Impacts écologiques et économiques des stratégies

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Atelier CERES : "Biodiversité : sciences et société "
Valentine Verzat & Justine Schaeffer
Sujet :
Impacts écologiques et économiques des stratégies de
reproduction bovine en France.
Introduction
Avec la naissance de l'agriculture et de l'élevage, l'homme s'est approprié une partie de
la biodiversité naturelle pour créer de nouvelles formes vivantes domestiquées. Ce processus
d'élaboration d'une nouvelle diversité génétique s'est poursuivie au cours du temps en suivant
le développement des techniques et des marchés. Cependant ce lent processus, s'est
brusquement accéléré avec l'incroyable développement des techniques agricoles et la
mondialisation de l'agriculture. Aujourd'hui, la production bovine française est très
développée et mécanisée : 30% de la viande consommée en France est de la viande bovine, et
chaque année un français consomme en moyenne 70 kg de lait [8]. L'élevage bovin est donc
une composante majeure de l'économie française. Son influence ne se limite pas à notre pays
puisque la France est le premier producteur bovin d'Europe, avec 19 millions de têtes soit plus
de 20% de la production européenne totale [8].
Concernant l'impact de cette expansion économique sur la diversité génétique, ce
développement agricole a conduit à des variétés très performantes mais s’est accompagné
d’une réduction sensible de la diversité génétique. Ainsi, en 2007 Prim’Holstein et Charolais
représentaient près de 53% du cheptel de vaches en France [8]. La mise à disposition sur le
marché mondial n'a fait qu'amplifier ce phénomène. On peut ainsi se demander quels sont les
impacts écologiques et économiques de cette perte de biodiversité au sein des bovins
d'élevage.
Tout d'abord nous verrons les stratégies économique actuelles de l'élevage bovin
français, puis les problèmes économiques et écologiques engendrés par ces stratégies. Enfin
nous nous interrogerons sur les possibles solutions à mettre en œuvre.
I- Les stratégies économiques actuelles de l'élevage bovin français
1- Evolution jusqu'à nos jours et recherche de productivité
L'élevage français représente en valeur 35% de la production agricole nationale [8]. La
grande variété des reliefs, des climats et des sols ainsi que les cultures et traditions régionales
ont conduit à une grande diversité de l'élevage français. Tout ceci a eu pour effet l'apparition
de nombreux terroirs et la sélection par les éleveurs d'une multitude de races pour valoriser
ces milieux.
Du fait de la diversité des régions françaises et du peu d'échanges qui existaient alors
entre ces régions (XVIII° siècle), on a assisté à la constitution de populations locales adaptées
aux conditions écologiques de chaque zone et à leur fonction agricole, qui évoluent sans trop
se mélanger. C'est pourquoi, on avait alors une biodiversité importante au sein du cheptel
bovin, aussi bien entre les races, qu'à l'intérieure d'une même race.
À partir des années 60 on rentre dans une stratégies de productivité encouragée par
l'Etat et l'Europe, avec de grandes exploitations favorisées par la PAC [7].
Cependant, dès 1945, une démocratisation et un développement des techniques de
reproduction comme l'insémination artificielle et la vente des semences au niveau national,
ont permis l'essor de plusieurs grandes races et donc une productivité plus importante.
Aujourd'hui il existe quelques grands reproducteurs qui servent à l'insémination de milliers de
vaches par l'intermédiaires de centre d'insémination comme par exemple le centre
d'insémination artificiel La Crespelle [10].
2- La sélection de critères particuliers : naissance des grandes races
Parallèlement au développement technique la production s'est organisée, des groupes
économiques émergent un peu partout et se préoccupent d'organiser la production. Pour cela,
ils se soucient d'assurer un approvisionnement régulier en reproducteurs de qualité.
Bénéficiant d'un faisceau d'améliorations, l'élevage s'affranchi dans une certaine mesure des
contraintes du milieu et ses performance s'améliorent.
A partir des années 70 la spécialisation entre systèmes céréalier, laitier et allaitant
s'accentue, par une sélection rigoureuse des caractères génétiques des races. La race Holstein
devient majoritaire dans la production laitière. Certaines races allaitantes prennent de
l'ampleur : Charolaise, Limousine et Blonde d'Aquitaine. Cette sélection génétique a
notamment été permise par la création de livres généalogiques de races ou herd-book.
Aucune race ne cumulant tout les avantages, on pourrait penser dans le futur à utiliser
des mères porteuses à forte ouverture pelvienne et bonne production laitière et leur faire
porter des embryons issus de race à viande. Aujourd'hui les six plus grandes races
représentent 85% des effectifs de vaches en France [8].
3- Les avantages économiques de ces stratégies
Les caractéristiques de ces grandes races ont été sélectionnées pour leur intérêt
économique par exemple le taux de matière grasse et la conservation du lait pour la
Prim'Holstein. Pour les races à viande, c'est la masse musculaire et la taille qui sont
privilégiées. Pour les races laitières destinées au fromage, on privilégie la richesse du lait en
caséines. Cette stratégie de sélection présente donc de nombreux avantage économiques à
court terme : plus de profit pour un moindre coût, une compétitivité internationale et une
baisse du prix des produits.
Cette logique à court terme s'est traduite par une augmentation de la consanguinité, qui
est un effet de cette stratégie de sélection.
Ainsi les races bovines, sont le fruit d'une longue histoire. Cependant la sélection s'est
brusquement accélérée grâce au développement des techniques et à réduit la variabilité
génétique avec par exemple une augmentation de la consanguinité. On peut donc s'interroger
sur les conséquences de cette érosion de la biodiversité.
II- Les problèmes économiques et écologiques engendrés par ces stratégies
1- Une diminution inquiétante de la variabilité génétique
La gestion de la diversité génétique intra-race est essentielle. Le progrès génétique
d'un caractère provient de la reproduction entre eux des meilleurs reproducteurs pour ce
caractère, ce qui implique que la population ne soit pas homogène pour ce caractère. Ainsi la
sélection requiert de la diversité mais elle porte en elle sa réduction. La difficulté est donc de
sélectionner pour un caractère, en conservant de la variabilité sur ce caractère, pour permettre
une sélection future, c'est-à-dire faire de la sélection durable.
L'existence de grands reproducteurs a augmenté la consanguinité du cheptel donc une
baisse de la variabilité et l'apparition de tares héréditaires induites par des gènes récessifs dont
la consanguinité va accroître la fréquence d'extériorisation.
Cependant si en 1943, dans le QUITTET, on envisageait la disparition des races locale
au profit de races spécialisées très productives, l'édition de 1979, du fait de la perte de
variabilité génétique et la recherche de système économe, précise par exemple qu’ “il est
indispensable que se maintienne des alternatives à la frisonne." On a la, la prise de conscience
qu'il est essentiel de préserver une marge de manœuvre : cela passe par la conservation d'une
certaine plasticité du cheptel bovin français, qui revient à préserver tant la diversité des races
qu'une variabilité génétique optimale au sein de chacune des ces races [8].
La préservation de la diversité génétique semble difficilement conciliable avec la
sélection agricole, la diminution de la variabilité génétique n'en est que plus inquiétante.
2- Impact sur les facteurs économiques
La perte de variabilité génétique a en effet des conséquences néfastes dont on prend la
mesure dès aujourd'hui. Plusieurs auteurs ont mesuré, dans diverses espèces, l'effet dépressif
de la consanguinité qui peut se concevoir comme étant l'effet opposé aux avantages de
l'hétérosis induit par plus de variabilité.
Les caractères touchés par cette dépression sont pour la plupart d'intérêt directement
économique, comme la quantité de lait, l'indice de consommation ou la vitesse de croissance,
mais aussi et surtout plus subtilement, des caractères de rusticité, dont les conséquences
économiques ont une importance encore plus grande dans notre contexte actuel (fertilité,
résistance immunologique aux maladies et d'une façon générale longévité). En effet ces
derniers caractères sont peu héritables et sont donc plus difficiles à sélectionner dans le cas
d'une situation dégradée. Il s'agit d'une perte de variabilité beaucoup plus irréversible.
De plus, une mauvaise fertilité entraine des coûts d'insémination, moins de veaux, un
allongement de l'intervalle entre mise bas, un décalage des lactations suivantes. La mauvaise
fertilité est due à la génétique, aux pratiques d'insémination, aux pratiques d'élevage, mais
aussi à la consanguinité [9].
Les graphiques suivants montrent la relation entre consanguinité et mauvaise fertilité
chez les génisses et les vaches.
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La sélection longtemps menée uniquement sur les caractères de production et la
morphologie de la mamelle avait laissé de côté les caractères d'importance économique
secondaire tels que la reproduction, la résistance aux mammites, les facilités de vêlage, la
longévité. Leur impact économique paraissait limité au regard des caractères de production
laitière. Mais la dégradation de certains d'entre eux est apparue suffisamment problématique à
moyen terme pour qu'on les prenne davantage en considération.
La baisse de variabilité génétique au sein de la population sélectionnée, si l'on ne
prend pas garde à multiplier les origines différentes pour les candidats à la sélection, peut
conduire à moyen ou long terme et à des risques de dérives génétiques [11]. Le danger étant
de ne pas se centrer que sur les quelques souches les plus intéressantes. Ceci aura pour effet
de continuer à accentuer les problèmes de consanguinité déjà croissants dans les populations
laitières même à grands effectifs. Par exemple, il a été montré que la Prim'Holstein et la
limousine sont les plus touchées par les schwanomes, une tumeur du cerveau.
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3- Vers un scénario catastrophe ?
Il y a aujourd'hui un risque d'érosion génétique c'est-à-dire d'une perte irréversible de
la biodiversité non compensée par l'apparition de nouvelles formes. Le développement
agricole a conduit à des variétés très performantes mais s'est accompagné d'une réduction
sensible de la diversité génétique exploitée. Au sein d'une population, la réduction de la base
génétique sur laquelle repose la sélection est également responsable d'un appauvrissement. La
mise à disposition sur le marché mondial amplifie le phénomène.
Sans parler d'extinction de l'espèce, la situation semble aujourd'hui suffisamment
préoccupante, notamment en terme d'irréversibilité du phénomène, pour mettre rapidement en
œuvre des solutions.
!
III- Quelles solutions ?
1-­‐ Sensibilisation des agriculteurs Les premiers impliqués dans la perte de biodiversité chez les bovins sont les éleveurs.
Mais ce sont aussi ceux qui risquent le plus gros si le système vient à s'effondrer. Une
sensibilisation de cette part de la population peut donc être bénéfique. Encore faudrait-il être
capable de leur expliquer ce qu'ils risquent et que l'effort à fournir pour enrayer la perte de
biodiversité chez les bovins ne soit pas supérieur aux risques encourus. Aucun n'acceptera de
diminuer sa production et donc ses revenus pour se protéger d'une hypothétique catastrophe. Il
faudrait qu'ils aient à y gagner.
Aujourd'hui le marché de l'alimentaire est envahi de labels. De ce côté là se trouve peutêtre un début de solution. Mais est-ce vraiment efficace ? Pour répondre à cette question, nous
allons étudier l'exemple du label Agriculture Biologique (AB). L'agriculture biologique
comporte des coûts plus importants que l'agriculture intensive classique puisqu'elle doit suivre
un cahier des charges très stricte : pour l'élevage de lapin, les logements autorisés sont
uniquement les enclos mobiles sur prairies, les parcours végétalisés clôturés et le semi plein
air ; chaque lapin doit disposer au minimum de 2 m2 et doit être déplacé tous les jours ; le
nombre de portés par femelle et par an est limité à 6 ; ... [3]
Quels sont les impacts environnementaux des méthodes utilisées en agriculture
biologique ? Tout d'abord elles préservent la fertilité des sols et la propreté des eaux,
diminuent la production de gaz à effet de serre, ... [5] Et indirectement, c'est à dire même si ce
n'est pas compris dans son cahier des charges, l'agriculture biologique favorise la biodiversité.
Pour revenir à l'élevage de lapins, il faut, pour obtenir le label AB, « favoriser les races
régionales et les souches autochtones ».
En tout cas le label AB plait aux consommateurs : le marché de l'alimentation
biologique a atteint en 2010 3,38 milliards d’euros soit 2% du marché alimentaire total. Et les
agriculteurs semblent convaincus que produire bio leur apporte quelque chose, puisqu'ils sont
de plus en plus nombreux à l'adopter : le nombre d'exploitations d'agriculture biologique a
augmenté de 55% entre 2008 et 2010 [2].
Comme le label AB permet de promouvoir l'agriculture biologique, indiquer sur les
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produits que l'éleveur préserve la biodiversité peut compenser les coûts auxquels il a du
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Biodiversité » ?
Certains n'ont pas attendu de telles mesures pour mettre en valeur la biodiversité. C'est
le cas de Monsieur Christophe Durand, président de l'association LA RABOUILLERE. Cette
association regroupe 25 éleveurs bovins du Limousin qui cherchent à concilier biodiversité et
élevage intensif bovin. Le but et de parvenir à un équilibre entre gibier, agriculture et foret.
Les territoires de ces élevages servent de vitrine à l'association qui organise des formations,
sensibilisations et visites pédagogiques. Cette initiative a été saluée par un des trophées
régionaux de l'agriculture durable, décernés par la préfecture du Limousin [4]. Cela montre
que les agriculteurs sont conscients de la nécessité de protéger la biodiversité.
2-­‐ Mise en valeur de la diversité La diversité est une richesse, et pas seulement en écologie. Économiquement il suffit de
savoir l'exploiter. Et si le label « Biodiversité » n'existe pas, d'autres phénomènes écologiques
participent indirectement à sa préservation.
Les races régionales qui ont tendance à disparaître sont incluses dans un contexte plus
général : avec les demandes de rentabilité imposées par le système économique, les petits
producteurs de certaines régions sont défavorisés. Mais ce coût supplémentaire est le plus
souvent associé à des produits, viande ou lait et leurs dérivés, ayant des caractéristiques
particulières ou une qualité supérieure. Ils peuvent donc se vendre plus cher ou en plus grande
quantité, ce qui compense le coût d’entretien de la race régionale. Tout cela ne marche bien
sûr que si leur spécificité est reconnue.
Cette reconnaissance est permise en France par les Appellations d'Origine Contrôlée
(AOC) et Appellations d'Origine Protégée (AOP). A l'origine réservée aux vins, ces
appellations sont décernées à des produits de qualité, dont l'élaboration suit un cahier des
charges très strict. Seuls les produits tenant leur authenticité d'une zone géographique
spécifique peuvent l'obtenir [3]. C'est le cas du salers, fromage provenant du Cantal. La
particularité du salers est qu'il est fait à partir du lait d'une vache locale, la salers, et que si
cette condition n'est pas respectée alors le fromage ne peut pas porter le nom de salers. Cette
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Les petits éleveurs possèdent peu de bétail. Peu de bétail est souvent associé à un
système d'élevage extensif avec une reproduction au sein de l'élevage. Ces troupeaux forment
donc un réservoir d'allèles, puisqu'ils ne rentrent pas dans le système des grands
reproducteurs. Ainsi la promotion de produits dits « du terroir », favorisant les petits
producteurs locaux, permet de préserver une biodiversité génétique et d'espèces au sein des
bovins français.
3-­‐ Rôle du consommateur Quelles que soient les solutions proposées, elles impliquent que le consommateur
choisisse préférentiellement les produits issus d'un élevage respectueux de la biodiversité. La
pérennité du système économique tel qu'il est ou sa mutation vers d'autres méthodes de
production dépendent tout d'abord du comportement du consommateur, puisque les
producteurs quels qu'ils soient produisent selon la demande. Chacun peut donc influer sur
l'orientation que va prendre notre système agroalimentaire. C'est à la fois rassurant et
inquiétant puisqu'on a la possibilité d'agir, mais qu'il est aussi possible que les autres agissent
dans le sens inverse. Encore une fois l'information est essentielle si on veut que les
consommateurs fassent des choix favorables à la biodiversité.
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Aux vues de cette tendance, la mise en place de mesures de valorisation commerciale de
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les champs de céréales partiellement non cultivés : indiquer sur les produits « je préserve la
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Conclusion
Les stratégies actuelles d'élevage bovin ont été mises en place dans un contexte
économique et social différent de celui que nous connaissons actuellement : la priorité
immédiate était de nourrir la population et donc d'augmenter la productivité. Et le système
d'élevage intensif mis en place y était tout à fait adapté.
Aujourd'hui nous sommes conscients de ses impacts écologiques, en particulier sur la
biodiversité. Si les stratégies d'élevage actuelles sont encore très efficaces sur le court terme,
elles pourraient mener à des scénarios catastrophes. En effet la perte de biodiversité observée
de manière globale sur toutes les espèces pourrait, appliquée aux bovins d'élevage, avoir des
conséquences économiques désastreuses. La plus pessimiste serait un effondrement de la
productivité à cause de la pauvreté génétique du cheptel français.
Cependant des solutions existent, et un certain nombre de mesures mises en places dans
d'autres optiques contribuent préserver la biodiversité chez les bovins d'élevage. L'évolution
de la société qui se préoccupe de plus en plus des différents aspects environnementaux et des
produits qu'elle consomme va dans le sens de cette protection de la biodiversité.
Pourquoi protéger la biodiversité ?
La perte de biodiversité est un phénomène plus proche de nous que nous le pensons. Au
contraire de la disparition des baleines, l'érosion génétique du cheptel bovin est un problème
de société direct, qui touche l'agriculture française notamment d'un point de vue économique.
L'appliquer aux espèces d'élevage peut convaincre les sceptiques du caractère essentiel de la
protection de la biodiversité.
En plus de montrer l'importance de la biodiversité dans la conservation de notre qualité
de vie, cet exemple illustre un certain nombre de mesures qui, même si ce n'est pas forcément
leur but premier, permettent de préserver la biodiversité sans impliquer de fortes contraintes
économiques. Préserver la biodiversité n'est donc peut-être pas si difficile qu'il n'y paraît.
Bibliographie
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