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Les arts précolombiens I
Près de cinq siècles se sont écoulés depuis la découverte du Nouveau monde
par Christophe Colomb.
Mais cinq siècles de continuelles et patientes recherches pour tenter de
percer le mystère des anciennes civilisations américaines et trouver la
véritable signification de l’art précolombien.
La richesse, la grandeur, la perfection technique de l’art précolombien
provoquent immédiatement une immense admiration auprès des premiers
« découvreurs ».
Mais cet art insolite, si différent des conceptions esthétiques occidentales va
susciter un extraordinaire étonnement, doublé d’une grande admiration.
En effet, l’occident européen, au début de la Renaissance, redécouvre à la fois
un modèle et un but dans les arts classiques de la Grèce et de Rome.
Et brusquement, comme par « magie », l’horizon s’ouvre sur de nouvelles terres,
de nouvelles races humaines, de nouvelles civilisations et un art inconnu pour
lequel on ne dispose d’aucun « canon » ni d’aucune mesure de comparaison.
Hernan Cortès, le premier témoin de la civilisation mexicaine, traduit ses
sentiments en quelques phrases saisissantes de justesse et de concision :
« Il y a tant à dire de tout ce qu’il y a d’admirable dans la grandeur de cet
empire (il parle de l’empire de Moctezuma), que je ne sais par où commencer
pour pouvoir en décrire quelque partie. Car, comme je l’ai dit, que peut-il y avoir
de plus magnifique que ce Barbare possédant tout ce que l’on peut trouver sous
les cieux de son pays, refait en or, en argent, en pierres précieuses et en
plumes ; et si vivantes qu’il n’y a au monde joaillier qui pût mieux les faire. Des
pierres si parfaitement taillées qu’on a du mal à imaginer quels instruments ont
pu être utilisés. Et des parures en plumes si merveilleuses que ni la cire, ni la
broderie ne peuvent les égaler. » (1520)
Mais la découverte à cette époque des arts précolombiens présente une
deuxième particularité. Alors que l’art classique de la Grèce et de Rome
signifiait au XVIème siècle en Occident la redécouverte d’un art, rêvé certes
mais déjà mort, l’art précolombien est à cette même époque un art
extraordinairement vivant.
Les « conquistadores » ont assisté aux derniers jours des civilisations
Aztèques, Mayas ou Incas.
Ils ont vu les palais, les temples, les places, les rues de ces cités bouillonnantes
de leurs milliers d’habitants.
Ils ont vu les richesses et les œuvres d’art.
Ce monde ils le découvrent avec une certaine crainte mais aussi avec une
incroyable avidité.
Au cours des premiers voyages de retour en Europe, ils vont ramener des
trésors qui vont venir enrichir le trésor des cours européennes.
 Rondaches de la cour de Moctezuma
 Coiffure de plumes de Moctezuma
Réalisé avec 450 longues plumes de quetzal.
 Sculptures (jade, obsidienne, onyx, albâtre)
 Statuettes
 Bijoux (or)
 Codex peints
Les codex sont des assemblages de feuilles ou cahiers rédigés par des scribes.
Ces codex ont reçu les noms des villes dans lesquelles ils sont désormais
conservés.
- Le Codex Borbonicus (Assemblée Nationale, Paris)
- Le Codex Borgia (Bibliothèque Apostolique du Vatican)
- Le Codex Cospi (Bibliothèque Universitaire de Bologne)
- Le Codex Egerton-Becker (British Museum, Londres)
- Le Codex Fejéváry-Mayer (Free Public Musem, Liverpool)
- Le Codex Laud (Bodleian Library, Oxford)
- Le Codex Vaticanus B (Bibliothèque Apostolique du Vatican)
- Le Codex Vindobonensis (Bibliothèque Nationale de Vienne)
- Le Codex Zouche Nuttall (British Museum, Londres)
Les différentes conquêtes les ont amenés à dominer puis à exterminer trois
civilisations capitales pour l’Amérique : la civilisation Aztèque ; la civilisation
Maya et la civilisation Inca.
Ces trois civilisations se répartissent en trois régions.
 Carte de l’arrivée de Cortès et Pizarro+Les trois civilisations
 Graphique des périodes et des civilisations
Caractéristiques communes des diverses cultures
Les diverses cultures indigènes qui se sont développées pendant près de deux
millénaires présentent un certain nombre de caractéristiques communes
telles que :
- l’existence de grandes cités,
- la pratique d’une agriculture avancée dont le maïs était la
production principale,
- la construction de temples et de pyramides,
- les sacrifices humains,
- l’utilisation d’une écriture hiéroglyphique
- un panthéon organisé
- l’élaboration d’un calendrier sacré complexe.
Ces différents traits donnent son unité à la civilisation mésoaméricaine, quelles
que soient les différences qu’il est possible d’établir entre des cultures
éloignées dans le temps et l’espace telles que celles des Olmèques, des Mayas
ou des Aztèques.
Les Olmèques
(- 1200 à 500)
Les Olmèques sont la première des hautes civilisations de la Méso-Amérique.
En jetant les traits fondamentaux d’une aire culturelle dans cette région du
Mexique jusqu'au Costa Rica, ils vont léguer un riche héritage aux cultures
postérieures.
 Carte du début de l’empire olmèque
L’art olmèque est inconnu jusqu’en 1862, année de la découverte fortuite de la
première tête colossale à Hueyapan (Veracruz).
 Tête colossale
Il faudra attendre 1925 pour découvrir d’autres mégalithes olmèques.
Les sites clés olmèques sont : San Lorenzo, La Venta, Tres Zapotes.
 Carte avec les principaux sites
Leur exploration entraînera la découverte d'un nombre très important
d'œuvres d'art d'une très belle facture.
L’architecture
 Temple de La Venta (2 diapos)
Dès cette époque, la pyramide constitue d'ores et déjà l'édifice principal du
centre religieux. Sa forme conique creusée de sillons rappelle la morphologie
d'un volcan. La Venta est un site situé dans une plaine alluviale, dans l'État
mexicain de Tabasco, à une quinzaine de kilomètres du golfe du Mexique. Ce
temple en pyramide pouvait abriter jusqu’à 18000 personnes.
La sculpture
 Les grosses têtes du temple de La Venta
Ces visages de pierre, coiffés d'un casque aux attributs souvent animaliers,
partagent le même type physique : un nez aux larges narines, des pommettes
saillantes, des yeux en amande aux coins tombants, une bouche charnue aux
commissures tournées vers le bas. La forme du visage est carrée. Les mâchoires
sont larges et puissantes. Au-delà des constantes physiques, l'artiste ne se
répète jamais. Certains sont impassibles et graves, d'autres sereins, plus
rarement rieurs comme sur la tête 2 de La Venta.
 Les grosses têtes du temple de La Venta
Impossible donc de nier l'individualité de ces portraits réalistes. Reste à
s'interroger sur l'identité de ces hommes. L'interprétation la plus plausible est
celle de la représentation de l'élite politique et religieuse olmèque.
 Autels de pierre Musée de La Venta Villahermosa
Les autels sont des monolithes en pierre de forme parallélépipédique qui
relatent des scènes figuratives. L’autel a été découvert à La Venta en 1925. Cet
autel représente une scène magistrale de la croyance olmèque qui montre
l’homme sortant de la Terre par la niche ou la caverne. La hauteur est environ
de deux mètres et quatre à cinq mètres de longueur.
 Tombe La Venta
 Stèles
La Venta
 Mosaïques
La Venta
 Bas relief l’homme dans le serpent La Venta
Cette sculpture a été baptisée "L'homme dans le serpent".
On peut noter les croix en forme d'X sur la coiffe. Les symboles de la croix et du
serpent apparaissent aussi sur le site de Tiahuanaco, en Bolivie, et en Egypte.
L'homme est assis dans un étrange « mécanisme ». Certains y voient un engin
volant ou spatial. Mais chacun est libre d'interpréter …
Les arts mineurs
 Sculptures de masques
 Sculptures de statuettes
 Sculptures d’enfants
Les représentations d’enfants sont très présentes dans l’art olmèque.
 Sculpture « ouverte »
 Sculptures thème du jaguar
Si la nature et le nombre des « divinités » olmèques font encore l'objet de
controverses, il est néanmoins difficile de réfuter la présence répétitive de la
figure mythique du jaguar, qu'il soit anthropomorphisé ou non.
Ce fauve joue, de toute évidence, un rôle prépondérant dans la pensée
religieuse. Ce grand prédateur, craint et révéré, est généralement associé à la
pluie et à l'agriculture. Son pouvoir est ambivalent : créateur et destructeur à la
fois.
La Terre Mère, en tant que principe féminin, est également omniprésente dans
la religion olmèque. À l'instar du fauve, son pouvoir est double. Elle peut aussi
bien donner la vie – hommes, végétaux…– que la retirer en engloutissant à
jamais les êtres vivants.
 Poteries olmèques
On a rassemblé 725 tessons de poteries de style "olmèque", datant de 1200 à
900 ans avant J.-C. et provenant de San Lorenzo, ainsi que de six autres sites
des régions du bassin de Mexico et de la côte Pacifique jusqu'à la frontière du
Guatemala.
Puis on a analysé la composition chimique et on l’a comparée avec celle de
centaines d'échantillons d'argiles recueillis dans différentes régions. Résultat:
les céramiques de San Lorenzo ont toutes été fabriquées avec de l'argile locale,
aucune avec de l'argile importée; au contraire, dans les autres sites, des
céramiques en argile provenant du territoire olmèque côtoient les productions
locales.
Il semble donc que seuls les Olmèques exportaient leurs poteries, qui étaient
ensuite copiées dans chaque région.
L’écriture idéo-pictographique.
Elle est en vigueur dès 1200 avant J.-C. sur une vaste partie de la MésoAmérique.
D’abord inscrite sur les terres cuites, elle va se développer dans les cultures
plus tardives en revêtant des formes extrêmement élaborées.
 Stèle de Cascajal 1
La Stèle de Cascajal est une pierre découverte en 1999 au Mexique, étudiée à
partir de 2005 et qui porterait la plus ancienne écriture découverte en
Amérique.
Le bloc de pierre a été découvert au Mexique, dans une carrière de gravier lors
de travaux de construction d’une route près du site de Cascajal, près de San
Lorenzo.
Légèrement
concave
la
stèle, qui
pèse 11,5 kg, mesure 36 cm de
longueur, 21 cm de largeur et 13 cm d'épaisseur.
La tablette comporte 62 signes gravés dont certains se répètent trois ou quatre
fois. Ces pictogrammes avaient pour fonction vraisemblablement d'exprimer des
idées.
Selon Caterina Magni, il s'agit en fait d'un « langage des signes ». C'est donc
une forme d’écriture « sophistiquée et cohérente, couvrant une pensée
extrêmement approfondie relevant en priorité du domaine religieux et, dans un
degré moindre, du champ sociopolitique ».
La culture olmèque qui se voulait encore énigmatique aux yeux du grand public
nous offre ainsi un éclairage important sur le fonctionnement de cette société.
 Stèle de Cascajal 2
En 1939, l'archéologue Matthew Sterling eut la chance de découvrir cette stèle.
Ce monument, daté de -32 serait probablement la plus ancienne stèle connue
en compte long de la Mésoamérique.
La peinture
 Peintures rupestres de Juxtlahuaca (4 diapos)
Les grottes représentaient pour les Olmèques, un moyen d'entrer dans la Terre
"vivante".
Dans les profondeurs des cavernes, les prêtres et les chamans pouvaient
recevoir et interpréter les communications venant de l'autre monde. Les
peintures de la grotte de Juxtlahuaca, peut-être les plus anciennes en Amérique,
datent des années 1200 à 900 avant J.-C. environ.
On y voit un personnage au visage barbu, probablement un seigneur olmèque,
revêtu d'une tunique rayée jaune et rouge et d'une cape noire, les bras et les
jambes recouverts de peaux de jaguar. Ce personnage pointe une arme en
direction d'une figure beaucoup plus petite pouvant représenter un prisonnier.
Près de cette image, on peut voir celles d'un jaguar bondissant et d'un serpent
doté d'une langue très longue. Ces deux créatures jouaient un rôle majeur dans
les croyances olmèques, et la présence de ces images dans la grotte de
Juxtlahuaca indique qu'elle devait être un lieu cérémoniel important.
Si l'on veut saisir toute la complexité de la Méso-Amérique, il faut
obligatoirement se référer aux Olmèques.
Les centres cérémoniels olmèques préfigurent les futures cités.
La pyramide deviendra une des constantes architecturales de
l'Amérique moyenne.
Les monolithes sculptés, l'emploi de la colonne en tant qu'élément
architectural, la fausse voûte … sont autant de traits que l'on attribue
hâtivement aux civilisations tardives et qui, en fait, relèvent des
Olmèques.
L’écriture idéo-pictographique et le calendrier. L'écriture maya, si
connue, puise ses racines dans ce premier système.
Dans le champ religieux, de manière générale, la zoolâtrie, le culte
des ancêtres, de la terre, les pratiques sacrificielles … vont perdurer au
cours des siècles.
Ces traits fondamentaux, que la première grande civilisation du Mexique
lègue aux cultures tardives, se retrouveront tout au long des siècles.
 Cartes d’expansion de la civilisation olmèque (2 diapos)
 Graphique des civilisations
Les Zapotèques (-500 à +500)
Les Zapotèques seraient arrivés à la fin du sixième siècle avant Jésus Christ
dans la région d'Oaxaca.
 Carte de situation des principaux sites zapotèques
L'art zapotèque s'est développé dans la zone méridionale du Mexique.
Il s'est exprimé principalement dans la capitale de ce peuple, Monte Alban
(500 à 450 av. J.-C.).
 Site de Monte Alban
Les grands bâtiments en terrasse donnent son caractère grandiose à Monte
Alban.
La cité atteint son développement urbain et démographique maximal pendant la
période zapotèque. On pense qu’il y avait près de 40 000 habitants sur une
superficie de 20 km².
Les principaux édifices se développèrent en noyaux isolés et leur fonction
essentielle était le déroulement de cérémonies religieuses publiques ou privées.
Les flancs des montagnes étaient aménagés d’un nombre important
de terrasses où l’on trouve des maisons de pierre et des sépultures communes.
 Le terrain du jeu de balle
Le jeu de balle était un rituel sacré encore mal connu. Sa structure possède un
schéma architectural original en forme de I avec des plans inclinés latéraux. Le
terrain mesure en totalité 40 m de long puis 7 m sur 22 au niveau des
extrémités appelées cabezales. Il y a des niches dans les angles des murs
souvent recouverts de fresques peintes.
La redécouverte du site débute en 1806, quand Guillermo Dupaix découvre
notamment quelques-unes des célèbres « danzantes » dans le bâtiment L.
 Les « Danzantes »
L’intérêt principal de cet édifice réside dans les pierres sculptées appelées
« Danzantes » (littéralement « procession des danseurs ») que l’on peut
observer sur le côté et à l’arrière du bâtiment.
Les gravures représentent des personnages nus dans des positions de
contorsion. L’hypothèse selon laquelle il s’agissait de danseurs est maintenant
rejetée par les archéologues. Une autre hypothèse serait qu'il s'agirait de
représentation des joueurs du jeu de pelote. Mais aucune autre proposition ne
fait l’unanimité scientifique.
Après avoir été la capitale des Zapotèques pendant près de 1 200 ans, Monte
Albán a été quasiment laissée à l’abandon lors des bouleversements sociaux et
politiques qui marquent le début de la période postclassique (de 700 à 1521). Au
cours de celle-ci, le système politique patiemment construit a été la proie d’un
morcellement et d’une décentralisation croissants.
L’art zapotèque
Les Zapotèques sont les artisans des urnes funéraires.
 Urnes funéraires
Ces urnes sont en céramique. Le décor est si riche et si détaillé qu'on pourrait
parler d'un style baroque de l'époque précolombienne.
 Sculpture en or
 Crâne et masque Monte Alban
Ce splendide masque a été découvert en 1921. On remarque de petits disques
de turquoise autour du nez et sur chaque pommette. Les yeux ont été réalisés
en coquilles de nacre et les pupilles en obsidienne. Sur le front on distingue le
glyphe de l' "eau courante".
 Céramiques polychromes
 Statuettes polychromes
 Stèles
 Stèle épigraphique
Certaines pierres présentent des glyphes et des dates.
Les données épigraphiques manquent de précision mais on remarque des
similitudes avec les écritures et calendriers olmèques.
Chose étonnante, on ne connaît presque pas de sculptures sur pierre datant de
l'époque zapotèque.
Déjà affaiblie par son intégration au sein de l’empire aztèque vers 1450,
l’identité zapotèque va également pâtir des effets de la conquête du
Mexique par les Espagnols dans les années 1520.
 Graphique civilisations
Teotihuacan la « cité où sont nés les Dieux » (-50 à +600)
 Carte avec Teotihuacan
Grand centre religieux, politique et économique à son apogée dans la première
moitié du 1er millénaire, Teotihuacan était la plus grande ville de toute
l’Amérique précolombienne avec plus de 100 000 habitants, ce qui la plaçait à
l’époque parmi les plus grandes villes du monde.
 Maquette de Teotihuacan
La ville a sans doute été construite aux environs de 200 avant J.-C., et habitée
jusqu'à sa chute vers le VIIe siècle. Elle est située au nord-est de Mexico, en
lisière de lacs aujourd’hui asséchés, dans une vallée d’altitude au-dessus de
2250 m.
La ville a été incendiée puis abandonnée au VIIe siècle.
Cependant, il apparaît à présent que la destruction de la cité s'est limitée aux
symboles du pouvoir : certaines statues semblent avoir été méthodiquement
détruites et leurs fragments dispersés.
Le nom de Teotihuacan désigne la cité, mais aussi une civilisation dont
l'influence, à son apogée, s'étendait à la plus grande partie de la Mésoamérique.
 Carte d’influence de Teotihuacan
Divers quartiers de la ville hébergeaient des populations venues de toute la
région placée sous l’influence de Teotihuacan, s'étendant au sud
jusqu'au Guatemala.
 La pyramide du Soleil
Haute de 65 mètres, elle forme approximativement un carré de 225 mètres de
côté. Elle a été terminée vers l’an 100 après J.-C.
Contrairement à beaucoup d'autres pyramides mésoaméricaines, elle a, pour
l'essentiel, été construite d'un jet. Son avant-corps constitue la principale
adjonction ultérieure. Le temple qui occupait son sommet a disparu.
 L’allée des morts :
Sa largeur peut varier considérablement, de 40 à 95 mètres.
Les Aztèques l’ont appelée « l'Allée des Morts » car ils croyaient que les
monuments qui la longeaient étaient des tombeaux. Il s’agissait de platesformes cérémonielles complétées par des temples. La principale avenue
centrale de la cité est aujourd'hui encore bordée d'une architecture cérémoniale
impressionnante.
 La pyramide de la lune
L'allée des Morts mène à la pyramide de la Lune haute de 46 mètres. Les
fouilles menées en 1998 ont permis de vérifier que, contrairement à la pyramide
du Soleil et à l'instar de nombreuses autres pyramides mésoaméricaines, elle
est le résultat de la superposition de plusieurs monuments : les archéologues
ont dénombré pas moins de sept phases de construction.
Il a été établi que ces pyramides successives ont été érigées tous les 52 ans,
cycle qui correspond au retour du calendrier religieux (260 jours) sur les mêmes
jours du calendrier terrestre (365 jours).
 La citadelle
En empruntant l'allée des Morts vers le sud, à l'intersection avec la grande
artère est-ouest, se dresse un immense complexe que les archéologues
appellent « la Citadelle ». L'ensemble occupe une surface de 160 000 m² et
forme une enceinte de 400 mètres de côté. L'enceinte délimite une esplanade au
fond de laquelle se dresse le Temple du Serpent à Plumes, parfois encore appelé
temple de Quetzalcoatl.
 Temple du Serpent à plumes
Le temple du Serpent à Plumes est une pyramide à sept degrés construite
vers 150.
Le Temple du Serpent à plumes est la dernière des grandes structures à avoir
été édifiées à Teotihuacan
 Représentations du Serpent à plumes Quetzalcoatl
Le serpent à plumes est une divinité dont le culte était très répandu
en Mésoamérique. Les plus anciennes représentations iconographiques de cette
divinité datent du début de la période classique, vers 150 après J.-C.
Son culte trouve ses origines à l'époque préclassique, vers 1200 avant J.-C.
Teotihuacan était un lieu d'échanges pour le commerce mais aussi un centre
d'industrie qui abritait de nombreux potiers, bijoutiers et artisans.
 Masques
Des masques épurés, strictement proportionnés, en pierre polie (onyx, albâtre,
serpentine…).
 Poteries polychromes
 Statuettes
 Statuettes surprenantes
Cette surprenante figurine ouverte abrite dans sa cage thoracique une image
sous un couvercle, dont l'aspect évoque l'anatomie du personnage.
 Peintures murales
Le quetzal est le symbole de la beauté aux yeux des sociétés mésoaméricaines.
Au milieu de l'image on voit nettement un bouclier rond au niveau de sa
poitrine. Il tient une lance. Une virgule en forme de fleur jaune sort de son bec !
 Représentation des divinités
Huehueteotl (Vieux dieu ou dieu du feu) ; Tláloc (le dieu de l'Orage ou de l'eau. Il
porte des épis et en tient un à la main. Une volute de parole sort de sa bouche)
Xipe-Tótec (le dieu de la Renaissance)
Le site archéologique de Teotihuacan est menacé par la pression du
développement (magasin ; spectacle son et lumière)
 Graphique des civilisations
Les Toltèques (+650 à 1500)
 Carte d’influence toltèque
Lorsque les toltèques arrivent à Tehotihuacan, cette cité est déjà abandonnée
depuis trois siècles. Ils investissent la ville fantôme et lui redonne vie.
Ils fondent pendant deux siècles à 50 kilomètres de Tehotihuacan leur capitale
Tula.
 Site de Tula
 Les atlantes
Ils ont 4,6 m de hauteur et soutenaient le toit d'un temple. Ils représentent des
guerriers toltèques.
 Sculptures sur les atlantes
 Deux sculptures toltèques
 Masque
 La cuirasse de Tula
Dans le palais brûlé à Tula : découverte de la « cuirasse de Tula », un pectoral
semblable à celui des atlantes composé de 1600 tesselles de coquilles.
 Bas relief avec glyphes
 Bas reliefs
 Peinture murale
 Représentations du Serpent à plumes
C’est une religion de type chamanique, qui vénère des dieux cosmiques (ciel,
eau, terre) ainsi que Quetzalcoatl . C’est une croyance dualiste, par exemple,
l’opposé de Quetzalcoatl était Tezcatlipoca.
C’est en l’honneur de Quetzalcoatl que les toltèques systématiseront les
sacrifices humains, car celui-ci régénère la nature, règne sur le cycle des
saisons, permet la vie de la communauté.
Le mythe racontant la fuite de Quetzalcoatl, le serpent à plumes chassé
par Tezcatlipoca et réfugié au Yucatan confirme l’extension de la
puissance toltèque dans ces régions méridionales où le site de ChichenItza correspond à cette période.
A la fin de Tula en 1165 suite à un incendie, les toltèques prennent la
fuite et se réfugieront dans de nombreuses cités.
 Graphique des civilisations
Les Mixtèques (+1156 à +1500)
Le nom signifie « territoire du peuple des nuages ».
 Le site de Mitla
Mitla était une cité Précolombienne du Mexique occupée par les Zapotèques puis
par les Mixtèques, à quarante kilomètres au sud-ouest de la ville d'Oaxaca.
Le site, relativement petit, est orienté nord-sud. Il est composé de cinq groupes
architecturaux : le Groupe des Colonnes, le Groupe de l'Église ou de la Cure, le
Groupe de l'Adobe, le Groupe de l'Arroyo et le Groupe du sud.
 Entrée du temple
 Colonnes
Le Groupe des Colonnes doit son nom aux six colonnes monolithiques qui
supportaient jadis le toit de l'Édifice des Colonnes. Ce bâtiment donne accès au
"patio des Grecques", entouré de quatre salles longues et étroites qui doit son
nom à la superbe décoration en Grecques qui a rendu le site célèbre.
 Patio des Grecques (2 diapos)
L'architecture de Mitla est caractérisée par le travail minutieux des frises
géométriques constituées de pierres façonnées et assemblées avec une grande
précision (près de mille pierres pour le seul "Patio des Grecques").
Selon certains archéologues, ces mosaïques pourraient symboliser l'image du
Serpent à Plumes. D'autres sont plutôt d'avis que ces motifs représenteraient
des lignages.
 Groupe de l’église
Au Nord se trouve le Groupe de l'Église ou de la Cure, qui doit son nom à une
église d'époque coloniale. Très semblable au Groupe des Colonnes, il est en moins
bon état de conservation. Il y subsiste des peintures dont le style rappelle celui des
codex Mixtèques.
Une clôture de cactus cierge sépare l'Eglise des ruines de Mitla.
 Poteries polychromes
 Statuette polychrome
 Bijou en or
 Graphique des civilisations
Les Aztèques (+1200 à +1521)
Ce qu'on appelle couramment l'« Empire aztèque » prit naissance en 14281429.
Les Aztèques sont les derniers venus. Ils arrivent du nord et ont amené avec
eux un dieu guerrier qui représente le soleil.
L'art des Aztèques, comme leur religion, est le résultat d'une synthèse.
Les traditions et certaines influences d'origine plus lointaine se sont
amalgamées en un ensemble original. Riche à la fois d'un symbolisme ésotérique
et d'un vigoureux réalisme, l'art aztèque frappe par la puissance et l'énergie
des formes, par la sûreté du dessin, par la hardiesse de la conception.
Architecture
En architecture, les Aztèques n'ont guère innové ; ils ont repris pour l'essentiel
les thèmes de l'architecture classique, c'est-à-dire la pyramide à degrés et le
palais horizontal.
Cependant, la juxtaposition de deux temples au sommet d'une pyramide unique,
comme c'était le cas du Grand Teocalli de Mexico, avec les sanctuaires jumelés
de Tlaloc et de Huitzilopochtli, est un trait typiquement aztèque.
 Grand temple de Tenochtitlan 1375/1519 Maquettes
Le Templo Mayor (« Grand Temple » en espagnol), était le nom de la
grande pyramide à degrés de Tenochtitlan, la capitale des Aztèques.
Après la conquête espagnole, au XVIe siècle, le Templo Mayor fut détruit et son
emplacement exact fut oublié, suite aux multiples chantiers de construction de la
ville moderne, Mexico, jusqu'à ce que des fouilles archéologiques en mettent au
jour les fondations à partir de 1978. Pour exhumer le site du Grand Temple, les
archéologues ont fait raser des immeubles, des magasins et coupé une artère de la
capitale mexicaine. Des fouilles ont mis en évidence treize phases de construction,
étalées entre 1375 et 1519, notamment celle du double escalier de la pyramide,
haute de 45 mètres.
Les monuments circulaires, tels que le temple du Vent à Calixtlahuaca,
 Temple du vent de Calixtlahuaca
Calixtlahuaca est un site archéologique aztèque dans l’état de Mexico au
Mexique. Il comporte cinq périodes d'occupation. Au XVe siècle, elle fut
conquise par les Aztèques qui y installèrent des colons.
Le temple circulaire était dédié à Ehecatl-Quetzalcoatl (dieu du vent-serpent à
plumes).
 Palais de Moctezuma II à Tenochtitlan
On connaît par la description qu’en fit Hernan Cortès, ébloui, dans ses lettres à
Charles Quint, les dimensions grandioses de certains édifices, comme le palais
du Tlatoani à Mexico qui servait de résidence au souverain aztèque Moctezuma
II et remplissait un certain nombre de fonctions officielles.
Le bâtiment était divisé en deux sections décorées de marbres et de stucs
peints.
L'édifice comportait trois patios entourés de portiques.
À l'intérieur; des installations sanitaires, des fontaines et des jardins.
Les pièces étaient ornées de tapisseries de coton, de plumes et de fourrure de
lapin peinte en couleurs vives.
Les planchers étaient en stucs polis, recouverts de peaux d'animaux et de nattes
finement tissées.
Il y avait des chambres pour les fonctionnaires, le personnel administratif et les
gardes militaires, ainsi que des cuisines, des offices et des magasins de
stockage.
Dans le palais une chambre était réservée à un groupe d'anciens, présidé par
l'empereur lui-même, sorte de tribunal pour régler les différends entre les
citoyens.
Après la conquête par les envahisseurs espagnols, ces édifices n'ont pas été
complètement rasés, mais ont été suffisamment détruits pour les rendre
inutilisables.
Ces immenses bâtiments surpassaient tout ce qui avait été réalisé au Mexique
auparavant.
Un temple taillé dans la roche vive.
 Temple de Malinalco
Les Aztèques sont le seul peuple autochtone du Mexique qui ait taillé entièrement
dans la roche vive, à Malinalco, un temple avec ses statues et ses bas-reliefs.
Sculpture
La sculpture, dont il subsiste de très nombreuses œuvres en dépit des
destructions massives dues à la conquête, présente un large éventail
symbolique et stylistique, depuis les idoles et les bas-reliefs à thèmes religieux
jusqu'aux statues de personnages et d'animaux, en passant par les scènes
historiques à la gloire des empereurs.
Parmi les spécimens les plus connus qui se trouvent dans les musées du Mexique
ou à l'étranger, on mentionnera
 Déesse Coatlicue
Coatlicue est la déesse de la fertilité, de la terre dans la mythologie aztèque.
« Mère des dieux » elle a donné naissance à la lune, aux étoiles et au dieu du
soleil et de la guerre.
En nahuatl, son nom signifie « Celle qui porte une jupe de serpents ». Ses
épithètes sont « Déesse-Mère de la Terre qui a donné naissance à tous les
astres », « Déesse du feu et de la fertilité », « Déesse de la vie, de la mort et de
la renaissance » et « Mère des étoiles du sud ».
Un jour que la pieuse Coatlicue était en prière dans un temple une balle de
plumes lui tomba sur la poitrine et quelques temps plus tard elle s'aperçut
qu’elle était enceinte. Elle donna naissance à Huitzilopochtli.
 Statuette de Huitzilopochtli
Huitzilopochtli représente le soleil triomphant à son zénith. C'est le dieu tribal
des Aztèques qui les aurait guidés dans leurs migrations.
En effet c'est lui qui leur ordonna d'aller chercher la fille du roi de Culhuacan
pour
qu'elle
devienne
leur déesse
de
la
guerre, Yaocihuatl.
La princesse fut sacrifiée et un prêtre sacrificateur se vêtit de sa peau.
Le roi de Culhuacan, venu assister aux festivités en l'honneur de la nouvelle
déesse, fut saisi d'horreur, déclara aussitôt la guerre aux Aztèques et les
chassa. Les Aztèques errèrent longuement pour découvrir une nouvelle terre
d'accueil jusqu'à ce qu'ils trouvent l'endroit où un aigle perché sur un cactus
dévorait un serpent comme Huitzilopochtli le leur avait prédit.
Ce mythe correspond à l'origine de la création de la capitale des
Aztèques, Tenochtitlan.
Le culte de Huitzilopochtli devient primordial et la nécessité de nourrir le dieu,
afin qu'il conserve son énergie (soleil) ou qu'il favorise les victoires (guerre),
entraîne le développement des sacrifices humains sur une échelle jusqu'alors
inégalée en Mésoamérique.
 Représentations du Serpent à plumes
Quetzalcóatl était à la fois un dieu et un homme. Il est généralement représenté
sous la forme d’un puissant serpent.
Chez les Aztèques, le serpent jouait un rôle important dans la vie religieuse. Cet
animal symbolisait la fertilité, l’habilité, l’astuce et le savoir ésotérique.
Le serpent à plumes est une divinité dont le culte était très répandu
en Mésoamérique. Son culte trouve ses origines à l'époque préclassique, vers
1200 avant J.-C.
Le nom même de Quetzalcóatl exprime sa double nature. C’est la combinaison
de deux mots nahuatl, quetzal et coalt.
 Photo d’un quetzal
 Calendrier aztèque
En réalité les aztèques utilisaient deux calendriers.
· Le calendrier divinatoire sacré de 260 jours. Les jours sont désignés par
l’association d’un symbole pris dans une liste de 20 et d’un nombre compris
entre 1 et 13 (20x13=260). Le calendrier répartit donc les 260 jours en 20
signes (ou semaines) de 13 jours. Ce calendrier servait à prédire l’avenir et le
destin des personnes suivant leur jour de naissance.
· Le calendrier solaire Il est constitué de 18 mois de 20 jours (18x20=360),
auxquels on ajoutait un « mois » de 5 jours néfastes appelé Nemotemi.
Représentation de la pierre et ses huit cercles
1er Cercle
C’est le cercle central qui est représenté par le visage du Soleil. Il est symbole
de vitalité et du « mouvement immobile ». Sa langue matérialisée par un
couteau d’obsidienne, symbolise le sacrifice de soi-même.
2ème Cercle
Les bras de la croix sont formés par les glyphes des quatre ères précédentes,
liées aux quatre éléments, où apparaissent les dates correspondant à la fin des
Eres Cosmogoniques du calendrier. Ce cercle tourne de gauche à droite, suivant
le mouvement apparent des étoiles.
3ème Cercle
Il contient les 20 glyphes correspondant aux 20 jours du mois.
4ème Cercle
Il représente les 260 jours du calendrier sacré. On y retrouve en effet 52
cases contenant chacune 5 points, ces derniers matérialisant un jour chacun (5
x 52 = 260).
5ème Cercle
Il est lié à la planète Mars, dont la révolution de 780 jours équivaut à 260 x 3.
La planète Mars est la grande différenciatrice et séparatrice des mondes,
semblable au rayon mystique du feu.
6ème Cercle
Il correspond à la planète Jupiter, le joyau du ciel. Les cercles 5, 6, 7 sont
étroitement liés car ils constituent l’unité Mars-Jupiter-Saturne. Elles
établissent ainsi le rapport entre le monde planétaire et le monde stellaire.
7ème Cercle
Le Cercle de Saturne. Cette frange composée de 28 petits arcs (qui rappellent
les vertèbres du serpent) est dédiée à Saturne.
8ème Cercle
C’est le cercle de la Voie lactée.
 Stèle de la guerre sacrée
Dédiée au Soleil et au combat cosmique.
Dimensions de cette sculpture : 1,23 m de haut, pour 92 cm de large et 1 m de
profondeur. Elle est faite d'un bloc de pierre volcanique sculpté en bas-relief sur
chaque face.
Elle fut localisée en 1831. Mais les fouilles qui ont permis de la dégager puis de
l'extraire ne datent que de 1926, près de la tour sud du Palais National.
 Tête de guerrier-aigle aztèque
Evocation frappante de l'énergie des guerriers.
 Pierre de Tizoc
Elle retrace les victoires du septième souverain. La face supérieure du
monument cylindrique est ornée d'un disque solaire à huit rayons. Sur le côté se
trouve une frise à caractère historique : quinze représentations de guerriers
aztèques tenant un captif par les cheveux. Chaque captif est identifié par un
glyphe désignant une localité.
Elle a été mise au jour en 1790-1791. Le monument échappa de peu à la
destruction au moment de sa découverte : on voulait en faire des pavés. Elle est
désormais conservée au musée national d'anthropologie du Mexique.
 Stèle commémorative 1487
Stèle commémorative de l'inauguration du grand Temple, par Ahuitzotl, en
1487.
Arts décoratifs
Les Aztèques ont fait revivre l'art du masque en pierre, qui avait été pratiqué
avec virtuosité à l'époque classique.
 Masques
 Masques de dieux
Chalchiuhtlicue (celle qui a une jupe de jade) ; Tlaloc (dieu de la pluie)
Ils ont porté à un haut degré de perfection la sculpture et la ciselure des
pierres semi-précieuses : jadéite, néphrite, serpentine, cristal de roche.
D'admirables statuettes en portent témoignage.
 Statue de Tezcatlipoca + Xolotl
1 Le plus craint des dieux aztèques. Associé à la nuit, la discorde, la guerre, la
chasse, la royauté, la providence, les sorciers, la mémoire.
2 Associé aux phénomènes doubles : jumeaux, jour et nuit…
 Statue de Xochipilli danse et musique + Xipe-Totec « l’écorché »
 Statue de la Déesse-Mère + Xochiquetzal
 Statue de Musée du Wurtemberg Stuttgart
Trois grandes corporations d'artisans étaient spécialisées, à Mexico, dans les
arts que nous appelons « mineurs » :
Les orfèvres
 Bijoux aztèques
L'original beaucoup plus petit de ce serpent à deux têtes (aujourd'hui conservé
au British Museum) date du XIVe ou du XVe siècle et est fait de bois incrusté
d'une mosaïque en turquoise et en coquillage. Le serpent était une des
représentations de Tlaloc, dieu aztèque de la pluie, et il aurait été porté en
pendentif par un prêtre sacré. Cette pièce faisait probablement partie du trésor
envoyé par Moctezuma à Cortès pour tenter de convaincre celui-ci de quitter le
Mexique.
Les lapidaires
 Décoration de masque
Ils décoraient de mosaïque de turquoise, de grenat, d'obsidienne et de nacre les
masques, objets cérémoniels, casques d'apparat.
Les plumassiers ( amantecas)
 Chefs d’œuvre en plume
Les fragiles chefs-d'œuvre faits de plumes d'oiseaux tropicaux ornaient la
coiffure et les vêtements des dignitaires ainsi que les idoles des dieux.
 Travail des plumassiers
 La messe de Saint Grégoire
Cette œuvre est un témoin du formidable syncrétisme (non seulement religieux)
que la période coloniale favorisa durant trois siècles, et sur lequel le continent
latino-américain s’est construit. À la croisée des chemins, elle est le produit et le
modèle d’un métissage culturel et ethnique
Les missionnaires utiliseront cet art au service de l’Eglise, pour y faire réaliser
des images saintes, dans des tableaux, tout est en plumes, y compris les textes,
comme pour la Messe de Saint Grégoire.
Les seuls éléments qui ne soient pas en plumes sont tous des références sacrées
qui, elles, étaient à l’origine en or ou associées à l’or : l’auréole du Christ, les
deniers de Judas par exemple. L’or ayant a été détruit par le temps ou pillé ou
arraché, les restaurateurs l’ont remplacé par une pâte compacte à la coloration
dorée.
Au vu de cette œuvre, on pourrait penser que, à l’instar des autres tableaux de
plumes, seule l’iconographie chrétienne traditionnelle serait ici présente. Or, il
n’en est rien. En effet, à y regarder de plus près, des éléments iconographiques
d’origine indienne apparaissent. À l’exemple des trois ananas, posés sur le bord
du tombeau.
Ces trois ananas remplacent ici les vases de parfum des saintes femmes venues
embaumer le corps du Christ. C’est le clin d’œil américain voulu par les
missionnaires franciscains car, bien sûr, ces apports locaux ne se sont pas faits
à leur insu. Les instruments de la passion sont disposés selon une distribution
qui correspond à l’ordre grammatical et iconographique de l’écriture aztèque.
Celle-ci n’est pas une écriture linéaire et alphabétique comme la nôtre, mais
une organisation de symboles organisés autour d’un point central : ici le Christ.
L’ordre de lecture se déplaçant autour de lui : le jardin des oliviers (à gauche),
puis le palais d’Hérode, puis la Crucifixion (en haut) et enfin le Sépulcre (en
bas). Ces instruments de la passion sont devenus ici de véritables glyphes.
Signalons également d’autres motifs très intéressants : la nappe d’autel est
décorée, ainsi que les chasubles des prêtres, par des motifs très proches
des pintaderas : ces sceaux à valeur chamanique en argile que les Indiens
imprimaient sur les tissus. On voit ici des fleurs, des plumes, des fruits,
symboles de préciosité, richesse et fertilité pour les Aztèques. On distingue
aussi des volutes, symboles traditionnels de la parole. Tous ces symboles sont
ici adaptés au message chrétien. Mieux encore, notons sur les chasubles, la
reproduction d’un cœur humain à la manière aztèque. Le cœur, qui était pour
les Indiens l’objet central du sacrifice et le siège de la vie, devient sur le tableau
le symbole par excellence de l’eucharistie.
Peinture
Il existait à Mexico deux catégories de peintres : ceux qui couvraient de
fresques les murailles des palais et des sanctuaires, et ceux qui, scribes versés
dans l'écriture hiéroglyphique, enluminaient les manuscrits religieux ou
historiques. Certains de ces manuscrits, tel le Codex borbonicus (bibliothèque
de l'Assemblée nationale, Paris), constituent des recueils de petits tableaux
symboliques admirablement exécutés.
 Peintures murales
 Codex
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Religion
Reliée à la classe dirigeante mais distincte d'elle, influente à coup sûr, la classe
sacerdotale était nombreuse et respectée.
À la tête de la hiérarchie se trouvaient les deux grands prêtres égaux
appelés Serpents à plumes.
Groupés en collèges au service de telle ou telle divinité, les prêtres avaient à
leur charge non seulement le culte, mais l'éducation supérieure et les
hôpitaux destinés aux pauvres et aux malades. Le clergé disposait
d'immenses richesses en terres et en marchandises de toute sorte,
qu'administrait un trésorier général.
La vie des Aztèques était dominée par la religion, que caractérisaient une riche
mythologie, un rituel complexe fertile en épisodes dramatiques et sanglants
mais aussi en cérémonies grandioses et en émouvante poésie.
La civilisation aztèque avait réalisé la synthèse des divinités astrales des
tribus nordiques (Huitzilopochtli, Tezcatlipoca), des dieux agraires adorés par
les anciennes populations sédentaires (Tlaloc, Chalchiuhtlicue, etc.), des dieux
étrangers tels que Xipe Totec (Oaxaca) ou Tlazolteotl (déesse de l'Amour chez
les Huaxtèques).
Le dieu des Aztèques à qui est adressé le culte est guerrier et triomphant.
Huitzilopochtli est fils d'une déesse de la Terre, il personnifie le Soleil par sa
victoire sur ses frères et sœurs, les Ténèbres et l'Étoile du matin.
Soleil et guerre : tels sont les deux principes organisateurs de la religion
aztèque. Ainsi, les morts au combat ou les sacrifiés connaissent une survie
grandiose, car ils sont chargés d'aider le Soleil dans sa course. Tous les jours
pendant quatre ans, ils l'accompagnent du levant au zénith. Passé cette
période, ils se métamorphosent en colibris ou en papillons. Celui qui meurt dans
sa maison, au contraire, disparaît dans les Ténèbres.
Dès son enfance, l'homme aztèque est préparé à l'idée du sacrifice; il ne doit
vivre que pour donner son cœur et son sang « à notre Mère et à notre Père, la
Terre et le Soleil », et contribuer de la sorte au bel ordonnancement du
monde : permettre le lever du Soleil, la tombée de la pluie, la pousse du maïs…
Les sacrifices humains, très fréquents, correspondaient à deux conceptions
distinctes. Tantôt le sang et le cœur des victimes étaient offerts aux dieux,
plus particulièrement au Soleil, afin d'assurer la marche régulière de
l'univers ; tantôt les victimes incarnaient le dieu et mimaient son drame
mythique, jusqu'au moment où leur sacrifice transférait leur force vitale à la
divinité représentée.
Les sacrifiés, de même que les guerriers tombés au combat et les femmes
mortes en couches étaient promis à une éternité bienheureuse, tandis que les
morts ordinaires, pensait-on, devaient subir quatre années d'épreuves dans le
royaume souterrain de Mictlantecuhtli (le Pluton aztèque) avant de disparaître
dans le néant. Mais les morts que Tlaloc avait « distingués » en les appelant à
lui (par noyade, hydropisie, affections pulmonaires, etc.) devaient jouir dans
l'au-delà d'une vie paisible dans l'abondance du paradis (Tlalocan).
« Le compte des destins »
Les Aztèques ont élaboré un système très complexe de calendriers, mêlant
observations astronomiques et métaphysique, instrument de repérage des
phénomènes naturels, tels les saisons ou le mouvement des astres, mais aussi
moyen de déterminer le destin des hommes et du monde. L'existence de
chacun était régie par le tonalpoualli, le « compte des destins », système
extrêmement complexe de divination fondé sur un calendrier rituel de 260
jours divisé en 20 séries de treize. Chacun de ces jours était désigné par un
chiffre et un signe – « 1, crocodile », « 2, vent », « 3, maison », etc. –, que les
prêtres spécialisés, les « compteurs de destins », interprétaient à l'occasion
des naissances, mariages, départs en voyage, expéditions militaires. Chaque
année solaire est désignée par le nom de son premier jour, pris lui-même dans
le calendrier divinatoire. Seuls quatre signes peuvent commencer une année:
tecpatl (le silex), acatl (le roseau), calli (la maison), tochtli (le lapin). Combinés
chacun avec les treize nombres fondamentaux du calendrier divinatoire, ils
offrent 52 débuts d'année possibles. À l'issue de ce cycle de cinquante-deux
ans, le temps est réputé suspendu: il peut alors se dissoudre, et c'est la fin du
monde tant redoutée, ou se répéter, les anciens signes épuisés redevenant
porteurs de vie à la faveur d'une cérémonie sacrificielle. Au-delà de ce cycle
clos, les noms des jours et des années se répètent inlassablement.
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