RICOCHETS DE LUMIERE

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RICOCHETS DE LUMIERE
L’abbaye, ce soir, a peint son reflet dans l’eau noire d’encre.
Un château fantôme, des ombres mouvantes se diluent en songe.
Cette fenêtre m’épouvante.
Est-ce bien une lampe, une âme humaine en son caveau ?
Ma pierre a touché le bord des rives inconnues,
De la rivière des Sires, des sirènes et des fées.
Ma mémoire a retrouvé l’escarboucle perdue
Du sang de la Bouble dans l’infini chant sacré.
Sur l’onde, les ricochets des cercles ont laissé
Des roues de moulin, meules de meuniers naufragées,
Dans les abîmes du temps. Tout s’efface et trépasse.*
Mais, secrètement s’imprime une invisible trace.
Du haut de mon rocher, qu’enveloppent les vents,
La vallée soupire, rêve d’une chanson d’océan
Et d’étoiles insondables sur le miroir d’argent.
La paix du firmament, sous la brume descend.
Vole mon cœur sur les ailes de la nuit étrange.
Cette nuée qui glisse sur le sage méandre,
Voici le pays des sources pour qui sait attendre.
Des folles traversées où tout a visage d’ange.
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