La place de la guerre C’est un des thèmes principaux des historiens tels que Hérodote, Xénophon, Thucydide…et on a donc beaucoup de sources littéraires. La guerre traduit parfaitement l’esprit de compétition des Grecs que l’on appelle agôn. La paix n’est pas un but, ce ne sont que des trêves à durée limitée. Ce n’est en rien un état normal. Elle caractérise le citoyen qui est aussi un guerrier. Les stratèges sont élus pour un an, sans vraie compétence. Ce sont les assemblées du peuple qui décident de faire la guerre. 1. Citée constituée autour de la phalange hoplitique a. L’armement hoplitique Le mot hoplitique fait référence à l’armement. C’est un type de bouclier que l’on appelle hoplon. Il est grand, rond, entièrement en bronze très lourd. Sa prise est double, ce qui le rend unique. Le bras gauche est placé dans le porpax puis l’antilabe, tandis que le bras droit porte la lance en bois qui devait mesurer quelques 2.50m de haut avec une pointe en fer ou en bronze que l’on plante en terre avant l’attaque. La phalange est une technique de combat, c’est un combat collectif qui consiste à protéger son coéquipier. Dans les armées, seule les zeugites, les propriétaires de terrain, peuvent s’équiper car l’équipement reste au frais du citoyen. Ce n’est qu’au 4e siècle que la cité fournit l’armement (éphébie). Pendant les combats, les guerriers sont nourris ou indemnisé de nourriture en argent. b. La phalange hoplitique Il s’agit d’une forme de combat. La phalange repose sur le combat en ligne et sur la taxis ou cohésion de groupe. La première règle de ne jamais abandonner son compagnon. En général, la phalange est constituée de 8 rangs de guerriers qui avancent en rythme. Les cavaliers et les troupes légères sont sur les côtés afin de contenir la phalange. L’avancée se termine au pas de course après le signal du départ qui est donné par un musicien : l’aulos ou le péau qui donne le cri d’attaque. Le but est de créer une brèche dans le clan adverse et susciter la panique. Mais pour cela, une certaine discipline est fondamentale. L’histoire d’Artémidos le Spartiate est un bon exemple de l’esprit de cohésion que la phalange hoplitique devait susciter. Souvent, lors d’une bataille, la phalange se déplace sur la droite, celui qui est donc placé tout à droite est en général un homme expérimenté. C’est une place d’élite. Une fois que l’adversaire est en déroute, la victoire est célébrée sur le champ de bataille. On édifie un trophée et on fait divers offrandes à Zeus. Les batailles sont brèves et se font en général durant la belle saison. Ces guerres sont très ritualisées et les pertes sont peu nombreuses (5% pour les vainqueurs, 15% pour les vaincus) c. Les raisons Elles sont diverses : Aspect rituel : c’est ce que l’on appelle l’agôn, la compétition traditionnelle qui se passe sur les frontières de la cité La police de territoire : Surveillance des hilotes, paysans qui cultivent les terres comme à Spartes Aspect économique : Par exemple l’expédition de Sicile en -415 Aspect impérialiste : Manifestation de la puissance d’une ville, l’archê d. Consentement individuel et idéologie patriotique L’enjeu est les biens de la cité entière. Les jeunes sont appelés à aller dans tout le territoire (peripoloi) pour le considérer comme le leur. La guerre est obligatoire pour les citoyens âgés de 18 à 60 ans. La mobilisation est affichée sur le site des héros éponymes. Les citoyens sont répartis par tribus et constitue la taxis menée par le taxiarque. Parmi elle le loche dirigée par le lochage. Une cérémonie publique à lieu pour célébrer les morts, il faut savoir mourir pour la cité. Les funérailles sont organisées et l’on procède au prothesis, exposition du corps sur l’Agora, puis le cercueil suivit d’un cortège, m’ekphora se rend jusqu’au lieu d’inhumation, le céramique. Les étrangers peuvent y assister sauf les femmes. Aux céramiques, l’inhumation se fait dans un tombeau commun et les orateurs prononcent un éloge appelée Epitaphios loges. Le commanditaire est toujours la cité. Dans l’éloge, le discours exalte le courage, les valeurs devant les étrangers puis le nom de chaque guerrier est inscrit sur les stèles. Le consentement individuel est donc obtenu grâce à l’idéologie patriotique. 2. Les autres façons de combattre. a. L’infanterie légère, le peltaste Se développe à partir des guerres du Péloponnèse. Il est muni d’un bouclier très léger appelé le pelté, fait de bois ou d’osier et revêtu d’une peau d’animal. Il n’est pas rond. Le peltaste n’a pas de lance, simplement une arme de jet. C’est une infanterie légère qui permet d’enrôler des citoyens moins riches et de développe d’autres types d’attaques, sur des terrains accidentés par exemple. b. La cavalerie Elle est utilisée sur les ailes de la phalange, en général et comme éclaireurs. Pour posséder un cheval, il faut être riche, c’est une distinction sociale. Les cavaliers sont des gens riches, des aristocrates. On les utilise surtout dans les régions du nord. Ils ont une certaine tenue : ils ont les cheveux longs, porte la chlamyde et un grand chapeau. Ils sont très peu nombreux, environ 96 à la fin du 4e siècle et sont commandés par deux hipparques et 10 phylarques. c. La flotte Durant les guerres médiques, la flotte se développe grandement. On utilise beaucoup plus le navire de guerre. L’instrument principal est la trière, c’est un bateau long à 3 rangées de rames superposées : Thalamites : rang inférieur Zygites : rang du milieu Thranites : Rang supérieur En tout 70 rameurs environ servent sur la trière. Elle est construite par la cité et pour la cité. Le but est de fracasser les rames des autres bateaux ou de tourner autour afin que l’étau se resserve peu à peu. L’abordage est fait par des hoplites embarqués à bord. On les appelle les épibates. d. La poliorcétique Cela fait référence aux prises de ville qui se développent à la fin du 4e siècle, suite à quoi se développent diverses armes de renfort et de protection. 3. Les changements du IVe siècle a. Le problème du mercenariat C’est un soldat professionnel qui se met au service d’une cité moyennant salaire, appelé mistophoros. C’est un vieux métier, qui date du 7e siècle. Ce métier se développe particulièrement à la fin de la guerre du Péloponnèse suite à la crise économique qui s’ensuit. Les mercenaires sont recrutés pour leurs compétences. On sait que l’armée d’Athènes comptait dans ses rangs des cavaliers thessaliens ou des archers scythes. Les textes parlent beaucoup de ces mercenaires. Le philoi est l’amitié qui lient deux chefs mercenaires entre eux. b. La question des stratèges Ils sont responsables de l’argent confiés par la cité pour la guerre. Le stratège à une position extrêmement importante. Périclès le fut 5 fois de suite. Ils sont collectivement responsables. Un exemple saisissant est celui de la bataille d’Arguinuses en 406 qui condamna à mort les stratèges parce qu’ils n’avaient pu ramener le corps des citoyens morts au combat. Sparte, quant à elle, donne la responsabilité à ses rois. Il y a toujours un des deux qui part en guerre. Il est surveillé par les éphores. c. Le problème du financement A Athènes, ce sont les mines de Lorion, les pharos (tribus alliées) ou les liturgies (riches citoyens) qui financent la guerre. L’Eisphora est un impôt régulier perçut sur les riches pour financer la guerre. d. La question de la violence Les massacres systématiques sont rares et sont souvent désignés comme un acte de barbarie. Les guerres civiles sont désignées comme étant des guerres brutales, on les appelles les stasis, ou guerres honteuses. La polemos est, au contraire, une guerre normale régie par des règles strictes et des lois orales et communes qui ne sont pas écrites. Le sang versé n’est jamais souillé. Au 4ème siècle nait le panhellénisme, suite aux guerres médiques, qui permet de faire une critique de la guerre.