Téléchargement Amérique latine - Philosophie politique et éthique

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Amérique latine et les relations interculturelles
Cours de mag 3
Erwan Sommerer
16h
Bibliographie :
L’Amérique latine à l’époque contemporaine, Olivier Dabène Armand Colin
Altérité et mondialisation, la voie latino américaine, Rouée Fregosi Ellipeses
Pour comprendre la Bolivie d’Evo Morales, Denis Rolland et Joëlle Chassin
Plan détaillé :
I.
INTRODUCTION
2
1.
HISTOIRE DE L’INDEPENDANCE
4
2.
ENSEMBLE DES GRANDS MYTHES CULTURELS, POLITIQUES QUI ONT EMERGE AVEC LES
GUERRES D’INDEPENDANCE : AVEC 4 ELEMENTS :
5
3.
APERÇU DE L’AMERIQUE LATINE DEPUIS L’INDEPENDANCE

1/ INDEPENDANCE 1825 – 1929 : LES REPUBLIQUES INDEPENDANTES

2/ CRISE DE 1929 – JANV 1959 (PRISE DU POUVOIR DE CASTRO A CUBA, 1 REGIME
6
7
ER
COMMUNISTE)
8

3/ 1959 (DEBUT COMMUNISME) – 1980-90 (RETOUR DEMOCRATIE) 90 FIN DE PINOCHET
8

4/ ANNEES 80 : LES TRANSITIONS DEMOCRATIQUES
9

5/ AUJ : FIN DES ANNEES 90 AUX ANNEES 2000
10
II.
ARGENTINE
10
1.
ROSAS (1835-1852)
11
2.
YRIGOYEN VERS 1920
12
3.
JUAN PERON : 46-55
14

LE PERONISME ET LE POPULISME ARGENTIN
14

EVITA 1919- 1952 (MEURT D’UN CANCER)
15
4.
TRANSITION DEMOCRATIQUE ET CRISE DES ANNEES 2000
16
5.
KIRCHNER
17
III.
BOLIVIE
18
1.
LA QUESTION INDIENNE AVANT MORALES
20

REVOLUTION DEMOCRATIQUE EN 1952.
20

DICTATURES DE 64 A 80
21

EN 1970 EMERGENCE DES REVENDICATIONS INDIGENISTES POUR LE RENOUVEAU DE LA CULTURE
INDIENNE
21

LES ANNEES 1980 2002
22
A)
LA GUERRE DE L’EAU
23
B)
LA GUERRE DU GAZ
24
2.
ARRIVEE D’EVO MORALES AU POUVOIR
24

CONCLUSION BOLIVIE
27
A)
BOLIVIE A DEJA UN SUBSTRAT IDENTITAIRE MAIS EST-CE LA BONNE SOLUTION AUJ ?
27
B)
QU’EN EST-IL DES RAPPORTS DE FORCE ENTRE LA BOLIVIE ET SES VOISINS ?
27
IV.
BRESIL
27
1.
INTRODUCTION
28

BRESIL EST UN PAYS EMERGENT QUI COMMENCE A S’IMPOSER
28

MAIS C’EST AUSSI UN PAYS TYPIQUE DE L’AL
29
2.
HISTOIRE DU BRESIL
29

PERIODE OLIGARCHIQUE 1889-1930 PUIS 30-64, VARGAS ET SUCCESSEURS
30

DICTATURE BRESILIENNE 64-
33
3.
LULA ASCENSION AU POUVOIR ET POLITIQUE ACTUELLE
33

SON ASCENSION
34

ARRIVEE DE LULA AU POUVOIR
35
I. Introduction
Culture politique en Amérique latine
Étude des relations Interculturelles entre l’Europe et l’Amérique latine qui sont des relations
ambiguës, complexes : à la fois proximité et distance ; familiarité et rejet
Alain Rouquié, Ambassadeur au Brésil parle d’ « Extrême Occident » pour définir
l’Amérique latine dans son ouvrage : Amérique Latine, introduction à l’extrême occident
1/ C’est l’occident le plus lointain pour les européens : langues occidentales, population est
descendance des Européens et indiens minoritaires
2/ C’est aussi l’Occident exacerbé (en négatif) notamment en politique : tous les régimes du
XXième siècle y ont été expérimentés de manière exacerbée, caricaturale.
-
Importance des questions ethniques et raciales. Pb indien : -de 5% de la pop
d’AL.
Un peu d’Indiens au Pérou, culture indienne morte au Brésil, c’est la question afro-brésilienne
et le racisme qui posent pb.
Population indienne davantage présente en Amérique centrale mais leur culture est faible.
Où chercher la différence en Amérique latine ? populations indiennes sont en guérilla dans les
campagnes (FARC en Colombie) mais ont adopté une idéologie russe ou allemande.
= Question de l’acculturation et du syncrétisme en AL :
-
Culture indienne n’existe plus
-
A la place il y a un ensemble d’idées pol, éco, cult importées d’Occident
-
Il ne faut pas pour autant refaire l’Europe et croire que là-bas c’est une continuité
de l’Europe. Ce n’est pas parce qu’ils nous ressemblent qu’il faut calquer nos
interprétations sur nos modèles.
Choix des pays étudiés : Pays intéressants et représentatifs de nos questions
Argentine : pays le plus typique sur la disparition de la culture précoloniale. Y importe t-on
telles quelles les idées politico culturelles européennes ? Comment ça se passe ? Argentine
incarne un pb typique de la question de ce qu’on met à la place de la culture indienne.
Bolivie : Autre extrême, il reste des traces de cultures indienne, 65% de la pop est indienne,
que peut-on inventer comme système amérindien ? Morales cherche à réactiver un système
pol qui aurait été celui de l’Empire Inca.
Brésil : Cas à part et puissance économique, pb de la langue et du racisme. Devise positiviste
de l’ordre et du progrès (Auguste Comte)
Nicaragua : Terrain de guerre des grandes puissances de la guerre froide et représente les
effets de l’importance des doctrines.
Thème de l’identité est fondamental en AL
Continent qui n’a pas réglé les problèmes de la colonisation - peuplement
Thème de l’indépendance au sens large, vis-à-vis des Européens, des Américains…
1. Histoire de l’indépendance
Guerres d’indépendance ont lieu au XIXe et liées à un imaginaire politique et culturel. AL
devient indépendante de l’Espagne, de l’Occident. Les statues, les rues célèbrent
l’indépendance et ceux qui l’ont menée.
Guerres d’indépendance menées par les élites politiques d’AL contre Espagne et Portugal,
contre l’idée d’Etat central des colonies
Les créoles sont les blancs d’origine espagnole ou portugaise sur le territoire colonial. Ils
représentent les élites administratives qui se rebellent
En effet, guerre de décolonisation est interne à la civilisation occidentale, les Indiens ne sont
pas concernés et il ne s’agit en aucun cas de les rétablir dans leurs droits.
Tous les pères fondateurs de l’AL sont d’origine européenne, tous les grands héros sont des
colons
1492 : date symbolique : fin de la Reconquête en Espagne, la Conquête des Amérique est une
poursuite de la Reconquête pour occuper ceux qui n’avaient plus de terre et plus rien à faire.
AL colonisée par des désoeuvrés (Am du nord par des bigots)
S’ensuit une domination politique avec quelques révoltes indiennes vites réprimées : en
1572 : derniers feux de l’Empire Inca avec la mort de Tupac Amaru, dernier Empereur Inca
décapité
Au XVIIe l’Empire Aztèque est détruit au Mexique
= Fin des 2 derniers grands empires et culture indienne commence à disparaître
XVIIIe : dernière révolte. Pour la dernière fois, un indien se dresse contre la colonisation en
1780, c’est un indien acculturé, éclairé et métisse : José Gabriel Condorcanqui. Il se
réclame de l’héritage Inca, se fait appeler Tupac Amaru (serpent brillant) et cherche à s’allier
avec les créoles contre la domination du continent.
Mais les créoles veulent garder la main-d’œuvre bon marché et s’émanciper de la couronne
espagnole tout en gardant le contrôle sur les Indiens.
En 1781, Condorcanqui est capturé et écartelé.
Événement donnera naissance au MRTA : mouvement révolutionnaire Tupac Amaru
(Pérou)
En 1781 les créoles et les Indiens ne sont pas alliés même s’ils ont des ennemis communs : la
couronne espagnole et portugaise.
= Les guerres d’indépendance sont menées par les créoles et se font avec une grande méfiance
vis-à-vis des Indiens, empêchant leur mobilisation.
Pk révolte des créoles ? parce qu’ils sont condamnés à des taches subalternes (quoique
meilleures que celles des Indiens) Ils ont des emplois administratifs et politiques de moindre
importance car ils sont nés dans les colonies. Les vraies décisions sont prises par les
Espagnols qui se déplacent pour un temps court.
Les créoles veulent donc prendre le pouvoir.
Conquête d’Espagne par Napoléon en 1805. Les relations économiques et commerciales
entre l’Espagne et l’AL sont interrompues. C’est ce qui déclanche la guerre
d’indépendance :
1. 1810-1814 : les créoles prennent en main les affaires politico administratives et
créent des juntes (conseils) à Buenos Aires, Caracas et Bogota
2. 1814-1816 : Dès que l’Espagne est libérée de napoléon, elle mène une contrerévolution très dure avec les créoles.
3. 1817-1824 25 : Du coup face à la répression espagnole, les créoles mènent une
véritable guerre d’indépendance.
1825 : Quasiment toute l’AL est indépendante. Mais les guerres ont été terriblement
destructrices
Structures économiques les plus touchées : les grandes propriétés agricoles, base
économique de l’AL,mais aussi les mines
Doctrine Monroe : les USA aident AL à se débarrasser de la couronne, marque le début de
leur intérêt pour l’AL, pareil pour la GB.
2. Ensemble des grands mythes culturels, politiques
qui ont émergé avec les guerres d’indépendance : avec
4 éléments :
1. La question de l’unité manquée du continent
(sur modèle USA) revient auj avec l’idée d’intégration régionale. Ou le marché commun du
sud et Morales et Chavez veulent créer une alliance de gauche avec l’alternative bolivarienne.
Mais Brésil ne veut pas de ça auj.
2. La question des pères fondateurs : grands héros de l’indépendance
-
Bolivar (1783-1830) Héros du continent sud américain (Venez, Pérou, Bolivie,
Colombie… très aimé) Créole de Caracas, très cultivé sur les Lumières, Napoléon
et la Révo française. C’est un soldat, général des armées qui ont libéré la grande
Colombie.
-
San Martin (1778-1850), Argentin, créole de la noblesse espagnole a libéré le sud
-
Sucre un général de Bolivar. Donne son nom à la capitale de la Bolivie.
= Les héros en général sont des soldats avec une vision individualiste du pouvoir ; c’est le
Caudillo : chef qui parvient à rallier à lui le peuple. Figure très importante auj et représente
un style en politique : souvent malgré démocratie, les régimes sont présidentialistes, avec un
fort charisme des présidents.
3. ambiguïté des idéaux qui ont mené l’indépendance tient à l’ambiguïté de
l’indépendance elle-même. Rejet de l’Occident tout en ayant la culture occidentale. On
rompt avec l’Occident avec leurs idées.
4. Indépendance : on n’a pas réussi non plus à être totalement indépendant, elle n’est
pas achevée. Nouvelle indépendance auj se marque par les nationalisations économiques.
Philosophe vénézuélien, José Manuel Briceno Guerrero
Etudie les discours sur la manière de faire de la politique pour déterminer 3 styles de politique
et de vision de l’AL :
1/ le discours des seigneurs : catho élitiste
2/ le discours des Lumières : républicain démocrate, discours d’indépendance
3/ le discours des sauvages : discours quasi introuvable de la vraie Amérique latine des
indiens avec une recherche d’une identité propre.
3. Aperçu de l’Amérique Latine depuis l’indépendance
5 époques depuis l’indépendance :
 1/ Indépendance 1825 – 1929 : les républiques
indépendantes
Pas démocratique mais censitaire, autoritaire. Modèle de la Révo française et de napoléon,
nombreuses oligarchies : pouvoir pol capté par une minorité : les grands propriétaires
terriens car système très agricole, rural.
Exclus de la politique : indiens, classes moyennes, femmes
Modèle économique agro exportateur de matières premières : agriculture, élevage, mines
En retour, importation de produits manufacturés.
Arg : export viande et céréales
Brésil : café et canne à sucre
Bolivie : coton et mines d’argent
Chili : nitrate et cuivre
= Situation économique de dépendance avec très peu d’usines
De plus période d’extension démographique :
30 millions hab en 1850
105 millions en 1930
592 millions auj
Car grandes vagues de migrations, frontières ouvertes à la main d’œuvre :
-
en Argentine : des européens (italiens)
-
au Brésil : des africains : les afro brésiliens puis dans les années 30 des blancs pour
rééquilibrer la pop
MAIS : modèle économique permet l’enrichissement des grands proprio et crise de 1929
détruit ce modèle
Représente fin de l’âge d’or pour l’économie d’Amérique latine
Modèle agro exportateur s’effondre. Remise en cause de la place du continent dans
l’économie mondiale. Prix des matières premières dégringole et plus personne n’achète
= Chômage, exode rural, agitation sociale. Début de la fin du modèle oligarchique agro
exportateur et les classes moyennes commencent à réclamer la démocratie.
 2/ Crise de 1929 – Janv 1959 (prise du pouvoir de
Castro à Cuba, 1er régime communiste)
Avec la crise, histoire s’accélère et agitation et contestation sociale
Début d’industrialisation (politique de substitution, ne plus être dépendant de l’importation)
But = contrôler les partenaires économiques pour éviter la dépendance à l’Europe et aux
Etats-unis.
= Classe ouvrière nouvelle, naissance du syndicalisme, parti communiste, socialisme et
émergence d’idéologies nouvelles.
Climat de tension politique avec de nombreux coups d’Etats et AL devient le terrain de
jeu des puissances : échiquier politique sur le modèle occidental, européen : fascismes et
démocraties
Apparition du populisme latino américain très particulier et lié au caudillisme (chef du
peuple d’inspiration mussolinienne)
AL touchée par la 2ième guerre mondiale. Elle est du côté des alliés. Démocratisations après
les dictatures
1945-46 démocratisation quasi générale, encouragée par les USA mais de très courte
durée ( envi 10 ans)
Début de la guerre froide : nouvelle instabilité : occident tente d’empêcher l’installation
du communisme.
 3/ 1959 (début communisme) – 1980-90 (retour
démocratie) 90 fin de Pinochet
A/ Doctrine de la sécurité nationale : sauver les nations contre la menace communiste,
préserver leur intégrité contre l’invasion depuis l’extérieur des idéologies communistes
Occident se charge du nationalisme contre la subversion communiste
Les nations d’AL vont connaître une époque de dictatures militaires.
Pinochet (1973-1990) renverse le pdt démocratique Allende qui était un modéré et
expérimente le système économique de Milton Friedman
Stroessner au Paraguyay de 1954 à 1989
Junte militaire au Brésil de 64 à 85 Medici …
Junte la plus meurtrière en Argentine de 1976 à 1983 Videla
B/ Epoque des guerilleros :
argentin Che Gevara
Ministre de Castro il cherche à exporter la révo, meurt en 1967 en Bolivie
Son modèle « castroguévariste » vise à faire partout comme à Cuba
Opération Condor : assassiner les opposants politiques (coopération de tous les pays
autoritaires) FARC existent tjs, paysans intello communistes auj ont toujours un discours
économique
Mouvement Tupac
Au Pérou, le Sentier Lumineux (influencé par Mao)
En Uruguay : Tupamaros (< Tupac)
= Période qui a le plus marqué l’Occident et naissance de mythes latinos américains en
retour : Pinochet, le Che marque notre imaginaire et notre représentation de l’AL
Nouvelle fascination de l’Occident pour AL dans notre culture populaire même si peu de
guérillas victorieuses : cuba en 1959, les sandinistes au Nicaragua en 1978 avec Sandino,
marxiste
 4/ Années 80 : les transitions démocratiques
AL bascule dans la démocratie ou s’en approche (Colombie)
Pk ?
1/ Épuisement des dictatures (perte de légitimité des régimes)
2/ Essoufflement de la guerre froide
-
URSS a ses propres pb
-
Castro fait profil bas
-
USA arrête donc de soutenir les dictatures
3/ Avec mondialisation et augmentation des moyens de com, aspiration nouvelle à la
démocratie ; Pinochet part en 90
Reconstruction de l’AL dans une période de crise économique, Etats ruinés, ne peuvent
pas mettre en place des politiques sociales
Mais besoin réel de reprendre des décisions économiques : politique d’ajustement structurel :
écouter les organisations internationales et restructuration de l’économie (FMI, BM)
Sachs, Thérapie de choc pour baisser l’inflation
= Économie stabilisée et croissance reprend au début des années 90
Effets pervers : creusement des inégalités sociales mais stabilisation sociale n’est pas
faite : indiens restent des paysans pauvres à cultiver la coca
 5/ Auj : fin des années 90 aux années 2000
Emergence et victoire politique électorale de leaders de gauche ou extrême gauche. Pas
marxistes mais se réclament de Castro : nationalisation des nrj, du transport et de
l’exploitation des hydrocarbures
Kirchner nationalise eau et communication en Argentine ; optique identitaire de rupture avec
l’Occident. Pour eux démocratie = nationalisation = à travers l’Etat le peuple doit pouvoir
contrôler les richesses
Chavez principal allié de Castro depuis 99 et élu démocratiquement
Castro depuis 59 et c’est le plus radical
Morales allié de Chavez élu en 2005
Daniel Ortega au Nicaragua, leader de la révolution sandiniste élu en 2007
Lula au Brésil ancien syndicaliste élu en 2002, social-démocrate
Michèle Bachelet élue en 2006 au Chili, sociale démocrate à l’occidentale
Vazquez en Uruguay depuis 2006
Et Kirchner en Argentine depuis 2003 et sa femme depuis 2007
II. Argentine
Pays le plus extrême pour ses problèmes identitaires, question de la culture argentine dans
tous les domaines. Et fort péronisme (années 40 50 au pouvoir) Kirchner auj se réclame de
lui.
Argentine très typique du caudillisme et du populisme
1/ Grande figure autoritaire : Juan Manuel de Rosas (1793-1877) a influencé après le
style de Péron, mort en exil en Angleterre
Grand dictateur inaugural de l’Argentine indépendante : de 1835 à 1852, il réclamait le titre
de tyran.
2/ Hypolito Yrigoyen (basque) 1916- 1922 pdt et de 1928 à 1930
a initié la première démocratie de la vie politique et défend le SU masculin
leader d’un parti important UCR, union civique révolutionnaire, style un peu gaulliste.
3/ Juan Péron Fondamental pour comprendre l’Argentine 1946-1955 puis renversé par un
coup d’Etat. Revient en octobre 73 jusqu’en juil 74 puis débouche sur guerre civile et
dictature
Grand populiste argentin
= 3 figures qui se succèdent dans identité argentine :
Rosas défend les paysans
Yrigoyen défend les classes moyennes
Péron défend les ouvriers (style populaire, fait appel au peuple et le mobilise contre les élites
économiques, comme Kirchner auj)
Peronisme dépasse le politique c bcp plus englobant, importance de sa femme.
La conquête du désert dans les années 70 80 : table rase des populations gênantes pour gagner
du territoire
Pays qui se construit dans un rapport très paradoxal avec l’Occident : rupture tout en restant
dpdnt car rien à mettre à la place : pourtant les 3 figures ont cherché à inventer un style
politique argentin
Enjeu de l’Argentine est de se construire une identité
1. Rosas (1835-1852)
Dictateur Caudillo typique
Grand proprio terrien , éleveur de bétail, dresseur de chevaux : le gaucho
A cette époque conflit Buenos Aires / province ; bourgeoisie / éleveurs /
Conflit armé au cours duquel Rosas prend le pouvoir par un coup de force
Coupure civilisation BA culture européenne / province indienne et plus rustique
Derrière lui il a la montonera (monton = tas) c’est la foule qui le suit
Vrai tyran (police …) mais battu et perd le pouvoir en 1852, prise de pouvoir de la
bourgeoisie et il est diabolisé : nouveau pouvoir oligarchique (se répand partout en AL) des
grandes familles
Pk réussite de Rosas ?
1/ il est très populaire auprès des paysans
2/ Il était souverainiste et a défendu son pays contre les impérialistes (France et RU)
Plus tard son nom devient synonyme de défenseur du peuple et anti-impérialiste pour ceux qui
soutiennent Péron ; son perso reste controversé (révisionnisme argentin, mais pas du
négationnisme) relecture de l’histoire et réhabilitation du personnage montre que
l’Argentine cherche à définir son identité
2. Yrigoyen vers 1920
1916- 1922 pdt et de 1928 à 1930
Après Rosas, oligarchie bourgeoise qui augmente les exportations mais régime fermé et
anti démocratique
Yrigoyen milite pour la démocratisation, Yrigoyen né en 1852, appartient à la génération
qui milite pour démocratiser l’oligarchie, pour cela un parti : l’union civique
révolutionnaire radicale (UCA) créée en 1891
Il est élu par les classes moyennes
1916 : obtient le droit de vote à bulletin secret ; fin du suffrage censitaire. Mais pas de vote
pour les femmes ni pour les ouvriers car ce ne sont pas des argentins mais des immigrés
(italiens basques leurs enfants deviennent argentins dans les années 30
Grâce à cette réforme Yrigoyen devient président en 1916 avec peu d’électeurs encore, fin du
mandat en 1922
S’appuie sur les mouvements de foule, personnalité très populaire et autoritaire, il aime
gouverner seul. Controversé à cause de cela. Pas 2 mandats de suite donc réélu en 1928 avec
le soutien des étudiants et des classes moyennes redevables de sa politique progressiste
Discours de défense des intérêts argentins contre l’Occident veut nationaliser le pétrole
1928 : Contexte bcp moins favorable, il est plus âgé, un peu sénile pd crise éco arg très
touchée et économie d’export de la viande s’effondre. Augmentation du chômage et exode
rural, naissance des bidons villes à la périphérie des villes
Yrigoyen est dépassé, contestation sociale très forte et grande régression
En sept 1930 il est renversé par un CE militaire influencé par le fascisme qui veut
rediscipliner l’Arg
Mais l’oligarchie reprend rapidement le pouvoir 1930 marque la fin d’une période
1930 – 1943 la décennie infâme qui a eu bcp d’influence sur l’Argentine actuelle
Juin 43 CE qui amène Péron
Pk décennie infâme ?
1/ Période de corruption et fraude électorale dans la démocratie (pour les oligarchistes
c’est la fraude patriotique = au nom de la patrie on dégage les classes dangereuses)
2/ Période économique désastreuse : chômage pauvreté famine tuberculose et hausse des
suicides et mélancolie (tango)
3/ Reconfiguration démographique : apparition de la classe ouvrière
2 catégories de pop :
-
classe ouvrière argentine (enfants d’immigrés)
-
Bourgeoisie intellectuelle progressiste (entrepreneurs contre l’ancienne oligarchie)
aug pop
BA : 180 000 hab en 1870 ; 3 millions en 1937
début années 30 : env 400 000 argentins dans les villes qui viennent de l’exode rural ; à la fin
de la décennie infâme : 1 400 000.
Arg ouvre ses frontières de 1876 à 1935 (à cause décennie infâme) = + 4 millions d’européens
surtout de 1890 à 1910
1930 : Apparition d’une nouvelle catégorie électorale qui fait peur à l’oligarchie : les
ouvriers descendants des immigrés : ont le droit de vote mais ne sont pas considérés comme
de vrais argentins.
= ils vont s’investir dans la décennie infâme et dire qu’ils constituent la vraie Argentine
contre les bourgeois pros européens (d’où réhabilitation de Rosas)
C’est le début du populisme en Argentine (// au Brésil avec Vargas)
Années 30 marquées par le nationalisme de gauche ou le nationalisme populiste
Obj : redonner la parole au peuple pour redonner son identité au pays
2 écrivains essayistes pères spirituels de cette génération
1/ Manuel Ugarte (1875-1951) : cherche à créer une littérature argentine puis s’engage
politiquement. Admire Jean Jaurès
Grande idée : que les nations latinos américains se défendent contre l’impérialisme américain
en tant que nation et en s’unissant aux autres nations d’AL
2/ Raul Scalabrini Ortiz (1898-1959) écrivain des années 20 qui s’investit en politique antiimpérialisme également et avec un côté plus économiste puisqu’il prône la nationalisation du
chemin de fer. Un pays n’est pas autonome s’il ne possède pas ses transports.
= Thème récurrent en AL de contrôler les services publics par l’Etat. Pas pb privé /
public mais pb si les capitaux sont étrangers
3. Juan Peron : 46-55
Il utilise toutes ces idées pour façonner un discours et rester au pouvoir. À partir des années
40 il prétend incarner l’identité argentine (c vrai que le péronisme montre une particularité
propre à la culture argentine, sans influences extérieures)
 Le péronisme et le populisme argentin
Issu d’une famille de grand proprio terrien de l’oligarchie
Général militaire très discret avant les années 40 fait partie du coup de force contre Yrigoyen
mais n’est pas chef. Fasciné par l’Italie fasciste de Mussolini
Juin 43 nouveau coup d’état qui met fin à la décennie infâme. Il est membre de la junte
qui prend le pouvoir. Alliance de neutralistes, de pro fascistes, et de libéraux, liés par le rejet
de l’oligarchie, la fin de l’infâme et pour l’industrialisation du pays. Mais en désaccord pour
la pol ext.
En 43 il hérite d’une coquille vide : le ministère du travail mais se dit qu’il y a une carte à
jouer sur cet électorat de la classe ouvrière : entre 43 et 45 il organise les syndicats avec la
CGT. Réforme le code du travail en faveur des ouvriers. Augmente leur salaire en accord
avec la bourgeoisie industrielle qui a bien compris l’intérêt des travailleurs pour réussir
l’industrialisation
En 2 ans, Peron devient le porte-parole des ouvriers travailleurs syndicalistes et leur demande
une obéissance absolue, la CGT est son outil pour atteindre les élections. La junte prend
peur et l’emprisonne en 45.
Le 17 octobre 45 les syndicats se mobilisent quasi spontanément pour réclamer la libération
de Péron. Il est aussitôt libéré. Élection présidentielle organisée en Fev 46. Péron est élu
avec 55% des voix (élections relativement libres)
Péron incarne le peuple. Il y a 2 piliers au péronisme :
1/ La CGT syndicat quasi unique et 100% péroniste, tous ses amis sont à la tête de la CGT
2/ Sa femme Evita, Maria Eva jeune star de la radio et icône culturelle argentine.
Naissance du mythe Péron – caudillo
Première fois que la classe ouvrière s’impose en politique pour faire pression sur un
gouvernement avec la CGT
C’est ce qui lance Péron vers le pouvoir
 Evita 1919- 1952 (meurt d’un cancer)
C’est un pilier car elle est dans la même optique populiste. En 45 c’est elle qui mobilise la
classe ouvrière pour le libérer
Elle a plusieurs taches dans le régime : 46-48 : les œuvres caritatives : réquisition pour les
pauvres dans les usines
Les descamisados : elle a le soutien des sans chemises
Péron lui confie l’appareil syndical et elle gère la CGT
Elle s’occupe de mobiliser les femmes pour le régime dans le parti unique : en 1946 elles ont
le droit de vote puis le divorce est légalisé, ce qui lui amène l’opposition de l’Eglise.
Très controversée aussi par l’oligarchie malgré le soutien de son mari, oratrice très virulente,
meurt jeune en pleine gloire et ne voit pas le déclin du péronisme. Elle devient le mythe des
années glorieuses du péronisme.
Régime plutôt ambigu :
+ : Organisation du travail et état-providence autoritaire
- : Disparition des partis politiques, fin de la liberté de la presse, musso argentin mais
sans les déviances antisémites et les meurtres, vu des USA, Péron est un fasciste qu’il faut
abattre.
Ce régime fonctionne tant que exportation massive vers l’Europe. Puis nouvelle crise éco en
1955, caisses de l’Etat sont vides, soutien de la classe ouvrière diminue, Evita a disparu,
Péron apparaît plus tyrannique. Eglise catho se bat contre lui, des péronistes sont
excommuniés.
Sept 55 : CE militaire et Peron est renversé
Vu comme une révolution libératrice par l’oligarchie, la bourgeoisie et l’Eglise. Retour au
pouvoir d’une classe politique un peu étouffée pendant cette période. 43-55 reste l’âge d’or
dans la mémoire argentine
Démocratie se remet en place dans un modèle proche de l’Occident. Péron en exil en Espagne
franquiste
Fin années 60 : mise en place d’un nouveau mouvement de guerilla : les montoneros (de
la montonera de Rosas) se disent le peuple de Péron pour le faire revenir au pouvoir et sont
en même temps castristes et guevaristes
Pour eux Péron est socialiste, ils n’ont pas connu cette période et se mobilisent sur une
vision uniquement anti-impérialiste sans voir le côté fasciste.
En 1973, Péron parvient à revenir au pouvoir dans un climat désastreux, guerre civile et
assassinats politiques. Pas se déchire entre tendance socialiste et fasciste de Péron, on confond
socialisme national et national-socialisme.
1976 : CE militaire de la junte la plus répressive d’AL : Videla, catho intégriste et néo
libéraux : pour eux sauver l’Argentine c’est détruire la gauche : guérilla contre les
intellectuels, leur famille … dure jusqu’en 1983 quand la junte quitte le pouvoir avec la fin
du soutien américain , essoufflement éco , guerre des malouines avec Thatcher…
4. Transition démocratique et crise des années 2000
Depuis les années 80, le parti péroniste est le seul parti quasi d’Argentine : parti capable
d’alterner avec lui-même au pouvoir : c’est le parti justicialiste avec un bras de droite et un
bras de gauche. Les autres partis sont très faibles.
1983 : UCR est au pouvoir jusqu’en 89, avec le démocrate Raul Alfonsin et le péronisme
est un peu discrédité. Victoire de la modération mais pb éco : inflation
État surendetté, pression de la BM et du FMI pour les réformes structurales
Il quitte rapidement le pouvoir au début de son 2ième mandat.
Carlos Menem, Peroniste, est élu et reste 10 ans au pouvoir : de 1989 à 1999. Elu sur un
discours populiste de gauche anti-impérialiste et anti FMI. Mais une fois élu il fait tout
le contraire : dévaluation, réduction des fonctionnaires, privatisations et néolibéral. Mais
pas impopulaire car ça a marché. Il fait 2 mandats avec comme grande idée la parité dollar /
peso.
Scandales de corruption
Puis en 1999, président de l’UCR : Fernando de la Rua (dernier pres de ce parti)
2001 crise argentine et sud américaine
grave crise. De la Rua quitte le pouvoir précipitamment le parti justicialiste revient avec
Nestor Kirchner puis Christina. UCR discrédité, parti qui a pratiquement disparu.
= Péronisme a dominé sur le long terme et devient une force en Argentine. Auj le péronisme
est très à gauche
Actualité de la crise en Argentine :
Origines : réformes des années 80 et 90. Menem a privatisé le transport aérien, ferroviaire, la
distribution d’eau et d’électricité. Accord Etat argentin / suez
Indexation du peso sur le dollar
Conséquences : inflation jugulée, dette réduite… réussite du ménémisme mais effets
pervers : chute des exportations des matières premières, viande soja, tournesol, fragilisation
de certains secteurs et perte du contrôle des mouvements des capitaux avec les capitaux
étrangers
= balance commerciale déficitaire, effondrement des exports, hausse de l’endettement des
entreprises privées et de l’Etat., concurrence accrue en AL latine car Brésil et Mexique en
profitent pour les doubler sur ces marchés
= fragilité de l’économie argentine et PIB argentin recule de 4 à 20% au début de la Rua et
tous les capitaux étrangers quittent le pays : classe ouvrière ruinée : 50% de la pop sous le
seuil de pauvreté.
En 1 an, Arg passe du pays le plus riche d’AL au pays le + pauvre.
-
/ Le FMI refuse de continuer à prêter de l’argent ce qui tombe au mauvais moment,
le FMI l’a reconnu auj
-
/ Fuite des capitaux et des gens vers la patrie des générations antérieures
-
/ Crise et mouvement de contestation sociale : les bloqueurs de routes, les
piqueteros
-
/ Système de troc, de récupération de la nourriture : éco // hors capitalisme
(intéresse les alter mondialistes)
5. Kirchner
Sortie de crise en 2003 avec élection de Kirchner en mai socialiste, il est élu contre Menem
néolibéral à l’intérieur du parti péroniste (justicialiste)
Kirchner est anti-impérialiste, anti-libéralisme. Toute l’opposition est laminée : diff gauche
droite s’exprime uniquement au sein du parti péroniste.
Kirchner prend des décisions spectaculaires, médiatiques. Très bonne com. Il reprend le
contrôle économique et renationalise certains services publics : la Poste, l’eau, l’électricité
et les transports aériens
Il renégocie la dette argentine auprès du FMI et rembourse en une fois le montant
renégocié.
A partir de 2004 le prix du bœuf augmente il est exporté avec la fin de la crise. Kirchner veut
interdire l’export pour garantir besoins des Argentins. Finalement ce sera une taxe forte à
l’export.
= Interventionnisme étatique assez fort
Christina Kirchner a les mêmes pb auj. Crise depuis un an et pb avec le monde paysan car
elle veut taxer tous leurs produits à l’export pour nourrir le pays le lendemain de son
élection avec 50% des voies sur un programme de justice sociale sa popu chute à 20% en qq
semaines
Le style Kirchner est donc un interventionnisme étatique et on a toujours un clivage BA /
province
Investissements étrangers sont vus comme le bouc émissaire et méfiance à leur égard car
ils captent l’économie
Suez devient bouc émissaire avec sa filiale Aguas Argentinas. Elle met en cause leur gestion
des services publics dès le lendemain de son élection : ils ne sont pas argentins donc ils ne
connaissent pas et ne peuvent pas gérer convenablement. À ce moment, Suez voulait
augmenter le prix de l’eau alors qu’il y avait des coupures fréquentes. Elle refuse et fixe le gel
des prix puis en 2004 Suez commence à partir. En 2006 Aguas Argentinas est nationalisé
après 80 ans d’installation. Pb de fonctionnement ou de com ? un peu des 2 sûrement
Les Kirchner dominent l’échiquier politique. Ils sont très populaires et populistes.
III.Bolivie
Contraste Arg / Bolivie dans différents domaines :
La Bolivie est un de derniers pays où il y a une trace d’une culture précoloniale,
préhispanique, précolombienne
Tentative de recréer une identité indienne. Culture indienne minimale. Il ne reste que des
traces de culture Inca, car malgré la persistance de langues, ils sont acculturés.
Les folklores c’est tout ce qui reste comme modèle politique, c tribal et il ne reste pas de
grands systèmes
Mais fait objectif : il y a une population indienne majoritaire et c le seul pays : 65% pop
identifiée comme indienne ; 2 groups ethniques principaux : les Quechuas et les Aymaras
Pop d’origine directement européenne : 10%
Le reste sont les métisses
En argentine : - de 1% de la pop est d’origine indienne
Autre différence : le mode de vie lié à l’économie

Arg : 10% pop en zone rurale (les grands propriétaires terriens et les travailleurs
agricoles)

Bol : 45% des la pop en zone rurale
Bolivie est le pays le plus pauvre d’A du sud :

Espérance de vie faible : env 50 ans

Mortalité infantile élevée

62% pop vit sous le seuil de pauvreté en 2006

soit 5 millions sur 8 millions d’hab
Clivage élites issues de la colonisation (10%) la grande bourgeoisie urbaine et les grands
propriétaires terriens) / pop très pauvre (65%) constituée d’indiens
Élites issues de la colo sont tjs pro européennes, veulent importer un modèle de dvlpt
occidental et ont fait leurs études en occident
Evo Morales veut réintégrer un autre système et il mène une politique de rupture.
Recherche d’identité avec des modalités différentes qu’en Argentine : En Bolivie pbik est de
trouver un modèle de développement qui soit proprement indien s’il en existe
2 façons de voir l’histoire de la Bolivie :
1/ histoire de la lutte des indiens pour accéder à la pleine citoyenneté en tant qu’indiens
2/ Construction très lente de la démocratie et d’un régime qui dépasse ces clivages ethniques
1964 – 1982 : 18 présidents dont 14 par CE avant le retour à la démocratie
= Culture du CE et de l’intervention de l’armée dans la culture pol bolivarienne :
-
Vieux contentieux avec le Chili, guerre perdue par la Boli vers 1880, guerre du
Pacifique et Bolivie a perdu son accès à la mer = gros coup économique qui freine
le dvlpt de la Bolivie au XXieme et après la guerre, l’armée est toujours méprisée à
cause de la défaite.
-
Culture de la coca. Un de symboles de la Bolivie avec les cocaleros (cultivateur
de coca) Plante verte aux vertus médicinales mais exportée pour la drogue, elle est
donc dans le collimateur américain, mais c’est la plante des indiens et assure leur
revenu. Il faut distinguer la coca de la cocaïne. Bien que pourquoi se vend bien la
coca ?
Bolivie est potentiellement le pays le plus riche d’AL, paradoxe auj car nombreux
gisements de gaz et il faut l’exploiter (comme Venez et son pétrôle)
1. La question indienne avant Morales
 révolution démocratique en 1952.
Jusqu’en 1964 c’est une période de stabilité.
Acteur principal : Victor Paz Estenssoro. Dès année 40 il est opposant démocrate contre le
pouvoir en place
En 1941 il créé le parti démocratique contestataire : le MNR : mouvement national
révolutionnaire. C’est un parti révolutionnaire de gauche
En 1952, c’est un parti qui prend les armes et remplace le gouvernement militaire en place
au nom de la démocratie et après une insurrection contre l’armée.
Il veut réformer la Bolivie. Très ambitieux dans un contexte politique tendu. Il s’appuie sur
les ouvriers et en fait des milices armées. Arrivé au pouvoir, il démantèle l’armée et
organise la police à la place en // aux milices
S’appuie sur un syndicat puissant ; la COB : centrale ouvrière bolivienne (syndicat
puissant du secteur minier)
-
Proclame le suffrage universel
-
Femmes et indiens ont le pouvoir
-
Il voit les paysans comme une classe sociale (ainsi les Indiens mais ce n’est pas en
tant qu’Indiens qu’il leur donne ce droit)
-
Réforme agraire pour partager un peu mieux les terres
-
Nationalisations (secteur minier : argent et étain)
AMBIGUITES :
-
il n’aime pas la contestation, il est démocrate plus que pluraliste, culture de
réticence face à ce genre de leaders
-
Vis-à-vis des indiens : à partir de 1952 leur statut reste flou, pas question pour lui
de raviver la culture indienne. Il est blanc
= il est renversé en 1964 car sa révo s’est essoufflée et son côté autoritaire et anti-pluraliste
ont donné lieu à des contestations

Syndicat se retourne contre lui car ouvriers n’ont plus assez d’argetnt

Climat social compliqué et armée en profite pour reprendre le pouvoir
 Dictatures de 64 à 80
1964-1982 : instabilité
Événements internes : 1967 :Che Guevara est tué par le général qui a renversé Estenssoro.
Répercussion internationale époque de dictatures
71-78 : dictature la plus stable de cette période : Hugo Banzer, extrême droite, très fameux.
Soutenu par extrême droite européenne. A accueilli des réfugiés d’extrême droite européenne.
Très répressif, autoritaire et conservateur.
Se fait renverser par les mili quand entame une ouverture démocratique
(Réélu de 97 à 2001) Il incarne alors le néolibéralisme, ouverture vers les USA et lutte
contre la culture de la Coca. Principal opposant : Evo Morales
 En 1970 émergence des revendications indigénistes
pour le renouveau de la culture indienne
Dans années 70 : montée d’une contestation orientée sur l’indigénisme, revendications très
radicales au départ qui mettent les Indiens au cœur de la politique.
Apparition d’un mouvement d’idée : le katarisme (< tupac katari) c’est le symbole de la
résistance indienne au colonialisme, aux espagnols.
Katarisme naît dans les année 70 au milieu de l’élite universitaire et du milieu ouvrier
indien : pensent que la révo marxiste ne peut se faire qu’en défendant des identités
ethniques et pas des classes sociales. C’est pas qu’un mouvement révo mais aussi culturel,
on commence à reconstruire une identité
Base du mouvement : des paysans indiens qui commencent à se syndiquer
Syncrétisme : enjeu que les Indiens parlent pour eux-mêmes
MRTK : mouvement révo Tupac Katari en Bolive (tupac amaru et MRTA au Pérou) c’est un
mouvement syndical, politique, culturel et contestataire
Victor Lartenas fonte le MRTK figure de la contestation indienne de gauche, voire extrême
gauche ; c’est le vice président de Sanchez de Lozada (1993-1997)
 Les années 1980 2002
1982 ; retour de la démocratie
L’armée quitte le pouvoir en situation de crise économique (inflation 20 000 %)
3 partis politiques forment alors l’échiquier politique

MNR qui n’est plus révolutionnaire

MIR mvt de gauche révolutionnaire apparu dans les années 1970

ADN (PODEMOS aujourd’hui) alliance démocratique nationale : parti de banzer (ex
dictateur)
Ils dominent la politique bolivarienne de 1982 à 2005, ils font des coalitions, comme un
partage de pouvoir, c’est la « démocratie pactée » : les 3 partis sont d’accord sur un même
programme : convergence politique des élites (blanches citadines …)
> ce système politique a été très critiqué par Morales puisqu’il restreint la démocratie
(empêchement de la contestation et du pluralisme) mais il permet toutefois d’exercer la démo
dans un pays très instable (construction d’administration, institutions,…)
Accord sur 2 points fondamentaux qui sont des sujets sensibles :
-
Privatisation de l’économie bolivienne (conditions fixées par le FMI dans tous
les domaines)
-
Lutte contre la culture de la coca (sur la demande des EU) ces partis
apparaissent donc comme hostiles à la culture indienne

1985-1989 : Estenssoro, figure de la démo bolivienne : politique néolibérale très forte

1989-1993 : Zamora

1993-1997 : Sanchez de Lozada : continue la pol d’Esten, il prend Cardenas comme
vice pres (camp indigéniste) et commence un pol d’ouverture aux indiens

1997-2001 : Hugo Banzer : revient au pouvoir de façon légale et fait un retour en
arrière par rapport aux indiens il continue la politique néolibérale et est proche des
USA ; très dur envers les indiens ; découverte des hydrocarbure qui vont faire la
richesse de la Bolivie ; nombreuses manifestation sociales = départ précipité de
Banzer

2001-2002 : Quiroga

2002-2003 : Sanchez de Lozada et les conflits se poursuivent avec la guerre du gaz

2003-2005 : Mesa (env Berlusconi) échec
La démocratie pactée ne fonctionne plus au début des années 2000, notamment à cause
de 2 guerres (conflits sont très durs, presque raciaux) :
a) La guerre de l’eau
L’eau a été privatisée progressivement fin des années 90 notamment sous le mandat de
Banzer
La banque mondiale demande la privatisation dans la ville de Cochabamba (inégalité très
forte dans la distribution de l’eau, corruption) distrib confiée à un consortium étranger, Aguas
del Turoni. Leur but : eau pour tout le monde et réseau de distrib modernisé
Pb de la modernisation des infrastructures : pour cela il faut augmenter le prix de l’eau de
35% soit environ 20$ par mois (1/5 du revenu moyen des moins riches) et ceux qui ne payent
pas n’ont pas d’eau
= janv 2000 la guerre de l’eau commence
Contestation des plus pauvres, rejoints par les classes moyennes et les commerçants : manifs
très importantes
Banzer est un militaire, donc il envoie l’armée pour réprimer le mouvement : engrenage
répression / accentuation = quasi guerre civile
Banzer quitte le pouvoir : Quiroga le remplace et annule la concession de Aguas del Turoni
Auj il y a toujours de gros pb de distrib d’eau à Cochabamba
BILAN : pk cet échec ? mauvaise connaissance de la vie locale, du contexte social et
idéologique de la Bolivie, naïveté = échec d’adaptation culturelle
b) La guerre du gaz
Commence en 2003, encore plus violente et décisive et échelle nationale
En 96-97, on découvre des gisements d’hydrocarbures, on en confie l’exploitation et
l’exportation à des multinationales (BP Total Repsol Petrobras Brésilien)
> pb et critiques : ça échappe au contrôle de l’Etat et rémunération de l’Etat est fble :
15% et les hydrocarbures exportées passent par le Chili, ennemi traditionnel de la Bolivie
= un mouvement de contestation nationale se développe sur le prétexte des hydrocarbures
par ailleurs une vraie revendication indienne se met en place, Evo Morales exige que l’argent
du gaz revienne au « vrai peuple »
Manifs dans les grandes villes avec forte répression, l’économie est paralysée car blocage des
routes
Extrapolation : les hydrocarbures deviennent le symbole de toutes les revendications des
Indiens
Nationalisme contre les USA, Anti-libéralisme pour l’identité indienne, inadéquation des
influences occidentales sur la Bolivie (Morales : le néolibéralisme ne fonctionne pas en
Bolivie, il faut trouver un modèle typiquement bolivien)
2. Arrivée d’Evo Morales au pouvoir
Déc 2005, élection d’Evo Morales apaise les tensions mais en créé d’autres car les source
d’enrichissement de la Bolivie sont à l’endroit des élites hostiles à Morales.
Né en 1959, indien d’une famille de paysans pauvre acculturés (il parle espagnol et non
indien) il a fait plein de petits métiers
Dans les moments clés des années 80 : privatisation du secteur minier : son père se retrouve
au chômage = reconversion dans la culture de la coca dans la région de Cochabamba (s’y
installe dans les années 85-86) et Morales devient un syndicaliste contestataire qui défend
la coca.
Influence du katarisme où coca est symbole de la culture indienne
Il comprend au début des années 90 qu’il faut dissocier coca et cocaïne
Il devient une figure régionale importante puis nationale dans les années 90
Il crée une antenne politique au mouvement syndical : le MAS (mouvement vers le
socialisme) en reprenant un parti existant.
A cette époque il est considéré comme un narcotrafiquant et sa carrière pol démarre après
1995
En Juin 1997 il est élu député pour la première fois il est populaire : il devient le porte
parole des indiens (anti-privatisation, nationalisme, lutte pour la culture de la coca et meilleur
partage des richesses nationales)
Socialisme modéré et nationaliste
En janv 2002 il est exclu du Parlement à cause de ses positions, on l’accuse d’être narco
trafiquant il passe alors pour un martyr.
Morales devient le porte-parole d’une pop qui demande la nationalisation. Fédère un grand
nombre de groupes et question de l’économie devient centrale.
Slogan qui émerge : en aymara : « Causachum coca wanuchum yankis » = vive la coca et
dehors les yankis.
Force de Morales est qu’il n’est pas uniquement un leader indien 60% pop mais aussi un
leader des classes populaires (ouvriers), universitaires de gauche, il incarne le socialisme
modéré et le nationalisme.
C’est ce qui lui donne une force vis-à-vis de son concurrent Quispe qui voulait reconstruire
radicalement le système indien.
Morales est plus équilibré, plus modéré et reste pas que dans l’ethnique, aussi dans la
revendication sociale.
Aide t-on les indiens avec aspect identitaire ou aspect social qui permet de lier leur sort aux
ouvriers ?
Morales se lance à plusieurs reprises dans les présidentielles, mais le parlement refuse de
l’élire en 2003 quand Mesa arrive au pouvoir après Banzer et Lozada
Il est élu avec 53,5% des voix en 2005 au premier tour pour 5 ans. Son adversaire est battu
avec 28% des voix, Quispe fait 2%
En même temps en 2005, législatives : majorité pour Morales. Puis élection des gouverneurs
de provins (préfets) pour la première fois, mais Morales ne gagne pas, n’a plus la majorité et
une moitié de la Bolivie échappe au MAS : la demi-lune : les plaines ou basses terres
agricoles dominées par les grands propriétaires terriens
Les élus sont hostiles au nouveau gouvernement et veulent faire un bastion anti-morales
Région Phare : Santa Cruz : figure de l’opposition à Morales : grands propriétaires,
riches, blancs, contre la Paz
Clivage est / ouest
Et richesses sont aussi à l’est avec l’opposition d’où nombreux problèmes pour Morales
quand à l’unité du territoire.
Vice-président de Morales : Alvaro Garcia Linera (blanc universitaire d’extrême gauche
de Tupac Katari) c un marxiste, auj gauche contestataire incarne l’intelligentsia de Morales
qui se réclame de Bourdieu. Incarne aussi le blanc à côté de Morales pour rassurer les
classes moyennes. Linera est aussi le théoricien d’une économie typiquement andine : il est
progressiste et favorable aux Indiens
En 2005 :
- Nationalisation de l’économie : exploitation des hydrocarbures
- Changer la constitution, le régime. Il convoque une assemblée constituante sur le modèle de
la révo française
pb : le mas se retrouve majoritaire dans cette assemblée élue en 2006 mais pas suffisante pour
faire ce qu’ils veulent car opposition s’est redynamisée. Votée en 2007 mais pas encore
appliquée car bloquée par opposition. Décembre 2007 le Mas se réunit tout seul pour voter les
articles de la constitution. Morales tente d’organiser un referendum pour faire voter la
constitution (optique de De Gaulle quand c le bordel pour fixer les choses par le peuple) pas
encore pu organiser le ref car opposition trop virulente
+ : Le texte constitutionnel : nombreuses maladresses : fin de 5 siècle de domination
coloniale, début de 5 siècle de domination indienne ; bcp de droits aux indiens : peuvent avoir
leur propre système de santé, du justice, or pbik car parfois la lapidation est autorisée.
Nationaliser :
1/ Redonner au peuple sa souveraineté économique
2/ Mieux redistribuer les revenus de ces ressources = optique de justice sociale
3/ État prenait réellement le contrôle de la production. Racheter ou exproprier les
multinationales.
Après élection il doit réaliser sa promesse
Comment il fait ? bonne communication
Nationalisation = renégociation des contrats des multi au profit de l’Etat : a joué sur la taxe :
inversion du ratio : 80 / 20 sur les revenus
Les mines et les télécoms ont été nationalisés
Il a bien essayé de mener à bien ces promesses avec les médias
Pb : les ressources sont chez les opposants et ceux-ci veulent profiter de leurs ressources.
Morales maladroit dans le débat
 Conclusion Bolivie
Fil conducteur entre Argentine et Bolivie : recherche d’une identité spécifique.
a) Bolivie a déjà un substrat identitaire mais estce la bonne solution auj ?
Morales promet de redonner place à identité indienne. Comment ? Méthode révo française de
89 est elle adaptée ? AL coincée dans ses influences occidentales
b) Qu’en est-il des rapports de force entre la
Bolivie et ses voisins ?
Très pote avec Chavez (précurseur de la vague de gauche en 99, il est le plus castriste) qui
lui donne de l’argent et des compétences (médecine, mines, hydrocarbures via des spécialistes
vénézueliens qui travaillent là-bas) parfois mal vu en Boli qui y voit un nouvel
impérialisme.
Et Chavez très radical et veut intervenir militairement. + pote des russes, des chinois et des
iraniens. Incontournable en AL mais parfois gênant vu que Morales veut être modéré :
Alternative bolivarienne pour les Amériques (projet de Chavez d’intégration régionale sur
les traces de Bolivar) ALBA avec Chavez, Ortega, Morales, Equateur …
Émergence de projets d’intégration a permis de bloquer un projet concurrent américain de
zone de commerce de libre échange (zolea)
Lula s’oppose au leadership de Chavez pour l’ALBA. Il est plus modéré et voudrait ramener
Morales dans sa direction.
IV. Brésil
PAYS
HABITANTS
CHOMAGE
Sous
seuil ORIGINES
pauvreté
Argentine
40 Millions hab
8%
18%
blancs : 85%
Bolivie
9 millions
8%
62%
Indiens : 65%
Métisses : 30%
Blancs : 5%
Brésil
190 millions
9,5%
36%
Blancs : 55%
Métisses : 38%
Afro brésiliens :
6%
Indiens : 1%
Mexique
100 millions
8,5%
47%
Métisses : 60%
Indiens : 30%
Blancs : 9%
1. Introduction
Venezuela et Colombie, pays plutôt métissés mais sans problèmes de racisme.
Brésil pays intéressant car un peu à part : langue différente, plus peuplé, poids lourd
économique
15 x la France en superficie, bientôt 200 millions hab (3x la France)
5ième pays du monde pour son territoire et sa population
À deux exceptions près, Brésil a des frontières avec tous les pays d’AL sauf Chili et Equateur,
même une frontière avec la France par la Guyane
1ière spécificité : la langue (lusophone) portugais
2ième spécificité : la question afro-brésilienne : 6% pop, une des plus fortes communautés
africaines au monde si on compte les métisses et les afro-brésiliens
= enjeux identitaires et culturels
3ième spécificité : clivage blancs / africains originalité est qu’on a ici un clivage entre deux
populations immigrées.
4ième spécificité : le racisme enfin reconnu : apartheid envers les afro-brésiliens.
 Brésil est un pays émergent qui commence à
s’imposer
Pays le plus riche d’AL, porte-parole des pays émergents à l’international
G8 + 5 : Brésil, Chine, Inde, Mexique et Afrique du sud
Poids éco et géopol car :
-
c’est un marché avec sa pop nombreuse
-
c’est un gros exportateur (viande bovine, café, SOJA = ¼ de la prod mondiale,
biocarburant colza …)
= Cela pose plusieurs problèmes : pour ces cultures il faut des terres et on les prend sur la
forêt amazonienne pour le colza, le soja et les bovins
 Mais c’est aussi un pays typique de l’AL
-
Inégalités sociales et économiques démultipliées par la taille du pays. 50 M
personnes ont un niveau de vie comparable à un pays européen, 56M personnes
meurent de faim
-
une partie des terres appartient aux grands propriétaires : 60% des terres
cultivables appartiennent à 3% de la pop ; 4,5 M de familles sont des paysans
sans terre (pb de la question des sans terre) les travailleurs agricoles n’ont jamais
été aidé au contraire des ouvriers
-
Fortes tensions économiques sociales et raciales = Brésil est l’un des pays les
plus violents d’AL avec la Colombie
-
Religion importante : 75% de catholiques soit 150M de personnes c le pays le
plus catho au monde, cela représente de nombreux enjeux
2. Histoire du Brésil
S’insère dans l’histoire de l’AL : indépendance, dictateurs …
1822 indépendance : c’est un empereur qui a le pouvoir, héritier de la couronne portugaise:
Pierre Ier (1822-1831) Empire d’inspiration bonapartiste se voulait éclairé par les Lumières,
progressiste
Son fils Pierre II (1831-1889) tente la modernisation du pays et la lutte contre l’esclavage.
C’est le premier grand empereur durable :
1ière constitution en 1831 calquée sur celle de la France et de l’Empire napoléonien
> 4 M hab dont 30% esclaves africains sur les plantations de sucre et de café
Pierre II a mis en marche le Brésil moderne, mais c’est ce qui lui coûte sa place car s’attaque
aux grands propriétaires terriens en luttant contre l’esclavage
1/ modernisation éco : infrastructures de com : chemins de fer, routes et amélioration du
système d’exportation par la mer
2/ modernisation sociale : embryon du droit, enseignement tjs sur un modèle bonapartiste ;
bien accepté par la pop
MAIS pb de l’esclavage et du statut des afro-brésiliens
1871 :
-
Pierre II interdit l’importation d’esclave (loi)
-
Les enfants des esclaves nés au Brésil sont libres automatiquement
= Hostilité des Grands propriétaires qui fixent leur système éco sur l’esclavage
1888 : Nouvelle loi : abolition de l’esclavage
Mesure très forte = grands proprio décident de renverser l’Empire = CE en 1889
Etat brésilien croit que cela a réglé le pb du statut social des afro-brésiliens. Or il y a le pb du
racisme pd tt le XXième siècle mais on ne le voit pas encore.
1ière république démocratique est mise en place, mais les grands proprio terriens ne
parviennent pas à rétablir l’esclavage et regrettent cette époque
C une république démocratique conservatrice et rétrograde qui naît contre un Empire
progressiste alors que les républicains ont leurs intérêts : ce sont les élites éco qui forment
une oligarchie
1891 : Nouvelle constitution sur le modèle américain. Modèle fédéral tjs valable avec une
déclaration de droit et une tolérance vis-à-vis de l’auto défense et du port des armes
 Période oligarchique 1889-1930 puis 30-64, Vargas
et successeurs
Principaux secteurs éco : élevage et production agricole (café dominant)
Forte période d’immigration en provenance de l’Europe : env 4 M nouveau hab (portugais
italiens allemands)
Objectif de l’oli : que la pop blanche devienne dominante, ce qui est réalisé vers 19101920
Clivage social important au début de XXième : pop blanche dominante en nombre et en
richesse. Mais le Brésil est aveugle sur ce pb ethnique, racisme jusque dans les années 90. C
pas un état raciste mais phénomène qui se crée spontanément
Les afro-brésiliens : abolition esclavage ne résout pas le pb racial car ils n’étaient pas prêts à
entrer dans l’éco brésilienne et n’ont reçu aucune aide. Doivent trouver un emploi mais
changement trop rapide pour bien s’intégrer
Le seul moyen de monter l’échelle sociale : se blanchir la peau = se métisser. Il existe un
degré de métissage qui devient une fonction du système
État diffuse l’idée que le Brésil est le pays de la race universelle où les races fusionnent et les
frontières disparaissent (1920) idéologie du pays jusqu’à la fin du XXième. Idéologie très
présente dans AL : homme nouveau mais masque tjs le pb du racisme : plus vous êtes noir +
vous êtes en bas de l’échelle sociale.
Crise de 1929 : Brésil touché comme tous les pays A et système exportateur de café
s’effondre du jour au lendemain
Oligarchie ruinée et pol vacille, dirigeants discrédités. Émergence de classes moyennes
plutôt démocratique et d’une classe ouvrière qui a aussi des revendications sociales et éco
Oct 1930 : CE par des militaires de gauche progressiste (extrême droit en sept en
Argentine) ils ont vu les besoins de la classe ouvrière et veulent moderniser le pays.
Personnalité autoritaire forte arrive au pouvoir : Gertulio Vargas (1930-1945) (équivalent de
Peron en Arg)
CE repose sur imaginaire ouvrier et social, oublie les indiens, les paysans et les afro brésiliens
On s’occupe de la classe ouvrière et de l’industrialisation du pays
Début de la période populiste en AL : Peron, Vargas :
1/ Intégration des ouvriers au jeu politique avec un discours et une idéologie particulière mais
c pas un discours de démocratie représentative
2/ Populisme est une vision + directe de la démocratie le peuple prend directement le pouvoir,
on discute avec lui
3/ Concrètement c’est idée qu’il y a un porte-parole du peuple
Vargas
1/ Organise le syndicalisme ouvrier : droit ouvrier mais en les contrôlant : syndicat d’Etat
2/ Pratique perso et autoritaire du pouvoir
3/ Encouragement à l’industrialisation par la bourgeoisie industrielle
Influence du fascisme mussolinien : sorte de tentation fasciste quand même, même si pas de
tentation antisémite mais Italie fasciste corporatiste est un modèle : système pyramidal et
hiérarchie vers les coopérations de métiers
Industrialisation = fort interventionnisme
Rejet du capitalisme international, se protéger de la finance internationale : on n’est capitaliste
que chez soi ; là c limite antisémitisme ce protectionnisme
1934 : Vargas décide de durcir le régime, nouvelle constitution et se rapproche de Musso
modèle : « estado novo » fascisme à la brésilienne, devient un Etat totalitaire avec chasse aux
opposants internes. Interdiction de l’émigration allemande pour empêcher le nazisme et
dissout le parti nazi « l’intégralisme », très puissant en AL
Veut faire du Brésil une puissance exportatrice qui bénéficie aux ouvriers, bourgeoisie indus
et classe moyenne. Les autres sont complètement exclus.
Paradoxe : puissance exportatrice agricole qui privilégie les ouvriers
1945 : Vargas chassé par un CE mili de droite conservatrice dure qui le trouve trop à gauche
car en fait trop pour les ouvriers
1951 : Vargas revient au pouvoir de façon légale
1954 : Il se suicide. Testament resté célèbre car sert à protester contre l’influence des
multinationales étrangères et le capitalisme.
Après une période de flou, 2 successeurs qui sont ses fidèles :
Kubitschek (56-61)
Goulart (61-65)
-
2 pdts qui veulent moderniser le Brésil ; optique avant-gardiste
Kubi fait construire Brasilia en 1960 ; archi représente l’utopie sociale, éco et culturelle. C tjs
la capitale mais on est loin de l’utopie
-
2 pdts plus démocratiques que Vargas mais considérés comme trop à gauche
Goulart renversé en avril 1964 par CE mili dans le contexte de la guerre froide avec
optique anti-communiste et dictature dure, un peu comme Pinochet au Chili avec une certaine
idée du réformisme éco (env libéraux) mais dictature pas trop répressive
 Dictature brésilienne 64Modèle corporatiste est préservé car mili comprennent intérêt de contrôler la classe ouvrière
avec un syndicat unique
Doctrine de la sécurité nationale ; doctrine d’Etat inventée à l’école de guerre du Brésil
surnommée la Sorbonne anti-communiste. Il faut protéger de la subversion, protéger la nation
contre les influences néfastes de l’extérieur : Union soviétique, Cuba … mais on sent
l’influence américaine.
1964-1974 : phase la plus répressive : Emilio Médici ; dictature la plus répressive
puis dictature s’assouplit à nouveau
Période de dictature est une période de croissance économique forte donc mili sont
relativement populaires jusque dans les années 70
Ce qui reste de cette période :
-
Le syndicalisme brésilien très discipliné, structuré avec un paradoxe : permet de
contrôler les ouvriers, mais leur permet aussi de s’organiser pour contester le
pouvoir et commencer une carrière pol, ce que fera Lula
-
Le Brésil a pris du retard sur la question sociale hors classe ouvrière ; misère
paysanne racisme et ségrégation
= Brésil démocratique des an 80 90 aura ces pb sur les bras
Pk la junte tombe ?
Raisons classiques : crise éco terrible fin des années 80 et sur inflation années 80 :
« décennie perdue » en AL sur le plan éco
3. Lula ascension au pouvoir et politique actuelle
Luiz Inacio lula Da Silva « Lula »
Elu 2 fois
27 octobre 2002
29 octobre 2006
A chaque fois élu triomphalement au 2ième tour : plus de 60% des voix les 2 fois.
Beaucoup d’euphorie autour de sa victoire car première fois que gauche au pouvoir. Première
fois qu’alternance, montrant que la démocratie fonctionne
2006 réélection dans un climat plus morose
Bilan Lula un peu mitigé, notamment sur le plan social
Lula a tjs été un pragmatique avec un double discours : porte-parole de la gauche radicale
contestataire à travers le parti des travailleurs c’est aussi un réformisme convaincu, capitaliste
Il a su rassurer le monde industriel et financier = carrière sur gauche radicale mais tjs avec un
pied dans le capitalisme.
 Son ascension
Né en 1945 dans une famille de paysans pauvres dans une des régions les plus pauvres : le
Nordeste, la côte
Il a dès le départ une caution pour être leader de gauche
Dans 60-70 c un ouvrier syndicaliste avec des doigts coupés ; pas encore trop politisé,
défend les intérêts corporatistes
78-79 : grèves ouvrières très importantes annoncent le déclin du régime militaire et Lula est
un leader syndical
Il veut donner plus de marge de manœuvre au syndicat et sortir du modèle corporatiste
Il est réformiste plus que révolutionnaire dans ce modèle capitaliste. ¾ des adhérents du
parti de gauche radicale sont modérés
Lula n’aime pas trop les marxistes, communistes, révolutionnaires
Il pense qu’ils manipulent les classes ouvrières pour des choses qui ne les concernent pas. Pur
lui il faut défendre les ouvriers
Lula n’a jamais caché qu’il était catholique pratiquant, proche d’un courant religieux
spécifique : la théologie de la libération = de gauche. Courant qui cherche à concilier
objectifs de la gauche, social et catholicisme (adaptation au Tiers monde du catholicisme qui
a très bien marché dans an 70-80)
Quand dictature s’effondre en 82 il comprend qu’il faut exister politiquement au Brésil
pour défendre les intérêts des ouvriers.
Février 1980 : il fonde le parti des travailleurs : instrument politique du syndicalisme
brésilien avec des syndicalistes, des intellectuels et des guérilleros. Lula est chef
Courant lulliste domine : réformiste et non-révolutionnaire
Devient le principal parti d’opposition
1989 : Fin de la longue transition démocratique. Première élection du pdt au SU depuis les
années 61 64 avec Goulart donc enjeu symbolique, Lula battu au 2ième tour mais parti a
toujours le vent en poupe d’une point de vue fédéral et municipal
Même année : parti des travailleurs gagne les élections à Porto Alegre
Son adversaire : Fernando Cardoso
Économiste et sociologue. Dans les années 70 il publie des livres sur indépendance de AL.
Ministre des finances fin des années 80 pendant crise éco c sa réussite en éco qui lui permet
de réussir les élections car il a rétabli l’éco et a jugulé l’inflation donc intouchable
électoralement pd une décennie
Pendant les années 90 il a amorcé la percée économique du Brésil : on a parlé de miracle éco
Soutenu plutôt par la droite. Il s’attaque pour la première fois aux pb sociaux des pop
autres que les ouvriers : afro brésiliens et paysans
1994 : Brésil reconnaît être un pays raciste = hostilité de la droite mais le pays était
globalement prêt pour évoluer
A mis en place des mesures pour sortir le Brésil de cette situation : discrimination positive
Très populaire jusque dans les années 90 mais il est plutôt néolibéral : manque
d’intervention de l’Etat = il pert sa popularité et ne parvient plus à réunir son électorat
Lula revient alors sur le devant de la scène
Force de Lula : avoir réussi à s’accrocher à gauche et à rejeter Cardoso à droite avec ses
mesures néolibérales
 Arrivée de Lula au pouvoir
Lula en 2002 est élu contre le néolibéralisme alors qu’il n’y est pas hostile.
Condition d’arrivée au pouvoir vient de la convergence de 2 facteurs :
1/ Lula est un espoir de la gauche et des catégories sociales défavorisées ; autodidacte
La période Cardoso a été très réussie économiquement parlant mais il y a eu des limites dès
les années 2000 : crise éco relative taux chômage augmente, croissance stagne malgré réussite
contre l’inflation en 90 + peur de la crise argentine = conditions réunies pour une alternance
2/ Lula a su montrer un visage rassurant auprès du patronat en même temps que de la
gauche. C’est l’homme d’une certaine droite. Cardoso a jugulé l’inflation en privatisant et en
important des capitaux étrangers mais blesse les patrons très nationalistes qui ne voulaient
pas d’une ouverture vers les capitaux étrangers = patrons sont derrière Lula, plutôt
favorables à l’intervention de l’Etat pour aider les entreprises.
Attentes fortes : social, éco, pol : espoir de la pop, de la bourgeoisie donc bcp de déception
Chômage, misère famine, pop afro brés, contrôle par le pays de ses richesses
Lula a compris qu’il était à la convergence de ces 2 pôles : gauche et droite et s’en sort bien
avec mais c’est aussi sa limite.
Il a abandonné son discours de syndicaliste radical
Années 80 : c’est un croque mitaine. Son arrivée au pouvoir est une horreur pour la droite,
peur de marxisme donc peu à peu il change son image pour apparaître comme quelqu’un
de bienveillant et de serein
Nouveau Lula pendant la campagne avec le slogan : « petit Lula, paix et amour »
Un consensus finit par émerger : il rencontre les chefs d’entreprise de droite et plutôt
nationalistes
Leur promesse : consolider le marché agraire intérieur = très habile à cette époque car
exportation depuis Cardoso alors que Pays sous développé
Lula s’adresse aussi à l’armée : promet des augmentations de budget
Un mot oublié pendant la campagne : « socialisme »
Et il a réussi à garder la frange des travailleurs, même les plus radicaux ; idée que son évo
centriste vers le centre est une tactique pour gagner les élections : tout son parti de gauche
d’origine y croit.
En 2002 quand il est élu :
Electorat hétéroclite
Bcp de promesses
Parti qui se cherche un peu
En 2002 l’opposition est mauvaise, elle panique. Inexpérience de Lula mise en avant mais ça
ne marche pas
Idée qu’on va réussir à pacifier le Brésil
Cardoso a participé à la victoire de Lula en stabilisant l’économie = appareil d’Etat est plus
ouvert à une nouvelle élite politico administrative
Lula a 2 visages : un peu ambigu qui arrive au pouvoir : suscite admiration mais aussi
méfiance
Montée du « parti au mains propres » : c un parti anti-corruption, politique éthique et
renouveau de la morale, du moins image qu’il se donne
Enfin : un parti encore plus à gauche que Lula existe : Le mouvement des sans terre,vraie
extrême gauche brésilienne activiste depuis 60 70 issue des CEB communautés ecclésiales
de base avec des prêtres qui organisaient une sorte de démocratie directe pour défendre les
paysans. Mouvement des sans terre désarçonné par le virage à droite de Lula. Le soutiennent
à condition que les réformes terriennes se fassent vite pour les paysans
Au Brésil, ex de Menem élu à gauche qui mène une pol de droite
Réforme agraire doit respecter le développement économique or la richesse éco vient des
grands proprios pas des petits paysans. Donc il faut un système social bien équilibré
Satisfaire les bourgeois nationalistes tout en faisant du Brésil une grande puissance éco
Lula s’est engagé dans le système des retraites : réforme libérale de droite pour que retraites
coûtent moins à l’Etat
Dès élection, pas de majorité solide à l’assemblée donc doit faire des coalitions avec
droite, image du parti des travailleurs s’érode donc dès son entrée réelle en pol et commence
à critiquer Lula d’autant plus que les réformes ne se font pas vite
Bilan de son premier mandat :
1/ éco : mène une politique d’austérité : coupe dans les dépenses publiques, baisse les
dépenses de l’Etat donc pas trop de grandes réformes
pol de nationalisation : Augmente les impôts : inverse de l’Etat providence et de la
redistribution des dépenses
Cherche à profiter de la mondialisation : Brésil peut devenir un géant mais en restant sur la
voix libérale
Résultats : exportations augmentent ; balance commerciale exedentaire dès 2003
inflation qui repartait est jugulée et réforme des retraites est menée à bien. Mais très
impopulaire
Heloisa Helena (P SOL) gauche du parti des travailleurs et décide de rompre en 2005 avec
Lula mais elle est rappelée à l’ordre
Elle rompt et fonde son propre parti : parti du socialisme et de la liberté (Parti SOL) et
cherche à incarner la vraie gauche. Son parti existe encore
Mais Lula ne voulait pas d’opposition à gauche. Avec les sans terre il est victime de la lenteur
des réformes sociales et de son évo à droite. D’autant plus que Cardoso avait déjà fait attendre
10 ans les réformes sociales.
Elle se présente contre Lula en 2006 et fait 6,8%, le poids de la gauche anti-Lula
= sur durée de son mandat : réussite éco. Brésil est une grande puissance et pol de rigueur
pour renforcer l’Etat donc a perdu une partie de la gauche perd son statut d’icône alter
mondialiste
Sur plan éco il continue ainsi en 2006 même si augmente un peu le domaine social et il est
toujours classé à gauche
2/ Social
Réformes agraires pas menées à bien. Inégalités persistantes au nom de la position du Brésil
sur l’échiquier mondial
Sur le plan social, il a lancé des programmes d’aides aux familles les plus défavorisées :
a/ Famine zéro
Ne se règle pas en un jour car des millions de personnes en ont besoin et Etat n’a pas assez
d’argent. Ensuite il faut étudier les contextes, les formes et les solutions à donner à la famine
(opposition entre chercheurs en statistiques et les médecins)
Pour régler la famine il faut améliorer le marché intérieur et que les denrées circulent bien. Or
intérêt du brésil est d’exporter et colza pour bio carburant ne nourrit pas la pop
Il faut entamer une déspécialisation du marché
Ila créé une banque alimentaire avec des investissements privés et on lui a reproché.
Dérisoire et une peu critiqué comme appel à la charité
B/ bolsa familial : c sa caution sociale aujourd’hui
Aide sociale pour les familles les plus démunies : créer une allocation suffisante
Bien perçu par la pop et lui a permis d’être réélu (créé en 2004) c’est une aide substantielle la
fait à la fin de son mandat donc jugé d’être du populisme et de donner des sous aux pauvres
pour s’assurer leur élection. Heloisa Helena critique de faire de la charité plutôt que de
réformer le système. Etre si capitaliste était inégal avec des aides mais il y a quand même un
système mis en place
= Réélu en 2006 confiance de tout l’échiquier pol mais plus de l’extrême gauche. Classes
pop restent à ses côtés.
3/ International
Plan international et régional (AL) Lula a été assez efficace mais contesté car Brésil écrase
un peu les autres pays
Brésil dans la mondialisation :
Devenu porte-parole des pays émergents dans les négociations commerciales internationales
(OMC) il est pour l’ouverture des frontières européennes dont le marché est trop fermé à
l’importation des produits agricoles
Brésil dans AL :
- Ombre du brésil à ses voisins ; 1ière puissance de AL, C’est le plus gros marché. Chili et
Argentine sont auj remontés mais c sans commune mesure
Mercosur : marché commun du sud. Un peu capoté car Brésil veut jouer son propre jeu tout
en étant solidaire. poids diplo de Lula il participe à toutes les réunions
- Auj une autre gauche est apparue qui concurrence Lula sur sa gauche. Bachelet, Kirchner,
…
Tous élus entre 2002 et 2007 et certains plus virulents et auj concurrence de Chavez. Du coup
ils s’affrontent un peu
Colombie chef d’Etat de droite dure : Uribe pro américain, anti communiste et démocrate
à poigne
Jeu à 3 : Chavez Uribe, Lula autour de Morales qui est contesté car il a expulsé l’ambassadeur
américain et Chavez aussi. Réunion sur cette crise entre chefs AL
Union des nations sud américaines : Unasur. Réunies à l’initiative de Chavez. Lula ne
voulait pas venir mais y est allé pour court-circuiter Chavez. Soutient de Lula et Uribe pour
Morales.
Grâce à Lula même Uribe s’intègre.
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