PLAN DU COURS DE CHIRURGIE GENERALE G2 SI/ISTS/GOMA CAMPUS II Chapitre 1 : Généralités sur la chirurgie générale Chapitre 2 : Asepsie et antisepsie Chapitre 3 : Les infections cutanées 3.1. Les abcès (chaud et froid) 3.2. Furoncle 3.3. Lymphangite 3.4. Panaris 3.5. Adénite 3.6. Phlegmon 3.7. Cellulite 3.8. Arthrite aseptique et septique 3.9. Gangrène gazeuse 3.10. Les infections osseuses (ostéite et ostéomyélite) Chapitre 4 : LES AFFECTIONS VASCULAIRES 4.1. Varices 4.2. Anévrisme 4.3. Thromboses veineuse et artérielle 4.4. Ischémie aigue des membres inferieurs Chapitre 5 : TRAUMATOLOGIE 5.1. Traumatisme par organe ou par cause 5.1.1. Lésions de la peau : a) Contusion b) Plaie c) Brulures 5.1.2. Traumatisme du squelette et les articulations : 1) Entorse 2) Luxations 3) Fractures 4) Polytraumatisme Chapitre 6 : TUMEURS 6.1. Tumeurs bénignes 6.2. Tumeurs malignes (cancers) CHAP.I : GENERALITES SUR LA CHIRURGIE GENERALE 1. DEFINITION La chirurgie (gr. Kheir, main), est une discipline médicale spécialisée dans le traitement des maladies et des traumatismes, qui consiste à pratiquer manuellement et a l’aide d’instruments, des actes opératoires sur un corps vivant. 2. INDICATIONS L es applications de la chirurgie peuvent se classer de la manière suivante : -correction des conséquences des traumatismes osseux, articulaires et viscéraux. -Traitement des lésions infectieuses (abcès, ostéites, arthrites, péritonites). -Ablation des tumeurs bénignes ou malignes. - Lutte contre les effets des troubles métaboliques ablations des calculs urinaires), neurologique (libération des nerfs en cas de douleur) ou endocriniens (ablation de la glande thyroïde pour traiter la maladie de Basedow). -Correction de malformations des membres ou d’organes, en particulier du cœur. -Remplacement d’organes déficients (rein, cœur, foie, poumons). 3. DIFFERENTE TYPES DE CHIRURGIE Le champs de la chirurgie recouvre les champs de nombreuses spécialités médicales avec la chirurgie digestive, l’orthopédie et la traumatologie, l’urologie, la chirurgie infantile, la gynécologie, la neurochirurgie, auxquelles sont venues s’ajouter les chirurgies plastique, cardiovasculaire, thoracique et endocrinienne, l’ophtalmologie, l’oto-rhino-laryngologie et la chirurgie dentaire ou odontologie)sont assimilées a des spécialités chirurgicales. 4. LA PETITE CHIRURGIE La petite Chirurgie, concerne des actes chirurgicaux simples, pratiques sans anesthésie ou sous anesthésie locale, dont certains sont facilement réalisables par un médecin non chirurgien : incision d’un abcès, suture d’une plaie, ablation d’une petite tumeur superficielle. CHAP. II: ANTISEPSIE ET ASEPSIE 1. L’ANTISEPSIE Ensemble des procédés employés pour éliminer le risque d'infection microbienne de surface (peau, muqueuse). L’antisepsie a pour but de détruire les microbes qui ont pénètre dans 1’organisme. On utilise des antiseptiques qui doivent tuer les microbes sans action corrosive sur les tissus de la plaie (precedes de désinfection). Principaux antiseptiques : alcool a 90°, éther, eau oxygénée, teinture d’iode, éventuellement eau de Javel ,acide phénique a 25 %c, poudre de sulfamide (antibiotique). 2. L’ASEPSIE Absence de germe microbien susceptible de causer l'infection. Elle a pour but empêcher les microbes. L’asepsie est l’ensemble de mesures visant à supprimer les germes microbiens cause de l’infection. Ces mesures concernent tout : le local et le matériel, les malades et le personnel soignant…. Ces mesures sont la stérilisation, la désinfection et la décontamination. 3. LA STERILISATION : La destruction totale et durable de tous les germes présents est requise On a alors recours à la stérilisation qui agit radicalement sur tout les germes Deux précèdes principaux. Par chaleur sèche : emploi du four Pasteur (a double paroi) . Chauffage a 180 pendant 30 mn. Sert surtout a stériliser la verrerie et les instruments Par chaleur humide : Emploi d’un autoclave a couvercle visse, contenant un fond d’eau. Un manomètre indique la pression il atteindre (2 atmosphères). Température de la vapeur d’eau : 120°. Sert surtout a stériliser conserves, serviettes, pansements. 4. AUTRES PROCEDES DE STERILISATION : Surtout employés dans les blocs opératoires : vapeur d’eau sous pression (étuves), rayons ultra-violet. L’asepsie est essentielle en médecine et en chirurgie. 5. LA DESINFECTION : Porte sur les locaux, les vêtements et le linge (blouses, serviettes), les objets (ustensiles). De nombreuses substances chimiques peuvent servir h la désinfection d’objets souilles, de même que le passage a la flamme (flambage). La désinfection des locaux se fait par formol (aldéhyde formique) a 40 %, l’eau de Javel en solution (hypochlorite de soude), le lait de chaux a 20 %, le crésyl (solution de crésol savonneux). Ne jamais mélanger l’eau de Javel a un autre détergent. La désinfection est donc la destruction momentanée des microbes présents sur un matériel ou sur une surface, À la différence de l'antisepsie, la désinfection ne s'applique pas à un malade mais à son environnement (linge, literie locaux, immobilier et instruments...) La désinfection vise de détruire un maximum de germes pathogènes virus-bactéries responsables d'éventuelle infections Les produits utilisés sont • D'ordre physique: chaleur sèche... • ou chimique: eau de javel et les formes aldéhydes 6. LES AGENTS INFECTIEUX ET MODES DE TRANSMISSION Pour que des infections soient transmises: • Il faut tout d'abord un hôte susceptible de développer l'infection • Il faut des microorganismes en nombre suffisant pour pouvoir causer l'infection • Il faut une porte d'entrer par laquelle les micro-organismes pourraient envahir l'hôte 7. LES PRECAUTIONS UNIVERSELLES Ces mesures dites “universelles” car il s'agit de principes de bases applicables à toutes les situations Ont pour but d'éviter ou de limiter les transmissions des agents infectieux, du patient à patient et de soignant à patient Elles doivent être mise en œuvre en tous bien de soin par tous praticien et leurs assistants et par tout patient. * LE NETTOYAGE, DESINFECTION ET STERILISATION L'opération de stérilisation est indissociable pour être efficace des opérations préalables . • La pré-désinfection.• Le nettoyage • et le conditionnement • Traitement préliminaire à la stérilisation * PREDESINFECTION La pré-désinfection ou la décontamination est en pratique courante l'immersion des instruments dès la fin de leur utilisation dans une solution détergente. Permet d'éviter les incrustations et de diminuer le niveau de contamination du matériel NETTOYAGE Peut être défini comme l'ensemble des opérations visant à éliminer les produits indésirables, les particules, les déchets et les souillures des objets traités Le nettoyage suppose l'utilisation d'une solution détergeant et l'action combinée d'un agent physique manuel ou automatique Exemple : Brosse métallique LE RINÇAGE Réalisé de façon manuel ou automatique ; est obligatoire après l'action de détersion Exemple d'une eau : eau de sel minéraux LE SECHAGE Le matériel doit être soumis à un séchage soigneux à l'aide de compresse ou à l'aide d'un textile propre Les opérations précédemment décrites on conduit à l'obtention d'un matériel exempte de toute trace organique ou microscopique propre qui doivent subir une stérilisation. CHAP.III : LES INFECTIONS EN CHIRURGIE 1. ABCES 1. DEFINITION -Un abcès est une collection de pus se constituant dans une cavité néoformée et repoussant progressivement les tissus en périphérie. Au départ, il existe une infection locale, puis on constate une destruction progressive de ces tissus qui sont refoulés. 2. LES LOCALISATIONS -Superficielles : surtout les doigts et les zones riches en poils ou en glandes sébacées (panaris , furoncle ). -Profondes : possible dans tout organe, la gravité est liée aux problèmes de compression, aux difficultés d'accès pour le nettoyer, aux répercussions sur le fonctionnement de l'organe. -En bouton de chemise : avec une moitié superficielle et l'autre profonde, l'abcès traverse une membrane par un trajet très fin et ressort de l'autre côté. 3. CLASSIFICATION On distingue plusieurs variétés d'abcès et la liste est non exhaustive : - L’abcès en bouton de chemise : abcès superficiel relié à un autre abcès situé plus profondément. - L’abcès arthrifluent : abcès froid (c'est-à-dire sans foyer infectieux) développé dans une articulation habituellement tuberculeuse, et qui entraîne sa destruction. - L’abcès caséeux : abcès froid consécutif à la tuberculose, rempli d'une substance ressemblant à du mastic. -L’abcès de Brodie : maladie infectieuse des os, chronique, caractérisée par un abcès au centre de l'os. -L’abcès de la dent : collection de pus se localisant en périphérie de la racine dentaire. - L’abcès du cerveau : à l'origine de céphalées (maux de tête), de vomissements, de nausées, de somnolence, de convulsions et également de modification de la personnalité et d'anomalies neurologiques. - L’abcès du sein : collection de pus entraînant une inflammation de la glande mammaire. -L’abcès métastatique : abcès infectieux plus ou moins éloigné de son point d'origine. -L’abcès ossifluent (ou abcès par congestion) : abcès froid (c'est-à-dire sans foyer infectieux) localisé sur une lésion osseuse tuberculeuse, et qui détruit le tissu osseux. Il peut se développer assez loin de son point d'origine). - L’abcès sous-périostique : inflammation des cellules osseuses, du périoste (membrane recouvrant l'os) et de la cavité médullaire (où se trouve la moelle osseuse) due à une bactérie (staphylocoque). -L'abcès urineux : abcès localisé près de l'urètre -L'abcès sous phrénique qui correspond à une collection purulente survenant en dessous du diaphragme, -L'abcès sous phrénique droit, qui est l'abcès sous phrénique le plus fréquent est le résultat d'une cholécystite, d'un ulcère gastroduodénal, d'un abcès du foie, d'une suppuration survenant autour ou à proximité du rein, -L'abcès sous phrénique gauche est beaucoup plus rare que l'abcès sous phrénique droit. -Etc.… 4. PHYSIOPATHOLOGIE L'abcès se constitue en deux phases: - une phase "phlegmoneuse" marquée par des phénomènes vasculaires et exsudatifs importants: congestion, œdème, diapédèse leucocytaire. Le foyer phlegmoneux atteint est large, prolongé par une lymphangite. une phase de collection caractérisée par la nécrose purulente (ou nécrose suppurée, ou suppuration). Les lésions sont circonscrites. Le pus occupe le centre d'une poche inflammatoire. La paroi de cette poche comprend, de dedans en dehors, les différentes populations du processus inflammatoire. On distingue alors histologiquement: - la zone centrale, constituée par la nécrose purulente. - la paroi, qui comprend deux zones intriquées: la partie interne comporte des phénomènes vasculaires de congestion, d'œdème, de diapédèse; la partie externe correspond aux phénomènes de réparation tissulaire (avec apparition de macrophages, néoangiogénèse et prolifération fibroblastique). La constitution de cette couche permet la limitation et la collection du foyer purulent. REMARQUE Les abcès se développent dans n'importe quel endroit de l'organisme, et peuvent être : a)Superficiels : le plus fréquent est le panaris (abcès au doigt), mais ils peuvent se rencontrer dans toute autre région du corps. Ils sont visibles et palpables. b) Profonds : sur un organe interne (cerveau, foie, poumon, rein). Leur gravité est fonction de leur localisation. c) Chauds : provoqués par des microbes que l'on qualifie de pyogènes (entraînant la production du pus). d) Froids : dus à la présence de la bactérie à l'origine de la tuberculose ou de certaines levures. Dans ce cas, l'abcès se constitue insidieusement, et on voit apparaître à la suite de la mort des tissus (nécrose), une forme de pus particulière que l'on appelle le caséum. 5. EVOLUTION -Chez certains patients, on constate la migration à distance du pus à travers le sang : il s'agit de la pyohémie. -La fistulisation correspond à l'élimination du pus à l'extérieur d'un organe quel qu'il soit. -Quelquefois, on constate la présence de pus dans une cavité qui existe naturellement dans l'organisme (plèvre, péritoine, etc...). -Les différents traitements (essentiellement des antibiotiques) sont moins efficaces car l'abcès est enkysté (enfermé). A.L’ABCES CHAUD 1. DEFINITION L'abcès est une poche de pus pouvant toucher n'importe quelle région infectée de notre corps. En général; il s'agit d'une infection qui se forme rapidement et de manière très localisée. Donc est une infection localisée dans la peau ou plus en profondeur. Elle est souvent due à un staphylocoque. 2. SYMPTOMES : C’est chaud, c'est rouge, c'est douloureux (douleur cuisante). La température peut s'élever à 39° avec fatigue et maux de tête. Il existe souvent une adénite (inflammation des ganglions lymphatiques) satellite (les ganglions du voisinage sont gros et douloureux).Peu à peu cette collection suppurée devient fluctuante, de dure au début la masse devient molle, c'est le stade d'abcès collecté. 3. EVOLUTION Son évolution est variable : soit il régresse, soit il s'enkyste (et les antibiotiques n'arrivent plus à y accéder), soit il se fistulise (formation d'un petit canal par où s'évacue le pus, à l'extérieur ou dans un autre organe). Le bilan : numération formule sanguine pour préciser l'importance de l'infection, recherche du germe par ponction, examens d'imagerie (surtout échographie et scanner pour préciser sa localisation et ses limites. 4. TRAITEMENT La thérapie la plus efficace consiste à évacuer le pus par une incision large sous anesthésie générale, locale ou locorégionale. -au stade de la fluctuation il faut faire inciser. Auparavant un traitement antibiotique peut être tenté accompagné d'un traitement local si l'abcès est superficiel 4.1. PRINCIPES : 1. N'inciser que les abcès collectés 2. Asepsie parfaite : 1. nettoyage à la polyvidone iodé . 2. utilisation de champs troués stériles 3. paires de gants stériles 4. matériels stériles: bistouri, pinces à disséquer sans et avec griffes,compresses, haricot, objets de pansement 3. Inciser largement 4. Inciser dans les parties déclives 5. Curer au doigt: pour effondrer les logettes et sentir sous le doigt la partie "saine" 6. Mécher au Dakin .Antibiothérapie de couverture (au moins 02 synergiques avec action sur les Gram -) jusqu'à cicatrisation complète de la plaie opératoire Antalgique et anti-inflammatoire non stéroïdien. 7. pansement ou mieux : laisser à l'air libre 4.2. COMPLICATIONS L'abcès peut se transformer en phlegmon. Dans ce cas on doit faire le drainage et antibiothérapie... B. L’ABCES FROID Il est du au bacille de Koch et aux champignons. Son évolution est lente, sans réaction forte autour, ce qui lui donne le temps d'être très volumineux. Superficiel, il laisse sortir un pus granuleux. Profond, il s'étend le long des espaces et des gaines musculaires. La personne présente une fièvre irrégulière et une altération de l'état général. L'imagerie montre une masse étendue, pas d'aspect liquide. Le traitement est antibiotique, en essayant d'éviter les incisions car la tendance de ces abcès est de fistuliser. 2. FURONCLE 2.1. DEFINITION Le furoncle est une infection bactérienne profonde d'un follicule pileux provoquant la nécrose périfolliculaire et la suppuration. En résulte une induration douloureuse du derme causée par une accumulation de pus et de tissus morts. Au terme de sa maturation, entre 5 et 10 jours, le furoncle s'ouvre et élimine le follicule pileux (bourbillon) formant une ulcération cratériforme. La guérison totale survient en quelques jours laissant une cicatrice atrophique. Le follicule est un petit sac ou naît et grandit le poil. -Quand il s’enflamme, on parle de folliculite. -La folliculite est la plupart du temps superficielle et touche toutes les zones pileuses (barbe, tronc, fesses et cuisses). -Lorsqu’elle est aiguë et profonde, elle prend le nom de furoncle. L’ensemble du follicule pileux est nécrosé (détruit) et rempli de pus. -Au stade ultime supérieur, c’est l’anthrax . Un furoncle est une infection aigüe localisée sous la peau, un abcès d’un follicule pilo-sébacé situé à la base d’un poil, qui commence comme une rougeur. Au fil du temps, la zone devient ferme, dure et plus tendre. Finalement, le centre du furoncle se ramollit et se remplit de pus, N.B : Le furoncle est une folliculite profonde, à ne pas confondre avec la folliculite superficielle (ostio-folliculite). L'irritation locale, le manque d'hygiène, l'occlusion et l'obésité favorisent la survenue des furoncles. Leur évolution est généralement bénigne et la guérison, spontanée : les complications sont rares et s'observent surtout chez les personnes à risque. Les furoncles récurrents sont appelés « furonculose chronique ». Dans sa forme bénigne, un simple pansement antiseptique et une bonne hygiène suffisent à favoriser la maturation. L'antibiothérapie est recommandée pour les formes graves ou récurrentes ou celles qui apparaissent dans les zones sensibles. 2.2.ÉTIOLOGIE Le staphylocoque doré est le principal responsable des furoncles. Les facteurs de risque courants incluent la dissémination à partir des foyers staphylococciques (narinaire, interfessier, rétroauriculaire, cicatrices d’anciennes lésions,le manque d'hygiène ou l'irritation locale (notamment dans le dos, les épaules, les fesses, la nuque, les cuisses). Moins couramment, le diabète sucré, l'obésité, l'atopie, les tumeurs lymphoïdes, la malnutrition, l'anémie ferriprive, des facteurs génétiques mal connus et l'immunosuppression (médicaments immunosuppresseurs ,corticoïdes,) peuvent favoriser la survenue de furoncles. Furoncle 2.4. SYMPTOMES Une pustule jaune ou blanche apparaît au centre du furoncle : tuméfaction chronique, rouge, chaude et très douloureuse, autour d'un follicule pileux. Les topographies préférentielles du furoncle sont les fesses, la nuque, les cuisses, les épaules, les aisselles, le visage et les parties génitales. Parfois l'évolution est plus simple : il s'agit d'un furoncle abortif ne suppurant pas et se résorbant en quatre à cinq jours. Dans d'autres cas, elle est plus grave et s'accompagne de lymphangite, d'adénopathie et de fièvre. 2.5. DIAGNOSTIC Le diagnostic d'un furoncle peut être fait par la simple observation des signes et des symptômes typiques aux furoncles. Le diagnostic est posé après un examen clinique et ne nécessite généralement aucun examen complémentaire. La mise en évidence du staphylocoque doré dans les foyers par un prélèvement local permet de prouver un portage chronique. 2.6. LE DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL inclut : les autres types de folliculites, comme le sycosis, la folliculite candidosique, pityrosporique ou à bacilles Gram négatif. En cas de doute, un prélèvement bactériologique ou mycologique peut être effectué; les lésions papulo-pustuleuses d’acné, mais le polymorphisme des lésions permet de les identifier ; 2.7. COMPLICATIONS Les formes sévères et les complications surviennent généralement chez les sujets souffrant d'un déficit immunitaire et chez les diabétiques. La complication du furoncle la plus fréquente est son passage à chronicité. cellulite ou impétigo. L'anthrax staphylococcique, plus grave, érysipèle. Dans le cas de la manipulation d’un furoncle sur le visage, une staphylococcie maligne du visage avec thrombophlébite du sinus caverneux peut se manifester. Dans de très rare cas, ces bactéries peuvent atteindre la circulation sanguine (bactériémie à staphylocoque) et se retrouvent dans différents endroits du corps, causant des infections (infections de plaies, abcès, ostéomyélite, endocardite, pneumonie) qui peuvent gravement invalider, voire tuer, la personne infectée. 2.7. TRAITEMENTS Aucun besoin d'hospitalisation pour les furoncles les plus simples. Idéalement, le traitement d'un furoncle doit débuter dès que celui-ci est diagnostiqué. Un traitement précoce permet en effet de se prévenir de complications ultérieures. appliquer sur le furoncle, des compresses chaudes. L'application de chaleur augmente en effet la circulation de sang dans la zone à traiter et permet au corps de mieux combattre l'infection en apportant notamment des anticorps vers le lieu de l'infection. Tant que le furoncle est petit et ferme, l'ouverture d'une zone de drainage n'est pas utile, même si la zone est douloureuse. Mais dès que le furoncle devient mou ou "forme une tête" (c'est à dire une petite pustule de pus), il est prêt à être drainé du pus qu'il renferme. Les antibiotiques sont souvent utilisés pour éliminer toute infection bactérienne, surtout s'il y a une infection de la peau environnante. Tout furoncle chez un patient atteint de diabète ou chez un patient avec une maladie pouvant être associée à un système immunitaire affaibli (Cancer, Rhumatoïde arthrite, etc.) doit faire l'objet d'un diagnostic et d'une consultation médicale. En cas de fièvre concomitante à l'apparition d'un furoncle, une visite médicale est obligatoire, à l'instar de l'augmentation du rougissement de la peau à proximité du furoncle et/ou de la formation de "traînées rouges" sur la peau et/ou, l'"échec" d'un furoncle à "former une tête" et/ou encore le développement de plusieurs petits furoncle. 2.8. PRONOSTIC La plupart des furoncles chez les personnes saines, peuvent être traités à la maison, sans intervention chirurgicale et sans même aucune visite chez un professionnel de santé. Les antibiotiques peuvent ou pas, être nécessaires après qu'un furoncle a été crevé par un professionnel de la santé. 2.9. COMPLICATION Les complications d'un furoncle sont rares et sont davantage susceptibles de survenir chez les personnes immunodéprimées. Les complications peuvent alors inclure une aggravation ou une propagation de l'infection dans les zones adjacentes au furoncle et très rarement, dans le sang. REMARQUES -La présence d’un furoncle sur un terrain fragile doit toujours faire rechercher un diabète ou une maladie diminuant les défenses naturelles (ex : le sida). -Ne jamais manipuler soi-même avec ses doigts un furoncle sous peine de l’aggraver et provoquer localement un anthrax et plus généralement une septicémie (passage du germe dans le sang). La prévention contre les furoncles consiste à adopter des mesures d’hygiène générale, ainsi que la recherche d’un terrain favorisant et d’un porteur dans l’entourage. S. aureus se transmet entre les individus notamment par le contact avec une lésion infectée. 3. LYMPHANGITE 3.1. DEFINITION La lymphangite (adenite) est une inflammation des canaux lymphatiques (les vaisseaux conduisant la lymphe) causée généralement par une infection. Des ganglions gonflés sont généralement palpables à proximité du site de l'infection.. 3.2. ANATOMIE Les vaisseaux lymphatiques sont les vaisseaux transportant la lymphe. La lymphe joue un rôle biologique important dans la réponse immunitaire, le transport d'éléments nutritifs et le drainage des déchets cellulaires. 3.3. CAUSES. Les causes principales sont : infection (streptocoque, staphylocoque…), compression des vaisseaux lymphatiques (tumeur bénigne ou maligne, envahissement par lymphangite carcinomateuse) 3.4. SYMPTOMES Elle se traduit par un gonflement, plus ou moins douloureux du vaisseau lymphatique impliqué, une rougeur locale avec œdème. On retrouve le plus souvent un ganglion lymphatique gonflé et sensible en aval du trajet. Le traitement dépend de la cause de cette lymphangite. La zone infectée est chaude, rouge et douloureuse. Dans certains cas, le patient a de la fièvre. 3.5. DIAGNOSTIC L'aspect de la peau caractéristique permet un diagnostic suffisamment fiable pour entamer un traitement avant toute confirmation par des analyses biologiques. Une biopsie ou un prélèvement au niveau du site de l'infection pourront être réalisés afin de déterminer la bactérie en cause et l'antibiotique le plus efficace. La biopsie est en outre utilisée pour vérifier la présence éventuelles de cellules malignes au sein du système lymphatique. Un échantillon de sang est aussi prélevé afin d’évacuer la possibilité d'une septicémie. 3.6. TRAITEMENT Au premier stade, l'application de compresses alcoolisées permet le plus souvent de juguler l'inflammation. En revanche au deuxième stade, dès que la fièvre apparaît un traitement antibiotique donné par le médecin sera indispensable. Cela dure en général une bonne semaine, voire un peu plus. Il est rare que la lymphangite entraîne un abcès local qu'il faille inciser, mais cela reste dans les possibilités, en particulier si le traitement a été mis en route avec retard. 4. PANARIS 1. DEFINITIONS -Le panaris (du latin panaricium), est un terme général employé pour désigner « toutes les inflammations aiguës (des parties molles) des doigts, quelles que soient leur nature, leur étendue et leur profondeur ». Le panaris désigne une infection aiguë, primitive, cutanée ou sous-cutanée d’une quelconque partie constitutive du doigt. On le distingue des infections profondes appelées ostéite, ostéoarthrite ou phlegmon selon le tissu atteint. Le diagnostic est clinique et le traitement est univoque : excision chirurgicale. Les complications peuvent être graves de conséquences. -Le mal blanc désigne une infection aiguë du doigt, le plus souvent par un staphylocoque doré à l'occasion d'une blessure, avec formation de pus sous l'ongle. 2. CAUSE Les germes responsables sont ceux qui proviennent de la flore cutanée du patient lui-même, au moment de l’inoculation. Les germes les plus fréquemment rencontrés sont : le staphylocoque doré responsable de 2/3 des cas ; le streptocoque bêta-hémolytique entraîne des lésions nécrosantes souvent étendues et nécessite une antibiothérapie associée à l’excision chirurgicale ; le staphylocoque épidermidis retrouvé dans 10 % des cas ; les entérobactéries de la flore intestinale, seules ou en association avec des germes Gram positifs représentent 20 % des cas ; la pasteurella survient habituellement après morsure animale. 3. PHYSIOPATHOLOGIE Le panaris survient après inoculation à la suite d’un traumatisme local : une piqûre septique (écharde), un arrachement des peaux péri-unguéales, et autres affections dermatologiques. Dans la majorité des cas, les défenses naturelles neutralisent les germes inoculés. La croissance des germes entraîne une réaction inflammatoire. La suppuration provient de la lyse tissulaire et des macrophages détruits. S’il s’agit d’une récidive ou d’une atteinte pluridigitale, il faut rechercher des facteurs favorisant l’infection : diabète, déficit immunitaire (SIDA, immunosuppresseurs, corticothérapie), éthylisme chronique, toxicomanie 4. DIAGNOSTIC CLINIQUE On distingue plusieurs stades : 1 Phase du début : stade flegmatique (1er stade : Stade inflammatoire (pas de fièvre, mais rougeur, sensation de chaleur et œdème) avec douleur au toucher, mais sans douleur nocturne. À ce stade, l'infection est facilement réversible (spontanément ou suite à un traitement). L’interrogatoire recherche la notion de porte d’entrée dans les jours qui précèdent l’apparition de la douleur, ainsi qu’un éventuel facteur favorisant tels que diabète, déficit immunitaire et corticothérapie. La peau péri-unguéale est rouge, chaude, légèrement œdématiée. La douleur localisée est modérée, elle est atténuée ou absente la nuit. L’examen loco-régional recherche de manière systématique une complication : phlegmon d’une gaine synoviale, arthrite, généralement absente à ce stade. Les signes régionaux (lymphangite, adénopathies satellites) ou généraux (fièvre inconstante, hyperleucocytose à polynucléaires) sont absents. Elle est superficielle. Elle est parfois surmontée d’une phlyctène purulente. Ce stade peut en quelques heures évoluer vers une seconde phase, plus grave. Panaris du majeur, stade inflammatoire 2e stade, dit « Stade de collection ». Les symptômes sont les mêmes que dans le 1er stade, mais nettement plus marqués. La douleur devient forte, pulsatile (rythmique, suivant le rythme du pouls) et insomniante , et la production de pus est palpable. Des ganglions enflés apparaissent en amont (d’abord épitrochléen puis éventuellement axillaire), avec lymphangite. La fièvre peut atteindre 38 °C, avec rarement une leucocytose. À ce stade l'infection n'est plus spontanément réversible. Il faut une petite intervention chirurgicale pour évacuer la collection (le pus) et éviter le passage au 3e stade. 3e stade (dit « de complication ») ; caractérisé par une extension de l'inflammation aux tissus voisins, dont éventuellement : o la peau (fistulisation) et/ou aux tissus celluleux de la main et/ou des doigts o une articulation (arthrite caractérisée par une douleur spontanée quand l'articulation est mobilisée) et/ou o un ou plusieurs tendon(s), avec éventuelle nécrose du tendon paralysant le doigt o les tissus osseux (ostéite, qui nécessitent une radiographie pour être diagnostiquée avec certitude). o les gaines synoviales 5. CLASSIFICATIONS On peut les classer selon leurs formes topographiques Panaris péri-unguéal (ou tourniole), avec risque d'arthrite et atteinte du tendon extenseur Panaris de la pulpe du doigt Panaris de la face dorsale du doigt Panaris de la face palmaire des phalanges (avec risque d'infection du tendon fléchisseur et de sa gaine : une douleur à la pression du cul-de-sac proximal doit faire penser à un phlegmon des gaines avec risque de nécrose du tendon). Panaris « en bouton de chemise » : deux collections (accumulation de pus) sont en communication transdermique, le risque étant que la collection profonde ne soit pas détectée. . On distingue selon le siège : Les panaris sous- et péri-unguéaux représentent 2/3 des cas : c’est la forme typique de diagnostic facile, appelée « tourniole » quand elle fait le tour de l’ongle. Les formes récidivantes doivent faire évoquer une candidose ou une dermatophytose1. Les panaris pulpaires : le diagnostic est réalisé sur l’aspect tendu, très douloureux de la pulpe avec perte de sa pseudo-fluctuation. Les panaris dorsaux : o Les panaris du dos de la 2ème phalange (P2) sont graves : diffusion rapide aux structures sous-jacentes en l’absence de traitement (tendon extenseur, articulation interphalangienne distale). o Les panaris de la face palmaire de la 1ère phalange (P1) et P2 : diffusion à la gaine des tendons fléchisseurs. o Les panaris du dos de P1 : ils sont rares et doivent faire rechercher une arthrite sous-jacente du fait de la minceur du revêtement cutané et de l’appareil extenseur sous-jacent. On en distingue deux formes, le panaris localisé au tissu cutané qui correspond à un furoncle développé aux dépens d’un follicule pileux et le panaris anthracoïde si la collection est sous-cutanée. SURVEILLANCE ET EVOLUTION Au stade phlegmasique, il est obligatoire de revoir le patient au maximum 48 h après l’institution du traitement essentiellement médical à ce stade. Les signes doivent alors avoir complètement disparu pour pouvoir affirmer la guérison. La persistance des signes doit conduire au traitement chirurgical. La surveillance au stade collecté ne se conçoit que le traitement chirurgical effectué. La plaie opératoire doit être rouge et propre le lendemain de l’intervention. Un aspect similaire au 3ème jour affirme la guérison. Lorsque le pansement est douteux et que la plaie coule le lendemain ou à 48 h de l’intervention, il ne faut pas hésiter à reprendre le traitement chirurgical pour compléter une excision insuffisante. 6. COMPLICATIONS Les complications sont rares (< 2 %) mais elles sont fonctionnellement très graves lorsque l’infection atteint les structures de voisinage : une fistulisation à la peau, une ostéite, une ostéo-arthrite voire même une gangrène digitale en cas de diabète. Les panaris palmaires peuvent se compliquer d’un phlegmon de la gaine, arthrite. 7. TRAITEMENT Dans tous les cas : rappel et/ou sérothérapie antitétanique, recherche d’un facteur favorisant tels que diabète et déficit immunitaire. Au stade phlegmasique Applications d’antiseptiques locaux et antibiothérapie à visée antistaphylococcique. En cas d’échec du traitement médical il faut envisager le geste chirurgical. Au stade de collection Le traitement est chirurgical. La chirurgie se fait : sous anesthésie générale car les anesthésiques locaux ne diffusent pas dans les zones inflammatoires ou infectées, et les blocs anesthésiques sont contre-indiqués en présence de ganglions qui peuvent être potentiellement infectés ; excision large de tout les tissus nécrosés. Les tissus sains doivent être bien saignants à l’ablation du garrot. La plaie ne doit pas être suturée, elle est laissée ouverte et recouverte d’un pansement gras. La cicatrisation est obtenue en 2 à 3 semaines. La rééducation sera précoce, dès la sédation des phénomènes inflammatoires. Panaris récidivant ou gangréneux Le traitement associe une large excision chirurgicale de tous les tissus nécrosés et une antibiothérapie adaptée surtout en présence de signes généraux d’infection. Le traitement chirurgicale peut aboutir dans les cas graves à une amputation de l’extrémité digitale. 8. RISQUE Le panaris doit être traité, malgré son aspect bénin, en raison du risque de propagation voire de généralisation de l'infection (septicémie). 9. TRAITEMENT Pénicilline vaccination antitétanique à vérifier. bains du doigt (classiquement 3 bains de 10 minutes par jour) dans une solution type eau de Dakin, et surveillance pour détecter toute évolution défavorable et opérer - si nécessaire - à temps. rééducation à commencer dès que possible 5. ADENITE 1. DEFINITION Le terme adénite, ou lymphadénite, désigne l'inflammation d'un Une adénite est une inflammation d'un ou plusieurs ganglions(ganglion lymphatique pex) . On parle aussi d'adénopathie : maladie d'un ganglion.L'adénite est le plus souvent de nature infectieuse. Cette affection est soit virale, c'est le cas par exemple de la mononucléose infectieuse, soit bactérienne, le plus souvent dû à un germe pyogene, c'est-à-dire entraînant l'apparition de pus comme cela survient au cours de l'adénite suppurée avec adenophlegmon, soit parasitaire, c'est le cas de la toxoplasmose, soit non pyogene comme cela survient après une infection par le bacille de Koch (adénite tuberculeuse). Les localisations habituelles de l'adénite sont le cou, l'aisselle, l'aine, mais certaines sont plus profondes, médiastinales ou abdominales, et peuvent comprimer les organes du voisinage. 2. ORGINE D’ADENITE 2.1. ORIGINE INFECTIEUSE Lors d'une infection d'un tissu ou d'un organe, les systèmes de défense immunitaire provoquent une augmentation de volume des ganglions de voisinage (adénopathie). Le ganglion peut à son tour être infecté et devenir douloureux et purulent. C'est l'adénite. En l'absence de plaie macroscopique, certaines bactéries peuvent provoquer une adénite d'allure isolée : les streptocoques bêta-hémolytiques, les mycobactéries. Les adénopathies virales ne prennent généralement pas l'allure d'adénite, à l'exception du virus Herpes simplex. 2.2. ORIGINE TUMORALE Les tumeurs malignes ou des processus hématologiques malins (Maladie de Hodgkin…) provoquent une augmentation du ganglion atteint. 2.3. ORIGINE AUTO-IMMUNITAIRE On peut rencontrer des adénites lors de maladies auto-immunes. 2.4. ORIGINE MECANIQUE Le frottement répété d'un ganglion peut entraîner une réaction inflammatoire bénigne mais douloureuse du ganglion stimulé ; c'est le cas de patients anxieux qui palpent plusieurs fois par jour et pendant plusieurs jours des ganglions superficiels. 3. TYPES D’ADENITE 3.1. ADENITE AIGUË C'est une réaction ganglionnaire inflammatoire due à une inoculation septique à distance. Peut être en rapport avec une lymphangite tronculaire. CAUSE : plaie, piqûre. Classiquement on décrit un abcès en chaud en aval : les bactéries remontent le long du courant lymphatique qui draine l'abcès, ce qui entraîne l'adénite simple (perte de la mobilité de l'adénopathie qui devient douloureuse à la palpation). Cette adénite simple évolue vers l'adénite suppurée. 3.2. ADENITE SUPPUREE Adénite accompagnée des quatre signes généraux de l'inflammation : rougeur, Tuméfaction, Douleur, Chaleur. Du pus commence à se créer au centre de l'adénite (qui doit être évacué s'il est assez important pour provoquer un ballotement : adénite collectée). Ce type d'adénite peut évoluer vers l'adénophlégmon. 3.3. ADENOPHLEGMON Atteinte plus grave car elle concerne toute la chaîne ganglionnaire : les signes généraux de l'inflammation sont retrouvés sur toute la zone concernée, ce qui constitue un véritable placard inflammatoire. 4. SYMPTOMES L'adénite n'entraîne, habituellement, peu ou pas de symptômes. Superficiellement les ganglions apparaissent le plus souvent augmenté de volume (hypertrophiés) et douloureux. L'adénite se manifeste quelquefois par l'apparition de douleurs abdominales et une élévation de la température. Les adénites profondes (adénolymphites mésentériques) peuvent se manifester par des douleurs abdominales. 5. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL L'adénite mésentérique et quelquefois confondue avec l'appendicite chez l'enfant. Appelée également adénopathie iléomésentérique primitive, l'adénite mésentérique ou iléite lymphoïde terminale. Il s'agit d'une maladie qui guérit grâce à l'utilisation d'antibiotique en particulier des fluoroquinolones et des céphalosporines. 6.ÉVOLUTION L'évolution est aiguë ou chronique selon le germe en cause. Les adénites suppurées et tuberculeuses sont susceptibles, faute d'un traitement approprié, de s'ouvrir à la peau ou dans un organe creux : elles se fistulisent. La fistulisation de l'adénite tuberculeuse du cou causait les classiques « écrouelles », cicatrices irrégulières et disgracieuses. 7. TRAITEMENT Le traitement dépend de la cause. Il comporte des antibiotiques en cas d’adénite suppurée et des antituberculeux en cas d’adénite tuberculeuse. 6. PHLEGMON 1. DEFINITION C’est l’inflammation du tissu conjonctif (tissu assurant le soutien et la nutrition des autres tissus de tous les organes). Il peut être superficiel (sous la peau) ou profond (autour des viscères). Il est presque toujours aigu et d’origine microbienne. Il réclame un traitement en urgence. 2. CE QUI SE PASSE Le tissu conjonctif est présent dans tout l’organisme. Pourtant son inflammation se fait essentiellement à deux endroits : au niveau des amygdales (phlegmon de l’amygdale) ou au niveau des doigts (phlegmon des gaines des tendons). Le point de départ est toujours microbien : Une angine pour les amygdales. Un panaris pour les doigts (de la main dans 90% des cas). Les microbes couramment rencontrés : Le streptocoque pour les amygdales. Le staphylocoque pour les doigts. 3. COMMENT SURVIENT-IL ? Presque toujours à la suite d’une infection (angine ou plaie superficielle) mal prise en charge ou insuffisamment traitée. 4. SYMPTOME Concernant la main : Pour un doigt très douloureux, intouchable, chaud et rouge. Immobilisé en flexion. Avec parfois une traînée rouge débutante sur le bras et un ganglion dans l’aisselle. La fièvre est rare. Concernant l’amygdale : Pour une impossibilité absolue pour avaler. Une contraction des muscles de la mâchoire interdisant l’ouverture de la bouche. Et une fièvre élevée. 0n fera immédiatement le diagnostic : Sur la simple vision du doigt. Sur l’existence du trismus (contraction de la mâchoire) pour l’amygdale. Éliminer une complication (lymphangite ) et demandera aucun examen particulier car le diagnostic est évident. Adresser dans les deux cas, la personne à l’hôpital pour effectuer en urgence un petit mais indispensable geste chirurgical. 5. LE TRAITEMENT Doit toujours être instauré en urgence. Il repose sur les antibiotiques et sur la chirurgie qui consiste à drainer le pus et enlever les tissus morts. Pour le doigt : Ablation (sous anesthésie locale du bras) des tissus morts. Nettoyage de la gaine atteinte. Immobilisation du doigt en flexion grâce à une attelle. Mise en route d’un traitement antibiotique pour 10 jours. Pour l’amygdale : Incision et drainage du phlegmon. Mise en route d’une antibiothérapie pour 10 jours. LES SUITES Pour le doigt : La possibilité de la perte de la mobilité si le diagnostic ou le traitement ont été effectué trop tard. Cette éventualité est rare. Pour l’amygdale : Pas de problèmes après la mise en route du traitement. Malgré cela on retire les amygdales (amygdalectomie) à froid 1 ou 2 mois plus tard pour éviter une récidive. 7. CELLULITE 1.DÉFINITION s'agit d'une infection bactérienne consécutive à une rupture de l'intégrité de la peau (craquelures de la peau, coupures, brûlures, morsures d'insectes, plaies chirurgicales, injection de drogue ou infection de sites d'insertion de cathéters intraveineux. Cette cellulite peut être causée par la flore cutanée normale ou par des bactéries exogènes.Il se distingue d'un abcès par son caractère diffus et non limité. La peau du visage ou du bas des jambes est la plus souvent touchée par cette infection, mais une cellulite peut se produire sur n'importe quelle partie du corps. Le traitement de base est l'antibiotique approprié, avec une période de récupération allant de 48 heures à six mois. L'érysipèle définit une infection plus superficielle du derme et de la couche supérieure souscutanée, qui se présente cliniquement avec un contour bien défini. L'érysipèle coexiste souvent avec la cellulite et il est souvent difficile de distinguer l'un de l'autre. 2. CAUSES La cause initiale C'est une blessure (coupure, abrasion...) ou une vulnérabilité locale de la peau, qui a permis à des bactéries de la pénétrer et de s'y développer. La point d'entrée peut être très petit, voire invisible. Ce sont notamment les piqures d'insectes ou morsure d'animaux (dont acariens, dont araignées, tiques), les cloques, tatouages, éruption cutanée prurigineuse (i.e. avec démangeaisons), une intervention chirurgicale récente, le pied d'athlète, une peau sèche, l'eczéma, l'injection de drogues (en particulier sous-cutanée ou intramusculaire ou lorsque qu'il y a eu accident lors d'une tentative d'injection intraveineuse), les brûlures et des furoncles. Il y a débat sur la question de la participation éventuelle de lésions mineures du pied. 3. Facteurs de risque Les facteurs de risque sont la grossesse, l'obésité et les maladies qui peuvent affecter la circulation sanguine des jambes (ex : insuffisance veineuse chronique, veines variqueuses, lymphœdème). Pour les mêmes raisons les patients ayant souffert d'une poliomyélite, et surtout les diabétiques sont plus sensibles à la cellulite que la population générale (cf. pied diabétique / ulcère du pied), a priori en raison d'un système immunitaire affaibli et d'une mauvaise circulation sanguine dans les jambes. Un mauvais contrôle de la glycémie permet aux bactéries de croître plus rapidement dans les tissus affectés, et facilite leur progression rapide si l'infection pénètre dans le sang. Une dégénérescence neuronale associée au diabète implique que ces ulcères peuvent ne pas être douloureux. Moins alarmant pour le patient, ils ont plus de risques de s'infecter. Les personnes âgées et toutes personne présentant un déficit immunitaire (système immunitaire affaibli, pour des raisons génétiques, suite à une maladie ou en raison de prise de médicaments immunosuppresseurs) risquent plus de contracter la cellulite. Certaines maladies de peau (ex : varicelle et zona qui se traduisent souvent par des cloques qui se percent, offrant une lacune dans la peau à travers lequel les bactéries peuvent pénétrer. Le lymphoedème, qui provoque le gonflement des bras ou des jambes, peut aussi mettre une personne à risque. L'hidrosadénite (affection rare) est aussi un facteur de risque. La promiscuité dans les installations sanitaires et les logements (dortoirs, installations militaires, maisons de soins infirmiers, plates-formes pétrolières, refuges pour itinérants...) est un autre facteur de risque. Les personnes de race blanche semblent plus sujettes à cette atteinte6. Bactéries en cause Les plus communément responsables sont des staphylocoques dorés (plus de la moitié des cas) et des streptocoques du groupe A un quart des cas). La contamination se fait ainsi par voie loco-régionale ; une dissémination hématogène est exceptionnelle. 2. DIAGNOSTIC ET SYMPTOMES La cellulite fait le plus souvent l'objet d'un diagnostic clinique, et les cultures locales ne permettent pas toujours d'identifier le micro-organisme responsable (l'hémoculture n'est généralement positive que quand le patient développe une septicémie généralisée. La cellulite peut être confondue avec, par exemple : une réaction à certaines piqûres d'araignées ou de tique (érythème migrant dans ce dernier cas) ; une mycose ; une dermatite allergique ; une thrombose veineuse profonde2 ou phlébite (pouvant être diagnostiquée par une échographie) ; une dermite de stase3 (inflammation de la peau due à une mauvaise circulation sanguine)... 3. SYMPTOMES Les signes locaux sont une peau rougie, chaude et tendue, avec souvent une douleur au niveau du site infectieux. Le diagnostic peut être complété par des tests sanguins, une culture à partir de prélèvement dans une plaie ou d'autres tests pour éliminer d'autres maladie (échographie-doppler veineuse par exemple pour éliminer une phlébite) Quand elles ont traversé la barrière de la peau, les bactéries peuvent se propager rapidement, entrer dans les ganglions lymphatiques et dans la circulation sanguine et ainsi diffuser dans tout le corps. Il peut en résulter des symptômes infectieux généraux (température élevée, transpiration, ou sensation de froid avec tremblements et sensation de ne pas pouvoir se réchauffer). Les zones corporelles les plus touchées sont les membres inférieurs (érysipèle), le visage et le cou (cellulite faciale et staphylococcie maligne de la face) où un trismus est fréquemment observé. Une « porte d'entrée » est généralement retrouvée au niveau loco-régional (plaie du pied pour une infection de la jambe ou du pied, furoncle manipulé, dent cariée…), mais elle peut être absente. Les photos présentées ci-dessous illustrent des cas bénins de la maladie. Elles ne sont pas représentative des premiers stades. Cellulite induite par une abrasion de la peau (des rougeurs le long du bras montre la réaction du système lymphatique) Tibia gauche infecté, comparé au tibia normal Cellulite sur une jambe avec pied touché. L’incubation et la durée dépendent de la porte d'entrée, du statut immunitaire de la personne et de la virulence du ou des germes, mais elle est en général rapide. En absence de traitement, elle se fait vers une extension et éventuellement vers une fasciite nécrosante. Il s'agit donc d'une urgence médicale. Examens complémentaires Les examens complémentaires sont orientés par la clinique et ne sont pas systématiques. Le prélèvements bactériologiques sur le site infectieux et la porte d'entrée, et, éventuellement, des hémocultures. En cas de cellulite faciale, l'imagerie panoramique dentaire permet la recherche d'une éventuelle dent causale et une radiographies standard peut révéler une ostéite associée. L'échographie permet de voir parfois une collection (abcédation) pouvant conduire à une évacuation chirurgicale4. 4. PHYSIOPATHOLOGIE Cas des cellulites faciales d'origine dentaire : lors d'une infection non traitée de la dent, un kyste péri-apical va se former autour de la racine de la dent (l'infection est alors extrêmement localisée). L'infection va s'étendre aux tissus mous avoisinants et se répandre en respectant les loges anatomiques. Cas de l'érysipèle : il s'agit classiquement des infections du pied diabétique. À partir d'une plaie au niveau du pied, des germes cutanés saprophytes vont se disséminer dans les tissus mous ; une extension osseuse (ostéite) est parfois associée. Rarement, l'infection se propage dans la couche profonde dite doublure aponévrotique (ex : aponévrosite plantaire). La fasciite nécrosante à propos de la quelle les médias évoquent les « bactéries mangeuses de chair », est un exemple d'infection de la couche aponévrotique. Il s'agit d'une urgence médicale. 5. Prévention Sont conseillés des soins dentaires réguliers, une bonne hygiène corporelle, particulièrement des pieds (en ayant si besoin recours au pédicure), une antisepsie des plaies et protection par un pansement changé régulièrement jusqu'à cicatrisation. Un furoncle ne doit pas être manipulé. 6. PRONOSTIC En l'absence de traitement, l'évolution spontanée est très rarement favorable, pouvant se compliquer de fasciite nécrosante et éventuellement de choc septique. Sous traitement antibiotique ou chirurgical (comme le drainage), l'évolution est en général excellente. 7. FORMES CLINIQUES Il existe deux types de cellulite : circonscrite (affection bénigne) ou diffuse (affection maligne). 8. TRAITEMENT L’antibiothérapie par voie orale ou intraveineuse est dosée en fonction de la gravité, initialement probabiliste et adapté secondairement à l'antibiogramme. L'amoxicilline est souvent utilisée en première ligne, mais d'autres bêta-lactamines ou d'autres classes d'antibiotiques sont également utilisées. Le traitement peut associer un antalgique ou un antipyrétique si besoin. Parfois, un traitement chirurgical s'impose avec nettoyage et drainage de la région infectée. 8. ARTHRITE SEPTIQUE L'arthrite septique est grave, elle est due à une articulation infectée. Etiologie: < 5 ans: -Staphylococcus aureus, Streptococcus groupe A, Haemophilus influenzae Adultes, adolescents: -N. gonorrhoeae, Staphylococcus aureus, Streptococcus groupe A Sujets âgés: -Staphylococcus aureus, bacilles gram-nég, pneumococci, streptococci groupe B et autres Polyarticulaire: -Staphylococcus aureus Manipulation articulaire: Staphylococcus aureus Prothèse (précoce): -Staphylococcus epidermidis Sickle cell: -Salmonella Toxicomane: -gram négatif et Staphylococcus aureus Morsures, ulcères décubitus: -anaérobes. Il existe différents types d'arthrites : l'arthrite septique, l'arthrite aseptique, l'arthrite microcristalline, l'arthrite nerveuse ou encore l'arthrite avec enthésite. A.ARTHRITE SEPTIQUE : une urgence vitale L'arthrite septique est aussi appelée : arthrite infectieuse ou suppurée,ou encore pyarthrose. Cette arthrite survient suite à l'infection d'une articulation par un germe : elle se distingue en cela des arthrites aseptiques et des arthrites microcristallines. D'un point de vue médical, c'est une urgence, car : le pronostic fonctionnel est mis en jeu : risque d'impotence articulaire, le pronostic vital est mis en jeu : risque de mort par choc septique. Il s'agit presque systématiquement d'une monoarthrite dans la mesure où l'infection est localisée. À noter : on retrouvera tous les signes typiques de l'infection (microbienne ou bactérienne). DIFFERENTS TYPES D'ARTHRITE SEPTIQUE : selon le germe L'arthrite septique étant le résultat d'une infection par un germe, il est important de déterminer de quel germe il s'agit. On distingue : l'arthrite infectieuse à germes banals qui regroupent notamment : o les staphylocoques, impliqués de 27 % (chez les bébés) à 38 % (chez les adultes), o les streptocoques, impliqués de 20 % (chez les bébés) à 34 % (chez les adultes), l'arthrite virale avec notamment : o la rubéole, o les hépatites, o le parvovirus, o le sida, l'arthrite de Lyme ou maladie de Lyme, due au Borrelia burgdoferi, spécifiquement causée par une piqûre de tique, l'arthrite juvénile idiopathique (AJI) ou arthrite chronique juvénile (ACJ), l'arthrite brucellienne qui survient au cours d'une brucellose et qui est très rare de nos jours, l'arthrite tuberculeuse qui a presque complètement disparu. LES FACTEURS QUI FAVORISENT LES ARTHRITES SEPTIQUES Les arthrites septiques peuvent survenir à n'importe quel âge et toucher aussi bien les hommes que les femmes.Toutefois, un certain nombre de facteurs à risque ont été identifiés. Arthrite septique : les facteurs les plus fréquents L'arthrite septique touche plus particulièrement la personne : âgée de plus de 60 ans ou de moins de 10 ans, atteinte de polyarthrite rhumatoïde, diabétique, traitée par corticothérapie, sous traitement immunosuppresseur, dialysée (en cas d'insuffisance rénale), atteinte d'une insuffisance hépatique, atteinte d'un cancer, alcoolique chronique, toxicomane. Facteurs locaux favorisant l'arthrite septique D'autres facteurs, plus locaux, peuvent également être mentionnés : les infiltrations, les interventions chirurgicales articulaires, la présence d'une prothèse, des antécédents de traitement par radiothérapie, un traumatisme. Des circonstances qui favorisent d'infiltration d'un germe Ces facteurs favorisent l'infiltration d'un germe dans l'organisme par différents types de voies : la voie hématogène (circulation sanguine) : majorité des arthrites septiques, l'inoculation directe (en provoquant une ouverture, comme au cours d'une infiltration par exemple, d'un geste médical) : plus rare, par contiguïté. B.ARTHRITE ASEPTIQUE : Symptômes articulaires et généraux Plusieurs symptômes caractérisent une arthrite aseptique. Des symptômes au niveau articulaire Avec l'arthrite septique, on retrouve généralement : une monoarthrite aigüe (essentiellement au genou ou à la hanche), un début brutal, une douleur violente et entraînant une impotence fonctionnelle, une douleur (voire une impossibilité) au mouvement passif (effectué par quelqu'un d'autre, donc sans faire fonctionner les muscles), des signes inflammatoires marqués (rougeur, chaleur, œdème), un épanchement intra-articulaire, parfois un gonflement des ganglions voisins. Rapidement, une fonte musculaire s'installe à proximité de l'articulation touchée. Au niveau général : fièvre, fatigue, pâleur et transpiration On va observer un état infectieux généralisé avec : de la fièvre ou des frissons, une intense fatigue (asthénie), une pâleur, une hypersudation (transpiration). Dans les cas les plus graves, l'inflammation est extrêmement marquée : notamment les infections à streptocoque bêta-hémolytique de groupe A chez un enfant, elle nécessite une hospitalisation d'urgence en soins intensifs. Lorsque de tels tableaux cliniques sont observés, on s'oriente vers une arthrite septique et on cherche alors la porte d'entrée par laquelle l'infection a pu se faire : plaie ou microcoupure, fracture ouverte, prothèse articulaire, intervention médicale, geste intra-articulaire ou geste intra-vasculaire (comme une artériographie par exemple), toxicomanie intraveineuse. DIAGNOSTIC Examens Et Diagnostic Différentiel Pour poser un diagnostic sûr, l'étude des symptômes doit être complétée par : différents examens, un diagnostic différentiel, pour éviter de confondre avec un autre type d'arthrite. Des examens pour compléter le diagnostic Les examens complémentaires sont indispensables : eux seuls permettent d'identifier avec certitude le germe impliqué dans l'inflammation articulaire. Pour adopter une antibiothérapie ciblée, cette identification est primordiale. ARTHRITE SEPTIQUE : EXAMENS NÉCESSAIRES POUR LE DIAGNOSTIC EXAMENS CARACTÉRISTIQUES On retrouvera : un liquide articulaire trouble, purulent, Ponction des globules blancs polynucléaires altérés, articulaire parfois des taux d'acides lactiques, de glucose et de procalcitonine élevés. Les signes biologiques de l'inflammation sont très souvent présents (mais pas pour autant systématiques) avec : une accélération de la vitesse de sédimentation (55 à 90 % des cas en Analyses de fonction des auteurs), sang une augmentation de la protéine C-réactive, une fréquente hyperleucocytose (augmentation du nombre de globules blancs dans le sang). La membrane synoviale étant affectée de manière privilégiée en cas d'arthrite septique, une biopsie (prélèvement) synoviale est intéressante pour identifier le germe (davantage qu'une ponction articulaire). Elle est tout particulièrement indiquée lorsqu'on suspecte une infection peu invasive, c'est-à-dire : o provoquée par un Staphylococcus epidermidis (ou staphylocoque blanc) ou une cornybactérie, o faisant suite à une antibiothérapie qui permet de « couvrir » le geste médical, Biopsie o en cas de négativité d'une ponction malgré une forte suspicion synoviale d'arthrite septique. Dans ces conditions, l'identification du germe peut atteindre 90 %. La ponction permet de retrouver : o une membrane synoviale très enflammée, o une ulcération, o de nombreux polynucléaires altérés. À noter : 2 ou 3 semaines après le début de l'infection elle devient moins spécifique. L'imagerie initiale sert de référence et permet de suivre l'évolution de la maladie. Celle-ci est normale au début, même en cas de symptômes cliniques manifestes. Toutefois, dans 50 % des cas, les 1res radios montrent des lésions significatives et spécifiques de l'arthrite : Radios o érosion, o déminéralisation, o pincement de l'interligne articulaire. Ces signes mettent en évidence une arthrite avancée et donc un diagnostic beaucoup trop tardif. L'échographie est surtout utile pour investiguer les articulations profondes, elle permet : de savoir où ponctionner avec précision, de déterminer l'étendue de la synovite, Échographie de repérer les éventuels cloisonnements (si des zones de l'articulation sont épargnées), de repérer des abcès. Le scanner est intéressant dans la mesure où il peut être pratiqué dans n'importe quelle zone. Il permet d'observer : o l'épanchement, Scanner o le gonflement des parties molles, o les éventuels abcès, o l'étendue des érosions et des ostéites (lésions osseuses), qui sont plus visibles qu'à la radio et qui peuvent donc être évaluées. L'IRM est depuis quelques années un examen clé : il permet de déterminer les arthrites septiques avec beaucoup plus de sûreté en cas de doute diagnostique. Imagerie Ainsi, l'IRM permet : par o de confirmer l'épanchement, résonnance o de détecter les éventuelles synovites ou bursites (inflammation magnétique de la bourse articulaire), (IRM) o d'étudier les lésions osseuses sous-cartilagineuses. En revanche il ne présente pas d'intérêt dans le suivi. Arthrite septique : le diagnostic différentiel Il est fondamental de distinguer les arthrites septiques des autres arthrites comme : la polyarthrite rhumatoïde (PR), la spondylarthrite ankylosante (SPA), et les arthrites microcristallines notamment. Cette distinction est facile si une analyse du liquide articulaire est pratiquée. En effet, l'examen bactériologique restera stérile et, dans le cas des arthrites microcristallines : les polynucléaires retrouvés ne seront pas altérés, on retrouvera des microcristaux. En ce qui concerne les arthrites réactionnelles, on ne retrouvera aucun agent infectieux dans l'articulation elle-même. Évolution des arthrites septiques : Les arthrites septiques entraînent de nombreux décès : on estime que 8 % des malades meurent de cette infection. Les facteurs qui favorisent la mortalité sont : l'âge (plus de 65 ans), la préexistence d'une arthrite, une infection sur prothèse. Par ailleurs, 50 % des personnes atteintes d'arthrites septiques gardent des séquelles fonctionnelles. TRAITEMENT DE L'ARTHRITE SEPTIQUE : Hospitalisation Il s'agit d'une urgence médicale qui nécessite une hospitalisation en urgence. Plusieurs étapes doivent ensuite être respectées : le traitement de la douleur : sans anti-inflammatoires tant que le diagnostic n'est pas posé, une antibiothérapie adaptée en fonction du germe et du patient : généralement pendant un mois/un mois et demi, le drainage articulaire qui permet : o de réduire la douleur, o d'évacuer le liquide inflammatoire et donc de limiter la destruction articulaire, une immobilisation : à la fois antalgique et accélérant la cicatrisation, mais favorisant l'enraidissement, la rééducation. G.GANGRENE GAZEUSE Gangrène gazeuse 1. Définition La gangrène est une nécrose des tissus ou est un processus dû à un arrêt de la circulation sanguine au niveau d'un tissu, entraînant la nécrose (mort) de celui-ci, et se localisant généralement aux membres (inférieurs essentiellement). Néanmoins, la gangrène d'un viscère est également possible (poumons, intestin, foie, etc.). La gangrène gazeuse foudroyante appelée également gazeuse ou gazogène est la complication due à une infection par une bactérie de type Clostridium perfringens ou Clostridium septicum (entre autres), entraînant la destruction (mortification) des tissus rapidement dévorante et la production d'une grande quantité de gaz ayant un effet délétère sur l'organisme. Elle se caractérise par une atteinte avec des conséquences graves sur l'organisme évoluant généralement de façon péjorative pour le patient. 2. CAUSES La gangrène gazeuse est la forme de gangrène la plus dangereuse pour la vie. Elle survient lorsque des plaies sont infectées par une famille de bactéries appelée Clostridium. Il existe au moins 20 genres de Clostridia qui peuvent provoquer la gangrène gazeuse. La principale spécificité de ces bactéries est qu'elles sont anaérobies - c'est-à-dire, qu'elles croissent davantage en l'absence d'oxygène. Comme les tissus humains sains sont riches en oxygène, ils ne sont que rarement affectés par ces bactéries. Cependant, lorsqu'ils croissent, les Clostridia libèrent des gaz et des substances toxiques dans le corps. Cette forme de gangrène se propage très rapidement et peut causer la mort en peu de temps. 3. FACTEURS FAVORISANTS Les blessures qui privent d'oxygène une portion de tissu musculaire constituent le milieu de croissance idéal pour les Clostridia. Dans une plaie, certaines cellules sont déjà mortes, et c'est là que les infections débutent. Les lésions par « écrasement » sont le plus susceptibles d'interrompre l'apport sanguin à une grande partie des tissus et sont plus prédisposées à la gangrène. L'infection atteint habituellement les extrémités, où l'apport sanguin est plus susceptible d'être coupé Une opération chirurgicale peut également accroître la vulnérabilité de certaines zones tissulaires. Les conditions favorables à la propagation des Clostridia sont plus fréquentes chez les sujets présentant des problèmes vasculaires préexistants ou de nombreux facteurs de risque de maladie cardiaque. Par exemple, un taux de cholestérol élevé peut renforcer la tendance à la coagulation du sang. Une personne avec un taux de cholestérol élevé sera plus susceptible de voir des vaisseaux obstrués par des coagulations sanguines après une opération chirurgicale. Les tissus normalement approvisionnés par ces mêmes vaisseaux peuvent alors manquer d'oxygène, ce qui permet aux bactéries de se multiplier. Il existe d'autres causes de gangrène non liées aux Clostridia. Certaines maladies graves qui perturbent la circulation sanguine peuvent interrompre l'apport en oxygène aux extrémités même en l'absence de traumatisme ou d'autres formes de lésion. Par exemple, la maladie artérielle périphérique, au cours de laquelle la circulation sanguine vers les jambes est insuffisante, peut entraîner une ischémie grave du pied ou de la jambe (privés de sang ou d'oxygène), causant une gangrène. Les personnes atteintes du diabète, par exemple, sont prédisposées à la gangrène du pied. Les infections liées au diabète constituent la cause la plus courante d'amputation du pied. Une engelure grave (due à une exposition prolongée au froid) peut aussi entraîner la gangrène par insuffisance de circulation sanguine appropriée vers les tissus. 4. CLASSIFICATION OU LES TYPES DE GANGRENE Les types de gangrène sont très nombreux. Les principaux types La gangrène sèche survient à la suite de l’obstruction ou de la sclérose d’un ou plusieurs vaisseaux sanguins, généralement une artérite, une embolie ou une thrombose. Elle se caractérise par l’apparition de tissus de couleur sombre, généralement noirs et desséchés. La gangrène blanche ou laiteuse survient à la suite d’un arrêt momentané ou durable de la circulation sanguine. Elle se caractérise par l’apparition de tissus de couleur blanche, proche de la couleur du lait. La gangrène humide survient généralement sur une gangrène sèche ou après une infection bactérienne. Elle se caractérise par un gonflement et une décomposition des tissus accompagnés d’un suintement et d’une putréfaction de plus en plus abondante. La gangrène gazeuse se caractérise par une infection microbienne à germes anaérobies (comme Clostridium perfringens de type A), et une production de gaz au sein du tissu infecté. Celle-ci se déclare après souillure des plaies par de la terre, des instruments ou des mains sales. Il en résulte une sensation de crépitement, parfois perceptible lorsqu’on palpe les zones concernées. Ces infections sont fréquentes sur des plaies de guerre ; elles se contractent aussi après contamination lors d’une intervention chirurgicale. Elles restent graves malgré les antibiotiques et l’utilisation de l’oxygénothérapie hyperbare. D'autres types de gangrène Ulcération sur un pied diabétique avec une gangrène sèche centrale et une gangrène humide périphérique. Gangrène dermique aiguë appelée aussi fasciite nécrosante ou gangrène d’origine streptococcique est due à une infection par un streptocoque du groupe A. Gangrène hospitalière Gangrène de Lasègue : gangrène des bronches et des poumons, caractérisée par une forte odeur des expectorations et de l’haleine. Gangrène symétrique des extrémités : gangrène consécutive à la maladie de Raynaud (troubles de la circulation, généralement, aux bouts des doigts). Gangrène de Fournier : gangrène qui se caractérise par un gonflement du scrotum. Gangrène diabétique : chez un diabétique, la gangrène se caractérise par des lésions au niveau des terminaisons cutanées. Gangrène pulmonaire : gangrène qui atteint les tissus pulmonaires, provoque généralement la mort. Gangrène sénile : gangrène qui atteint la personne âgée. Il existe donc de nombreuses variétés de gangrène (gangrène sèche, gangrène humide, gangrène laiteuse (blanche), gangrène de Fournier, gangrène curable du poumon (gangrène de Lasègue), gangrène dermique aiguë appelée également fasciite nécrosante, gangrène foudroyante gazeuse, gangrène hospitalière, gangrène symétrique des extrémités apparaissant au cours de la maladie de Raynaud etc.) 5. PHYSIOPATHOLOGIE La gangrène gazeuse est due à l'infection par des germes anaérobies (ne nécessitant pas d'oxygène pour vivre) et plus particulièrement ceux appartenant au genre Clostridium. La multiplication des germes produit une quantité importante de gaz dont l'odeur est nauséabonde et la diffusion sous la peau importante. Cette variété de gangrène se voit essentiellement après une lésion de la peau ou des muqueuses (couche de cellules protectrices d'un organe creux) ou après un incident survenu pendant une intervention chirurgicale. 6. SYMPTOMES En général, dans tous les types de gangrène, le premier symptôme est une perte de la sensibilité et de la mobilité. La zone atteinte devient froide, prend progressivement une coloration sombre et finalement, se nécrose. Dans le cas d’une gangrène gazeuse, la période d’incubation est de 18 à 36 heures. Très vite, des bulles remplies d’un liquide violet apparaissent. La multiplication des germes entraîne une quantité importante de gaz dont l’odeur est nauséabonde. À la palpation, on entend une crépitation due aux bulles de gaz. Ensuite, la peau se fragilise et devient marron ou même noire. La victime voit sa température s’élever fortement et souffre de douleur intense. Son rythme cardiaque augmente. Le patient est très fatigué et sa tension artérielle diminue. Il peut sombrer dans le coma voire mourir.Douleur locale très importante. Asthénie (fatigue intense) Affaiblissement du patient, Etat de choc avec : Tachycardie (accélération du rythme cardiaque) Chute de la tension artérielle Diminution de la quantité des urines voire abolition de l'émission d'urine Fièvre élevée Installation progressive d'un coma À la palpation, on constate la présence de gaz dans les tissus (crépitation gazeuse). Les régions atteintes par la gangrène sont généralement chaudes et enflées. La peau peut être pâle au début, mais vire bientôt au rouge ou au marron et enfin au noir verdâtre. La région affectée peut devenir très cicatrisée et nécessiter une chirurgie de reconstruction. Si une quantité importante de tissu est morte, il se peut qu'on doive amputer la partie du corps affectée. Parfois, un liquide marron apparaît sous la peau, entraînant la formation de cloques de grande taille. Si les Clostridia sont les causes de cette gangrène, on peut voir les gaz produits par les bactéries bouillonner dans ces poches qui par ailleurs émettent souvent une odeur nauséabonde. LES PARTIES DU CORPS LES PLUS EXPOSEES La gangrène peut atteindre toutes les parties du corps mais les zones les plus touchées sont les extrémités comme les orteils, les pieds, les doigts et les mains. Cependant, les viscères comme les poumons, les intestins, le foie… peuvent aussi être atteints. APPARITION DE LA MALADIE La gangrène ne se développe jamais sur une peau saine, elle peut apparaître dans les cas suivants : Une plaie Une égratignure légèrement plus profonde que d'habitude Une hémorroïde Un diverticule Une fissure anale Une rupture de l'urètre Une angiopathie Une intervention chirurgicale Une blessure suite à la pénétration d'un objet dans l'abdomen Une contusion Un ulcère Un abcès Certaines maladies dont le diabète facilitent l'apparition de la gangrène CONTAGION La gangrène n’est pas contagieuse, dans la mesure où elle ne se transmet pas d’une personne à une autre. Elle n’est ni congénitale, ni héréditaire ; elle n’est pas transmise d’un parent à un enfant, avant la naissance. Par contre, on peut dire que cette maladie se propage rapidement si l’on n’agit pas. Par exemple, au départ d’un orteil, elle peut s’étendre au pied, puis à la jambe . Evolution de la maladie Le pronostic de la gangrène gazeuse est très réservé. LES TRAITEMENTS La gangrène se développe rapidement. Un début de gangrène peut être enrayé et on peut espérer une réparation plus ou moins complète des tissus, avec une élimination progressive des tissus détruits. Les antibiotiques seuls, ne sont généralement pas suffisants pour guérir. Il existe trois grands principes pour l’enrayer : D’abord, la prise d’antibiotiques ralentit l’infection. Ceux-ci luttent contre les bactéries. Ensuite, l’intervention d’un chirurgien qui enlèvera les tissus infectés ou morts, pour arrêter la propagation; cette étape est aussi très importante et permet généralement d’éviter l’amputation, lorsqu’il s’agit d’un membre. Enfin, par l’oxygénothérapie hyperbare, le malade est placé dans un caisson, une citerne métallique scellée et remplie d’oxygène à haute pression. La pression force l’oxygène à pénétrer dans les tissus afin d’arrêter la propagation des bactéries. Aujourd’hui, les antibiotiques et la chirurgie sont les plus souvent utilisés et sont les plus efficaces. Actuellement, 80 % des victimes de la gangrène survivent. LES MESURES DE PREVENTION Les soins réguliers et le nettoyage des plaies, à l’aide d’antiseptiques, suffisent généralement à éviter l’apparition de la gangrène. Il n’existe pas de vaccin, ni de traitement préventif. Cependant, une bonne hygiène et la consultation d’un médecin généraliste dès les premiers signes suspects pourraient éviter une propagation de cette maladie. Il est également recommandé de garder les mains et les pieds au chaud et d’éviter de porter des chaussures serrées. Les personnes âgées, les personnes diabétiques et les personnes souffrant d’une mauvaise circulation doivent aussi être très vigilantes lorsqu’elles ont des infections aux pieds et aux mains. ies fréquents, adaptées et rigoureuxAdministration d'antibiotiques accompagnés d'une oxygénothérapie hyperbare (administration d'oxygène à forte pression)Excision des tissus nécrosés La gangrène est définie comme une destruction de tissus dans votre corps. Elle se développe lorsque l'apport sanguin à une partie du corps est interrompu par divers facteurs comme les infections, les maladies vasculaires ou les traumatismes. La gangrène peut toucher n'importe quelle partie du corps, mais les zones les plus affectées sont les extrémités (pieds, bras, jambes, mains). du visage. B.LES INFECTIONS OSSEUSES I.OSTEITE 1. DEFINITION L'ostéite est une maladie de l'os. C'est une affection inflammatoire du tissu osseux lorsqu'il est infecté par une ou plusieurs bactéries mais qui ne concerne pas l'articulation. 2. ORIGINE La porte d'entrée de la bactérie peut être une fracture ouverte, mais aussi des infections de la peau (furoncle - anthrax - impétigo) voire des maladies infectieuses plus banales telles que l'angine. Parmi les bactéries fréquemment responsables de l'ostéite, on trouve : le Staphylocoque doré : cette ostéite est aussi appelée ostéomyélite. l'Escherichia coli Pyocyanique 3. SYMPTOMES Les symptômes initiaux sont les suivants : Syndrome infectieux : Fièvre 39° - 40°, Frissons (bactériémie), Céphalées Douleurs : vives, localisées, pulsatiles Biologie : vitesse de sédimentation augmentée et CRP élevée 4. EVOLUTION Si elle n'est pas traitée, la maladie évolue vers une phase d'abcès, observable par échographie. Ensuite, c'est la fistulisation (la plaie s'ouvrant spontanément) avec écoulement de pus à l'extérieur. Des morceaux d'os nécrosés, appelés séquestres, peuvent alors se détacher et être évacués par la fistule. 5. COMPLICATIONS Apparition de nouveaux foyers. Abcès à distance : cerveau, poumon. Septicémie, endocardite infectieuse etc. Ostéite chronique Les matériels, tel que les prothèses de la hanches ou les valve cardiaques, peuvent servir de point d'ancrage des bactéries et rendre le traitement plus compliqué. 6. TRAITEMENT Le traitement est une combinaison de geste chirurgicaux et d'antibiothérapie. Les gestes chirurgicaux sont destinés à retirer la partie infectée de l'os de manière à ne laisser que de l'os sain. L'antibiothérapie est destinée à éradiquer, tant que faire se peut, les germes pathogènes. Lorsque la perte osseuse est importante, une greffe peut être réalisée pour compenser le déficit. II. OSTEOMYELITE 1. DEFINITION L'ostéomyélite est une inflammation de la moelle osseuse et du tissu osseux adjacent, causée par une infection. Lorsqu'un os est infecté, la moelle osseuse (la partie molle à l'intérieur de l'os) enfle et exerce une pression contre les vaisseaux sanguins de l'os. Les cellules osseuses ne reçoivent pas assez de sang et une partie de l'os peut mourir. L'infection s'étend parfois aux muscles et aux autres tissus mous environnants; elle produit alors une accumulation de pus appelée abcès. 2. CAUSES Une infection osseuse est presque toujours causée par une bactérie, mais parfois c'est un champignon qui est l'agent pathogène. La bactérie qui cause le plus souvent l'ostéomyélite est appelée staphylocoque doré. Les autres causes d'origine bactériennes incluent : -les streptocoques de groupe A et B, -H. influenza, -les coliformes et le Pseudomonas aeruginosa. Tous ces germes se développent généralement autour de plaies cutanées chroniques qui pénètrent l'os en profondeur, ou autour d'une lésion traumatique ouverte à l'os. Les os sont en général bien protégés et ne s'infectent pas facilement. Une infection peut se propager aux os par différentes voies. L'agent infectieux peut pénétrer l'os au cours d'une intervention chirurgicale sur l'os ou en cas de fracture ouverte (l'os fracturé fait éruption à travers la peau). Il arrive également que l'infection s'étende à partir d'une articulation artificielle infectée (par ex. l'articulation du genou) et atteigne le tissu osseux environnant. Lorsqu'un objet contaminé pénètre l'os (par ex. une pièce de métal au cours d'un accident d'automobile), il y a également risque d'infection. Les causes de terrain communal et le facteur de risque de l'ostéomyélite incluent ce qui suit : -Un résultat des dommages à l'os(en cas de traumatisme de l'os ou si un os fracturé a perforé la peau) -Utilisateurs de drogue intraveineux. -Dispositifs prosthétiques d'os, tels que des vis, plats, ou fils. -Circulation pauvre , soit si la bactérie est transportée jusqu’à l’os par la circulation sanguine, ou encore si la circulation sanguine est mauvaise (comme dans le diabète). -Une infection dans le corps est portée par le sang à l'os. -Joints artificiels, tels qu'un genou ou une hanche. -Trauma à la peau ou les os, tels que la chirurgie, coupes profondes de peau, et ruptures ou coupures d'os. -Système immunitaire affaibli. -Infection fongique 3. PHYSIOPATHOLOGIE 3.1. Phase congestive Lors d'une septicémie ou une bactériémie, le germe atteint l'os par voie sanguine. Au niveau de la métaphyse, le flux sanguin se ralentit ce qui favorise la fixation et le développement des germes. 3.2. Abcès sous périosté La diffusion de l'infection se fait à travers les canaux de Havers et Volkmann de la corticale interne jusqu'à atteindre le périoste. Ce dernier s'épaissit, se décolle et délimite un abcès sous périosté. 3.3. Stade nécrose osseuse Elle survient en l'absence d'un traitement précoce de l'infection et aboutit à une ostéomyélite chronique. L'interruption de la vascularisation osseuse tant centromédullaire que sous périostée entraîne une nécrose osseuse avec formation d'un os mort avasculaire, libre dans l'abcès, dénommé séquestre osseux. 4. SYMPTOMES DE L'OSTEOMYELITE Quelques signe et symptômes liés à l'ostéomyélite sont comme suit : -Douleur dans l'os. -Drainage de Pus sur la peau. -Malaise général, inquiétude, malaise. Fièvre et froids. -Fatigue. -Transpiration. -Douleur osseuse récurrente. -Perte de poids. -Spasme de muscle. -Douleur dorsale continue et grave qui est plus mauvaise avec le mouvement. irritabilité.-un gonflement de la zone touchée.-rougeur dans la zone touchée .-chaleur dans la zone touchée .-difficulté à bouger les articulations près de la zone affectée .-Poids portant la difficulté ou la marche .-une boiterie de nouvelles .-un dos raide (avec la participation vertébrale) N.B : a)Les symptômes peuvent ressembler à de l'ostéomyélite d'autres maladies ou des problèmes médicaux. b) D’autres manifestations doivent faire rechercher une ostéomyélite surtout dans un contexte fébrile : un état d’agitation ou de prostration ; une pseudoparalysie d’un membre chez le nourrisson ou le nouveau-né ; des convulsions ; une boiterie c)Chez l'enfant, lorsque l'infection osseuse s'est répandue par la circulation sanguine, on observe de la fièvre et une douleur dans l'os infecté. Il est parfois difficile de bouger le membre malade parce qu'il est souvent enflé et douloureux. Le reste de l'examen clinique recherchera une porte d'entrée soit : cutanée ; urinaire ; ORL et pulmonaire ; méningée d) Chez l'adulte, les symptômes apparaissent habituellement de façon progressive et ce sont les vertèbres qui sont le plus souvent infectées. Parmi les symptômes, soulignons une sensibilité, de l'enflure, une rougeur et une douleur qui ne répond pas aux analgésiques, à l'application de compresses chaudes ou au repos. À la différence des enfants, les adultes atteints d'ostéomyélite ne présentent pas de fièvre. Lorsque l'infection touche une articulation artificielle, la douleur est constante. Si l'infection osseuse n'est pas traitée comme il se doit, elle risque de devenir chronique. 5. EXAMENS COMPLEMENTAIRES 5.1. Bilan biologique NFS montre une hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles. L'absence d'élévation ne doit pas faire récuser le diagnostic. CRP (Protéine C réactive) (N < 10 mg/l) : elle augmente précocement dès la 6e heure. Elle peut être normale dans 20 % des cas. VS (N < 20 à la 1re heure) : elle augmente plus tardivement que la CRP de même sa normalisation est beaucoup plus lente. 5.2. Bilan à visée bactériologique Il est à réaliser avant mise en route de l'antibiothérapie. Staphylococcus aureus est le germe responsable dans la majorité des cas. Le streptocoque de groupe A (Streptococcus pyogenes) est le second germe par ordre de fréquence. En dessous de 3 ans, c'est Hæmophilus influenzæ de type G qui est le plus souvent mis en évidence. Des hémocultures doivent être réalisées, même en l'absence de fièvre mais surtout en cas de pics fébriles de frissons. Elles sont positives dans 40 à 60 % des cas. Une ponction métaphysaire peut être proposée, sous anesthésie générale et contrôle par amplificateur de brillance. Elle permet l'isolement du germe dans 90 à 100 % des cas. 5.3. Autres prélèvements examen cytobactériologique urinaire (ECBU) ; prélèvements ORL ; prélèvement d'une lésion cutanée ; liquide céphalo-rachidien (LCR) ; électrophorèse de l'hémoglobine à la recherche d'une drépanocytose (sujets noirs ou maghrébins). 5.4.Bilan radiographique Les radiographies standard de face, profil complété par des clichés comparatifs et de 3/4 en cas de doute sur une lésion. Au stade du début, on recherche un flou des parties molles adjacentes à la métaphyse. A la phase d'état, on recherche une apposition de fines lamelles osseuses à la corticale métaphysaire correspondant à la réaction périostée. Plus tardivement apparaissent : des lacunes métaphysaires ; des irrégularités des corticales ; des séquestres osseux (fragment osseux d'aspect dense libre et irrégulier). L'aspect radiographique de certaines tumeurs malignes, tel que le sarcome d'Ewing, peut simuler une ostéomyélite. Le diagnostic doit être évoqué en cas d'évolution torpide ou atypique et confirmé par une biopsie chirurgicale. 5.5. La scintigraphie osseuse Elle montre une hyperfixation mais ne permet pas de faire la différence entre infection, tumeurs ou une autre pathologie inflammatoire. Elle sera demandée en cas de doute diagnostique ou pour rechercher une atteinte multifocale. L'utilisation du Gallium 67 serait plus spécifique de l'infection car l'isotope se fixe sur les leucocytes (mais discutable chez l'enfant du fait de la longue période de l'isotope). 5.6. L’échographie Elle permet le dépistage et la ponction guidée de l'abcès périosté. 5.7. La tomodensitométrie donne des renseignements précoces avant la radiographie standard mais sa réalisation chez l'enfant nécessite parfois une anesthésie générale. Après on note un rehaussement des tissus inflammatoires. Par contre, au niveau de l'abcès, on n'observe pas de rehaussement ou seulement en périphérie. 5.8. Le scanner Il permet d'étudier surtout l'extension osseuse dans les formes chroniques (aspect hétérogène) et surtout de détecter la présence d'un séquestre, fragment d'os mort qui agit comme un corps étranger et favorise la persistance des fistules : c'est un élément essentiel de l'indication chirurgicale dans les suppurations persistantes. Il permet également d'étudier les localisations vertébrales et sacro-iliaques. 6. FORMES CLINIQUES 6.1. Ostéomyélite subaiguë Elle se distingue de l'ostéomyélite aiguë hématogène par son début insidieux, une symptomatologie fruste avec peu de signes locaux. Dans les cas typiques, l'évolution est bénigne. Le bilan biologique est peu perturbé. L'aspect radiographique est une lacune épiphysaire bien circonscrite mais qui parfois atteint la corticale. Le traitement reste controversé. Classiquement, on préconise l'administration d'un antibiotique à visée antistaphylococcique. Certaines observations rapportées ont évoluées vers la guérison sans traitement. 6.2. Ostéomyélite chronique C'est l'évolution d'une ostéomyélite aiguë en l'absence d'un traitement précoce et adapté. Les bactéries en cause sont les mêmes que dans l'ostéomyélite aiguë. En cas de suppuration chronique, on peut observer une surinfection par des germes tels que les pseudomonas. Brodie et Garre ont décrit des ostéomyélites chroniques d'emblée Elles ont été dénommées ostéomyélites chroniques primaires. D'autres formes d'ostéomyélites chroniques d'emblée ont été décrites ; c'est le cas des formes hyperostosantes chroniques. 7.Évolution et complications 7.1. Ostéomyélite aiguë hématogène Complications infectieuses staphylococcie pleuro-pulmonaire, péricardite, phlegmon péri-néphrétique, péritonite… La survenue d'un choc septique est possible avec coagulopathie de consommation, coagulation intravasculaire disséminée, (CIVD) et décès. Traitée rapidement elle guérit avec des séquelles minimes, l'hyperhémie inflammatoire peut entraîner une poussée de croissance qui se traduira par une inégalité de longueur des membres inférieurs de 1 à 2 cm. Autres complications Une ischémie aiguë d'un membre doit faire rechercher une compression par un abcès sous-périosté ; une phlébite peut aussi survenir en cours d'évolution (présence d'une circulation collatérale) ; l'atteinte du cartilage de croissance est une complication grave entraînant des troubles de la croissance osseuse : raccourcissement, défaut d'axe amènent à des chirurgies correctrices. Il existe également des complications articulaires à type de raideur. 7.2. Ostéomyélite chronique L'inadaptation du traitement peut conduire à l'ostéomyélite chronique avec des lésions cutanées (fistule, ulcération, perte de substance), musculaires (amyotrophie, fibrose rétractile du quadriceps dans les atteintes fémorales), osseuses avec séquestre (perte d'os par séquestrectomie chirurgicale ou élimination spontanée). Sur cet os fragile, la survenue de fracture pathologique est possible avec un risque de pseudarthrose. Arthrite Vite traitée, la guérison est rapide et sans séquelle. Une atteinte du cartilage articulaire peut entraîner une diminution de la mobilité, sa destruction conduisant à l’arthrodèse. Une atteinte du cartilage de croissance épiphysaire, du cartilage métaphyso-épiphysaire peut entraîner des troubles de croissance, des destructions articulaires (épiphysiolyse septique). 8. TRAITEMENT DE L'OSTEOMYELITE Voici la liste des méthodes pour traiter l'ostéomyélite : -Des antibiotiques seront donnés pour détruire les bactéries qui causent l'infection. Greffe d'os. Si le traitement antibiotique échoue, l'infection peut devoir être chirurgicalement enlevée. -La chirurgie peut inclure vidanger l'infection, enlever l'os infecté et reconstruire l'épine. Une nouvelle prothèse peut être implantée dans la même opération ou être retardée jusqu'à ce que l'infection ait résolu, selon sa sévérité. -L'oxygène de barothérapie. -L'instrumentation et la fusion spinales peuvent être employées pour corriger le défaut de forme spinal et pour fournir la stabilité permanente à la colonne spinale. CHAP.4 : AFFECTIONS VASCULAIRES Il s’agit des processus pathologiques impliquant un des vaisseaux sanguins dans la circulation cardiaque ou périphérique. Elles englobent les maladies des artères, des veines et du reste du système vasculaire dans le corps. 1. VARICE 1.1. DEFINITION Les varices sont des dilatations permanentes des veines, le plus souvent sur le membre inférieur. La varice des membres inférieurs est une veine sous cutanée dont le diamètre est supérieur à 3 mm. Elles sont le siège d'un reflux sanguin. 1.2. CONSEQUENCE La dilatation des veines touchées perturbe l'écoulement unidirectionnel du sang vers le cœur, les valvules n'assurant plus leur fonction anti-reflux. C'est une atteinte de la paroi de la veine. 1.3. CAUSE L'hérédité est l'une des causes de l'apparition des varices. Plus il y a de membres dans une famille qui ont des varices, plus le risque est grand d'en avoir un jour. 1.4.FACTEEURS FAVORISANTS Différents facteurs aggravants existent : -grossesse (facteur hormonal) surtout si elles sont répétées, -position debout ou assise prolongée, -obésité, -constipation, -port de vêtements qui serrent (jarretières, gaines, bas), -chaleur et certains exercices comme la musculation et l'haltérophilie, -ils exercent une pression néfaste sur le réseau veineux, augmentant les douleurs aux jambes et les risques de varices chez les personnes prédisposées. Les hommes de grande taille ont également plus de propension à avoir des varices. L'occlusion du réseau veineux profond (phlébite) entraîne également une dilatation du réseau veineux superficiel pour prendre en charge le retour veineux. 1.5. SIGNES Sensation de jambes lourdes et fatigables. œdèmes démangeaisons Ces symptômes sont fréquents mais, le plus souvent, sans rapport avec la présence d'une dilatation veineuse. . L'examen clinique doit rechercher également une cause de compression veineuse haute (masse abdominale, symptôme digestif...) Localement, outre la dilatation veineuse peut être mises en évidence une altération de la couleur de la peau, une ulcération... 1.6.Examens complémentaires Le diagnostic est clinique et confirmé si besoin par écho doppler. a)L'Échographie Doppler permet d'effectuer le bilan hémodynamique, l'écho-marquage et la cartographie : le Doppler renseigne et quantifie les flux du sang dans les vaisseaux avec leur direction et l'échographie permet de visualiser les ponts de reflux. b)La phlébographie Il s'agit d'une radiographie du réseau veineux que l'on réalise en injectant dans les veines du pied un produit de contraste dont on suit la progression. Elle n'est plus du tout pratiquée dans le bilan des varices. Ses indications sont aujourd'hui limitées à l'étude du réseau veineux profond dans le cadre du bilan en vue d'une chirurgie réparatrice. 1.7.ÉVOLUTION ET COMPLICATIONS Une varice non compliquée et non symptomatique a peu de risque de se compliquer. thrombose veineuse profonde (phlébite) hémorragie ulcère 1.8.PREVENTION Elle comprend des mesures préventives au premier rang desquels une bonne hygiène de vie comprenant en particulier une activité physique adaptée n'entrainant ni apnée, ni à-coups (marche à pied, vélo, natation, ski de fond), le contrôle du poids et l'évitement de l'exposition à la chaleur, la lutte contre la constipation. Le port régulier d'une compression élastique "bas à varices" est très utile dans les populations exposées. 1.9. TRAITEMENT a) traitement medicamenteux Une varice non compliquée et non symptomatique ne requiert aucune prise en charge médicale ou chirurgicale, sauf à visée esthétique. Les mesures radicales visent pour la plupart à supprimer le reflux dans les veines pathologiques,soit par chirurgie, soit par sclérose. Le traitement des symptômes peut être fait par certains médicaments dits « veinotoniques » : bioflavonoïdes ou des flavonoïdes comme l'aescine; l'hespéridine, la rutoside (ou rutine), la troxérutine, la vitamine P ; etc. Leur efficacité réelle n'est pas toujours prouvée. Compression élastique (bas de compression) Les bas de compression permettent de comprimer les veines dilatées et de rétablir une meilleure circulation sanguine. Suivant le niveau, on parle de bas, voire de collant, ou de chaussette. Il existe plusieurs forces de compression adaptés à l'évolution de la maladie .Il est utile de les porter aussi souvent que possible. La compression est efficace sur l'évolution des ulcères variqueux et diminue significativement le risque de récidive si la compression est prolongée plusieurs années3. b) Traitement chirurgical De nombreuses techniques chirurgicales sont pratiquées : le « stripping » sous anesthésie générale, rachianesthésie ou anesthésie par intumescence avec hospitalisation, les « phlébectomies superficielles » et la cure CHIVA réalisée en ambulatoire. Le stripping Le stripping consiste à enlever la veine saphène, le plus souvent avec ses branches « stripping + phlébectomies » sous anesthésie générale, rachi-anesthésie ou anesthésie par intumescence. La cure CHIVA La cure CHIVA « Conservatrice et Hémodynamique de l'Insuffisance Veineuse en Ambulatoire », L'opération consiste à réaliser une à quatre petites incisions en moyenne, sous anesthésie locale, afin de supprimer par des ligatures précises les flux sanguins anormaux dus à l'incontinence valvulaire et responsables de la dilatation variqueuse des veines. Traitement par ponction des veines Elles permettent la destruction de la veine. Réalisée en ambulatoire sous guidage échographique. 2. ANEVRISME Un anévrisme ou anévrysme est une dilatation localisée de la paroi d'une artère aboutissant à la formation d'une poche de taille variable, communiquant avec l'artère au moyen d'une zone rétrécie que l'on nomme le collet. Sa forme habituelle est celle d'un sac, son diamètre pouvant atteindre plusieurs centimètres. La rupture d'anévrisme représente environ 10 % des accidents vasculaires cérébraux (AVC). Lorsqu'elle survient subitement, la mort est souvent inévitable. Des signes précurseurs peuvent cependant attirer l'attention dans les heures et même les jours qui précèdent l'AVC, et un traitement médical est envisageable. FORMATION GENERALE La formation d'un anévrisme est étroitement liée à trois facteurs principaux : une anomalie de la paroi de l'artère, qui est amincie et ne comporte plus que son intima et son adventice. Cette anomalie est le plus souvent congénitale ; l'athérome (dépôt de graisse sur la paroi des artères), par les modifications de la structure de la paroi artérielle qu'il entraîne ; l'hypertension artérielle qui, par les à-coups de pression engendrés au niveau de la zone fragilisée, entraîne une augmentation de la taille de l'anévrisme. Les ruptures d'anévrisme peuvent être accidentelles, par fragilisation d'une artère lors d'un traumatisme ou par lésion directe de celle-ci au cours d'un geste médical. Certaines infections en sont également responsables, comme la syphilis tertiaire était autrefois une cause classique d'anévrisme de l'aorte. PATHOLOGIES LIEES A L'ANEVRISME Le risque essentiel est celui de la rupture de l'anévrisme entraînant une hémorragie à l'origine d'une compression des structures adjacentes. Avant sa rupture, un anévrisme peut se manifester inconstamment par des signes secondaires à son volume et à la compression de structures proches (dans le cas d'un anévrisme cérébral : céphalées, déficits neurologiques focalisés…). Lorsqu'il se rompt, l'anévrisme entraîne une hémorragie interne pouvant, si la rupture est importante, rapidement entraîner la mort par compression d'organes vitaux (le cerveau pour les localisations cérébrales, le cœur pour les localisations dans la crosse de l'aorte). Les anévrismes sont particulièrement fréquents au niveau des artères cérébrales, où leur rupture entraîne une hémorragie méningée (qui est un accident vasculaire cérébral). ANEVRISMES EXTRA-CRANIENS Anévrisme de l'aorte Il s'agit d'une dilatation du calibre de l'artère. Il peut intéresser tout segment de l'aorte. La localisation la plus fréquente se situe en dessous des artères rénales, c'est-à-dire dans la dernière portion de l'aorte. On parle alors d'anévrisme de l'aorte abdominale. Une autre localisation est l'anévrisme de l'aorte ascendante, située au niveau du thorax et comportant certaines spécificités. Anévrismes des artères périphériques Les anévrismes des artères poplitées sont les plus fréquents après ceux de l'aorte abdominale. Anévrisme du cœur Il s'agit d'une forme de cicatrice d'un infarctus du myocarde. En plus du risque de rupture, il peut entraîner : une insuffisance cardiaque; des troubles du rythme ventriculaire pouvant causer une mort subite. Anévrisme artériel hépatique L'anévrisme artériel hépatique est une lésion vasculaire circonscrite, se développant sur le trajet de l’artère hépatique, par dilatation de ses parois et communiquant avec sa lumière, à la façon d’une poche ou d’un ventre renflé. Ses causes peuvent être une malformation congénitale, une infection, ou l’athérome. EXAMENS COMPLEMENTAIRES L'échodoppler permet de mesurer l'anévrisme et de suivre son évolution. Le scanner et l'IRM sont les autres moyens d'investigation. Traitement de l'anévrisme cérébral Les anévrismes cérébraux rompus relèvent de la neurochirurgie et de la neuroradiologie interventionnelle : après l'artériographie cérébrale, le neuroradiologue et le neurochirurgien élaborent le traitement qui doit être entrepris en urgence : soit l'intervention chirurgicale : trépanation et mise en place d'un clip au niveau du collet de l'anévrisme ; soit l'embolisation de l'anévrisme (endoprothèse, si les conditions sont remplies) à l'aide de coils (petits ressorts en platine), ce qui met la protubérance hors-circuit. Dans tous les cas, la correction des facteurs de risque (hypertension artérielle et tabac) reste indispensable. SIGNES PRECURSEURS DE L'AVC Cependant des signes précurseurs peuvent attirer l'attention dans les heures et même les jours qui précèdent l'AVC, parmi ceux-ci : des maux de tête inhabituels ; des douleurs à l'œil ou dans la nuque ; des nausées voire des vomissements ;confusion, désorientation ; Les anévrismes cérébraux (du cerveau) provoquent occasionnellement quelques-uns de ces symptômes quand ils commencent à se dilater : une vision double; une douleur faciale; une perte de la vision; de graves maux de tête dus à un saignement mineur; un strabisme (loucher des yeux); des tremblements ou des mouvements incontrôlables d'un œil ou d'une paupière. En cas d'anévrisme thoracique, les symptômes sont rares, mais peuvent comprendre : une douleur thoracique, une douleur au niveau de la partie supérieure du dos, ou les deux; une toux ramenant une expectoration de sang; une difficulté à avaler; un enrouement; le syndrome de Horner - un abaissement de la paupière, l'absence de sudation d'un côté du visage; une respiration sifflante. Les anévrismes abdominaux produisent généralement des symptômes qui se traduisent par : une pulsation dans l'abdomen; une douleur dans la partie supérieure de l'abdomen, une vive douleur au niveau de la partie inférieure du dos, ou les deux. La rupture d'un anévrisme abdominal cause une douleur et une sensibilité intenses dans la région de l'estomac ou le bas du dos. L'anévrisme thoracique provoque une douleur atroce dans la partie supérieure du thorax, qui se propage au dos et parfois au tronc. La perte de sang et la défaillance d'organes vitaux tels que les reins peuvent avoir des conséquences fatales en cas d'anévrisme thoracique ou abdominal FACTEURS DE RISQUES Consommation de tabac : Le tabac est un des éléments augmentant la probabilité d'anévrisme chez les femmes. Le taux de risque d'anévrisme aortique est bien plus élevé chez les fumeuses que chez les non-fumeuses. 3. THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE 1. DEFINITION Thrombose signifie caillot sanguin (ou thrombus) qui se forme dans une veine ou dans une artère. La thrombose veineuse profonde, ou phlébite (improprement appelée, car il n'y a pas d'inflammation de la paroi veineuse,ou thrombophlébite, est avec l’embolie pulmonaire une des deux manifestations de la maladie thrombo-embolique. Elle est due à la formation d’un caillot (thrombus) dans le réseau veineux profond des membres inférieurs (thrombose veineuse). Si le caillot se détache et migre dans une artère pulmonaire, cela constitue une embolie pulmonaire. On parle de thrombose veineuse superficielle ou paraphlébite pour décrire une phlébite très superficielle d’une petite veine. CAUSES OU FACTEURS DE RISQUE -la stase veineuse, provoquée par une immobilité entraînant la perte de l’effet pompe musculaire. Cette stase est particulièrement prononcée en cas d’alitement prolongé, aussi en cas d’immobilisation longue : plâtre ou long voyage en avion (généralement supérieur à 8 heures, ou en voiture. Elle peut être favorisée par un bas débit sanguin sur une insuffisance cardiaque ; -un traumatisme local, même minime; -des anomalies biologiques acquises : modifications hormonales (en particulier association estroprogestatifs, type pilule, et tabac), maladies inflammatoires, cancers (une maladie cancéreuse est découverte dans environ 10 % des phlébites sans circonstance déclenchante nette)… -des anomalies biologiques constitutionnelles (de naissance) : déficit en certains facteurs (AT3, protéines C et S, facteur Leiden (appelé aussi résistance à la protéine C activée)… -La phlébite est quatre fois plus fréquente chez la femme enceinte. Les raisons de cette augmentation importante du risque sont variables : état d’hypercoagubilité8 et stase sanguine dans les veines des membres inférieurs9. -La survenue d'une phlébite semble, d'autre part, être corrélée avec une infection, une transfusion sanguine récente ou avec l'emploi d'érythropoïétine (EPO). LE DIAGNOSTIC Le tableau clinique classique de la thrombose veineuse profonde comprend une douleur du mollet qui est sensible, plus chaud, augmenté de volume avec présence du signe de « Homans » : la dorsiflexion du pied exacerbe la douleur. Les signes sont cependant souvent frustes et, dans une proportion importante, inexistants. On peut palper parfois un cordon induré, sous la peau, de la thrombose dans le cas d’une thrombose veineuse superficielle. Plusieurs diagnostics différentiels sont à évoquer : un hématome profond : dû à un traumatisme, une déchirure musculaire (claquage). Dans ce cas, le traitement anticoagulant va aggraver les signes cliniques en favorisant le saignement ; un érysipèle : maladie infectieuse sous-cutanée de la jambe qui devient chaude, rouge, œdématiée et s’accompagne volontiers de signes généraux comme de la fièvre (39 à 40 °C) ; une maladie post-phlébitique : jambe sensible, avec souvent des varices apparentes, parfois avec une peau de coloration brunâtre (dermite ocre). Le doppler veineux ne retrouve aucun thrombus mais des séquelles d’une phlébite ancienne : dilatation et incontinence valvulaire veineuse ; la rupture d’un kyste poplité qui donne un tableau clinique assez similaire avec dans certains cas un caractère inflammatoire plus marqué. Biologie Le dosage des D-dimères, produits de dégradation de la fibrine qui est l’un des éléments constitutif majeur du caillot, permet de faire un diagnostic d’élimination : un taux bas rend très peu probable l’hypothèse d’une maladie thromboembolique, mais un taux élevé ne permet pas de conclure puisque toute maladie, un tant soit peu inflammatoire, en augmente son taux sérique. Imagerie La preuve de la thrombose veineuse profonde ne sera apportée que si l’on visualise le caillot. L’échographie Doppler veineux : permet de visualiser et de situer précisément les limites du caillot. La phlébographie : On injectait un produit iodé dans les veines du dos des pieds et on prenait une série de clichés radiographiques. une cavographie par injection directe dans la veine fémorale au pli de l’aine. Cet examen comporte les risques de toute injection de produits de contraste . Plus accessoirement, le scanner avec injection permet de bien visualiser la veine cave. Il peut être complété par un scanner thoracique permettant de faire un diagnostic d’embolie pulmonaire. ÉVOLUTION DE LA THROMBOSE VEINEUSE PROFONDE Sous un traitement bien conduit, la thrombose veineuse profonde guérit dans la grande majorité des cas sans séquelles. Il existe cependant trois types de complications : l’embolie pulmonaire, l’extension : le thrombus croît et remonte dans le système veineux, augmentant le risque d’embolie pulmonaire ; la maladie post phlébitique la formation des varices avec leur cortège fonctionnel : douleurs, jambes lourdes, troubles trophiques cutanés, œdèmes. TRAITEMENT En générale, on emploie un traitement anticoagulant sous cutané (Héparine de bas poids moléculaire ou HBPM) en une injection avec un relais par antivitamine K (AVK), Une contention veineuse (bandes ou bas à varices) est mis en place si possible au premier jour et sinon au moins pour le lever. Les AVK seront continués plusieurs mois. Dans certains cas ils seront prescrits à vie (présence d’une anomalie constitutionnelle de la coagulation ou phlébite récidivante). En cas d’emploi d’œstroprogestatifs (pilule ou traitement substitutif de la ménopause), le choix de ces derniers devra être revu par le gynécologue. Le tabac est fortement déconseillé. TRAITEMENT PREVENTIF Le traitement préventif repose sur un lever précoce, le port éventuel d’une contention élastique des membres inférieurs (bas à varices, appelés également bas de compression ou bas de contention dont l’efficacité est démontrée dans les suites d’une chirurgie mais pas dans l’accident vasculaire cérébralet sur l’administration d’héparines à bas poids moléculaires qui peuvent être relayées par des anti-vitamines K suivant la hauteur du risque. L’aspirine ne semble pas avoir démontré d’efficacité en prévention à long terme chez les personnes à bas risque de faire une phlébite. Elle pourrait être une alternative au traitement par héparine de bas poids moléculaire après chirurgie orthopédique. 4. ISCHEMIE AIGUE D’UN MEMBRE INFERIEUR 1. DEFINITION L'ischémie aiguë d'un membre est l'interruption de l'apport de sang oxygéné aux tissus d'un des- membre(s) en aval de l'obstruction brutale d'un tronc artériel principal. Insuffisance circulatoire récente (<15 jours) et de survenue brutale. Elle est la conséquence d’une oblitération artérielle non ou mal compensée par le développement d’une circulation collatérale 2.RAPPEL ANATOMIQUE La vascularisation artérielle du membre inférieur est assurée par l'axe aorto-ilio-fémoropoplitéo-jambier. Le calibre de l'artère décroît après chacune des bifurcations et, de manière moins prononcée, après le départ des branches collatérales. Schématiquement, les muscles de la fesse sont vascularisés par les branches de l'artère iliaque interne, ceux de la cuisse par l'artère fémorale profonde, et ceux de la jambe et du pied par l'artère fémorale superficielle et ses branches de terminaison. 3. PHYSIOPATHOLOGIE L’ischémie aigue entraîne une anoxie tissulaire, atteignant les nerfs périphériques (premières heures), les muscles (<6h), la peau (24-48h). La gravité de l’ischémie dépend de plusieurs facteurs : le siège de l’oblitération, l’étendue, la rapidité d’installation, l’état artériel préexistant (sain, pathologique), la présence ou non d’une thrombose veineuse associée. L’association d’un spasme artériel ou d’un bas débit (chute TA, déshydratation, insuffisance cardiaque gauche..) aggrave l’ischémie. La revascularisation provoque un afflux sanguin dans le membre entraînant une lyse cellulaire et un oedeme avec un relargage dans la circulation générale de radicaux libres entraînant une rhabdomyolyse. Le syndrome de revascularisation a donc des conséquences locales (oedeme du membre responsable d’un véritable « garrot » interne) et générales (anurie en général réversible en 3 à 4 semaines). Le syndrome de revascularisation est d’autant plus sévère que l’obstruction est complète, aigue, proximale et que la revascularisation a été tardive. 4. ETIOLOGIE Les ischémies aiguës des membres ont deux causes principales : les embolies artérielles et les thromboses artérielles localisées. a) Occlusions non athéromateuses Embolie d’origine cardiaque (80%): troubles du rythme (fibrillation auriculaire) ou de conduction, valvuloplasties (rétrécissement mitral ou aortique), anomalies des cavités cardiaques (myxome de l’oreillette). Traumatisme artériel ouvert ou fermé lors de fractures, Ischémie iatrogénique (chirurgie du rachis, genou) ou lors de cathétérisme ou ponctions Dissection aortique ,Artérite inflammatoire ,Thromboses spontanées des syndromes d’hypercoagulabilité congénitale (polyglobulie, hyperplaquettose), troubles de la coagulation, acquise, médicamenteuse (thrombopénie induite par l’héparine) Vasospasme compliqué de thrombose Pathologie de l’artère poplitée compliquée de thrombose b) Occlusion dans le cadre de l’athérome Thrombose d’une artère athéromateuse sténosée . Athéro-embolisme à partir d’une plaque d’athérome, Thrombose d’anévrysme poplité c) Causes particulières -Insuffisance cardiaque (bas débit), -Thrombose veineuse profonde,-Syndromes paranéoplasiques, -Ergotisme avec prise d’oestroprogestatifs. DIAGNOSTIC CLINIQUE Le tableau clinique caractéristique est réalisé par une embolie au niveau d'une artère fémorale saine. -Le début est brutal, sous forme d'une forte douleur de la cuisse pouvant avoir le caractère d'un "coup de fouet" le long du trajet artériel. La douleur diffuse rapidement à tout le membre et s'accompagne d'un engourdissement du membre, avec sensation de froid, fourmillements, maximum à l'extrémité du membre, et d'une impotence musculaire empêchant toutmouvement de ce membre. -L'inspection, comparant les deux membres inférieurs, trouve une pâleur de la peau, -La palpation trouve un refroidissement cutané, une douleur à la pression de la cheville, des muscles du mollet, et par contre une insensibilité cutanée au pincement ou à la piqûre. Les pouls artériels ne sont pas perceptibles au delà de l'artère fémorale, -L'auscultation des axes artériels des membres, de l'abdomen et du cou recherche un souffle éventuel. L'examen général comporte au minimum l'auscultation cardiaque recherchant une arythmie, une valvulopathie, l'auscultation pulmonaire, la palpation des autres artères périphériques, la mesure de la pression artérielle, la recherche d'un éventuel déséquilibre hémodynamique, d'une autre embolie associée. DIAGNOSTIC POSITIF -Echographie-doppler, qui peut déceler des flux artériels au niveau d'axes en aval de l'obstruction , un anévrisme aortique ou poplité, ... -Artériographie, qui peut préciser l'état du lit artériel d'amont, -Biologie, avec numération-formule sanguine, créatininémie, kaliémie, gaz du sang avec équilibre acido-basique, coagulation, groupe sanguin, ... -E.C.G., radiographie de thorax. -Le dosage sanguin des CPK peut montrer des taux élevés confirmant la souffrance musculaire ischémique, mais n'est pas nécessaire pour le diagnostic. DIAGNOSTIC ETIOLOGIQUE -Devant un tableau d'embolie artérielle : Une arythmie cardiaque (connue ou non auparavant), un tracé E.C.G. caractéristique sont en faveur d'une arythmie complète par fibrillation auriculaire, Une thrombose artérielle aiguë chez un patient athéromateux connu ou découvert à cette occasion peut entraîner un tableau d'ischémie aiguë typique. FORMES CLINIQUES Selon le degré d'ischémie et l'évolution -Les ischémies aiguës incomplètes sont dues essentiellement aux thromboses sur artériopathie chronique. -Les ischémies aiguës complètes sensitivomotrices constituent le tableau clinique caractéristique . Le délai de six heures de viabilité du membre n'est pas une limite absolue, et chaque situation doit être appréciée en fonction du terrain et de la possibilité apparente de réversibilité ou non des lésions. Selon la localisation de l'obstruction artérielle et l'étendue de l'ischémie Le tableau clinique décrit correspond à une obstruction fémorale. Une obstruction iliaque ou poplitée, entraîne une ischémie un peu décalée en hauteur vers la racine ou la distalité du membre. L'ischémie peut s'étendre aux deux membres inférieurs (obstruction bi-iliaque), voire remonter au pelvis, à l'hypogastre et aux lombes, par obstruction de l'aorte abdominale, de sa bifurcation (embolie volumineuse, anévrisme thrombosé). Le tableau habituel est celui d'un état de choc avec paraplégie et membres inférieurs froids et marbrés. A l'inverse, l'ischémie peut être limitée, distale ou "suspendue" (au niveau du mollet mais respectant le pied), par obstruction d'une ou plusieurs artères de jambe. TRAITEMENT Transféré d'urgence en chirurgie vasculaire, le patient doit être opéré immédiatement pour reperfuser le membre en cas d'ischémie complète. En cas d'ischémie aiguë incomplète, le traitement initial peut être médicamenteux, et l'intervention décidée selon les lésions objectivées par l'artériographie et selon l'évolution clinique et hémodynamique. Le traitement médical L'anticoagulation par héparine en cas d'embolie n'est que préparatoire à l'embolectomie qu'elle ne doit pas retarder. Revascularisation : Thrombolyse in situ : L’urokinase est perfusée à la dose de 4000 U/mn jusqu’à la lyse du caillot +/- associé à une héparinothérapie. L’embolectomie peut être chirurgicale par sonde de Fogarty ou par thromboaspiration par cathéter. Contre indications de la thrombolyse ABSOLUES Accident Vasculaire Cérébral (AVC) Diathèse hémorragique Saignement gastro-intestinal récent Neurochirurgie ou traumatisme crânien récent (<3 mois) RELATIVES Massage cardiaque récent Chirurgie majeure non vasculaire, ophtalmo ou traumatisme récent Ponction d’un vaisseau non compressible Tumeur intracranienne MINEURES Insuffisance hépatique, troubles de la coagulation Endocardite bactérienne Grossesse Rétinopathie diabétique hémorragique Contre indications de la thrombolyse : Grossesse AVC Coagulation (trouble) et hémostase, Cardiaque (MCE), Hémorragies actives (point de ponction) Insuffisance hépatique Saignement gastro-intestinal, diathèse, chirurgical Tumeur intracrânienne, Traumatisme Endocardite bactérienne. CHAP. 5 : TRAUMATOLOGIE A. Traumatologie par organe ou par cause Lésion de la peau : brûlure, plaie, chute, choc, contusion (hématome), Traumatismes du squelette et des articulations : fracture, luxation, entorse, rupture de ligament (exemple : rupture du ligament croisé) Polytraumatisme: association de plusieurs traumatismes, dont un au moins met en jeu le pronostic vital. 1. BRULURE 1. DEFINITION Les brûlures sont des destructions cellulaires de la peau et des structures sous jacentes. 2. ETIOLOGIE Il existe différents types de brûlures : -les brûlures thermiques, -les brûlures électriques, -les brûlures chimiques - les brûlures par radiation. Elles peuvent être superficielles, intermédiaires, ou plus profondes et avoir une localisation généralisée ou particulière (cou, face, yeux, mains, pieds, articulations......). 3. PHYSIOPATHOLOGIE DE LA BRULURE 1. Retentissement local - détersion de la brûlure, - cicatrisation correspondant à une épithélialisation à partir des bords de la plaie ou une épidérmisation à partir des îlots épidermiques sains. - Si la membrane basale et les annexes dermiques sont détruites, l'épidermisation spontanée est impossible. On se trouve face à une brûlure profonde. 2 .Retentissement général Dans les 3 premiers jours : - choc hypovolémique, - exsudation plasmatique au niveau des plaies : elle est secondaire à une augmentation de la perméabilité des vaisseaux dans les territoires brûlés et les zones adjacentes, - œdème interstitiel. Le 3ème et le 4ème jour : - résorption des œdèmes entrainant une hémodilution. Du 7ème-8ème jour à la guérison par obtention du recouvrement cutané : - risques d'infection liée à une contamination endogène mais aussi exogène : l'absence de barrière cutanée et la dépression immunitaire qui l'accompagne favorisent la survenue d'infections locales et générales qui sont responsables de plus de 50 % des décès survenant chez les grands brûlés. - risques de dénutrition due à l'hypermétabolisme, véritable emballement du moteur cellulaire. - Autres complications possibles : rénales (insuffisance foncitonnelle et organique), pulmonaires, digestives (ulcère de stress, hémorragie...), thromboemboliques (phlébite, embolie pulmonaire) et neurologiques (troubles de la conscience et du comportement, coma). - Des complications tardives comme les séquelles cutanées, articulaires ou tendineuses peuvent perturber la vie sociale du br ûlé. ETIOPATHOGENIE DU CHOC HYPOVOLEMIQUE L'effet de la chaleur sur le derme est une coagulation des protéines. Celle-ci est immédiate dès l'application d'une température à 60° et dépend de la durée du contact entre . Il s'en suit une déshydratation dermique immédiate. La plaque brûlée devient inextensible. Sous la zone brûlée les vaisseaux sont immédiatement victimes d'une perméabilité anormale aux protéines entraînant leur fuite dans l'espace interstitiel. L'eau qui accompagne ces protéines va former un oedème très important sous la brûlure aux dépens de la masse sanguine circulante. Il peut en résulter un choc hypovolémique dès que la surface brûlée atteint 15 % (brûlure profonde) et dès la première heure. Le "trou capillaire" aux protéines va persister 10 à 12 heures après la brûlure. L'état local reste alors sensiblement identique pendant encore 36 h (œdème +++) puis survient la phase de régression de l'oedème avec débâcle urinaire sur plusieurs jours. Localement la plaque dermique brûlée inextensible associée à l'œdème qui se constitue rapidement sous elle aggrave l'état circulatoire par une stase veineuse susceptible d'aggraver en quelques jours la profondeur de la brûlure. 4. CLASSIFICATION ET DIAGNOSTIC Face à une brûlure, il convient de mettre en évidence lors du diagnostic : - la profondeur de la brûlure, - la surface qui est l'étendue de la brûlure, - la localisation de la brûlure, - l'agent responsable de la brûlure, - et le terrain de la brûlure. NB : La gravité d'une brûlure est essentiellement liée (facteurs de gravités) : - à l'étendue de la surface corporelle brûlée ≥ à 15 %, - à la profondeur. Seules sont graves les brûlures profondes c'est à dire qui ne cicatriseront pas spontanément en 21 jours, - au terrain, les âges extrêmes et les problèmes métaboliques sont des facteurs aggravants, - aux lésions associées quand elles existent (intoxication au CO, brûlures respiratoires). La gravité des brûlures dépend de l'étendue en pourcentage par rapport à la surface de l'ensemble du corps. Une brûlure présente un caractère de gravité particulier lorsqu'elle touche : - la face ou le cou : risque d'asphyxie, - les organes génitaux externes : risque septique, possibilité d'obstruction des voies urinaires nécessitant la mise en place d'une sonde urinaire, - les zones péri articulaires : risque d'apparition de cicatrices rétractiles dans les plis de flexion, - les extrémités : risque d'atteinte fonctionnelle. - Les brûlures de la moitié inférieure du corps sont souvent plus graves car elles gênent le nursing et touchent les meilleurs zones de prélèvement cutané On distingue (d'après le vade-mecum clinique de Fattorusso et Ritter, 16e édition) : Une brûlure faible quand la superficie est moins de 15 % Une brûlure modérée quand la superficie se situe entre 15 et 49 % Une brûlure étendue quand la superficie se situe entre 50 et 69 % Une brûlure massive quand la superficie dépasse plus de 70 % La classification de ll brulure se fait de la manière suivante : 1. La profondeur de la brûlure On décrit classiquement trois degrés de profondeur de la brûlure cutanée : - La brûlure du premier degré : simple érythème douloureux pendant 1 à 2 jours. Ce sont les brûlures les moins graves et les plus répandues. Seul l'épiderme est touché. Elles ont pour conséquence l'apparition de rougeur et la sensibilité accrue de la région touchée. Un bon exemple est le coup de soleil. Ces brûlures ne nécessitent aucun soin spécial car la peau garde sa capacité de régénération. Une simple compresse d'eau froide sur la brûlure peut servir à atténuer la douleur. - La brûlure du second degré superficielle : phlyctène séreuse au milieu d'une zone érythémateuse. Douleurs importantes. La brûlure du second degré profond (brûlure intermédiaire) : phlyctènes avec sous-sol pâle et mal vascularisé. Sont peu sensibles. - La brûlure du troisième degré : tout le derme est lésé, il y'a une carbonisation des téguments et des tissus sous-jacents. On observe une escarre de coloration brune parfois noire, plus ou moins épaisse avec un lacis veineux coagulé. La zone est très peu douloureuse voire insensible. 2. La surface ou l'étendue de la brûlure L’étendu ou les dimensions des brulures sont exprimées en en pourcentage de la surface corporelle totale. L'étendue de la brûlure est déterminée par "la règle des 9" de Wallace. Si l'étendue d'une brûlure excède 20% de la surface corporelle de l'adulte, la brûlure est considérée comme grave. Cette valeur limite est ramenée à 10% si la victime est un enfant ou une personne âgée. En pratique, on peut calculer l'étendue de la brûlure en utilisant la paume de la main du patient comme référence : elle représente environ 1% de sa surface corporelle. La règle des neuf de Wallace L'étendue de la brûlure peut être évaluée rapidement grâce à la « règle des neuf » de Wallace. La tête représente 9 % de la surface corporelle, chacun des bras représente 9 %, chaque jambe 18 %, le dos et l'avant du torse 18 % chacun, la région génitale et la paume des mains environ 1 %. Règle des neuf pour un adulte : Règle des neuf pour un enfant : Partie corporelle Surface atteinte Tête et cou 9% Face antérieure du tronc 18 % Face postérieure du tronc 18 % Chaque jambe 18 % (×2) Chaque bras 9 % (×2) Périnée 1% Total 100 % Partie corporelle Surface atteinte Tête et cou 17 % Face antérieure du tronc 18 % Face postérieure du tronc 18 % Chaque jambe 14 % (×2) Chaque bras 9 % (×2) Périnée 1% Total 100 % Seules les zones, dites « désépithélialisées », c'est-à-dire, ayant perdu la couche la plus superficielle de la peau, doivent être comptées dans le calcul. Les zones simplement « rouges » (érythème) n'entrent pas dans le calcul de la surface. - Tête et cou : 9% - Face antérieure du tronc : 2x9% - Face postérieure du tronc : 2x9% - Membres supérieurs : 2x9% - Membres inférieurs : 2x18% - Organes génitaux externes : 1% Il existe d'autres méthodes pour calculer le pourcentage de surface br ûlée totale comme la table de Lund et Browder. L'appréciation pourra être complétée par le calcul des indices de gravité : - Unit Burn Standard (UBS) = %SB (surface br ûlée) + 3 x (%SB de 3ème degré) : grave si supérieur à 100, létal si supérieur à 150 - Indice de Baux = âge + %SB (+15% si tarres médicales associées) : survie à 100% si inférieur à 50, survie inférieure à 10% si supérieur à 100. 3. La localisation de la brûlure ; cfr ci haut 4 .Les agents responsables de la brûlure On distingue plusieurs types de brûlures : - Les brûlures thermiques : brûlures par flammes, brûlures par vapeurs chaudes ou liquides bouillants (c'est le type de brûlure qui touche le plus fréquemment les enfants), brûlures par contact (la gravité dépend alors de la température de l'objet et du temps de contact). - Les brûlures électriques : les brûlures par arc électrique (brûlure thermique par embrasement) et les brûlures par contact direct avec le conducteur (toujours profonde). Dans ce dernier cas, le risque immédiat est cardiaque, rénal et neurologique. - Les brûlures chimiques : elles sont dues à l'action caustique d'un acide fort (acide chlorydrique, acide sulfurique, acide nitrique) ou d'un base forte (soude, potasse). - Les brûlures par radiation ionisante : radiodermites provoquées par les radiations électromagnétiques, corps corpusculaires. 5. Le terrain de la brûlure L'âge de la victime est un élément de gravité à prendre en compte : la brûlure aura un retentissement plus important aux périodes extrèmes de la vie (nourrisson, vieillard). âge physiologique, existence d'une insuffisance chronique (cardiaque respiratoire ou rénale) ou d'une pathologie grave préexistante viennent encore aggraver le pronostic du brûlé. 5. PRONOSTIC Les brûlures ont un retentissement local mais aussi général engageant parfois le pronostic vital du fait de leur étendue, du terrain et d'éventuelles lésions associées. On considère généralement que la brûlure est grave lorsque la surface dépasse 15%. 6. COMPLICATIONS Les complications des brûlures sont, par ordre chronologique (liste non exhaustive) : -Le choc cardiogénique par perte de liquide (déshydratation intense et aiguë). Dans ce cas, les principaux organes n'assurent plus leur fonction essentielle (cœur, foie, rein, cerveau entre autres). -Les complications infectieuses apparaissant sur un tissu ayant perdu ses capacités de défense naturelle. -Les complications tardives : il s’agit essentiellement de survenue de troubles de la cicatrisation soit par cicatrisation exagérée (hypertrophie), soit par brides cicatricielles entravant l'amplitude normale des mouvements dans les régions brûlées. Il s’agit essentiellement des mains et du cou. 7. TRAITEMENT 1. Les premiers soins - Supprimer l'agent brûlant, - refroidir immédiatement le territoire brûlé à l'eau froide (au moins 15 minutes) afin de prévenir la poursuite des phénomènes thermiques, de nettoyer les territoires lésés et de soulager la douleur, - enlever les résidus de vêtements br ûlés avec prudence, - réchauffer le br ûlé à l'aide d'une couverture, - protéger les plaies avec des pansements stériles, - vérifier les vaccinations antitétaniques. En cas de doute, procéder à une immunisation contre le tétanos. 2. Le traitement local - brûlures du 1er degré : l'érythème s'estompe au bout de quelques jours et la peau desquame. Le traitement est symptomatique et peut consister en l'application d'un gel refroidissant qui soulage le patient et atténue le prurit. - brûlures du 2ème degré : les structures épithéliales et la partie superficielle du derme sont intactes. L'évolution spontanée est donc favorable dans un délai de 2 semaines. Les brûlures peu étendues seront traitées en appliquant un pansement comportant un film de protection, une pommade ou un pansement actif. En cas de brûlure étendue de degré 2a, le patient devra être hospitalisé afin de corriger les pertes hydro-électrolytiques et pour permettre le renouvellement des pansements. Les pansements sont appliqués après le retrait des bulles et doivent être poursuivis jusqu'à la cicatrisation. En cas d'incertitude entre un degré 2a et 2b, l'application d'une pommade à la flammazine est indiquée. La lésion sera réévaluée à chaque changement quotidien de pansement lequel devra être pratiqué sous irrigation à l'eau tiède. - brûlures de degrés 2b et 3 : elles doivent faire l'objet d'un traitement chirurgical en milieu hospitalier. 3. LE TRAITEMENT EN MILIEU HOSPITALIER Face à une brûlure grave d'un patient, il faut traiter : - la fuite massive de plasma Un grand br ûlé peut perdre jusqu'à 1,5 litres de plasma en une heure. Il faut donc perfuser en urgence des macromolécules et des solutés (sérum glucosé et sérum salé) dont la quantité est fonction de la règle d'Evans (quantité à perfuser pendant 24 premières heures = ration de base quotidienne + 2 ml par % de surface brûlée et par kg de poids du sujet). Pendant les deux premiers jours, il faudra également traiter le choc hypovolémique secondaire à la "plamorragie" ainsi que le choc traumatique lié aux lésions tissulaires. - le risque de dénutrition qui est majeur Il s'explique par une augmentation considérable du métabolisme provoquant une surconsommation de calories : 5 000 au lieu de 500 habituelles. Il faut donc agir rapidement en proposant une alimentation par voie entérale si la voie orale est indisponible pour cause de brûlure étendue. - le risque d'infection L'infection représente la complication la plus fréquente et la plus sévère des brûlures graves (elle est responsable de plus de 50% des décès survenant chez les grands br ûlés) du fait de l'absence de barrière cutanée et de la dépression immunitaire d'où la nécessité de pratiquer rapidement un recouvrement de la surface cutanée brûlée par : > autogreffe : prélèvement superficiel en zone saine de bandes de peau pour recouvrir les brûlures profondes. > allogreffe : consiste en la couverture temporaire avec de la peau de cadavre cryopréservées ou conservées dans le glycérol (une solution d'attente car sont souvent rejetées). > greffe de substituts cutanés : ces substituts ont pour rôle d'empêcher les déperditions thermiques liées à la plaie, d'éviter l'infection, de faciliter la cicatrisation future en créant un support dermique de qualité. Actuellement, on en trouve trois sur le marché : l'Intégra, le Dermograft-TC et l'Alloderm. > greffe de culture d'épiderme : elle n'est envisagée qu'au delà d'un seuil de brûlure que l'on fixe aujourd'hui à 60% de la surface corporelle. Cette technique permet à partir de 2 à 3 biopsies d'obtenir en 3 semaines suffisamment d'épiderme pour couvrir l'individu donneur. Elle n'est pas sans problèmes : fragilité de la membrane dermo-épidermique, qualité du derme sur lequel sont posées les cultures, co ût important de l'opération. Les résultats sont encore loins d'être satisfaisants. 8.Les Complications Liées A La Cicatrisation > avec le problème de rétraction de la peau : il peut avoir des conséquences fonctionnelles graves limitant les zones articulaires et provoquant parfois un enraidissement des zones atteintes. > et le problème de l'hypertrophie de la cicatrice qui peut laisser des séquelles fonctionnelles et esthétiques pendant de nombreuses années. Il ne faut pas non plus oublier de prendre en compte dans la prise en charge du br ûlé : - la douleur Avec des antalgiques niveau II et III (morphiniques) de l'OMS. - l'accompagnement psychologique A ne pas négliger. En effet, à la suite de grandes brûlures, on observe des troubles psychologiques dans 25 à 30 % des cas. LE TRAITEMENT DU BRULE GRAVE 1) Mesures immédiates La plus efficace est certainement "le cooling" ou refroidissement des zones brûlées. Le meilleur moyen est d'utiliser de l'eau légèrement tiède (20-25°) et d'irriguer doucement les zones brûlées pendant environ 15 minutes, le plus rapidement possible après la brûlure. Il faut enlever les vêtements brûlés s'ils ne collent pas à la peau. Transporter le brûlé en centre spécialisé ou en chirurgie pour accueil, bilan des lésions et plan de traitement. Si la brûlure dépasse 15 % et qu'elle est profonde, une perfusion doit être installée dans les meilleurs délais pour prévenir le choc hypovolémique. Il ne faut faire aucun pansement ni asepsie particulière lors du ramassage : envelopper les zones brûlées "ouvertes" dans un champ stérile ou à défaut un drap, une alèse repassée pour le transport. 2) Le brûlé grave : ≥ à 15 % (10 % l'enfant ; 5-10 % le vieillard). Le premier problème est réanimatoire. On prévient le choc hypovolémique par l'administration de liquide calculé par la formule d'Evans ou similaire en fonction du poids et de la surface brûlée. N = 1,5 ml x % brûlure grave x Poids + 2 L ratio en n'excédant pas 8 l/24 h Il faut impérativement passer 50 % de cette quantité les 8 premières heures quand le risque de choc est maximum. On perfuse : du Ringer lactate, du sérum glucosé 5 % avec 4 g Nacl + 4 g Kcl/l et des colloïdes (albumine) en général après la 12e heure (trou capillaire). Le pouls, la tension et la diurèse horaire permettront de régler la quantité perfusée. Après 48 h les quantités sont fortement réduites et on surveillera la débâcle urinaire. Des morphiniques et un anti-ulcéreux sont systématiquement administrés. L'antibiothérapie initiale n'est pas indiquée. B. TRAUMATISMES DU SQUELETTE : a. Définitions : Le traumatisme est une agression mécanique, chimique ou physique sur l’organisme entraînant des lésions profondes ou superficielles. .La plaie est une solution de continuité du revêtement cutané. Le traumatisme, c’est-àdire l’agression du corps par une force extérieure, est l’une des causes les plus fréquentes des plaies. Parmi les autres causes, il faut noter l’acte opératoire qui est un traumatisme particulier ayant comme but le traitement d’une maladie ou l’exploration diagnostique. Citons aussi l’infection, les tumeurs malignes cutanées, les troubles vasculaires, les dermatoses comme sources de plaies. .La contusion est une lésion qui respectant l’intégrité cutanée, entraîne des destructions des tissus sous-jacents. Elle se manifeste par une voussure à l’endroit traumatisé. Cette voussure est due à un œdème (infiltration des tissus par le plasma) ou un hématome c’est-à-dire une collection sanguine, soit les deux associés ; .L’ecchymose est une suffusion de sang dans les tissus sous cutanés qui n’est visible que sur une peau claire. Dans certaines régions de l’organisme, elle est un signe d’une fracture sous-jacente. Exemple : ecchymose de Henequin sur la face interne du bras et face latérale du thorax, signe d’une fracture de la tête de l’humérus. .Selon la gravité de la contusion on distingue : la contusion simple qui est une simple tuméfaction visible et douloureuse ; la contusion grave avec un hématome important qui peut entraîner une compression vasculaire si localisé au niveau d’un membre sur le trajet d’une artère ou d’une veine ; le crush-syndrom ou syndrome de Baywater dû à l’écrasement prolongé d’une masse musculaire importante. La myoglobine se déverse dans la circulation sanguine et provoque une nécrose des tubes rénaux entraînant une insuffisance rénale aiguë mortelle. b. Clinique des plaies On distingue : 1. Selon la profondeur de la plaie on notera : - les plaies superficielles : elles intéressent l’épiderme et le derme et s’accompagnent d’une cicatrisation ad intregrum ; elles sont aussi appelées : éraflures, érosions, écorchures, … - les plaies profondes : elles atteignent le tissu sous-cutané et au-delà. Parmi celles-ci nous avons : * plaies profondes simples, linéaires qui atteignent et dépassent l’hypoderme sectionnant aponévrose et muscles mais leurs lèvres sont régulières et droites. Exemple : les plaies opératoires ; * plaies profondes contuses : leurs bords sont anfractueux, irréguliers avec une importante attrition musculaire ; * plaies profondes compliquées :ce sont celles qui s’accompagnent de lésions tendineuses, nerveuses ou vasculaires. Il est important de reconnaître ces complications : + la lésion tendineuse se manifeste par : a) la perte de la mobilité spontanée dans un segment du membre. Exemple : l’index perd son mouvement de flexion ; b) la sensibilité de ce même segment est normale ; c) on peut apercevoir au fond de la plaie un ou plusieurs tendons sectionnés. + la lésion vasculaire est révélée par : par la notion d’une hémorragie importante sur le lieu de l’accident ou en cours de transport ; on remarque une bande d’étoffe ou un garrot de fortune placé par quelque secouriste ; les conjonctives sont parfois pâles et il y a une hypotension (choc) ; là aussi on distinguera un saignement veineux par une hémorragie en nappe de sang rouge foncé et un saignement artériel par un jet saccadé de sang rouge vif. + la lésion nerveuse se remarque par une paralysie ou une parésie ou anesthésie dans le territoire distal de la plaie. - la plaie punctiforme mérite une part dans la description des plaies. C’est une plaie produite par un objet pointu (aiguille, barre de fer, balle, …) pénétrant plus ou moins profondément dans l’organisme. Elle est caractérisée par des souillures de terre ou de vêtements ou par la rétention de corps étrangers d’où la nécessité de se rassurer à l’anamnèse que ce corps a été ou non extrait dans son entierté ou non. Pour cela il est opportun de pratiquer une radiographie afin de détecter la présence d’un corps métallique retenu. 1. Selon l’état clinique de la plaie On distingue : - les plaies non septiques : ce sont des plaies théoriquement non contaminées par les microbes. L’exemple type de ces plaies est la plaie opératoire. Dans les meilleures conditions, ces plaies cicatrisent en 8 – 15 jours. Les plaies traumatiques superficielles, les plaies profondes linéaires non souillées au départ sont assimilées aux plaies non septiques, les plaies contuses et les plaies compliquées « traités chirurgicalement » peuvent être assimilées aux plaies non septiques et évoluent comme les plaies opératoires. On y reviendra. Les plaies avec grande perte de substance, difficiles à traiter « chirurgicalement », difficiles à recouvrir de substance cutanée évoluent plus lentement sous la menace constante de l’infection (brûlures, grandes abrasions, …). - les plaies septiques : on dit qu’une plaie est septique lorsque la contamination microbienne est cliniquement visible c’est à dire que la plaie manifeste tous les signes de l’infection et surtout la présence de pus. Il en est ainsi : - des plaies opératoires infectées - des plaies traumatiques souillées - des larges pertes de substances difficiles à recouvrir - des plaies spontanées, abcès, ulcères, dermatites,… Ces plaies se manifestent sous forme : - de surfaces cruentées sécrétantes avec dépôts de fibrine ou de fausses membranes - des plaies bourgeonnantes - des fistules. Celle-ci sont caractérisées par : + un orifice d’évacuation de pus + d’un trajet vers et + un foyer de production de matières nécrotiques - des ulcères qui sont des pertes de substance persistantes. c. Traitement des plaies Le traitement de plaies est général et local. 1.Traitement général : * Antibiotiques : Ils sont donnés à titre préventif dans les plaies non septiques et curatif dans les plaies septiques. On donne d’abord des antibiotiques à large spectre (tétracycline, chloramphénicol, ampicilline, etc.) c’est à dire ceux qui combattent et les bacilles ou coques gram négatif et gram positif. Dans le cas des plaies infectées, un écouvillon doit être envoyé au laboratoire pour la culture et l’antibiogramme en vue d’identifier le germe microbien et de tester sa sensibilité aux antibiotiques. L’antibiotique doit être donnée à une dose suffisante pour ne pas favoriser l’éclosion des germes résistants - Il doit être donné de façon continue pour maintenir sa bonne concentration sanguine à chaque instant et de façon prolongée, au moins jusqu’à la cicatrisation. *Prévention anti-tétanique Ici plusieurs hypothèses doivent être envisagées - Le blessé n’a jamais été vacciné, il faut lui administrer du sérum antitétanique (SAT 3000 u l pour l’adulte ou des gammaglobulines humaines 250 UI, SAT. 1.500 UI pour l’enfant ou 4 UI /kg de gammaglobulines). Les gammaglobulines humaines sont préférables au sérum antitétanique équin pour l’absence d’allergie et la durée de protection de 25 à 30 jours contre 10 à 15 pour le SAT. Elles sont malheureusement rares et chères. On lui donnera en même temps mais à un endroit différent du vaccin antitétanique. Le site différent des deux piqûres est justifiées par le fait que le SAT qui est un antitoxine peut neutraliser le vaccin qui est constitué d’anatoxine c’est-à-dire une toxine dont la toxicité a disparu mais qui a gardé son antigénicité c’est-à-dire son pouvoir immunisant. L’intérêt de l’administration simultanée du vaccin et du sérum est justifié par le fait que le vaccin commence à agir dans les deux à trois semaines et que pendant ce temps, c’est l’action du sérum qui sera en cours. Le patient sera alors soumis au calendrier de la vaccination antitétanique :premier et deuxième rappel après un mois, 3ème rappel après 3 à 5 ans et d’autre rappels peuvent suivre tous les 5 à 10 ans. - Le blessé dont la vaccination est incertaine sera soigné comme vu haut -un blessé qui a déjà correctement été vacciné et dont le dernier rappel remonte à moins de 12 mois, il n’y a à lui donner ni vaccin, ni sérum. - Le blessé a déjà été correctement vacciné, le dernier rappel remonte à plus de 3 à 5 ans, pas de SAT, rappel de VAT pour renforcer l’immunité - le cas précédent mais dernier rappel à plus de 10 ans, rappel VAT, SAT si très mauvaise plaie susceptible fort d’être contaminée par le tétanos ou chez un patient connu immuno-déficient. Le patient non vacciné ayant reçu du SAT il y a 10 ou 15 jours (c n°1) Une femme enceinte blessée doit être soumise au SAT et à une vaccination prénatale obligatoirement si première grossesse et pas de notion de vaccination. N.B : Le SAT de part sa nature hétérologue doit être administré après un test de sensibilité en sous-dermique sur la face antérieure de l’avant-bras. On administre 1ml de SAT, on trace un cercle de 6mm de diamètre autour du point de piqûre ; La lecture est faite après 15 minutes. On note la largeur de la papule réactionnelle. Si elle dépasse 6 mm, on n’administre pas le SAT parce que le sujet est sensibilisé. * Traitement adjuvant 1) insulinothérapie en cas de diabète 2) régime riche dans la malnutrition 3) vitamines 2. Traitement local : parage chirurgical ou traitement d’une plaie. La règle d’or est que toute perte de substance cutanée doit être comblée et fermé à l’aide de tissu cutané et couverte d’un pansement dans les conditions les plus aseptiques possibles. D’où l’importance d’une salle et d’une table de pansement dans toute formation sanitaire. - La plaie opératoire bénéficiera de la désinfection à l’alcool iodé ou dénaturé après la suture et bénéficiera d’un pansement stérile. On ne l’ouvrira qu’au 5e jour post-opératoire de façon aseptique pour contrôler la présence ou l’absence de l’infection. Les fils seront enlevés à partir du 8e ou 10e jour. Les fils peuvent être enlevés plutôt au niveau de la face et du cou ou chez l’enfant (5-6 jours) ou plus tard sur les membres (12-15 jours). C’est la cicatrisation par première intention ou per primam. - Les plaies superficielles bénéficieront d’une désinfection au mercurochrome (tannage) et cicatrisent dans les 7 jours. - Les plaies profondes linéaires et les plaies profondes non compliquées seront traitées comme les plaies opératoires. - Les contusions simples bénéficieront d’anti-inflammatoires et analgésiques - Les contusions graves et le crush-syndrom peuvent nécessiter une intervention chirurgicale urgente sous forme de fasciotomies (ouverture longitudinale de l’aponévrose) pour lever une compression et un traitement général de réanimation dans le second cas, une immobilisation du membre dans les deux cas. - Les plaies contuses et les plaies compliquées nécessitent un parage chirurgical c’est-àdire un traitement chirurgical de la plaie : il consiste à rendre linéaire la plaie et propre par excision énergique. Voici les étapes du parage chirurgical : * Anesthésie locale ou générale, * Nettoyage énergique de la plaie avec un désinfectant à usage externe (pas d’alcool sur une plaie ouverte…) : Cetrimide, cetavlon, parfois Dakin ou eau savonneuse… * Exploration de la plaie et extraction des corps étrangers, * Parage chirurgical c’est-à-dire débridement de la plaie et ablation des tissus dévitalisés, peau, aponévrose, muscles qui pourraient être des nids pour les anaérobies. * Rendre linéaire la plaie cutanée par l’excision des tissus dévitalisés * Hémostase * Désinfection et suture en un ou plusieurs plans * Pansement et suite comme pour les plaies opératoires N.B : Il est interdit de suturer une plaie vieille de plus de 8 heures car elle est à ce stade suspecte d’être contaminée. La suture ne peut se faire qu’après un parage chirurgical. Au-delà de 16 heures, dans notre milieu, une plaie sera traitée comme une plaie infectée et cicatrisera par « seconde intention » ou per secundam (intentionem).une telle plaie ne sera suturée que après 5jours après une bonne prise en charge. - La plaie punctiforme ne doit pas être suturée pour permettre aux secrétions de s’écouler. + Dans les premières 24 heures, elle sera désinfectée et sous anesthésie locale explorée au stylet boutonné ou par une pince fine. Le corps étranger sera extrait et on instillera un désinfectant dans le trajet. La radiographieest utile avant cela pour visualiser les corps étrangers métalliques. + Après 24 heures, la réaction inflammatoire est telle qu’une exploration est contre-indiquée de peur de propager l’infection. Cette plaie sera soignée comme un abcès non mûr (pommade ichtyolée, antibiotiques, repos du membre) en vue de circonscrire le foyer et favoriser l’écoulement de pus lorsqu’il sera formé. On en profitera à ce moment là pour extraire le corps étranger. - Les plaies septiques * Les plaies opératoires infectées imposent - l’ablation immédiate d’un ou de plusieurs points de suture en vue de permettre l’écoulement facile des secrétions - la pose d’une mèche et son renouvellement quotidien ou biquotidien voire triquotidien - l’usage des solutions décapantes en particulier la solution de Dakin (hypochlorite sodique ou chloramine). - Suture secondaire lorsque la plaie sera propre. - Les plaies bourgeonnantes, si elles n’ont pas cicatrisé par seconde intention nécessitent l’usage des décapants et des cicatrisants (tulle gras, baume de Pérou, etc.) - Les fistules doivent être élargies et méchées et les mèches seront changées régulièrement. Elles peuvent imposer un traitement chirurgical : fistulectomie c’est-à-dire ouverture large de la fistule en vue d’explorer le foyer productif, sequestrectomie en cas de fistule entretenue par un séquestre osseux dans l’ostéomyélite chronique, etc. - Les ulcères constituent l’échec ou l’arrêt de la cicatrisation. En effet la cicatrisation s’opère de façon centripète, de la périphérie vers le centre et centrifuge des ilots épidermiques du derme vers la périphérie dans les plaies superficielles. Dans les ulcères, lorsqu’ils sont trop larges (audelà de 5 cm2 ce processus de cicatrisation épuise ses ressources et s’arrête. Il faut donc une greffe cutanée. - Les escarres sont une perte de substances due au décubitus par nécrose au niveau des points d’appui suite à l’ischémie. Leur traitement nécessite la conjonction de la prévention par un bon nursing : lit, matelas spéciaux, mobilisation du patient…) et le traitement curatif qui consiste en des débridements, l’usage des décapants, les greffes, etc. Le traitement est d’autant plus décevant que le terrain est mauvais (paraplégiques, vieillards, etc.…) d. Cicatrisation et Cicatrices On appelle cicatrisation l’ensemble de transformations anatomiques qui au niveau d’une plaie, aboutissent au comblement de la perte de la substance initiale par un tissu organisé et stable qu’on appelle cicatrice. Il convient d’étudier successivement la cicatrisation et les cicatrices normales, ainsi que la cicatrisation et les cicatrices pathologiques. A .Cicatrisation et cicatrices normales - Toute plaie a tendance à se cicatriser selon 2 modes : par 1ère intention et par 2nde intention (per primam et per secundam intentionem) . a. Cicatrisation par 1ere intention Trois conditions sont nécessaires pour qu’une plaie cicatrise par 1ère intention. Il faut que : 1. La plaie doit être affrontée bord à bord de façon que ces derniers soient en contact. En pratique on obtient cet affrontement exact par une suture. 2. Aucun corps étrangers ne doit être interposé entre les lèvres de la plaie. Le terme corps étranger doit être pris dans le sens le plus large : il ne s’agit pas seulement de débris vestimentaires ou autres, mais aussi de tous les tissus dévitalisés, de caillots sanguins. Il faut donc nettoyer convenablement la plaie et procéder à une hémostase parfaite. 3. La plaie soit aseptique. En fait une plaie n’est jamais rigoureusement stérile. Il suffit cependant que les germes soient peu virulents (pas de streptocoques) et peu nombreux (2 ou 3 u/champs) Mécanismes histo-pathologiques de la cicatrisation par 1ère intention La cicatrisation par 1ère intention est complexe. Le primium- movens qui déclenche le phénomène de réparation serait la mise en place par les cellules traumatisées des substances (tréphones) qui excitent la croissance cellulaire (CARREL). On observe au niveau du foyer traumatique, dès les toutes 1ères heures une hyperhérmie par vasodilatation active. Dans la réparation d’une plaie on distingue 2 phases : - Conjonctive et - épithéliale. 1°. Phase conjonctive La réparation conjonctive se déroule en plusieurs stades successifs. - 1er jour : les lèvres de la plaie s’accollent par un réseau de fibrine, véritable caillot plasmatique. - 2ème et 3ème jours : la présence de quelques microbes au niveau de la plaie provoque l’arrivée des leucocytes par diapédèse qui entrent dans le réseau de fibrine intermédiaire aux deux berges de la plaie. Ces leucocytes ont un rôle de nettoyage par digestion (grâce à leur fermant) et par phagocytose,ils détruisent et résorbent les déchets, les cellules, les microbes interposés. - A partir de la 4e journée commence la réparation proprement dite par prolifération du tissu conjonctif et du tissu endothélial vasculaire. Au niveau des lèvres de la plaie, apparaissent les cellules filles du tissu conjonctif voisin. Les unes sont géantes et multi-nucléées et d’autres sont étoilées. - Elles s’aplatissent parfois les unes contre les autres et prennent une forme polyédrique qui leur confère le nom des cellules épithélioïdes. En même temps les capillaires préexistants prolifèrent, des bourgeons sont formés qui se creusent d’une lumière centrale et deviennent de nouveaux vaisseaux qui sont chargés d’irriguer le tissu conjonctif nouvellement formé. - Ultérieurement enfin, les cellules conjonctives jeunes changent d’aspect et deviennent des fibroblastes. Elles sont alors allongées et fusiformes et anastomosés par leur pointe. A leur voisinage apparaissent de fibrilles collagènes qui formeront alors la charpente du tissu scléreux de la cicatrice. 2°. La phase épithéliale Elle se fait sur le substratum conjonctif de nouvelle formation. Si la solution de continuité est fine, les cellules épidermoïdes glissent simplement et s’éboulent en quelque sorte dans la perte de substance jusqu’à la combler. Si elle est plus large, ou phénomène de glissement s’ajoute une véritable prolifération centripète jusqu’à ce que le couvercle épidermique soit complètement reconstitué. b. Cicatrisation par 2nde intention. Les conditions qui aboutissent à la cicatrisation par 2nde intention sont à l’opposé de la précédente. Pour que la cicatrisation par 2nde intention se produise, il faut que: - La plaie s’accompagne d’une telle perte de substance que l’affrontement des bords soit impossible. Il persiste entre les lèvres quelque corps étrangers, débris vestimentaires quelques caillots sanguins, fragments nécrotiques . - La plaie soit infectée soit que la suture primitive ait été tentée et a échoué, soit que la plaie ait été d’emblée pansée à plat sans avoir été suturée. MECANISMES HISTOPHYSIOLOGIQUES Il ne diffère pas par ses traits essentiels de celui qui préside à la cicatrisation par 1ere intention. Ici aussi, l’hyperthermie peut être l’action des tréphones joue le premier rôle dans le déclenchement et l’organisation de la cicatrisation. On distingue deux phases :une phase conjonctive et une phase épithéliale. 1°. Phase conjonctive Elle se déroule en plusieurs étapes. - Le 1er jour : un exsudat fibrineux apparaît au niveau de la plaie - Les jours suivants : les GB sortent des vaisseaux par diapédèse, ils résorbent les déchets et phagocytent les microbes. - Vers le 4e jour : la réparation proprement dite commence par la prolifération du tissu conjonctif et du tissu endothélial vasculaire. Il en résulte la formation des bourgeons charnus qui cherchent à combler la perte de substance. Chaque bourgeon est formé par du tissu conjonctif jeune accé sur un pédicule vasculaire néoformé. - Ultérieurement apparaissent dans la partie profonde des bourgeons conjonctifs, les fibroblastes et les fibrilles collagènes. Les uns et les autres deviennent de plus en plus abondants et aboutissent à la formation fibreuse du tissu conjonctif néoformé. Ce dernier tend à combler la perte de substance par son propre volume et sa grande tendance contractile. 2°. Phase épithéliale Elle se fait comme précédemment par la prolifération des cellules en bordure de la plaie et leur glissement progressif. Cliniquement, elle répond à un liséré épidermique blanchâtre qui, par progression centripète, tend peu à peu à recouvrir la masse des bourgeons charnus. Il n’est pas exceptionnel qu’il existe aussi des îlots de prolifération épidermique et disséminés à des points quelconques de la plaie. Ou bien ils sont dus à la persistance in situ de quelques résidus épithéliaux (glandes sudoripares, débris épidermiques) ou bien ils sont des petites greffes microscopiques transplantées à l’occasion d’un pansement. Anatomie de la cicatrice normale A la coupe, on voit que la cicatrice est constituée par le tissu fibreux sans fibres élastiques avec peu des vaisseaux, des nerfs, peu de lobules graisseux. La cicatrice n’est qu’une réunion, une soudure ce n’est pas une régénération. On observe jamais de régénération de muscles en particulier, les plaies des viscères cicatrisent par un cal conjonctif, mais sans que leur tissu propre se reconstitue. Un revêtement épidermique mince recouvre le bourgeonnement charnu. On observe pas non plus les reconstitutions de toutes les couches de la peau. Il n’y a en particulier jamais des glandes sudoripares, ni des glandes sébacées dans une cicatrice cutanée. Etude de la cicatrisation normale. Dans la cicatrisation per primam (1ère intention) on n’observe pas de suintement abondant. En 8 jours l’épidermisation est obtenue. La cicatrice est linéaire et par conséquent esthétique. Elle est aussi solide et souple. Dans la cicatrice par 2nde intention (per secundam), l’écoulement séreux ou séropurulent est plus marqué, parfois considérable (plusieurs mois). Si la perte de substance était étendue, la cicatrice est obtenue, étoilée large, parfois pigmentée, souvent adhérente au plan profond et, par conséquent, inesthétique. Elle est plus fragile et s’ulcère facilement. 2. Cicatrisation retardée et cicatrices pathologiques 1°. Cicatrisation retardée : Elle est due à de causes générales et locales. -Causes générales : infections aiguë et chronique, cachexie, dénutrition, diabète, syphilis, SIDA -Causes régionales et locales. 1. Troubles trophiques et circulatoires. 2. Abus d’antiseptiques : ceux-ci détruisent les éléments jeunes d’épidermisation au fur et à mesure de leur naissance. 3. Quelques fois l’exubérance du bourgeonnement conjonctif. Lorsque le tissu de granulation dépasse largement la hauteur du liseré épidermique, celui-ci arrête la croissance centripète. Il arrive même que le bourgeon charnu forme une véritable petite tumeur (botryomycome) . 4. Persistance d’une infection soit profonde (formation d’une fistule) soit superficielle (apparition d’une dermoépidermite à streptocoque ou impétigo). 5. Plus souvent encore, la plaie cicatrise mal à cause de son étendue. En effet, l’épidemisation d’une plaie rapide au début, devient plus lente au fur et à mesure que les semaines s’écoulent. Elle finit par s’arrêter complètement. Tout se passe comme si le potentiel de la prolifération cellulaire épidermique, s’épuise peu à peu. TRAITEMENT DU RETARD DE CICATRISATION Il est variable selon les cas. Tantôt, il faut changer la nature de l’antiseptique utilisé pour lutter contre l’infection locale ou générale (traitement de la syphilis) pour obtenir la guérison, tantôt une ablation des bourgeons exubérants (à la curette ou par des attouchements au AgNO3 (nitrate d’argent) . Parfois ces petits moyens sont insuffisants, il faut alors recourir à la greffe cutanée, pédiculée ou libre. 1°. Greffe pédiculée ou autoplastie Elles comprennent plusieurs variétés : a. La méthode française : empreinte les lambeaux aux tégumentx voisins de la plaie à couvrir et on les mobilise par glissement. b. La méthode indienne : ici le lambeau pédiculé et amené sur la plaie par torsion de son pédicule. c. La méthode italienne : On taille le lambeau dans une région éloignée de la perte de substance. Des perfectionnements techniques ont été réellement imaginés qui permettent de recouvrir n’importe quelle perte de substance, quelque soit le siège et l’étendue. Surtout par le procédé des lambeaux tubulés . 2°. Greffes libres -Elles peuvent être faites minces (dermoépidermiques) ou épaisses (peau totale). La technique de Reverdin utilise les petits greffons côniques prélevés aux ciseaux et ne comprenant que l’épiderme. La technique d’Olier Thiersch comporte de greffons blancs découpés au rasoir dans l’épaisseur du derme. On les imbrique sur la perte de substance comme les tuiles d’un toit après avoir abrasé à la curette la partie superficielle de bourgeon charnu ou encore les sutures au bord de la plaie. Les greffes de peau totale ne doivent être employée que là où la perte de substance est tout à fait aseptique. 3°. Cicatrices pathologiques Les unes présentent les adhérences au plan profond (tendon, muscle, nerfs). Elles entravent alors la fonction ou occasionnent de douleur, de névrite. D’autres s’accompagnent du développement d’un épithelioma (cicatrice de brûlure). D’autres enfin, et le fait est très fréquent, deviennent chéloïdiennes. La chéloïde forme un bourrelet saillant de coloration rose ou rouge vif, à surface lisse, dure et élastique au palper. Elle est souvent le siège de douleur ou de démangeaisons spontanées. Son évolution est variable, tantôt elle augmente peu à peu le processus fibreux dépassant même la limite de la cicatrice initiale ; tantôt elle régresse lentement. On ne doit pas traiter une chéloïde par une extirpation chirurgicale seule, sans quoi la récidive est fatale mais celle-ci associée à l’ionisation iodurée ou surtout la curiethérapie est une excellente méthode de traitement de ces tumeurs. I. ENTORSE 1. DEFINITION -Une entorse ou foulure est un traumatisme des ligaments occasionné par une mobilisation excessive d'une articulation. Le ligament est en général étiré ou distendu, mais il peut être également déchiré (entorse grave ou déchirure), avec des complications liées à des arrachements osseux. Il s’agit le plus souvent d’ un traumatisme de l’articulation (cheville, genou, poignet, pouce…), à l’origine d’un étirement ou d’un déchirement des ligaments qui la soutiennent. Il existe plusieurs stades selon la gravité de la lésion : a)L’entorse légère : un simple étirement des ligaments, appelé foulure. À ce stade, l’articulation est encore fonctionnelle. b) L’entorse moyenne : un étirement des ligaments accompagné d’un début de déchirement. c) L’entorse grave : une rupture complète du ou des ligaments avec possibilité d’arrachements osseux, à l’endroit où le ligament est inséré. 2. LES CAUSES - Un mouvement qui dépasse l’amplitude normale de l’articulation (flexion, extension ou torsion). - Un choc sur l’articulation 3. LES SYMPTOMES Selon le stade de gravité, un ou plusieurs de ces symptômes seront présents. - Enflure. - Douleur vive à l'articulation - Ecchymose - une impotence, -un gonflement autour de l'articulation (plus ou moins rapide selon la gravité) et éventuellement l'apparition d'un hématome. Entorse de la cheville. On constate un hématome au niveau de la malléole externe. 4. DIAGNOSTIC Un examen clinique de l’articulation suffit. Il pourra être compléter par une radiographie ou d’une échographie afin d’éliminer tout risque de fracture et de visualiser le ligament atteint et de découvrir des lésions associées (arrachement osseux, lésion tendineuse...). 5. TRAITEMENTS Il dépend de la gravité de l‘entorse : - Bénigne : un simple repos de l’articulation pendant quelques jours suffit. Un traitement antiinflammatoire local peut y être associé. - Moyenne : une attelle ou un strapping sera appliqué sur l’articulation pour la maintenir en place. Un traitement médical antalgique peut-être prescrit (anti-inflammatoires non stéroïdiens). - Grave : on préconise la chirurgie, notamment chez les sportifs. Sinon, le même traitement que pour une entorse moyenne peut suffire. Par ailleurs, pendant les 72 h qui suivent l’apparition de l’entorse, on peut appliquer le traitement RGCE, soit : - Repos : en évitant de faire fonctionner l’articulation en utilisant des béquilles. - Glace : pour diminuer l’œdème. - Compression : envelopper l’articulation par un bandage ou strapping afin de réduire l’enflure et de soutenir les ligaments atteints. - Elévation : maintenir l’articulation en position élevée pour faciliter la circulation sanguine. Après une entorse, la cryothérapie est souvent indiquée, pour éviter l'apparition de l'hématome, ainsi que l'application locale d'un anti-inflammatoire. L'activité physique peut être reprise au bout de cinq jours en cas d'entorse légère, ou de deux à douze semaines selon le degré de gravité. En cas d'entorse grave, la pose d'un plâtre est généralement indiquée, voire une opération si les ligaments sont sérieusement atteints. 5. COMPLICATIONS POSSIBLES les entorses à répétition facilitent l’apparition de l’arthrose, qui se manifeste par une dégradation du cartilage de l’articulation. II. LUXATION 1. DEFINIT ION La luxation communément appelée dans le langage familier déboîtement est un déplacement des 2 extrémités osseuses d'une articulation entraînant une perte du contact normal des 2 surfaces articulaires en d’autre terme la luxation est définie par une perte totale de contact des surfaces articulaires d'une articulation, se produisant lors d'un traumatisme. C'est une des urgences en chirurgie orthopédique, dans le sens où l'intervention (par manœuvres ou par opération) doit intervenir rapidement, d'une part pour le risque de compression d'éléments nobles (vaisseaux, nerfs), d'autre part pour l'avenir de l'articulation (déformation articulaire, instabilité, arthrose). Elle peut être favorisée par une trop grande élasticité des ligaments, appelée hyperlaxité. Lorsque la perte de contact n'est pas totale, on parle de sub-luxation : elle est souvent le fait d'instabilités articulaires chroniques. En ostéopathie, on évoque des luxations notamment au niveau vertébral, mais c'est une expression pour décrire une douleur localisée sans qu'il y ait perte complète du contact articulaire. 2. CAUSES La luxation peut être: -Traumatique: suite à un traumatisme violent qui entraîne un déplacement des extrémités osseuses. -Congénitale: liée à une malformation architecturale des extrémités osseuses. -Pathologique: liée à des lésions capsulo-ligamentaires ou osseuses Les articulations le plus souvent atteintes sont celles des membres supérieurs (épaule, coude, doigts) ; cependant, le genou, les vertèbres ou la hanche peuvent aussi être luxés lors d'un accident violent. Une luxation est due à un choc ou à un mouvement forcé, beaucoup plus rarement à une malformation (luxation congénitale de la hanche). On parle de luxation partielle, ou subluxation, quand l'os déplacé a glissé sur le côté mais reste encore en contact sur une certaine surface avec le second os de l'articulation. On parle de luxation complète si les deux os ne sont plus du tout en contact. Lorsque le déplacement osseux est important, certains ligaments voisins de la capsule articulaire peuvent être lésés. 3. MECANISME Le mécanisme le plus fréquent est une chute à distance du foyer douloureux (luxation de l'épaule par chute sur la main), ou une sollicitation extérieure d'un membre comme une clef de bras .Le membre joue un rôle de levier qui amplifie l'effort sur l'articulation. 4. SYMPTOMES Les premiers éléments pouvant faire penser à une luxation sont : le mécanisme : choc, chute ; la douleur, apparue brusquement et localisée ; l'impotence fonctionnelle : il est extrêmement douloureux ou impossible d'effectuer certains mouvements même aidé ; la déformation : asymétrie des articulations souvent manifeste (l'articulation de gauche ne ressemble pas à celle de droite) ; la perception par le patient d'un craquement qui témoigne de la déchirure des sangles ligamentaires (mais c'est valable aussi pour une entorse grave); la perception par le patient lors du traumatisme d'un claquement voire d'un ressaut qui témoigne d'une sortie de l'os de son logement ; antécédent de luxation : lorsqu'une articulation a été luxée, elle est affaiblie et donc l'apparition d'une autre luxation au même endroit est probable. Ces signes ne sont pas spécifiques et peuvent aussi indiquer une entorse ou une fracture, mais un examen clinique attentif fera la différence. À l'inverse, certaines luxations présentent des symptômes atténués, par exemple dans le cas d'une personne ayant des articulations souples (enfant, récidive de luxation). Le seul examen pouvant indiquer sans ambigüité s'il y a luxation ou non est la. 5. Complications et lésions associées 5.1. Les lésions nerveuses. Les lésions vasculaires. Les lésions cutanées. Les lésions osseuses. 5.2. Lésions associées Complications Les luxations récidivantes. La périarthrite. L’irréductibilité (interposition des parties molles ou d’un fragment osseux). N.B : - Le déplacement de l'articulation peut pincer un nerf ou un vaisseau sanguin, ce qui peut provoquer des problèmes neurologiques aux membres (notamment aux extrémités) et d'alimentation sanguine (ischémie). Pour les membres, on aura une indication de tels problèmes si la personne présente : -Des troubles de la sensibilité (sensation de fourmillement, perte de sensibilité, sensation de décharge électrique) ou de la motricité des extrémités ; -Un pouls distal (radial ou pédieux) dissymétrique, difficile à sentir d'un côté voire absent, des pâleurs et froideurs aux doigts ou orteils. -Dans certains cas, une luxation non détectée et donc non réduite aura pour conséquence, sur le long terme, une reconstruction articulaire : une nouvelle articulation va se créer sur la nouvelle zone de contact articulaire sous la forme d'un creusement osseux, une mobilité approximative est alors retrouvée. Ce type de réarrangement osseux est le plus souvent observé sur les luxations de l'épaule et de la hanche. 6. TRAITEMENT 6.1. En attendant les secours Il faut conseiller à la victime de ne pas bouger, et interdire à toute personne de tenter de bouger la victime sauf urgence vitale (dégagement d'urgence). Si la personne tombe inconsciente, il faudra la tourner en position latérale de sécurité du côté blessé. 6.2. GESTE D’URGENCE SUR LE LIEU Le relevage et le transport (brancardage) doivent s'effectuer avec beaucoup de soin en évitant les à-coups. Dans le cas d'une luxation de l'épaule, on posera une écharpe diagonale, ou on mettra un linge sous l'aisselle pour essayer de soutenir le poids du bras qui tire sur l'épaule. Dans les autres cas, l'immobilisation se fera avec le matelas immobilisateur à dépression. 6.3. TRAITEMENT MEDICAL La luxation est un problème qui doit être traité par un médecin, c'est une urgence. -Réduction (réduction et contention) de la luxation sous anesthésie locale ou locorégionale ou générale. -Immobilisation obligatoire après la réduction, permet la cicatrisation des parties molles et peut contrecarrer la récidive. -Rééducation elle doit suivre pour raffermir le muscle et les ligaments atrophiés. Il est très important d'utiliser des radiographies afin de s'assurer que la luxation n'est pas accompagnée d'une fracture. Généralement, une luxation de l'épaule demande 1 à 3 semaines d'immobilisation de l'articulation par l'intermédiaire d'une attelle type écharpe. FORMES TOPOGRAPHIQUES Toutes les articulations peuvent être le siège d'une luxation, mais certaines localisations sont plus fréquentes Luxation de l'articulation temporo-mandibulaire (ATM) Il existe 2 types de luxation de l'ATM : -la luxation discale, c'est une altération fonctionnelle des ATM, caractérisée par la dislocation du complexe disco-condylien ; -la luxation condylienne ou luxation temporo-mandibulaire qui est une altération des rapports entre l'éminence temporale et le condyle mandibulaire. La réduction se fait grâce à la manœuvre de Nélaton. Ex : a) Luxation de l'épaule ou scapulo-humérale La luxation scapulo-humérale ou gléno-humérale, le plus souvent antérieure « pure ». En effet de nombreuses techniques ont été décrites, la plus connue est celle d'Hippocrate, consistant à tirer sur le bras dans l'axe en plaçant le pied de l'opérateur dans l'aisselle du patient. Mais cette technique ses limites. Ceci explique la variabilité individuelle, certaines luxations de l'épaule se résolvant sans aucune anesthésie, ni sédation, simplement avec une analgésie légère, et d'autre se terminant au bloc opératoire sous anesthésie générale après plusieurs tentatives infructueuses (en particulier chez un sujet jeune et musclé pour lequel le relâchement musculaire n'a pas pu être obtenu). De toute façon la réduction est un geste médicochirurgical, les risques sont la blessure : -du nerf circonflexe qui détermine la sensibilité du galbe de l'épaule, -Les autres blessures sont plus rares :le risque de fracture de la tête humérale sur le bord de l'omoplate chez un patient âgé à os fragile.. b) Luxations de la clavicule c) Luxation du coude La luxation traumatique du coude est une lésion traumatique non rare, venant en second, derrière la luxation d'épaule. Elle est habituellement réduite sans retard chez de grands enfants, adolescents ou adultes jeunes. Une lésion traumatique survenant chez un petit enfant ou un adulte plus âgé est plus vraisemblablement associée à une fracture. Seule est évoquée, la luxation pure ou seulement associée à un petit fragment osseux périarticulaire. TRAITEMENT -La réduction du coude est faite sans retard par manipulation externe (en règle pas d'opération). -Cette réduction « orthopédique » ne pose en règle générale pas de difficulté, volontiers sans anesthésie ni même sédation : en douceur. Luxation de la hanche La luxation sur hanche saine est observée lors d'accidents de la route, des sports de contact (football, rugby, lutte) et lors de certaines chutes. -Les signes et symptômes sont : douleur en arrière de la cuisse et de fesse, la jambe paraît plus courte. La hanche est en position de flexion, adduction et rotation interne. La luxation postérieure est la plus fréquente soit de 85 à 90 %. Les mécanisme de cette luxation est un mouvement de flexion et d'adduction de hanche ainsi qu'une flexion de genou, ce qui crée une force qui entraîne la tête fémoral à sortir de l'acetabulum vers l'arrière. Les mouvements luxants sont alors la flexion, l'adduction et la rotation interne. Pour la luxation antérieure, les mouvements luxant sont l'extension et la rotation externe. - elle est souvent associée à une fracture du bassin généralement une fracture de l'acetabulum ou de la tête fémorale. -La réduction en règle sous anesthésie générale et surtout sans retard s'efforce de prévenir la nécrose de la tête du fémur la réduction doit se faire dans les 6 à 8 heures suite à la luxation afin de diminuer les risques de nécrose avasculaire de la tête fémorale: complication qui touche 10 à 15 % des patients. Si le délai n'est pas respecté, le risque augmente à plus de 40 %. La réduction consiste à une traction de la hanche positionnée à 90 ° de flexion avec une stabilisation ferme au niveau du bassin. Deux méthodes connues portent le nom de Allis et Stimson. Genou Luxation de la rotule Elle se produit toujours dans le même sens, la rotule allant se loger en haut et dehors de la trochlée fémorale. La réduction est simple, pouvant être réalisée par le patient lui-même en mettant la jambe en extension et en empaumant la rotule pour la ramener vers le bas et l'intérieur. Une contention souple aide à la cicatrisation d'un ligament (aileron rotulien) interne, c'est lui qui en se déchirant autorise le déplacement. Luxation du genou, fémoro-tibiale Nécessite une anesthésie générale, elle peut se compliquer de contusion voire de rupture de l'artère poplitée qui passe derrière le genou. Aussi la première urgence est de traiter une ischémie post-traumatique du genou avant de s'occuper de l'articulation. La réduction obtenue, le genou doit être réévalué car il existe fréquemment des lésions des ménisques, des ligaments croisés, des ligaments latéraux et de la capsule articulaire, le genou se retrouvant en situation d'entorse grave. Luxation de la cheville et du pied La luxation « pure » de la cheville, c'est-à-dire tibio-astragalienne, est rare, le plus souvent il s'agit d'une fracture-luxation, c'est-à-dire fractures des extrémités inférieures du tibia ou du péroné autorisant le déplacement du pied en arrière, en avant ou sur les côtés. La réduction doit être obtenue rapidement, la stabilisation des fractures se faisant secondairement. La luxation peut se produire sous l'astragale et entraine fréquemment des séquelles. L'astragale peut être « énucléé » avec issue de l'os à travers la peau, exemple de luxation ouverte. Les luxations entre tarse et métatarsiens doivent être réduites au bloc et stabilisées. Les luxations métatarsophalangiennes suivent les mêmes principes qu'à la main. Les luxations entre les phalanges d'orteils ne posent en général pas de problèmes. LES FRACTURES 1. DEFINITION Une fracture est une rupture de la continuité d'un os. Cela peut aller d'une simple fissure osseuse sans déplacement, jusqu'à une fracture très comminutive (fracture à nombreux fragments). Une fracture peut être ouverte ou fermée. Lorsque la peau est ouverte le foyer de fracture communique avec l'extérieur et une surinfection est toujours possible et doit être prévenue. Une fracture ouverte est une fracture d'emblée beaucoup plus grave que la même fracture fermée et les indications thérapeutiques sont très différentes.. Elle peut être : Diaphysaire ou métaphysaire ou épiphysaire selon le siège. Simple ou complexe. Transversale ou oblique ou spiroïde. Stable ou instable en fonction du déplacement osseux. Ouverte ou fermée. 2. ETIOLOGIE DES FRACTURES Traumatismes (les fractures traumatiques sont les plus fréquentes) Coup direct. Ecrasement. Brusque mouvement de torsion. Contraction musculaire extrême. Pathologies ou spontanéement : survient sur un os fragilisé (soit une ostéoporose, une tumeur ostéolytique) Maladies héréditaires. Maladies métaboliques. Tumeurs osseuses primaires ou secondaires. 3.MECANISMES DES FRACTURES TRAUMATIQUES a) Traumatisme direct Il s'agit d'un choc direct : soit par chute d'objet lourd ou impact lors d'un accident de la route par exemple, soit d'une chute avec contact direct avec le sol. Chute sur le coude pouvant produire une fracture supra-condylienne. b) Traumatisme indirect Le traumatisme peut se faire en torsion, en traction, en varus ou valgus, en compression ou par un mécanisme complexe. L'os se fracture à distance de l'application des forces. Les vertèbres se fracturent souvent par un mécanisme en compression, de même que les plateaux tibiaux ou le calcanéum. L'humérus se casse par flexion indirecte après une chute sur la main. Fracture du coude après chute sur la main. Torsion pouvant produire une fracture ou une rupture des ligaments. 4. SIGNES CLINIQUES -Douleur.-Impotence fonctionnelle.-Déformation .-Raccourcissement.-Déviation. Rotation du membre. SIGNES LOCAUX : -Œdème ou tuméfaction des tissus.-Ecchymose.-Hématome.-Phlyctènes 5. LES TRAITS DES FRACTURES a) Incomplètes -LES FISSURES OSSEUSES Les fissures se produisent lors de traumatismes minimes. Il n'y a qu'une fissure plus ou moins complète, sans aucun déplacement et le trait peut être difficilement visible sur les radios initiales. Ces fractures consolident habituellement spontanément . Les fissures des petits os invisibles sur des radiographies simples peuvent, en cas de doute, justifier des examens complémentaires pour le diagnostic: scanner ou scintigraphie osseuse. -Les fractures en "bois vert" Il s'agit d'une forme très particulière de fracture diaphysaire ou métaphysaire de l'enfant. Une corticale est incomplètement fracturée et elle tient surtout grâce au périoste qui joue le rôle de charnière. L'angulation est parfois importants mais les fragments sont stables et ne bougent pas lors des manipulations à l’examen, contrairement aux fractures habituelles des membres. b) Complètes : LES TRAITS DES FRACTURES HABITUELLES 1° Trait de fracture transversal Un trait transversal est lié habituellement à un traumatisme par choc direct très violent. La peau est souvent contuse par l'élément contondant, elle peut même être ouverte. - Ce type de fracture transversale est dit "stable" car lorsque la réduction (par traction sous anesthésie) aura permis de remettre les fragments l'un en face de l'autre, on pourra conserver la réduction par un plâtre, c'est le traitement orthopédique. On verra que les fractures transversales des diaphyses se prêtent très bien aussi au traitement chirurgical par enclouage centromédullaire. Le caractère transversal "stable" est favorable pour une reprise précoce de la marche avec appui sur le membre, après la mise en place d'un gros clou à l'intérieur du canal médullaire de l'os. EX : fractures transversales de la jambe et du fémur. 2° Trait oblique ou spiroïde Un trait de fracture oblique ou spiroïde résulte de traumatismes indirects. Le trait de fracture tourne autour de la diaphyse comme une spirale. L'élément de torsion est prédominant. Lorsqu'il n'y a pas de déplacement, la consolidation est très rapidement obtenue car la surface de contact des fragments est importante. Il y a des fractures spiroïdes courtes où le trait a quelques cm de longueur et des fractures spiroïdes longues où le trait peut avoir 12 cm ou plus. Lorsqu'il y a des déplacements, ils sont difficiles à corriger et à stabiliser par les méthodes orthopédiques. Des déplacements secondaires peuvent en effet se reproduisent à cause de la contraction des muscles qui tend à créer un chevauchement et une translation des fragments, même sous plâtre. 3° Fractures comminutives Les fractures comminutives se caractérisent par le fait qu'il y a plus de 2 fragments osseux et quelquefois une grande quantité de fragments. Souvent il n'y a qu'un fragment intermédiaire en "aile de papillon" c'est la forme la plus simple des fractures comminutives. Elles surviennent au cours de traumatismes directs ou complexes très violents et sont souvent accompagnées de lésions des parties molles, des muscles, des vaisseaux et des nerfs. Elles sont particulièrement instables. Une ouverture cutanée, fréquente dans ces cas, contre-indique toute ostéosynthèse fermée et le fixateur externe est alors fréquemment utilisé. Dans les fractures fermées on peut réaliser un enclouage à foyer fermé (en ajoutant un dispositif de "verrouillage" pour empêcher la rotation des fragments. 4° Les fractures par compression Les fractures par compression sont caractéristiques des fractures des corps vertébraux. La partie antérieure du corps se tasse alors que le mur postérieur reste intact. La consolidation est rapide mais il y a un tassement résiduel avec une vertèbre qui présente une forme trapézoïdale. 6. DÉPLACEMENT DES FRACTURES De nombreuses fractures ne se déplacent pas: fissures et certaines fractures de l'enfant). Un déplacement ne peut s'évaluer que si l'on dispose de deux clichés de face et de profil. Un déplacement peut combiner plusieurs déplacements élémentaires. - LA TRANSLATION La translation peut être plus ou moins importante. Les fragments peuvent rester "accrochés" par une partie de la surface fracturaire. Au maximum la translation est telle qu'il n'y a plus aucun contact entre les fragments et qu'il se produit alors un chevauchement. -CHEVAUCHEMENT Le chevauchement correspond à un recouvrement longitudinal des fragments en présence. Il n’existe dans les fractures transversales, que s’il y a une translation complète. Dans les fractures obliques ou spiroïdes, le chevauchement est très fréquent et il se combine à la translation -L'ANGULATION L'angulation existe dans le plan frontal : en abduction ou en valgus et en adduction ou en varus ou dans le plan sagittal : angulation antérieure ou antecurvatum et angulation postérieure encore appelée recurvatum. C'est probablement le type de déplacement le plus important à corriger en raison des séquelles possibles très gênantes surtout au niveau du membre inférieur. Le moindre défaut angulaire est susceptible d'avoir un retentissement sur la fonction des articulations sus et sous jacentes. Une consolidation en varus de la jambe, par exemple, entraînera une surcharge interne du genou et de la cheville. 7 8. CONDUITE A TENIR DEVANT UNE FRACTURE DES MEMBRES Prenons pour exemple, une fracture diaphysaire du membre inférieur (fémur ou tibia). 8.1. L'interrogatoire Un interrogatoire précis est indispensable et s'enquiert des modalités précises de l'accident (sport, route, accident du travail. etc...) - L'horaire est important, surtout dans les fractures ouvertes, où le risque d'infection est d'autant plus important que le délai est long avant le nettoyage du foyer et l'antibiothérapie. - La douleur est constante et le blessé a perçu un craquement douloureux caractéristique. - L'impotence du membre est complète. - Le mécanisme du traumatisme doit être reconstitué par l'interrogatoire. 8.2. L'examen recherche d’emblée - Les signes de choc Les signes de choc sont très fréquents : pâleur, lipothymies, accélération du pouls et surtout chute de la tension artérielle (qui n'est pas toujours liée à une hémorragie correspondante mais en rapport avec la douleur, qu'il faut calmer). Certaines fractures, mêmes fermées, sont réputées très choquantes non seulement par l'hémorragie qui peut les accompagner (une fracture diaphysaire du fémur peut très bien s'accompagner d'un hématome de 500 ml à 1 litre), mais le choc peut s'expliquer par le seul déplacement de la fracture. Une cuisse qui présente une angulation ou un important chevauchement, voit le choc céder dès lors que le membre est immobilisé en bonne position et surtout, avec l'installation d'un système de traction longitudinale qui réduit ou, au moins, aligne la fracture (1 simple traction manuelle au début). - l'examen cherche ensuite à faire le bilan local du membre fracturé après avoir éliminé, chez un polytraumatisé, l'existence d'autres fractures associées. Il faut voir et palper : - Localiser la fracture par la douleur. - Le déplacement. Une angulation et un vice de rotation sont souvent évidents au premier coup d'oeil, par l'examen comparatif avec le membre opposé. On peut très bien essayer de changer délicatement la position pour réduire un déplacement important et diminuer ainsi les conséquences du déplacement osseux sur les éléments vasculo-nerveux (pouls et sensibilité) - La peau peut être contuse, présentant un aspect bleuté à cause de l'impact, ou un aspect oedémacié. Une esquille osseuse peut pointer sous la peau et la menacer d'ouverture de dedans en dehors. D'autres impacts peuvent permettre de reconstituer le mécanisme du traumatisme. - L'ouverture cutanée, si elle existe, est notée ainsi que la taille de la plaie et l'aspect de ses bords. Ses conséquences sont importantes). Il faut noter si elle est souillée par de la terre, des graviers, des débris de verre, de l'herbe, du goudron des fragments de tissu etc.. - Il faut noter immédiatement l'état vasculaire et nerveux du membre (recherche des pouls périphériques, sensibilité et chaleur des extrémités et motricité distale). - Si la fracture est vue plus tard, l'examen est perturbé par : . l'oedème parfois très important, . Les ecchymoses envahissent le membre à partir du foyer de fracture, . Les phlyctènes cutanées qui peuvent se développer sur la peau et gêner le traitement ultérieur.(empêchant la confection d'un plâtre ou obligeant à différer les interventions d'ostéosynthèse). 9. LE BILAN RADIOGRAPHIQUE Les radiographies viennent ensuite confirmer le diagnostic fait par l'examen clinique. Il doit comporter au moins un cliché de face et de profil de l'os comprenant aussi les articulations sus et sous jacentes. Tous les déplacements seront ensuite notés et l'on sera alors en mesure de choisir le traitement le plus adéquat après avoir ainsi évalué toutes les caractéristiques de la fracture et les éléments du pronostic. 10. EVOLUTION - LA CONSOLIDATION DES FRACTURES Une fracture est une solution de continuité brutale qui perturbe l'appareil locomoteur par l'interruption de la transmission des charges. Cela déclenche un processus de réparation qui est l'ostéogenèse réparatrice avec reconstitution de la continuité solide de l'os. La fracture vient perturber un tissu structuré, vivant, vascularisé et en perpétuel remodelage, qui assure sa maintenance biologique et mécanique. C'est parce que le collagène, les minéraux et la substance fondamentale sont perpétuellement remplacées, que l'os voit sa fonction se pérenniser (à un rythme qui ralentit d'ailleurs avec l'âge). Il importe avant tout de ne pas gêner l'ostéogénèse naturelle mais plutôt de la favoriser. La qualité de la consolidation sera directement liée au choix du traitement. Mais avant d'indiquer les moyens thérapeutiques il importe de bien connaître les modalités de la consolidation des fractures. La consolidation est un phénomène physiologique complexe au cours duquel on assiste à la cicatrisation du tissu osseux. La consolidation doit beaucoup au périoste à l'hématome périfracturaire et aux sollicitations mécaniques. Toutes les fractures consolident en traversant 3 phases principales : 1er stade : la phase inflammatoire (J 1 à J 20),il y a formation de l'hématome Tout foyer de fracture est envahi par un hématome. Cet hématome se transforme rapidement et s'organise avec l'apparition de néo-vaisseaux provenant des tissus sains environnants. Du tissu fibreux vascularisé remplace peu à peu l'hématome. La prolifération cellulaire est déjà intense 24 heures après l'accident. Les extrémités osseuses sont dévitalisées sur plusieurs millimètres. 2ème stade : Le cal conjonctif (J 20 à J 30) il y a une hyper vascularisation => résorption de l’hématome => remplacement par du tissu conjonctif. Le tissu conjonctif devient du cal conjonctif ou cal mou (formation osseuse nouvelle qui soude les fragments d'un os fracturé). Le foyer de fracture acquiert peu à peu une certaine stabilité grâce au développement de ce cal fibreux, on dit qu'il "s'englue". La mobilité diminue, les fibres collagènes sont remplacées par des sels minéraux qui se déposent. Le tissu fibro-vasculaire présente une métaplasie cartilagineuse puis osseuse définissant alors un cal primaire. L'apport vasculaire augmente la tension d'oxygène responsable de la transformation des chondrocytes périphériques en ostéocytes. De plus des ostéoclastes apparaissent qui commencent à résorber les extrémités osseuses dévitalisées. La quantité de chondrocytes est variable, elle est plus importante si des mouvements excessifs existent aux extrémités. Dans le même temps, une activité identique a commencé dans la région médullaire. 3ème stade : L'ossification du cal (J 30 à J 60), le cal conjonctif devient du cal osseux ou cal dur. Les cellules osseuses envahissent le cal conjonctif et le cal osseux commence à apparaître sur la radio progressivement, à partir du 30ème jour, plus tôt chez l'enfant et plus tard chez le vieillard. Il y a un cal périoste qui se développe en périphérie et un cal endosté qui se forme dans la cavité médullaire. Les contraintes en compression et en traction sont très utiles au développement du cal. Le cal se modèle et s'organise en formant une jonction efficace entre les 2 fragments, à condition que l'espace entre eux soit minime et que la brèche périostée soit petite. Même si les fragments osseux ne sont pas en face l'un de l'autre, le cal périphérique peut néanmoins s'unir au cal endosté.Enfin le modelage qui rend à l’os sa forme originelle 11. LES FACTEURS QUI INFLUENCENT LA CONSOLIDATION - La consolidation varie avec le type d'os concerné : L'os spongieux consolide en 6 semaines (métaphyses et épiphyses sont riches en spongieux). L'os cortical des diaphyses consolide plus lentement, en 9 à 18 semaines. - La consolidation varie avec l'âge : L’enfant consolide précocement, mais la rapidité de la consolidation diminue avec l'âge et atteint ses plus longs délais chez le vieillard (Ex: pour un fémur, entre 4 et 8 semaines, alors que chez l'adulte le délai est de 3 à 6 mois). Les cals de l'enfant peuvent se remodeler beaucoup, contrairement à ceux de l'adulte. - La consolidation est retardée par une immobilisation insuffisante du foyer de fracture. - La consolidation est impossible si les fragments sont maintenus écartés l'un de l'autre par des parties molles interposées (muscles, par exemple) ou par un excès de traction avec un écart large entre les fragments. - La consolidation est toujours perturbée s'il y a une infection. Il n'existe jamais d'infection spontanée sur une fracture fermée. Les infections surviennent toujours sur des fractures ouvertes ou sur des fractures opérées par ostéosynthèse avec apport de germes pendant l’opération (par une faute d'asepsie). Le matériel joue alors un rôle de corps étranger et il empêche, par sa présence, la guérison d'une infection et par là même, la consolidation. Il faut l'enlever (et si possible le remplacer par un fixateur externe). L'infection osseuse ou ostéite aboutit à une dévascularisation osseuse et l'ablation du tissu osseux mortifié est nécessaire. L'absence de consolidation est fréquente dans ces cas qui justifient des opérations de nettoyage et d'excision de l'ostéite et des greffes osseuses sont souvent nécessaires. Il est toujours difficile d'obtenir la consolidation dans ces conditions et les délais sont longs. - La consolidation est perturbée lorsque la vascularisation de l'os est diminuée ou supprimée par le trait de fracture (ex: tête fémorale dans les fractures du col ou fracture du scaphoïde carpien) car un des fragments est alors pauvre en vaisseaux. 12. COMPLICATIONS ET LESIONS ASSOCIEES 1. Complications immédiates et lésions associées Générale : -Etat de choc.-Lésions associées (organes…).-Lésions cutanées.-Dermabrasion, œdème, -phlyctène.-Lésions cutanées nettes.-Lésions contuses : lésions ouvertes ou fermées.-Décollements sous-cutanés.-Nécrose cutanée.-Lésions vasculaires Font suite à: Une contusion : thromboses. Une compression. Une rupture d’un vaisseau. Entraînent :-Une hémorragie externe par des plaies.-Une hémorragie interne moins évidente, plus insidieuse: à dépister en prenant le pouls, la pression artérielle et en vérifiant la coloration et la chaleur des téguments. -Lésions nerveuses par compression ou section par l'os fracturé.-Elongation. -Rupture partielle ou franche.-Troubles sensitifs (paresthésies).-Troubles moteurs (paralysie).-Lésions musculaires sont constantes si fracture déplacée provoquent un hématome : responsable d’un syndrome des loges (augmentation de la pression intramusculaire). Lésions tendineuses et articulaires -Lésions tendineuses :Impossibilité de mobilisation du muscle dans le territoire lésé. -Lésions articulaires :-Les lésions ligamentaires. -Les lésions de la cavité articulaire : épanchement séreux ou sanguin = hémarthrose. -Les lésions méniscales.-Les lésions de la capsule articulaire. Complications secondaires a)Générale :-Décompensation des tares sous-jacentes.-Complication thromboembolique.-Complications liés au décubitus. b)Locale :-Orthopédique :-Déplacement secondaire.-Compression vasculo-nerveuse. -Chirurgicale :-Problème de cicatrice.-Infection nosocomiale.-Nécrose. c)Complications tardives -Au niveau du foyer : 1. Cal vicieux : formation osseuse nouvelle soudant les fragments d'un os fracturé en mauvaise position. 2. Pseudarthrose : fausse articulation formée au niveau d'une fracture mal consolidée. 3. Retard de consolidation. 4. Infection tardive. -Au niveau articulaire :-Raideur.-Arthrose. -Au niveau musculaire :-Atrophie.-Troubles trophiques résiduels :-Ostéoporose. Algodystrophie. Les principales complications malgré le traitement sont : -La récupération incomplète de la mobilité d'une articulation, surtout si la fracture touche l'articulation. -La douleur résiduelle. -La pseudarthrose . Dans ce cas, la fracture ne se ressoude pas, ce qui entraîne une instabilité et des douleurs. -Le cal vicieux : la fracture se ressoude en mauvaise position. -L'arthrose précoce quelques années plus tard si le cartilage a été atteint ou si l'orientation des surfaces de l'articulation a été modifiée après la consolidation. -Les infections de l'os, surtout si la fracture était ouverte. 13. LE TRAITEMENT DES FRACTURES -Traitements orthopédiques -Traitement des fractures non déplacées : contention plâtrée. -Réduction des fractures déplacées : permet de remettre les fragments osseux dans leurs rapports anatomiques de façon manuelle ou instrumentale (traction). -Traitements chirurgicaux -Lésions osseuses : ostéosynthèse percutanée ou interne ou externe. -Lésions cutanées : sutures, greffes. 13.1. PRINCIPES GENERAUX Dans la période initiale, il faut : - Calmer la douleur et traiter le choc s'il existe, avant tout. - Immobiliser provisoirement par une attelle plastique ou gonflable. Dès qu'un bilan clinique complet a pu être fait, le bilan radiologique est réalisé et il permet de juger si une simple immobilisation peut suffire ou s'il faut au contraire envisager une réduction. La présence de lésions viscérales ou crâniennes associées fait toujours passer au deuxième plan le traitement des fractures des membres. Toute plaie sera débridée, parée et fermée sur un drainage efficace si elle est fraîche. Le drainage aspiratif de Redon est le plus efficace et le rigoureux. Une plaie ne sera pas fermée si elle est souillée, en particulier par de la terre, ce qui ferait courir le risque d'une surinfection à germes anaérobies. Le traitement antibiotique préventif sera systématique, de même que la prévention du tétanos (sérothérapie et vaccination). Dans la deuxième période, la méthode choisie devra assurer : - La consolidation "per primam" de la fracture dans de bonnes conditions. - La récupération fonctionnelle du membre. - L'évolution sera fonction de la qualité de la réduction et de la contention. 13.2. LA REDUCTION La réduction sera réalisée sous anesthésie générale, le plus souvent, ou sous anesthésie loco-régionale (par exemple, pour le poignet). Les manœuvres seront dictées par l'analyse du déplacement sur les radiographies de face et de profil. Chaque cas est un cas particulier. La traction est l'élément constant à toute réduction. Elle peut être appliquée manuellement ou par des systèmes externes divers. Elle doit être très progressive. L'immobilisation : plâtre ou ostéosynthèse - L'immobilisation plâtrée : Elle est indiquée dans les fractures non déplacées ou facile à réduire. La confection d'un plâtre ainsi que la surveillance obéissent à des règles strictes. - La réduction chirurgicale et l'ostéosynthèse sont indiquées lorsque la réduction est impossible par les méthodes orthopédiques (par ex : avant bras de l'adulte) ou lorsque la tentative de réduction orthopédique s'est avérée insuffisante. Une réduction chirurgicale est indiquée dans les fractures articulaires où le rétablissement anatomique des surfaces articulaires est indispensable pour préserver la fonction. Une ostéosynthèse est aujourd'hui systématiquement indiquée pour les fractures diaphysaires à cause des avantages de l'enclouage centromédullaire. Les avantages de l'ostéosynthèse sont : - La stabilité du foyer de fracture - La possibilité de rééducation rapide des articulations voisines - La reprise d'appui précoce après les enclouages centromédullaires stables - Un séjour hospitalier court - Un rétablissement rapide de la fonction Les inconvénients de l'ostéosynthèse sont : - Une anesthésie plus longue que pour le traitement orthopédique - Un risque d'infection possible (retard de consolidation et pseudarthrose avec ostéite) - Une instrumentation pus ou moins complexe est indispensable LE TRAITEMENT ORTHOPÉDIQUE DES FRACTURES Le traitement orthopédique comprend la manœuvre de réduction et la contention des fractures. 1- Traitement des fractures non déplacées Les fractures non déplacées sont simplement plâtrées. Des radiographies de contrôle de la fracture sous plâtre sont réalisées ensuite et elles seront répétées à intervalles variables pour dépister les déplacements secondaires (au 5ème et au 15ème jour pour une fracture instable du poignet). 2- Réduction des fractures déplacées La réduction est réalisée par des manœuvres adaptées aux différentes localisations. On doit toujours combiner des manœuvres dictées par la nature des déplacements étudiés sur les radiographies. Lorsqu'il y a un important chevauchement des fragments, la simple traction peut se révéler insuffisante et il faut parfois imprimer une forte angulation pour désenclaver les fragments (comme dans la fracture du poignet). On peut s'aider de dispositifs de traction permettant une action plus progressive et prolongée. Par exemple, l'utilisation des "doigts japonais" permet de tirer sur les doigts pendant qu'un poids est appliqué sur l'avant-bras afin d'obtenir la réduction progressive des fractures des 2 os de l'avant bras ou de l'extrémité inférieure du radius (obtenues en général en 10 à 20 mn) Réduction manuelle d’une fracture très déplacée , Réduction progressive par traction sous AG. Des contrôles radiographiques ou radioscopiques permettent de guider les manœuvres complémentaires pour parvenir à une réduction correcte. Le plâtre est ensuite confectionné dans la position de réduction. Pour le membre inférieur, on peut installer une traction continue. On utilise souvent une broche trans-osseuse et un étrier de traction. Cette méthode, comme nous l'avons vu plus haut, peut être utilisée comme procédé de réduction et d'attente lorsqu'il existe des plaies et qu'une ostéosynthèse est prévue dans un 2ème temps. On peut également utiliser cette méthode de traction continue comme seul traitement jusqu'à la consolidation et confectionner au bout de 6 semaines un plâtre (exemple des fractures du fémur très comminutives ou des fractures chez des sujets inopérables pour d'autres lésions associées). C'est aussi la méthode de traitement des fractures du fémur de l'enfant pour lesquels on installe une traction collée orientée au zénith pendant 3 semaines, avant de confectionner un plâtre. - Pour la réduction sous anesthésie des fractures, on peut s'aider de dispositifs de traction particuliers : cadre de TRILLAT pour les fractures de la jambe, permettant le contrôle par radioscopie télévisée. CHAP.6 : TUMEURS 1. DEFINITION Le terme tumeur (synonyme : « néoplasme » ou « néoplasie ») , du latin tumere =enfler désigne, une augmentation ou une prolifération cellulaire excessive aboutissant à une masse tissulaire ressemblant plus ou moins au tissu normal homologue de volume d'un tissu, sans précision de cause. C'est une néoformation de tissus corporels (néoplasie) qui se produit à la suite d'un dérèglement de la croissance cellulaire, de type bénin ou malin (quand il s'agit d'une tumeur maligne, on parle de cancer). Une néoplasie peut concerner n'importe quel type de tissu. En fonction de la localisation de la tumeur et de la fonction du tissu affecté, elle peut conduire à un dysfonctionnement des organes et nuire à l'ensemble de l'organisme, voire causer sa mort. Les tumeurs peuvent survenir chez tous les organismes multicellulaires, y compris les plantes. La différence essentielle existant entre le terme tumeur et le terme tuméfaction est la suivante : on réserve le terme de tumeur à l'accroissement, au développement de tissu nouveau qu'il soit bénin ou malin. 2. CAUSES Inconnue Héréditaire Infectieuse (virus) Physique : rayonnement (du soleil en particulier, mais également radiothérapie : utilisation des rayons comme thérapeutique) Substances chimiques (contenues dans le tabac, issues de l’industrie, etc.) 3. COMPOSITION D’UNE TUMEUR Le tissu tumoral est constitué De cellules tumorales = cellules prolifératives anormales D’un tissu de soutien (=stroma) fait de cellules et de substance extra-cellulaire dans laquelle passe la vascularisation tumorale. Les cellules du stroma ne présentent pas les anomalies génétiques des cellules tumorales. 4. PHYSIOPATHOLOGIE Les nouvelles cellules ainsi constituées ressemblent plus ou moins au tissu d’origine où elle se développent et finissent par acquérir une autonomie biologique. Cette autonomie (perte de rapport physiologique avec les autres composants de l’organisme) empêche leur destruction par le système immunitaire. En effet, les cellules normales présentent une sensibilité particulière aux messages que lui renvoie l’organisme (sécrétion des cellules voisines) empêchant ainsi leur multiplication excessive. Habituellement, les cellules tumorales sont isolées puis détruites par un organisme sain, grâce à l’intervention des globules blancs du système immunitaire. 5. CLASSIFICATION On distingue les tumeurs bénignes et malignes : Les tumeurs bénignes sont des tumeurs souvent sans gravité, c'est-à-dire ne pouvant donner lieu à des tumeurs filles (métastases), comme c'est le cas des verrues ou des grains de beauté. Les tumeurs bénignes affectant la peau sont néanmoins souvent perçues comme inesthétiques et peuvent donner lieu à une ablation. Cependant une tumeur bénigne peut entraîner des complications graves (compression, inflammation, etc.) par son action mécanique. exemple : Les adénomes (comme l’adénome de la prostate) Les lipome constitués de tissu graisseux Les fibromes (tumeurs dures) Les verrues Les tumeurs malignes sont souvent désignées sous le terme de cancer. En plus d'attaquer les tissus environnants, elles produisent des tumeurs filles (métastases) qui se propagent à travers le sang ou la lymphe. les tumeurs malignes ont tendance à récidiver fréquemment après leur ablation. Parmi les tumeurs cancéreuses, on distingue les tumeurs primitives et les tumeurs secondaires qui sont des métastases Bénigne Croissance -lente -cellules régulières -Pas de métastase Maligne -rapide, invasive -cellules irrégulières -Métastase -bien délimitée (capsule, pseudocapsule) - Encapsulée -mal délimitée - Non encapsulée -bien différenciée, tissu homologue Pas de récidive locale après exérèse complète -immature, tissu hétérologue -Exérèse complète difficile. Récidive possible après exérèse supposée complète Concentration cellulaire faible élevée Altération cellulaire taux de mutation élevé, nombreuses peu ou pas d'altération, faible activité altérations atypiques, division cellulaire mitotique importante Déroulement longue période, peu de symptômes, pas de métastase, récidive rare Délimitation Différenciation courte période, souvent létal, présence de métastases, récidive fréquente Tissu d'origine Le nom de la tumeur est formé généralement en ajoutant le suffixe -ome au nom du tissu. On parle cependant d'un épithélioma et non d'un épithéliome. Certains termes sous-entendent la nature cancéreuse de la lésion (carcinome, sarcome), d'autres non (adénome, fibrome). 6. TYPOLOGIE Les tumeurs sont classées selon leur localisation et surtout selon leur aspect morphologique microscopique, leur différenciation, leur ressemblance avec les tissus normaux. Tumeur épithéliale Tumeur conjonctive Principaux types Épithélium : adénome, carcinome Tissu conjonctif : tumeur conjonctive (fibrome, sarcome) 7. CONSEQUENCES POUR L'ORGANISME Les tumeurs bénignes se développent en général lentement et ne nuisent pas à l'organisme. Certaines d'entre-elles peuvent néanmoins par la suite dégénérer et muter en tumeurs malignes. On peut citer notamment les polypes de l'intestin (adénome du côlon), qui dégénèrent souvent en adénocarcinomes (séquence adénome-carcinome). Les adénomes producteurs d'hormones peuvent provoquer à travers celles-ci des maladies graves. Les tumeurs, bénignes ou malignes, peuvent également entraîner les complications suivantes : Obstruction mineure des organes creux (lumen) et compression des organes adjacents ; Sécrétion ectopique d'hormones (ACTH, parathormone, insuline). Compressions cérébrales : tumeurs bénignes des tissus cérébraux (méningiome). 7.Nomenclature Tous les tissus de l’organisme peuvent être atteints. Tissu épithélial : on prête le suffixe « ome » aux tumeurs bénignes et « carcinome » aux tumeurs malignes ou épithélioma. - Epithélium de revêtement ou de Malpighi (peau, vagin, œsophage) Epithélium transitionnel (vessie, uretère) Epithélium cylindrique (muqueuse) - Epithélium glandulaire Tumeur bénigne Tumeur maligne Condylome Polype Carcinome ou épithélioma spino ou basocellulaire Carcinome ou épithélioma papillaire Carcinome ou cancer Adénome Adéno-carcinome Papillome 2. Tissu conjonctif : On prête le suffixe « ome » aux tumeurs bénignes et « sarcome » aux tumeurs malignes du tissu conjonctif. Os Muscle lisse Muscle strié Tumeur bénigne Ostéome Léiome ou myome Rhabdome (rhadbomyome) Tissu fibreux Fibrome Tumeur maligne Ostéosarcome Léio ou myosarcome Rhabdosarcome (rhabdomyosarcome) Fibrosarcome Vaisseau sanguin Vaisseau lymphatique Tissu nerveux Hémangiome Lymphanglome Neurinome Gliome Schwannome Neuro-fibrome Etc, Selon l’élément nerveux ateint Hémangiosarcome Lymphangiosarcome 3. Tissu embryonnaire : d’autres tumeurs sont issues des tissus embryonnaires non différenciés. On les appelle des dysembryomes. 4. Parmi les tumeurs bénignes, il y en a qui ont un contenu liquidien. On les appelle des kystes. III. Clinique et examens paracliniques Le début de la maladie est caractérisé par l’absence des douleurs ce qui provoque le plus souvent le retard à la consultation. La tumeur bénigne est indolore sauf si compression, la tumeur maligne est douloureuse depuis quelques mois et son volume a augmenté. l’examen clinique révèle des signes directs notés pour les tumeurs malignes. * à inspection : la tumeur est accompagnée ou non des signes d’infiltration locale. Exemple : peau d’orange dans les tumeurs du sein ; * à la palpation on peut noter l’induration, la fixité, l’infiltration des tissus voisins. Exemple : manœuvre de Tillaux dans le cancer du sein : la tumeur fixée au plan musculaire est mobile avec celui-ci et s’immobilise lors de la contraction du muscle pectoral. La palpation est complétée par le toucher vaginal chez la femme et le toucher rectal dans le cas de tumeurs pelviennes ou abdominales. L’examen révèle aussi des signes indirects dus à l’invasion ou à la compression des organes voisins : nerfs, vaisseaux, arbre respiratoire ou urinaire, tube digestif, etc …. L’examen révèle enfin des signes de propagation à distance de la tumeur. Ces tumeurs propagées à distance sont dites métastases. Ce sont soit des métastases régionales ganglionnaires ou des métastases lointaines au niveau d’autres organes surtout le foie, le poumon, les os …. Explorations paracliniques : endoscopie pour voir les cavités profondes ; radiographies avec ou sans préparation ; biopsie, c’est l’examen fondamentale qui affirme l’existence d’une tumeur et permet d’en identifier la bénignité ou non ; Aspects particuliers : la notion de malignité des tumeurs peut s’étendre : 1° à des tumeurs bénignes récidivantes ; 2° certaines tumeurs bénignes à évolution rapide : 3° il existe des lésions dites précancéreuses surtout au niveau de la peau et des muqueuses par exemple les papillomatoses, les dermatites hyperkératosiques et les leucoplasies ; les chéloïdes 4° il y a des tumeurs malignes découvertes par les métastases. Là il faut être prudent et rechercher soigneusement la tumeur primitive ; 5° en vue d’apprécier l’opérabilité d’une tumeur, on peut se servir de ces trois éléments cliniques : * T = tumeur ; * N = nodule lymphatique ou ganglion satellite ; * M = métastase. C’est le système T.N.M de Cassidy adopté comme. Classification internationale par l’OMS Ainsi : T1 = tumeur < 2 cm de diamètre T2 = tumeur > 2 cm mais < 5 cm T3 = tumeur > 5 cm mais < 10 cm T4 = tumeur > 10 cm N0 = il n’y a pas de ganglions satellites ; N1 = il y a des nodules homo latéraux, mobiles et non douloureux N2 = les nodules sont fixés et douloureux, il existe des nodules hétérolatéraux ou pour le sein des nodules du creux sus-claviculaire M = métastases On obtient ainsi le regroupement suivant : - Stade I T1 - Stade II T2 No ou N1 - Stade III T2 ou T3 N2 - Stade IV T–M La chirurgie seule ne peut s’adresser qu’aux stade I, ailleurs, elle sera obligatoirement associée à la chimiothérapie et à la radiothérapie. 8. SYMPTOMES Les tumeurs peuvent s'exprimer de différentes manières : En bouchant un canal, soit parce qu'elles le compriment (par exemple un kyste de l'ovaire peut comprimer l'uretère et entraîner des signes urinaires de façon indirecte), soit parce qu'elles envahissent la lumière du canal et bloque l'écoulement du liquide qui y circule (par exemple une tumeur du pancréas). En faisant une saillie : c'est le cas des tumeurs de la peau ou des tumeurs des organes superficiels comme le sein que l'on peut sentir à la palpation. En comprimant des nerfs : le résultat sera des douleurs ou des interruptions de l'influx nerveux dans le nerf comprimé, à l'origine de paralysies. En s'infectant : certains fibromes utérins ou certains kystes de l'ovaire se manifestent de cette façon brutale. En fabriquant des substances hormonales en excès. C'est le cas de toutes les tumeurs aux dépens des glandes endocrines comme le pancréas , la surrénale ou la thyroïde . Les signes des tumeurs ont pour caractéristique d'être constants, fixes, non fluctuants dans le temps et généralement de s'accroître : on parle souvent d'évolution en tache d'huile qui montre bien leur caractère progressif, lent, et inexorable. Parfois aucun, sans douleur Palpation d’une masse quand elles sont superficielles Compression des organes de voisinage Modification de l’état général Asthénie (fatigue importante) Fièvre Amaigrissement 9. Examens complémentaires Augmentation de la vitesse de sédimentation et de la C. réactive protéine. Néanmoins, ceci n’est pas spécifique d’une tumeur. Elévation de certains marqueurs, chacun étant plus ou moins spécifique d’un type de cancer en particulier. Leur intérêt réside essentiellement dans leur utilisation pour le suivi thérapeutique des tumeurs plus que pour la mise en évidence du cancer lui-même 10. Diagnostic différentiel Les tumeurs sont quelquefois visibles sur les radiographies et repérables par des produits issus de cellules qui ont métastasé à partir d’un cancer primitif (migration vers d’autres tissus) où elles se mettent à sécréter (paranéoplasie) des hormones permettant d’identifier les cancers primitifs. 11. Evolution de la maladie En ce qui concerne les tumeurs bénignes, l’évolution est globalement favorable mais dépend de l’état général du patient, du volume de la tumeur, de l’organe atteint. Pour les tumeurs malignes, le pronostic est plus réservé. 12. Complications de la maladie Elles dépendent de la localisation du cancer et du degré d’atteinte. Néanmoins, grâce à l’utilisation de traitements adaptés (poly chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie) certaines tumeurs malignes ont maintenant un excellent pronostic. 13. Le pronostic Il est très variable selon l'organe touché (organe noble ou non), sa localisation (carrefour stratégique ou au contraire périphérique), son caractère (bénin ou malin), le type de ses cellules (déterminé par l'anatomopathologiste), la précocité du diagnostic, l'extirpabilité de la tumeur, et sa sensibilité au traitement. Chaque tumeur possède un pronostic qui lui est propre et auquel il faut rajouter la capacité du malade à se défendre. C'est pour cela que la prévention est une arme majeure contre les tumeurs car elle permet de les dépister et donc d'influer considérablement sur le pronostic. 14. Traitement -Il varie selon le type de tumeur :bénigne ou maligne -Une tumeur bénigne ne nécessite parfois aucun traitement en dehors d'une ablation (on la retire) chirurgicale ou par un autre moyen (azote liquide, thermique etc.) Pour une tumeur cancéreuse un traitement anticancéreux est mis en place. Son intensité varie en fonction de la gravité et du volume tumoral. Pour la tumeur benigne, son ablation chirurgicale permet d'obtenir une guérison, en règle, sans récidive. Elle n'est proposée que si la tumeur est gênante pour le ou la patiente ou si elle comporte un risque de compression d'une structure adjacente. Le traitement d'un cancer pose des problèmes beaucoup plus spécifiques. Les médicaments utilisés par la chimiothérapie sont dits anti-tumoraux ou anticancéreux ; ils comprennent notamment des dérivés toxiques du platine (cisplatine, carboplatine, nédaplatine et lobaplatine). la chimiothérapie et/ou de la radiothérapie.