La bataille de Borny - La guerre franco-prussienne de 1870-71

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La bataille de Borny
Bataille entre la France et la Prusse du 14 août 1870 que les français appelleront « de
Borny » et les Allemands « de Colombey-Nouilly ». À Borny les Français avaient la
supériorité numérique en hommes et en canons mais la bataille resta indécise jusqu’au
bout et retarda les troupes françaises dans leur retraite.
La bataille de Borny-Colombey ne fut pourtant pour les Français ni une défaite ni une
victoire ; tandis que les Allemands avaient l’avantage de conquérir du terrain sur notre
aile droite, les troupes du général Ladmirault, en restant maîtresse de leurs positions,
se disaient victorieuses, et leur succès eut une influence heureuse sur le moral de
l’armée de Metz, qui entrevit des jours plus heureux. Mais il est un fait indiscutable,
c’est que les Allemands avaient tiré de cette rencontre un sérieux avantage en
retardant le passage de la Moselle que les Français avaient intérêt à passer, ce qui
permettait à l’armée du prince Frédéric-Charles (IIe armée) d’arriver avant l’armée de
Bazaine sur le plateau de Gravelotte et lui barrer ainsi la route.
La capitulation de Metz fut peut-être l’événement le plus considérable du XIXe siècle,
événement qui entraîna la mutilation de la France, la chute du second empire,
l’avènement de la IIIe république. Avant cet événement, des batailles gigantesques
eurent lieu autour de Metz, et on retrouve encore bien des traces sur les champs de
bataille dont la visite présente un intérêt émouvant.
Il s'en suivit la bataille de Mars-la-Tour le 16 août et celle de Gravelotte le 18. Voir
aussi le déroulement de la guerre franco-allemande de 1870.
Résumé de la situation
La guerre est déclarée le 19 juillet 1870. Le 9 août, la population émigre en masse. De
longues charrettes attelées de deux ou quatre chevaux sur lesquelles sont entassés des
lit, des chaises, des ustensiles de cuisine et pêle-mêle au milieu de tout cela jusqu’à
dix ou quinze être vivants, prennent le chemin de Metz. Les 11 et 12 alors que les
différents corps de « l’Armée de Metz » se retirent vers Metz, le 3e corps se fixe à
Colombey. Les Prussiens arrivent.
Bataille du 14 août
Ce dimanche 14 août le ciel est orageux. Aux premières heures, les troupes françaises
amorcent leur retraite sur Châlons vers Verdun. Ordre qu’avait donné Bazaine sur le
désir formel de Napoléon III. Dans l’après-midi, alors que les 2e, 4e et 6e corps sont
déjà passés de l’autre côté de la Moselle, la Garde est toujours dans ses
cantonnements à Grigy et Borny, le 3e corps à Colombey. Ce dernier commence à son
tour le repli, quand subitement, à 15h30, l’avant-garde du 7e corps prussien,
s’élançant d'Ars-Laquenexy vers Colombey, ouvre le combat. En effet, son chef, le
général von der Goltz, a eu connaissance, par des renseignements de cavalerie, de la
retraite en masse des troupes françaises. Sans ordre supérieur, il a décidé de les forcer
à faire demi-tour et de les maintenir sur place. Il en avertit Zastrow à Pange et
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Manteuffel aux Étangs pour en réclamer le soutien.
Tandis qu’une colonne s’avance vers Colombey par Ars-Laquenexy, une autre se
dirige sur Marsilly. Là, elle se divise en deux ; une partie continue vers La Planchette
et l’autre se jette sur le château d’Aubigny où, à 16 heures, elle ouvre le feu. Le major
Bergius, à la tête d’un détachement du 15e régiment de mousquetaires westphaliens,
en déloge une compagnie du 7e bataillon de chasseurs à pied de grand-garde sous les
ordres du capitaine Jupin. Cette unité s’étant retirée non sans pertes, l’ennemi passe le
ravin et s’empare de Colombey.
A la première décharge, le général Decaen est sorti du château de Borny. A son appel
toutes les troupes que ne sont pas encore parties font volte-face et se développent en
position de combat : la Garde, les divisions Montaudon, Metman, Castagny, Aymard
du fort de Queuleu à Vantoux ; la division Grenier du 4e corps, du côté de Mey.
Des batteries de mitrailleuses vinrent s’établir en face du bois de Colombey, d’autres
batteries d’artillerie (2e division du 4e corps), tout à fait sur la gauche, de manière à
battre le ravin de Nouilly et à commander, en outre, le terrain qui s’étend jusqu’à
Servigny. L’ennemi tient le terrain entre Colombey et La planchette. Engageant ses
brigades Nayral et Duplessis, Castagny contre-attaque vigoureusement. Dans le bois
de Colombey on se fusille à bout portant. Mas Zastrow et Manteuffel acheminent des
renforts considérables d’infanterie et d’artillerie venus de Pange et de
Courcelles-Chaussy.
Le front français cède en son centre, tandis que de par et d’autre l’action continue. Sur
l’aile droite (Colombey) la position n’était pas aussi favorable. Vers 6 heures du soir
le maréchal Bazaine, constatant les pertes considérables que subissaient ses troupes
par le feu du VIIe corps, embusqué dans les bois et sous les couverts, leur prescrit de
se reporter en arrière.
Ce mouvement de recul ne s’était pas accompli sans désordre. Les bataillons décimés
se précipitaient en courant vers le bois de Borny ; les Prussiens s’élancent à leur suite
et s’emparent du terrain abandonné ; sans pouvoir toutefois dépasser Colombey et la
Grange-aux-Bois.
Dans la soirée, le feu qui a commencé à Colombey s’étend sur toute la ligne de la
route de Strasbourg à celle de Bouzonville. La plaine est couverte d’un épais nuage de
fumée. A 21 heures, c’est l’obscurité qui met fin aux combats.
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