Fiche n°10 Les pharaons au combat (vd)

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Fiche info E GYPT n° 10- Les Pharaons au combat HISTOIRE MILITAIRE DE L’EPOQUE PHARAONIQUE .
La position géographique exceptionnelle de l’Egypte a fait d’elle un objet de convoitise pour ses
voisins depuis l’aube de l’Histoire.
Pour protéger les frontières du pays, les pharaons mettent
en place de nombreux moyens dont des garnisons et forts,
et aussi des attaques guerrières.
Ces possibilités pour défendre le pays évoluent en
fonction de la situation de l’Etat, de sa stabilité, de ses
ressources, de son développement et des circonstances
politiques.
A travers le temps les armes et les stratégies
se perfectionnent.
L’objet de cette fiche est d’exposer leur évolution
C'est durant l'Ancien Empire (2686 à 2181 av. JC) que
se forment les premières armées régulières.
(Photo : Mohamad Galal)
Les soldats de l'infanterie égyptienne étaient
équipés de lances et de boucliers
(Sculpture miniature de la Vème dynastie).
La création d’une armée régulière et disciplinée
devient progressivement nécessaire pour
défendre efficacement l’Empire.
D’après une tablette en ivoire, le roi AHA de la 1ère dynastie aurait
organisé une campagne militaire en Nubie pour consolider les
frontières-sud du pays. Cela afin d’assurer la protection de
ressources stratégiques pour l’Egypte, localisées dans ces régions.
Mines et les carrières étaient à l’époque la vraie richesse du pays.
Dans le même temps, les campagnes minières « étaient
accompagnées de détachements militaires, afin de protéger les
carrières et de convoyer les ressources récupérées jusqu’au
souverain », explique Amira Seddiq, égyptologue
La stabilité de l’Egypte est incertaine en raison des peuplades
asiatiques. Elles attaquent la Palestine, et les tribus libyennes.
Lorsqu’une attaque ou une révolte se produit, les garnisons frontalières égyptiennes se détachent
pour y faire face.
Ainsi le pharaon PEPI 1er (7ème dynastie) a organisé une campagne militaire composée de
milliers de soldats contre les tribus asiatiques, afin d’assurer la sécurité du pays. C’était la
première étape de la formation d’une vraie armée militaire connue dans l’Ancienne Egypte. En
effet, l’Etat n’était plus en formation et son développement lui permettait d’organiser plus
durablement la défense du pays contre les attaques répétées de ses voisins.
Au cours du Moyen Empire (1550 à 1069 av. JC ;) les campagnes militaires de l’Egypte
étaient surtout conduites en Nubie pour protéger le sud du pays (12 ème dynastie).
SESOSTRIS 1er s’est illustré pour plusieurs de ses campagnes victorieuses.
Nouvelles armes
L’égyptologue Laïla ABDEL-QADER s’est penchée sur leur innovation.
Depuis l’Ancien Empire les armes des armées étaient principalement le poignard, l’épée en
forme de machette et l’arc.
L’Egypte du Moyen Empire s’effondre sous l’invasion du pays par les Hyksos, peuplades
d’Asie. Ils amènent avec eux des techniques et des armes inconnues des Egyptiens. Une nouvelle
dynastie à Thèbes va permettre au pays de se ressaisir en s’appropriant ces armes et techniques
nouvelles, les retournant contre les envahisseurs. Le pharaon AHMOS Ier (1549 av. à 1525 av
JC.) libère le pays. Les deux innovations principales reprises des Hyksos par l’armée pharaonique
sont le char de guerre et l’arc composite
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Fiche info E GYPT n° 10- Les Pharaons au combat Les chars utilisés par les Egyptiens, plus légers, avaient un poids de 24 kg et étaient composés
de deux roues en bois d’un diamètre de 1 mètre, roues améliorées avec des freins et jougs pour
attacher le cheval et d’une plateforme sur laquelle un archer peut se mettre debout pour tirer.
« Ces chars se caractérisaient par leur grande
cordes. Quant à la pointe de la flèche, elle était
vitesse et leur stabilité » L’autre arme améliorée en bronze. Les arcs composites se
par les Egyptiens est l’arc composite. « Ils
caractérisaient par leur longue portée, jusqu’à
étaient
500 mètres », L’amélioration du char de
fabriqués avec
guerre et de l’arc composite a été
une série de
accompagnée, dans le même temps, d’une
couches de
évolution d’entraînement des soldats et des
bois feuillus et
cavaliers. A la différence de l’Ancien et Moyen
doux, de
Empires - quand les soldats égyptiens
cornes
excellaient dans le tir à pied- les archers du
d’animaux et
Nouvel Empire s’entraînaient plutôt à tirer en
d’intestins qui
étant debout sur un char défilant à toute
servaient de
vitesse.
.L’égyptologue Laïla ABDEL-QADER assure que ce sont tous ces éléments qui ont donné
la victoire à l’armée égyptienne conduite par le pharaon AHMOS (18 ème dynastie)
NOUVELLES STRATEGIES
Il faut attendre l’arrivée de RAMSES II, et de THOUTMOSIS III pour reformer une armée puissante.
Avec l’arrivée de THOUTMOSIS III sur le trône
(1479 à 1425 av. JC), les tactiques de guerre
sont modifiées.
A Megiddo, en dehors de l’Egypte, les troupes
d’une coalition des états syriens se rassemblent
contre l’Egypte. « Deux solutions s’offraient à
THOUTMOSIS III : prendre le plus court et le
dangereux défilé d’Aruna, ou faire un détour
par le sud. Thoutmosis choisit l’option la plus
dure, mais aussi inattendue par ses ennemis
», raconte Amira SEDDIQ. Il avait étudié en détail
le champ de bataille avant d’envoyer son armée à
l’assaut du camp ennemi. Quatre jours plus tard,
l’armée égyptienne occupe les hauteurs aux
bords de la rivière Kyna, et attaque en deux
ailes la coalition ennemie. Surprises, les troupes
ennemies s’enfuient en abandonnant leurs
équipements : chars, or, argent, tentes ... «
C’était la première fois dans l’histoire militaire
qu’une armée prenne une telle formation »,
souligne l’égyptologue Mohamad GALAL, D’après
Amira Seddiq, cette victoire, aussi partielle qu’elle
soit, est réalisée grâce à la bonne organisation de
l’armée égyptienne sur champs de bataille. Afin
de transformer ce demi-succès en triomphe,
THOUTMOSIS III met ensuite le siège devant la
ville où s’est retranchée la coalition de princes
syriens. La ville tombe après 7 mois de siège,
après l’épuisement des réserves de nourriture
et d’eau.
Le pharaon s’empare alors de la Palestine et les
princes vaincus doivent lui payer un tribut.
La bataille la plus connue est bien celle de Qadesh, qui oppose RAMSES II au roi hittite Mouwatalli II (1274
av. J.-C.), et 150 ans plus tard de celle de THOUTMOSIS III à Megiddo. Cette campagne de Megiddo a
été suivie de 17 autres campagnes militaires toutes victorieuses. THOUTMOSIS III., au cours de sa 5ème
campagne a, une fois de plus, innové en matière de stratégie militaire. Pour se saisir de la flotte
phénicienne, ce génie militaire combine dans un même mouvement son armée et sa marine de guerre
pour attaquer simultanément l’ennemi. Répartie en quatre corps, l’armée égyptienne avait atteint le seuil
des collines de Qadesh, sur la rive du fleuve Assy. Accompagné de ses gardes personnelles, RAMSES II
s’est laissé abuser par des espions ennemis et s’est retrouvé encerclé par les Hittites qui ont dû résister en
attendant l’arrivée du reste de l’armée.
L’EGALITE DE FORCE ENTRE LES DEUX ARMEES, EGYPTIENNE ET HITTITE, A ABOUTI A
LA SIGNATURE DU PREMIER TRAITE DE PAIX DE L’HISTOIRE
Edité le 24 octobre 2015
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