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Médiathèque A.Malraux (Béziers)
20 janvier 2016
1. Étymologie / Définitions : Idée
2. Notions / concepts / prise de vue :
Idéalisme versus Matérialisme.
3. Questions / Discussion : Deux questions préalables.
4. En guise de conclusion
Culture / Nature : Etymologie et définitions

Etymologie :
Idée vient du latin idea, issu du grec ancien ἰδέα idéa, forme visible, aspect, de ideîn, voir.

Définitions :

Larousse sur internet (extrait)

Représentation abstraite, élaborée par la pensée, d'un être, d'un rapport, d'un objet, etc. ;
concept, notion : L'idée du beau. Les rapports du mot et de l'idée qu'il représente.

Tout contenu de pensée, toute élaboration de l'esprit : Mettre de l'ordre dans ses idées.

Manière personnelle de voir les choses : Nous n'avons pas la même idée de ce qu'est la
liberté.
Synonymes : concept, notion.

Dictionnaire La philosophie de A à Z (extrait)

Comme le constate Spinoza « L’homme pense »; il y parvient par le moyen des idées.

Au sens le plus général, conformément à l’étymologie (idea, la forme, l’idée est ce par quoi la
pensée se rapporte au réel.

De ce fait, l’origine, la nature et la fonction des idées suscitent des débats qu’aucun
philosophe ne peut esquiver.

Si les idées rendent le monde intelligible, reste à savoir si l’intelligibilité du monde suffit à
affirmer l’existence du monde des idées.
Notions / Concepts / Prise de vue
Idéalisme versus Matérialisme
Deux courants majeurs dont l’opposition structure l’histoire de la philosophie :
1. Idéalisme :

Est idéaliste, toute doctrine pour laquelle l’esprit (ou la pensée) existe indépendamment
de la matière, voire existe seul, que ce soit sous la forme d’idées (idéalisme au sens
strict) ou sous la forme d’êtres spirituels (auquel cas on parlera plutôt de spiritualisme).

Qu’est-ce donc que je suis ? Une chose qui pense, c'est-à-dire un esprit, répondait
Descartes et avec lui les idéalistes (Platon, Kant, Fichte, Schelling ou Hegel).

L’idéaliste explique l’inférieur (la matière) par le supérieur (l’esprit). L’esprit est premier
(primat de la matière dirait Comte-Sponvile). L’esprit est une transcendance.
2. Matérialisme :

Est matérialiste, toute doctrine qui nie l’absoluité de la pensée (ou de l’esprit) et son
indépendance à l’égard de la matière (du corps), sans pour autant nier l’existence de la
pensée (elle se nierait alors elle-même). C’est où le matérialisme contemporain rencontre
la biologie et spécialement la neurobiologie.

Qu’est-ce donc que je suis ? Une chose qui pense, c'est-à-dire un corps pensant,
répondraient plutôt les matérialistes (Epicure, Hobbes, Diderot, Marx, Freud ou
Althusser). Là où les idéalistes diraient « j’ai un corps » (ce qui suppose qu’ils soient
autre chose), les matérialistes diront plutôt « je suis un corps »

Le matérialiste explique le supérieur (la vie, la conscience, l’esprit) par l’inférieur (la
matière organique, biologiquement puis culturellement organisée). La matière est
première (primat de l’esprit dirait Comte-Sponville). L’esprit une immanence.
Notions / Concepts / Prise de vue (suite)
En résumé
Pour le Matérialisme, contrairement à l’Idéalisme :
• L’esprit n’est pas principe, mais résultat, non sujet mais effet, non substance, mais acte,
non essence mais histoire.
• L’esprit n’est pas absolu mais relatif (à un corps, à une société, à une époque..). Il n’est
pas être ou vérité, mais valeur ou sens. Ce n’est que le cerveau qui pense.
• Le mieux est toujours à inventer. C’est en quoi l’esprit est libre.
• De même que la matière est le primat de l’esprit, les valeurs sont la primauté de l’esprit,
dirait Comte-Sponville.
• Tout comme le corps, l’esprit est mortel. D’où cette constante du matérialisme philosophique
de vivre le mieux possible ici et maintenant (éthique de l’action et du bonheur), cette vie
unique et passagère.
Questions :
1.
L’acquis est-il à l’inné ce que l’esprit est à la matière ?
2.
Les idées sont-elles transcendantes ou immanentes ?
3.
D’où viennent les idées ?
1.
L’acquis est-il à l’inné ce que l’esprit est à la matière ?
L'esprit est-il transcendant ou immanent à la matière ?
Peut-on dissocier l'inné de l'acquis ?
1. L’acquis est-il à l’inné ce que l’esprit est à la matière ?
1. L’esprit est-il transcendant ou immanent à la matière ?
 L'esprit transcende la matière pensent les idéalistes :
 L’esprit est distinct du monde sensible (la matière), d'où le dualisme "esprit-matière" qui
caractérise la plupart des doctrines idéalistes
 Les idéalistes expliquent la matière (l’inférieur) par l’esprit (le supérieur). Comme dirait
ACS, l'esprit est pour eux le primat de la matière.
 L'esprit est immanent à la matière pensent les matérialistes :
 L’esprit (le monde des idées) n’est pas fondamentalement distinct de la matière (le corps)
dont il n’est qu’une extension particulière localisée principalement dans le cerveau, d’où le
monisme "esprit-matière" qui caractérise la plupart des doctrines matérialistes.
 Les matérialistes expliquent l'esprit (le supérieur) par la matière (l'inférieur). Comme
dirait ACS, la matière est pour eux le primat de l'esprit.
Si, comme le pense Camus, le propre de l’Homme est de se révolter contre sa nature, l’esprit humain
n’est-il pas à la fois immanent (conscience / vérité de la matière) et transcendantal (valeurs /
liberté de l’esprit). Esprit à jamais en train de s’édifier dialectiquement entre valeurs et vérité ?
2. Peut-on séparer l'inné de l'acquis ?
 Sans la capacité matérielle ou innée du cerveau humain d'engendrer la pensée, ne fut-elle
qu'embryonnaire dans un premier temps, comment la pensée de L’Homme aurait-elle pu surgir ?
 Sans l'usage intensif que l‘Homme fit de sa conscience et/ou de sa capacité de penser,
comment la connaissance des humains aurait-elle pu se développer autant au fil du temps ?
100 % inné et 100 % acquis. Indépendance dans l’interdépendance : l'un n’irait-il pas sans l'autre ?
N'est-ce pas là l'enseignement philosophique majeur qu'il convient de tirer du néodarwinisme ?
Indépendance dans l'interdépendance de l'acquis et de l'inné,
n'est-ce pas précisément ce que l'esprit est à la matière ?
2.
Les idées sont-elles transcendantes ou immanentes ?
Comment l’esclave ignorant du dialogue du Ménon de Platon,
découvre-t-il le théorème de Pythagore ?
Par des voies intérieures ou extérieures au monde ?
De façon empirique ou non empirique ?
2. Les idées sont-elles transcendantes ou immanentes ?
1. Transcendantes ?
 Au sens classique, est transcendant ce qui est extérieur et supérieur au monde.
 C'est ce qui est au-delà, ce qui surpasse le monde en étant d'un tout autre ordre.
 Ainsi, pour Platon, le monde des idées s’oppose au monde d’en bas ou matériel. Par exemple :
 Les choses ne sont pas belles en vertu d’un jugement relatif, mais parce qu’elles se
rapportent à une idée de la beauté absolue, éternelle et universelle
 Dans le dialogue du Ménon, c’est parce que l’esclave ignorant questionné par Socrate s’est
rappelé une connaissance que son âme immortelle avait contemplée dans une vie antérieure
(théorie de la réminiscence) qu’il va redécouvrir le théorème de Pythagore .
S’il existe un monde hors du monde, ne peut-on pas penser que les idées sont transcendantes ?
2. Immanentes ?
 Est immanent tout ce qui est dans la nature (donc intérieur au monde) et en dépend.
 S'il n'existe rien d'autre que l'univers ou la nature; tout est immanent.
 David Hume, explique que toutes les perceptions humaines se divisent en deux classes qui se
distinguent par le degré de force et d’intensité avec lequel elles impressionnent l’esprit :
 Les impressions qui entrent dans la conscience avec le plus de force et de netteté sont les
sensations, les émotions et les passions au moment même où nous les expérimentons.
 Les images affaiblies de ces impressions s’appellent les idées ou pensées.
Entre impression et idée, la différence est la même qu’entre un fait concret et le souvenir que
nous en gardons. L’une comme l’autre permettent des associations et l’émergence d’idées nouvelles.
 Pour les empiristes, Socrate aurait seulement facilité le travail de l’esclave du Ménon en lui
proposant des associations d’idées à partir d’expériences qu’il aurait eues au préalable.
Si hors du monde rien n’existe, les idées ne sont-elles pas qu’une forme immanente de la matière ?
Les idées ne sont-elles à la fois immanentes (empiriques donc intérieures au monde)
et transcendantales (non empiriques donc extérieures à l’expérience mais intérieures au monde) ?
3.
D’où viennent les idées ?
Si elles sont immanentes d’où viennent-elles :
• De l’expérience ?
• De la raison ?
• Du langage ?
• De la technique ?
2. D’où viennent les idées ?
Si nous ne souscrivons pas à la conception idéaliste de Platon selon laquelle l’origine des idées se trouve
dans un temps antérieur à la naissance de façon transcendante (au-delà de toute expérience),
les quatre voies immanentes suivantes peuvent-elles nous aider à résoudre le problème :
a) La voie de l’expérience / Selon David Hume (1711-1776/philosophe anglais empiriste), les idées
ne sont rien d’autre que les images affaiblies des impressions dans la pensée:
 L’entendement humain fait des associations entre des notions abstraites qui ressemblent
à la réalité perçue au travers de la perception des sens.
 Mais, par quelle alchimie, la transmutation entre perception et notion se fait-elle ?
b) La voie de la raison / Selon Emmanuel Kant (1724-1804/philosophe allemand), l’entendement
humain est configuré a priori selon les modalités du temps et de l’espace:
 Sans en appeler à une quelconque transcendance pas plus qu’à l’expérience, l’entendement
humain serait capable de jugements synthétiques a priori à l’origine de la raison théorique.
 Mais, d’où peut venir cette aptitude à la rationalité de l’entendement humain ?
c) La voie du langage / Selon Ludwig Wittgenstein (1889-1951/philosophe autrichien puis britannique),
c’est l’échange linguistique qui est à l’origine des idées:
 Les mots sont des outils. Il s’agit, par un jeu construit d’unités discrètes, de découper le
réel, puis d’en recoller les morceaux d’où jaillissent les idées.
 Mais, d’où peur venir cette aptitude au langage normatif des hommes ?
c) La voie de la technique / Selon le Bernard Stiegler (philosophe contemporain français), c’est dans
les 3 mémoires de l’espèce humaine dont celle issue de la technique que surgissent les idées:
 Mémoire phylogénétique naturelle de l’espèce (le génome humain) / Mémoire individuelle
historique de chacun / Mémoire de l’espèce externalisée déposée dans les objets techniques.
 Mais, d’où peut venir la capacité humaine de créer des outils de + en + évolués ?
En tissant des connexions neuronales inconscientes entre les différentes mémoires
du cerveau, l’esprit humain, ne serait-il pas capable de faire surgir des scénarios
alternatifs conscients qu’il confronterait rationnellement à la réalité ?
Comment pourrait-il exister des idées innées ou absolues ?
Ce serait pensée sans travail-pensée sans pensée,
écrit André Comte-Sponvile
Mais ce travail de la pensée n’a-t-il pas
une exigence qu’on appelle vérité ?
Prochaines réunions
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• "Se connaître soi-même, est-ce bien nécessaire ?" mercredi 6 avril
• "La science est-elle morale ? mercredi 19 octobre
MDS Agde de 18h30 à 20h :
• "Capitalisme" : mardi 9 février
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