L`incident En mars 2009, un incident majeur à la centrale nucléaire

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L'incident
En mars 2009, un incident majeur à la centrale nucléaire de Cattenom provoque la fusion partielle de deux des trois
réacteurs. Le panache de fumée radioactive qui s’échappe de la centrale est précipité au sol par les fortes intempéries,
concentrant les retombées dans la région.
Le gouvernement français de l'époque mis près de trois jours avant d'organiser l'évacuation de la population.
Officiellement, le niveau de contamination au delà de Pont-à-Mousson était tolérable. Les réfugiés auraient du être
accueillis sur le plateau de Malzéville, au nord-est de Nancy, où la matériel de secours avait été amené. Mais par
crainte de débordements, les réfugiés furent retenus à l'écart de l’agglomération en bloquant le passage de la Moselle
et de la Meurthe à Pompey, à une dizaine de kilomètres au nord. Les autorités n'ont laisser les réfugiés passer qu'au
compte-goutte pour les installer dans des camps construits avec empressements dans les champs au dessus de
Frouard, puis dans les terrains déboisés par les bulldozers de l'armée. En l'espace d'une journée, le plus grand
bidonville d'Europe venait de se créer. Les camps de toile laissèrent la place à des constructions prévues pour n'être
que temporaires. Les terrassements effectués à la va-vite furent la cause de glissements de terrain meurtriers pendant
près de vingt ans.
La catastrophe de Cattenom fut suivi en 2011 par la première épidémie de SIVTA, l'éruption des volcans d'Auvergne,
qui détruit la ville de Clermont-Ferrand, et l'Eveil. Puis, à partir 2023, l'apparition de la Brume de Bretagne sera
responsable de plusieurs milliers de disparitions. Entre temps, la multiplication des crises a déjà eu raison de la
construction européenne. L'union européenne a été suspendu en 2018, seule la banque centrale européenne restant
en place.
Les retombées
En 2027, plusieurs sociétés de BTP sont mises en cause pour des malversations présumés dans les chantiers
d'aménagement successifs sur le plateau de Malzéville. L'instruction remonte rapidement au rôle joués par des
hommes politiques dans l'attribution des marchés. Le gouvernement échappe de justesse à un vote sanction lors du
référendum sur l'intégration de la Wallonie comme région française.
Mais l'enquête va amener les juges à saisir une série de notes émanant de Matignon et datées de 2009. Ces
documents expliquaient clairement que malgré les niveaux de radiation enregistrés, le gouvernement avait renoncé à
inclure Nancy dans le périmètre à évacuer. Ce choix aurait doublé le nombre de réfugiés et risquait de provoquer une
situation incontrôlable pour le gouvernement. Les niveaux de radiations furent ensuite continuellement ignorés plutôt
que de déplacer les réfugiés.
La publication de ces notes par les médias devait porter un coup dévastateur à la réputation du premier ministre, qui
était porte-parole du gouvernement en 2009. Plusieurs autres personnalités de droite était également impliqués par
les fonctions qu'elles avaient occupé dans les cabinets ministériels de l'époque.
Devant le refus de ceux mis en cause de démissionner, Adrien de Bourbon, secrétaire d'état au budget, préfère quitter
le gouvernement. Il est suivi par plusieurs députés et sénateurs, dont Alain de Rohan, qui quittent le groupe
parlementaire de la majorité.
La chute
En février 2029, le crash informatique plonge la planète entière dans le chaos. Si la situation française n'est pas
particulièrement pire que celle des autres pays, le déficit de crédibilité du gouvernement est telle que toutes les
mesures prises sont comme des gesticulations inefficaces qui ne visent qu'à détourner l'attention des multiples
scandales. Les manifestations de multiplient dans le pays, jusqu'au 14 juillet. Au lieu de se rendre à la place de l’Étoile
pour le défilé, les unités de l'armée se déploient à travers la capitale et prennent le contrôle de l’Élysée, de Matignon,
des ministères et de la préfecture de police. En fin de journée, le général Lepoivre, commandant militaire de Paris,
annonce la formation d'un "gouvernement de défense nationale" composé de militaires et de haut fonctionnaires, en
attendant l'organisation de nouvelles élections.
Le nouveau gouvernement se bâtit une popularité relative en lançant des travaux d'aménagement dans la banlieue de
Nancy ou en confiant au Renouveau druidique la surveillance de la Brume de Bretagne. Mais c'est la situation
géopolitique qui va lui conférer sa crédibilité.
La guerre
Le 17 janvier 2031, les troupes russes traversent la Biélorussie et entrent en Pologne. L'engagement français aux
cotés des alliées européens met face à face deux puissances nucléaires. Le gouvernement français va maintenir le
contact avec les russes pour prévenir une escalade.
Le conflit européen va voir l'émergence d'un acteur central de la vie politique dans les années qui vont suivre. Le
général Antoine d'Orléans reçoit le commandement du détachement français en Tchéquie. Plus qu'à ses réussites
stratégiques, le général et son adjoint, le colonel Alexandre de Rochefort, doivent leur célébrité d'abord à la
médiatisation qui entoure le sauvetage de deux pilotes abattus derrière les lignes russes, puis à la bataille d'Olomouc.
En septembre 2032, une équipe de journalistes qui accompagnait le général se retrouve au première loge lors d'une
attaque surprise des russes contre la ville d'Olomouc. Pendant deux jours, la France suit en direct les combats et les
efforts du général pour faire évacuer les blessés civils de l'hôpital (des années plus tard, des témoignages ont révélé
que le général d'Orléans avait empêché l'évacuation de l’hôpital une semaine avant l'attaque).
Plus au nord, les alliés ont moins de succès et les russes assiègent Berlin. Face à la perspective d'une poussée russe à
travers la trouée de Fulda jusqu'à la Ruhr, les troupes britanniques se déploient aux Pays-bas à la fin de l'année 2032.
Contrairement aux français, les britanniques refusent toute concertation avec les russes sur le non-emploi de l'arme
nucléaire. Le 23 janvier 2033, une frappe aérienne touche les principales bases alliées et russes. En France, le général
Lepoivre est assassiné par une équipe de tueurs, en même temps que d'autres "faucons" en Allemagne et en Russie.
Les alliés et les russes signent un cessez-le-feu le lendemain et ouvrent des négociations en vue d'un cessez-le-feu.
Quelques années plus tard, en 2036, l'amiral Christophe de Penfentenyo recevra avec le ministre des affaires
étrangères russes le prix Nobel de la paix pour leur rôle dans la désescalade nucléaire au début du conflit, et les
négociations de paix.
La marche vers la démocratie
Avec la fin de la guerre, le gouvernement de défense nationale remet en marche le processus de retour vers la
démocratie. Les élections municipales, qui auraient du se tenir en 2034, sont prévues pour le mois de mai 2035. Le
général d'Orléans crée la surprise avec un communiqué lapidaire, où il annonce sa démission de l'armée, qui prendra
effet au retour de son détachement en France, et sa candidature à la mairie de Dreux. La candidature du général sera
plus couverte par les médias que la montée en puissance des indépendantistes basques, qui ont tiré parti à la fois du
statut particulier accordé à la Wallonie, de l'indépendance obtenu par le pays basque espagnole en 2029, et de la
méfiance de l'électorat envers l'ancienne classe politique et le gouvernement mis en place par les militaires.
L'autre guerre
Mais la situation internationale se dégrade de nouveau à la fin de l'année 2034. Alors que l'Europe était en guerre, le
proche-orient est déstabilisé dès 2032 par l'arrivée au pouvoir des fondamentalistes musulmans en Turquie, deux
coups d'état en Irak et en Syrie, et l'instabilité qui en résulte au Liban.
C'est dans ce contexte que le gouvernement grec décide de l'envoi de troupes à Chypre. La Turquie réagit en
déployant ses forces navales en mer Égée. Après plusieurs semaines de tensions, le Turquie attaque les bases
militaires grecques et déploie ses troupes sur tout le territoire.
Les avions qui devait rapatrier le quartier général d'Antoine d'Orléans en France sont détourné pour évacuer les
ressortissants français à Athènes. La mission est remplie, malgré un engagement violent avec des parachutistes turcs.
Le général d'Orléans est accueilli en héros en France. Mais dans une conférence de presse improvisée sur la piste
d’atterrissage, il confirme sa démission et sa volonté de se présenter aux élections.
La faiblesse des réactions occidentales va conforter la Turquie et ses alliés. Israël es la cible d'attaques militaires su
plusieurs fronts. De leur coté, les troupes turques présentes en Grèce traversent la frontière pour aider les milices
musulmanes en Macédoine, en Albanie et au Kosovo, puis vers le nord, en Bosnie. Le mollah Sayid Jazrir lance un
appel à la guerre sainte, qui sera aussi entendue dans le Caucase et le Cachemire. L'Espagne et la France sont la cible
de groupes terroristes installés au Maroc et en Algérie. Des commandos traversent la mer méditerranée à bord de
petite embarcations, pour mener des opérations suicide de guérilla urbaine (NdlA : du type des attentats de Bombay
en 2008). Si l'Andalousie est la cible d'opérations coordonnées de grande ampleur, seuls trois groupes passeront
effectivement à l'action en France. La marine, mise en alerte, interceptera ensuite la totalité des groupes qui s'y
risqueront. Mais les groupes arrivés avec les premiers et qui se cachent dans les cités de banlieue françaises ne seront
éliminés que grâce au déploiement de l'armée dans les agglomérations du sud du pays, et au prix d'affrontements très
violents. A l'étranger, les forces françaises sont impliqués à une échelle plus réduite en lançant des frappes aériennes
et des opérations spéciales depuis la base de Djibouti.
Les élections
Malgré tout, le gouvernement annonce qu'il tiendra sa feuille de route pour rétablir toutes les institutions
démocratiques. Conformément aux sondages, l'événement du premier tour sera la victoire d'Antoine d'Orléans à
Dreux, et celui du deuxième tour la prise par les indépendantistes des conseils municipaux de Bayonne et Biarritz.
A la suite des élections, le gouvernement procède à un remaniement, en faisant entrer plusieurs personnalités
politiques, dont Adrien de Bourbon au ministère de l'économie et des finances. Il devient dès lors le candidat naturel
de la droite pour l'élection présidentielle à venir, prévue pour janvier 2037.
Mais en pleine campagne, à la fin de l'année 2036, Adrien de Bourbon est tué à Nice dans un attentat attribué à des
terroristes islamistes. La version officielle sera remise en cause par la suite, plusieurs enquêtes démontrant
notamment la présence inexpliqué de membres des services spéciaux à Nice ce jour-là. Après un temps d'hésitation, le
général Antoine d'Orléans va prendre la relève et devient le premier président de la 6e république avec une
confortable avance.
La nouvelle république
Pendant la première année de son mandat, le président Antoine d'Orléans va prendre plusieurs décisions majeures et
controversées, mais de nature à rassurer ceux qui aurait vu dans son l'élection l'instauration d'un régime militaire
autoritaire.
Parallèlement à la rédaction de la constitution de la 6e République, il va négocier la réunion du Pays basque français
avec le pays basque espagnol, indépendant depuis 2029. Il décide également le retrait des troupes militaires déployés
dans le sud de la France pour y traquer les groupes islamistes qui seraient encore présents. Cette décision va
provoquer une levée de boucliers des élus de la région, qui craignent une détérioration de la situation sécuritaire.
Profitant du vide juridique tant que la nouvelle constitution n'est pas adopté, les maires de plusieurs communes du sud
du pays vont étendre les pouvoirs de l'administration et la police municipales. En pleine campagne pour l'adoption de
la nouvelle constitution, le gouvernement va céder.
La constitution de la 6e république est validé par référendum à la fin de l'année 2037. Elle n'importe que deux
changements majeurs par rapport à la 5e république : la suppression des conseils généraux et l'interdiction complète
du cumul des mandats. Cette évolution radicale, et les cinq années d'interruption de la vie politique, permette un large
renouvellement de la classe politique.
La loi Loureau
Après l'adoption de la constitution de la 6e république, un autre chantier est lancé. Le gouvernement veut restreindre
les droits des corporations, à contre courant des modèles anglo-saxons et asiatiques qui avaient prévalu jusque là.
Bien que le projet soit soutenu par une très large majorité de l'opinion publique, les débats parlementaires seront
houleux. Le ministre de l'économie Albéric Loureau quittera le gouvernement juste après la promulgation de la loi qui
porte son nom en 2038.
Les menaces de lobbies corporatistes ne resteront pas lettre morte. Le volume des investissements réalisé en France
s’effondre. Le gouvernement amende discrètement la Loi Loureau dès 2041. Elle autorise alors les corporations à
choisir entre deux régimes fiscaux, qui permette ou non l'accès aux services publics pour leur employés. En échange,
les corporations vont soutenir la campagne de réélection d'Antoine d'Orléans en annonçant plusieurs grands projets
d'investissements en France.
Le président sortant est réélu en 2042, et peut affirmer presque honnêtement que c'est la législation française qui va
servir de base pour rédiger les accords de reconnaissance du commerce (ARC, ou BRA en anglais) qui seront proposés
aux gouvernements par la cour corporatiste pour définir des normes en matière d'extraterritorialité corporatiste.
L'année suivante, le tremblement de terre qui dévaste le sud de la France va permettre au général de renouer avec
son image de sauveur. Le plan de reconstruction et de relance sera aussi l'occasion pour le gouvernement de faire
revenir plusieurs communes sur leur politique d'autonomie, à l'exception des agglomérations de Marseille et Nice.
La relève
Antoine d'Orléans choisit de ne pas se représenter en 2047. Vincent Périn, candidat du centre-droit, est élu à sa suite
à la présidence de la république. Le général ne quitte pas pour autant la vie politique, et rejoint le sénat l'année
suivante.
Moins populaire et charismatique que son prédécesseur, Périn aura un mandat plus difficile. Là où l'indépendance du
pays basque était présentée comme un signe d'ouverture démocratique, celle accordée à la Corse en 2050 sera vue
comme une concession faite aux intérêts privées. Mais c'est surtout la grève des transports de 2048 qui marquera la
présidence de Périn. Les syndicats s'oppose à la mise en place de l'extraterritorialité dans les enceintes opérées par le
groupe ESUS, qui gère l'essentiel des transports public en France, et dont l'état est actionnaire. La grève va paralyser
le pays pendant plusieurs semaines, et affecter l'économie de toute l'Europe. La cour corporatiste va ouvertement
soutenir la direction d'ESUS et engager le gouvernement français à respecter les accords d'extraterritorialité, tandis
que Lofwyr s'invite au négociation en qualité de représentant du patronat. D'abord divisée, l'opinion bascule après un
attentat terroriste qui tue 6 contrôleurs aériens suisses qui assuraient la mission de leur confrère français en grève,
manquant de provoquer une collision en plein ciel.
Puis, en 2051, le scandale des expérimentations à Marseille va de nouveau ternir la réputation de la classe politique. A
l'élection présidentielle de 2052, Périn est battu par l'autre candidat de droite, Quentin Grand (son nom complet est en
réalité Quentin Grand d'Esnon). Pour tous les commentateurs, le silence du sénateur Antoine d'Orléans aura eu un
effet décisif dans la campagne.
La présidente
Grand bénéficiera autant qu'il subira le calme relatif qui prévaut en France pendant les cinq années de son mandat.
L'élection présidentielle de 2057 sera autrement plus contesté que les précédentes. Quentin Grand est finalement
battu par Aurélie de Paladines, qui devient la premier femme à entrer à l’Élysée.
Les rapports entre Paladines et sa majorité parlementaire ne vont cesser de se dégrader au cours de son mandat. Le
retrait de la vie publique d'Antoine d'Orléans, qui ne brigue pas de troisième mandat au sénat, est interprété
diversement. Aurélie de Paladines et ses alliés remportent les élections de 2062. La victoire de la formation républicain
rejette dans l'opposition une partie de la droite qui avait porté Paladines au pouvoir cinq ans plus tôt. Cette nouvelle
liberté d'action permet à Paladines de signer le traité de création de la nouvelle communauté économique européenne
en 2063.
Les effets limités du crash de 2065 sur la France permettent à Aurélie de Paladines de briguer un nouveau mandat en
2067. Sa victoire fait d'elle le premier président de la république à obtenir un troisième mandat. Mais elle doit
démissionner dès l'année suivante en raison de problèmes de santé. Le premier ministre Yohann de Kervelec est élu
pour lui succéder, confortant la prédominance des républicains dans l'électorat. Pour autant, la droite conservatrice
demeurent bien ancré, et ses attaques vont redoubler de violence à l'encontre du gouvernement. La situation politique
devient un terreau fertile pour l'apparition de groupes radicaux de part et d'autres. Ainsi, en 2070, deux membres de
la famille Rohan sont tués à Saint Nazaire dans un attentat commis par le groupe terroriste "Section 89".
Les révélations
Le 31 décembre 2071, à l'occasion de l'allocution traditionnelle du 31 décembre, le président Kervelec révèle qu'un
complot a été mis en œuvre pour renverser la 5e république, permettre l'élection d'Antoine d'Orléans à la présidence
de la république et placer des membres de l'aristocratie française à des postes-clefs du gouvernement, de
l'administration et de l'économie.
L'ancien ministre Adrien de Bourbon vient alors d'être libéré après plus de trente ans de captivité dans un site de
détention secret à Creutzwald dans la SOX. Il sera le principal témoin devant la commission parlementaire qui est
crée. Plusieurs figures politiques, à commencer par le chef du groupe parlementaire MRP à l'assemblée nationale,
Nicolas de Rochefort, démissionnent dans les jours qui suivent. Principal accusé, l'ancien président Antoine d'Orléans
se met à la disposition de la justice, et devrait comparaitre devant la cour de justice de la république. Dans la semaine
qui suit, son cousin, le comte de Paris, Charles-Henri d'Orléans, est tué par des émeutiers en plein centre de Paris.
La victoire du président Kervelec est de courte durée. En avril 2071, le tribunal des affaires économiques de la cour de
justice européenne condamne la France pour des bombardements menés dans la SOX contre des installations et des
personnels corporatistes en décembre 2070, lors des opérations qui ont permis la libération d'Adrien de Bourbon et
des autres prisonniers de Creutzwald. Les sanctions économiques qui sont prévues contre la France contraignent le
gouvernement à accéder aux demandes des corporations en supprimant définitivement la loi Loureau.
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