rôle du payeur sommaire - Direction Générale du Trésor et de la

publicité
RÔLE DU PAYEUR
AUPRÈS DES REPRÉSENTATIONS DIPLOMATIQUES
ET CONSULAIRES
SOMMAIRE
MOT DU DIRECTEUR GÉNÉRAL ....................................................................................02
SIGLES ET ABRÉVIATIONS...............................................................................................03
OBJET DU GUIDE ..............................................................................................................04
DOMAINE D’APPLICATION .............................................................................................04
ACTEURS/RESPONSABILITÉS .........................................................................................04
INTRODUCTION ................................................................................................................05
I - CONSIDÉRATIONS D’ORDRE GÉNÉRAL DÉCOULANT DES PRINCIPES
GÉNÉRAUX DES FINANCES PUBLIQUES ...................................................................06
I.1 - PRINCIPE DE LA SÉPARATION DES FONCTIONS
D’ORDONNATEUR ET DE COMPTABLE PUBLIC ............................................06
I.2 - APPLICATION DES RÈGLES QUI RÉGISSENT LA COMPTABILITÉ
PUBLIQUES AUX AMBASSADES.........................................................................07
II – RÔLE DU PAYEUR EN TANT QUE COMPTABLE PUBLIC......................................09
II.1- RÔLE DU PAYEUR EN MATIÈRE DE RECETTES .............................................09
II.2- RÔLE DU PAYEUR EN MATIÈRE DE DÉPENSES ............................................10
II.3- TENUE ET LA PRODUCTION DE LA COMPTABILITÉ ...................................14
III – RÔLE DU PAYEUR EN TANT QUE CONTRÔLEUR FINANCIER ET
CONSEILLER FINANCIER DE L’AMBASSADEUR .................................................15
III.1- RÔLE DE CONTRÔLEUR FINANCIER ............................................................15
III.2- RÔLE DE CONSEILLER FINANCIER DE L’AMBASSADEUR ........................16
CONCLUSION .....................................................................................................................17
DIRECTION GÉNÉRALE DU TRÉSOR ET DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE
1
RÔLE DU PAYEUR
AUPRÈS DES REPRÉSENTATIONS DIPLOMATIQUES
ET CONSULAIRES
MOT DU DIRECTEUR GÉNÉRAL
L
a deuxième édition du présent document lève à nouveau un coin de voile sur la
gestion financière et comptable des représentations diplomatiques et consulaires de
la Côte d’Ivoire.
En effet, loin de s’arrêter à une simple présentation des missions des Payeurs, il a le mérite
de préciser le champ d’intervention des Chefs de Mission Diplomatique et des autres
Administrateurs de crédits dans le cadre de l’exécution de leur budget en particulier et
de la gestion des deniers publics en général.
Par ailleurs, le caractère transversal dudit document lui confère inéluctablement une
dimension de véritable outil de travail et d’instrument de référence dans un contexte
ponctué par la promotion des valeurs de transparence et de bonne gouvernance.
Cet ouvrage vise également à améliorer la collaboration entre les ordonnateurs et les
comptables publics en fonction à l’étranger dont la qualité des rapports aura un impact
favorable sur le rayonnement de l’image et de la crédibilité de notre pays.
En outre, la présente version actualisée s’est avérée nécessaire à la lumière des innovations
majeures introduites par les directives de l’Union Économique et Monétaire Ouest
Africaine (UEMOA) en 2009 dont la transposition dans notre ordre juridique national a
impliqué des réformes profondes.
Je souhaite donc à tous les lecteurs et usagers de s’approprier les pratiques et méthodes
qui y figurent en vue d’améliorer la gestion des finances publiques.
DIRECTION GÉNÉRALE DU TRÉSOR ET DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE
3
RÔLE DU PAYEUR
AUPRÈS DES REPRÉSENTATIONS DIPLOMATIQUES
ET CONSULAIRES
SIGLES ET ABRÉVIATIONS
DCRP
: Direction de la Communication et des Relations Publiques
DDA
: Direction de la Documentation et des Archives
DGTCP
: Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique
DQN
: Direction de la Qualité et de la Normalisation
SIGFIP
: Système Intégré de Gestion des Finances Publiques
TGE
: Trésorerie Générale pour l’Étranger
UEMOA
: Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
4
DIRECTION GÉNÉRALE DU TRÉSOR ET DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE
RÔLE DU PAYEUR
AUPRÈS DES REPRÉSENTATIONS DIPLOMATIQUES
ET CONSULAIRES
OBJET DU GUIDE
Le présent Guide vise à présenter les principes et règles régissant la gestion financière et
comptable des réprésentations diplomatiques et consulaires par les Payeurs à l’Étranger.
DOMAINE D’APPLICATION
Ce Guide s’applique à l’ensemble des Payeurs exerçant auprès des Postes Comptables
situés dans les représentations diplomatiques et consulaires.
ACTEURS/RESPONSABILITÉS
Rédaction, vérification, approbation et édition
Nature du document
Rédaction
Guide du Rôle du Payeur
auprès des représentations
TGE
diplomatiques et consulaires
de la Côte d’Ivoire
Vérification Approbation
Édition
DQN
DDA
DDA
DCRP
Directeur Général
Classement, diffusion et déploiement
Nature du document
Classement
Diffusion
Déploiement
Guide du Rôle du Payeur
auprès des représentations
diplomatiques et consulaires
de la Côte d’Ivoire
DDA
Spécialistes et
Correspondants de
l’Information
Documentaire
DDA
Spécialistes et
Correspondants de
l’Information
Documentaire
TGE
DIRECTION GÉNÉRALE DU TRÉSOR ET DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE
5
RÔLE DU PAYEUR
AUPRÈS DES REPRÉSENTATIONS DIPLOMATIQUES
ET CONSULAIRES
INTRODUCTION
C
réées par arrêté n°1067/MEF/DGCPT du 26 décembre 1997 portant organisation
des Paieries à l’Étranger et fixant leurs attributions, les Paieries auprès des Postes
Diplomatiques et Consulaires sont des Postes Comptables déconcentrés du Trésor Public
placés sous l’autorité et le contrôle du Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité
Publique.
Postes Comptables secondaires de l’État, les Paieries à l’Étranger sont rattachées à la
Trésorerie Générale pour l’Étranger (TGE).
Elles sont chargées, dans les Ambassades et les Consulats, de l’encaissement de tous les
droits et produits et du paiement de toutes les dépenses publiques.
Les Postes Diplomatiques et Consulaires ayant été longtemps gérés en dehors des circuits
usuels d’exécution des dépenses publiques et de mobilisation des recettes, l’application,
à leur fonctionnement, des règles et des principes généraux de la comptabilité publique
suscite des interrogations qu’il convient de dissiper à travers quelques précisions et
rappels utiles.
Ce document, après avoir brièvement abordé le rôle de l’Ambassadeur en tant
qu’ordonnateur du budget alloué à son poste diplomatique, précise les compétences des
Payeurs à l’Étranger afin d’aider à une meilleure compréhension des missions qui leur
sont confiées.
DIRECTION GÉNÉRALE DU TRÉSOR ET DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE
7
RÔLE DU PAYEUR
AUPRÈS DES REPRÉSENTATIONS DIPLOMATIQUES
ET CONSULAIRES
I
CONSIDÉRATIONS D’ORDRE GÉNÉRAL
DÉCOULANT DES PRINCIPES
GÉNÉRAUX DES FINANCES PUBLIQUES
I. 1- PRINCIPE DE LA SÉPARATION DES FONCTIONS D’ORDONNATEUR
ET DE COMPTABLE PUBLIC
I.1.1 - Le contenu du principe
L’exécution du budget de l’État et des organismes publics repose sur le respect d’un
certain nombre de règles et de principes. Au rang de ces derniers, figure le principe
de la séparation des fonctions d’ordonnateur et de comptable public confirmé par la
Directive n°06/2009/CM/UEMOA du 26 juin 2009 relative aux lois de finances qui
stipule, en son article 64, que « les fonctions d’ordonnateur et celles de comptable public
sont incompatibles. »
Conformément à ce principe sacro-saint des finances publiques, l’ordonnateur est
chargé d’exécuter le budget dans sa phase administrative (engagement, liquidation,
ordonnancement ou mandatement) tandis que le comptable public assure, de manière
exclusive, l’exécution du budget dans sa phase comptable (encaissement des recettes,
paiement des dépenses, tenue de la comptabilité, conservation des pièces justificatives
des opérations, etc.).
I.1.2 - L’intérêt de la séparation
Le principe de la séparation des fonctions d’ordonnateur et de comptable public est le
socle sur lequel repose une organisation rationnelle, transparente et efficace des tâches :
- il traduit une volonté de répartition des tâches afin que chacun intervienne dans sa
sphère de compétence, ainsi, l’ordonnateur a un pouvoir discrétionnaire en tant que
DIRECTION GÉNÉRALE DU TRÉSOR ET DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE
9
RÔLE DU PAYEUR
AUPRÈS DES REPRÉSENTATIONS DIPLOMATIQUES
ET CONSULAIRES
juge de l’opportunité alors que le comptable a une compétence liée en tant que juge de
la régularité ;
- il permet un contrôle mutuel efficace entre des agents ne relevant pas du même
département et entre lesquels il n’existe pas de rapport hiérarchique ;
- il assure aux services de l’ordonnateur et à ceux du comptable public un meilleur
rendement eu égard à la spécialisation des activités.
Comme on le constate, la séparation des fonctions d’ordonnateur et de comptable public
consacre une exclusivité de compétence quant à l’exécution du budget de l’État et des
organismes publics.
Les Paieries auprès des Représentations Diplomatiques et Consulaires, en tant que postes
comptables déconcentrés de l’État, ne sauraient échapper, dans leur fonctionnement, au
respect de ce principe majeur des finances publiques.
I.2 - DE L’APPLICATION DES RÈGLES QUI RÉGISSENT LA COMPTABILITÉ
PUBLIQUE AUX AMBASSADES
D’une manière générale, les règles qui s’appliquent aux comptabilités des Ambassades
ne sont pas dérogatoires de celles qui régissent la comptabilité publique.
L’Ambassadeur, Chef de Mission Diplomatique, est le représentant de l’État de Côte
d’Ivoire auprès du pays d’accréditation.
Néanmoins, dans le cadre de l’exécution des opérations financières de son poste, il est
tenu d’observer les dispositions du principe de séparation des fonctions d’ordonnateur
et de comptable. Il lui revient de constater, liquider et ordonnancer les recettes générées
par son poste. En outre, en sa qualité d’ordonnateur des autorisations budgétaires de son
poste, l’Ambassadeur engage, liquide et ordonnance les dépenses.
Quant au Payeur, en sa qualité de comptable, il est chargé de la centralisation et de la
gestion de toutes les opérations de recettes et de dépenses effectuées dans la Représentation
et dans tous les services publics qui lui sont rattachés, en l’occurrence :
10
DIRECTION GÉNÉRALE DU TRÉSOR ET DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE
RÔLE DU PAYEUR
AUPRÈS DES REPRÉSENTATIONS DIPLOMATIQUES
ET CONSULAIRES
- l’Ambassade;
- les Bureaux et Sections Économiques ;
- l’Attaché de Défense ;
- l’Attaché de Sécurité ;
- la Délégation du Tourisme ;
- la Délégation du Commerce ;
- etc.
La description du rôle du Payeur constituant le point focal du présent document, il
apparaît important d’en faire une description exhaustive.
DIRECTION GÉNÉRALE DU TRÉSOR ET DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE
11
RÔLE DU PAYEUR
AUPRÈS DES REPRÉSENTATIONS DIPLOMATIQUES
ET CONSULAIRES
II
RÔLE DU PAYEUR EN TANT QUE
COMPTABLE PUBLIC
N
ommé par arrêté du Ministre en charge de l’Économie et des Finances, sur
proposition du Directeur Général du Trésor et de la Comptabilité Publique, le
Payeur n’a pas de compétences particulières dérogatoires des règles et principes généraux
de la comptabilité publique.
Son rôle s’appréhende par référence à ses attributions en matière de recettes, de dépenses
et de tenue de la comptabilité.
II.1- RÔLE DU PAYEUR EN MATIÈRE DE RECETTES
Les recettes perçues ou recouvrées par les Représentations Diplomatiques de la Côte
d’Ivoire à l’Étranger sont de deux ordres :
- les recettes budgétaires ;
- les recettes de trésorerie.
II.1.1 - Les recettes budgétaires
Elles sont constituées essentiellement de :
- recettes de droits de chancellerie ;
- recettes diverses telles que les loyers, les produits de vente de biens meubles ou
immeubles appartenant à l’État de Côte d’Ivoire et gérés par la Représentation
Diplomatique, les indemnités versées par des tiers en réparation de dommages, etc.
12
DIRECTION GÉNÉRALE DU TRÉSOR ET DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE
RÔLE DU PAYEUR
AUPRÈS DES REPRÉSENTATIONS DIPLOMATIQUES
ET CONSULAIRES
II.1.2 - Les recettes de trésorerie
Elles sont constituées par :
- les fonds reçus de la TGE ou d’un autre poste ;
- les recettes encaissées pour le compte d’autres Payeurs ou de correspondants
administratifs dont le recouvrement leur est confié par le Trésorier Général pour
l’Étranger ;
- le montant des dépôts en monnaie locale ;
- les retenues opérées sur les salaires du personnel en poste suite à des oppositions ou
saisies-arrêts signifiées au Trésorier Général pour l’Étranger.
La prise en charge et le recouvrement ou la perception de l’ensemble de ces recettes
incombent exclusivement aux Payeurs qui sont, par ailleurs, tenus d’en assurer
l’intégration dans leur comptabilité.
Il est important de préciser que les recettes des droits de chancellerie sont des recettes
budgétaires. Leur recouvrement relève donc de la compétence exclusive des Payeurs.
À cet effet, les régies de recettes logées dans les services consulaires doivent verser
quotidiennement les recettes perçues dans les caisses des Payeurs.
En tout état de cause, il est bon de savoir que les régisseurs sont placés sous l’autorité et le
contrôle des Payeurs à qui ils rendent compte de clerc à maître.
II.2 - LE RÔLE DU PAYEUR EN MATIÈRE DE DÉPENSES
En matière de dépenses, le Payeur à l’Étranger, en tant que comptable public, joue à la
fois le rôle de payeur et le rôle de caissier.
DIRECTION GÉNÉRALE DU TRÉSOR ET DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE
13
RÔLE DU PAYEUR
AUPRÈS DES REPRÉSENTATIONS DIPLOMATIQUES
ET CONSULAIRES
II.2.1 - Le rôle de payeur
Dans son rôle de payeur, le comptable est tenu d’effectuer un certain nombre de contrôles
avant la prise en charge et la mise en paiement des dépenses.
Ces contrôles concernent :
- la qualité de l’ordonnateur de la dépense ;
- l’exacte imputation de la dépense ;
- la disponibilité des crédits budgétaires ;
- la validité de la créance des tiers sur l’État.
- La qualité de l’ordonnateur de la dépense
Le Payeur doit s’assurer que :
- l’ordonnateur de la dépense est le Chef de la Représentation Diplomatique auprès
de laquelle il a été nommé, ou que le signataire qui ordonne la dépense est le délégué
formellement désigné par l’ordonnateur ;
- la dépense est bien assignée sur sa caisse et non sur celle d’un autre Payeur.
- L’exacte imputation de la dépense
Il revient ici au Payeur de veiller au respect strict des imputations des dépenses, étant
entendu que les autorisations budgétaires sont spécialisées. Cette spécialité s’impose au
Chef de Mission en sa qualité d’ordonnateur.
La nature ou l’objet de la dépense doit correspondre à l’objet ou à la définition de la ligne
budgétaire.
Il faut relever ici que le comptable n’apprécie pas l’opportunité de la dépense.
14
DIRECTION GÉNÉRALE DU TRÉSOR ET DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE
RÔLE DU PAYEUR
AUPRÈS DES REPRÉSENTATIONS DIPLOMATIQUES
ET CONSULAIRES
- La disponibilité des crédits budgétaires
Le Chef de la Mission Diplomatique, en tant qu’ordonnateur, ne peut engager les
dépenses que dans la limite des autorisations budgétaires qui lui sont ouvertes.
Aussi, le Payeur doit-il veiller scrupuleusement au non-dépassement de ces crédits
quand bien même il existerait de la trésorerie suffisante dans les caisses ou sur le compte
bancaire. À cet égard, il tient une comptabilité des crédits ouverts en vue de suivre leur
rythme de consommation.
- La validité de la créance
Avant la mise en paiement d’une dépense, le Payeur doit vérifier si cette créance des tiers,
née de l’engagement de l’ordonnateur est valable, justifiée et exacte.
À cet effet, il est tenu d’effectuer les contrôles suivants :
- la justification du service fait attesté par l’ordonnateur ;
- la présence de pièces justificatives nécessaires ;
- l’exactitude des calculs de liquidation faits par l’ordonnateur ;
- l’application des règles de prescription et de déchéance.
Ces contrôles sont sanctionnés soit par l’acceptation de la dépense lorsqu’ils ne révèlent
aucune irrégularité, soit par le rejet de la dépense par le Payeur lorsqu’il y a anomalie ou
absence de l’un des éléments du contrôle.
II.2.2 - Le rôle de caissier
En tant que caissier, le Payeur, après s’être assuré qu’il dispose d’une trésorerie suffisante,
doit effectuer des opérations matérielles de règlement qui donnent lieu à l’utilisation de
divers moyens de paiement réglementaires (chèque, virement, espèces).
DIRECTION GÉNÉRALE DU TRÉSOR ET DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE
15
RÔLE DU PAYEUR
AUPRÈS DES REPRÉSENTATIONS DIPLOMATIQUES
ET CONSULAIRES
L’obligation est faite au Payeur de s’assurer :
- qu’il paie le montant exact de la dépense au créancier réel ou à une personne dûment
mandatée par celui-ci ;
- que la créance ne fait pas l’objet d’opposition ;
- que le règlement qu’il va effectuer éteint effectivement la dette de l’État d’où, l’acquit
libératoire à exiger du bénéficiaire du paiement.
Par ailleurs, le rôle de caissier du Payeur lui impose également la garde et la conservation
des fonds et valeurs appartenant ou confiés à la Représentation Diplomatique, le
maniement de ces fonds et les mouvements des comptes de disponibilités.
L’inobservation des obligations découlant des rôles de payeur et de caissier engage la
responsabilité du comptable.
C’est le lieu de rappeler que, conformément aux dispositions du décret n°64-240 du 26
juin 1964, les comptables publics sont personnellement et pécuniairement responsables
du recouvrement des recettes, du paiement des dépenses, de la garde des fonds et valeurs
appartenant ou confiés à l’État, aux collectivités locales et aux établissements publics
nationaux ou locaux.
Cette responsabilité personnelle et pécuniaire se trouve engagée dès lors qu’une recette
prise en charge par le Payeur n’a pu être recouvrée, qu’une dépense a été irrégulièrement
payée, qu’un manquant en deniers ou en valeurs est constaté, que les pièces justificatives
n’existent pas.
Le comptable peut être mis en débet par un arrêt du juge des comptes ou par un arrêté du
Ministre chargé des Finances, selon certaines conditions prévues dans le décret susvisé.
16
DIRECTION GÉNÉRALE DU TRÉSOR ET DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE
RÔLE DU PAYEUR
AUPRÈS DES REPRÉSENTATIONS DIPLOMATIQUES
ET CONSULAIRES
II.3 - LA TENUE ET LA PRODUCTION DE LA COMPTABILITÉ
L’ensemble des opérations de recettes, de dépenses et autres mouvements de fonds font
l’objet d’une comptabilisation dans les livres de la Paierie.
Les documents comptables et les pièces justificatives sont transmis mensuellement à la
Trésorerie Générale pour l’Étranger qui se charge de leurs centralisation et apurement.
Il importe de souligner que la non production de la comptabilité expose le Payeur à des
sanctions pouvant aller jusqu’à son relèvement.
DIRECTION GÉNÉRALE DU TRÉSOR ET DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE
17
RÔLE DU PAYEUR
AUPRÈS DES REPRÉSENTATIONS DIPLOMATIQUES
ET CONSULAIRES
III
RÔLE DU PAYEUR EN TANT QUE
CONTRÔLEUR FINANCIER ET
CONSEILLER FINANCIER DE L’AMBASSADEUR
III.1 - LE RÔLE DE CONTRÔLEUR FINANCIER
L
e décret n° D98-716 du 16 décembre 1998 portant réforme des circuits et des
procédures d’exécution des dépenses et des recettes du Budget Général de l’État,
des comptes spéciaux du Trésor, et mise en oeuvre du Système Intégré de Gestion des
Finances Publiques ( SIGFP ), en son article 33, dispose que « tous les actes de dépenses
des ordonnateurs secondaires sont soumis au visa du Contrôleur Financier local, et sont
assignés sur la caisse du comptable du Trésor territorialement compétent. Le comptable
du Trésor territorialement compétent, y compris à l’étranger, assure la fonction de
Contrôleur Financier en l’absence de Contrôleur Financier local. »
Ainsi, en l’absence d’un service de contrôle financier institué auprès des Représentations
Diplomatiques, les Payeurs sont appelés à exercer les fonctions de Contrôleur Financier.
En cette qualité, ils interviennent pour s’assurer de la régularité de l’engagement des
dépenses au regard de la disponibilité des crédits budgétaires et de la conformité des
dépenses aux autorisations de crédits.
En somme, ils effectuent en amont tous les contrôles nécessaires afin de garantir
l’engagement d’une dépense juste, réelle et régulière. Lesdits contrôles sont sanctionnés
par un visa ou un rejet.
Lorsque les engagements sont corrects et réguliers, les Payeurs visent les engagements
et permettent ainsi aux ordonnateurs de bénéficier des prestations sollicitées auprès des
fournisseurs et autres prestataires de services.
Si les engagements présentés par les ordonnateurs sont entachés d’irrégularités les
Payeurs refusent ou diffèrent leur visa. Le refus de visa entraîne la reconstitution des
crédits.
18
DIRECTION GÉNÉRALE DU TRÉSOR ET DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE
RÔLE DU PAYEUR
AUPRÈS DES REPRÉSENTATIONS DIPLOMATIQUES
ET CONSULAIRES
Il importe de noter que le rôle de Contrôleur Financier ne confère en aucun cas aux
Payeurs le pouvoir d’apprécier l’opportunité de la dépense. Ils peuvent cependant, en la
matière, attirer l’attention des ordonnateurs sur le rythme de consommation des crédits.
III.2 - LE RÔLE DE CONSEILLER FINANCIER DE L’AMBASSADEUR
Tout en restant rigoureux dans l’application des règles régissant la gestion des deniers
publics, il revient aux Payeurs d’adopter un profil de fonctionnaires expérimentés, enclins
à faire partager leur expertise en matière de gestion des finances publiques.
À cet égard , le Payeur doit expliquer à l’Ambassadeur les principes du droit budgétaire,
les différentes procédures d’exécution du budget (en recettes comme en dépenses), etc.
En outre, le Payeur à l’Étranger devra veiller à la tenue régulière de comités de trésorerie
afin de dégager avec l’Ambassadeur les priorités en matière de paiements.
DIRECTION GÉNÉRALE DU TRÉSOR ET DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE
19
RÔLE DU PAYEUR
AUPRÈS DES REPRÉSENTATIONS DIPLOMATIQUES
ET CONSULAIRES
CONCLUSION
L
’environnement socio-professionnel des Représentations Diplomatiques est
complexe, très sensible à la notion de hiérarchie et de préséance. Toutefois
l’Administration constitue un organe unique, bien que diversifié dans ses composantes.
Aussi, une répartition des tâches au niveau des différentes catégories d’agents, vise
t- elle à permettre à l’État de parfaire la gestion de ses finances en conformité avec sa
politique socio-économique. Les règles mises en place pour parvenir à cette fin doivent
être observées par tous les acteurs. C’est le gage de la bonne gouvernance qui implique,
de manière primordiale, une saine gestion des finances publiques.
Il reste indéniable que les Ambassadeurs, Chefs de Missions Diplomatiques demeurent,
ès qualité, les représentants des hautes autorités de l’État ivoirien auprès des pays
d’accréditation.
Les Payeurs doivent les amener à s’approprier et respecter le principe de séparation des
fonctions d’ordonnateur et de comptable public qui consacre une simple répartition des
tâches dans le cadre de l’exécution des budgets. En aucun cas, il ne saurait instaurer un
bicéphalisme au sein des Représentations Diplomatiques.
Au demeurant, il leur appartient de tout mettre en oeuvre pour harmoniser leurs rapports
avec les ordonnateurs en faisant preuve de rigueur dans la souplesse, la courtoisie et le
respect tout en ayant à l’esprit le poids des responsabilités qui sont les leurs en tant que
comptables publics.
20
DIRECTION GÉNÉRALE DU TRÉSOR ET DE LA COMPTABILITÉ PUBLIQUE
Téléchargement