Etude 1 : maltraitance en gériatrie Etude de 2002, de Mme Dujarier : comprendre l’inacceptable : le cas de la maltraitance en gériatrie. (texte integral sur chamillo) La maltraitance sur les personnes âgées n’est pas un phénomène marginal maltraitance : tout comportement verbal ou physique qui traite de ce qui n’est pas acceptable depend de culture et epoque nb : la négligence et le defaut de soin est une maltraitance pourquoi ? on ne peut pas exclure qu’il existe des personnes perverses, mais à priori le pb serait du coté de la relation humain-organisation travail problematique I – données sur le lieu et son fonctionnement lieu de l’etude : AP-HP en region parisienne, service de gérontologie 127lits moyens-longs séjours moyenne d’age patients +80ans accompagnement de fin de vie (pfs sur 10ans) patients : dépendants physiquement : degrés différents dépendants psychiquement : seuls, isolés (peu de visites) isolés : svt cause Alzheimer ou démence sénile (difficile à voir pour proches, famille) vie en coupe réglée : =tout est organisé, peu de souplesse dans emploi du temps heures du lever et du coucher heures des repas sorties svt limitées au jardin temps libre : télévision ou chambre institution totalitaire de premier groupe (Goffman) caracteristiques du personnel médecins, cadre de santé, infirmiers, aides soignants (majoritaires) majoritairement des femmes temps de transport important (+1h en moyenne) roulement des équipes (matin, aprem, nuit) : avec topo entre l’equipe qui prend le relais et celle là avant roles infirmiers/aides soignants effectuer actes prescrits par les médecins (domaine du soin) aide aux personnes dépendantes : actes de la vie quotidienne dimension relationnelle : être à l’écoute nb : on note généralement assez bonne connaissance du patient (de sa vie, etc…) Etude 1 : maltraitance en gériatrie II – intervention Demande institutionnelle : from ministère, pas from établissement Nb : pas les demande les plus fréquentes On n’a pas de données sur la négociation de l’intervention sur le terrain entre les intervenants et l’établissement 1e etape avoir point de vue des travailleurs rencontre avec une 50aine de professionnels tous niv hierarchiques et toutes professions analyse documentaire analyse de l’organisation formelle et informelle 2e etape : mise en discussion des observations avec une centaine de personnes (du service+medecine du travail) émergence des thèmes de la violence et souffrance - sur soi : cas récent de suicide, burn out, absentéisme pour cause psychique (dépression) - sur le patient : dont maltraitance - au sein du collectifs : agressions (verbales et physiques), bcp tactiques d’évitement, … tableau problematique avec bcp de révélateurs d’un dysfonctionnement but des intervenants : comprendre la maltraitance pour prévenir sa survenue. il est important qu’ils restent focalisés sur leur but premier, ils doivent rester modeste et ne pas se positionner en sauveur de la situation globale en réglant tous les pbs les psychosociologues cherchent à : - savoir ce que les personnes concernées disent de la maltraintance : posture de non jugement (donnent parole aux maltraitants) - comprendre les conditions objectives et subjectives favorisant la survenue de tels actes nb : quand trop de conflits, parfois la parole ne peut pas se libérer quand bouleversement ponctuel (evènement traumatisant comme suicide, changement d’organisation brutales) parfois impossibilité de libéréer la parole éléments énoncés qui peuvent expliquer de maltraitance : - sentiment d’impuissance (lacune niv matériel, sous effectif) - sentiment de ne jamais être à la hauteur (idéalisation, envie de faire mieux mais impossibilité) cas d’apparition tension entre la volonté de bien faire et « l’empechement » déclenchement non prémédité d’un acte violent et impulsifculpabilité du soignant nb : si prémédité alors personnalité perverses Etude 1 : maltraitance en gériatrie exple : repas routine : lsq soignant a renoncé à « etre à la hauteur ». prescription impossible par rapport aux conditions de travail. réponse défensive pour éviter la souffrance risque : - épuisement professionnel qui se manifeste par objectivation (phase dépersonnalisation) - maltraitance par négligence : patients traités de façon identiques sans tenir compte de leurs spécificité problème identifié : la prescription du travail prescription : nb impressionnant de directives ministerielles, chartes professionnelles et institutionnelles, procédures prescripteur : éloigné de réalité du terrain méconnaissance du métier et de ses difficultés « promesse enchanteresse » : déni des limites physiques, techniques, institutionnelles (textes de loi déconnectées du terrain affirmant que les personnes agées doivent bénéficier de tout un tas de trucs impossibles concrètement) prescription de toute puissance : les soignants sont transformés en etres omnipotents garant du bien etre des personnes agées. Prescription sur le registre de la morale (à laquelle on ne saurait s’opposer) mais déconnectées des situations de travail Aucun espace de discussion entre prescripteurs (ministère) et opérationnels (soignants sur le terrain) Prescription de toute puissance acceptée et interiorisée, d’autant plus facilement que les soignants choisissent généralement ce métier par vocation (=porteurs d’un idéal) Effet d’empathie : soignants généralement empathiques. Permet au soignant d’écouter mais promouvoit aussi intériorisations les exigences des familles, des patients,… plus qu’ils ne le devraient. L’idéal dont est porteur le prescripteur devient exigible (car très/trop attendu) Les soignants n’osent pas s’opposer à prescription : - car interiorisée - car s’opposer reviendrait à devenir déviant = opposition à la morale de l’institution (garantir le bien etre des résidants, etc…) contradiction entre prescription de toute puissance et realité du métier arbitrage de contradiction est solitaire (donc plus angoissante) = le collectif de travail n’est plus une ressource, il ne porte pas l’individu Etude 1 : maltraitance en gériatrie en temps normal le collectif est un moyen porteur pour faire face aux difficultés au travail, c’est donc très difficile lsq on ne peut pas compter dessus. c’est donc la loi du silence qui règne. Les soignants ne communiquent pas entre eux sur leurs difficultes Ce contexte favorise la survenue de la maltraitance. Sorte de déni de la maltraitance, les soignants ne veulent pas voir qu’elle existe. Une prescription irrealiste sur le domaine de la morale aboutit à une prescription de toute puissance qui trouve echo chez le soignant puisqu’il a une vocation, porteur d’un ideal. Cela aboutit a une maltraitance qui existe et qui perdure dans les institutions. Maltraitance issue du decalage entre ce qu’on me demande et ce que je peux faire.