PSYCHIATRIE

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GERIATRIE
LA SEXUALITÉ DES PERSONNES ÂGÉES
La sexualité est inhérente à la vie humaine. Bien que ses manifestations soient très variables, nous la
rencontrons sous une forme ou une autre à tous les âges de la vie.
Sexualité : "ne désigne pas les activités et le plaisir qui dépendent du fonctionnement de l'appareil génital,
mais toute une série d'excitations et d'activités présentes dès l'enfance, qui présentent un plaisir irréductible
à l'assouvissement d'un besoin physiologique fondamental (faim, fonction d'excrétion) et qui se retrouve à
titre de composante dans la forme dite normale de l'amour sexuel (Laplanche et Pontalis : Dictionnaire de la
psychanalyse).
LES CHANGEMENTS PHYSIOLOGIQUES DU VIEILLISSEMENT ET LA SEXUALITE
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Chez la femme, le vieillissement n’entraîne pas de modifications suffisamment importantes pour
entraver les relations sexuelles et atteindre l’orgasme.
La ménopause peut constituer une période de crise, au cours de laquelle la femme doit renoncer à sa
capacité à procréer. Elle peut être source de souffrance (peut aboutir à un syndrome anxio-dépressif).
Les changements sont plus nombreux dans le comportement sexuel de l'homme : il semblerait
que le vieillissement affecte davantage la vie sexuelle de l'homme que celle de la femme.
Autre donnée importante : la pénurie des partenaires masculins, due à la différence entre l'espérance de vie
féminine et l'espérance de vie masculine.
Le refus de la sexualité des personnes âgées fait partie d'un stéréotype culturel qui veut que ces dernières
soient considérées comme laides, impuissantes, malheureuses et impotentes.
Les valeurs liées au corps et à la beauté appartiendraient à la jeunesse, tandis que la vieillesse se
partagerait la perte d'autonomie et la douleur.
Il nous est difficile d'envisager la sexualité des personnes âgées car nous les percevons comme des parents
: c'est le fantasme de la scène primitive (relations sexuelles des parents) qui prend ici encore toute son
ampleur (cet aspect de leur vie représente une menace trop importante pour le Moi).
Les personnes âgées ont à faire avec le regard de leur famille (l'âge et la dépendance opèrent un
renversement des responsabilités parent/enfants, qui confère aux enfants un droit de regard sur la vie de
leurs parents.)
Place de la sexualité dans l'institution : elle est soumise aux stéréotypes sociaux de la sexualité des
personnes âgées, mais aussi à la place que les soignants acceptent de lui laisser. Les réactions des
professionnels varient d’une personne à l'autre, ce qui peut entraîner des contradiction au niveau de l'équipe.
L'hôpital c'est le tout collectif, le regard permanent de l'autre ; alors que la sexualité a besoin d'autonomie et
ne s'accommode pas de la collectivité.
VIEILLISSEMENT, HANDICAP, AUTONOMIE ET DÉPENDANCE
Dès notre plus jeune âge, notre mode de vie, la façon dont nous nous construisons sont fondés sur notre
dépendance et notre capacité d'autonomie vis à vis de notre environnement.
Le vieillissement est une période de la vie au cours de laquelle nous sommes amenés à trouver des
équilibres entre nos aspirations, nos capacités, nos moyens et ceux des personnes qui nous entourent.
L'OMS définit différents concepts pouvant aboutir à une dépendance :
 La déficience : existence d'une perturbation, par rapport aux normes biomédicales, qui est
responsable d'une baisse de fonction.
 L'incapacité : mesure l'importance de la perturbation.
 Le handicap (ou le désavantage) : mesure de quelle façon l'incapacité est compensée ou non.
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La notion de dépendance sous-tend une relation de nécessité.
On distingue :
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La dépendance physique : incapacité d’accomplir sans l'aide d'une tierce personne 3 actes de la vie
quotidienne (se mobiliser, se nourrir, s'habiller, s'occuper des soins d'hygiène).
La dépendance affective : s'entend dans le cadre de la normalité comme un besoin de communiquer
et un refus de solitude.
La dépendance psychologique : incapacité à se gouverner soi même.
La dépendance économique : elle peut être induite par le passage à la retraite.
L'autonomie n'est pas définie comme l'absence de dépendance, mais comme la capacité qu’a un individu à
se gouverner lui même, y compris à gérer ses dépendances. Il s'agit d'une indépendance par rapport à une
décision et non pas par rapport à un moyen.
Le vieillissement physiologique est responsable d’une baisse de performance des différents organes de notre
corps ; il n'entraîne pas de baisse des fonctions pouvant être responsable d’une dépendance physique.
La dépendance physique est la conséquence de différentes maladies dont la fréquence augmente avec
l'âge.
Gérer la dépendance est un des objectifs majeurs de la gériatrie. Le champ de réponse à la dépendance et
au maintient de l'autonomie appartient aux différents intervenants.
Quel que soit son niveau sur une échelle, la dépendance dune personne doit susciter une réflexion de
l’équipe afin d’éviter son aggravation.
Les réponses vont de la suppléance à la compensation.
Mais il faut toujours faire en sorte d'éviter la perte d’autonomie lors de l'hospitalisation (dans les actes de la
vie quotidienne, dans le nursing et les soins... ). Car notre action de soignant va avoir une importance
considérable dans la capacité du patient à maintenir son autonomie.
De plus, l'hôpital n'est pas toujours considéré comme un lieu de vie pour les patients mais comme un lieu de
travail pour les soignants.
Il y a une culture de la douleur : les institutions privilégient les soins donc les maladies, et la prise en charge
de la douleur. Corps douloureux et corps de plaisir n'appartiennent pas au même monde.
L'EVOLUTION DE LA SEXUALITE AVEC L'AGE ET LES REPONSES DES SOIGNANTS
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On observe des comportements régressés vers :
La bouche : le plaisir lié à cette zone prend comme objet l'alimentation, les embrassades, l'avidité
relationnelle(les personnes âgées qui "vampirisent" leur entourage) - la peau : il y a un plaisir du touché à
travers les contacts prolongés (poignées de mains), mais il y a aussi des plaintes somatiques qui appellent
les examens et les palpés).
La zone anale et les matières fécales : certains auteurs évoquent cet investissement à travers des
pathologies fonctionnelles comme la diarrhée ou la constipation. La régression à ce stade pousse à des jeux
fécaux indice d’agressivité et de grande angoisse, cette régression peut se maintenir dans le langage sans
qu'il y ait de passage à l'acte.
La zone génitale : elle peut faire l'objet d'exhibition plus ou moins contrôlées, de masturbations plus ou
moins discrètes.
Il y a des comportements sexuels sublimés : ils permettent d'exprimer des désirs et des pulsions sur un
mode intellectualisé (peinture, écriture...). Le message peut être sexuel mais il ne s'accompagne pas d’un
passage à l'acte. Par contre il offre à l'individu une satisfaction en détendant les pulsions sexuelles.
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