PLAN_SANTE_MENTALE_2008._bis

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Nouvel Appel de Bondy 93
le 7 décembre 2008
A distance de la sinistre annonce du 2 décembre, nous invitons tous les français à s’associer à
un nouveau plan de santé mentale, adapté à la situation de la France en Décembre 2008,
intégrant dans un seul ensemble la psychiatrie et les continuateurs de son action que sont
l’action sociale et médico-sociale (les soins et la vie sociale de la personne étant ainsi intégrés
dans son contexte de vie).
Cessons de ‘surveiller et punir’, pour, exceptionnellement ‘temporiser pour
soigner’ (aucun soin réel ne s’établit sous la contrainte et donc sans susciter le
désir du patient). Il est temps de définir les nécessités du soin psychique et les
conditions de la santé mentale en 15 points indissociables
PLAN SANTE MENTALE 2008
1-rendre rare et de courte durée toute hospitalisation sous contrainte en
psychiatrie : remplacer la loi de 1990, ségrégative, simple toilettage de la loi de
1838 sur l’internement, par une loi de droit commun, ne faisant pas allusion au
fantasme de dangerosité, une contrainte lorsque nécessaire sera limitée à dix
jours maximum.
2-recentrer chaque secteur sur la réalité humaine d’une Cité, son assise
politique. Pour cela, tous les soins doivent être présents dans le tissu de la ville
et les élus locaux doivent installer, avec tous les partenaires du champ de la
Santé Mentale, y compris usagers et familles, le Conseil Local de Santé
Mentale
3-reconvertir dans les 5 ans tous les grands hôpitaux psychiatriques, si
fortement stigmatisants, ‘en soins diversifiés en ville’, dont 20 lits par secteur
dans des « cliniques de service public » où seront réunis les lits de 2 à 3 secteurs,
chacun disposant d’une équipe mobile d’Accueil, assurant ainsi les urgences
Chaque clinique est située ‘hors hôpital’, grâce à l’intégration d’un somaticien.
4-diminuer le nombre de structures de soin par secteur en renforçant son
personnel, et en y augmentant les modalités de soin différenciées
5-assurer la continuité des soins des patients en s’appuyant sur leurs
proches, retrouvant ainsi les trois principes essentiels de la psychiatrie de
secteur, enfin installés sur le terrain : continuité, proximité, contextualité
6-renforcer le caractère ‘généraliste’ des équipes de secteur en faisant
l’économie des intersecteurs adultes lourds qui s’opposent à la continuité et la
proximité des soins, rapprochant les enfants et adolescents des adultes d’un
même territoire (sans les confondre) les équipes ayant besoin de s’enrichir de
leurs savoirs réciproques et de la contigüité des générations, tous construisant les
soins sur le support majeur qu’est le contexte relationnel de la personne.
7-contractualiser en urgence un nombre suffisant de psychiatres libéraux
pour faire face à la vacance des postes du service public (2ème pays le plus riche
en psychiatres), et revaloriser le statut des psychiatres du service public
8-créer une spécialisation des infirmiers ‘en psychiatrie’ pour leur redonner,
grâce à cette identité, le ‘souffle’ et le dynamisme dont ils ont l’ambition et dont
les patients ont tant besoin. Soutenir ‘le travail d’équipe pluri professionnelle’
9-développer au plus vite les applications de la loi 2005-102 sur l’Egalité des
Chances et de la Citoyenneté pour les personnes en situation de handicap
psychique, la chance étant ainsi donnée à tous de réaliser l’unité de la ‘santé
mentale’ en rassemblant tous les acteurs de ce champ. Dans cet objectif, former
tous les acteurs de la santé mentale à créer des liens constants dans l’élaboration
des réponses aux troubles psychiques et aux pertes de chances associées
(handicap psychique).
10- La Psychiatrie, avec l’Action Sociale, et Médico-sociale sont suffisamment
importantes et spécifiques pour constituer une unité de gestion « une Agence
Régionale de Santé Mentale », ARSM, tangentielle à la médecine, englobant
une part sanitaire et une part sociale et médico-sociale. L’EPLSM
«l’établissement public local de santé mentale» étant réparti, au sein du tissu
social en espaces de soins et espaces sociaux à dimension humaine,
11-humaniser la gestion des équipes de secteur généralistes en déléguant à
chaque secteur un responsable administratif, ‘à son niveau’, pouvant aussi
gérer les activités sociales et médico-sociales proches,
12-soutenir énergiquement le développement des associations d’usagers et
de familles, acteurs à part entière de la santé mentale aux côtés des
professionnels de la psychiatrie et de l’action sociale, d’autant qu’ils sont les
seuls acteurs à être présents à la fois dans le soin et l’accompagnement social.
13-consolider les Maisons Départementales de l’Egalité des Chances et de la
Citoyenneté (Mdph rebaptisées dans l’esprit de la loi 2005-102) en soutenant
leurs liens et leur articulation avec leurs partenaires,
14-développer le travail d’information et de formation continue dans les
deux champs, à la fois dans un tronc commun et dans des spécialisations
précises, en lien avec les usagers et les familles. Y impulser les recherches
15-instituer sans délai un Institut de Recherche sur le bilan de 48 ans de la
Psychiatrie de Secteur dans ses liens avec l’Action Sociale. (1960-2008)
Ainsi la politique de secteur sera t’elle redéfinie et enfin installée.
"Ce Plan de Santé Mentale ne se conçoit que si dans le même temps un autre Plan est instauré
pour lutter contre la pauvreté et la précarité"
Guy Baillon [email protected], Dimitri Karavokyros [email protected],
Patrick Chaltiel <[email protected]> Yves GIGOU [email protected] ; JeanMarc Antoine <[email protected]> ; Pierre DELION <[email protected]>
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