Les théories du libre-échange Le libre-échange est une doctrine économique prônant la libre circulation des biens et des services entre les pays. Cette théorie applique au niveau international le principe libéral selon lequel, il convient de « laisser-faire » le marché (et donc de supprimer les entraves, c'est-àdire les interventions extérieures comme la fixation de quotas, de droits de douane par l'Etat) afin d'aboutir à la meilleure situation économique possible. Dans cette perspective, l'échange serait mutuellement avantageux. Ce ne serait pas un jeu à somme nulle. Les libéraux s'opposent donc aux thèses mercantilistes (du XVII e siècle), pour qui le commerce, c'est la guerre, c'est-à-dire qu'il y a un gagnant et un perdant. 1. Les fondements théoriques du libre-échange a. Adam Smith et la théorie des avantages absolus Pour Adam Smith (XVIIIe siècle) les pays ont tout intérêt à se spécialiser et à développer les échanges avec les autres pays. Pour lui, le principe de la division du travail s'applique au niveau national, au sein des fabriques, mais aussi au niveau international. Selon, lui chaque pays doit se spécialiser dans la production pour laquelle il est le plus efficace. Ainsi, si chaque pays se spécialise, la production mondiale s'accroît, du fait des gains de productivité engendrés, et les échanges se développent. b. David Ricardo et la théorie des avantages comparatifs David Ricardo (XIXe siècle) va renforcer l'analyse d'Adam Smith en montrant que même lorsqu'un pays est plus efficace que les autres dans plusieurs domaines, il a intérêt à se spécialiser et à commercer avec les autres pays. En effet, un pays efficace dans plusieurs productions aura intérêt à concentrer les facteurs de production (capital et travail) dans l'activité pour laquelle il est le plus efficace. En revanche, un pays peu efficace se spécialisera dans la production pour laquelle il est relativement le meilleur, c'est-à-dire le moins mauvais comparativement à ses partenaires commerciaux. Il obtiendra ainsi une création de richesse maximale. Il pourra ensuite en échanger une partie avec les autres pays. 2. Le libre-échange aujourd'hui a. L'explosion du commerce mondial Depuis la seconde moitié du XXe siècle, la plupart des pays à travers le monde s'est résolument engagée sur la voie du libre-échange. Les droits de douanes sont passés, en une cinquantaine d'années, de 40 % en moyenne à 5 %. L'augmentation des échanges mondiaux a été largement supérieure à l'augmentation de la création de richesse. b. Les nouvelles théories du libre-échange Hecksher-Ohlin-Samuelson (théorème HOS, 1933) s'intéressent à l'origine de la spécialisation des pays. Pour eux, tous les pays ne sont pas dotés de la même manière en facteurs de production. Certains disposent de plus de capital, d'autres de travail. Chaque pays a donc intérêt à se spécialiser dans le type de production qui utilise plutôt le facteur de production abondant. Ainsi, si les Etats-Unis disposent plutôt de terres cultivables, ils ont intérêt à se spécialiser dans la production agricole et d'en exporter une partie et d'importer des produits incorporant plutôt du travail (par exemple). Le libre-échange reste souhaitable puisque, selon ce théorème, il aboutit à une égalisation des rémunérations à travers le monde. Cependant, en observant le contenu des échanges internationaux, on peut constater que les pays ont tendance à échanger des produits de même nature (par exemple, exportations/importations d'automobiles entre les Etats-Unis et la France), on parle de commerce intra-branche. Pour certains économistes, cela s'explique par le fait que les consommateurs expriment « une demande de différence », ils consomment des produits semblables mais non identiques. L'essentiel Les théories du libre-échange reposent sur l'idée que l'échange est bénéfique à tous les participants et que chaque pays a intérêt à se spécialiser dans un type de production et à importer les autres produits qu'il ne fabrique pas lui-même. Pour cela, il ne doit pas y avoir d'obstacles à la libre-circulation des marchandises.