LA RESPONSABILITE SOCIETALE DE L’ENTREPRISE 1 – Le rôle sociétal des entreprises La responsabilité sociale (ou sociétale) de l’entreprise (RSE) est le rôle qu’elle prend dans la société, audelà de son activité purement génératrice de profit. On parle aussi d’entreprise citoyenne. Préoccupation sociale vis-à-vis des salariés (sécurité, développement personnel, …). Prise en compte de la vision portée par l’extérieur sur l’entreprise (emploi, aménagement du territoire, environnement, ...). Pour la commission européenne, la RSE est l’«intégration volontaire par les entreprises de préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec leurs parties prenantes ». La RSE est reconnu en France par la loi « NRE » de 2001 (loi sur les nouvelles régulations économiques) = obligation des sociétés française cotées d’établir un rapport annuel de leur gestion sociale et environnementale au travers de leur activité. La RSE est la déclinaison au niveau de l’entreprise du concept de développement durable (DD), dont les trois piliers sont : - économique (favoriser le développement, les échanges internationaux) ; - social (accès aux soins, éducation, conditions de travail, …) ; - environnemental (pollution, préservation des ressources, …). Le DD est « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs » (Commission mondiale sur l’environnement et le développement – 1987). La norme ISO 14000 intègre le DD. Répercussions possibles de la RSE sur l’activité économique de l’entreprise. Construction d’une image (valorisante ou non). Baisse de certains coûts (consommations d’énergies, transports, …). Apparition progressive de taxes écologiques (internalisation des externalités négatives). 2 – L’éthique d’entreprise Définition de l’EBEN (European Business Ethic Network) : « L’éthique n’est pas un ensemble de principes figés mais une ouverture d’esprit conduisant à la réflexion continue dans la recherche du bien (commun et individuel) ». L’éthique, voisine de la morale, suppose : - le respect des personnes, la solidarité ; - la loyauté, l’honnêteté, le respect du droit ; Elle exclue : tromperie, privilèges, délit d’initié, intimidation, discrimination, … Elle concerne toutes les parties prenantes (dont les salariés). Elle considère l’autorité légitime si elle contribue au bien commun. La démarche éthique impose une vision à long terme, car des coûts éthiques peuvent apparaître à court terme. Elle peut nécessiter : - des arbitrages (certains sont intégrés dans la loi) ; - l’intégration à une culture d’entreprise (voir § 7.5) ; - la création d’un comité d’éthique. L’éthique d’entreprise a notamment été développée par Octave GELINIER (voir § 7.1). Elle est très proche de la notion de RSE avec laquelle elle est souvent confondue. La gouvernance d’entreprise (voir § 7.1) est un mode de direction encadré par des règles qui concernent la répartition et l’exercice du pouvoir. La gouvernance peut être guidée par des règles éthiques (parfois résumées dans une charte) destinées à réguler le top management. 3 – Les limites de la RSE Une étude du Conference Board (2002) liste les défis du management, vus par 700 leaders mondiaux. Soit en résumé, avec indication du score correspondant : 1 – Fidéliser les clients (42%) 3 – Accroître flexibilité et réactivité (29%) 5 – Développer et retenir les leaders (25%) 7 – Accroître l’innovation (20%) 2 – Réduire les coûts (38%) 4 – Amener les employés à adhérer aux valeurs et visions de l’entreprise (26%) 6 – Gérer acquisitions et alliances (24%) En fin de classement : citoyenneté et réputation (4%) et amélioration de la diversité (3%)