Séminaire 2004 de l’Ecole Doctorale RP2E « Ingénierie des Ressources, Procédés, Produits et Environnement », Nancy, 15 janvier 2004– ISBN 2-9518564-2-3 EVALUATION DE LA BIODIVERSITE PAR DES INDICATEURS AGRI-ENVIRONNEMENTAUX A L'ECHELLE D'UN TERRITOIRE AGRICOLE B. Clergué, B. Amiaud, S. Plantureux UMR INRA-ENSAIA-INPL Agronomie et Environnement 2, Avenue de la Forêt de Haye F- 54505 Vandoeuvre-lès-Nancy E-mail: [email protected] Résumé. Depuis la Convention de Rio de Janeiro en 1992, les pays signataires se sont engagés à conserver la diversité biologique de leur territoire. En France, près de 60% du territoire est consacré à l'agriculture. La connaissance de l'impact des pratiques agricoles sur la biodiversité est donc de grande importance. La mise au point d'indicateurs agri-environnementaux permet d'évaluer l'impact environnemental des pratiques agricoles et de mieux les ajuster. L’objectif de ce travail est de créer des indicateurs de biodiversité à l'échelle du territoire. Pour ce faire, l’information contenue à des échelles différentes doit être synthétisée à l’échelle de ce territoire. Enfin, la biodiversité doit être prise en compte dans sa multifonctionnalité. Cet article présente la première étape de la conception des indicateurs de biodiversité. INTRODUCTION Depuis « la révolution verte », dans les années 1950, l’intensification de l’agriculture a eu pour conséquence une érosion de la biodiversité. Peeters et Janssens [1] attirent l’attention sur l’importance de la biodiversité en milieu agricole. En France, la majorité du territoire est utilisé pour la production agricole (~ 60%) [2]. A l’échelle de la Communauté Européenne, la part des surfaces agricoles est également importante (44%), tandis que les zones naturelles protégées, lieu de maintien de la biodiversité, représentent moins de 5% [3]. D’un point de vue éthique, des mesures doivent être prises pour éviter la perte d’espèces : « c’est la reconnaissance du droit à l’existence des espèces ». A ce sujet, mais pas seulement, la Convention sur la Diversité Biologique de Rio de Janeiro en 1992 a permis une prise de conscience mondiale sur les problèmes liés à la conservation de la biodiversité. D’un point de vue plus pragmatique, la biodiversité constitue potentiellement un réservoir de gènes d’intérêt agronomique (résistance aux maladies, à la sécheresse, …) et d’espèces productrices de molécules à portée pharmaceutique [1]. De nombreuses études traitent de l’impact des pratiques agricoles sur la biodiversité. Récemment, une revue bibliographique a été faite sur le sujet, traitant notamment de l’usage d’espèces comme indicatrices de l’état de la biodiversité [4]. De telles espèces sont appelées bioindicateurs. Bien que sensibles aux variations du milieu, les bioindicateurs nécessitent des relevés de terrain coûteux en temps et en argent. Ils sont donc difficilement utilisables pour des analyses en routine et nécessitent souvent une détermination par un spécialiste. Un autre type d’outil a été proposé par Girardin et al. [5] pour évaluer des impacts environnementaux. Ces indicateurs agri-environnementaux utilisent des données facilement accessibles au terrain. Des indicateurs pour la qualité de l’air et de l’eau ont déjà été créés, par contre, il n’en existe pas encore sur la biodiversité. D’autre part, l’étude de l’impact des pratiques agricoles est surtout réalisée à l’échelle de la parcelle (voir par exemple Pervanchon et al., 2003) [6]. En effet, la parcelle est un niveau d’observation commode et incontournable [7], mais la biodiversité ne se limite pas à cette échelle. Par exemple, la diversité en oiseaux et en arthropodes est reliée à la 56 Séminaire 2004 de l’Ecole Doctorale RP2E « Ingénierie des Ressources, Procédés, Produits et Environnement », Nancy, 15 janvier 2004– ISBN 2-9518564-2-3 diversité des éléments du paysage que sont les haies [8-10]. L’impact des pratiques agricoles sur la biodiversité doit donc être étudié à plusieurs échelles. Le but de ce travail est de créer des indicateurs de biodiversité à l'échelle du territoire agricole, en utilisant la méthode des indicateurs agri-environnementaux. Les indicateurs seront construits de manière à pouvoir être utilisés par des gestionnaires environnementaux et de l’aménagement du territoire. Les données nécessaires à l’utilisation des indicateurs devront donc être facilement accessibles. D’autre part, afin de créer ces indicateurs, l’information contenue à des échelles différentes devra être synthétisée à l’échelle du territoire agricole. De plus, une recherche exhaustive des fonctions assurées par la biodiversité sera effectuée. Les indicateurs seront élaborés à partir des connaissances scientifiques disponibles et de l’avis d’experts. Au cours de leur construction, les indicateurs seront validés avec des données issue d’un territoire agricole lorrain. DEMARCHE 1. La biodiversité, une notion complexe La biodiversité est devenue depuis les années 1990, une notion incontournable de l'écologie et de la protection de l'environnement. L'engouement général des scientifiques et des institutions pour la biodiversité en est même devenu source de confusions [11]. En effet, la biodiversité permet de caractériser l'environnement de manière assez complète. La Convention de Rio de Janeiro a permis d’en donner une définition commune : la biodiversité est définie comme étant la diversité des gènes, des espèces, des écosystèmes et des processus écologiques. Noss [12] insiste sur la prise en compte de la diversité des processus écologiques. Par le passé, les processus écologiques ont souvent été négligés alors qu’ils jouent un rôle « crucial dans le maintien de la biodiversité ». La biodiversité doit donc être comprise selon plusieurs niveaux à la fois. Différents auteurs ont essayé de mieux définir la biodiversité afin de pouvoir répondre aux problèmes environnementaux. Noss en a proposé une approche hiérarchique (Fig. 1). La biodiversité peut être considérée selon cet auteur selon trois angles : la fonction, l’organisation et la composition, et selon plusieurs échelles : le gène, l’espèce, l’écosystème et le paysage. Le concept hiérarchique permet donc de suivre la biodiversité à plusieurs échelles d’organisation et à plusieurs échelles d’espace et de temps. Cette approche est surtout utilisable dans une vision écologique de l’étude de la biodiversité. Dans un territoire agricole, la biodiversité doit être vue comme assurant des rôles qui ne se limitent pas à l’écologie. Duelli et Obrist [13] ont défini la biodiversité selon trois aspects principaux qui motivent sa préservation : (i) la conservation (protection des espèces menacées), (ii) la lutte biologique (diversité des espèces antagonistes) et (iii) l’écologie (résilience, fonctionnement de l’écosystème basé sur la diversité spécifique). Cette définition prend en compte la notion de fonction de la biodiversité de Noss. Mais l’approche de Duelli et Obrist reste incomplète car la biodiversité assure d’autres fonctions. 57 Séminaire 2004 de l’Ecole Doctorale RP2E « Ingénierie des Ressources, Procédés, Produits et Environnement », Nancy, 15 janvier 2004– ISBN 2-9518564-2-3 Figure 1. Composition, structure et fonctions de la biodiversité (d’après Noss, 1990) 2. Le schéma conceptuel des indicateurs agri-environnementaux de biodiversité 2.1. La biodiversité dans multifonctionnalité L’originalité du travail présenté est de déterminer de manière exhaustive les fonctions de la biodiversité. En s’inspirant de la définition de Duelli et Obrist, trois grandes fonctions de la biodiversité ont été définies: patrimoniale, agronomique et écologique. Ces fonctions englobent des sous-fonctions précises présentées en Fig. 2. La fonction patrimoniale comprend les éléments naturels et/ou culturels qui constituent la biodiversité. Par exemple, un paysage présent dans un Parc Naturel Régional est à la fois un élément naturel et culturel. Par ce qu’il a été préservé, il représente un élément naturel, et comme il est le résultat des activités humaines, il est également un élément culturel. Par contre, des vergers de mirabelliers constituent seulement un élément culturel dans le paysage lorrain. Mais la biodiversité ne se limite pas à l’échelle du paysage, des espèces animales ou végétales rentrent également dans cette catégorie. C’est le cas d’espèces emblématiques comme le grand tétras ou la myrtille, et des espèces menacées comme les orchidées. Dans la fonction patrimoniale culturelle de la biodiversité peut être inclus la notion d’esthétique du paysage. Dans une zone agricole, la biodiversité assure également une fonction agronomique. La présence d’insectes et d’oiseaux auxiliaires permettent aux cultures de mieux résister aux stress biotiques que constituent les espèces nuisibles. De même, un mélange d’espèces dans une culture ou une prairie permettra une meilleur résistance aux maladies et aussi aux stress abiotiques comme la sécheresse. D’autre part, des insectes tels que les abeilles sauvages et les bourdons réalisent la très importante fonction de pollinisation des plantes entomophiles comme le colza. En effet, la pollinisation de certaines plantes sauvages ne peut être réalisée par l’abeille domestique. De plus, des espèces comme les bourdons permettent une bonne fécondation des cultures dans des conditions climatiques défavorable à l’abeille domestique (temps frais, nuageux, humide). Enfin, la biodiversité est reliée à la production des surfaces agricoles. Par exemple, la diversité floristique participe à la quantité et à la qualité de la production fourragère des prairies. 58 Séminaire 2004 de l’Ecole Doctorale RP2E « Ingénierie des Ressources, Procédés, Produits et Environnement », Nancy, 15 janvier 2004– ISBN 2-9518564-2-3 Fonctions de la biodiversité Variables pertinentes Pratiques agricoles Patrimoniales Espèces « amirales » Espèces « parapluie » Culturel Esthétique du paysage Naturel (espèces menacées) Itinéraire technique des prairies ou cultures Agronomiques Diversité spécifique Indices écologiques d’Ellenberg Taxons (Heteroptera, Hymenoptera, Carabidae; Poaceae, Fabaceae) Résistance aux stress biotiques Résistance aux stress abiotiques Pollinisation Production Ecologiques Fonctionnement des réseaux trophiques Dynamique de l’écosystème Cycles biogéochimiques Espèces « clés » Structures non productives (haies, arbres isolés, zones humides) Diversité spécifique Figure 2. Le schéma conceptuel des indicateurs de biodiversité 59 Gestion des structures non productives Organisation spatiale du territoire Séminaire 2004 de l’Ecole Doctorale RP2E « Ingénierie des Ressources, Procédés, Produits et Environnement », Nancy, 15 janvier 2004– ISBN 2-9518564-2-3 Les fonctions patrimoniales et agronomiques sont des fonctions que l’on pourrait qualifier d’anthropocentriques. En effet, elles n’ont de sens que parce que l’homme agit sur son environnement, or la biodiversité n’est-elle pas, en premier lieu, l’élément qui assure la présence de la vie ? La biodiversité a donc une fonction écologique. La biodiversité permet l’existence des réseaux trophiques, de même, elle participe aux cycles biogéochimiques. De plus, un écosystème, s’il ne subit pas constamment des stress, évolue dans son organisation. Par exemple, une prairie laissée à l’abandon évoluera en friche, puis une strate arbustive apparaîtra pour évoluer vers une forêt. Cette évolution est la dynamique des écosystèmes. 2.2. Des variables pertinentes Les différentes fonctions assurées par la biodiversité ne sont pas toujours directement mesurables. Pour ce faire, des variables mesurables facilement, reliées à ces fonctions, sont recherchées dans la bibliographie. Ces variables doivent être également sensibles aux modifications de leur environnement. Autrement dit, elles doivent rendre compte de l’influence des pratiques agricoles. Afin d’éviter toute confusion avec la notion d’espèce indicatrice et d’indicateur, ces éléments mesurables sont appelés variables pertinentes. L’une des variables pertinentes fondamentales permettant de relier les pratiques agricoles aux fonctions de la biodiversité est la diversité spécifique ; ainsi que les indices qui en découlent comme l’indice de Shannon. La mesure de la diversité spécifique reste cependant coûteuse en temps et en argent. Duelli et Obrist [14] ont montré que le suivi de certains taxons comme les Heteroptera, les Hymenoptera, et même la diversité floristique, permettent d’estimer la diversité en arthropodes dans différentes surfaces agricoles avec un gain de temps par rapport à d’autres taxons comme les Carabidae. En effet, les Carabidae sont des insectes d’un grand intérêt agronomique car ils sont prédateurs de plusieurs espèces nuisibles comme les limaces. Ce sont également des espèces très sensibles à leur environnement. L’intérêt scientifique pour ce taxon est tel, que Kromp leur a consacré une synthèse entière [14]. D’autres études comme celles de Jeanneret et al. montrent que la présence de certains taxons d’arthropodes (Carabidae, Aranae et Lepidoptera) s’explique par les caractéristiques de l’habitat et du paysage [15, 16]. Les structures non productives, tels que les haies, les bandes enherbés, les chemins et les zones humides, en représentent des éléments importants. La majorité de ces caractéristiques est issue de saisies des zones étudiées par Système d’Information Géographique (SIG). Les espèces « amirales », « parapluie », « clefs » sont des espèces particulières qui peuvent être utilisées comme variables pertinentes. Les espèces bien connues du grand public sont appelées espèces « amirales » (flagship species). Elles sont utilisées pour la vulgarisation de travaux scientifiques. Par contre, les espèces « parapluie » et les espèces « clefs » ont des caractéristiques écologiques précises. Les espèces « parapluie » (umbrella species) sont des espèces ayant besoin de grands espaces. Leur protection permet donc la sauvegarde de nombreuses autres espèces et d’habitats. Le Grand Téras est considéré comme une espèce « parapluie ». Les espèces « clefs » (keystone species) ont un rôle fondamental pour la présence d’autres espèces, voir dans le fonctionnement d’un écosystème. Des espèces comme le castor ou les piverts sont des espèces « clefs ». En effet, la contruction de barrages par les castors modifie l’environnement et permet la présence d’espèces adaptées (faune et flore aquatiques, de berge), tandis que les cavités créées dans les arbres par les espèces de pivert sert de nid pour d’autres espèces d’oiseaux. Dans un contexte agricole, les Carabidae sont 60 Séminaire 2004 de l’Ecole Doctorale RP2E « Ingénierie des Ressources, Procédés, Produits et Environnement », Nancy, 15 janvier 2004– ISBN 2-9518564-2-3 également des espèces « clefs », car ils régulent les populations de certaines espèces nuisibles et de saprophages (collemboles,…). A propos de ces différentes espèces particulières, Caro [17] a mis en garde l’emploi du terme espèce « focale » (focal species) qui ne correspond à aucune définition précise mais qui est utilisée abondamment pour attirer l’attention de financeurs potentiels ! Les indices écologiques d’Ellenberg permettent de mesurer des gradients de perturbation ( action anthropique ou animale) à partir de la composition floristique [6]. 2.3. Les pratiques agricoles Les pratiques agricoles qui agissent sur la biodiversité sont multiples. Elles peuvent être rassemblées sous 3 grands ensembles : les itinéraires techniques des cultures et des prairies qui comprend la fertilisation, le travail du sol, l’usage de pesticides, la rotation,… ; la gestion des structures non productives ( suppression, entretien,…) et l’organisation spatiale du territoire (densité, hétérogénéité,…). 2.4. Exemples Les compartiments du schéma conceptuel présentés ci-dessus, peuvent être illustrés par les travaux de Pfiffner et Luka [18]. Ces auteurs montrent qu’une fertilisation organique et l’absence d’usage d’herbicide permet une plus grande diversité en Carabidae et Aranae dans des parcelles cultivées en céréales d’hiver. La fertilisation organique et l’application d’un herbicide font partie de l’itinéraire technique des cultures. L’analyse de l’organisation spatiale du territoire montre que la diversité en arthropodes est également reliée à la proximité de zones semi-naturelles comme les prairies extensives et de structures non productives comme les bandes enherbées. La diversité en adventices et la diversité au sein d’un taxon comme les Carabidae et les Aranae étant d’une part, reliées aux pratiques agricoles, et d’autre part, reliées à certaines fonctions de la biodiversité, ces caractéristiques peuvent constituer des variables pertinentes. La connaissance de l’influence des pratiques agricoles sur ces variables permet l’élaboration d’un modèle dont les sorties seront transformées en valeur d’indicateur pour évaluer l’impact des pratiques sur les différentes fonctions de la biodiversité. 3. Des indicateurs de biodiversité à l’échelle du territoire agricole L’objectif est de créer des indicateurs de biodiversité à l’échelle du territoire. La première étape de conception de ces indicateurs a été de définir et de positionner les concepts de base. Cette étape a permis l’élaboration du schéma conceptuel. Il permettra la conception d’un modèle. Pour ce faire, une recherche exhaustive des variables pertinentes reliées, à la fois, aux pratiques agricoles et aux fonctions de la biodiversité est en cours. Les indicateurs étant destinés à des gestionnaires, les variables d’entrée des indicateurs seront limitées aux pratiques agricoles facilement accessibles. Les sorties du modèle seront transformées en valeur d’indicateur par la méthode des indicateurs agrienvironnementaux. Des indicateurs pourrons être créés pour chaque fonction particulière ou générale de la biodiversité. 61 Séminaire 2004 de l’Ecole Doctorale RP2E « Ingénierie des Ressources, Procédés, Produits et Environnement », Nancy, 15 janvier 2004– ISBN 2-9518564-2-3 PERSPECTIVES La prochaine étape de l’élaboration d’indicateurs de biodiversité sera de concevoir l’architecture du modèle. Les pratiques agricoles étant effectuées à plusieurs échelles, une méthode permettant l’agrégation de ces informations sera nécessaire. La validation de l’architecture du modèle avec des données récoltées sur le terrain (pratiques agricoles et variables pertinentes) sera l’étape suivante. Les indicateurs subiront d’autres validations (sorties, usage) permettant d’en assurer la fiabilité [19]. Ce travail novateur demandant des compétences diverses (modélisation, détermination faunistique et floristique, changement d’échelles) fera appel à de nombreuses collaborations. Les indicateurs de biodiversité permettront non seulement de faire un diagnostic de l’impact des pratiques agricoles sur les différentes fonctions de la biodiversité à l’échelle du territoire. Les indicateurs constitueront également un outil prédictif des changements de pratiques. A terme, l'usage de ces indicateurs contribuera à une meilleure prise en compte de la biodiversité dans les choix de pratiques agricoles en prairies et en grandes cultures. REFERENCES [1] Peeters, A., Janssens, F., Agriculture et nature Concilier la biodiversité et une production agricole performante en prairie : est-ce possible ?, Annales de Gembloux, 101 (1995), 127-147 [2] Slak, M.F., Michel, P., Rabaud, V., Indicateurs paysagers élaborés à partir de l'enquête sur l'utilisation du territoire (TERUTI), Ageste Chiffres et Données Agriculture, n°151 (2003) [3] Piorr, H.P., Environmental policy, agri-environmental indicators and landscape indicators, Agriculture, Ecosystems & Environment, 98 (2003), 17-33 [4] Buchs, W., Biotic indicators for biodiversity and sustainable agriculture--introduction and background, Agriculture, Ecosystems & Environment, 98 (2003), 1-16 [5] Girardin, P., Bockstaller, C., Van der Werf, H., Evaluation of relationship between the environment and agricultural practices - the AGRO-ECO method, Environmental Impact Assessment Review, 20 (2000), 227-239 [6] Pervanchon, F., Guittet, V., Amiaud, B., Plantureux, S., Modélisation de l'effet du mode d'exploitation agricole sur la végétatio des praires permanentes, Séminaire de l'Ecole Doctorale RP2E, Nancy (2003) [7] Balent, G., Alard, D., Blanfort, V., Gibon, A., Activités de pâturage, paysage et biodiversité, Annales de Zootechnie, 47 (1998), 419-429 [8] Hinsley, S. A., Bellamy, P. E., The influence of hedge structure, management and landscape context on the value of hedgerows to birds: A review, Journal of Environmental Management, 60 (2000), 33-49 [9] Dover, J., Sparks, T., A review of the ecology of butterflies in British hedgerows, Journal of Environmental Management, 60 (2000), 51-63 [10] Maudsley, M. J., A review of the ecology and conservation of hedgerow invertebrates in Britain, Journal of Environmental Management, 60 (2000), 65-76 [11] Buchs, W., Biodiversity and agri-environmental indicators--general scopes and skills with special reference to the habitat level, Agriculture, Ecosystems & Environment, 98 (2003), 35-78 [12] Noss, R. F., Indicators for monitoring biodiversity: a hierarchical approach, Conservation Biology, 4 (1990), 355-364 [13] Duelli, P., Obrist, M. K., Biodiversity indicators: the choice of values and measures, Agriculture, Ecosystems & Environment, 98 (2003), 87-98 [14] Kromp, B., Carabid beetles in sustainable agriculture: a review on pest control efficacy, cultivation impacts and enhancement, Agriculture, Ecosystems & Environment, 74 (1999), 187-228 62 Séminaire 2004 de l’Ecole Doctorale RP2E « Ingénierie des Ressources, Procédés, Produits et Environnement », Nancy, 15 janvier 2004– ISBN 2-9518564-2-3 [15] Jeanneret, P., Schupbach, B., Luka, H., Quantifying the impact of landscape and habitat features on biodiversity in cultivated landscapes, Agriculture, Ecosystems & Environment, 98 (2003), 311-320 [16] Jeanneret, P., Schüpbach, B., Pfiffner, L., Walter, T., Arthropod reaction to landscape and habitat features in agricultural landscapes, Landscape Ecology, 18 (2003), 253-263 [17] Caro, T., Focal species, Conservation Biology, 14 (2000), 1569-1570 [18] Pfiffner, L., Luka, H., Effects of low-input farming systems on carabids and epigeal spiders-a paired farm approach, Basic Appl. Ecol., 4 (2003), 117-127 [19] Bockstaller, C., Girardin, P., How to validate environmental indicators, Agricultural Systems, 76 (2003), 639-653 63