BULLETIN de SANTE du VEGETAL FRANCHE COMTE Bulletin N° 9 – 10 avril 2012 COLZA Réseau = 28 parcelles observées Stades La chute des pétales débute, un tiers des parcelles a atteint le stade G1. 25 20 Nbre de p arce lle s 14 15 9 10 4 5 0 1 D 2 ( 5 3) E (5 9) F 1 (6 0) F2 G 1 (70 ) S tades Colza fleuri - Stade G1- 10 siliques sont formées et mesurent moins de 2 cm Gel Bulletin rédigé et édité par la Chambre Régionale d’Agriculture de Franche-Comté. www.franche-comte.chambagri.fr Directeur de publication : Michel RENEVIER Les contre coups du gel apparaissent chaque jour dans quelques parcelles : nécroses au collet qui coupent l’alimentation de la plante. apex gelés qui pourrissent et laissent la place à des amas de botrytis. Les rejets qui repartent du collet reposent sur des tissus morts. Les plantes ne cessent de dépérir… Ainsi une mauvaise alimentation des plantes provoque l’avortement des boutons (voir photos). Sur certaines parcelles, le potentiel est fortement compromis. Des remplacements ne sont pas à exclure… Valparc - Espace Valentin Est 25048 BESANCON CEDEX Tel : 03.81.54.71.71 Fax : 03.81.54.71.54 [email protected] Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9 10 avril 2012 1 Les pieds pourissent (botrytis = moisissure grise) Pieds nécrosé Avortements de boutons sur parcelles en mauvais état végétatif Colza en mauvais état qui ne fleurit pas et ne fleurira pas (tous les boutons ont avorté). Insectes - méligèthes Sur le terrain : Les parcelles du réseau fleurissent correctement sauf quelques unes où la floraison semble ralentie par un manque de vigueur du colza comme à Fontenoy les Montbozon, Noroy le Bourg ou Port /Saône. Le témoin non traité à Aillevans ne fleurit pas à cause des méligèthes. Risque faible Surveillez les parcelles qui ne fleurissent et vérifiez l’absence de méligèthes. Sur parcelles fleuries, aucun insecticide ne doit être réalisé en pleine journée, car les abeilles sont présentes et butinent !!! Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9 10 avril 2012 2 Risque élevé Attention au respect de la réglementation « abeille ». 1 Dans les situations proches de la floraison ou sur colza qui ne parvient pas à fleurir, utiliser un produit portant la mention « autorisé pendant la floraison » et traiter tôt le matin ou tard le soir afin de préserver les abeilles et les auxiliaires. 2 Il est formellement interdit de mélanger pyréthrinoïdes et triazoles. Ces familles de matières actives doivent être appliquées à 24 heures d’intervalle en appliquant la pyréthrinoïde en premier. Voir note nationale : « Les abeilles, des alliées pour nos cultures : protégeons-les ! » Sclerotinia Les parcelles les plus précoces ont atteint le stade G1 (chute des premiers pétales), stade clé pour les protéger efficacement contre le sclérotinia. Les apothécies (organes de fructification des sclérotes) sont maintenant présentes en cultures. Elles projettent des spores sur les pétales. Ces derniers peuvent contaminer le pied de colza en tombant sur les feuilles. Apothécie dans du blé - Pesmes Le risque sclérotinia se raisonne en fonction : de la météorologie avant et après le stade G1, la pluie et la douceur sont favorables à la dissémination et au passage sur tige du sclérotinia. de la rotation, un retour fréquent de cultures sensibles fait augmenter le risque. du type de sol : les attaques les plus spectaculaires ont lieu dans les parcelles limoneuses. Il n’existe pas de seuil de nuisibilité sclérotinia. Pour les parcelles au stade G1, avec retour fréquent de cultures sensibles ou sur lesquelles une forte attaque a déjà été observée, le risque sclérotinia peut être élevé. La pluie en cours va être favorable à la sortie des apothécies ainsi qu'aux contaminations. Pour les autres parcelles, attendre la chute des pétales, le stade G1 (voir photo page 1). Les fongicides appliqués au stade floraison ont un arrière effet non négligeable sur les maladies secondaires type oïdium. Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9 10 avril 2012 3 Risque faible Risque élevé Risque faible Risque élevé Charançons des siliques La nuisibilité de cet insecte se limite aux bordures de parcelle. Piquées par les charançons et colonisées ultérieurement par les larves de cécidomyies du colza, quelques siliques n’arriveront pas en graines. Un traitement spécifique est très rarement rentabilisé. La météorologie plutôt venteuse n’a pas permis l’observation de ce ravageur. Risque faible Seuil de nuisibilité : 1 pied sur 2 colonisé entre les stades G1 et G4 BLE d’Hiver Réseau = 32 parcelles observées Stades Les stades sont très étalés, mais une majorité des blés est entre épi 1cm et 1 nœud. 1 nœud 25 20 Blé Nbre de 15 parcelles 10 5 12 11 5 4 0 Fin ta llage De colle m ent épi E pi 1 cm 1 N œud 2 Nœ u ds Stades Lors de l’observation de la septoriose, il est utile de connaître le positionnement des feuilles définitives (1ere, 2eme, 3eme) sur laquelle est la maladie. Lorsque le blé est à 1 nœud, la feuille enroulée au sommet est la F3 définitive. A 2 nœuds, la feuille enroulée est la F2 définitive. Blé à 1 nœud – la feuille enroulée est la F3 définitive Blé à 2 nœuds – la feuille enroulée est la F2 définitive F2 F3 F3 F4 F4 F5 F5 Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9 10 avril 2012 4 Risque élevé La note Commune ARVALIS-Institut du végétal, INRA, ANSES sur les MALADIES DES CEREALES A PAILLE 2012 et disponible sur le site : http://www.franche-comte.chambagri.fr/uploads/media/note_commune_Maladies_des_c%C3%A9r%C3%A9ales.pdf Maladies – piétin verse Les facteurs qui influent sur la maladie sont agronomiques et climatiques. L’évaluation du risque agronomique peut se faire à l’aide de la grille (Annexe). Modèle TOP. Le risque estimé par le modèle est plutôt faible. Néanmoins, pour les secteurs de Haute Saône Villersexel - Frotey - Chargey les Gray, une à deux contaminations secondaires supplémentaires ont été enregistrées (voir graphique ci-dessous). Modélisation piétin verse 2011-2012 – TAVAUX – levée du 10 Octobre Après avoir évalué les risques agronomiques et climatiques, l’observation des symptômes au champ permet de finaliser l’analyse du risque. Comment reconnaître les symptômes ? Il ne faut pas confondre le piétin verse et le rhizoctone, maladie non nuisible : piétin verse (photo) = taches diffuses avec stromas noirs. Symptômes de piétin - rhizoctone (photo) = taches bien délimitées, style brûlure de cigarette (gaine souvent déchirée) avec stromas violacés (moisissure présente sur les gaines ou les tiges). Microdochium nivale, taches brunes à noires qui suivent les stries de la gaine Symptômes de rhizoctone Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9 Microdochium nivale sur gaine 10 avril 2012 5 Seuil de nuisibilité : On considère qu’il y a risque lorsque de 10 à 15% des maîtres brins sont touchés. Infos du terrain : Sur les parcelles à plus de 1 nœud, les symptômes sont plus facilement reconnaissables. Le seuil de nuisibilité est atteint ou dépassé dans deux parcelles du réseau d’observation. Il faut attendre le stade 1 nœud pour observer les symptômes. 1 – Si la note obtenue à l’aide de la grille (voir en fin de bulletin) est inférieure ou égale à 9 ou si la note est supérieure ou égale à 10 et sur variétés peu sensibles (note GEVES >=5) type ATTLASS, AZIMUT, BERMUDE, BOREGAR, MUSIK, SORRIAL, PHARE, RENAN, SANKARA, le risque est faible. Risque faible Risque élevé Risque faible Risque élevé Risque faible Risque élevé 2 – si la note est supérieure ou égale à 10, pour les autres variétés, faire un contrôle des symptômes au champ – si le pourcentage de pieds touchés est inférieur à 10-15%, le risque est faible à moyen vu que le piétin sera tardif et donc peu nuisible. Un contrôle de symptômes pourra être réalisé entre les stades 1 et 2 nœuds, période optimale pour observer. – si le pourcentage de pieds touchés est supérieur à 10-15%, le risque peut être important. La nuisibilité moyenne attribuable au piétin verse en situations à risque est d’environ 3-4 qx/ha. Symptômes physiologiques Les symptômes physiologiques sont de retour ! Ils sont présents dans les parcelles qui souffrent de la sécheresse. Septoriose Les parcelles de blé Franc Comtoises vont atteindre le stade 2 nœuds, stade à partir duquel le risque septoriose est à prendre en compte. Infos modèle : Le risque en Franche-Comté est actuellement faible à nul (vert). Niveaux de risque Nul (vert) Faible (Jaune) Moyen (violet) Elevé (rouge) Modèle Presept - TAVAUX - Levée du 10 octobre 2011 Barre indiquant le niveau de risque : vert = risque nul Bâtonnets indiquant le stade de développement de la septoriose : 1 batonnet = 1 contamination Couleur rose = début sortie de tache Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9 10 avril 2012 6 Modèle Presept - LONS LE SAUNIER - Levée du 10 octobre 2011 Infos terrain : Taches de septoriose sur F6 définitive avec petits points noirs caractéristiques (pycnides) – Chevalier Chaumercenne. La septoriose est présente et signalée dans plusieurs parcelles. Elle est présente sur F5 ou F4 visibles, ce qui correspond sur un blé au stade 1 nœud aux feuilles F7 ou F6 définitives. Des taches sont présentes sur F5 définitive sur une parcelle de Chevallier semée fin septembre. Comment évaluer le risque ? premièrement par la pluviométrie. Elle conditionne le risque. Pour monter de feuilles en feuilles, la septoriose a besoin de pluie. Ce sont les éclaboussures des gouttes de pluie (effet « splash ») qui entraînent les spores sur les feuilles supérieures. deuxièmement le stade de la céréale. C’est à partir du stade « ligule visible » jusqu’au stade « gonflement » que le blé est le plus sensible car toutes les feuilles sont sorties et exposées aux contaminations provoquées par les éventuelles pluies. L’objectif est de protéger les deux dernières feuilles. troisièmement, la sensibilité variétale. Plus la variété est sensible, plus la septoriose montera rapidement de feuilles en feuilles à la faveur des pluies. et enfin, l’étage foliaire sur laquelle est située la septoriose (voir seuil de nuisibilité). Seuil de nuisibilité : à partir du stade 2 nœuds, le seuil de nuisibilité est atteint quand 20% des F3 définitives sont touchées par la septoriose. Le risque est actuellement faible pour toutes les situations. A suivre. Risque faible Mouche Jaune Des dégâts de mouche jaune sont visibles en cultures. L’adulte vole et pond en automne et la larve se nourrit de l’épi entrainant la mort des talles touchés. Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9 10 avril 2012 7 Risque élevé Talle dépérissant Asticot de mouche jaune avec tête noire JNO (jaunisse nanisante de l’orge) Des symptômes sont visibles dans les parcelles. La JNO est reconnaissable aux feuilles dont l’extrémité est rouge ou jaune. Des parcelles semées précocement et non protégées peuvent être touchées. Symptômes de JNO – les feuilles rougissent ou jaunissent ORGE d’Hiver Réseau = 16 orges d’hiver Stades Les stades des orges sont également très étalés. Les orges en bon état atteignent maintenant le stade 2 nœuds, voire dernière feuille pointante. Des parcelles redémarrent seulement après le coup de gel. 25 20 Orge Nbre de 15 parcelles 10 6 5 0 1 Fin tallage Decollemen t épi Epi 1 cm 4 3 2 1 Nœud 2 Nœuds D F pointante Stades Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9 10 avril 2012 8 Maladies Sur le terrain La maladie la plus observée reste l’helminthosporiose. C’est essentiellement sur ESTEREL qu’elle est signalée. Elle est observée jusque sur F3 définitive sur une parcelle au stade dernière feuille pointante. La rhynchosporiose n’évolue pas, elle est observée sur F4 et F3 visibles dans 4 parcelles. L’oïdium est signalé sur 3 parcelles, plutôt sur feuilles basses. Et enfin, la rouille naine est signalée sur 3 parcelles dont une à Déservillers (700 m d’altitude). On peut observer quelques pustules sur F3 définitive dans les parcelles les plus en avance. Seuil de nuisibilité helminthosporiose : (à moduler selon la sensibilité de la variété) Variétés sensibles : si plus de 10% de feuilles atteintes. Variétés tolérantes : si plus de 25% de feuilles atteintes. Sensibilité des variétés à l’helminthosporiose – Source ARVALIS CHOISIR et décider 1 2011 Un risque existe sur les parcelles où les symptômes sont fréquents. Le risque maladie est à prendre en compte à partir du stade 1 nœud. Helminthosporiose sur Esterel - Gy Rhynchosporiose Rouille naine sur ESTEREL – Motey Besuche Oidium Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9 10 avril 2012 9 Risque faible Risque élevé ORGE de PRINTEMPS Réseau = 4 parcelles observées Stades Le tallage est en cours. Désherbage Malgré le temps sec, les dicotylédones se développent. TRITICALE Réseau = 1 parcelle observée Stades Epi 1 cm à Déservillers 25. Maladies L’oïdium est présent sur feuilles basses. TOURNESOL Les premiers semis lèvent. MAIS Les semis ont débuté. REGLEMENTATION La liste des équipements de limitation de la dérive de pulvérisation est mise à jour. http://draaf.franchecomte.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/Liste_des_equipements_de_limitation_de_la_derive_de_pulverisation_cle0bbf51.pdf METEO POSTE Pluviométrie depuis le 1er janvier 2012 (mm) Pluviométrie du mois en cours (mm) Pluviométrie de la semaine (du lundi au dimanche) 25 DANNEMARIE COULANS ARBOIS LONS 39 ST JULIEN TAVAUX 158,8 11,2 11,2 234,1 18,9 18,9 179,2 29 29 184 40,7 40,7 210,8 42 42 104,2 10 10 CHARGEY LES GRAY PESMES PORT / SAONE VILLERSEXEL DORANS 136,6 5,6 5,6 134,6 8,6 8,6 134,2 7,2 7,2 143,4 9 9 167,7 10,4 10,4 90 70 POSTE Pluviométrie depuis le 1er janvier 2012 (mm) Pluviométrie du mois en cours (mm) Pluviométrie de la semaine (du lundi au dimanche) Elaboré à partir des données recueillies auprès de Météo-France selon l’état de la base. Action pilotée par le ministère chargé de l'agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018. S A S GI RO UX Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9 10 avril 2012 10 ANNEXE 1 Grille d’évaluation du risque piétin verse Bulletin de Santé du Végétal « Grandes Cultures » N°9 10 avril 2012 11 Note nationale BSV Les abeilles, des alliées pour nos cultures : protégeons-les ! Cette note a été rédigée par un groupe de travail DGAl1, APCA2, ITSAP-Institut de l’abeille3, et soumise à la relecture du CNE4. 1-Direction générale de l’alimentation 2- Assemblée permanente des chambres d’agriculture 3- Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation 4-Comité national d’épidémiosurveillance dans le domaine végétal Crédits photos et dessin : J. Jullien DGAl-SDQPV et ANAMSO (colza, p.2) En butinant de fleur en fleur, les insectes pollinisateurs participent à la production de nombreuses cultures et contribuent aussi à la qualité des récoltes. À l’échelle mondiale, 80 % des plantes à fleurs se reproduisent grâce à ces insectes auxiliaires, en particulier aux abeilles. Une démarche éco-responsable Les causes de dépérissement des abeilles sont multiples. La préservation de la santé du cheptel apicole implique la mise en place de bonnes pratiques au niveau de : - la gestion des ressources alimentaires des abeilles ; - la maîtrise des risques sanitaires du cheptel ; - l’utilisation raisonnée des produits phytopharmaceutiques en protection des cultures. Face à ces risques, les pouvoirs publics ont renforcé les études écotoxicologiques, la réglementation, ainsi que les contrôles sanitaires et phytosanitaires visant à protéger les insectes pollinisateurs. Les voies d'intoxication Des empoisonnements d’insectes pollinisateurs peuvent se produire quand les produits phytopharmaceutiques sont appliqués pendant la période de floraison ou lors de la production d’exsudats, car c'est dans ces situations que les butineuses sont les plus actives, tant sur les plantes cultivées que sur les adventices. La contamination peut avoir lieu à deux moments (pendant et après le traitement phytosanitaire), par deux voies d'intoxication différentes (contact ou ingestion) : - par contact : quand l'abeille est exposée directement à un produit dangereux, surtout aux heures chaudes de la journée ; se pose sur une fleur ou sur la végétation traitée avec un produit persistant ; reçoit des traînées de vapeurs ou de poussières toxiques au-dessus des plantations limitrophes de celles qui sont en fleurs ; - par ingestion : quand l’abeille prélève du nectar ou du pollen sur des fleurs contaminées suite à une pulvérisation ; par l’utilisation avant floraison d’un produit rémanent ou systémique ; suite à un enrobage de semence avec un produit systémique et persistant durant la floraison ; ou enfin par des poussières d’enrobage insecticide émises lors de semis en l’absence de mesures appropriées de gestion des risques, telles que définies notamment dans l’arrêté interministériel du 13 janvier 2009. 1/3 Connaître les risques d'intoxication d'abeilles avant de traiter Sur « e-phy », consultez la rubrique ECOACS Base de données nationale sur les effets non intentionnels des produits phytosanitaires. Les professionnels de la production végétale et du paysage doivent impérativement connaître l'écotoxicité des produits phytosanitaires avant de les appliquer sur les cultures ou les zones non agricoles. La règle de base consiste à lire l'étiquette du produit figurant sur l’emballage (classement toxicologique, phrases de risque correspondantes). En complément, il est possible de consulter les fiches de données de sécurité 1 des produits phytopharmaceutiques et l'Index phytosanitaire de l'Acta, mis à jour chaque année. Sur Internet, on peut aussi consulter avec intérêt le catalogue des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages autorisés en France "e-phy"2, dans lequel figure une rubrique appelée Ecoacs (voir encadré) sur les effets nonintentionnels sur les auxiliaires biologiques, dont l'abeille domestique. Enfin, la base Agritox3 renseigne sur les principales propriétés de « dangers » des substances actives. 1-http://www.quickfds.com ou http://www.phytodata.com 2-http://e-phy.agriculture.gouv.fr 3-Agritox est une base de données sur les propriétés physiques et chimiques, la toxicité, l'écotoxicité, le devenir dans l'environnement, la réglementation sur les substances actives phytopharmaceutiques. Elle a été créée par le département de phytopharmacie et d'écotoxicologie de l'Inra. 80 % des informations proviennent des dossiers de demande d'autorisation de mise sur le marché déposés par les industriels et validés par les experts aux niveaux français et européen, et 20 % sont de source bibliographique (www.dive.afssa.fr/agritox/index.php). Les bonnes pratiques phytosanitaires inscrites dans la réglementation en vigueur • Conditions d'utilisation des insecticides et acaricides à usage phytosanitaire D’une façon générale, il faut noter que l’arrêté du 28 novembre 2003, paru au Journal officiel du 30 mars 2004, interdit tout emploi d’insecticides ou d’acaricides en période de floraison ou de production d’exsudats ; ceci afin de protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs. Par dérogation, l’emploi d’insecticides et acaricides en période de floraison ou de production d’exsudats est cependant possible dès lors que deux conditions sont respectées : 1. L’intervention a lieu en dehors des périodes de butinage, c'est-àdire tard le soir ou tôt le matin (les cultures n’étant pas visitées par les butineuses). 2. Le produit insecticide ou acaricide employé bénéficie d’une mention « abeilles ». L’arrêté définit en effet trois types de mention « abeilles » pouvant être attribuées aux insecticides ou acaricides : - « Emploi autorisé durant la floraison en dehors de la présence d’abeilles ». - « Emploi autorisé au cours de périodes de production d’exsudats, en dehors de la présence d’abeilles » ; « Emploi autorisé durant la floraison et au cours des périodes de production d’exsudats, en dehors de la présence d’abeilles ». • Eviter les dérives lors des traitements L'arrêté interministériel du 12 septembre 2006 impose aux applicateurs (professionnels agricoles, personnel des collectivités, particuliers) de mettre en œuvre des moyens appropriés pour éviter tout entraînement des produits phytopharmaceutiques en dehors des parcelles ou des zones traitées. Il convient dans ce cadre d’éviter toute dérive des produits vers les ruches et ruchers. N’hésitez pas à échanger avec les apiculteurs qui travaillent autour de vous et adaptez vos • Mesures anti-dérives lors du semis pratiques en leur demandant conseil vis-à-vis L'arrêté interministériel du 13 janvier 2009 précise les des abeilles. Sur cette photo, colonie peu conditions d'enrobage et d'utilisation des semences traitées populeuse après dérive. par des produits phytopharmaceutiques en vue de limiter l'émission des poussières lors du procédé de traitement en usine. 2/3 • Mélanges de produits phytopharmaceutiques dangereux pour les abeilles L'association de certaines molécules à visée phytopharmaceutique peut faire courir un risque important aux pollinisateurs (effets possibles de synergies). Pour cette raison, il convient d’être extrêmement vigilant en matière de mélanges et de respecter l’arrêté ministériel du 7 avril 2010. Ce dernier prévoit dans son article 8 : que « durant la floraison ou au cours des périodes de production d'exsudats, au sens de l'article 1er de l'arrêté du 28 novembre 2003 susvisé, un délai de 24 heures soit respecté entre l'application d'un produit contenant une substance active appartenant à la famille chimique des pyréthrinoïdes et l'application d'un produit contenant une substance active appartenant aux familles chimiques des triazoles ou des imidazoles. Dans ce cas, le produit de la famille des pyréthrinoïdes est obligatoirement appliqué en premier ». Les mélanges extemporanés de pyréthrinoïdes avec triazoles/imidazoles sont donc interdits en période de floraison et d'exsudation de miellat par les pucerons. A RETENIR - Pensez à observer vos cultures avant de traiter ! - Il est interdit de traiter en présence des abeilles, même si le produit comporte la mention « abeilles ». - Périodes et conditions où la présence des abeilles est la plus propice sur vos cultures : dès que les températures sont supérieures à 13°C , la journée ensoleillée et peu ventée. - Périodes et conditions où les abeilles sont peu présentes dans vos cultures : si les températures sont fraîches (<13°C), par temps nuage ux, pluvieux et par vent fort. Attention : d’autres pollinisateurs sauvages sont présents sur des plages horaires plus larges au cours de la journée et sous des températures plus fraîches (par exemple, les bourdons). Par ailleurs, les abeilles peuvent être actives du lever du jour au coucher du soleil. Les bonnes pratiques pour favoriser l’activité des insectes pollinisateurs et pour maintenir des ressources alimentaires en dehors des périodes de floraison des cultures mellifères • Avant toute prise de décision concernant une éventuelle intervention phytosanitaire, pensez à consulter le Bulletin de Santé du Végétal et à évaluer rigoureusement l’état phytosanitaire de la culture. • Ne laisser jamais d’eau polluée par des substances actives chimiques autour des parcelles ou sur votre exploitation, les abeilles s’abreuvent et collectent de l’eau pour assurer le développement de leur colonie. • Favorisez la présence des pollinisateurs pour la pollinisation de vos cultures en implantant des espèces mellifères autour de vos parcelles (bandes mellifères le long des cours d’eau et bord de champ, haies mellifères, CIPAN mellifères…). Rendez non attractifs pour les abeilles les couverts herbacés et fleuris entre-rangs dans la parcelle à traiter, par exemple en les broyant ou les fauchant. Pour ne pas que la flore mellifère devienne un piège pour les pollinisateurs, il est impératif que la dérive des traitements réalisés sur les cultures voisines soit évitée. • Participez au maintien de l’apiculture sur votre territoire avec des cultures diversifiées et des rotations plus longues en intégrant des légumineuses ou des oléoprotéagineux dans votre assolement. • Laissez des plantes messicoles s’implanter en bords de champs pour favoriser la biodiversité florale et mellifère. Pour plus d’informations sur les abeilles et l’apiculture, contactez l’ADA (association de développement apicole) de votre région, le référent apiculture de la chambre régionale d’agriculture ou consultez le site internet de l’ITSAP-Institut de l’abeille www.itsap.asso.fr 3/3