France septembre 2015 Dissertation s’appuyant sur un dossier documentaire Il est demandé au candidat : de répondre à la question posée par le sujet ; de construire une argumentation à partir d'une problématique qu'il devra élaborer ; de mobiliser des connaissances et des informations pertinentes pour traiter le sujet, notamment celles figurant dans le dossier ; de rédiger en utilisant le vocabulaire économique et social spécifique et approprié à la question, en organisant le développement sous la forme d'un plan cohérent qui ménage l'équilibre des parties Il sera tenu compte, dans la notation, de la clarté de l'expression et du soin apporté à la présentation. SUJET Ce sujet comporte quatre documents Les fluctuations économiques ne s’expliquent-elles que par les variations de la demande globale ? DOCUMENT 1 États-Unis Royaume-Uni France Allemagne Japon Évolution du produit intérieur brut réel (pourcentage de variation par rapport à l'année précédente) 2008 2009 2010 2011 2012 -0,3 -2,8 2,5 1,8 2,8 -0,8 -5,2 1,7 1,1 0,3 -0,2 -3,1 1,6 2,0 0,0 0,8 -5,1 3,9 3,4 0,9 -1,0 -5,5 4,7 -0,5 1,4 2013 1,9 1,7 0,3 0,5 1,5 Source : OCDE, 2014. DOCUMENT 2 Contributions à la croissance du PIB en France en volume (en points de PIB) 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Dépenses de consommation finale 1,8 0,5 0,7 1,3 0,5 0,2 0,6 Formation brute de capital fixe 1,2 0,2 - 2,1 0,5 0,5 0,1 -0,2 Solde extérieur des biens et -0,8 -0,3 -0,3 -0,1 0,0 0,7 0,1 services de stocks Variation 0,2 -0,2 -1,1 0,3 1,1 -0,6 -0,2 Produit intérieur brut (en %) 2,4 0,2 - 2,9 2,0 2,1 0,3 0,3 Source : INSEE, 2014. 1 DOCUMENT 3 Évolution des crédits aux ménages dans la zone euro (taux de croissance annuel en %) Source : Bulletin de la Banque de France, 1er trimestre 2013. 2 DOCUMENT 4 Cours du pétrole brut à Londres en juillet de chaque année (prix en dollars par baril) Source : www.insee.fr. 3 Corrigé dissertation : Les fluctuations économiques ne s’expliquent-elles que par les variations de la demande globale ? France septembre 2015 Analyse des documents document Informations du document (idées, données statistiques…) - - 1 - - - La dynamique économique (évolutions de la croissance économique à long terme) reste marquée par des irrégularités plus ou moins fortes voire des années de dépression économique. Récessions généralisée en 2009 à la suite de la crise des subprimes Choc d’offre négatif En 2009, le PIB en volume du Japon baisse de 5.5%, suivit d’une croissance soutenue en 2010, une récession en 2011 causée en partie par le tsunami du 11 mars 2011 Depuis 2008, le taux de croissance économique des principaux pays capitalistes industrialisés (PCI) est irrégulier -2.8% aux EU en 2008 et +2.8% en 2012. En France une croissance molle : 0% en 2012 et 0.3% en 2013. Deux années de croissance économique soutenue en Allemagne entre 2010 et 2011 après une année de forte baisse (5.1%) Des fluctuations économiques plus irrégulières sur la période 2008-2013 Connaissances (notions, calculs, idées à rattacher au document…) - - - - - - - - 2 - - - 3 - - Contributions relatives des agrégats à la croissance économique en France entre 2007 et 2013, en points de pourcentage de la croissance du PIB L’irrégularité de la demande globale agit sur la dynamique économique Equilibre macroéconomique : demande globale= offre globale PIB= C+G+I+VS+X-M Globalement le 1er ressort de la croissance économique française est la consommation finale En 2007, la demande intérieure contribue au ¾ (environ) de la croissance économique (1.8/2.4). En 2009, le désinvestissement (-2.1%) contribue à plonger la croissance économique (-2.9%), d’une manière plus que proportionnelle Les 2.1% de croissance économique en 2011 s’expliquent par plus de 50% par la variation des stocks Période de croissance économique, les SF accordent plus de crédits aux ménages Depuis la crise des subprimes : les crédits aux ménages ont fortement diminué Alors qu’entre décembre 2009 et décembre 2010, ils ont été multiplié par 1.5 (7% de croissance contre 4%), ils - - - - - - Place dans la structure produit intérieur brut (PIB) réel, ensemble des richesses produites par les secteurs institutionnels résidents depuis au moins un an à prix constants. fluctuations économiques crise économique interdépendances entre les principaux pays capitalistes industrialisés (PCI) dépression économique Au Japon, le choc d’offre négatif s’accompagne d’une baisse du PIB réel dans un premier temps suivit d’un choc de demande positif afin de répondre aux besoins de la reconstruction (+1.4% et +1.5% de croissance économique en 2012 et 2013). La récession étasunienne a exercé des externalités négatives aux autres PCI - durant « les trente glorieuses » (1945-1975), la croissance économique est la plus soutenue dans les PCI Durant les années 80, les taux de croissance économiques sont globalement divisés par deux (sauf au Japon). Croissance économique de plus en plus irrégulière Définition de la demande globale Définition d’investissement mesuré par la formation brute du capital fixe (FBCF) Equilibre comptable cache des déséquilibres réels Les variations de la demande globale conditionnent la conjoncture et donc les fluctuations économiques En 2012, la consommation des ménages n’a contribué « qu’à hauteur » de 0.2 point de pourcentage de la croissance économique Les ménages constituent des épargnes de précaution et des consommations différées face au chômage de masse et de la précarisation de l’emploi. L’exploitation du document est mobilisable dans les deux parties, où des chiffres sont nécessaires pour illustrer les fluctuations économiques Définir le cycle du crédit La croissance des crédits aux ménages permet de soutenir la CF et donc la DG qui est un élément clef de la dynamique économique Globalement la dynamique des crédits aux ménages est liée aux Mobilisable dans la partie relative au cycle du crédit ou encore dans la dynamique de la demande globale ( crédits à la consommation). L’exploitation du document permet d’Illustrer sur les mécanismes de corrélation positive entre les dynamiques de la demande globale et les fluctuations économiques 4 - 4 - - - - baissent très fortement, passant de 7% de croissance annuelle à -0.40% (environ) en décembre 2012. L’Espagne qui est en crise assez forte depuis 2009, ne cesse de voir les crédits aux ménages baisser (0.8% environ entre juin et décembre 2010) contre -.38% en décembre 2012. Evolution des cours du pétrole brut entre 1999 et 2014 Les secteurs institutionnels résidents et le reste du monde sont dépendants des évolutions du prix du baril Le pétrole est une matière première importante pour les producteurs et les consommateurs De 1999 à 2008, le prix a été multiplié par 6.5 (passant de 20 dollars à 130 dollars environ). Cette dynamique des cours s’accompagne de choc d’offre positif ou négatif pour les producteurs et les consommateurs fluctuations économiques et vice versa. « Cercle vertueux » en période de croissance économique soutenue et cercle vicieux en période de récession voire de dépression économique - - Met en exergue les effets d’un choc d’offre négatif A mettre en relation avec les chiffres du document1 Hausse des prix du pétrole hausse coûts des consommations intermédiaires pour les producteurshausse des coûts de productionhausse des coûts de revientbaisse des profitshausse des prix de ventebaisse de la consommationchoc d’offre négatif Choc d’offre positif pour les pays producteurs et exportateurs Mobilisable essentiellement dans la partie relative au choc d’offre Introduction A l’automne 2008, une crise financière éclata aux Etats-Unis (la crise des « subprimes » ou des « actifs pourris » en Français), elle débuta aux Etats-Unis et se propagea au reste de l’économie mondiale, comme « un feu de forêt »1. Elle commença dans les secteurs bancaires et immobiliers et affecta les autres secteurs de l’économie étatsunienne avec une récession assez forte, intensifiée par une très forte imbrication des secteurs. Les Etats-Unis étant la première puissance économique mondiale, à cette date, cette crise exerça des externalités négatives et des effets pervers au reste de l’économie mondiale, marqué par des interactions assez fortes entre les pays2. La dynamique économique des pays capitalistes, comme l’a souligné notamment l’économiste Joseph Alois Schumpeter (1883-1950)3 est ponctuée par l’irrégularité de la croissance économique avec des fluctuations économiques c’est-à-dire des mouvements de phases d’accélération et de ralentissement de l’activité économique. Les théories de la croissance endogène (Romer, Lucas et Barro) ont montré que la croissance économique est un phénomène autoentretenu où de nombreuses variables s’associent afin d’entretenir un cercle vertueux de croissance économique. Celle-ci correspond à la progression durable des richesses produites dans un pays, réalisée par les secteurs institutionnels résidents (ou nationaux, pour le produit national brut PNB) 4 depuis au moins un an, mesurée par le taux de variation du produit intérieur brut (PIB) réel (François Perroux). L’équation d’équilibre macroéconomique indique une égalité comptable entre les agrégats composant l’offre globale et la demande globale. L’offre globale constitue les ressources de la nation et la demande globale constitue les emplois de la nation. Celle-ci est composée par la consommation finale des ménages (C), des dépenses publiques (G), l’investissement (I), la variation des stocks (VS) et du solde commercial (exportationsimportations). Cet équilibre comptable peut cacher des déséquilibres macroéconomiques réels cependant, comme le déficit commercial... Cette demande globale n’est pas linéaire et est caractérisée par des variations plus ou moins grandes, baisse, stagnation ou encore une hausse plus ou moins rapides selon les états de la conjoncture économique. Ainsi, est-ce que la dynamique de la demande globale est-le seul facteur expliquant les fluctuations économiques ? Même si les variations de la demande globale contribuent à expliquer les fluctuations économiques (I), celles-ci s’expliquent par d’autres facteurs et son rôle peut être relativisé (II). 1 François Fourquet Chapitre Quels sont les fondements du commerce international et de l’internationalisation de la production ? 3 Hors programme 4 Mode de calcul plutôt privilégié par les anglo-saxons. 2 5 Ou bien5 Bien que des facteurs complexes expliquent les fluctuations économiques économiques(I), la dynamique de la demande globale est un facteur essentiel des fluctuations économiques (II). I) Les variations de la demande globale expliquent les fluctuations économiques6 La dynamique de la demande globale, aussi bien à la hausse (A), qu’à la baisse (B) contribue à expliquer les fluctuations économiques. Cette importante contribution à l’irrégularité de la croissance économique s’explique également par l’investissement, composant de la demande globale qui agit à la fois sur l’offre et la demande et donc la croissance économique (C). A) Le choc positif de la demande globale explique les fluctuations économiques (doc2-3) Lorsque la demande globale est soutenue, celle-ci par un effet de retour stimule les fluctuations économiques à la hausse. En effet, les dépenses de consommation des agents économiques résidents et non résidents conditionnent en grande partie la tendance de la conjoncture économique. Les dépenses finales des ménages sont souvent le premier ressort de la croissance économique. En 2007, elles contribuent aux ¾ (environ) de la dynamique économique : leur croissance annuelle contribue à 1.8 point de pourcentage des 2.4% de la croissance économique en France, en 2007 (doc2). Les dépenses de consommation des ménages ou encore les dépenses publiques des pouvoirs publics (Administration centrale, les collectivités locales et les organismes de sécurité sociale), constituent des débouchés pour l’offre. En 2010, après une année 2009 de retournement de la conjoncture économique (-2.9% du PIB), la croissance économique de 2% du PIB réel en 2010, en France est entretenue par plus de 60% (1.3/2) par ces dépenses de consommation finale (doc2). Cette même année, la consommation des ménages et des administrations publiques (APU) reste le premier ressort de la croissance économique française. L’étude de la période 2007-2013, en France met en évidence cette corrélation positive entre ce composant de la demande globale et les fluctuations économiques. Par ailleurs, son dynamisme peut être stimulé par les crédits accordés aux ménages afin de financer leurs projets (achats immobiliers ; voiture…) stimulant par un effet de retour la demande adressée aux firmes (l’offre). L’Espagne qui est un pays en crise économique assez forte depuis 2009, ne cesse de voir les crédits accordés aux ménages de baisser passant d’un pic de croissance annuelle de 0.8% entre juin et décembre 2010 contre une baisse annuelle de 3.8% en décembre 2012 (doc3). Par ailleurs, les échanges internationaux de marchandises exprimés à travers le solde commercial (exportations moins importations) joue un rôle important. En 2012, en France, sa dynamique de 0.7 point de pourcentage de la croissance annuelle du PIB est le premier ressort de la croissance économique, qui est plus de deux fois moins forte (doc2). Pour répondre à la demande, les firmes peuvent puiser dans leurs stocks ou produire davantage si cette demande est supérieure aux stocks (éviter le goulot d’étranglement)7. La variation des stocks explique un peu plus de la moitié de la croissance économique de 2.1% en 2011, en France (doc2). B) Le choc négatif de la demande globale explique les fluctuations économiques (doc1-2-3). C) Le rôle de l’investissement dans les fluctuations économiques (doc1-2). 5 Tout dépend de votre choix de thèse : I) antithèse et II) thèse Les titres ne sont mis qu’à titres indicatifs, ils ne doivent pas être visibles dans vos devoirs 7 Hors programme, si l’entreprise n’arrive pas à satisfaire les consommateurs, celle-ci risque de les perdre au profit de la concurrence 6 6 Transition La dynamique de la demande globale influence bien les fluctuations économiques, mais cette relation peut être relativisée et d’autres facteurs explicatifs exercent des effets sur les fluctuations économiques. II) Mais cette relation peut être relativisée L’irrégularité de la croissance économique exerce à son tour des effets sur la dynamique de la demande globale (A). Les chocs d’offre positifs et négatifs contribuent également à expliquer les tendances de la croissance économique (B). Le cycle du crédit explique également les fluctuations économiques (C). A) Les fluctuations économiques expliquent l’irrégularité de la demande globale (doc1-2-3-4) B) Les chocs d’offre expliquent les fluctuations économiques (doc4) C) Le cycle du crédit et ses effets sur les fluctuations économiques (doc1-2-3). Conclusion Bien qu’étant un facteur central explicatif des fluctuations économiques, la dynamique de la demande globale n’est pas la seule variable expliquant les fluctuations économiques. En effet, demande globale et offre globale forment un système où elles interagissent mutuellement. Par ailleurs, les effets de certains agrégats sont difficilement isolables du côté de l’offre et du côté de la demande. L’investissement composant de la demande globale agit à la fois sur l’offre et la demande et par un effet de retour sur les fluctuations économiques. De même que les fluctuations économiques sont influencées par les chocs d’offre et le cycle du crédit. Ces relations de cause à effets mettent en exergue le caractère multi explicatifs des fluctuations économiques. Dans le contexte international actuel ce sont une multitude de variables explicatives qui ce sont cumulées pour expliquées l’irrégularité de la croissance économique. Cette croissance économique nécessite des ressources en facteurs travail et capital (Y=L+K). Les théories de la croissance endogène ont montré que la croissance économique est un phénomène autoentretenu où l’accumulation des formes de capital entretient la dynamique économique. Cependant, cette recherche de croissance économique est-elle compatible avec la préservation de l’environnement ? Le capital naturel nécessite t-il une prise en compte particulière ou bien les effets vertueux du progrès technique peuvent assurer une efficacité du capital global avec une substitution plus ou moins grande des capitaux ? 7