COLLOQUE « Intégrations régionales et stratégies de

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Marie-France VERNIER
Chercheur GEMO
ESDES – Université Catholique de Lyon
[email protected]
COLLOQUE « Intégrations régionales et stratégies de développement »
2 & 3 juin 2005, Montréal,
Une intégration aux échanges est-elle viable
sur la base de l’exploitation pétrolière ?
Le cas russe
Le colloque pose la question des processus d’intégrations régionales des économies. Les
ressources énergétiques sont alors présentés comme un des six domaines d’analyse. Nous
proposons d’analyser la question du pétrole dans le cas russe en suivant deux axes : d’une
part, les explications traditionnelles en termes de syndrome hollandais et d’autre part, une
approche plus hétérodoxe en travaillant sur le concept de rente. Cette analyse conduit à un
certain pessimisme sur la capacité de l’économie russe à s’intégrer dans les échanges
régionaux en biens et services.
Précisons nos hypothèses de travail. L’approche traditionnelle, permet de comprendre les
évolutions en cours du tissu économique d’un point de vue purement macro économique
(théorie du syndrome hollandais). Une des politiques préconisée pour promouvoir la
croissance à moyen et long terme est de pratiquer des politiques de stérilisation des réserves
en devises.
Dans le même temps, le pétrole génère aujourd’hui, compte tenu des prix sur les marchés
mondiaux, une rente qu’il est stratégique de maîtriser. Cette approche est particulièrement
intéressante dans le cas russe où nous observerons que les oligarques se montrent moins des
entrepreneurs c’est-à-dire des créateurs de richesse que des capteurs de rentes. Rappelons que
la rente est fondamentalement un transfert, par conséquent, elle génère des comportements
contraires à ceux de l’entrepreneur.
Enfin, en choisissant la Russie, nous prenons un cadre d’analyse particulier celui des
économies en transition i.e. des économies fondées sur un centralisme étatique très fort
évoluant vers une économie à une économie de marché. Nous sommes donc dans un cadre
dynamique celui d’un pays en réformes.
Notre hypothèse de travail est la suivante. La Russie est confrontée à l’essor des recettes
pétrolières qui peuvent pénaliser sa croissance à moyen terme. Or celles-ci bénéficient
essentiellement à des entreprises cédées au secteur privé lors des privatisations de 1997 dans
des conditions qualifiées de floues par de nombreux analystes. Il nous semble alors que les
recettes pétrolières renforcent l’influence économique et politique d’une nouvelle oligarchie.
Nous commencerons par présenter le modèle du syndrome hollandais, qui offre un grille
d’analyse de l’impact de la variation des recettes en devises (ici celles du secteur pétrolier) sur
la croissance. Il conclut à une vulnérabilité de la croissance à moyen terme.
Nous pourrons alors étudier le secteur pétrolier en Russie : on identifiera quels sont les
principaux acteurs et nous poserons la question de la rente. Nous intéresserons enfin à la
circulation de la richesse pétrolière en distinguant les entreprises privées et l’Etat central.
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