la selle turcique, et est reliée à l' encéphale par la tige hypophysaire. Cette glande pèse 0,6 g chez l' homme et 0,7 g chez la femme. L' hypophyse régule l' activité de nombreuses glandes endocrines. Elle a été considérée comme le "chef d' orchestre des fonctions endocrines". Mais l' hypophyse est elle-même contrôlée par le diencéphale, principalement par l' hypothalamus. L' hypophyse appartient à l' appareil hypothalamo-hypophysaire, qui possède un système vasculaire propre. L' hypophyse doit être considérée comme un traducteur biochimique et un amplificateur des signaux hypothalamiques. (OOH HVW FRQVWLWXpH GH JODQGHV HQGRFULQHV DFFROpHV, distinctes par leurs fonctions, leur structure et leur origine embryologique : / DGpQRK\SRSK\VHRXK\SRSK\VHJODQGXODLUH en avant D' origine épiblastique, c' est une glande endocrine trabéculaire non orientée. Anatomiquement, elle comprend 3 parties : - Le lobe antérieur ($ ) ou ante-hypophyse (ou 3DUVGLVWDOLV), le plus volumineux et situé en avant dans la selle turcique. - Le lobe tubéral (7X) (3DUVWXEHUDOLV) qui remonte dans la tige hypophysaire. - La zone intermédiaire ( , ) (3DUV LQWHUPHGLD ou zone cistiforme), qui réalise la jonction entre l' adénohypophyse en avant et la neurohypophyse en arrière. Cette zone est atrophiée chez l' adulte. Elle forme un véritable lobe dans certaines espèces animales (rongeurs et carnivores) mais est absente chez les oiseaux. /DQHXURK\SRSK\VHen arrière D' origine nerveuse, c' est une expansion du plancher diencéphalique. On lui décrit également 3 parties : - L' éminence médiane ( 0 ) (Infundibulum) en haut, réalise la liaison avec l' hypothalamus. - La tige infundibulaire ( 7 ) dans la tige hypophysaire. - Le lobe postérieur ( 3 ) ou lobe nerveux, occupant le tiers postérieur de la selle turcique. L' hypophyse existe chez tous les chordés. Chez les insectes, il existe une structure, appelée "&RUSRUD DOODWD", agissant sur la croissance et la métamorphose. Chez les prochordés (Amphioxus), il existe une glande hypoganglionnaire, d' origine pharyngienne, sous le ganglion nerveux. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 26 ___________________________________________________________________________________________ '(9(/233(0(17'(/ +<323+<6( $33$5,7,21'(6(%$8&+(6 Les ébauches hypophysaires apparaissent tôt. Dès le début de la 4e semaine, le toit du Stomodaeum s' épaissit, juste en avant de la membrane pharyngienne. Quelques jours plus tard (vers 24 jours), cette zone s' invagine en doigt de gant. En regard, la première vésicule cérébrale primitive se dilate et émet également un petit diverticule. A ce niveau les 2 feuillets, ectoblastique et neurectoblastique s' accolent. Ils resteront accolés malgré la croissance de l' extrémité céphalique. - Le feuillet ectoblatique forme l' adénohypophyse - Le feuillet neurectoblastique donne la neurohypophyse. (92/87,21'(/ (%$8&+((&72%/$67,48( Le diverticule du toit du Stomodaeum est le diverticule de Rathke ( 5 ). Son extrémité se dilate, principalement dans le sens transversal, pour donner la poche de Rathke. Le conduit reliant la poche au Stomodaeum est appelé "canal pharyngohypophysaire". Ce terme est impropre, car tout le développement se fait en avant de la membrane pharyngienne, sans intervention de l' entoblaste. Le conduit se collabe rapidement, puis disparaît (dans de rares cas, quelques vestiges persistent à l' extrémité supérieure et donnent du tissu hypophysaire ectopique ou exceptionnellement des tumeurs appelées craniopharyngiomes). La poche de Rathke est initialement bordée par un épithélium cubique simple. 9HUV OH PRLV le versant antérieur s' épaissit et est pénétré par du mésenchyme et des vaisseaux pour former le lobe antérieur. La cavité s' aplatit et donne la fente hypophysaire, à orientation frontale. Elle persiste jusqu' à l' âge de 20 ans environ, puis forme de petites cavités kystiques. Le versant postérieur, accolé à l' ébauche nerveuse, reste peu vascularisé et ne développe pratiquement pas chez l' homme. Il sera à l' origine de la zone intermédiaire. Enfin, les côtés et la partie supérieure de la poche remontent le long du diverticule nerveux pour former le lobe tubéral. 9HUV PRLV, l' adénohypophyse s' achève et les cellules parenchymateuses se différencient (en cellules éosinophiles, puis basophiles à la fin de la grossesse). ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 27 ___________________________________________________________________________________________ (92/87,21'(/ (%$8&+(1(85(&72%/$67,48( Après segmentation de la première vésicule cérébrale primitive, l' ébauche nerveuse se retrouve appendue au plancher du diencéphale. Sa lumière disparaît rapidement chez l' homme (ce n' est pas le cas dans d' autres espèces comme le hérisson). Puis cette tige s' étire en restant au contact du feuillet postérieur de la poche de Rathke. L' ébauche neurectoblastique est initialement constituée par une trame névroglique fibrillaire. Elle est pénétrée par des fibres nerveuses et des vaisseaux, mais sa différenciation est plus tardive, à partir du 5e mois. 6758&785('(/ $'(12+<323+<6( *(1(5$/,7(6 C' est une glande trabéculaire non orientée faite de larges cordons cellulaires anastomosés et contournés entre lesquels cheminent les capillaires. Ces cordons sont limités en périphérie par une basale péricordonale. Ils renferment : - Des cellules non hormonogènes, - Des cellules hormonogènes, plus nombreuses et de types variés. Longtemps les cellules de l' adénohypophyse ont été identifiées en fonction de leurs modifications dans les états pathologiques ou expérimentaux et en fonction de leurs affinités tinctoriales. De nombreuses classifications successives ont été proposées, suivant les méthodes de coloration utilisée (la dernière des colorations de référence a été le tétrachrome de Herlant, 1960). Maintenant, les différents types cellulaires sont définis par leurs produits de sécrétion et sont identifiés par des méthodes immuno-histochimiques. Il existe 8 hormones principales adénohypophysaires KRUPRQHVSRO\SHSWLGLTXHV - L’hormone somatotrope ou somatotropine ou STH (somatotropic hormone) ou GH (Growth Hormone) - La prolactine (= PRL) - L’hormone corticotrope ou corticotropine ou ACTH (Adreno Cortico Tropic Hormone) - L’hormone mélanotrope ou mélanotropine ou MSH (Melanocyte Stimulating Hormone) - L' hormone lipotrope ou lipotropine ou LPH (Lipotropic Hormone). KRUPRQHVJO\FRSURWpLTXHV - L' hormone thyréotrope ou thyrotropine ou TSH (Thyroid Stimulating Hormone) - L' hormone folliculo-stimulante ou FSH (Follicle Stimulating Hormone) - L' hormone lutéinisante ou lutéotropine ou LH (Luteinizing Hormone = ICSH = Interstitial Cell Stimulating Hormone). Ces deux dernières hormones sont également appelées les gonadotrophines hypophysaires. Certaines de ces hormones sont présentes simultanément dans une même cellule. Il existe 5 types de cellules hormonogènes, mélangées dans les cordons parenchymateux. La proportions relative de ces différents éléments varie suivant les parties de l' adénohypophyse (lobe antérieur, lobe tubéral et zone intermédiaire). De plus, la proximité des différents types de cellules hormonogènes rend vraisemblable l' existence d' une régulation paracrine au sein même des cordons glandulaires. /(6&(//8/(6'8/2%($17(5,(85 Les cordons de l' antehypophyse renferment des cellules non hormonogènes et 5 types de cellules hormonogènes . ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 28 ___________________________________________________________________________________________ $VSHFWKLVWRORJLTXHG XQHFRXSHWUDQVYHUVDOHG XQFRUGRQGXOREHDQWpULHXU /HVFHOOXOHVQRQKRUPRQRJqQHV Elles correspondent aux cellules chromophobes décrites en histologie. Elles représentent 10 à 15 % des cellules de l' antéhypophyse. - Certaines sont groupées au centre des cordons et entourent de petites cavités à contenu colloïde. Ce sont les cellules folliculaires. - D' autres ont des prolongements qui s' insinuent entre les cellules hormonogènes. Ce sont les cellules stellaires. Le rôle des cellules chromophobes est mal connu. Elles pourraient se transformer en cellules hormonogènes. Elles ont des propriétés phagocytaire et peuvent intervenir dans les transports ioniques. /HVFHOOXOHVVRPDWRWURSHV Ce sont les anciennes cellules D . Elles sont nombreuses (environ 55 % des cellules des cordons ) et leur nombre est très stable durant la vie. Elles sont plus abondantes à la périphérie des cordons et dans les zones latérales du lobe antérieur. Les grains de sécrétion, de 300 à 400 nm de diamètre, se colorent par l' orange-G du tétrachrome de Herlant. Le réticulum granuleux est abondant et les mitochondries sont volumineuses. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 29 ___________________________________________________________________________________________ Ces cellules ont été rapidement identifiées à partir de la pathologie : - Elles sont absentes dans certains nanismes (dits "hypophysaires"). - Elle prolifèrent sous forme d' adénomes sécrétants. On observe soit un gigantisme avant l' adolescence, soit une acromégalie chez l' adulte. Les cellules somatotropes élaborent l' hormone de croissance (hormone somatotrope = GH = STH), hormone peptidique de 191 acides aminés. Les récepteurs de la STH sont principalement présents sur les cellules musculaires, les adipocytes et les hépatocytes. - La STH stimule le métabolisme du tissu musculaire - Elle stimule la lipolyse - Surtout elle stimule la production d' I.G.F. I (Insulin-like Growth Factor, ou somatomédine) par le foie. C' est un mitogène puissant qui agit sur les tissus conjonctifs. Il entraîne la croissance du cartilage, des tissus conjonctifs mous et du muscle. /HVFHOOXOHVPDPPRWURSHV Elles sont peu nombreuses dans le sexe masculin et chez la femme en dehors de la grossesse, où elles représentent 5% des cellules de l' adénohypophyse (elles sont plus abondantes dans la zone périphérique du lobe antérieur). Chez la mère, à partir du 4e mois de la grossesse, elles envahissent le lobe antérieur pour former des cordons palissadiques. Leur prolifération est responsable de l' augmentation de l' hypophyse qui atteint 1,2 g à la fin de la grossesse. Elles persistent pendant la lactation. Ce sont les anciennes cellules η de De Romeis, caractérisées par leurs granulations assez volumineuses (0,5 à 0,7 µm), colorables par l' érythrosine (au tétrachrome de Herlant). Le noyau est assez volumineux et nucléolé. Le réticulum granuleux est abondant. L' appareil de Golgi est développé et les mitochondries sont volumineuses. Les cellules mammotropes ont été rapidement identifiées, car elles peuvent proliférer sous forme d' adénomes à prolactine. (OOHVpODERUHQWODSURODFWLQH (protéine de 199 acides aminés, de 20 000 Da, proche de la STH). - Les récepteurs de la prolactine sont présents sur de très nombreuses cellules (glande mammaire, foie, rein, gonades, surrénale, voies génitales, lymphocytes, hypothalamus). De ce fait, les effets de la prolactine sont variés (> 100 décrits). - La principale action de la prolactine est la stimulation de la croissance et de l' activité de la glande mammaire. Son action nécessite la présence de glucocorticoïdes et est potentialisée par les estrogènes et par l' I.G.F- I . En revanche la progestérone inhibe la sécrétion lactée. - Durant la grossesse, la prolactine inhibe la contraction du muscle lisse utérin. /HVFHOOXOHVFRUWLFRPpODQROLSRWURSHVRXFHOOXOHVjSURRSLRPpODQRFRUWLQH Elles représentent environ 5 % des cellules de l' adénohypophyse et sont plutôt au centre du lobe antérieur. Elles ont longtemps posé des problèmes de classification : Leur aspect est variable (suivant les espèces, et même chez l' homme). Ce sont les anciennes cellules ε (acidophiles) et β (basophiles). Les cellules cortico-mélano-lipotropes renferment des granules polyédriques (0,2 à 0,7 µm), basophiles, colorables par le Bleu d' Aniline (suivant Herlant). Le cytoplasme contient de volumineux lysosomes et de petites mitochondries. Il est PAS + . Certaines cellules cortico-mélano-lipotropes (correspondant aux cellules ε) renferment de fines granulations acidophiles. Leurs produits de sécrétion, protéiques, sont multiples. Ils proviennent d' un précurseur commun : ODSURRSLRPpODQRFRUWLQH. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 30 ___________________________________________________________________________________________ Par scissions successives de cette protéine, les cellules élaborent : / $&7+RXKRUPRQHFRUWLFRWURSH(39 acides aminés) - Elle stimule l' activité du cortex surrénalien, provoquant la libération de glucocorticoïdes (cortisol) par la zone fasciculée et la libération d' androgènes surrénaliens par la réticulée. Son effet est très faible sur la glomérulée. - Elle a une faible activité lipolytique à des doses supra-physiologiques. / D06+RXKRUPRQHPpODQRWURSH - C' est le fragment 1-13 de l' A.C.T.H. - Chez les amphibiens elle stimule l' expansion des mélanophores et augmente la pigmentation cutanée (effet inverse de la mélatonine). - Chez l' homme adulte, elle est absente de la circulation générale. Elle intervient au niveau du tissu nerveux. Dans l' hypophyse, elle a un rôle paracrine : Elle inhibe l' activité des cellules mammotropes et stimule la sécrétion de L.H. par les cellules gonadotropes. Comme l' ACTH, elle s' oppose à l' action des endorphines et augmente le turn-over de la dopamine (elle aggrave la maladie de Parkinson). - Chez le foetus, en revanche, il est probable qu' elle contrôle le fonctionnement du cortex surrénalien foetal (insensible à l' ACTH). Ceci a été montré chez le rat. /DE/3+(89 acides aminés) C' est une hormone lipotrope, dont l' effet lipolytique est faible. C' est un intermédiaire pour la production de β-endorphine. /DJ/3+ C' est le fragment 1-56 de la précédente. Les lipotropines ont été isolées par Li en 1968 /DEHQGRUSKLQH(fragment 59-89 de la β-LPH) C' est un peptide à activité morphinique, agissant au niveau du système nerveux. Son action y est inverse de celle de l' ACTH. Il existe dans les cellules cortico-mélano-lipotropes d' autres endorphines, produites par scission d' un autre peptide, la SURHQFpSKDOLQH$ : JHQGRUSKLQH (fragment 59-75) DHQGRUSKLQH (fragment 59-74) PHWHQFpSKDOLQH (fragment 59-63). Ces endorphines ont été isolées par Guillemin à partir de la fraction lipotrope. Tous les peptides libérés par les cellules cortico-mélano-lipotropes le sont simultanément. 2QGLVWLQJXHW\SHVGHFHOOXOHVFRUWLFRPpODQROLSRWURSHV : - Le type I, situé dans la zone intermédiaire de l' hypophyse glandulaire, produit les plus petits peptides mais pas de β-LPH qui est totalement scindée. Chez l' adulte, la zone intermédiaire est rudimentaire et ces cellules sont très rares. - Le type II correspond aux éléments du lobe antérieur. Ils ne produisent pas d'α-MSH. /HVFHOOXOHVWK\UpRWURSHV Elles représentent environ 10 % des cellules de l' adénohypophyse. Elles sont situées à l' intérieur des travées et ont une forme irrégulière avec des prolongements vers la basale externe. Le cytoplasme est légèrement basophile clair et pauvre en granules de petite taille (100 à 150 nm). Elles sont colorables par le PAS et le Bleu Alcian (qui colore les mucopolysaccharides acides). Le réticulum est vacuolaire. Elles élaborent la thyréostimuline ou l' hormone thyréotrope ou T.S.H., hormone glycoprotéique de 28000 Da. La TSH agit sur le thyréocyte. Elle stimule toutes les étapes fonctionnelles, mais plus particulièrement la capture de l' iode circulant. A long terme, elle stimule la croissance et la vascularisation de la glande (une hypersécrétion est à l' origine de goitres fonctionnels). ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 31 ___________________________________________________________________________________________ /HVFHOOXOHVJRQDGRWURSHV Elles représentent environ 10 % des cellules de l' adénohypophyse. Peu repérables, elles sont plus nombreuses au centre du lobe antérieur et surtout dans le lobe tubéral. Elles sont uniformément distribuées dans les cordons. Le cytoplasme est légèrement basophile et est également colorable par le PAS et le Bleu Alcian. Il renferme des granulations (200 et 600 nm) et des mitochondries allongées. Le réticulum est vacuolé et fragmenté. Les cellules gonadotropes sécrètent KRUPRQHV JRQDGRWURSHV JO\FRSURWpLTXHV )6+ HW /+ (environ 30 000 Da). Leur sécrétion et les mécanismes de régulation sont indépendants pour chacune. Environ 70% des cellules ont une sécrétion bi-hormonale, les autres sécrètent soit FSH, soit LH. &HVKRUPRQHVDJLVVHQWVXUOHVJRQDGHV : $XQLYHDXGXWHVWLFXOH - L' hormone lutéinisante, ou LH, stimule la sécrétion d' androgènes par les cellules de Leydig. C' est pourquoi elle a été également appelée ICSH (Interstitial Cell Stimulating Hormone). - La FSH (Follicle Stimulating Hormone) agit au niveau de la cellule de Sertoli. En synergie avec les androgènes, elle stimule la spermatogenèse. $XQLYHDXGHO RYDLUH - Les récepteurs de FSH sont situés sur les cellules de la granulosa dans le follicule. Cette hormone induit la transformation des androgènes ovariens en estradiol et l' apparition des récepteurs de la LH. - La LH agit sur les cellules thécales et stimule leur production des androgènes ovariens. Après action de FSH, elle agit sur les cellules de la granulosa et le corps jaune. Elle y déclenche la production de progestérone. Chez l' animal, on a montré que les gonadostimulines participent à la régulation paracrine des cordons en agissant sur les cellules mammotropes. /(69$5,$7,2165(*,21$/(6 /D]RQHLQWHUPpGLDLUH Peu développée chez l' homme, elle renferme de nombreuses petites formations kystiques résultant de la fragmentation de la fente hypophysaire. Le parenchyme, qui n' a pas de limite nette avec le lobe antérieur, renferme principalement des cellules corticomélano-lipotropes de type I (élaborant de l'α -MSH et ne libérant pas de β-LPH). Chez le porc et rat, la zone intermédiaire, de structure comparable, est plus développée. Cette zone joue un rôle dans la résistance à la privation d' eau : Elle n' existe pas chez les mammifères marins; elle est peu développée dans les espèces terrestres trouvant de l' eau à volonté; mais elle est très développée dans les espèces vivant en zone désertique ou les carnivores ne buvant pas (comme l' hermine). /HOREHWXEpUDO Il est riche en tissu conjonctif de soutien et renferme des vaisseaux destinés au lobe antérieur. Le parenchyme est constitué de longues travées cellulaires parallèles constituées de quelques cellules gonadotropes et surtout de cellules chromophobes, entourant parfois des vésicules à contenu colloïde. Les autres types cellulaires sont très rares. /(67520$&21-21&7,929$6&8/$,5( L' hypophyse est entourée d' une capsule conjonctive adhérente aux parois de la selle turcique. Cette capsule envoie des cloisons conjonctivo-vasculaires intra-parenchymateuses, en particulier le faisceau conjonctivo-vasculaire latéral. La capsule s' épaissit autour de l' orifice de la cavité pour former le diaphragme sellaire et se continue, autour de la tige hypophysaire, par la pie-mère. Les capillaires forment un réseau dense entre les cordons cellulaires. Ce sont des capillaires sinusoïdes à endothélium fenêtré. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 32 ___________________________________________________________________________________________ 9$6&8/$5,6$7,21'(/ +<323+<6( La vascularisation hypophysaire est riche et a un rôle fonctionnel. /(6$57(5(6 Le sang artériel provient de la carotide interne. Il aborde la glande par 2 groupes d' artères (présentant quelques anastomoses). $UWqUHVK\SRSK\VDLUHVLQIpULHXUHV$+, Il en existe une de chaque côté. Elles sont anastomosées et apportent le sang destiné au lobe postérieur et à la zone intermédiaire. $UWqUHVK\SRSK\VDLUHVVXSpULHXUHV$+6 Il en existe également une de chaque côté. Elles se divisent en abordant la tige hypophysaire et forment autour de celle-ci un réseau d' où partent les diverses branches : - Une branche descend directement vers le lobe antérieur dans le faisceau conjonctif latéral. - Une branche est destinée au lobe tubéral. - Les autres branches alimentent le réseau capillaire dense de la zone infundibulaire et de la tige, appelé plexus porte primaire. /(6<67(0(3257('(/ +<323+<6( Il a un rôle physiologique majeur. Il comprend 2 réseaux capillaires réunis par des veines portes (6FKpPDFLGHVVXV). /HSOH[XVSRUWHSULPDLUH Il est situé en tissu nerveux et comprend : - Le plexus porte primaire supérieur (3 6), le plus développé chez l' homme, est le réseau capillaire qui irrigue l' Infundibulum - Le plexus porte primaire inférieur (3 ,) qui irrigue la tige infundibulaire. Chez l' homme ces plexus primaires forment des structures de type glomique. /HVYHLQHVSRUWHVK\SRSK\VDLUHV Elles sont longues ou courtes, suivant qu' elles proviennent du plexus primaire supérieur ou inférieur. Elles descendent en périphérie de la tige hypophysaire pour aller alimenter le réseau capillaire du lobe antérieur. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 33 ___________________________________________________________________________________________ /HUpVHDXFDSLOODLUHSRUWHVHFRQGDLUH3 Il est situé dans le tissu glandulaire. C' est le réseau capillaire de l' ante-hypophyse. A part les artères du faisceau conjonctif latéral, l' ante-hypophyse est irriguée par du sang qui a d' abord traversé le tissu nerveux de l' Infundibulum. Cette circulation porte est la voie de passage des médiateurs hypothalamiques hormonaux qui régulent l' activité de l' adénohypophyse. /(69(,1(6'(/ +<323+<6( L' ensemble du sang veineux de l' hypophyse rejoint un sinus veineux capsulaire sous-pituitaire qui se draine dans le sinus caverneux. 6758&785('(/$1(852+<323+<6( *(1(5$/,7(6 Ce n' est pas une glande endocrine au sens habituel du terme, mais du tissu nerveux dépendant de l' hypothalamus. Les cellules de l' hypothalamus sont des neurones avec leurs fonctions propres (réception, intégration et transmission d' influx nerveux), qui possèdent de plus une fonction sécrétoire : Elles libèrent des hormones peptidiques à l' extrémité de l' axone. Les neurones hypothalamiques sont rassemblés en amas qui constituent les "noyaux hypothalamiques" . 6FKpPDWRSRJUDSKLTXHGHVQR\DX[K\SRWKDODPLTXHV Les axones des neurones hypothalamiques se dirigent vers des régions variées de l' encéphale, mais les mieux connus sont ceux destinés à l' hypophyse. Ces derniers neurones forment 2 systèmes différents : /HV\VWqPH+\SRWKDODPR3RVWK\SRSK\VDLUH Les axones se terminent dans le lobe postérieur de l' hypophyse. Les produits de sécrétion passent dans la circulation générale. /HV\VWqPH+\SRWKDODPR,QIXQGLEXODLUH Les axones se terminent dans l' Infundibulum et dans la partie supérieure de la tige infundibulaire. Les produits de sécrétion passent dans la circulation porte destinée à l' adénohypophyse. /(6<67(0(+<327+$/$023267+<323+<6$,5( /HVQHXURQHVK\SRWKDODPLTXHV - Le corps cellulaire est situé dans les noyaux magno-cellulaires (cellules de grande taille) de l' hypothalamus : noyaux supra-optiques (62) et para-ventriculaires (39) (6FKpPDFLGHVVXV). - Le noyau est volumineux et nucléolé. - Le cytoplasme renferme des corps de Nissl, un Golgi développé et de nombreux grains de neurosécrétats (130 à 200 nm de diamètre, denses en microscopie électronique, colorables par l' hématoxyline chromique de Gomori). Ils contiennent les peptides hormonaux liés à des protéines, les neurophysines. - Les dendrites sont courts. - L' axone, amyélinique, transporte et stocke ces grains de sécrétion. Il renferme des mitochondries et présente des dilatations où s' accumulent les grains de sécrétion, les FRUSVGH+HUULQJ. L' extrémité de l' axone ne présente pas de synapse, mais libère par exocytose le contenu des grains (hormone et neurophysines), qui diffusent à travers la basale dans l' espace péricapillaire. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 34 ___________________________________________________________________________________________ /HOREHSRVWpULHXU C' est du tissu nerveux très richement vascularisé. $VSHFWGXSDUHQFK\PHGXOREHSRVWpULHXUHQPLFURVFRSLHpOHFWURQLTXH /HWLVVXQHUYHX[ - Il est séparé du conjonctif par une basale dite "parenchymateuse". Il contient des axones amyéliniques provenant de l' hypothalamus, mais pas de corps de neurones. - Ces axones portent de volumineux FRUSVGH+HUULQJ, pouvant atteindre plusieurs µm de diamètre (colorables par l' hématoxyline chromique de Gomori). - Entre les fibres se trouvent des astrocytes fibreux et par des éléments gliaux propres à la neurohypophyse : OHV SLWXLF\WHV. Leur forme est très variable. Ils ont des prolongements qui atteignent la basale parenchymateuse entre les fibres nerveuses. Leur cytoplasme, siège d' une intense activité métabolique (Golgi développé, mitochondries nombreuses, lysosomes), renferme des inclusions lipidiques et, chez le sujet âgé, des pigments. Ils peuvent acquérir des fonctions macrophagiques. /HVYDLVVHDX[ - La vascularisation de la post-hypophyse, assurée par les artères hypophysaires inférieures. Elle est indépendante de la vascularisation ante-hypophysaire et infundibulaire. - Les capillaires sont étroits. Ils possèdent un endothélium fenêtré, reposent sur une basale, mais il n' existe pas de limitante névroglique continue. /HVHVSDFHVSpULFDSLOODLUHV - Ce sont de fins espaces conjonctifs situés entre la basale parenchymateuse et la basale capillaire. Ils s' étendent à distance des vaisseaux et se ramifient. - Ils représentent un espace de diffusion obligatoire pour les neurosécrétats avant leur passage dans la circulation. /HVSURGXLWVGHVpFUpWLRQK\SRWKDODPRSRVWK\SRSK\VDLUHV Il s' agit de 2 hormones peptidiques cycliques de 9 acides aminés (environ 1000 Da) qui sont synthétisées par des neurones différents. La régulation de leur sécrétion est uniquement nerveuse et est soumise à des interactions complexes. / RF\WRFLQH Elle est associée à la neurophysine I. Elle stimule les cellules myo-épithéliales de la glande mammaire et les cellules musculaires lisses de l' utérus (son rôle est fondamental au moment de l' accouchement). ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 35 ___________________________________________________________________________________________ Sa sécrétion est sous le contrôle d' un réflexe neurosécrétoire. Le stimulus est le contact du mammelon au cours de la tétée, la distension du col utérin au cours de l' accouchement, et celle du vagin au cours du coït. Elle est également produite par l' ovaire. /DYDVRSUHVVLQHRXKRUPRQHDQWLGLXUpWLTXH$'+ Elle est associée à la neurophysine II. Elle provoque la réabsorption d' eau par l' épithélium du tube rénal (fin du tube contourné distal et tubes collecteurs). Une sécrétion insuffisante se traduit par un syndrome polyurique-polydipsique ou diabète insipide hypophysaire. Elle augmente le tonus vasculaire, d' où son nom. Elle stimule la production d' ACTH par les cellules cortico-mélano-lipotropes de l' hypophyse (et potentialise l' action du CRF). Sa production est stimulée par l' augmentation de l' osmolarité du plasma dans les vaisseaux hypothalamiques, mais augmente également au cours de stress divers. /(6<67(0(+<327+$/$02,1)81',%8/$,5( /HVQHXURQHV Moins volumineux que ceux du système hypothalamo-post-hypophysaire, ils sont situés dans différentes régions du cerveau mais la plupart proviennent de l' hypothalamus et des régions supra-mammillaires. En regard des noyaux hypothalamiques, au niveau du Tuber cinerum, la paroi du 3e ventricule se modifie. Les cellules épithéliales épendymaires s' allongent (tanicytes). Leurs extrémités entrent en rapport avec de nombreuses anses capillaires tortillonées sous-jacentes. Cette différenciation favorise l' échange de médiateurs entre le L.C.R et l' hypothalamus. 6WUXFWXUHGHO LQIXQGLEXOXP C' est du parenchyme, dépourvu de corps de neurones, ressemblant au parenchyme du lobe postérieur. Les axones, de calibre variable renferment des grains de sécrétion, mais ils ne s' accumulent pas (il n' y a pas de corps de Herring). Les axones se terminent à proximité des glomus vasculaires des plexus portes primaires, où sont libérés les médiateurs à destination de l' hypophyse glandulaire. /HVSURGXLWVGHQHXURVpFUpWLRQ Ce sont des peptides de taille variée. Ils sont transportés par la vascularisation porte et agissent sur les cellules de l' adéno-hypophyse, d' où leur nom de peptides hypophysiotropes. Ces peptides sont classés suivant leur activité en 2 groupes : /HVOLEpULQHVRX5HOHDVLQJ)DFWRUV Ces molécules stimulent la sécrétion des cellules de l' ante-hypophyse. Elles sont nombreuses regroupant des molécules spécifiques d' un type cellulaire et des médiateurs ayant d' autres fonctions dans l' organisme. Les libérines proprement dites sont : /D VRPDWRFULQLQH (ou G.R.F. = Growth releasing factor) de 44 acides aminés. Elle agit sur les cellules somatotropes. Sa sécrétion est pulsatile (périodes de 3 h.), entraînant une sécrétion également pulsatile de l' hormone de croissance. /D FRUWLFROLEpULQH (ou C.R.F = Corticotropin releasing Factor). C' est un peptide de 41 a.a. qui agit sur les cellules à pro-opio-mélanocortine. /D WK\UROLEpULQH (ou T.R.H. = Thyéotropin Releasing hormone), tri-peptide agissant sur les cellules thyréotropes. /D JRQDGROLEpULQH (ou GnRH = Gonadotrophin Releasing Hormone). Il s' agit d' un peptide de 10 acides aminés, agissant sur les cellules gonadotropes. Cette libérine stimule la sécrétion de L.H. et celle de F.S.H., mais de façon indépendante : Lorsque la stimulation par GnRH est continue, il y a production préférentielle de F.S.H.. Quand la stimulation est pulsatile (périodes de 90 min environ), la cellule élabore préférentiellement de la L.H. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 36 ___________________________________________________________________________________________ Il n' existe pas de libérine spécifique pour les cellules mammotropes : Elles sont stimulées par la T.R.H., à un moindre degré par la dopamine, par le V.I.P. (peptide intestinal vaso-actif) et par la β-endorphine. Même quand il existe une libérine spécifique, d' autres hormones peuvent agir. Ainsi, la vasopressine stimule les cellules corticotropes parallèlement au C.R.F. /HVVWDWLQHVRX,QKLELWLQJ)DFWRUV Ce sont des peptides hypophysiotropes sécrétés par l' hypothalamus qui inhibent ou freinent l' activité sécrétoire des cellules ante-hypophysaires. /D VRPDWRVWDWLQH inhibe les cellules somatotropes. Il s' agit de 2 peptides de 14 et 28 acides aminés, identiques à ceux produits par les cellules endocrines du tube digestif (estomac et intestin) et par les cellules D du pancréas endocrine. La somatostatine inhibe également les cellules thyréotropes et les cellules corticotropes. /H3,). (Prolactin Inhibiting Factor). Il correspond très vraisemblablement à un peptide de 56 acides aminés, le G.A.P. (Gn-RH Associated Peptide), produit en même temps que le GnRH. Ce facteur inhibe les cellules mammotropes. c' est le principal régulateur de la sécrétion mammotrope. En plus de ces molécules spécifiques, d' autres médiateurs ont des effets inhibiteurs plus ou moins accentués : dopamine, sérotonine, mélatonine. 5(*8/$7,21'86<67(0(+<327+$/$02$17(+<323+<6$,5( *(1(5$/,7(6 Par l' intermédiaire des médiateurs, l' hypophyse est directement contrôlée par l' hypothalamus. Elle agit comme traducteur et amplificateur des signaux hypothalamiques. Le système hypothalamo-hypophysaire est un ensemble, soumis à une régulation complexe où prédominent les PpFDQLVPHVGHIHHGEDFN. - Lorsque les sécrétions anté-hypophysaires agissent sur une glande endocrine périphérique (gonades, thyroïde, corticosurrénale), ce sont les hormones produites par cette glande qui vont régulent la production des peptides hypophysiotropes et souvent la réponse des cellules hypophysaires. - Lorsqu' il n' y a pas de production de médiateur par la glande cible (prolactine), c' est le taux d' hormone hypophysaire qui régule l' activité hypothalamique. 5(*8/$7,21'(/$)21&7,21620$727523( La libérine est la somatocrinine. Sa sécrétion est favorisé par les stress. Elle entraîne la production d' hormone somatotrope (GH), puis d' IGF I par le foie. Ces 2 hormones ont un effet feed-back : - GH freine la production de somatocrinine. - L' IGF I freine à la fois la production de somatocrinine et l' activité des cellules somatotropes. A cet effet inhibiteur, s' ajoute l' action de la somatostatine. ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 37 ___________________________________________________________________________________________ 5(*8/$7,21'(/$)21&7,210$0027523( Le TRH, les estrogènes, la stimulation nerveuse au cours de la tétée, les stress et la β-endorphine, augmentent la sécrétion de prolactine. La principale régulation est inhibitrice. La prolactine elle même agit sur l' hypothalamus, entraînant la production de dopamine, qui est un puissant inhibiteur de la cellule mammotrope. Les effets inhibiteurs du PIF et de l' ACTH sont plus faibles. 5(*8/$7,21'(/ $&7,9,7(&257,&27523( ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 38 ___________________________________________________________________________________________ La fonction corticotrope permet à l' organisme de réagir aux stress les plus divers. Elle est déclenchée par une stimulation nerveuse de l' hypothalamus. Plusieurs molécules agissent comme libérines : La corticolibérine (CRF) qui est spécifique, la vasopressine et le peptide intestinal vaso-actif. Par l' intermédiaire de l' ACTH, elles entraînent la libération de glucocorticoïdes. Il existe une amplification de la stimulation. En effet le cortisol facilite la production d' adrénaline par la médullosurrénale qui elle-même augmente la production d' ACTH. L' activité est freinée par un effet feed-back du cortisol, s' exerçant à la fois sur l' hypothalamus et sur la cellule à proopio-mélanocortine. La somatostatine a également un effet inhibiteur. 5(*8/$7,21'(/$)21&7,217+<5(27523( Il existe une équilibre entre stimulation et freination. La libérine spécifique est la TRH. Elle entraîne la production de TSH par les cellules thyréotropes et donc une production accrue d' hormones thyroïdiennes. Inversement, les hormones périphériques ont un effet feed-back, freinant la libération de TRH et l' activité de la cellule thyréotrope. Ce dernier effet s' ajoute à celui de la somatostatine (hypophysaire et digestive) qui réduit la production de TSH par l' hypophyse. 5(*8/$7,21'(/$)21&7,21*21$'27523( Elle est extrêmement complexe : - De nombreuses hormones interagissent. Outre les stéroïdes sexuels, la dopamine, la mélatonine, la sérotonine agissent sur les neurones gonadotropes hypothalamiques. - Pour certaines, comme l' estradiol, il existe un seuil à partir duquel l' effet régulateur s' inverse. /HIRQFWLRQQHPHQWGHO K\SRWKDODPXVHVWGLIIpUHQWGDQVOHVGHX[VH[HV : - Dans le sexe féminin, la fonction gonadotrope est cyclique, car une horloge hypothalamique modifie de façon cyclique la production de gonadolibérine. - Dans le sexe masculin, une forte imprégnation androgénique "masculinise" l' hypothalamus au cours du développement. Cette empreinte androgénique, pratiquement définitive, supprime le caractère cyclique du fonctionnement. (paradoxalement, les androgènes sont localement convertis en estrogènes pour assurer la masculinisation de l' hypothalamus) ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest PCEM - Histologie spéciale - Les glandes endocrines Page 39 ___________________________________________________________________________________________ 8QHVHXOHJRQDGROLEpULQH*Q5+H[LVWH. Elle stimule différemment la production des 2 hormones gonadotropes en fonction de sa cinétique de sécrétion. Lorsqu' elle est sécrétée sur un rythme continu ou irrégulier, elle favorise principalement la libération de FSH par les cellules gonadotropes. Lorsqu' elle est sécrétée suivant un rythme pulsatile (avec des périodes voisines de 90 minutes), elle provoque la préférentiellement libération de LH. ,OH[LVWHGHVERXFOHVG DPSOLILFDWLRQ par les hormones périphériques : Androgènes et progestérone inhibent la sécrétion de gonadolibérine et spécifiquement la libération de LH L' inhibine inhibe celle de FSH, mais stimule l' action de LH sur les gonades. Les estrogènes stimulent à dose physiologique la production de gonadolibérine et l' inhibent à forte dose. Ils stimulent également la sensibilité des cellules gonadotropes à ce médiateur par induction du récepteur. Dans toutes ces régulations le facteur temps est fondamental : activité cyclique, activité périodique courte, séquence d' intervention d' hormones différentes (induction de récepteurs, préparant les cellules à répondre à un autre messager). __________________________________________________________________ ___________________________________________________________________________________________ J. Amice - Faculté de Médecine de Brest