École des Mines de Douai — FIAASMathématiques Compléments de topologie Compléments de topologie F. Delacroix, École des Mines de Douai, 22 septembre 2010 Ce document présente quelques notions de topologie, non essentielles pour la compréhension du cours de FiAAS, mais offrant un recul plus important sur certains points de ce cours. Il comprend également une petite série de contre-exemples classiques montrant les limites ou la nécessité des hypothèses de quelques-uns des résultats du chapitre 1 sur les fonctions de plusieurs variables. Ce document pourra être complété par vos demandes, n’hésitez pas à demander des approfondissements. 1 Diamètre 1.1 Dans un espace vectoriel normé Soit E un espace vectoriel normé. Étant donnée une partie A de E, on définit le diamètre de A comme la quantité n Diam(A) = sup d(x, y), o x, y ∈ A ∈ R+ ∪ {∞} avec en plus la convention que Diam(∅) = 0. Proposition 1 Le diamètre d’un compact est fini et atteint. Preuve. Il s’agit de prouver que l’application «distance» d : E × E −−−→ R+ (x, y) 7−−−→ d(x, y) = kx − yk est bornée sur K × K et atteint ses bornes. On va pour cela munir l’espace vectoriel E × E d’une norme, montrer que l’application d est continue sur E × E et que K × K est un compact de E × E. On peut munir E ×E (notamment) de l’une des trois normes suivantes, généralisations directes des exemples fondamentaux de Rn : pour (x, y) ∈ E × E, k(x, y)k1 = kxk + kyk k(x, y)k2 = q kxk2 + kyk2 k(x, y)k∞ = sup{kxk, kyk}. (exercice : vérifier que ce sont bien des normes, et qu’on retrouve la situation habituelle de ces normes sur R2 lorsque E = R normé par la valeur absolue). Ces trois normes sont équivalentes (exercice, inspirez-vous de l’exercice 1 question 3 du chapitre 1) et donc définissent la même topologie sur cet espace vectoriel, et aussi, c’est ce qui nous intéresse, la même notion de convergence. Pour une suite de couples ((xn , yn ))n∈N (deux paires de parenthèses : une pour la notation «couple», l’autre pour la notation «suite») de E ×E, et un couple (`, m) ∈ E ×E, on a ainsi équivalence des assertions suivantes (démonstration laissée en exercice) : 1 Compléments de topologie MathématiquesÉcole des Mines de Douai — FIAAS (1) la suite ((xn , yn ))n∈N converge vers (`, m) ∈ E × E, (2) lim k(xn , yn ) − (`, m)k = 0 (c’est la définition de la convergence) où la notation k.k n→∞ désigne l’une quelconque des trois normes ci-dessus, (3) les suites des composantes (xn )n∈N et (yn )n∈N convergent respectivement vers ` et m. Alors K × K est compact. Pour le démontrer, fixons une suite ((xn , yn ))n∈N de K × K ; il s’agit de prouver qu’elle admet une sous-suite convergente. Par définition, la suite (xn )n∈N est une suite de K, donc, en vertu de la propriété de Bolzano-Weierstrass, elle admet une sous-suite (xϕ(n) )n∈N convergeant dans K, ϕ désignant une application N −−−→ N strictement croissante. La suite (yϕ(n) )n∈N est elle aussi une suite de K, donc elle admet une sous-suite (yψ◦ϕ(n) )n∈N qui converge dans K, ψ étant encore une application N −−−→ N strictement croissante. La fonction ψ◦ϕ est la composée de deux fonctions strictement croissantes de N −−−→ N, c’est donc elle-même une fonction strictement croissante de N −−−→ N. La suite (xψ◦ϕ(n) )n∈N est extraite de la suite (xϕ(n) )n∈N qui est convergente, elle est donc convergente. Comme les suites (xψ◦ϕ(n) )n∈N et (yψ◦ϕ(n) )n∈N sont toutes deux convergentes dans K, la suite des couples ((xψ◦ϕ(n) , yψ◦ϕ(n) )n∈N , extraite de ((xn , yn ))n∈N est donc convergente dans K × K en vertu de la caractérisation de la convergence dans E × E exposée plus haut. Ceci prouve bien que K × K est compact. Il reste à prouver que d est continue. Rappelons les inégalités triangulaires : pour deux vecteurs a et b, on a kak − kbk 6 ka − bk 6 kak + kbk. Pour (x, y), (x0 , y 0 ) ∈ E × E, on a donc les majorations suivantes : |d(x, y) − d(x0 , y 0 )| = kx − yk − kx0 − y 0 k 6 kx − y − x0 + y 0 k 6 k(x − x0 ) − (y − y 0 )k 6 kx − x0 k + ky − y 0 k = k(x, y) − (x0 , y 0 )k1 . Ceci montre que l’application d est 1-lipschitzienne (lorsque l’on a muni E ×E de la norme k.k1 ), donc continue. En effet, la majoration précédente montre que |d(x, y) − d(x0 , y 0 )| tend vers 0 lorsque (x0 , y 0 ) tend vers (x, y). Finalement, l’image de K × K par l’application d est celle d’un compact par une fonction continue, donc c’est un compact de R, c’est-à-dire un fermé borné : la distance d est bornée sur K × K et atteint ses bornes. Ainsi, le diamètre de K est fini et réalisé par (au moins) un couple (x, y) particulier. Proposition 2 Le diamètre d’une boule (ouverte ou fermée, peu importe) est égal au double de son rayon. 2 École des Mines de Douai — FIAASMathématiques Compléments de topologie Preuve. Procédons par double inégalité, en nous intéressant à une boule fermée B(a, R) de centre a et de rayon R, que l’on notera simplement B. Pour x, y ∈ B, grâce à l’inégalité triangulaire : kx − yk = kx − a + a − yk 6 kx − ak + ky − ak 6 R + R = 2R. Le majorant ainsi obtenu étant indépendant de x et y, on peut passer au sup, ce qui montre que Diam(K) 6 2R. Considérons maintenant un couple de vecteurs diamétralement opposés (x, −x) dans lequel kxk = R. Alors kx − (−x)k = kx + xk = k2xk = 2kxk = 2R. Ce la considération de ce couple particulier découle que le sup dont il est question, c’està-dire Diam(K) vérifie Diam(K) > 2R. Finalement Diam(K) = 2R. Remarquons que la démonstration précédente fonctionne bien pour une boule fermée, où l’on peut choisir x tel que kxk = R, mais pas pour une boule ouverte. On doit alors modifier la seconde partie de la démonstration en considérant une suite (xn ) de la boule ouverte qui converge vers un point x tel que kxk = R. Par exemple avec xn = (R − n1 )e où e est un vecteur de norme 1. 1.2 Dans un espace métrique Un espace vectoriel normé est un cas particulier d’espace métrique (qui est lui-même un cas particulier d’espace topologique), c’est-à-dire un ensemble dans lequel existe une notion de distance. Définition 1 On appelle espace métrique tout ensemble E tel qu’il existe une application d : E × E −−−→ R+ appelée distance (ou : métrique) telle que (1) d vérifie l’axiome de séparation : ∀x, y ∈ E, (d(x, y) = 0) ⇐⇒ (x = y) (2) d soit symétrique : ∀x, y ∈ E, d(x, y) = d(y, x) (3) d vérifie l’inégalité triangulaire : ∀x, y, z ∈ E, d(x, z) 6 d(x, y) + d(y, z). Beaucoup des notions présentées dans le chapitre 1 à propos des espaces vectoriels normés sont en fait des propriétés métriques (boules, partie bornée. . .) ou topologiques 3 Compléments de topologie MathématiquesÉcole des Mines de Douai — FIAAS (ouvert, fermé, compact, connexe. . .). Il est toutefois important de remarquer qu’un espace métrique n’est pas forcément un espace vectoriel (pas forcément «plat» 1 ) Exemple 2 (La distance SNCF) Dans un ouvert de R2 , on fixe un point appelé PARIS. On définit alors la distance entre deux points A et B comme étant d(A, B) = δ(A, B) δ(A, P ARIS) + δ(P ARIS, B) si A, B et P ARIS sont alignés sinon. où δ désigne la distance euclidienne habituelle (toute ressemblance avec des personnages existants serait purement fortuite). Avec cet exemple, pour obtenir une idée intuitive à peu près conforme à la réalité, on pourrait être amené à supposer que l’ouvert dans lequel on travaille (qui pourrait avoir par exemple la forme d’un pays donné), est étoilé par rapport à PARIS. Mathématiquement, ce n’est toutefois pas nécessaire. Cet exemple consiste donc à dire qu’un voyageur se rendant de A à B ira directement si A, B et PARIS sont alignés, et devra d’abord passer par PARIS dans le cas contraire. La distance de A à B est alors définie comme étant la longueur du parcours de notre infortuné voyageur. Exemple 3 (Distance discrète) Soit E un ensemble quelconque non vide. On définit la distance discrète sur E en disant que 0 si x = y d(x, y) = 1 si x 6= y. Ce dernier exemple est intéressant car complètement contre-intuitif et pourtant très cohérent : tous les points distincts de E sont séparés par la même distance 1. On peut s’en faire une idée dans R2 si E ne contient que trois points (les placer de telle sorte qu’ils forment un triangle équilatéral de côté 1), ou dans R3 si Card E = 4 (utiliser un tétraèdre) mais ce modèle géométrique est vite limité. Le diamètre d’un compact dans un espace métrique est toujours fini est atteint (la démonstration de la proposition 1 s’adapte très bien). En revanche, le diamètre d’une boule n’est pas toujours ce qu’on croit. Seule la première partie de la démonstration de la proposition 2 s’adapte bien (c’est l’objet de la proposition suivante). La seconde partie de cette démonstration repose sur la colinéarité de x et −x, et ceci n’a plus de sens dans un espace métrique général. Proposition 3 Dans un espace métrique, le diamètre d’une boule est inférieur ou égal au double de son rayon. Exemple 4 Soit E un ensemble muni de la distance discrète. Alors, pour tout a ∈ E et tout r ∈ R 1. Rappelons à ce sujet que la Terre n’est pas plate, et que ces notions de distance ont tout de même un sens concret. 4 École des Mines de Douai — FIAASMathématiques Compléments de topologie tel que r < 1, la boule fermée B(a, r) est réduite au point a, et son diamètre est donc nul ! L’expansion de l’Univers, conséquence directe de la théorie de la relativité générale d’Albert Einstein, consiste en la modélisation de la variation de la métrique (c’est-à-dire la distance) dans l’Univers au cours du temps. Ce ne sont pas les galaxies qui se déplacent, mais la métrique (manifestation de l’espace-temps lui-même) qui «gonfle». Du coup, la vitesse de l’expansion n’est pas limitée par la vitesse de la lumière ! 2 2.1 Équivalence des normes Généralités Toutes les questions topologiques dans un espace vectoriel normé, au premier rang desquelles la continuité des applications, dépendent du choix d’une norme. Il est donc légitime de se demander dans quelle mesure le choix d’une norme est important pour ces questions. Paradoxalement, la réponse à cette question topologique est de nature algébrique : la dimension de l’espace vectoriel. Définition 5 Deux normes k.k1 et k.k2 sur un K-espace vectoriel E sont dites équivalentes s’il existe deux constantes α et β strictement positives telles que ∀x ∈ E, αkxk1 6 kxk2 6 βkxk1 . Bien entendu, c’est une relation d’équivalence sur l’ensemble des normes possibles sur E. Graphiquement, l’équivalence de deux normes signifie que les boules concentriques peuvent être «imbriquées» : à centre a fixé, la boule ouverte Bk.k2 (a, r) contient la boule Bk.k1 (a, αr) et est contenue dans la boule Bk.k1 (a, βr). Ce phénomène est illustré à la figure 1 dans le cas des normes k.k2 et k.k∞ de R2 , qui vérifient la relation (exercice) : √ ∀(x, y) ∈ R2 , k(x, y)k∞ 6 k(x, y)k2 6 2k(x, y)k∞ . Boule de centre a et rayon r pour la norme ∞ a Boule de centre a et rayon r pour la norme 2 _ Boule de centre a et rayon r√2 pour la norme ∞ Figure 1 – Équivalence de k.k2 et k.k∞ dans R2 L’intérêt de cette notion réside dans la proposition 4 suivante, qui dit en substance que des normes sont équivalentes si et seulement si elles donnent les mêmes ouverts, ou encore la même notion de continuité. 5 Compléments de topologie MathématiquesÉcole des Mines de Douai — FIAAS Théorème 4 Soit E un K-espace vectoriel muni de deux normes k.k1 et k.k2 . Les assertions suivantes sont équivalentes. (1) Les normes k.k1 et k.k2 sont équivalentes ; (2) les normes k.k1 et k.k2 définissent la même topologie (i.e. les mêmes ouverts) sur E; (3) pour tout espace vectoriel normé F et toute application f : E −−−→ F , si f est continue pour l’une de ces normes, alors elle est continue pour l’autre ; (4) chaque norme est une application continue en 0 lorsque E est muni de l’autre norme. Preuve. Dans cette démonstration, on notera en indice des boules ouvertes le numéro de la norme à laquelle elles sont relatives. Ainsi, B1 (a, r), par exemple, désignera la boule ouverte de centre a et de rayon r pour la norme k.k1 et B2 (a, r) la boule ouverte de mêmes centre et rayon pour la norme k.k2 : B1 (a, r) = {x ∈ E, kx − ak1 < r} et B2 (a, r) = {x ∈ E, kx − ak2 < r}. De plus, le théorème est trivial si E = {0}, on suppose donc que ce n’est pas le cas. (1) =⇒ (2). La démonstration de cette implication repose sur le fait que les boules ouvertes pour deux normes équivalentes peuvent être imbriquées les unes dans les autres, comme cela a été illustré à la figure 1. Supposons donc les normes k.k1 et k.k2 équivalentes et soit U un ouvert pour la norme k.k1 . Montrons que U est un ouvert pour la norme k.k2 . Soit x0 ∈ U . Comme U est un ouvert pour la norme k.k1 , il existe un réel r1 > 0 tel que B1 (x0 , r1 ) ⊂ U . Comme les deux normes sont équivalentes, il existe en particulier β > 0 tel que ∀x ∈ E, kxk1 6 βkxk2 . r1 Posons r2 = , et montrons que B2 (x0 , r2 ) est incluse dans B1 (x0 , r1 ). Soit donc x ∈ β B2 (x0 , r2 ). On a r1 kx − x0 k1 βkx − x0 k2 < βr2 = β = r1 β c’est-à-dire que x ∈ B(x0 , r1 ). Ainsi, B2 (x0 , r2 ) ⊂ B1 (x0 , r1 ) ⊂ U, c’est-à-dire que U est bien un ouvert pour la norme k.k1 . Les rôles joués par les deux normes étant interchangeables, on en déduit que ces deux normes définissent les mêmes ouverts. (2) =⇒ (1). Supposons que k.k1 et k.k2 donnent les mêmes ouverts sur E, et montrons qu’elles sont équivalentes. On sait que B1 (0, 1) est un ouvert pour la norme k.k1 donc, par hypothèse, pour la norme k.k2 . Comme 0 ∈ B1 (0, 1), il existe donc un réel r > 0 tel que B2 (0, r) ⊂ B1 (0, 1). r Fixons x ∈ E \ {0}, et posons y = x (on a kxk2 6= 0 puisque x 6= 0). Par 2kxk2 construction, on a r r r kyk2 = x = kxk2 = 2kxk2 2kxk2 2 6 École des Mines de Douai — FIAASMathématiques Compléments de topologie c’est-à-dire que y ∈ B2 (0, r). D’après l’inclusion précédente, on a donc y ∈ B1 (0, 1), c’està-dire que kyk1 < 1 ; en particulier kyk1 6 1. Explicitons : r x 2kxk2 6 1 soit 1 ce que l’on peut encore écrire, en posant β = 2 r r kxk1 6 1 2kxk2 (on a bien β > 0) : kxk1 6 βkxk2 . De la même façon, en échangeant les rôles joués par les deux normes, il existe une constante α > 0 telle que, pour tout x ∈ E \ {0} : αkxk2 6 kxk1 6 βkxk2 . Cet encadrement subsistant de manière triviale pour x = 0, on a bien l’équivalence des normes voulue. (1) =⇒ (3). Supposons que k.k1 et k.k2 soient équivalentes, et fixons une constante β > 0 telle que ∀x ∈ E, kxk1 6 βkxk2 . Soient également F un espace vectoriel normé et f : E −−−→ F une application continue lorsque l’on considère que E est muni de la norme k.k1 . Montrons qu’elle le reste en munissant E de la norme k.k2 . Soit x0 ∈ E un point quelconque où l’on va tester cette continuité. Soit ε > 0. Par définition de la continuité de f en x0 , il existe η1 > 0 tel que ∀x ∈ E, Posons η2 = (kx − x0 k1 < η1 ) =⇒ (kf (x) − f (x0 )k < ε) . η1 . On a η2 > 0 et, si x ∈ E est tel que kx − x0 k < η2 , alors β kx − x0 k1 6 βkx − x0 k2 < βη2 = β η1 = η1 β donc, d’après l’assertion précédente, kf (x) − f (x0 )k < ε. On a donc mis en évidence l’existence d’un réel η2 > 0 tel que ∀x ∈ E, (kx − x0 k2 < η2 ) =⇒ (kf (x) − f (x0 )k < ε) et ce quel que soit ε > 0. On en conclut que f est continue en x0 vis-à-vis de la norme k.k2 . Ceci est vrai quel que soit x0 ∈ E, donc f est continue sur E vis-à-vis de k.k2 . Les rôles joués par les deux normes étant identiques, on a le résultat. (3) =⇒ (4). Supposons que toute application au départ de E continue pour l’une des normes est continue par rapport à l’autre. On peut remarquer, via la seconde inégalité triangulaire, que la norme k.k1 est 1-lipschitzienne (lorsque E est muni de cette même norme) : ∀x, y ∈ E, kxk1 − kyk1 6 kx − yk1 . 7 Compléments de topologie MathématiquesÉcole des Mines de Douai — FIAAS En particulier, k.k1 est (uniformément) continue lorsque E est muni de k.k1 et donc, d’après hypothèse (3), lorsque E est muni de l’autre norme k.k2 . En particulier, elle est continue en 0. De même, par symétrie, k.k2 est continue en 0 vis-à-vis de k.k1 . (4) =⇒ (1). Supposons que l’application f : E −−−→ R x 7−−−→ kxk2 . est continue en 0 lorsque E est muni de la norme k.k1 . En appliquant la définition de cette continuité en 0 avec ε = 1, on obtient l’existence d’un réel η > 0 tel que ∀y ∈ E, (ky − 0k1 < η) =⇒ (|f (y) − f (0)| 6 1) c’est-à-dire ∀y ∈ E, (kyk1 < η) =⇒ (kyk2 6 1) . η x. Alors, par construction, Soit x ∈ E \ {0} ; posons y = 2kxk1 kyk1 = η x 2kxk1 1 = η η kxk1 = < η 2kxk1 2 donc, d’après ce qui précède, 1 > kyk2 = η x 2kxk1 = 2 η kxk2 . 2kxk1 Si l’on pose β = η2 , qui est bien un réel strictement positif, on obtient kxk2 6 βkxk1 . Cette inégalité est vraie pour tout x ∈ E \ {0} mais le reste trivialement pour x = 0. Elle est donc vraie pour tout x ∈ E. En échangeant les rôles joués par les deux normes, on montre de la même façon l’existence d’une constante α > 0 telle que finalement, pour tout x ∈ E, αkxk1 6 kxk2 6 βkxk1 c’est-à-dire que les deux normes sont bien équivalentes. 2.2 En dimension finie En dimension finie, il n’existe qu’une seule topologie «raisonnable». C’est un résultat assez remarquable liant algèbre et topologie. Théorème 5 Si E est de dimension finie, toutes les normes sur E sont équivalentes. 8 École des Mines de Douai — FIAASMathématiques Compléments de topologie Preuve. Pour démontrer cela, il est suffisant, puisqu’on est en présence d’une relation d’équivalence, de montrer que toute norme est équivalente à une norme particulière. Notons n = dim E, on peut alors rapporter E à une base B = (e1 , . . . , en ). Considérons l’application k.k∞ : E −−−→ R+ définie par ∀x = n X xi ei ∈ E, kxk∞ = sup{|xi |, i ∈ {1, . . . , n}}. i=1 On peut observer que, la décomposition d’un vecteur x dans la base B étant unique, cette définition est non ambiguë. On montre sans difficulté que c’est une norme sur E. Elle coïncide avec la norme k.k∞ classique lorsque E = Rn muni de sa base canonique. Soit k.k une (autre) norme sur E, il s’agit donc de prouver que les normes k.k et k.k∞ sont équivalentes. Observons d’abord que la norme k.k est une application continue de E → R+ lorsque E est muni de la norme k.k∞ . Pour le prouver, fixons un vecteur z = n X zi ei . On a, d’après les propriétés (inégalité i=1 triangulaire et homogénéité) de la norme k.k : kzk = n X zi ei i=1 6 n X |zi | kei k. i=1 Si l’on pose M = max{ke1 k, . . . , ken k}, on peut écrire kzk 6 M n X |zi | 6 M nkzk∞ puisque ∀i ∈ {1, . . . , n}, |zi | 6 kzk∞ . i=1 Si on fixe x, y ∈ E, on a, à l’aide de la seconde inégalité triangulaire et de la majoration précédente appliquée à z = x − y : kxk − kyk 6 kx − yk 6 M n kx − yk∞ ce qui montre que l’application k.k est M n-lipschitzienne. Elle est en particulier (uniformément) continue sur E (muni de la norme k.k∞ ). Désignons par S la sphère unité de E pour la norme k.k∞ : ( S = {x ∈ E, kxk∞ = 1} = x = n X ) xi ei ∈ E, i=1 sup |xi | = 1 . i∈{1,...,n} Géométriquement, S est donc l’«hyperparallélogramme» centré en 0 et construit sur les vecteurs e1 , . . . , en (cf. figure 2 pour illustration dans le cas n = 3). Alors S est compacte. En effet, elle est fermée puisque c’est l’intersection de la boule fermée de centre 0 et de rayon 1 et du complémentaire de la boule ouverte de mêmes centre et rayon. Elle est également bornée puisqu’incluse dans une boule. Comme E est de dimension finie, cela suffit à faire d’elle un compact 2 . La norme k.k étant continue, elle est bornée sur S et y atteint ses bornes : il existe deux constantes réelles positives α et β telles que ∀x ∈ S, α 6 kxk 6 β. 2. C’est ici, notamment, que la démonstration «coince» lorsque E est de dimension infinie : S n’est alors plus compacte. 9 Compléments de topologie MathématiquesÉcole des Mines de Douai — FIAAS e3 e2 0 e1 Figure 2 – S, la sphère unité pour la norme k.k∞ , lorsque n = 3 En outre, il existe deux vecteurs x1 et x2 de S tels que α = kx1 k (minimum) et β = kx2 k (maximum). Comme x1 ∈ S, on a en particulier kx1 k∞ 6= 0 donc x1 6= 0, donc α = kx1 k > 0 (et, a fortiori, β > 0). Il reste à vérifier que ces constantes strictement α et β conviennent pour l’équivalence 1 x. Alors, par construction, des normes k.k et k.k∞ . Pour x ∈ E \ {0}, posons y = kxk∞ kyk∞ = 1 kxk∞ ∞ = 1 kxk∞ = 1, kxk∞ c’est-à-dire que y ∈ S. Alors, d’après ce qui précède, α 6 kyk 6 β soit α 6 1 kxk∞ 6 β. À l’aide de l’homogénéité de la norme k.k, on obtient alors α6 1 kxk 6 β kxk∞ c’est-à-dire αkxk∞ 6 kxk 6 βkxk∞ . Cet encadrement vaut pour tout x ∈ E \ {0} mais aussi, trivialement, pour x = 0. Ceci prouve donc l’équivalence des normes k.k et k.k∞ . 2.3 Exemple en dimension infinie On l’a vu au théorème 5, toutes les normes sur un espace vectoriel de dimension finie sont équivalentes. Qu’en est-il en dimension infinie ? L’un des espaces vectoriels de dimension infinie les plus simples qui se puissent concevoir est celui des polynômes (à coefficients réels). En effet, cet espace se rapporte à une base dénombrable, dite canonique : B = (1, X, X 2 , . . . , X n , . . . ). 10 École des Mines de Douai — FIAASMathématiques Compléments de topologie Exemple 6 On munit R[X] des normes k.k1 et k.k∞ définies de la façon suivante, pour P = n X ak X k : k=0 kP k1 = n X |ak | et kP k∞ = sup{|P (x)|, x ∈ [0, 1]}. k=0 Sont-ce bien des normes sur R[X], et sont-elles équivalentes ? Montrons d’abord que ce sont bien des normes sur R[X]. Commençons par k.k1 , qui à un polynôme P associe la somme des valeurs absolues de ses coefficients. Séparation : soit P = n X ak X k un polynôme tel que kP k1 = 0. Alors k=0 n X |ak | = 0. k=0 Comme c’est une somme de réels positifs, cela entraîne ∀k ∈ {0, . . . , n}, ak = 0 c’est-à-dire P = 0. Homogénéité : soient P un polynôme comme précédemment et λ ∈ R. On a : kλP k1 = n X |λak | = |λ| k=0 n X |ak | = |λ|kP k1 . k=0 Inégalité triangulaire : soient P = n X k ak X et Q = m X bk X k deux polynômes. Quitte k=0 k=0 à intervertir les rôles de P et Q, supposons que n > m. Convenons de « compléter » les coefficients du polynôme Q en posant bk = 0 pour k > m. On peut alors écrire P = n X ak X k Q= k=0 n X bk X k et P + Q = k=0 n X (ak + bk )X k . k=0 Alors, en tenant compte du fait que pour tout k on a |ak + bk | 6 |ak | + |bk | : kP + Qk1 = n X |ak + bk | 6 k=0 n X (|ak | + |bk |) = n X k=0 k=0 |ak | + n X |bk | = kP k1 + kQk1 . k=0 Par conséquent, k.k1 est bien une norme sur R[X]. Pour k.k∞ , la seule subtilité par rapport à la norme k.k∞ étudiée en TD (chapitre 1, exercice 1, question 2, exemples b et e) concerne la vérification de la propriété de séparation. Avant cela tout de même, observons que kP k∞ existe car la fonction polynomiale associée à P est continue et l’intervalle [0, 1] est compact : la fonction P est donc bornée (et atteint ses bornes) sur [0, 1]. Séparation : soit P ∈ R[X] tel que kP k∞ = 0. On a donc ∀t ∈ [0, 1], |P (t)| 6 sup |P (x) = kP k∞ = 0 x∈[0,1] donc la fonction polynomiale associée à P est nulle sur [0, 1]. Le polynôme P a une infinité de racines ; il est donc nul : P = 0. Pour l’homogénéité et l’inégalité triangulaire, on se référera à ce qui a été traité en TD. 11 Compléments de topologie MathématiquesÉcole des Mines de Douai — FIAAS Montrons que ces deux normes sur R[X] ne sont pas équivalentes. Une telle démonstration implique nécessairement une infinité de vecteurs. En effet, un nombre fini de vecteurs permettrait de travailler dans le sous-espace vectoriel qu’ils engendrent, qui est de dimension finie, ce qui, d’après le théorème 5, ne pourra pas fonctionner. On est donc amené à introduire ici un nombre infini de polynômes, sous la forme d’une suite. Pour tout n ∈ N, posons Pn = X n (1 − X)n . Cherchons, pour tout n, la valeur de kPn k1 et kPn k∞ . Par la formule du binôme de Newton, on peut écrire Pn = X n n X Cnk (−1)k X k = kPn k1 = n X k Cn (−1)k Cnk (−1)k X n+k k=0 k=0 et donc n X = n X Cnk n X = k=0 k=0 Cnk 1k 1n−k = (1 + 1)n = 2n . k=0 Pour calculer kPn k∞ , étudions la fonction polynomiale Pn sur l’intervalle [0, 1], en calculant d’abord sa dérivée : pour n ∈ N∗ et x ∈ [0, 1], Pn0 (x) = n xn−1 (1 − x)n − n xn (1 − x)n−1 = n xn−1 (1 − x)n−1 [1 − x − x] = n xn−1 (1 − x)n−1 (1 − 2x) qui, puisque x ∈ [0, 1], est du signe de 1 − 2x : x 0 Pn 1 2 1 1 2 % Pn & 0 0 Ainsi, on a 1 n 1 1 1 1 n = 1− = 2n = n . 2 2 2 2 4 Si les normes k.k1 et k.k∞ étaient équivalentes, il existerait deux constantes α > 0 et β > 0 tel que pour tout P ∈ R[X] kPn k∞ = Pn αkP k1 6 kP k∞ 6 βkP k1 . On aurait alors ∀n ∈ N∗ , αkPn k1 6 kPn k∞ 6 βkPn k1 c’est-à-dire 1 6 β2n . 4n Or, lorsque n → +∞, α2n → +∞ et 41n → 0 ; un tel encadrement est donc impossible. Les deux normes ne sont donc pas équivalentes. ∀n ∈ N∗ , 3 α2n 6 Continuité et norme d’une application linéaire 3.1 Continuité d’une application linéaire Soient E et F deux espaces vectoriels normés, f : E −−−→ F une application linéaire. 12 École des Mines de Douai — FIAASMathématiques Compléments de topologie Proposition 6 Les assertions suivantes sont équivalentes : (1) f est continue sur E, (2) f est continue en 0, (3) ∃α ∈ R∗+ , ∀x ∈ E, kf (x)k 6 αkxk, kf (x)k (4) le quotient est borné lorsque x décrit E \ {0}. kxk Preuve. Constatons d’abord que l’implication (1) =⇒ (2) est triviale : la continuité sur E tout entier entraîne en particulier la continuité en 0. Montrons maintenant la réciproque (1) =⇒ (2) : supposons f continue en 0 et soit x0 ∈ E ; montrons que f est continue en x0 . Pour h ∈ E, on a par linéarité f (x0 + h) − f (x0 ) = f (x0 + h − x0 ) = f (h). Puisque f est continue en 0, ce vecteur tend, lorsque h → 0, vers f (0), c’est-à-dire 0 (linéarité oblige). Ainsi f (x0 + h) tend vers f (x0 ) lorsque h → 0, c’est-à-dire que f est continue en x0 . Montrons que (3) =⇒ (2) : supposons l’existence d’un tel α > 0. Alors, pour h ∈ E, kf (0 + h) − f (0)k = kf (h)k 6 αkhk −−−→ 0 h→0 donc f est continue en 0. Enfin, montrons la réciproque (2) =⇒ (3). Supposons donc f continue en 0 et soit x ∈ E. L’assertion (3) étant triviale pour x = 0, supposons x 6= 0. Appliquons la définition de la continuité en 0 avec ε = 1 : il existe η > 0 tel que, pour tout h ∈ E tel que khk < η, on ait kf (h)k < 1. Fixons un tel η. η x. Par construction, khk = η2 < η donc, d’après la Introduisons le vecteur h = 2kxk propriété précédente, kf (h)k 6 1. Remplaçons h par sa valeur et utilisons la linéarité de f et l’homogénéité de la norme : f η x 2kxk ! = η kf (x)k 6 1 2kxk de sorte que finalement 2 kf (x)k 6 kxk. η 2 convient donc et l’assertion (3) est vraie. η Enfin, l’implication (3) =⇒ (4) est évidente (il suffit de diviser par kxk — qui est non nul si x ∈ E \{0}), tout comme l’est la réciproque (4) =⇒ (3) une fois que l’on a remarqué que le cas x = 0 était trivial. Le réel α = 13 Compléments de topologie 3.2 MathématiquesÉcole des Mines de Douai — FIAAS Triple norme On note L(E, F ) l’espace vectoriel des applications linéaires continues E −−−→ F et , pour f ∈ L(E, F ) (en supposant que E n’est pas réduit à {0}), kf (x)k x∈E\{0} kxk ||| f |||= sup Proposition 7 L’application ||| . ||| ainsi définie est bien définie et constitue une norme sur l’espace L(E, F ). On l’appelle triple norme, ou norme des applications linéaires subordonnées aux normes sur E et sur F . Preuve. Constatons d’abord que, pour f ∈ L(E, F ), l’assertion (3) de la proposition 6 kf (x)k assure que le quotient est borné. Par conséquent, sa borne supérieure lorsque x kxk décrit E \ {0} existe 3 . En outre ||| f ||| est bien positive. Il s’agit donc de vérifier chacun des trois axiomes de la définition d’une norme. Commençons par l’axiome de séparation : soit f ∈ L(E, F ) telle que ||| f |||= 0. Pour tout x ∈ E \ {0}, on a donc kf (x)k 06 6||| f |||= 0 kxk donc kf (x)k = 0, soit f (x) = 0. Ceci étant aussi trivialement vrai pour x = 0, on en déduit que f est l’application nulle : f = 0, ce qui prouve l’axiome de séaparation. Montrons maintenant l’homogénéité : soient f ∈ L(E, F ) et λ ∈ K. Pour x ∈ E \ {0}, on a kf (x)k k(λf )(x)k = |λ| 6 |λ| ||| f ||| . kxk kxk Ce majorant étant indépendant de x, on peut passer à la borne supérieure dans le membre de gauche de l’inégalité : ||| λf |||6 |λ| ||| f ||| . (1) Pour obtenir l’inégalité réciproque, remarquons que l’inégalité (1) est valable quels que soient le scalaire λ et l’application linéaire continue f . Pour λ 6= 0, appliquons (1) au scalaire λ1 et à l’application λf : 1 1 ||| λf |||6 ||| λf ||| λ λ ce qui donne l’inégalité réciproque : |λ| ||| f |||6||| λf ||| . En remarquant que cette dernière est trivialement vraie si λ = 0, on a bien prouvé l’égalité voulue : ||| λf |||= |λ| ||| f ||| . 3. Ce serait faux pour une application linéaire non continue telle qu’il en existe si E est de dimension infinie — on parle d’opérateurs non bornés en analyse fonctionnelle. 14 École des Mines de Douai — FIAASMathématiques Compléments de topologie Il reste l’inégalité triangulaire à démontrer : soient deux applications linéaires continues f, g ∈ L(E, F ). Fixons x ∈ E \ {0}. Alors, en utilisant l’inégalité triangulaire de la norme des vecteurs de F : k(f + g)(x)k kf (x) + g(x)k kf (x)k kg(x)k = 6 + 6||| f ||| + ||| g ||| . kxk kxk kxk kxk Ce dernier majorant étant indépendant de x, on peut passer à la borne supérieure dans le premier membre de l’inégalité : ||| f + g |||6||| f ||| + ||| g ||| . Ceci achève de prouver que ||| . ||| est une norme sur L(E, F ). Ce qui fait l’intérêt de cette norme par rapport aux nombreuses autres normes possibles sur l’espace vectoriel L(E, F ) est sa «compatibilité» avec les opérations d’évaluation sur un vecteur et de composition des applications linéaires continues. C’est l’objet de la proposition suivante. Proposition 8 (1) Pour f ∈ L(E, F ) et x ∈ E, on a kf (x)k 6||| f ||| kxk. (2) En sus des notations précédentes, soit G un troisième espace vectoriel. On a, pour f ∈ L(E, F ) et g ∈ L(F, G) : ||| g ◦ f |||6||| g ||| ||| f ||| . Remarque Si E = F , l’espace L(E, E), encore noté simplement L(E) est celui des endomorphismes continus de E. Il est muni, en plus des opérations d’addition et multiplication par scalaire habituelles, d’une troisième opération en la personne de la composition des endomorphismes, ce qui lui confère une structure de K-algèbre (seulement si le corps K est commutatif). L’assertion (2) de la proposition 8 dit qu’alors ||| . ||| est une norme d’algèbre. Preuve [de la proposition 8]. Commençons par l’assertion (1) : soient f ∈ L(E, F ) et x ∈ E. Si x = 0 l’inégalité est trivialement vraie ; supposons donc x 6= 0. On peut écrire kf (x)k kf (y)k 6 sup =||| f ||| . kxk y∈E\{0} kyk Alors on a simplement kf (x)k 6||| f ||| kxk. Montrons maintenant l’assertion (2) : soient f ∈ L(E, F ), g ∈ L(F, G) et x ∈ E \ {0}. On a alors, en utilisant deux fois l’assertion (1) : kg ◦ f (x)k kg(f (x))k ||| g ||| kf (x)k ||| g ||| ||| f ||| kxk = 6 6 =||| g ||| ||| f ||| . kxk kxk kxk kxk 15 Compléments de topologie MathématiquesÉcole des Mines de Douai — FIAAS Ce majorant étant indépendant de x, le passage à la borne supérieure montre l’inégalité voulue : ||| g ◦ f |||6||| g ||| ||| f ||| . Remarque Il faut bien réaliser que la triple norme ||| . ||| que l’on met sur L(E, F ) est dépendante de celles de E et F , qu’on a d’ailleurs toutes deux notées de la même façon k.k. Il n’y a pas d’ambiguïté à partir du moment où l’on sait où habitent les vecteurs dont on considère la norme. De même, dans l’assertion (2) de la proposition 8 on a noté de la même façon les normes de L(E, F ) et L(F, G) — ce qui ne pose à nouveau pas de problème. On a aussi un résultat permettant un calcul alternatif de la norme d’une application linéaire continue. Proposition 9 Pour f ∈ L(E, F ), on a ||| f |||= sup kf (x)k kxk=1 (autrement dit, la borne supérieure peut ne porter que sur les vecteurs unitaires). Preuve. Il s’agit de prouver l’égalité des bornes supérieures suivantes : kf (x)k x∈E\{0} kxk ||| f |||= sup et S= sup kf (y)k. y∈E,kyk=1 On va procéder par double inégalité (en prouvant au passage l’existence de S). 1 x, que : D’abord, fixons x ∈ E \ {0}. On peut remarquer, en posant h = kxk kf (x)k = kxk f (kxkh) kxk = kxkf (h) kxk = kxk kf (h)k = kf (h)k 6 S. kxk Comme ce majorant S est indépendant de x, on peut passer à la borne supérieure dans le membre de gauche de l’inégalité, ce qui montre que ||| f |||6 S. Montrons maintenant l’inégalité réciproque en fixant y ∈ E tel que kyk = 1. Alors on a bien sûr kf (y)k kf (x)k kf (y)k = 6 sup =||| f ||| kyk x∈E\{0} kxk Ce majorant étant indépendant de y, l’ensemble des kf (y)k pour lesquels y décrit l’ensemble des vecteurs de norme 1 est majoré (c’est-à-dire que S existe) et, en passant à la borne supérieure dans le membre de gauche de l’inégalité : S 6||| f ||| . Finalement, on a bien ||| f |||= S. 16 École des Mines de Douai — FIAASMathématiques Compléments de topologie Corollaire 10 Si E est de dimension finie, alors ||| f ||| est réalisée sur la sphère unité, c’est-à-dire qu’il existe x0 ∈ E tel que kx0 k = 1 et ||| f |||= kf (x0 )k. Preuve. Comme E est de dimension finie, la sphère unité S(0, 1) de E, c’est-à-dire l’ensemble des vecteurs de norme 1, est compacte (car fermée et bornée) 4 . L’application norme k.k : E −−−→ R x 7−−−→ kxk est continue sur E. En effet, il y a (au moins) deux façons de le voir : – en le démontrant «à la main» avec la seconde inégalité triangulaire (elle est 1lipschitzienne) ; – en disant que cette application est la première application partielle de la fonction «distance» (qui est continue comme on l’a vu lors de la preuve de la proposition 1), en ayant fixé la seconde variable à 0 : kxk = d(x, 0). Par conséquent, l’application ϕ : x 7−−−→ kf (x)k est continue sur E comme composée de fonctions continues. En tant que fonction (à valeurs réelles) continue sur un compact, ϕ est donc bornée sur la sphère unité (on le savait déjà) et y atteint sa borne supérieure : ∃x0 ∈ S(0, 1), kf (x0 )k = ϕ(x0 ) = sup ϕ(x) =||| f |||, x∈S(0,1) la dernière égalité ayant lieu en vertu de la proposition 9 précédente. 4 Quelques contre-exemples 4.1 La continuité directionnelle n’entraîne pas la continuité Exemple 7 Considérons la fonction f définie sur R2 par la formule x2 y f (x, y) = x4 + y 2 0 si (x, y) 6= (0, 0) sinon. Cette fonction coïncide, en dehors de l’origine, avec une fraction rationnelle et est donc de classe C ∞ sur R2 \ {(0, 0)}, l’origine étant bien sûr la seule valeur d’annulation du dénominateur. La question se pose donc en (0, 0). 4. C’est faux en dimension infinie : qu’une partie de E soit fermée et bornée est toujours nécessaire à sa compacité, mais ces conditions sont suffisantes si et seulement si dim E < +∞ (conséquence du théorème de Riesz). 17 Compléments de topologie MathématiquesÉcole des Mines de Douai — FIAAS Si l’on regarde les applications partielles de f en (0, 0), on s’aperçoit qu’elles sont toutes deux nulles : la fonction est partiellement continue en (0, 0). D’autres «directions» poseraient-elles problème ? Envisageons toutes ces directions, portées par un vecteur (a, b) (non nul ; on pourrait le supposer de norme 1) en considérant chaque fonction g(a,b) définie sur R par g(a,b) (t) = f (t(a, b)) = f (ta, tb). La composition de fonctions continues étant continue, la continuité de f entraînerait celle de toutes les fonctions g(a,b) . La réciproque est-elle vraie ? Calculons : pour t 6= 0, g(a,b) (t) = a2 b t3 a2 b = t t4 a2 + t2 b2 t 2 a4 + b 2 avec en plus g(a,b) (0) = f (0, 0) = 0. Si b = 0, on retrouve la première application partielle de f , qui est en réalité la fonction nulle. Supposons donc que b 6= 0. Le dénominateur précédent tend, lorsque t → 0, vers b2 . On a donc lim g(a,b) (t) = 0. t→0 Par conséquent, la fonction g(a,b) est continue en 0 quel que soit le vecteur non nul (a, b) ∈ R2 \ {(0, 0)}. La fonction f , pour autant, est-elle continue en (0, 0) ? Si c’est le cas, alors la fonction h définie sur R par h(x) = f (x, x2 ) sera continue en 0 en tant que composée des fonctions continues f et x 7→ (x, x2 ) (fonction à composantes polynomiales). Calculons, pour x 6= 0 : 1 x4 = avec aussi h(0) = f (0, 0) = 0. 4 2x 2 On le constate, h n’est pas continue en 0 et donc f n’est pas continue en (0, 0). Une fonction peut apparaître continue dans toutes les directions du plan et ne pas l’être en réalité : (x, y) peut tendre vers (0, 0) autrement qu’en ligne droite (ici, une parabole). Dernière remarque au sujet de cet exemple : toutes les fonctions g(a,b) sont dérivables en 0. Autrement dit, voici un exemple au demeurant assez simple (une fraction rationnelle «complétée») d’une fonction admettant des dérivées selon n’importe quel vecteur en (0, 0) et qui pourtant n’est même pas continue en ce point ! L’annexe A présente une feuille de calcul Maple permettant de se rendre compte graphiquement du phénomène. La feuille de calcul elle-même figure en tant que pièce jointe à la version électronique du document (PDF). h(x) = f (x, x2 ) = 4.2 Un point critique étrange Exemple 8 Considérons la fonction f définie sur R2 par la formule f (x, y) = (y − x2 )(y − 2x2 ). Cette fonction étant polynômiale, elle est de classe C ∞ sur R2 tout entier. Cherchons ses points critiques éventuels. Avec les notations de Monge, ( 2 2 f (x, y) = y − 3x y + 2x 18 4 donc p = −6xy + 8x3 = 2x(4x2 − 3y) q = 2y − 3x2 . École des Mines de Douai — FIAASMathématiques Compléments de topologie Le seul point critique d’abscisse nulle est l’origine (0, 0). Si on suppose x 6= 0, 4 = x2 3 p = q = 0 ⇐⇒ 3 y = x2 2 y ce qui est impossible pour x 6= 0. Par conséquent, (0, 0) est l’unique point critique de la fonction f . Pour autant, f admet-elle un extremum en (0, 0) ? On pourrait être tenté de regarder les fonctions du type g(a,b) : t 7→ f (ta, tb), où (a, b) est un vecteur non nul de R2 . Graphiquement, cela correspond à faire tendre (x, y) vers (0, 0) selon la direction du vecteur (a, b). Si toutes les fonctions g(a,b) ainsi obtenues ont un minimum en 0 (par exemple), pourrons-nous conclure que f a un minimum en (0, 0) ? Explicitons la fonction g(a,b) : g(a,b) (t) = f (ta, tb) = (tb − t2 a2 )(tb − 2t2 a2 ) = t2 (b − ta2 )(b − 2ta2 ) = t2 ϕ(t) avec ϕ(t) = 2a4 t2 − 3a2 bt + b2 . Si b 6= 0 alors ϕ(t) est équivalent, au voisinage de 0, à b2 et donc g(a,b) (t) > 0 au voisinage de 0. Comme g(a,b) (0) = f (0, 0) = 0, ceci montre que g(a,b) admet un minimum local strict en 0. Si b = 0, alors par hypothèse a 6= 0 et il reste g(a,0) (t) = 2a4 t4 qui admet encore un minimum local strict en 0. Autrement dit, toute courbe obtenue par section de la surface représentative de f par un plan vertical passant par l’origine et dirigé par les vecteurs (a, b, 0) et (0, 0, 1), admet un point «le plus bas» en 0. Qu’en est-il de la surface elle-même ? Toujours avec les notations de Monge, r = −6y + 24x2 s = −6x t = 2. Au point (0, 0) qui nous intéresse on a donc r = 0, s = 0 et t = 2, de sorte que rt − s2 = 0. Cette méthode ne fonctionne pas. Essayons en cherchant s’il existe des points voisins de (0, 0) dont l’image par f est négative (puisque f (0, 0) = 0). On a ( f (x, y) 6 0 ⇐⇒ ( ⇐⇒ ( ⇐⇒ y − x2 6 0 y − 2x2 > 0 y 6 x2 y > 2x2 ( ou ( ou y − x2 > 0 y − 2x2 6 0 y > x2 y 6 2x2 2x2 6 y 6 x2 impossible ou x2 6 y 6 2x2 . 19 Compléments de topologie MathématiquesÉcole des Mines de Douai — FIAAS La deuxième condition peut être réalisée au voisinage de (0, 0). Considérons par exemple la fonction h définie par 3 h(t) = f t, t . 2 On a 3 2 1 1 1 3 2 h(t) = t − t2 t − 2t2 = t2 − t2 = − t4 . 2 2 2 2 4 Ceci montre que h(t) < 0 pour t 6= 0, c’est-à-dire que f n’a pas de minimum en (0, 0). Cet exemple finalement fort simple (un polynôme du 4ème degré à deux variables) est contre-intuitif, et montre qu’il ne suffit pas de «découper» une surface par tous les plans possibles pour la comprendre. Dans cet exemple, la considération de la fonction h consiste à s’approcher de (0, 0) non plus selon une droite mais selon une parabole. L’annexe B présente une feuille de calcul Maple permettant de se rendre compte graphiquement du phénomène. La feuille de calcul elle-même figure en tant que pièce jointe à la version électronique du document (PDF). 4.3 Nécessité des hypothèses du théorème de Schwarz Le théorème de Schwarz, bien pratique lorsqu’il s’applique, dit que pour une fonction f : Rn → R, on a ∂ 2f ∂ 2f = ∂xi ∂xj ∂xj ∂xi sous réserve que ces deux fonctions existent et soient continues (généralement on utilise des fonctions de classe C 2 ). Cette hypothèse de continuité des dérivées partielles secondes est-elle bien nécessaire ? Exemple 9 Soit la fonction f définie sur R2 par x y3 f (x, y) = x2 + y 2 0 si (x, y) 6= (0, 0) sinon. Cette fonction est de classe C ∞ sur R2 \ {(0, 0)} puisque sur ce domaine, elle apparaît comme une fraction rationnelle sans pôle. Examinons ses dérivées partielles premières, dans un premier temps. Pour (x, y) 6= (0, 0), on a ∂f y 3 (x2 + y 2 ) − xy 3 2x y 3 (y 2 − x2 ) (x, y) = = ∂x (x2 + y 2 )2 (x2 + y 2 )2 ∂f 3xy 2 (x2 + y 2 ) − xy 3 2y xy 2 (3x2 − y 2 ) (x, y) = = . ∂y (x2 + y 2 )2 (x2 + y 2 )2 En (0, 0), on peut remarquer que les applications partielles de f sont la fonction nulle. Elles sont donc dérivables et de dérivée nulle en 0, c’est-à-dire que f admet des dérivées partielles nulles en (0, 0) : ∂f ∂f (0, 0) = (0, 0) = 0. ∂x ∂y 20 École des Mines de Douai — FIAASMathématiques Compléments de topologie Cherchons si la fonction ∂f : ∂x R2 −−−→ R 3 2 y (y − x2 ) (x2 + y 2 )2 (x, y) − 7 −−→ 0 si (x, y) 6= (0, 0) sinon. admet une dérivée partielle par rapport à la seconde variable au point (0, 0). Pour cela, calculons son taux d’accroissement partiel par rapport à la seconde variable : τ (y) = ∂f (0, y) ∂x − ∂f (0, 0) 1 y3 y2 ∂x = = 1 −−−→ 1 y→0 y−0 y (y 2 )2 ∂ 2f (0, 0) existe et vaut 1. ∂y∂x D’autre part, la fonction de sorte que ∂f : ∂y R2 −−−→ R 2 2 xy (3x (x, y) 7−−−→ − y2) (x2 + y 2 )2 0 si (x, y) 6= (0, 0) sinon. est telle que sa première application partielle est la fonction nulle : ∀x ∈ R, ∂f (x, 0) = 0. ∂y Cette application partielle est donc dérivable en 0 et de dérivée nulle. On en déduit donc ∂ 2f que (0, 0) existe et vaut 0. ∂x∂y Finalement, on a sur cet exemple ∂ 2f ∂ 2f (0, 0) = 1 6= 0 = (0, 0). ∂y∂x ∂x∂y Le théorème de Schwarz ne s’applique donc pas à cet exemple. Par contraposée on ∂2f ∂2f peut en déduire que l’une au moins des fonctions ∂y∂x et ∂x∂y , bien que ces deux fonctions 2 soient définies sur R tout entier, n’est pas continue en (0, 0). On peut également remarquer que les fonctions dérivées partielles premières ∂f et ∂f ∂x ∂y de f sont continues sur R2 (exercice, passez en coordonnées polaires pour leur continuité en (0, 0)), et que donc la fonction f est de classe C 1 . Par contre, d’après ce qui précède, elle ne saurait être C 2 . . . Annexes 21 Compléments de topologie A MathématiquesÉcole des Mines de Douai — FIAAS Continuité directionnelle : point de vue graphique Les pages suivantes présentent une feuille de calcul Maple illustrant graphiquement la fonction étudiée à la section 4.1 et les phénomènes associés. Cette feuille de calcul est disponible en tant que pièce jointe dans la version PDF de ce document (cliquez sur l’icône ci-contre). 22 École des Mines de Douai — FIAASMathématiques Écrivons la fonction considérée. On utilise la fonction piecewise morceaux » x2$y O f d x, y /piecewise x s 0 and y s 0, 4 ,0 ; 2 x Cy Compléments de topologie de Maple pour définir la fonction « par 2 x y ,0 (1) 4 2 x Cy Voici la représentation graphique de f, nommée S. Maple la suppose continue et joint tous les points qu'il calcule, mais il faut garder à l'esprit que ce n'est pas forcément le cas... O S d plot3d f x, y , x =K1 ..1, y =K1 ..1, grid = 30, 30 , orientation = K59, 47 , axes = normal, view = K0.6 ..0.6 : S; f := x, y /piecewise x s 0 and y s 0, 1,0 0,45 0,2 -1,0 x y -0,5 0,5 0,0 -0,05 0,0 -0,5 -0,3 0,5 1,0 -1,0 -0,55 On définit une fonction section permettant de tracer sur S une courbe obtenue en liant les variables x et y sur une droite dirigée par a, b (vecteur que l'on normalise au passage pour faciliter le tracé) : t$a t$b O with plots : section d a, b, couleur /spacecurve , , sqrt a2 Cb2 sqrt a2 Cb2 t$a t$b f , , t =K1 ..1, color = couleur, thickness = 4 ; 2 2 sqrt a Cb sqrt a2 Cb2 ta tb ta tb section := a, b, couleur /plots:-spacecurve , ,f , ,t (2) 2 2 2 2 2 2 2 a Cb a Cb a Cb a Cb2 = K1 ..1, color = couleur, thickness = 4 Représentons S et trois de ces courbes. On peut constater que toutes ces courbes passent par l'origine... et qu'avec cette contrainte, la surface « apparaît » continue. O display S, section 1, 1, black , section 2,K3, blue , section 0, 1, green , orientation = K65, 24 ; 23 Compléments de topologie MathématiquesÉcole des Mines de Douai — FIAAS 1,0 0,5 0,45 -1,0 0,2 0,0 -0,05 -0,30,0 -0,5 x y -0,5 0,5 -0,55 1,0 -1,0 Que se passe-t-il si on lie x et y par la relation y = x2 ? O parabole d spacecurve x, x2, f x, x2 , x =K1 ..1, color = red, thickness = 4 ; parabole := PLOT3D ... (3) 1 Constatons que tous les points correspondants de la surface se situent à l'altitude : la fonction f n'est, en réalité, 2 pas continue ! O display S, parabole ; 0,6 0,35 1,0 0,5 -1,0 -0,5 x y 0,1 0,0 -0,150,0 -0,5 0,5 -0,4 -1,0 -0,65 O 24 1,0 École des Mines de Douai — FIAASMathématiques B Compléments de topologie Un point critique étrange : point de vue graphique Les pages suivantes présentent une feuille de calcul Maple illustrant graphiquement la fonction étudiée à la section 4.2 et les phénomènes associés. Cette feuille de calcul est disponible en tant que pièce jointe dans la version PDF de ce document (cliquez sur l’icône ci-contre). 25 Compléments de topologie MathématiquesÉcole des Mines de Douai — FIAAS Voici la fonction étudiée 2 2 O f d x, y / y Kx $ y K2$x ; f := x, y / y Kx2 y K2 x2 (1) La représentation graphique S de f sous forme de la surface d'équation z = f x, y est obtenue à l'aide de la fonction plot3d : O S d plot3d f x, y , x =K1 ..1, y =K1 ..1, axes = normal, view =K0.5 ..1 : S; 1,0 0,75 0,5 -1,0 -0,5 y 0,0 -1,0 x 0,25 -0,5 0,0 0,0 0,5 1,0 -0,25 0,5 1,0 -0,5 On va tracer quelques courbes sur cette surface, celles obtenues en la coupant par un plan contenant l'axe des z. On commence par charger le paquet plots afin d'avoir accès à la fonction spacecurve O with plots : La fonction spacecurve permet de tracer une courbe paramétrée dans l'espace. Ici on écrit une fonction nommée section qui représente graphiquement la courbe obtenue en coupant la surface S par le plan dirigé par l'axe des z et le vecteur a, b, 0 . Les nombres a et b sont récupérés depuis les paramètres (et on divise le vecteur par sa norme histoire de contrôler la « vitesse » du paramètre, ce qui ne change pas la courbe). On passe également la couleur de traçage en paramètre. t$a t$b t$a O section d a, b, couleur /spacecurve , ,f , 2 2 2 2 2 2 sqrt a Cb sqrt a Cb sqrt a Cb t$b , t =K1 ..1, thickness = 4, color = couleur ; sqrt a2 Cb2 ta tb ta tb section := a, b, couleur /plots:-spacecurve , ,f , ,t (2) 2 2 2 2 2 2 2 a Cb a Cb a Cb a Cb2 = K1 ..1, thickness = 4, color = couleur Traçons la surface et les courbes obtenues à la verticale des vecteurs 1, 1, 0 (en noir) et 2,K3, 0 (en bleu) : O display S, section 1, 1, black , section 2,K3, blue ; 26 École des Mines de Douai — FIAASMathématiques Compléments de topologie 1,0 0,75 0,5 0,25 -1,0 -0,5 0,5 1,0 y 0,0 -1,0 -0,5 0,0 0,0 x 0,5 -0,25 1,0 -0,5 On peut constater qu'effectivement ces courbes ont un minimum en 0. L'étude développée dans le poly nous dit que 3 ce ne sera pas le cas de la courbe otenue à la verticale de la parabole d'équation y = x2. Commençons par définir 2 cette parabole, et plus précisément l'ensemble des points de la surface S au-dessus de cette parabole : 3 3 O parabole d spacecurve x, $x2, f x, $x2 , x =K0.8 ..0.8, color = red, thickness = 4 ; 2 2 parabole := PLOT3D ... (3) Traçons cette parabole (en rouge) sur la surface : O display S, parabole ; 1,0 0,75 0,5 0,25 -1,0 0,0 -0,5 y 0,5 1,0 0,0 -0,25 -1,0 -0,5 x 0,5 1,0 -0,5 On constate cette fois que c'est un maximum qui se trouve à l'origine... Remarque : la feuille de calcul Maple jointe au fichier PDF permet de « faire tourner » les surfaces pour mieux se rendre compte de leur géométrie. O 27