Amérique latine et les relations interculturelles Cours de mag 3 Erwan Sommerer 16h Bibliographie : L’Amérique latine à l’époque contemporaine, Olivier Dabène Armand Colin Altérité et mondialisation, la voie latino américaine, Rouée Fregosi Ellipeses Pour comprendre la Bolivie d’Evo Morales, Denis Rolland et Joëlle Chassin Plan détaillé : I. INTRODUCTION 2 1. HISTOIRE DE L’INDEPENDANCE 4 2. ENSEMBLE DES GRANDS MYTHES CULTURELS, POLITIQUES QUI ONT EMERGE AVEC LES GUERRES D’INDEPENDANCE : AVEC 4 ELEMENTS : 5 3. APERÇU DE L’AMERIQUE LATINE DEPUIS L’INDEPENDANCE 1/ INDEPENDANCE 1825 – 1929 : LES REPUBLIQUES INDEPENDANTES 2/ CRISE DE 1929 – JANV 1959 (PRISE DU POUVOIR DE CASTRO A CUBA, 1 REGIME 6 7 ER COMMUNISTE) 8 3/ 1959 (DEBUT COMMUNISME) – 1980-90 (RETOUR DEMOCRATIE) 90 FIN DE PINOCHET 8 4/ ANNEES 80 : LES TRANSITIONS DEMOCRATIQUES 9 5/ AUJ : FIN DES ANNEES 90 AUX ANNEES 2000 10 II. ARGENTINE 10 1. ROSAS (1835-1852) 11 2. YRIGOYEN VERS 1920 12 3. JUAN PERON : 46-55 14 LE PERONISME ET LE POPULISME ARGENTIN 14 EVITA 1919- 1952 (MEURT D’UN CANCER) 15 4. TRANSITION DEMOCRATIQUE ET CRISE DES ANNEES 2000 16 5. KIRCHNER 17 III. BOLIVIE 18 1. LA QUESTION INDIENNE AVANT MORALES 20 REVOLUTION DEMOCRATIQUE EN 1952. 20 DICTATURES DE 64 A 80 21 EN 1970 EMERGENCE DES REVENDICATIONS INDIGENISTES POUR LE RENOUVEAU DE LA CULTURE INDIENNE 21 LES ANNEES 1980 2002 22 A) LA GUERRE DE L’EAU 23 B) LA GUERRE DU GAZ 24 2. ARRIVEE D’EVO MORALES AU POUVOIR 24 CONCLUSION BOLIVIE 27 A) BOLIVIE A DEJA UN SUBSTRAT IDENTITAIRE MAIS EST-CE LA BONNE SOLUTION AUJ ? 27 B) QU’EN EST-IL DES RAPPORTS DE FORCE ENTRE LA BOLIVIE ET SES VOISINS ? 27 IV. BRESIL 27 1. INTRODUCTION 28 BRESIL EST UN PAYS EMERGENT QUI COMMENCE A S’IMPOSER 28 MAIS C’EST AUSSI UN PAYS TYPIQUE DE L’AL 29 2. HISTOIRE DU BRESIL 29 PERIODE OLIGARCHIQUE 1889-1930 PUIS 30-64, VARGAS ET SUCCESSEURS 30 DICTATURE BRESILIENNE 64- 33 3. LULA ASCENSION AU POUVOIR ET POLITIQUE ACTUELLE 33 SON ASCENSION 34 ARRIVEE DE LULA AU POUVOIR 35 I. Introduction Culture politique en Amérique latine Étude des relations Interculturelles entre l’Europe et l’Amérique latine qui sont des relations ambiguës, complexes : à la fois proximité et distance ; familiarité et rejet Alain Rouquié, Ambassadeur au Brésil parle d’ « Extrême Occident » pour définir l’Amérique latine dans son ouvrage : Amérique Latine, introduction à l’extrême occident 1/ C’est l’occident le plus lointain pour les européens : langues occidentales, population est descendance des Européens et indiens minoritaires 2/ C’est aussi l’Occident exacerbé (en négatif) notamment en politique : tous les régimes du XXième siècle y ont été expérimentés de manière exacerbée, caricaturale. - Importance des questions ethniques et raciales. Pb indien : -de 5% de la pop d’AL. Un peu d’Indiens au Pérou, culture indienne morte au Brésil, c’est la question afro-brésilienne et le racisme qui posent pb. Population indienne davantage présente en Amérique centrale mais leur culture est faible. Où chercher la différence en Amérique latine ? populations indiennes sont en guérilla dans les campagnes (FARC en Colombie) mais ont adopté une idéologie russe ou allemande. = Question de l’acculturation et du syncrétisme en AL : - Culture indienne n’existe plus - A la place il y a un ensemble d’idées pol, éco, cult importées d’Occident - Il ne faut pas pour autant refaire l’Europe et croire que là-bas c’est une continuité de l’Europe. Ce n’est pas parce qu’ils nous ressemblent qu’il faut calquer nos interprétations sur nos modèles. Choix des pays étudiés : Pays intéressants et représentatifs de nos questions Argentine : pays le plus typique sur la disparition de la culture précoloniale. Y importe t-on telles quelles les idées politico culturelles européennes ? Comment ça se passe ? Argentine incarne un pb typique de la question de ce qu’on met à la place de la culture indienne. Bolivie : Autre extrême, il reste des traces de cultures indienne, 65% de la pop est indienne, que peut-on inventer comme système amérindien ? Morales cherche à réactiver un système pol qui aurait été celui de l’Empire Inca. Brésil : Cas à part et puissance économique, pb de la langue et du racisme. Devise positiviste de l’ordre et du progrès (Auguste Comte) Nicaragua : Terrain de guerre des grandes puissances de la guerre froide et représente les effets de l’importance des doctrines. Thème de l’identité est fondamental en AL Continent qui n’a pas réglé les problèmes de la colonisation - peuplement Thème de l’indépendance au sens large, vis-à-vis des Européens, des Américains… 1. Histoire de l’indépendance Guerres d’indépendance ont lieu au XIXe et liées à un imaginaire politique et culturel. AL devient indépendante de l’Espagne, de l’Occident. Les statues, les rues célèbrent l’indépendance et ceux qui l’ont menée. Guerres d’indépendance menées par les élites politiques d’AL contre Espagne et Portugal, contre l’idée d’Etat central des colonies Les créoles sont les blancs d’origine espagnole ou portugaise sur le territoire colonial. Ils représentent les élites administratives qui se rebellent En effet, guerre de décolonisation est interne à la civilisation occidentale, les Indiens ne sont pas concernés et il ne s’agit en aucun cas de les rétablir dans leurs droits. Tous les pères fondateurs de l’AL sont d’origine européenne, tous les grands héros sont des colons 1492 : date symbolique : fin de la Reconquête en Espagne, la Conquête des Amérique est une poursuite de la Reconquête pour occuper ceux qui n’avaient plus de terre et plus rien à faire. AL colonisée par des désoeuvrés (Am du nord par des bigots) S’ensuit une domination politique avec quelques révoltes indiennes vites réprimées : en 1572 : derniers feux de l’Empire Inca avec la mort de Tupac Amaru, dernier Empereur Inca décapité Au XVIIe l’Empire Aztèque est détruit au Mexique = Fin des 2 derniers grands empires et culture indienne commence à disparaître XVIIIe : dernière révolte. Pour la dernière fois, un indien se dresse contre la colonisation en 1780, c’est un indien acculturé, éclairé et métisse : José Gabriel Condorcanqui. Il se réclame de l’héritage Inca, se fait appeler Tupac Amaru (serpent brillant) et cherche à s’allier avec les créoles contre la domination du continent. Mais les créoles veulent garder la main-d’œuvre bon marché et s’émanciper de la couronne espagnole tout en gardant le contrôle sur les Indiens. En 1781, Condorcanqui est capturé et écartelé. Événement donnera naissance au MRTA : mouvement révolutionnaire Tupac Amaru (Pérou) En 1781 les créoles et les Indiens ne sont pas alliés même s’ils ont des ennemis communs : la couronne espagnole et portugaise. = Les guerres d’indépendance sont menées par les créoles et se font avec une grande méfiance vis-à-vis des Indiens, empêchant leur mobilisation. Pk révolte des créoles ? parce qu’ils sont condamnés à des taches subalternes (quoique meilleures que celles des Indiens) Ils ont des emplois administratifs et politiques de moindre importance car ils sont nés dans les colonies. Les vraies décisions sont prises par les Espagnols qui se déplacent pour un temps court. Les créoles veulent donc prendre le pouvoir. Conquête d’Espagne par Napoléon en 1805. Les relations économiques et commerciales entre l’Espagne et l’AL sont interrompues. C’est ce qui déclanche la guerre d’indépendance : 1. 1810-1814 : les créoles prennent en main les affaires politico administratives et créent des juntes (conseils) à Buenos Aires, Caracas et Bogota 2. 1814-1816 : Dès que l’Espagne est libérée de napoléon, elle mène une contrerévolution très dure avec les créoles. 3. 1817-1824 25 : Du coup face à la répression espagnole, les créoles mènent une véritable guerre d’indépendance. 1825 : Quasiment toute l’AL est indépendante. Mais les guerres ont été terriblement destructrices Structures économiques les plus touchées : les grandes propriétés agricoles, base économique de l’AL,mais aussi les mines Doctrine Monroe : les USA aident AL à se débarrasser de la couronne, marque le début de leur intérêt pour l’AL, pareil pour la GB. 2. Ensemble des grands mythes culturels, politiques qui ont émergé avec les guerres d’indépendance : avec 4 éléments : 1. La question de l’unité manquée du continent (sur modèle USA) revient auj avec l’idée d’intégration régionale. Ou le marché commun du sud et Morales et Chavez veulent créer une alliance de gauche avec l’alternative bolivarienne. Mais Brésil ne veut pas de ça auj. 2. La question des pères fondateurs : grands héros de l’indépendance - Bolivar (1783-1830) Héros du continent sud américain (Venez, Pérou, Bolivie, Colombie… très aimé) Créole de Caracas, très cultivé sur les Lumières, Napoléon et la Révo française. C’est un soldat, général des armées qui ont libéré la grande Colombie. - San Martin (1778-1850), Argentin, créole de la noblesse espagnole a libéré le sud - Sucre un général de Bolivar. Donne son nom à la capitale de la Bolivie. = Les héros en général sont des soldats avec une vision individualiste du pouvoir ; c’est le Caudillo : chef qui parvient à rallier à lui le peuple. Figure très importante auj et représente un style en politique : souvent malgré démocratie, les régimes sont présidentialistes, avec un fort charisme des présidents. 3. ambiguïté des idéaux qui ont mené l’indépendance tient à l’ambiguïté de l’indépendance elle-même. Rejet de l’Occident tout en ayant la culture occidentale. On rompt avec l’Occident avec leurs idées. 4. Indépendance : on n’a pas réussi non plus à être totalement indépendant, elle n’est pas achevée. Nouvelle indépendance auj se marque par les nationalisations économiques. Philosophe vénézuélien, José Manuel Briceno Guerrero Etudie les discours sur la manière de faire de la politique pour déterminer 3 styles de politique et de vision de l’AL : 1/ le discours des seigneurs : catho élitiste 2/ le discours des Lumières : républicain démocrate, discours d’indépendance 3/ le discours des sauvages : discours quasi introuvable de la vraie Amérique latine des indiens avec une recherche d’une identité propre. 3. Aperçu de l’Amérique Latine depuis l’indépendance 5 époques depuis l’indépendance : 1/ Indépendance 1825 – 1929 : les républiques indépendantes Pas démocratique mais censitaire, autoritaire. Modèle de la Révo française et de napoléon, nombreuses oligarchies : pouvoir pol capté par une minorité : les grands propriétaires terriens car système très agricole, rural. Exclus de la politique : indiens, classes moyennes, femmes Modèle économique agro exportateur de matières premières : agriculture, élevage, mines En retour, importation de produits manufacturés. Arg : export viande et céréales Brésil : café et canne à sucre Bolivie : coton et mines d’argent Chili : nitrate et cuivre = Situation économique de dépendance avec très peu d’usines De plus période d’extension démographique : 30 millions hab en 1850 105 millions en 1930 592 millions auj Car grandes vagues de migrations, frontières ouvertes à la main d’œuvre : - en Argentine : des européens (italiens) - au Brésil : des africains : les afro brésiliens puis dans les années 30 des blancs pour rééquilibrer la pop MAIS : modèle économique permet l’enrichissement des grands proprio et crise de 1929 détruit ce modèle Représente fin de l’âge d’or pour l’économie d’Amérique latine Modèle agro exportateur s’effondre. Remise en cause de la place du continent dans l’économie mondiale. Prix des matières premières dégringole et plus personne n’achète = Chômage, exode rural, agitation sociale. Début de la fin du modèle oligarchique agro exportateur et les classes moyennes commencent à réclamer la démocratie. 2/ Crise de 1929 – Janv 1959 (prise du pouvoir de Castro à Cuba, 1er régime communiste) Avec la crise, histoire s’accélère et agitation et contestation sociale Début d’industrialisation (politique de substitution, ne plus être dépendant de l’importation) But = contrôler les partenaires économiques pour éviter la dépendance à l’Europe et aux Etats-unis. = Classe ouvrière nouvelle, naissance du syndicalisme, parti communiste, socialisme et émergence d’idéologies nouvelles. Climat de tension politique avec de nombreux coups d’Etats et AL devient le terrain de jeu des puissances : échiquier politique sur le modèle occidental, européen : fascismes et démocraties Apparition du populisme latino américain très particulier et lié au caudillisme (chef du peuple d’inspiration mussolinienne) AL touchée par la 2ième guerre mondiale. Elle est du côté des alliés. Démocratisations après les dictatures 1945-46 démocratisation quasi générale, encouragée par les USA mais de très courte durée ( envi 10 ans) Début de la guerre froide : nouvelle instabilité : occident tente d’empêcher l’installation du communisme. 3/ 1959 (début communisme) – 1980-90 (retour démocratie) 90 fin de Pinochet A/ Doctrine de la sécurité nationale : sauver les nations contre la menace communiste, préserver leur intégrité contre l’invasion depuis l’extérieur des idéologies communistes Occident se charge du nationalisme contre la subversion communiste Les nations d’AL vont connaître une époque de dictatures militaires. Pinochet (1973-1990) renverse le pdt démocratique Allende qui était un modéré et expérimente le système économique de Milton Friedman Stroessner au Paraguyay de 1954 à 1989 Junte militaire au Brésil de 64 à 85 Medici … Junte la plus meurtrière en Argentine de 1976 à 1983 Videla B/ Epoque des guerilleros : argentin Che Gevara Ministre de Castro il cherche à exporter la révo, meurt en 1967 en Bolivie Son modèle « castroguévariste » vise à faire partout comme à Cuba Opération Condor : assassiner les opposants politiques (coopération de tous les pays autoritaires) FARC existent tjs, paysans intello communistes auj ont toujours un discours économique Mouvement Tupac Au Pérou, le Sentier Lumineux (influencé par Mao) En Uruguay : Tupamaros (< Tupac) = Période qui a le plus marqué l’Occident et naissance de mythes latinos américains en retour : Pinochet, le Che marque notre imaginaire et notre représentation de l’AL Nouvelle fascination de l’Occident pour AL dans notre culture populaire même si peu de guérillas victorieuses : cuba en 1959, les sandinistes au Nicaragua en 1978 avec Sandino, marxiste 4/ Années 80 : les transitions démocratiques AL bascule dans la démocratie ou s’en approche (Colombie) Pk ? 1/ Épuisement des dictatures (perte de légitimité des régimes) 2/ Essoufflement de la guerre froide - URSS a ses propres pb - Castro fait profil bas - USA arrête donc de soutenir les dictatures 3/ Avec mondialisation et augmentation des moyens de com, aspiration nouvelle à la démocratie ; Pinochet part en 90 Reconstruction de l’AL dans une période de crise économique, Etats ruinés, ne peuvent pas mettre en place des politiques sociales Mais besoin réel de reprendre des décisions économiques : politique d’ajustement structurel : écouter les organisations internationales et restructuration de l’économie (FMI, BM) Sachs, Thérapie de choc pour baisser l’inflation = Économie stabilisée et croissance reprend au début des années 90 Effets pervers : creusement des inégalités sociales mais stabilisation sociale n’est pas faite : indiens restent des paysans pauvres à cultiver la coca 5/ Auj : fin des années 90 aux années 2000 Emergence et victoire politique électorale de leaders de gauche ou extrême gauche. Pas marxistes mais se réclament de Castro : nationalisation des nrj, du transport et de l’exploitation des hydrocarbures Kirchner nationalise eau et communication en Argentine ; optique identitaire de rupture avec l’Occident. Pour eux démocratie = nationalisation = à travers l’Etat le peuple doit pouvoir contrôler les richesses Chavez principal allié de Castro depuis 99 et élu démocratiquement Castro depuis 59 et c’est le plus radical Morales allié de Chavez élu en 2005 Daniel Ortega au Nicaragua, leader de la révolution sandiniste élu en 2007 Lula au Brésil ancien syndicaliste élu en 2002, social-démocrate Michèle Bachelet élue en 2006 au Chili, sociale démocrate à l’occidentale Vazquez en Uruguay depuis 2006 Et Kirchner en Argentine depuis 2003 et sa femme depuis 2007 II. Argentine Pays le plus extrême pour ses problèmes identitaires, question de la culture argentine dans tous les domaines. Et fort péronisme (années 40 50 au pouvoir) Kirchner auj se réclame de lui. Argentine très typique du caudillisme et du populisme 1/ Grande figure autoritaire : Juan Manuel de Rosas (1793-1877) a influencé après le style de Péron, mort en exil en Angleterre Grand dictateur inaugural de l’Argentine indépendante : de 1835 à 1852, il réclamait le titre de tyran. 2/ Hypolito Yrigoyen (basque) 1916- 1922 pdt et de 1928 à 1930 a initié la première démocratie de la vie politique et défend le SU masculin leader d’un parti important UCR, union civique révolutionnaire, style un peu gaulliste. 3/ Juan Péron Fondamental pour comprendre l’Argentine 1946-1955 puis renversé par un coup d’Etat. Revient en octobre 73 jusqu’en juil 74 puis débouche sur guerre civile et dictature Grand populiste argentin = 3 figures qui se succèdent dans identité argentine : Rosas défend les paysans Yrigoyen défend les classes moyennes Péron défend les ouvriers (style populaire, fait appel au peuple et le mobilise contre les élites économiques, comme Kirchner auj) Peronisme dépasse le politique c bcp plus englobant, importance de sa femme. La conquête du désert dans les années 70 80 : table rase des populations gênantes pour gagner du territoire Pays qui se construit dans un rapport très paradoxal avec l’Occident : rupture tout en restant dpdnt car rien à mettre à la place : pourtant les 3 figures ont cherché à inventer un style politique argentin Enjeu de l’Argentine est de se construire une identité 1. Rosas (1835-1852) Dictateur Caudillo typique Grand proprio terrien , éleveur de bétail, dresseur de chevaux : le gaucho A cette époque conflit Buenos Aires / province ; bourgeoisie / éleveurs / Conflit armé au cours duquel Rosas prend le pouvoir par un coup de force Coupure civilisation BA culture européenne / province indienne et plus rustique Derrière lui il a la montonera (monton = tas) c’est la foule qui le suit Vrai tyran (police …) mais battu et perd le pouvoir en 1852, prise de pouvoir de la bourgeoisie et il est diabolisé : nouveau pouvoir oligarchique (se répand partout en AL) des grandes familles Pk réussite de Rosas ? 1/ il est très populaire auprès des paysans 2/ Il était souverainiste et a défendu son pays contre les impérialistes (France et RU) Plus tard son nom devient synonyme de défenseur du peuple et anti-impérialiste pour ceux qui soutiennent Péron ; son perso reste controversé (révisionnisme argentin, mais pas du négationnisme) relecture de l’histoire et réhabilitation du personnage montre que l’Argentine cherche à définir son identité 2. Yrigoyen vers 1920 1916- 1922 pdt et de 1928 à 1930 Après Rosas, oligarchie bourgeoise qui augmente les exportations mais régime fermé et anti démocratique Yrigoyen milite pour la démocratisation, Yrigoyen né en 1852, appartient à la génération qui milite pour démocratiser l’oligarchie, pour cela un parti : l’union civique révolutionnaire radicale (UCA) créée en 1891 Il est élu par les classes moyennes 1916 : obtient le droit de vote à bulletin secret ; fin du suffrage censitaire. Mais pas de vote pour les femmes ni pour les ouvriers car ce ne sont pas des argentins mais des immigrés (italiens basques leurs enfants deviennent argentins dans les années 30 Grâce à cette réforme Yrigoyen devient président en 1916 avec peu d’électeurs encore, fin du mandat en 1922 S’appuie sur les mouvements de foule, personnalité très populaire et autoritaire, il aime gouverner seul. Controversé à cause de cela. Pas 2 mandats de suite donc réélu en 1928 avec le soutien des étudiants et des classes moyennes redevables de sa politique progressiste Discours de défense des intérêts argentins contre l’Occident veut nationaliser le pétrole 1928 : Contexte bcp moins favorable, il est plus âgé, un peu sénile pd crise éco arg très touchée et économie d’export de la viande s’effondre. Augmentation du chômage et exode rural, naissance des bidons villes à la périphérie des villes Yrigoyen est dépassé, contestation sociale très forte et grande régression En sept 1930 il est renversé par un CE militaire influencé par le fascisme qui veut rediscipliner l’Arg Mais l’oligarchie reprend rapidement le pouvoir 1930 marque la fin d’une période 1930 – 1943 la décennie infâme qui a eu bcp d’influence sur l’Argentine actuelle Juin 43 CE qui amène Péron Pk décennie infâme ? 1/ Période de corruption et fraude électorale dans la démocratie (pour les oligarchistes c’est la fraude patriotique = au nom de la patrie on dégage les classes dangereuses) 2/ Période économique désastreuse : chômage pauvreté famine tuberculose et hausse des suicides et mélancolie (tango) 3/ Reconfiguration démographique : apparition de la classe ouvrière 2 catégories de pop : - classe ouvrière argentine (enfants d’immigrés) - Bourgeoisie intellectuelle progressiste (entrepreneurs contre l’ancienne oligarchie) aug pop BA : 180 000 hab en 1870 ; 3 millions en 1937 début années 30 : env 400 000 argentins dans les villes qui viennent de l’exode rural ; à la fin de la décennie infâme : 1 400 000. Arg ouvre ses frontières de 1876 à 1935 (à cause décennie infâme) = + 4 millions d’européens surtout de 1890 à 1910 1930 : Apparition d’une nouvelle catégorie électorale qui fait peur à l’oligarchie : les ouvriers descendants des immigrés : ont le droit de vote mais ne sont pas considérés comme de vrais argentins. = ils vont s’investir dans la décennie infâme et dire qu’ils constituent la vraie Argentine contre les bourgeois pros européens (d’où réhabilitation de Rosas) C’est le début du populisme en Argentine (// au Brésil avec Vargas) Années 30 marquées par le nationalisme de gauche ou le nationalisme populiste Obj : redonner la parole au peuple pour redonner son identité au pays 2 écrivains essayistes pères spirituels de cette génération 1/ Manuel Ugarte (1875-1951) : cherche à créer une littérature argentine puis s’engage politiquement. Admire Jean Jaurès Grande idée : que les nations latinos américains se défendent contre l’impérialisme américain en tant que nation et en s’unissant aux autres nations d’AL 2/ Raul Scalabrini Ortiz (1898-1959) écrivain des années 20 qui s’investit en politique antiimpérialisme également et avec un côté plus économiste puisqu’il prône la nationalisation du chemin de fer. Un pays n’est pas autonome s’il ne possède pas ses transports. = Thème récurrent en AL de contrôler les services publics par l’Etat. Pas pb privé / public mais pb si les capitaux sont étrangers 3. Juan Peron : 46-55 Il utilise toutes ces idées pour façonner un discours et rester au pouvoir. À partir des années 40 il prétend incarner l’identité argentine (c vrai que le péronisme montre une particularité propre à la culture argentine, sans influences extérieures) Le péronisme et le populisme argentin Issu d’une famille de grand proprio terrien de l’oligarchie Général militaire très discret avant les années 40 fait partie du coup de force contre Yrigoyen mais n’est pas chef. Fasciné par l’Italie fasciste de Mussolini Juin 43 nouveau coup d’état qui met fin à la décennie infâme. Il est membre de la junte qui prend le pouvoir. Alliance de neutralistes, de pro fascistes, et de libéraux, liés par le rejet de l’oligarchie, la fin de l’infâme et pour l’industrialisation du pays. Mais en désaccord pour la pol ext. En 43 il hérite d’une coquille vide : le ministère du travail mais se dit qu’il y a une carte à jouer sur cet électorat de la classe ouvrière : entre 43 et 45 il organise les syndicats avec la CGT. Réforme le code du travail en faveur des ouvriers. Augmente leur salaire en accord avec la bourgeoisie industrielle qui a bien compris l’intérêt des travailleurs pour réussir l’industrialisation En 2 ans, Peron devient le porte-parole des ouvriers travailleurs syndicalistes et leur demande une obéissance absolue, la CGT est son outil pour atteindre les élections. La junte prend peur et l’emprisonne en 45. Le 17 octobre 45 les syndicats se mobilisent quasi spontanément pour réclamer la libération de Péron. Il est aussitôt libéré. Élection présidentielle organisée en Fev 46. Péron est élu avec 55% des voix (élections relativement libres) Péron incarne le peuple. Il y a 2 piliers au péronisme : 1/ La CGT syndicat quasi unique et 100% péroniste, tous ses amis sont à la tête de la CGT 2/ Sa femme Evita, Maria Eva jeune star de la radio et icône culturelle argentine. Naissance du mythe Péron – caudillo Première fois que la classe ouvrière s’impose en politique pour faire pression sur un gouvernement avec la CGT C’est ce qui lance Péron vers le pouvoir Evita 1919- 1952 (meurt d’un cancer) C’est un pilier car elle est dans la même optique populiste. En 45 c’est elle qui mobilise la classe ouvrière pour le libérer Elle a plusieurs taches dans le régime : 46-48 : les œuvres caritatives : réquisition pour les pauvres dans les usines Les descamisados : elle a le soutien des sans chemises Péron lui confie l’appareil syndical et elle gère la CGT Elle s’occupe de mobiliser les femmes pour le régime dans le parti unique : en 1946 elles ont le droit de vote puis le divorce est légalisé, ce qui lui amène l’opposition de l’Eglise. Très controversée aussi par l’oligarchie malgré le soutien de son mari, oratrice très virulente, meurt jeune en pleine gloire et ne voit pas le déclin du péronisme. Elle devient le mythe des années glorieuses du péronisme. Régime plutôt ambigu : + : Organisation du travail et état-providence autoritaire - : Disparition des partis politiques, fin de la liberté de la presse, musso argentin mais sans les déviances antisémites et les meurtres, vu des USA, Péron est un fasciste qu’il faut abattre. Ce régime fonctionne tant que exportation massive vers l’Europe. Puis nouvelle crise éco en 1955, caisses de l’Etat sont vides, soutien de la classe ouvrière diminue, Evita a disparu, Péron apparaît plus tyrannique. Eglise catho se bat contre lui, des péronistes sont excommuniés. Sept 55 : CE militaire et Peron est renversé Vu comme une révolution libératrice par l’oligarchie, la bourgeoisie et l’Eglise. Retour au pouvoir d’une classe politique un peu étouffée pendant cette période. 43-55 reste l’âge d’or dans la mémoire argentine Démocratie se remet en place dans un modèle proche de l’Occident. Péron en exil en Espagne franquiste Fin années 60 : mise en place d’un nouveau mouvement de guerilla : les montoneros (de la montonera de Rosas) se disent le peuple de Péron pour le faire revenir au pouvoir et sont en même temps castristes et guevaristes Pour eux Péron est socialiste, ils n’ont pas connu cette période et se mobilisent sur une vision uniquement anti-impérialiste sans voir le côté fasciste. En 1973, Péron parvient à revenir au pouvoir dans un climat désastreux, guerre civile et assassinats politiques. Pas se déchire entre tendance socialiste et fasciste de Péron, on confond socialisme national et national-socialisme. 1976 : CE militaire de la junte la plus répressive d’AL : Videla, catho intégriste et néo libéraux : pour eux sauver l’Argentine c’est détruire la gauche : guérilla contre les intellectuels, leur famille … dure jusqu’en 1983 quand la junte quitte le pouvoir avec la fin du soutien américain , essoufflement éco , guerre des malouines avec Thatcher… 4. Transition démocratique et crise des années 2000 Depuis les années 80, le parti péroniste est le seul parti quasi d’Argentine : parti capable d’alterner avec lui-même au pouvoir : c’est le parti justicialiste avec un bras de droite et un bras de gauche. Les autres partis sont très faibles. 1983 : UCR est au pouvoir jusqu’en 89, avec le démocrate Raul Alfonsin et le péronisme est un peu discrédité. Victoire de la modération mais pb éco : inflation État surendetté, pression de la BM et du FMI pour les réformes structurales Il quitte rapidement le pouvoir au début de son 2ième mandat. Carlos Menem, Peroniste, est élu et reste 10 ans au pouvoir : de 1989 à 1999. Elu sur un discours populiste de gauche anti-impérialiste et anti FMI. Mais une fois élu il fait tout le contraire : dévaluation, réduction des fonctionnaires, privatisations et néolibéral. Mais pas impopulaire car ça a marché. Il fait 2 mandats avec comme grande idée la parité dollar / peso. Scandales de corruption Puis en 1999, président de l’UCR : Fernando de la Rua (dernier pres de ce parti) 2001 crise argentine et sud américaine grave crise. De la Rua quitte le pouvoir précipitamment le parti justicialiste revient avec Nestor Kirchner puis Christina. UCR discrédité, parti qui a pratiquement disparu. = Péronisme a dominé sur le long terme et devient une force en Argentine. Auj le péronisme est très à gauche Actualité de la crise en Argentine : Origines : réformes des années 80 et 90. Menem a privatisé le transport aérien, ferroviaire, la distribution d’eau et d’électricité. Accord Etat argentin / suez Indexation du peso sur le dollar Conséquences : inflation jugulée, dette réduite… réussite du ménémisme mais effets pervers : chute des exportations des matières premières, viande soja, tournesol, fragilisation de certains secteurs et perte du contrôle des mouvements des capitaux avec les capitaux étrangers = balance commerciale déficitaire, effondrement des exports, hausse de l’endettement des entreprises privées et de l’Etat., concurrence accrue en AL latine car Brésil et Mexique en profitent pour les doubler sur ces marchés = fragilité de l’économie argentine et PIB argentin recule de 4 à 20% au début de la Rua et tous les capitaux étrangers quittent le pays : classe ouvrière ruinée : 50% de la pop sous le seuil de pauvreté. En 1 an, Arg passe du pays le plus riche d’AL au pays le + pauvre. - / Le FMI refuse de continuer à prêter de l’argent ce qui tombe au mauvais moment, le FMI l’a reconnu auj - / Fuite des capitaux et des gens vers la patrie des générations antérieures - / Crise et mouvement de contestation sociale : les bloqueurs de routes, les piqueteros - / Système de troc, de récupération de la nourriture : éco // hors capitalisme (intéresse les alter mondialistes) 5. Kirchner Sortie de crise en 2003 avec élection de Kirchner en mai socialiste, il est élu contre Menem néolibéral à l’intérieur du parti péroniste (justicialiste) Kirchner est anti-impérialiste, anti-libéralisme. Toute l’opposition est laminée : diff gauche droite s’exprime uniquement au sein du parti péroniste. Kirchner prend des décisions spectaculaires, médiatiques. Très bonne com. Il reprend le contrôle économique et renationalise certains services publics : la Poste, l’eau, l’électricité et les transports aériens Il renégocie la dette argentine auprès du FMI et rembourse en une fois le montant renégocié. A partir de 2004 le prix du bœuf augmente il est exporté avec la fin de la crise. Kirchner veut interdire l’export pour garantir besoins des Argentins. Finalement ce sera une taxe forte à l’export. = Interventionnisme étatique assez fort Christina Kirchner a les mêmes pb auj. Crise depuis un an et pb avec le monde paysan car elle veut taxer tous leurs produits à l’export pour nourrir le pays le lendemain de son élection avec 50% des voies sur un programme de justice sociale sa popu chute à 20% en qq semaines Le style Kirchner est donc un interventionnisme étatique et on a toujours un clivage BA / province Investissements étrangers sont vus comme le bouc émissaire et méfiance à leur égard car ils captent l’économie Suez devient bouc émissaire avec sa filiale Aguas Argentinas. Elle met en cause leur gestion des services publics dès le lendemain de son élection : ils ne sont pas argentins donc ils ne connaissent pas et ne peuvent pas gérer convenablement. À ce moment, Suez voulait augmenter le prix de l’eau alors qu’il y avait des coupures fréquentes. Elle refuse et fixe le gel des prix puis en 2004 Suez commence à partir. En 2006 Aguas Argentinas est nationalisé après 80 ans d’installation. Pb de fonctionnement ou de com ? un peu des 2 sûrement Les Kirchner dominent l’échiquier politique. Ils sont très populaires et populistes. III.Bolivie Contraste Arg / Bolivie dans différents domaines : La Bolivie est un de derniers pays où il y a une trace d’une culture précoloniale, préhispanique, précolombienne Tentative de recréer une identité indienne. Culture indienne minimale. Il ne reste que des traces de culture Inca, car malgré la persistance de langues, ils sont acculturés. Les folklores c’est tout ce qui reste comme modèle politique, c tribal et il ne reste pas de grands systèmes Mais fait objectif : il y a une population indienne majoritaire et c le seul pays : 65% pop identifiée comme indienne ; 2 groups ethniques principaux : les Quechuas et les Aymaras Pop d’origine directement européenne : 10% Le reste sont les métisses En argentine : - de 1% de la pop est d’origine indienne Autre différence : le mode de vie lié à l’économie Arg : 10% pop en zone rurale (les grands propriétaires terriens et les travailleurs agricoles) Bol : 45% des la pop en zone rurale Bolivie est le pays le plus pauvre d’A du sud : Espérance de vie faible : env 50 ans Mortalité infantile élevée 62% pop vit sous le seuil de pauvreté en 2006 soit 5 millions sur 8 millions d’hab Clivage élites issues de la colonisation (10%) la grande bourgeoisie urbaine et les grands propriétaires terriens) / pop très pauvre (65%) constituée d’indiens Élites issues de la colo sont tjs pro européennes, veulent importer un modèle de dvlpt occidental et ont fait leurs études en occident Evo Morales veut réintégrer un autre système et il mène une politique de rupture. Recherche d’identité avec des modalités différentes qu’en Argentine : En Bolivie pbik est de trouver un modèle de développement qui soit proprement indien s’il en existe 2 façons de voir l’histoire de la Bolivie : 1/ histoire de la lutte des indiens pour accéder à la pleine citoyenneté en tant qu’indiens 2/ Construction très lente de la démocratie et d’un régime qui dépasse ces clivages ethniques 1964 – 1982 : 18 présidents dont 14 par CE avant le retour à la démocratie = Culture du CE et de l’intervention de l’armée dans la culture pol bolivarienne : - Vieux contentieux avec le Chili, guerre perdue par la Boli vers 1880, guerre du Pacifique et Bolivie a perdu son accès à la mer = gros coup économique qui freine le dvlpt de la Bolivie au XXieme et après la guerre, l’armée est toujours méprisée à cause de la défaite. - Culture de la coca. Un de symboles de la Bolivie avec les cocaleros (cultivateur de coca) Plante verte aux vertus médicinales mais exportée pour la drogue, elle est donc dans le collimateur américain, mais c’est la plante des indiens et assure leur revenu. Il faut distinguer la coca de la cocaïne. Bien que pourquoi se vend bien la coca ? Bolivie est potentiellement le pays le plus riche d’AL, paradoxe auj car nombreux gisements de gaz et il faut l’exploiter (comme Venez et son pétrôle) 1. La question indienne avant Morales révolution démocratique en 1952. Jusqu’en 1964 c’est une période de stabilité. Acteur principal : Victor Paz Estenssoro. Dès année 40 il est opposant démocrate contre le pouvoir en place En 1941 il créé le parti démocratique contestataire : le MNR : mouvement national révolutionnaire. C’est un parti révolutionnaire de gauche En 1952, c’est un parti qui prend les armes et remplace le gouvernement militaire en place au nom de la démocratie et après une insurrection contre l’armée. Il veut réformer la Bolivie. Très ambitieux dans un contexte politique tendu. Il s’appuie sur les ouvriers et en fait des milices armées. Arrivé au pouvoir, il démantèle l’armée et organise la police à la place en // aux milices S’appuie sur un syndicat puissant ; la COB : centrale ouvrière bolivienne (syndicat puissant du secteur minier) - Proclame le suffrage universel - Femmes et indiens ont le pouvoir - Il voit les paysans comme une classe sociale (ainsi les Indiens mais ce n’est pas en tant qu’Indiens qu’il leur donne ce droit) - Réforme agraire pour partager un peu mieux les terres - Nationalisations (secteur minier : argent et étain) AMBIGUITES : - il n’aime pas la contestation, il est démocrate plus que pluraliste, culture de réticence face à ce genre de leaders - Vis-à-vis des indiens : à partir de 1952 leur statut reste flou, pas question pour lui de raviver la culture indienne. Il est blanc = il est renversé en 1964 car sa révo s’est essoufflée et son côté autoritaire et anti-pluraliste ont donné lieu à des contestations Syndicat se retourne contre lui car ouvriers n’ont plus assez d’argetnt Climat social compliqué et armée en profite pour reprendre le pouvoir Dictatures de 64 à 80 1964-1982 : instabilité Événements internes : 1967 :Che Guevara est tué par le général qui a renversé Estenssoro. Répercussion internationale époque de dictatures 71-78 : dictature la plus stable de cette période : Hugo Banzer, extrême droite, très fameux. Soutenu par extrême droite européenne. A accueilli des réfugiés d’extrême droite européenne. Très répressif, autoritaire et conservateur. Se fait renverser par les mili quand entame une ouverture démocratique (Réélu de 97 à 2001) Il incarne alors le néolibéralisme, ouverture vers les USA et lutte contre la culture de la Coca. Principal opposant : Evo Morales En 1970 émergence des revendications indigénistes pour le renouveau de la culture indienne Dans années 70 : montée d’une contestation orientée sur l’indigénisme, revendications très radicales au départ qui mettent les Indiens au cœur de la politique. Apparition d’un mouvement d’idée : le katarisme (< tupac katari) c’est le symbole de la résistance indienne au colonialisme, aux espagnols. Katarisme naît dans les année 70 au milieu de l’élite universitaire et du milieu ouvrier indien : pensent que la révo marxiste ne peut se faire qu’en défendant des identités ethniques et pas des classes sociales. C’est pas qu’un mouvement révo mais aussi culturel, on commence à reconstruire une identité Base du mouvement : des paysans indiens qui commencent à se syndiquer Syncrétisme : enjeu que les Indiens parlent pour eux-mêmes MRTK : mouvement révo Tupac Katari en Bolive (tupac amaru et MRTA au Pérou) c’est un mouvement syndical, politique, culturel et contestataire Victor Lartenas fonte le MRTK figure de la contestation indienne de gauche, voire extrême gauche ; c’est le vice président de Sanchez de Lozada (1993-1997) Les années 1980 2002 1982 ; retour de la démocratie L’armée quitte le pouvoir en situation de crise économique (inflation 20 000 %) 3 partis politiques forment alors l’échiquier politique MNR qui n’est plus révolutionnaire MIR mvt de gauche révolutionnaire apparu dans les années 1970 ADN (PODEMOS aujourd’hui) alliance démocratique nationale : parti de banzer (ex dictateur) Ils dominent la politique bolivarienne de 1982 à 2005, ils font des coalitions, comme un partage de pouvoir, c’est la « démocratie pactée » : les 3 partis sont d’accord sur un même programme : convergence politique des élites (blanches citadines …) > ce système politique a été très critiqué par Morales puisqu’il restreint la démocratie (empêchement de la contestation et du pluralisme) mais il permet toutefois d’exercer la démo dans un pays très instable (construction d’administration, institutions,…) Accord sur 2 points fondamentaux qui sont des sujets sensibles : - Privatisation de l’économie bolivienne (conditions fixées par le FMI dans tous les domaines) - Lutte contre la culture de la coca (sur la demande des EU) ces partis apparaissent donc comme hostiles à la culture indienne 1985-1989 : Estenssoro, figure de la démo bolivienne : politique néolibérale très forte 1989-1993 : Zamora 1993-1997 : Sanchez de Lozada : continue la pol d’Esten, il prend Cardenas comme vice pres (camp indigéniste) et commence un pol d’ouverture aux indiens 1997-2001 : Hugo Banzer : revient au pouvoir de façon légale et fait un retour en arrière par rapport aux indiens il continue la politique néolibérale et est proche des USA ; très dur envers les indiens ; découverte des hydrocarbure qui vont faire la richesse de la Bolivie ; nombreuses manifestation sociales = départ précipité de Banzer 2001-2002 : Quiroga 2002-2003 : Sanchez de Lozada et les conflits se poursuivent avec la guerre du gaz 2003-2005 : Mesa (env Berlusconi) échec La démocratie pactée ne fonctionne plus au début des années 2000, notamment à cause de 2 guerres (conflits sont très durs, presque raciaux) : a) La guerre de l’eau L’eau a été privatisée progressivement fin des années 90 notamment sous le mandat de Banzer La banque mondiale demande la privatisation dans la ville de Cochabamba (inégalité très forte dans la distribution de l’eau, corruption) distrib confiée à un consortium étranger, Aguas del Turoni. Leur but : eau pour tout le monde et réseau de distrib modernisé Pb de la modernisation des infrastructures : pour cela il faut augmenter le prix de l’eau de 35% soit environ 20$ par mois (1/5 du revenu moyen des moins riches) et ceux qui ne payent pas n’ont pas d’eau = janv 2000 la guerre de l’eau commence Contestation des plus pauvres, rejoints par les classes moyennes et les commerçants : manifs très importantes Banzer est un militaire, donc il envoie l’armée pour réprimer le mouvement : engrenage répression / accentuation = quasi guerre civile Banzer quitte le pouvoir : Quiroga le remplace et annule la concession de Aguas del Turoni Auj il y a toujours de gros pb de distrib d’eau à Cochabamba BILAN : pk cet échec ? mauvaise connaissance de la vie locale, du contexte social et idéologique de la Bolivie, naïveté = échec d’adaptation culturelle b) La guerre du gaz Commence en 2003, encore plus violente et décisive et échelle nationale En 96-97, on découvre des gisements d’hydrocarbures, on en confie l’exploitation et l’exportation à des multinationales (BP Total Repsol Petrobras Brésilien) > pb et critiques : ça échappe au contrôle de l’Etat et rémunération de l’Etat est fble : 15% et les hydrocarbures exportées passent par le Chili, ennemi traditionnel de la Bolivie = un mouvement de contestation nationale se développe sur le prétexte des hydrocarbures par ailleurs une vraie revendication indienne se met en place, Evo Morales exige que l’argent du gaz revienne au « vrai peuple » Manifs dans les grandes villes avec forte répression, l’économie est paralysée car blocage des routes Extrapolation : les hydrocarbures deviennent le symbole de toutes les revendications des Indiens Nationalisme contre les USA, Anti-libéralisme pour l’identité indienne, inadéquation des influences occidentales sur la Bolivie (Morales : le néolibéralisme ne fonctionne pas en Bolivie, il faut trouver un modèle typiquement bolivien) 2. Arrivée d’Evo Morales au pouvoir Déc 2005, élection d’Evo Morales apaise les tensions mais en créé d’autres car les source d’enrichissement de la Bolivie sont à l’endroit des élites hostiles à Morales. Né en 1959, indien d’une famille de paysans pauvre acculturés (il parle espagnol et non indien) il a fait plein de petits métiers Dans les moments clés des années 80 : privatisation du secteur minier : son père se retrouve au chômage = reconversion dans la culture de la coca dans la région de Cochabamba (s’y installe dans les années 85-86) et Morales devient un syndicaliste contestataire qui défend la coca. Influence du katarisme où coca est symbole de la culture indienne Il comprend au début des années 90 qu’il faut dissocier coca et cocaïne Il devient une figure régionale importante puis nationale dans les années 90 Il crée une antenne politique au mouvement syndical : le MAS (mouvement vers le socialisme) en reprenant un parti existant. A cette époque il est considéré comme un narcotrafiquant et sa carrière pol démarre après 1995 En Juin 1997 il est élu député pour la première fois il est populaire : il devient le porte parole des indiens (anti-privatisation, nationalisme, lutte pour la culture de la coca et meilleur partage des richesses nationales) Socialisme modéré et nationaliste En janv 2002 il est exclu du Parlement à cause de ses positions, on l’accuse d’être narco trafiquant il passe alors pour un martyr. Morales devient le porte-parole d’une pop qui demande la nationalisation. Fédère un grand nombre de groupes et question de l’économie devient centrale. Slogan qui émerge : en aymara : « Causachum coca wanuchum yankis » = vive la coca et dehors les yankis. Force de Morales est qu’il n’est pas uniquement un leader indien 60% pop mais aussi un leader des classes populaires (ouvriers), universitaires de gauche, il incarne le socialisme modéré et le nationalisme. C’est ce qui lui donne une force vis-à-vis de son concurrent Quispe qui voulait reconstruire radicalement le système indien. Morales est plus équilibré, plus modéré et reste pas que dans l’ethnique, aussi dans la revendication sociale. Aide t-on les indiens avec aspect identitaire ou aspect social qui permet de lier leur sort aux ouvriers ? Morales se lance à plusieurs reprises dans les présidentielles, mais le parlement refuse de l’élire en 2003 quand Mesa arrive au pouvoir après Banzer et Lozada Il est élu avec 53,5% des voix en 2005 au premier tour pour 5 ans. Son adversaire est battu avec 28% des voix, Quispe fait 2% En même temps en 2005, législatives : majorité pour Morales. Puis élection des gouverneurs de provins (préfets) pour la première fois, mais Morales ne gagne pas, n’a plus la majorité et une moitié de la Bolivie échappe au MAS : la demi-lune : les plaines ou basses terres agricoles dominées par les grands propriétaires terriens Les élus sont hostiles au nouveau gouvernement et veulent faire un bastion anti-morales Région Phare : Santa Cruz : figure de l’opposition à Morales : grands propriétaires, riches, blancs, contre la Paz Clivage est / ouest Et richesses sont aussi à l’est avec l’opposition d’où nombreux problèmes pour Morales quand à l’unité du territoire. Vice-président de Morales : Alvaro Garcia Linera (blanc universitaire d’extrême gauche de Tupac Katari) c un marxiste, auj gauche contestataire incarne l’intelligentsia de Morales qui se réclame de Bourdieu. Incarne aussi le blanc à côté de Morales pour rassurer les classes moyennes. Linera est aussi le théoricien d’une économie typiquement andine : il est progressiste et favorable aux Indiens En 2005 : - Nationalisation de l’économie : exploitation des hydrocarbures - Changer la constitution, le régime. Il convoque une assemblée constituante sur le modèle de la révo française pb : le mas se retrouve majoritaire dans cette assemblée élue en 2006 mais pas suffisante pour faire ce qu’ils veulent car opposition s’est redynamisée. Votée en 2007 mais pas encore appliquée car bloquée par opposition. Décembre 2007 le Mas se réunit tout seul pour voter les articles de la constitution. Morales tente d’organiser un referendum pour faire voter la constitution (optique de De Gaulle quand c le bordel pour fixer les choses par le peuple) pas encore pu organiser le ref car opposition trop virulente + : Le texte constitutionnel : nombreuses maladresses : fin de 5 siècle de domination coloniale, début de 5 siècle de domination indienne ; bcp de droits aux indiens : peuvent avoir leur propre système de santé, du justice, or pbik car parfois la lapidation est autorisée. Nationaliser : 1/ Redonner au peuple sa souveraineté économique 2/ Mieux redistribuer les revenus de ces ressources = optique de justice sociale 3/ État prenait réellement le contrôle de la production. Racheter ou exproprier les multinationales. Après élection il doit réaliser sa promesse Comment il fait ? bonne communication Nationalisation = renégociation des contrats des multi au profit de l’Etat : a joué sur la taxe : inversion du ratio : 80 / 20 sur les revenus Les mines et les télécoms ont été nationalisés Il a bien essayé de mener à bien ces promesses avec les médias Pb : les ressources sont chez les opposants et ceux-ci veulent profiter de leurs ressources. Morales maladroit dans le débat Conclusion Bolivie Fil conducteur entre Argentine et Bolivie : recherche d’une identité spécifique. a) Bolivie a déjà un substrat identitaire mais estce la bonne solution auj ? Morales promet de redonner place à identité indienne. Comment ? Méthode révo française de 89 est elle adaptée ? AL coincée dans ses influences occidentales b) Qu’en est-il des rapports de force entre la Bolivie et ses voisins ? Très pote avec Chavez (précurseur de la vague de gauche en 99, il est le plus castriste) qui lui donne de l’argent et des compétences (médecine, mines, hydrocarbures via des spécialistes vénézueliens qui travaillent là-bas) parfois mal vu en Boli qui y voit un nouvel impérialisme. Et Chavez très radical et veut intervenir militairement. + pote des russes, des chinois et des iraniens. Incontournable en AL mais parfois gênant vu que Morales veut être modéré : Alternative bolivarienne pour les Amériques (projet de Chavez d’intégration régionale sur les traces de Bolivar) ALBA avec Chavez, Ortega, Morales, Equateur … Émergence de projets d’intégration a permis de bloquer un projet concurrent américain de zone de commerce de libre échange (zolea) Lula s’oppose au leadership de Chavez pour l’ALBA. Il est plus modéré et voudrait ramener Morales dans sa direction. IV. Brésil PAYS HABITANTS CHOMAGE Sous seuil ORIGINES pauvreté Argentine 40 Millions hab 8% 18% blancs : 85% Bolivie 9 millions 8% 62% Indiens : 65% Métisses : 30% Blancs : 5% Brésil 190 millions 9,5% 36% Blancs : 55% Métisses : 38% Afro brésiliens : 6% Indiens : 1% Mexique 100 millions 8,5% 47% Métisses : 60% Indiens : 30% Blancs : 9% 1. Introduction Venezuela et Colombie, pays plutôt métissés mais sans problèmes de racisme. Brésil pays intéressant car un peu à part : langue différente, plus peuplé, poids lourd économique 15 x la France en superficie, bientôt 200 millions hab (3x la France) 5ième pays du monde pour son territoire et sa population À deux exceptions près, Brésil a des frontières avec tous les pays d’AL sauf Chili et Equateur, même une frontière avec la France par la Guyane 1ière spécificité : la langue (lusophone) portugais 2ième spécificité : la question afro-brésilienne : 6% pop, une des plus fortes communautés africaines au monde si on compte les métisses et les afro-brésiliens = enjeux identitaires et culturels 3ième spécificité : clivage blancs / africains originalité est qu’on a ici un clivage entre deux populations immigrées. 4ième spécificité : le racisme enfin reconnu : apartheid envers les afro-brésiliens. Brésil est un pays émergent qui commence à s’imposer Pays le plus riche d’AL, porte-parole des pays émergents à l’international G8 + 5 : Brésil, Chine, Inde, Mexique et Afrique du sud Poids éco et géopol car : - c’est un marché avec sa pop nombreuse - c’est un gros exportateur (viande bovine, café, SOJA = ¼ de la prod mondiale, biocarburant colza …) = Cela pose plusieurs problèmes : pour ces cultures il faut des terres et on les prend sur la forêt amazonienne pour le colza, le soja et les bovins Mais c’est aussi un pays typique de l’AL - Inégalités sociales et économiques démultipliées par la taille du pays. 50 M personnes ont un niveau de vie comparable à un pays européen, 56M personnes meurent de faim - une partie des terres appartient aux grands propriétaires : 60% des terres cultivables appartiennent à 3% de la pop ; 4,5 M de familles sont des paysans sans terre (pb de la question des sans terre) les travailleurs agricoles n’ont jamais été aidé au contraire des ouvriers - Fortes tensions économiques sociales et raciales = Brésil est l’un des pays les plus violents d’AL avec la Colombie - Religion importante : 75% de catholiques soit 150M de personnes c le pays le plus catho au monde, cela représente de nombreux enjeux 2. Histoire du Brésil S’insère dans l’histoire de l’AL : indépendance, dictateurs … 1822 indépendance : c’est un empereur qui a le pouvoir, héritier de la couronne portugaise: Pierre Ier (1822-1831) Empire d’inspiration bonapartiste se voulait éclairé par les Lumières, progressiste Son fils Pierre II (1831-1889) tente la modernisation du pays et la lutte contre l’esclavage. C’est le premier grand empereur durable : 1ière constitution en 1831 calquée sur celle de la France et de l’Empire napoléonien > 4 M hab dont 30% esclaves africains sur les plantations de sucre et de café Pierre II a mis en marche le Brésil moderne, mais c’est ce qui lui coûte sa place car s’attaque aux grands propriétaires terriens en luttant contre l’esclavage 1/ modernisation éco : infrastructures de com : chemins de fer, routes et amélioration du système d’exportation par la mer 2/ modernisation sociale : embryon du droit, enseignement tjs sur un modèle bonapartiste ; bien accepté par la pop MAIS pb de l’esclavage et du statut des afro-brésiliens 1871 : - Pierre II interdit l’importation d’esclave (loi) - Les enfants des esclaves nés au Brésil sont libres automatiquement = Hostilité des Grands propriétaires qui fixent leur système éco sur l’esclavage 1888 : Nouvelle loi : abolition de l’esclavage Mesure très forte = grands proprio décident de renverser l’Empire = CE en 1889 Etat brésilien croit que cela a réglé le pb du statut social des afro-brésiliens. Or il y a le pb du racisme pd tt le XXième siècle mais on ne le voit pas encore. 1ière république démocratique est mise en place, mais les grands proprio terriens ne parviennent pas à rétablir l’esclavage et regrettent cette époque C une république démocratique conservatrice et rétrograde qui naît contre un Empire progressiste alors que les républicains ont leurs intérêts : ce sont les élites éco qui forment une oligarchie 1891 : Nouvelle constitution sur le modèle américain. Modèle fédéral tjs valable avec une déclaration de droit et une tolérance vis-à-vis de l’auto défense et du port des armes Période oligarchique 1889-1930 puis 30-64, Vargas et successeurs Principaux secteurs éco : élevage et production agricole (café dominant) Forte période d’immigration en provenance de l’Europe : env 4 M nouveau hab (portugais italiens allemands) Objectif de l’oli : que la pop blanche devienne dominante, ce qui est réalisé vers 19101920 Clivage social important au début de XXième : pop blanche dominante en nombre et en richesse. Mais le Brésil est aveugle sur ce pb ethnique, racisme jusque dans les années 90. C pas un état raciste mais phénomène qui se crée spontanément Les afro-brésiliens : abolition esclavage ne résout pas le pb racial car ils n’étaient pas prêts à entrer dans l’éco brésilienne et n’ont reçu aucune aide. Doivent trouver un emploi mais changement trop rapide pour bien s’intégrer Le seul moyen de monter l’échelle sociale : se blanchir la peau = se métisser. Il existe un degré de métissage qui devient une fonction du système État diffuse l’idée que le Brésil est le pays de la race universelle où les races fusionnent et les frontières disparaissent (1920) idéologie du pays jusqu’à la fin du XXième. Idéologie très présente dans AL : homme nouveau mais masque tjs le pb du racisme : plus vous êtes noir + vous êtes en bas de l’échelle sociale. Crise de 1929 : Brésil touché comme tous les pays A et système exportateur de café s’effondre du jour au lendemain Oligarchie ruinée et pol vacille, dirigeants discrédités. Émergence de classes moyennes plutôt démocratique et d’une classe ouvrière qui a aussi des revendications sociales et éco Oct 1930 : CE par des militaires de gauche progressiste (extrême droit en sept en Argentine) ils ont vu les besoins de la classe ouvrière et veulent moderniser le pays. Personnalité autoritaire forte arrive au pouvoir : Gertulio Vargas (1930-1945) (équivalent de Peron en Arg) CE repose sur imaginaire ouvrier et social, oublie les indiens, les paysans et les afro brésiliens On s’occupe de la classe ouvrière et de l’industrialisation du pays Début de la période populiste en AL : Peron, Vargas : 1/ Intégration des ouvriers au jeu politique avec un discours et une idéologie particulière mais c pas un discours de démocratie représentative 2/ Populisme est une vision + directe de la démocratie le peuple prend directement le pouvoir, on discute avec lui 3/ Concrètement c’est idée qu’il y a un porte-parole du peuple Vargas 1/ Organise le syndicalisme ouvrier : droit ouvrier mais en les contrôlant : syndicat d’Etat 2/ Pratique perso et autoritaire du pouvoir 3/ Encouragement à l’industrialisation par la bourgeoisie industrielle Influence du fascisme mussolinien : sorte de tentation fasciste quand même, même si pas de tentation antisémite mais Italie fasciste corporatiste est un modèle : système pyramidal et hiérarchie vers les coopérations de métiers Industrialisation = fort interventionnisme Rejet du capitalisme international, se protéger de la finance internationale : on n’est capitaliste que chez soi ; là c limite antisémitisme ce protectionnisme 1934 : Vargas décide de durcir le régime, nouvelle constitution et se rapproche de Musso modèle : « estado novo » fascisme à la brésilienne, devient un Etat totalitaire avec chasse aux opposants internes. Interdiction de l’émigration allemande pour empêcher le nazisme et dissout le parti nazi « l’intégralisme », très puissant en AL Veut faire du Brésil une puissance exportatrice qui bénéficie aux ouvriers, bourgeoisie indus et classe moyenne. Les autres sont complètement exclus. Paradoxe : puissance exportatrice agricole qui privilégie les ouvriers 1945 : Vargas chassé par un CE mili de droite conservatrice dure qui le trouve trop à gauche car en fait trop pour les ouvriers 1951 : Vargas revient au pouvoir de façon légale 1954 : Il se suicide. Testament resté célèbre car sert à protester contre l’influence des multinationales étrangères et le capitalisme. Après une période de flou, 2 successeurs qui sont ses fidèles : Kubitschek (56-61) Goulart (61-65) - 2 pdts qui veulent moderniser le Brésil ; optique avant-gardiste Kubi fait construire Brasilia en 1960 ; archi représente l’utopie sociale, éco et culturelle. C tjs la capitale mais on est loin de l’utopie - 2 pdts plus démocratiques que Vargas mais considérés comme trop à gauche Goulart renversé en avril 1964 par CE mili dans le contexte de la guerre froide avec optique anti-communiste et dictature dure, un peu comme Pinochet au Chili avec une certaine idée du réformisme éco (env libéraux) mais dictature pas trop répressive Dictature brésilienne 64Modèle corporatiste est préservé car mili comprennent intérêt de contrôler la classe ouvrière avec un syndicat unique Doctrine de la sécurité nationale ; doctrine d’Etat inventée à l’école de guerre du Brésil surnommée la Sorbonne anti-communiste. Il faut protéger de la subversion, protéger la nation contre les influences néfastes de l’extérieur : Union soviétique, Cuba … mais on sent l’influence américaine. 1964-1974 : phase la plus répressive : Emilio Médici ; dictature la plus répressive puis dictature s’assouplit à nouveau Période de dictature est une période de croissance économique forte donc mili sont relativement populaires jusque dans les années 70 Ce qui reste de cette période : - Le syndicalisme brésilien très discipliné, structuré avec un paradoxe : permet de contrôler les ouvriers, mais leur permet aussi de s’organiser pour contester le pouvoir et commencer une carrière pol, ce que fera Lula - Le Brésil a pris du retard sur la question sociale hors classe ouvrière ; misère paysanne racisme et ségrégation = Brésil démocratique des an 80 90 aura ces pb sur les bras Pk la junte tombe ? Raisons classiques : crise éco terrible fin des années 80 et sur inflation années 80 : « décennie perdue » en AL sur le plan éco 3. Lula ascension au pouvoir et politique actuelle Luiz Inacio lula Da Silva « Lula » Elu 2 fois 27 octobre 2002 29 octobre 2006 A chaque fois élu triomphalement au 2ième tour : plus de 60% des voix les 2 fois. Beaucoup d’euphorie autour de sa victoire car première fois que gauche au pouvoir. Première fois qu’alternance, montrant que la démocratie fonctionne 2006 réélection dans un climat plus morose Bilan Lula un peu mitigé, notamment sur le plan social Lula a tjs été un pragmatique avec un double discours : porte-parole de la gauche radicale contestataire à travers le parti des travailleurs c’est aussi un réformisme convaincu, capitaliste Il a su rassurer le monde industriel et financier = carrière sur gauche radicale mais tjs avec un pied dans le capitalisme. Son ascension Né en 1945 dans une famille de paysans pauvres dans une des régions les plus pauvres : le Nordeste, la côte Il a dès le départ une caution pour être leader de gauche Dans 60-70 c un ouvrier syndicaliste avec des doigts coupés ; pas encore trop politisé, défend les intérêts corporatistes 78-79 : grèves ouvrières très importantes annoncent le déclin du régime militaire et Lula est un leader syndical Il veut donner plus de marge de manœuvre au syndicat et sortir du modèle corporatiste Il est réformiste plus que révolutionnaire dans ce modèle capitaliste. ¾ des adhérents du parti de gauche radicale sont modérés Lula n’aime pas trop les marxistes, communistes, révolutionnaires Il pense qu’ils manipulent les classes ouvrières pour des choses qui ne les concernent pas. Pur lui il faut défendre les ouvriers Lula n’a jamais caché qu’il était catholique pratiquant, proche d’un courant religieux spécifique : la théologie de la libération = de gauche. Courant qui cherche à concilier objectifs de la gauche, social et catholicisme (adaptation au Tiers monde du catholicisme qui a très bien marché dans an 70-80) Quand dictature s’effondre en 82 il comprend qu’il faut exister politiquement au Brésil pour défendre les intérêts des ouvriers. Février 1980 : il fonde le parti des travailleurs : instrument politique du syndicalisme brésilien avec des syndicalistes, des intellectuels et des guérilleros. Lula est chef Courant lulliste domine : réformiste et non-révolutionnaire Devient le principal parti d’opposition 1989 : Fin de la longue transition démocratique. Première élection du pdt au SU depuis les années 61 64 avec Goulart donc enjeu symbolique, Lula battu au 2ième tour mais parti a toujours le vent en poupe d’une point de vue fédéral et municipal Même année : parti des travailleurs gagne les élections à Porto Alegre Son adversaire : Fernando Cardoso Économiste et sociologue. Dans les années 70 il publie des livres sur indépendance de AL. Ministre des finances fin des années 80 pendant crise éco c sa réussite en éco qui lui permet de réussir les élections car il a rétabli l’éco et a jugulé l’inflation donc intouchable électoralement pd une décennie Pendant les années 90 il a amorcé la percée économique du Brésil : on a parlé de miracle éco Soutenu plutôt par la droite. Il s’attaque pour la première fois aux pb sociaux des pop autres que les ouvriers : afro brésiliens et paysans 1994 : Brésil reconnaît être un pays raciste = hostilité de la droite mais le pays était globalement prêt pour évoluer A mis en place des mesures pour sortir le Brésil de cette situation : discrimination positive Très populaire jusque dans les années 90 mais il est plutôt néolibéral : manque d’intervention de l’Etat = il pert sa popularité et ne parvient plus à réunir son électorat Lula revient alors sur le devant de la scène Force de Lula : avoir réussi à s’accrocher à gauche et à rejeter Cardoso à droite avec ses mesures néolibérales Arrivée de Lula au pouvoir Lula en 2002 est élu contre le néolibéralisme alors qu’il n’y est pas hostile. Condition d’arrivée au pouvoir vient de la convergence de 2 facteurs : 1/ Lula est un espoir de la gauche et des catégories sociales défavorisées ; autodidacte La période Cardoso a été très réussie économiquement parlant mais il y a eu des limites dès les années 2000 : crise éco relative taux chômage augmente, croissance stagne malgré réussite contre l’inflation en 90 + peur de la crise argentine = conditions réunies pour une alternance 2/ Lula a su montrer un visage rassurant auprès du patronat en même temps que de la gauche. C’est l’homme d’une certaine droite. Cardoso a jugulé l’inflation en privatisant et en important des capitaux étrangers mais blesse les patrons très nationalistes qui ne voulaient pas d’une ouverture vers les capitaux étrangers = patrons sont derrière Lula, plutôt favorables à l’intervention de l’Etat pour aider les entreprises. Attentes fortes : social, éco, pol : espoir de la pop, de la bourgeoisie donc bcp de déception Chômage, misère famine, pop afro brés, contrôle par le pays de ses richesses Lula a compris qu’il était à la convergence de ces 2 pôles : gauche et droite et s’en sort bien avec mais c’est aussi sa limite. Il a abandonné son discours de syndicaliste radical Années 80 : c’est un croque mitaine. Son arrivée au pouvoir est une horreur pour la droite, peur de marxisme donc peu à peu il change son image pour apparaître comme quelqu’un de bienveillant et de serein Nouveau Lula pendant la campagne avec le slogan : « petit Lula, paix et amour » Un consensus finit par émerger : il rencontre les chefs d’entreprise de droite et plutôt nationalistes Leur promesse : consolider le marché agraire intérieur = très habile à cette époque car exportation depuis Cardoso alors que Pays sous développé Lula s’adresse aussi à l’armée : promet des augmentations de budget Un mot oublié pendant la campagne : « socialisme » Et il a réussi à garder la frange des travailleurs, même les plus radicaux ; idée que son évo centriste vers le centre est une tactique pour gagner les élections : tout son parti de gauche d’origine y croit. En 2002 quand il est élu : Electorat hétéroclite Bcp de promesses Parti qui se cherche un peu En 2002 l’opposition est mauvaise, elle panique. Inexpérience de Lula mise en avant mais ça ne marche pas Idée qu’on va réussir à pacifier le Brésil Cardoso a participé à la victoire de Lula en stabilisant l’économie = appareil d’Etat est plus ouvert à une nouvelle élite politico administrative Lula a 2 visages : un peu ambigu qui arrive au pouvoir : suscite admiration mais aussi méfiance Montée du « parti au mains propres » : c un parti anti-corruption, politique éthique et renouveau de la morale, du moins image qu’il se donne Enfin : un parti encore plus à gauche que Lula existe : Le mouvement des sans terre,vraie extrême gauche brésilienne activiste depuis 60 70 issue des CEB communautés ecclésiales de base avec des prêtres qui organisaient une sorte de démocratie directe pour défendre les paysans. Mouvement des sans terre désarçonné par le virage à droite de Lula. Le soutiennent à condition que les réformes terriennes se fassent vite pour les paysans Au Brésil, ex de Menem élu à gauche qui mène une pol de droite Réforme agraire doit respecter le développement économique or la richesse éco vient des grands proprios pas des petits paysans. Donc il faut un système social bien équilibré Satisfaire les bourgeois nationalistes tout en faisant du Brésil une grande puissance éco Lula s’est engagé dans le système des retraites : réforme libérale de droite pour que retraites coûtent moins à l’Etat Dès élection, pas de majorité solide à l’assemblée donc doit faire des coalitions avec droite, image du parti des travailleurs s’érode donc dès son entrée réelle en pol et commence à critiquer Lula d’autant plus que les réformes ne se font pas vite Bilan de son premier mandat : 1/ éco : mène une politique d’austérité : coupe dans les dépenses publiques, baisse les dépenses de l’Etat donc pas trop de grandes réformes pol de nationalisation : Augmente les impôts : inverse de l’Etat providence et de la redistribution des dépenses Cherche à profiter de la mondialisation : Brésil peut devenir un géant mais en restant sur la voix libérale Résultats : exportations augmentent ; balance commerciale exedentaire dès 2003 inflation qui repartait est jugulée et réforme des retraites est menée à bien. Mais très impopulaire Heloisa Helena (P SOL) gauche du parti des travailleurs et décide de rompre en 2005 avec Lula mais elle est rappelée à l’ordre Elle rompt et fonde son propre parti : parti du socialisme et de la liberté (Parti SOL) et cherche à incarner la vraie gauche. Son parti existe encore Mais Lula ne voulait pas d’opposition à gauche. Avec les sans terre il est victime de la lenteur des réformes sociales et de son évo à droite. D’autant plus que Cardoso avait déjà fait attendre 10 ans les réformes sociales. Elle se présente contre Lula en 2006 et fait 6,8%, le poids de la gauche anti-Lula = sur durée de son mandat : réussite éco. Brésil est une grande puissance et pol de rigueur pour renforcer l’Etat donc a perdu une partie de la gauche perd son statut d’icône alter mondialiste Sur plan éco il continue ainsi en 2006 même si augmente un peu le domaine social et il est toujours classé à gauche 2/ Social Réformes agraires pas menées à bien. Inégalités persistantes au nom de la position du Brésil sur l’échiquier mondial Sur le plan social, il a lancé des programmes d’aides aux familles les plus défavorisées : a/ Famine zéro Ne se règle pas en un jour car des millions de personnes en ont besoin et Etat n’a pas assez d’argent. Ensuite il faut étudier les contextes, les formes et les solutions à donner à la famine (opposition entre chercheurs en statistiques et les médecins) Pour régler la famine il faut améliorer le marché intérieur et que les denrées circulent bien. Or intérêt du brésil est d’exporter et colza pour bio carburant ne nourrit pas la pop Il faut entamer une déspécialisation du marché Ila créé une banque alimentaire avec des investissements privés et on lui a reproché. Dérisoire et une peu critiqué comme appel à la charité B/ bolsa familial : c sa caution sociale aujourd’hui Aide sociale pour les familles les plus démunies : créer une allocation suffisante Bien perçu par la pop et lui a permis d’être réélu (créé en 2004) c’est une aide substantielle la fait à la fin de son mandat donc jugé d’être du populisme et de donner des sous aux pauvres pour s’assurer leur élection. Heloisa Helena critique de faire de la charité plutôt que de réformer le système. Etre si capitaliste était inégal avec des aides mais il y a quand même un système mis en place = Réélu en 2006 confiance de tout l’échiquier pol mais plus de l’extrême gauche. Classes pop restent à ses côtés. 3/ International Plan international et régional (AL) Lula a été assez efficace mais contesté car Brésil écrase un peu les autres pays Brésil dans la mondialisation : Devenu porte-parole des pays émergents dans les négociations commerciales internationales (OMC) il est pour l’ouverture des frontières européennes dont le marché est trop fermé à l’importation des produits agricoles Brésil dans AL : - Ombre du brésil à ses voisins ; 1ière puissance de AL, C’est le plus gros marché. Chili et Argentine sont auj remontés mais c sans commune mesure Mercosur : marché commun du sud. Un peu capoté car Brésil veut jouer son propre jeu tout en étant solidaire. poids diplo de Lula il participe à toutes les réunions - Auj une autre gauche est apparue qui concurrence Lula sur sa gauche. Bachelet, Kirchner, … Tous élus entre 2002 et 2007 et certains plus virulents et auj concurrence de Chavez. Du coup ils s’affrontent un peu Colombie chef d’Etat de droite dure : Uribe pro américain, anti communiste et démocrate à poigne Jeu à 3 : Chavez Uribe, Lula autour de Morales qui est contesté car il a expulsé l’ambassadeur américain et Chavez aussi. Réunion sur cette crise entre chefs AL Union des nations sud américaines : Unasur. Réunies à l’initiative de Chavez. Lula ne voulait pas venir mais y est allé pour court-circuiter Chavez. Soutient de Lula et Uribe pour Morales. Grâce à Lula même Uribe s’intègre.