1 Méthode des sciences sociales Prepa concours, identifier les

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Méthode des sciences sociales
Prepa concours, identifier les lacunes, paralèllement aux cours, dès L3/M1
Exam : 3h, dissertation ou commentaire de texte
Une blibliographie doit être commentée et classée thématiquement.
• Sc. Po : Ouvrage de P. Brau, Manuel de socio po
Publication sur l’E de la Sc po en Fce
• Méthode des sc sociales
Manuels en lien avec l’enseignement
Ouvrage de Raymond Aron sur la socio
• Techniques documentaires
Sources sur la technique de l’entretien, sur l’enquête ethnographique et l’enquête par
questionnaire et la question des sondages d’opinions.
Ambition de la matière : boite à outils, susciter la curiosité -> aller voir la biblio
Objectif : - entrer d’avantage dans le domaine de la sc po. Passe par des
questionnements épistémologiques (caractère scientifique) et méthodologiques, qui sont
au cœur de la réflexion en sc po.
- boite à outils dans la perspective de la réalisation de travaux individuels.
• Ce qu’est une discipline scientifique
• Que signifie faire de la recherche en sc sociale
• Envisager les ppales techniques de recherche -> vivantes, et en particulier à l’enquête
par questionnaire
Tout ça à l’égard de la sc po.
Science Po : récente, dernière venue des sciences sociales. Apparue début XXe et se dt
dans la 2nde moitié XXe. En Fce, ce dt se situe à partir des 70’ => faible volume de
connaissance, ainsi qu’au niveau des institutions.
• Qu’est-ce qu’une discipline scientifique ?
2 cdts : - intellectuelle
- institutionnelle
Une fois ces 2 cdts réunies, 4 éléments nécessaires :
- définition d’un objet ou d’un ensemble d’objets d’étude communs
Ex: criminologie. Déf du domaine ? Pour certains c’est le crime, pour d’autre il faut étendre
et intégrer les réponses au phénomène crim.
Pour la Sc po ce n’est pas vraiment tranché.
- production de savoir par des chercheurs spécialisés regroupés en équipes et centres de
recherches.
Une discipline scientifique c’est aussi des indiv et structures -> institutions.
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Section au CNU (conseil national des universités) : décidé par le gvt, une section par
science. Si la discipline a une section, on e peut recruter de chercheurs pro.
Ex: crimino : pas de profs de crimino, pas de cursus fondés sur la crimino.
- Le savoir scientifique produit est à la fois conservé et diffusé aurpès d’un public
spécialisé ou non. Revues scientifiques, colloques, séminaires -> échange critique
1985 : 1er T de sc po
- application / utilisation du savoir pour la résolution des ppaux pb rencontrés par le
système social dans le domaine concerné.
Pour la sc po, la conjonction de ces 4 éléments se retrouve à partir des 70’.
Caractère récent problématique : il contraste avec l’attention que les H ont tjrs porté au
phénomène pltq.
La sc po n’a pas vu le jour avec certains de ses précurseurs, Platon et Aristote, ou encore
Machiavel. Le Prince, ce sont des conseils pour le Prince, pour garder le pouvoir en
dehors de toute morale. Ø d’explication de fonctionnement du système pltq à son époque.
Plus tard, philo des Lumières, pareil. Discours spéculatif, ce qui doit être. C’est de la
philosophie pltq.
Les précurseurs sont au XIXe : Tocqueville. Vrai travail d’observation, analyse. Glisse vers
un discours spéculatif aussi (dit ce qu’il faudrait faire). Gde resp dans l’importation du
modèle pénitencier (phénomène récent). Avant le XIXe, ø de prison, sauf pour des raisons
administratives, pas pénales.
L’Ancien Régime et la Révolution, Tocqueville
La démarche de sc po est donc dif de la démarche du penseur, de l'essayiste.
Elle met en œuvre des méthodes d’investigations rigoureuses qui sont celles des sc
sociales, pour comprendre et expliquer les phénomènes pltq.
Elle propose un regard savant sur les phénomènes pltq -> les autres regards ne sont pas
dévalorisés. Il y a plusieurs types de discours.
Sur les Q° pltq il est possible d’avoir un regard savant et de mettre à dispo du sytème
social cette approche.
Plsuieurs raisons qui rendent ce discours difficile à tenir :
- difficulté de séparer nettement la sc po des autres types de discours pltq. Les autres
domaines se caractérisent par des confusions, des amalgames. «la sc po subit la
concurrence déloyale des profanes» : le discours de sc po a du mal à être identifier
comme discours scientifique, car il intervient dans une cacophonie de discours sur la pltq
qui jouent sur l’amalgame. Rôle coupable des médias ici, qui ouvrent leur plateaux, ondes,
colonnes à une prolifération d’experts. Etudes Le Monde : ce sont toujours les mêmes
experts qui interviennent, ils ont une influence réelle. La majorité n’ont pas de titre
reconnus par la communauté scientifique. Les médias utilisent le terme politologue. En sc
po, on s’est donné un autre terme : politiste (volonté de se distinguer). Les politistes
apportent la complexité. On ne peut pas répondre en 30s à une question.
La sc po souffre énormément de ces ‘faux’ expert. La sc po n’est pas du journalisme pltq.
Notion des sciences politiques, au pluriel : la sc po résulterai d’un conglomérat de savoirs,
sans identité et sans âme.
La sc pi est pluridisciplinaire par essence, ø de frontières nettes. Mais ce caractère
pluridisciplinaire n’est pas un obstacle à l’identité.
Il faut abandonner ce terme au pluriel qui réduit la science à un conglomérat sans identité.
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La sc po est une discipline assez fragile. Elle suppose pour exister et de dt des conditions
particulières, favorable en terme de lib de conscience et d’expression. La répression pltq
voire le totalitarisme sont très défavorables aux sciences en G.
Robert Merton dans une étude de 1973 «La science est l’ordre social» s’est intéressé au
dt des sciences en All sous le régime nazi. Il a montré les effets négatifs : promotion des
scientifiques sur des bases raciales ; l’avancement des chercheurs est suivi par le pvr pltq
; interdiction de toute démarche critique sur une prod scientifique d’E.
Valeurs anti-intellectualistes -> force, action.
La démocratie garantie l’autonomie de la science. Elle garantie l’éthos scientifique. La
démocratie est le seul régime qui accepte le désordre, avec des cdts : cadre pacifique et
capacité de rétablir l’ordre.
La démocratie crée les cdts psycho du dt de la recherche scientifique. La science a besoin
de scientifiques anarchistes.
La Sc po a du attendre l’affermissement du syst démocratique.
Chapitre 1 : La Science Politique comme discipline scientifique
La Sc po est une discipline récente.
Maurice Duverger écrivait en 59 que la sc po est une discipline dans l’enfance. Auj elle ne
l’est plus. Mais en tout cas elle est récente. Elle n’est donc pas forcément bien établie, pas
forcément bcp de matériaux, il peut y avoir des conflits originels et donc qui n’est pas
parvenue à s’entendre sur sa définition.
Définir une discipline c’est aussi la positionner socialement, et c’est un positionnement de
celui qui énonce la définition.
Concernant la déf de la sc po : il y en a bcp. Plusieurs catégories (3) :
- déf très G. On va avoir du mal à distinguer la sc po des autres sciences notamment de la
socio. Ex: Grawitz : «l’étude dont les H conçoivent et utilisent les instit qui régissent leur
vie en commun, les idées et la volonté qui les animes, pour assurer la régulation sociale».
On peut appliquer cette définition à d’autres sc sociales. Ne permet pas de saisir la
singularité de la Sc po
- déf un peu plus rigoureuses mais un peu trop conceptuelle. Qui essaient de rassembler
la complexité de la discipline dans une formule définitive. Si précis que ça en devient
réducteur. Bernard Lacroix dans le T de sc Po : «l’explication des cdts et des formes du
débats pltq, l’explication des faits et gestes des professionnels engagés dans cette
activité, et enfin l’étude de la manière dont ce déploiement d’activités affectent les acteurs
sociaux.» (3 axes ici : débats pltq (il ne veut pas utiliser le terme de pvr), explication des
faits et gestion, déploiement d’activité). Ici on n’utilise pas «pvr», dans la 1ere dèf on
n’utilise pas «pltq».
- déf sommaire, peu de mots mais qui ont une forte signification. Jean-Marie Denquin :
«La sc po est la science de l’univers pltq». Rémi Leverbvre : «l’étude des faits considérés
à un moment donné comme ‘pltq’».
«A un moment donné» : tout n’est pas pltq.
Là le terme central est pltq, science (ou étude des faits).
On ne peut pas ne pas définir pltq. Banalité des emplois
- Pltq au sens noble du terme : Aristote : le bien commun, le gvt de la cité, la pltq qui régie
la vie des indiv
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- pltq politicienne : des petites phrases, et joutes à l’Assemblée
Si tout est social, tout n’est pas politique, mais tout est politisable.
Ex: la situation des parents n’est pas vraiment pltq. Concerne plutôt l’intimité, la
conscience. L’E peut constater des carences des parents (maltraitances etc) et mettre en
place des mécanisme de contrôle, prévention etc. -> politisé.
L’histoire peut être politisable.
La définition de Lefebvre n’est pas si mauvaise que ça.
Pour qu’un fait devienne pltq, il faut plusieurs cdts. La science po s’intéresse à ces
phénomènes sociaux politisables, aux phénomènes pltq qui le sont ou qui le deviennent.
Terme «pltq» complexe. Identifier les 3 formes que peut revêtir ce terme
- le pltq : le pvr pltq, les mécanismes de régulations qui assure la pérennité du champ
social. Il empêche que la société soit désordonnée et qu’elle disparaisse.
- la pltq : la vie pltq : c’est le lieu à la foi matérielle et symbolique où intervient la
compétition entre les indiv, les groupes pour conquérir, exercer et conserver le pltq.
Bourdieu : «la pltq, c’est le lieu ou s’engendre dans la concurrence entre les agents des
produits pltq entre lesquels les citoyens ordinaires réduits au statut de consommateur
doivent choisir».
La pltq c’est l’idée que c’est l’espace où il y a de la concurrence entre des agents pour des
prod pltq, les consommateurs sont un peu dépossédés.
- une politique : l’action publique. C’est ce que produit l’E. Ligne d’action de la PP.
On peut essayer de définir nous même.
Définition purement opératoire = qui ne sert pas à gd chose, qui n’est pas théorique, elle
est purement didactique.
La sc po est une discipline à vocation scientifique. Une discipline encore à la recherche de
son autonomie qui s’est donné pour objectif la connaissance des phénomènes pltq.
3 morceaux : objet, carac scientifique, et Q° de la place de cette discipline dans ses
relations avec les autres disciplines.
§ 1 : objet
- objet : débattu depuis de nbreuses années. 1948, UNESCO : elle n’est pas parvenue à
un consensus sur un objet, le consensus s’est fait à 2 niveaux : la sc po est constituée de
4 branches. Elle comprend des gds objets : le pvr, les partis, les mobilisations collectives,
les phénomènes d’opinions...
Le pb des gds objets fait que certains sont considérés comme nobles et d’autres sont
considérés comme périphériques. Il y a un risque de disqualification inhérent à ce type de
choix arbitraire.
Branches :
-- tronc, axe central, corps : la socio po : étude de tout ce qui est au très près du pvr
pltq. Réflexion sur l’E, type de régime, partis pltq, élections. /!\ on rencontre le terme socio
po plus tard comme synonyme que sc po. Ce n’est pas ce sens ici. On est dans le sens
notamment de Philipp Brau (cf biblio).
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-- racines : irriguent ces réflexions : théorie pltq : histoires des idées pltq, philo po...
Étude de tous les penseurs qui depuis l’antiquité s’intéressent au phénomène pltq. C’est
tout les grands courant de pensée pltq.
-- branche qui prolonge le tronc (dans la continuité) : les RI. Elle prolonge car la RI
sont de la socio po qui s’intéresse à l’E dans sa relation avec les autres E. Mécanismes
bilatéraux qui régissent les relations entre E, qui peuvent être violents ou non.
-- branche qui fait corps avec le tronc : l’étude des Q° administrative :
fondamentalement lié au pltq.
Ces 4 branches sont le consensus auj. Certaines de ces branches postulent à l’indép : RI,
mais aussi la science administrative.
Mais théoriquement dans une discipline, les branches sont interdépendantes (image de
l’arbre).
Le 2e pt de complexité par rapport à cette approche, c’est que normalement, un même
objet d’étude doit pouvoir relever des 4 branches. On ne peut pas séparer les objets
d’études en branches (plus ou moins bien sûr).
Ex : police/sécurité. Socio po car monopole contrainte légitime. Théorie pltq : les penseurs
les ont pensé. Branche admin : il y a des instit admin derrière, police, armée etc. RI :
coopé internationale policière.
Cette répartition en branche, si poussée à l’extrême rend très difficile la répartition des
objets d’études entre ces 4 branches.
Cette répartition en branche n’a d’intérêt que si elle est dépassé. Elle ne sert à rien en elle
même.
L’objet a fait lieu de controverses. 2 camps qui se sont affrontés dans les 80’. La
controverse n’existe plus non pas car réglée, mais parce que plus évoquée.
Controverse : sc po soi comme science de l’E soit comme sc du pvr.
• Science po science de l’E
Conception traditionnelle et la plus moderne à la foi.
Traditionnelle car c’est ainsi qu’elle s’est dt.
Elle renvoie à l’E, th de la souveraineté. Cité athénienne, origine du pltq.
Mais c’est aussi l’approche la plus moderne (paradoxe) car l’E est une réalité
incontournable : phénomène de la mondialisation de l’E. -> apparition permanente de
nveaux E. Et auj il n’y a pas de communauté humaine qui ne soit pas régie par un E.
Dire auj que la sc po est la sc de l’E est vrai car l’E est partout. Ca se discutait p-e il y a qq
années.
Carac de l’E:
- spécialisation des agents cahrgée de faire respecter les décisions qui sont prises
- mise ne place d’une admin centralisée et d’un ordre juridique hiérarchisé permettant une
certaine unification de la société sur un plan à la fois admin et juridique.
- institutionnalisation du pvr pltq : Avènement de la puissance publique. Séparation entre
les gouvernants et la PP (l’E doit permettre la continuité du pvr par delà les gouvernants).
Institutionnalisation du pvr passe aussi par l’irruption du droit dans les relations entre
gouvernés et gouvernants avec l’avènement très lent et imparfait de l’E de droit.
Cette conception statologique (statut) fait l’objet d’un certain nbr de critique :
ethnocentriste, réductionniste.
Sociétés qui ont subi l’avènement forcé du modèle étatique. Le modèle étatique s’est
imposé par les colonisations. Les puissances coloniales ont tracé des frontières droites.
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Ethnies qui sont réparties sur plusieurs territoire. On arrive même à deux E qui se
disputent le même nom (Congo).
--> conception ethnologique car on étudie un modèle qui a été imposé par la force et la
violence sur l’ensemble de la planète. Quid des formes qui étaient avant l’E.
Ethnocentrisme : propension que l’on a naturellement à aborder les systèmes sociaux
avec notre héritage culturel. (yeux occidentaux par exemple).
Bertrand Badie : approche critique qui prend acte de la violence, de la destruction des
logiques identitaires inhérents au processus colonial.
Jean François Baillard : thèse dite de l’indigénisation de l’E, L’E en Afrique, 1989. L’E s’est
adapté, il a été digéré au gré des lieux où il s’est dt. L’E africain n’est pas l’E occidental. Et
ici ce n’est pas pbmatique d’étudier la forme étatique. Disculpe un peu les occidentaux de
cette importation du modèle étatique.
Sociétés sans E : soc primitives qui ont une org pltq mais qui n’ont pas d’E. (n’existe plus
auj).
Conception statologique est la conséquence directe de la colonisation, c’est en ça qu’elle
est critiquée.
La démocratie, modèle universel ? Permettant le bonheur mondial ? Pas sûr, et pourtant il
s’impose de plus en plus comme un standard.
Caractère ethnocentriste : appréhender un système social à partir de ses propres
représentation.
Ex: E à travers le modèle occidental.
D’où le dt d’une aurte approche :
• Sc po science du pouvoir
Perspective dt dans les 70’, Aron, Duverger
Ont considéré que la sc po avait un objet plus large que l’E -> le pouvoir
«Faire faire quelque chose à autrui qu’il n’aurait pas fait par lui-même»
Etudier les inégalités de répartitions de ressources, matérielles, pltq ou symboliques.
Le pvr est inhérent à la nature humaine.
Tout pvr n’est pas forcément pltq. Tout pvr est un phénomène social (comme d’autres
d’ailleurs).
=> inhérent à la nature humaine, tout comme le besoin de vivre avec les autres.
L’homme est potentiellement violent, tendance à régler les conflits par la violence.
Paradoxe avec la vie avec les autres.
D’où l’invention du pvr.
Le pvr va être un élément de régulation de ses tensions, inégalités, avce comme finalité
d’assurer la pérennité du groupe humain.
On peut contester que le pvr soit pltq, cad tous les pvrs ne sont pas pltq.
Etant social, il a forcément une dimension pltq (le social étant organisé par le pltq), mais
cette dimension n’est pas forcément la plus grande.
Le pvr éco est-il pltq ? Marxistes : oui, fondamentalement. Autres théoriciens : pas
forcément
Pvr religieux ? Pvr spirituel plus que pltq
Pvr familial ? Pas forcément
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Danger de cette approche a un travers qui est de diluer la dimension pltq .
«Tout est pltq» -> oui, si on cherche, mais tout est question de dosage du pltq.
Fondamentalement ou résiduellement pltq ?
Forme particulière de pvr: pvr pltq
Si la sc po est la sc du pvr, son créneau réside dans le pvr pltq.
Pvr pltq ? : Max Weber : le pvr pltq est une forme particulière de pvr qui se caractérise par
2 éléments : - spatialisation. Soucis d’organiser les rapports entre indiv dans une soc
globale.
Concept de société globale: ce n’est pas un groupe restreint. Soc collective : territoire et
population. Pour cette population et dans cet espace, le pvr pltq, ce qui le caractérise,
c’est qu’il va exercer sa mission de régulation soc dans une multiplicité de domaines.
Généraliste car s’intéresse à la généralité des questions posées dans la soc. Il n’est pas
limité. Si un nvelle question apparait, le pltq peut s’en saisir.
- Allocation autoritaire : il est d’abord, avant tout un processus de décisions. Il n’est
pas le seul à prendre des décisions (le pvr religieux aussi par exemple). Mais la diff qui
existe est que pour la mise en œuvre de ces décisions il s’est attribué un monopole qui est
le monopole de la contrainte physique légitime (Weber).
Monopole car l’E a confisqué la violence. Il a la possibilité de déléguer ce droit (question
du port des armes aux EUA, sécurité privée, légitime défense...).
Le pvr pltq est la seule entité qui s’est donné le droit de recourir à la violence. Pas toujours
très présente, mais un peu quand même.
Norbert Elias : rejette la violence.
Pourquoi, alors qu’il essaie de la faire disparaitre, l’E utilise la violence ? C’est que pour lui
elle est légitime -> elle répond aux attentes du plus grand nombre. Diff légitimation
(traditionnelle, charismatique, et légale-rationnelle). Au début traditionnelle, avec le Roi,
Dieu. Légitimation charismatique, de celui qui arrive pour sauver quand il y a une crise.
Mythe du sauveur -> ne marche pas très longtemps car légitimation émotionnelle,
personnelle. Légale-rationnelle : les gouvernants prennent des décisions que l’on respecte
car conformes à des règles de droit. Valeur sacrée à la norme juridique : elle veut bien
faire et elle veut protéger les droits et libertés des citoyens.
Rationnelle : conforme à la raison, on en a besoin, c’est logique, cohérent, répond à une
nécessité sociale. Conforme à l’état des savoirs.
Arme létale, l’E doit tout faire pour euphémiser la violence. Palette des armes très large. Il
faut que la violence soit la plus extrême possible (utilisée car on ne peut pas faire
autrement).
Le pvr pltq est l’E.
2e temps :
§ 2 : La sc po comme science du pltq
Qu’est-ce qu’on entend par science ? Réflexions épistémologiques. Qu’est-ce qui est
scientifique ?
On a considéré que la sc po n’était pas une science. Ou alors une science au sens
commun du terme (= approche complexe, qui se rapproche un peu de l’art).
Si c’est une science, c’est une science particulière car science sociale.
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A/ Qu’est-ce que recouvre ce terme
La science est la nouvelle religion du monde moderne. Déjà Aristote exprimait bien cette
conception magique de la science. C’est «ce qui concerne le nécessaire et l’éternel».
Elle est censée apporter les réponses à toutes les questions que l’on se pose.
On l’utilise au pluriel, ‘les sciences’, pour éviter le côté magique.
On parle de savoir. ‘Discours à vocation scientifique’
Définition de la science, André Lalande : ensemble de connaissances et de recherches
ayant un degré suffisant d’unité, de généralité et susceptible d’amener les hommes qu is’y
consacre à des conclusions concordantes qui ne résultent ni de conventions arbitraires ni
des goûts et des intérêts individuels qui leurs sont communs mais de relations objectives
qu’on découvre graduellement et que l’on confirme par des méthodes de vérifications
définies.
Si on considère que la sc po est une science, veut dire qu’elle entend produire des
connaissances qui se distinguent de la littérature, etc, pour tendre vers un idéal
d’objectivité, par la mise en œuvre d’une méthode, d’instru de validation et de contrôle et
surtout en engageant une réflexion sur la nature, la validité et la portée des opérations
menées. La carac la plus intrinsèque, la plus importante du discours scientifique est de
s’interroger en permanence sur ses cdts de production, d’où l’importance des
considérations méthodologiques.
La science réfléchit en permanence de manière critique sur les cdt de sa prod.
Si la méthode n’est pas présenté, avec le résultat d’une recherche, on ne peut pas le voir
de manière critique.
L’auteur doit présenter la méthode. Il émet parfois même des réserves sur sa propre
méthode.
Aussi minime soit-il, il y a un apport à partir du moment où la méthode est exposé.
«La science ne fait pas crédit». Pour qu’on nous croit, il faut donner un certain nbr
d’indications, et de montrer soit-même les limites de son travail.
Singularité du discours scientifique a fait l’objet de critiques notamment chez Feyerabend.
Philo américain, mort en 1974. Contre la méthode, esquisse d’une th anarchiste de la
connaissance. Il dit que la science n’a aucune caractéristique intrinsèque qui la rendrait
supérieure aux autres branches du savoir. Que la science, la religion, la philo c’est pareil,
en dépit de sa prétention à l’objectivité. Statut prétentieux tentant de s’attribuer un statut
particulier.
Ceci résulterait d’une sorte de tentation à faire de la science la religion moderne, pour
donner des réponses aux questions existentielles. L’homme a la conscience de sa
conscience.
Dans les sociétés modernes, ces réponses là n’étaient pas suffisantes, car les dogmes
fournis par les religions ne convainquent pas tout le monde, a fortiori quand il y a plus de
monde à convaincre.
La science s’est imposée comme une nouvelle religion capable elle aussi de donner des
réponses.
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C’est la thèse de Feyerabend.
On considère que la sc po est une science, ça conduit à lui reconnaitre 3 carac:
- La est une représentation objective, ce n’est pas la réalité physique. Métaphore
d’Althusser du sucre -> concept .... .... ... ....
- La science est un savoir faillible. La sc tend à se rapprocher de la vérité, mais elle ne
peut revendiquer ce que Morin avait appelé le monopole de la vérité. C’est donc un
discours relatif car lié à une activité fondamentalement humaine. La science dépend des
motivations des chercheurs, de leurs ambitions, de leur personnalité, préjugés, et ainsi on
retrouve un fondement de la philo classique qui est la relativité du savoir humain. La
démarche scientifique est une démarche qui sera nécessairement approximative,
inachevée, perfectible. Aspect mis en évidence par Karl Popper. 1973, La logique de la
découverte scientifique : explique que toute connaissance scientifique est falsifiable, en ce
sens qu’elle peut toujours être vérifiée, réfutée. «Le critère de la scientificité d’une th
réside dans la possibilité de l’invalider, de la réfuter ou de la tester». En d’autres termes,
pour qu’une th soit scientifique il faut qu’on puisse démontrer qu’elle est fausse.
Rejet du dogmatisme. Il n’y a pas de th scientifique universellement établie par définition.
N’importe qui, n’importe quand peut contester une grande th quelle qu’elle soit. Et le fait
qu’il puisse la contester vérifie la qualité scientifique de la th.
Rejet de l’inductivisme également. Accumulation stable et répétée de multiples
observations concordantes pour vérifier une th. Popper dit que c’est faux. Ce n’est pas
parce qu’on arrive à confirmer à plusieurs reprise une th qu’elle est pour autant
irrémédiablement confirmée.
Il n’est jamais possible selon Popper de fonder une th G à partir d’un énoncer singulier.
Veut dire que pour qu’une th soit scientifique, il faut qu’elle permette sa réfutation. D’où
l’évocation des éléments méthodologiques, cf plus haut. «Nos erreurs nous instruisent»
Le caractère faillible est la condition de la possibilité de progression du domaine
scientifique.
Ex concret : historien Trevor-Roper. S’intéresse à une gd th classique, de Weber :
l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme. Weber a une th qu’on a considéré comme
inattacable. Il explique que l’apparition du protestantisme a permis le dt des
investissements et l’accumulation capitaliste par le biais de l’épargne.
Schéma de pensé : protestants : il existe chez eux une valorisation du travail et du profit,
contrairement au catholique. Mais ceci s’accompagne d’une existence austère (on travaille
bcp, on gagne bcp, => épargne de l’argent). Génère l’épargne, a l’effet de permettre aux
entrepreneurs de disposer de capitaux. Donc le dt du protestantisme explique le dt de
l’éco capitaliste en Europe du Nord.
Trevor-Roper : au XVIIe, la cité de Venise connait un essor éco sans précédent, alors que
c’est une ville dans laquelle il n’y a pratiquement aucun protestant. Même période, il note
qu’à Milan la ville connait un déclin alors qu’il y a une importante communauté protestante.
Il établi donc que le lien de Weber n’est pas convaincant. D’autant moins convaincant que
le capitalisme existait avant l’apparition du protestantisme. Selon lui, l’essor du capitalisme
est lié à l’attraction exercé par les pays protestant auprès de nbreux entrepreneurs
soucieux de rentabilité pour leur investissements.
-3 éléments la sc est un savoir créateur :
La sc a une utilité sociale : elle étudie les phénomène. Mais comprendre les phénomènes
avec une finalité particulière et rendre possible la transformation de la soc humaine et de
son environnement.
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La sc est un facteur de dt de l’humanité. Toutes recherches qu’elles soient fondamentales
appliquées contribuent dt de l’humanité. Il y a des dérives : ex radioactivité et bombe nuke
; bombes chimiques. La plupart des prod scientifiques ont pour objet au départ
l’amélioration des cdts de vie etc. On a un peu plus de mal à voir ça avec des sc sociales.
Mais par ex : connaissances sur le milieu carcéral, mieux le connaitre. Répondre à un
certain nbr de questionnements que se pose la société, voire que la soc ne se pose pas.
-> Scientifique : pose les questions, voire reformuler les questions formulées en sens
commun. On peut penser que ces connaissances puisse être utilisées directement par
ceux qui ont pour mission de réformer la société. Mais les décideurs ne l’utilisent quasi
pas en fait.
Revues scientifiques ne sont pas lu pas beaucoup de personnes.
La recherche n’a de raison d’être que si elle est utile.
Sur un autre plan, la recherche est aussi une activité sociale, intégré au fonctionnement
de la société, ce qui veut dire que cette activité, pour rendre tendance de la
bureaucratisation, voire de la performance, évaluation.. Ne pas rester en marge de l’admin
du dt de la culture de la performance. Activité désincarnée a généré processus de
rapprochement entre équipes de recherches. Ministère a décidé que processus de fusion
était nécessaire. Petit équipe de 10 chercheurs ne pouvait continuer à fonctionner, ils
devaient être 30. Provoque perdition d’activités et tensions. Suit logiques de rationalisation
qui existent au niveau du système soc. Coupes budgétaire
Bourdieu : c’set plus qu’une activité soc, c’est un lieu symbolique où s’exerce la
concurrence entre les indiv et groupe, avec crédits scientifiques.
-> c’est un espace social disputé, conflictuel, tendu.
A conduit à un dt de travaux mené par Bruno Latour. Il a dt depuis Laboratory Life en 1979
: étude anthropologique du fonctionnement d’un labo. Il a suivi pendant 2 ans un labo
californien de neuro endocrinologie. Il dit que la sc n’est pas qqun qui se met à son bureau
devant un microscope et qui produit, sur la base de son ingéniosité etc. La prod est aussi
le résultat des interactions entre les membres des équipes scientifiques.
Quelles sont les natures des relatoins entre les chercheurs, collaboration, opposition ;
prestige social, positionnement méthodologique diff etc. Et pour produire une
connaissance scientifique il faudrait avoir ce décryptage.
-> montre que la sc n’est pas une activité désincarnée, elle est sociale, complexe, produite
par des labo, avec comme finalité quand même de modifier la réalité sociale et son
environnement. La science est faite pour faire le bien, non le mal.
Si la sc po est une science, il faut lui attribuer ces 3 carac.
---Il faut aussi voir si c’est une science sociale.
B/ Qu’est-ce que recouvre la science sociale
Dans les sciences modernes il y 4 catég
Mathématiques, sciences de la matières (phy, chimie, astronomie), sc de la vie, et sc
humaine
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4 sc très diff
Les maths constituent les sc formelles, qui se focalisent sur la forme.
Les 3 autres sc sont es sc empiriques car l’objet est supposé ne pas être une invention de
l’esprit humain.
Les sc humaines, jusqu’à fin XIXe, étaient qualifiées de sc morales. Leur objet est l’étude
des phénomènes dans lesquels se reflètent les activités phy et mentales de l’homme. Il y
a des sc qui concernent l’homme et qui ne relèvent pas des sc humaines : ex sc
physiologie de l’humain -> sc de la vie
Diff entre Sc humaines et sc sociales ?
1er temps : oui, idée étant que d’un côté les sc humaines appréhende l’h comme un être
humain, alors que les sc sociales appréhende l’homme comme un être social.
Conduit à situer la psycho du côté des sc humaines et sociologie du côté des sc sociales.
Cette distinction existe dans le champ scientifique, même si on observera que les
sciences humaines sont devenues un fourre-tout dans lequel on fait figurer la littérature,
les langues étrangères.
En réalité cette distinction est peu convaincante. Critiquée par Piaget
-> toute science humaine et soc, et toute sc soc est humaine. Car justement ce qui
caractérise l’homme c’est l’imbrication de l’humain et du social. Il n’y a pas de chose qui
ne relève que de l’un ou de l’autre.
On ne fera pas de distinction entre les 2. S’intéressent à l’homme, la manière dont il
évolue, dans son environnement, social.
Duverger : 2 catég : sciences sociales globales et sciences soc particulières
- sciences sociales globales : étudier un groupe par la totalité des aspects de leur
comportement. Ex: histoire. Block : l’histoire est la science des hommes dans le temps.
- sciences sociales particulières dont l’objet est d’étudier tel ou tel aspect des groupes
sociaux. Ex: démographique (auj accolée à la sociologie): objet est d’étudier
scientifiquement l’E et les mouvement des pop humaines.
On peut donc dire que la sc po est une science sociale particulière qui va s’intéresser à u
aspect particulier qui est les phénomènes pltq.
Ces sc sociales/humaines sont souvent affublés d’un épithète : inexactes et molles, par
opposition aux sc exactes et dures.
Science inexacte : pléonasme. Une science par définition n’est pas exacte. Elle tend à
l’exactitude, mais n’est pas exacte.
Les sciences sociales ne sont pas comme les autres: vraie spécificité, qui tient à deux
choses. 1/ elles sont jeunes et 2/ elles ont un objet particulier.
1/ sc jeunes (sous réserve de l’histoire)
XIXe s, voire s’agissant de la socio, dernières années du XIXe (Durkheim sur le suicide,
1ère étude socio).
Qu’est-ce qui explique que les sc sociales se soient dt à la fin du XIXe ?
4 facteurs :
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- révolution indus et ses effets
A laminé les syts soc occidentaux. Apparition des transport. Exode rurale. La question
sociale est inhérente aux effets de la révolution indus. Le dt de l’individualisme. Jusqu’à la
révolution français, l’individu est écrasé par la soc. Il est enfermé dans les syst collectifs
(noblesse).
Texte de 1789 : DDHC. On parle des droits de l’indiv, révolution est l’aboutissement de
cette revendication de l’individualisme.
Individualisme et corporatisme
Rapport avec les sc soc ? Elles s’intéressent à l’homme, à la diversité des rôles sociaux
de l’H. On s’intéresse à l’H producteur, l’H candidat au suicide etc.
- dt de la prod de la sc
Comte et Durkheim, idée pour l’époque révolutionnaire d’utiliser la méthode qui a fait ses
preuves pour permettre le dt de la biologie ou de la médecine, la méthode expérimentale,
pour étudier les phénomènes sociaux. C’est à l’origine du positivisme. Elles vont
récupérer, aménager la méthode scientifique des sciences dures.
- élévation G du niveau des pop et la croissance du secteur de l’éduc.
Nbr de personne éduquées, dt de l’imprimerie d’édition, des revues, diffusion des
connaissances, et bénéficient aussi du dt de l’université moderne, et non médiévale.
Les sciences sociales bénéficient de ça.
Mais ces facteurs là auraient dû permettre un essor plus rapide des sc sociales. Mais elles
vont se trouver confronter à 3 résistances, qui continuent de s’exercer auj.
- résistance philo : l’objectivation de l’H. Tout progrès dans la connaissance des
phénomènes humaines s’accompagne d’une mort de l’H. Veut dire que le progrès de la
connaissance de ce qui concerne l’homme remet en cause le postulat humaniste d’une
nature humaine spécifique, immuable et sacrée. Pendant très longtemps, même encore
auj, on a eu du mal a considéré que l’être humain puisse être un objet de recherche,
d’autant plus quand on commence à s’intéresser à sa psycho, à sa relation aux autres.
Plus on s’intéresse à l’être humain, plus l’être humain est ravalé au niveau d’une souris de
labo.
- résistance psycho : illusion du savoir immédiat. Gaston Bachelard : la paresse de l’esprit
humain : la connaissance des phénomènes humains est une affaire de bon sens,
d’intuition, de flaire, et que dans ces cdts il peut être inutile voire dangereux de se livrer à
des investigation scientifiques. Ex: comportement des foules : si on connait, facteur de
manipulation, perversion. Nécessité de dépasser les stéréotypes également.
- résistance sociale : le savoir déstabilisateur. La recherche est forcément perturbatrice,
elle remet en cause les dogme, les croyances, elle est même destinée à contredire les
fondements métaphysiques, idéologiques, religieux sur lesquels sont établies nos
sociétés. La sc ne peut se satisfaire de l’explication biblique de l’apparition de l’H sur la
Terre. Forcément, le scientifique va être un chasseur de mythe. Souvent en plus la
science à des démêlé à combattre. Combats permanents que les sc ont amené avec les
religions.
La nature particulière de leur objet : pour la sc po, le sujet est en même temps l’objet de
recherche. On n’observe pas des minéraux, on observe l’homme dans sa vie quotidienne.
Qui étudie l’homme ? Un homme. -> juge et partie. A la base, situation radicalement
différente des autres disciplines scientifiques. Indirectement l’homme s’observe lui-même.
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Ex: étude des comportements électoraux. Le chercheur est un citoyen, il vote, il a une
histoire perso, familiale.
Cette situation tout à faire ambigüe est indisp et consubstantielle aux sc soc.
Robert Elias l’explique : Engagement et distanciation : dans les sc soc il faut qu’il y ait les
2. Nécessité d’un engagement et d’une distanciation.
Engagement : le chercheur doit s’immerger dans l’objet étudié. Il ne peut pas se maintenir
en situation périphérique.
Distanciation : il doit se démarquer des idées préconçues, doit faire abstraction de ses
idées, valeurs, histoire etc. -> presque schizophrénique
Pose toute la question de l’objectivité. Qu’est-ce qu’être objectif ?
Certains chercheurs disent qu’il faut accepter la subjectivité, car quasi impossible d’être
objectif.
Méthode de vérification pour savoir si on est objectif : soumettre son travail aux autres.
Mais ce qui distingue l’humain de l’animal sont les sentiments, et le vécu.
On ne peut s’en défaire d’un coup. + relation non neutre avec le sujet
Dans le même temps, ces éléments sont des obstacles. Mais s’ils ne sont pas là on ne pet
faire de la recherche.
Dans les sciences sociales, l’objet est chimérique.
Meilleur moyen d’objectiver notre subjectivité est de la reconnaitre et de mettre en œuvre
des moyens de vérification du travail par des tiers.
Complexité : en lien avec la multiplicité des facteurs qui interagissent.
Ex: le racisme : phénomène complexe.
Les phénomènes sociaux n’existent que par les interactions qui les constituent (≠ sciences
dures où on peut isoler l’objet).
Ex: la police réduite à des gens de l’administration n’a aucun intérêt. Elle permet d’entrer
sur le dysfonctionnement social, la violence, l’autorité, la domination etc.
Autres carac des phénomènes sociaux : ils nous échappent en permanence, ils sont
mutables. Le chercheur travaille en permanence sur des objets qui évoluent.
On travaille sur le maintenant, ça évolue. Travail sur le présent.
-> nécessité en permanence de répéter les observations. La recherche est condamnée à
l’obsolescence.
-> obligation de suivre l’actu pour suivre les changements et mutations.
Ces caractères remettent en cause la qualification de scientificité.
• La sc po comme une discipline scientifique. Dimension institutionnelle
La sc po dans le champ disciplinaire fçais
La sc po a eu bcp de mal a exister institutionnellement, dans le monde et surtout en Fce.
Article publié par Jean Leca dans la revue fçaise de la scpo, palce de la sc po dans le
champ disciplinaire fçais.
Le champ peut être matériel et symbolique de confrontation.
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Pourquoi ce besoin de s’affronter entre les sciences ? Bourdieu, théorie de champ :
partages à effectuer : de ressources mais aussi et surtout de capital social.
-> Logique de champ
Les disciplines installées ont une propensions à empêcher l’installation de nvelles
disciplines.
Ex de la crimino : le fait qu’on n’en ai pas en Fce : ne se justifie pas sur le plan intellectuel
(d’autres pays l’ont etc), mais par les champs.
Rapport entre l’identité et la pluridisciplinarité. Carac pluridisciplinaire des sc po invoqué
pour empêcher son institutionnalisation. -> ignominie intellectuelle car la pluridisciplinarité
ne fait pas obstacle à l’existence d’une identité disciplinaire.
Toutes les sciences sociales sont pluridisciplinaires.
Pluridisciplinarité et identité sont les 2 conditions d’une science, alors que le premier
reproche que l’on fait aux nvelles sciences est d’être pluridisciplinaires.
La sc po est arrivée dans un champ concurrentiel. Intellectuellement c’est fondé (étude du
phénomène pltq), mais institutionnellement il faut se battre, contre d’autres disciplines qui
font le consensus, et qui ont même du pvr.
•1• Les obstacles à l’émergence de la sc po
2 composants :
- intellectuel
-communauté instit
Combat pour conquérir sa scientificité, pour avoir une place au sein de la communauté
scientifique. Combat avec notamment la socio et le droit public.
P. Favre : explique que les cdts d’émergence de la science politique étaient réunies dès la
seconde moitié du XIXe. : la sc po aurait pu se dt au même moment que la socio (fin
XIXe). Pourquoi a-t-on eu besoin de plusieurs décennie supplémentaires ?
Quelles étaient ces conditions (3) :
1- Autonomisation du pltq : pour que la sc po existe, il faut qu’elle ait un objet
autonome et spécifique. Qui soit différencié du reste du social. On se rend compte que le
pltq est séparé depuis longtemps de l’économique et de la morale.
Machiavel : pltq et moral 2 chose diff.
le dt du pltq. En son sein on a vu apparaitre plusieurs catégories.
L’idée de sc po est une idée ancienne. On a le concept. On le voit apparaitre dès le XVIII.
Surtout : profusion des idées pltq
2- dt de l’E et plus particulièrement la croissance de l’admin des E
Les Q° admin sont pltq. Ces Q° admin se sont dt surtout en All, avec les sciences
camérales (caractère collégial). On a des appareils admin qui se dt considérablement et
qui fourni donc de nveau objet d’études. Cette croissance de l’admin sera à l’origine du dt
de la science admin qui est un discipline qui va essayer de se constituer en science social
autonome. Le fait que l’E abrite en son sein une admin qui se dt aurait pu permettre à la sc
po de se dt car l’admin étant consubstantielle au pvr pltq, ça allait donner bcp de sujets à
la science.
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3- la démocratisation du régime pltq, l’avènement de l’E libéral. On ne peut pas
faire de sc po dans un régime autoritaire. La démocratie favorise le libre examen, la
discussion, le débat.
En Fce, ct avènement du libéralisme correspond avec la IIIe R, 1880’. Dans les Dernières
années du 2nd Empire, un virage semble amorcé vers une libéralisation du régime.
La République va faire de la pltq la chose de tous -> massification de la pltq. Avec la R, la
pltq devient l’affaire des masses, d’une part grâce au SU.
Pourquoi malgré ces cdts, qui semblent réunies à la fin du XIXe s il faudra atteindre
quelques décennies avant que la sc po se dt ?
Ca se justifie par la situation de concurrence. Champ dominé par 2 gdes disciplines : la
sociologie et le droit public.
S’agissant de la socio : socio vis à vis de sc po : curieux mélange d’indifférence et
d’assimilation
Indifférence : la socio fçais est une socio durkheimienne : elle ne prête pas une grande
attention aux Q° pltq, dans les écrits de Durkheim et de ses disciples. Durkheim s’est
enraciné dans l’université fçaise, et ses disciples se sont attachés à mettre en valeur
l’œuvre du maitre. Marcel Mauss va contribuer à inscrire dans l’histoire Durkheim.
Gabriel Tarde : sociologue qui n’est pas un universitaire. Il a une notoriété qui ne
pénètrera pas car pas un universitaire et opposé à Durkheim.
Donc pour Durkheim, les Q° pltq ne sont pas fondamentales. Pour lui ce qui est
fondamental c’est les groupes sociaux, le changement social, la divisions du travail (...).
C’est ce que dit Mauss : «La pltq n’est pas une partie de la sociologie». Ce mépris se
retrouve dans la sociologie marxiste. Pour lui la pltq n’est qu’un instru au service des
capitalistes.
Conception d’indifférence, qui va être remplacée par la logique d’assimilatio. Sociologisme
: un des gds travers de la socio qui consiste à considérer que l’explication de tous les pb
sociaux dépend de la sociologie. Idée que la sociologie est égale à la science sociale, la
science mère, originelle. D’où cette tentation de considérer qu’il y a une socio G et des
socio particulières. Ces socio particulières ne nécessitent pas de devenir des sciences
sociales indép. (pas de science éco par ex, c’est la socio éco).
Donc il n’y a ici pas de sc po, mais juste socio po.
Cette perspective de sociologisme reste très vivante dans la socio fçaise.
Article en 2005, «les places de la socio dans les sciences sociales», François Dubet
Il dit : «quand la sc po s’est progressivement du droit constit, elle est devenu de la socio
po, un champ de la socio G dont la caractéristique fçais la plus forte vient de ce qu’elle
???. Elle procède simplement une teinte et une saveur particulière.»
-> la sc po est devenu une socio quand ele s’est séparé du droit, teinte et saveur
particulière, «elle est partie de la socio au même titre que la socio de l’éducation etc, ce
qui n’est pas lui faire injure»
Ici la socio po est synonyme de sc po, pas comme le schéma de l’arbre cf plus haut.
Pourquoi ce serait de la socio ? Parce que enquêtes de terrain, parce que concepts
utilisés par la socio, puis objet de la pltq -> qu’on considère comme objet de la socio
S’est surtout dt dans les facs de droit, donc on ne va pas la retrouver sur les mêmes
territoires que la socio.
•2• Les étapes de se dt inachevé du dt de la sc po en Fce
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Elle s’est dt dans les fac de droit en bénéficiant au départ d’une certaine ouverture du droit
pub. Mais l’attitude du droit pub vis à vis de la socio po s’apparente à une emprise sans
équivoque. -> le droit pub permet l’apparition de la sc po si elle reste implantée au droit
pub.
Considérée avec une certaine méfiance l’apparition de la sc po. Maurice Hauriou : «la sc
po est une discipline dangereuse.»
Les gds juristes de la fin du XIXe se méfient de la socio car elle est rebelle, elle s’attaque
à la norme, à la religion. Mais en même temps on observe chez certains juriste le soucis
de dépasser l’approche strictement juridique. C’est l’approche du droit constit . Prise de
conscience de s’intéresser aux Q° pltq.
Sc po considérée alors comme un prolongement du droit constit Sc po comme une
annexe d’une des branches du droit pub.
G. Burdeau, 1949 : produit un immense T de sc po très juridique. Il considère que la sc po
est une méthode pour une fructueuse étude du droit constit. Il poursuit : «elle est un angle
de vision élargit où s’inscrivent les pb traditionnel du droit pub»
Ces juristes ont fait des efforts
Cette perspective on la retrouve plsu tard avec le DA, et sa tentation de faire de la science
admin une annexe du DA les relation entre le pvr et l’admin.
Pdt très longtemps, la sc po ne va se dt que comme une sorte de colonie.
Cette appropriation de cette discipline par le droit pub. Il conserve encore un certains nbr
d’emprises.
Dans un rapport fait par Favre, début 2000’, montrait que si en France 100k d’étudiants
suivent des cours de sc po, plus de la moitié sont des cours qui ne sont pas fait par des
politistes.
•3• Les étapes du dt histo de la sc en Fce
La sc po commence a émerger dans le monde occidental début XXe. En Fce il faut
véritablement attendre les 50/60’ pour que cette discipline commence à se dt. S’agissant
de la situation fçaise, on pet noter que dans ce dt on peut distinguer 2 gds moments dans
l’institutionnalisation de la sc po.
1/ la séquence des précurseurs.
Fin XIXe à WWII. Dates balises qui traduisent un début de dt de la sc po : 1871 :
création de l’école libre des sc po par Boutmy. Boutmy a été traumatisé par la défaite de
1870. Défaite morale, pltq, voire admin. Fce qui n’a pas été capable de s’opposer à
l’organisation prussienne. Boutmy fait le constat que cette Fce manque d’administrateurs.
Ecole à un moment où la IIIe R dt des logiques de recrutement méritocratique (concours).
Former les hauts fonctionnaires, mais surtout école de préparation des concours admin.
Rapport avec la sc po ? A l’école libre des sc po vont être enseignées de nbreuses
matières. Pas mal de droit mais aussi Histoire, éco, philo, études pltq. Dans le même
temps se dt la sc po qui apparait dans les fac de droit, et donc aussi dans cette école.
1913 : année de la publication d’un ouvrage assez confidentiel : «tableau pltq de la
Fce de l’Ouest sous la IIIe R», SiegFried -> penseur.
Projet de son livre: expliquer les comportements électoraux. Il dt une analyse hardie qui
consiste à mettre relation géo et comportements électoraux. Il dt le «postulat tellurique» : Il
considère que la nature des sols conditionne le comportement électorale. Il dt un
théorème : tout ce qui est calcaire appartient à la gauche, granite à la droit.
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Pas si idiot car la nature des sols dépend la prod agricole. Calcaire -> pas d’agri
rémunératrice, granite -> propice
Ce qui est intéressant est l’ambition. Démarche socio satisfaisante. Ce livre n’a eu quasi
aucune succès. Ce n’est que dans les années 60’ qu’on a redécouvert les travaux de
Siegfried et qu’on les élevés au rang d’œuvre fondatrice.
2/ 2nd séquence : 2nd moitié du XXe s
Pt de départ l’effervescence provoquée par WWII. Cdts favorables de réceptions par les
scientifiques ou politistes des travaux américains.
Pères fondateurs des UEA
Easton, Lasswell, Dahl
Traduction en Fçais
Grand engouement pour la sc po, à l’époque gouvernée par les juristes, mais eux aussi
vont s’ouvrir aux travaux anglo-saxon.
Dates clés
1945 : créations des gdes instit qui vont contribuer aux grands instit de la sc po. Création
ENA, de la fondation nat des sc po, créa IEP Paris, par nationalisation de l’Ecole libre des
sc po, pour en faire une grande école.
Création d’IEP en province
1949 : créa IEP à Alger
-> les IEP vont jouer un rôle moteur dans le dt de la sc po.
1949 : création de l’assoc pro de sc po. Elle va lancer sa revue en 51, Revue fçaise des sc
po. Cette assoc organise des colloques.
Assoc des enseignants et chercheurs en sc po (autre date)
Assoc nat des candidats aux métiers de la sc po (autre date aussi)
1954 : introduction dans les facs de droit de sc po. L’idée est d’avoir chaque année un
cours de sc po.
1956 : création d’un DES : diplôme d’études supérieures, DEA (approfondies) et ensuite
master 2 -> lien avec les doctorats.
90’ : création de M1 de sc po
Plus tard, L3 de sc po
1972 : la sc po va recruter ses propres enseignants. Avant les cours sont fait par des
juristes. Là, soit des maitres de conf ou prof avec création d’un concours d’agrégation.
Auj, env 350 prof et maitre de conf en sc po en Fce. 1 prof maitre de conf en sp pour 22
en droit.
1982 : création d’une section au CNRS consacrée aux sections pltq. 200 chercheurs
CNRS de ce domaine.
1985 : publication du 1er T de sc po. Gravitz et Leca, T de sc po.
1996 : tentative d’introduction de la sc po au niveau du lycée (1ère ES). Rdv manqué car
prof de science éco et soc vus demandé de consacrer quelques heures.
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La sc po n’a pas été très présente.
La sc po s’est dt mais reste encore fragile, en cours de dt, peu dt en Fce, dans le
classement international
European political science : sur les 400 départements, le premier département de sc po en
Fce arrive à la 170e position.
Chapitre 2
Comment faire de la sc po ?
Pas de particularité méthodologique à la sc po, sous réserve p-e de son rôle dans le dt de
l’enquête partitionnelle, et de la question des sondages d’opinion. Globalement la sc po
utilise le corpus de méthode et méthodes des sc sociales.
Distinction entre méthode et méthodes
La méthode : étymologie : odos le chemin et meta, vert. Un certain nbr de démarche que
va suivre l’esprit pour aboutir à un résultat qui dans le cas de la sc sera d’essayer de
découvrir et de démontrer une vérité, ce qui conduira à appréhender la méthode comme
un ensemble d’opérations intellectuelles et matérielles permettant de déceler l’existence
d’une réalité puis d’en comprendre et d’en expliquer les caractéristiques objectives. Dans
cette perspective, la méthode se définit comme une démarche logique et rationnelle, cad
comme une démarche scientifique. Ce qui veut dire que la méthode est une. Il n’y en a
qu’une, qu’une voie pour parvenir à cette fin.
Dans le domaine des sc soc, ces dernières pour se dt ont fait preuve d’un certain
pragmatisme.. Il existe une méthode scientifique, qui a permit le dt des sc de la vie, de la
matière, et donc les sc soc vont être amenées à utiliser cette méthode, plus exactement à
la transposer à l’étude des phénomènes sociaux.
Durkheim, dans les règles sociologiques : «il faut traiter les faits sociaux comme des
choses» -> signifie selon lui qu’il faut appliquer à l’étude des phénomènes sociaux la
méthode (singulier) qui a fait ses preuves pour étudier les végétaux, minéraux, animaux,
qui est la méthode expérimentale.
Là les sc soc n’ont pas inventé leur méthode. Récup’. Pour parvenir au même niveau de dt
scientifique, les sc soc de peuvent être amenées à utiliser cette méthode.
Les sc soc se sont alors enfermées dans une logique de transposition, d’une méthode qui
n’a pas été forcément pensée pour l’étude des faits sociaux.
Les sc soc courent depuis plus d’un siècle derrière ce que certains considèrent comme
une chimère.
C’est la méthode expérimentale : la priorité de la méthode est l’expérimentation, cad la
confrontation de la pensée avec le réel. Ce qu’on pense être est systématiquement
confronté avec ce qui est. La seule vérité viendra de la confrontation au terrain.
Cette méthode a fait l’objet d’une analyse, mise en forme. Claude Bernard, Introduction à
la médecine expérimentale, 1866 : «Le savant complet est celui qui embrasse à la fois la
théorie et la pratique expérimentale. 1/ il constate un fait . 2/ à propos de ce fait une idée
nait dans son esprit. 3/ En vue de cette idée il raisonne, institue une expérience, en
imagine et en réalise les conditions matérielles.»
On voit bien le va et vient qui existe entre la réflexion, la pensée, et de l’autre l’expérience,
le terrain.
19
Le cheminement est le suivant : l’observation de la réalité (sociale pour nous) permet de
dégager un certain nbr d’hypothèses qui vont être confrontées avec la réalité par
l’expérimentation de manière à dégager des éléments d’explications, voire à déterminer
des cadres généraux d’analyses.
J’observe
J’en tire des hypothèses
Je vérifie/expérimente ces hypothèse
J’en tire des éléments pour expliquer ces phénomènes
Proposer des cadres (si j’y parviens) qui vont essayer de circonscrire la réalité sociale.
- observation
- formulation et vérification des hypothèses
- vérification
- généralisation
L’objectif des sc soc est de faire de la récup. Durkheim écrit que la socio ne peut employer
que la méthode expérimentale avec succès. Il est lucide, il considère qu’il n’est pas facile
de l’adapter à notre science, parce qu’on ne peut pas faire d’expérience dans les sociétés.
Curieux : on va transposer une méthode avec comme constat de départ que l’étape la plus
importante de la méthode ne va pouvoir être mise en œuvre. Par ce postulat,
disqualification ?
Transposition difficile, sélective en réalité. Disciplines condamnées au pragmatisme et à la
modestie. On peut être accepté d’être traité de sc molle, inexacte. Car approche très
euphémisé de la sc. En réalité, il ne s’agit pas d’appliquer la méthode expérimentale, il
s’agit de la transposer en étant conscient de ses limites, mais surtout il faut transposer la
rigueur, la philosophie de la méthode, plus que de se livrer à une transpo mécanique.
-> ppes à respecter : primauté reconnue aux faits, neutralité...
Il s’agit de mettre en œuvre les fondements.
Méthodes au pluriel : très différent
Plus trivial. On parle de technique qui sont utilisées dans la première étape du
cheminement méthodologique.
Instru, techniques utilisées dans la phase d’observation des phénomènes sociaux.
-> technique d’obs documentaire (éléments indirects, docu, objets) et techniques vivantes
(entretiens, obs sur le terrain, questionnaires).
On parle de techniques d’observation plutôt.
•• Observation
Gaston Bachelard : 1934, Le Nouvel Esprit scientifique : «La science suscite un monde
non plus par une impulsion magique immanente à la réalité (il parle de la religion) mais
bien par une impulsion rationnelle, immanente à l’esprit. Après avoir formé dans les
premiers efforts de l’esprit scientifique une raison à l’image du monde, l’activité spirituelle
de la science moderne s’attache à construire un monde à l’image de la raison».
Dans 1958, la Formation de l’Esprit Scientifique, Bachelard écrit : «La science réalise ses
objets dans jamais les trouver tous faits. Elle ne correspond pas à un monde à décrire, elle
correspond à un monde à construire. Le fait est conquis, construit, constaté».
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Premièrement, l’observation, point de départ de la démarche scientifique, diffère de ce que
l’on peut appeler l’observation courante. C’est une observation spontanée qui ne fait pas
l’objet de préparation particulière et qui consiste à observer les phénomènes que le hasard
a placé sur son chemin en faisant preuve d’intuition, de curiosité.
L’obs scientifique est diff de l’obs intuitive :
- elle est préparée. Elle fait appelle à des tech d’obs.
- observation rigoureuse. Essayer de ne pas influencer en questionnant, etc.
Cette obs va permettre de transformer une réalité, un fait en un fait scientifique (un fait
social pour Durkheim). Va conduire le chercheur à construire quelque chose qui n’est pas
matériel.
Fait scientifique, social :
- il peut être mesuré, exprimé quantitativement, il peut être mesuré.
- Il peut être interprété. Peut faire l’objet de réfutation des obs antérieures. Un fait
matériel, il est ce qu’il est. Un fait scientifique, c’est la possibilité de le contester, confirmé,
rectifié.
Claude Bernard : Il constate un fait scientifique.
Il est ensuite conquis et construit. -> conquête : il l’est au moyen de ce que Bachelard
appelle une rupture épistémologique : rompre avec les préjugés, les fausses évidences,
les idées préconçues, avec tout ce que l’on croit savoir, qui n’est que la mise en forme de
tout ce que l’on ne sait pas réellement. Plus on sait, moins on sait : car on est conscient de
son ignorance, on identifie ses lacunes.
Cette rupture épistémologique s’inspire d’un des fondements de la philo classique qui est
la relativité des savoirs humains.
Francis Bacon : physicien anglais, début XVIIe et publie en 1620 Novum Organum.
Il voit 4 fantômes :
- les fantômes de race, qui tiennent à la race humaine, à ses caractéristiques
psycho-physiologique. L’humain n’appréhende la réalité qu’à travers ses sens, qui peuvent
être des facteurs de déformation.
- Les fantômes de la caverne : résultent de l’histoire de chacun, de son vécu, cdt
phy du moment, éducation etc.
- Les fantômes de conventions et de société : on est prisonnier du système social
dans lequel on évolue, il conditionne nos valeurs, nos règles de comportements, nos
centres d’intérêts
- Les fantômes des dogmes : nos sociétés sont fondées sur des dogmes véhiculés
par les philosophies, par les religions, les siences
Descarte, dans Le Discours de la Méthode, en 1637, il préconise le doute méthodique. Il
considère que le meilleur moyen de faire abstraction de ces fantômes est les
mathématiques (pour Bernard c’est la lecture, l’érudition). Les mathématiques nécessitent
la rigueur, la vérification. Plus je suis confronté à qqchose d’évident plus je dois en douter.
Claude Bernard : «l’observateur doit être le photographe des phénomènes, son
observation doit représenter exactement la nature, il faut observer sans idée préconçues.
L’esprit de l’observateur doit être passif, cad se taire. Il écoute la nature et écrit sous sa
dictée». C’est un peu simpliste pour les sc sociales
On retrouve cette démarche chez d’autres auteurs plus contemporains : Weber et
Durkheim.
21
Weber (1864-1920) : il publie entre 1903 et 1918 un certain nbr d’ouvrages, essais sur la
th de la science : il explique que ce qui caractérise la démarche scientifique est deux
chose : l’inachèvement et l’objectivité.
L’objectivité résulte pour lui de la nécessité de se détacher des jugements de valeur. Le
chercheur, l’homme de science n’est pas un charlatant.
Il distingue alors les jugements de valeur et le rapport aux valeurs.
Les jugements de valeurs sont personnels et subjectifs. Ex: «la liberté est importante.
Valeur positive, qu’il faut défendre».
Les rapports aux valeurs consistent à considérer que la liberté est un objet de controverse,
de débat entre les hommes, qu’elle est un moyen de comprendre la réalité politique
Durkheim : considérer les faits sociaux comme des choses.
Signifie 2 choses :
- l’observateur considère les faits comme des objets qui lui sont parfaitement
extérieurs.
- D’autre part, signifie qu’il fait abstraction des idées et jugements qu’il peut avoir
sur ces faits sociaux. D’où ce que professe Durkheim, de ce qu’il appelle l’ignorance
méthodique. Il faut l’avoir. -> c’est l’obligation de laisser de côtés les prénotions : se méfier
comme de la peste de ce qu’il appelle la connaissance vulgaire et pratique, qui est
révélateur de ce qu’on ne sait pas.
1968, Le métier de sociologue, Bourdieu, Passeron et Chamboredon
Ils alertent sur le dt de ce qu’ils appellent la sociologie spontanée. Familiarité avec
l’espace social : le sociologue est en relation constante avec son objet. Le chercheur en
sciences dures n’a pas forcément ça. Obstacle épistémologie.
Le sociologue n’en a jamais fini avec la sociologie spontanée. Danger de celui qui pense
connaitre.
Norbert Elias, Qu’est-ce que la Sociologie ?, 1970 : le travail ppal du sociologue est d’être
un chasseur de mythe.
Cette nécessité de lutter contre le sens commun, le savoir immédiat, ces illusions, illustré
par Paul Lazarsfeld : Il va étudier, pdt WWII, le soldat américain. Ils ont interrogés sur leur
motivations, morale etc.
Si on ne mène pas de recherche, science commun seulement, on va considérer que les
soldats les plus instruits sont sujets à des névroses. Les soldats issus du monde rural sont
ceux qui s’adaptent mieux à la vie militaire. On pourrait penser que les soldats issus du
Sud des EUA s’adaptent mieux au climat tropical que les autres.
Les soldats stationnés en All après la capitulation nazie et qui attendent de rentrer chez
eux, cette période d’attente produit moins d’angoisse que les soldats qui attendent de
retourner au front.
-> ça parait une évidence.
Or Lazarsfeld montre que ces 4 propositions sont fausses.
Autant de névroses chez les soldats instruits et ceux qui ne le sont pas.
Pas de diff d’adaptation à la vie militaire entre ceux qui sont issus de la campagne et ceux
qui sont issus de la ville.
Le climat tropical n’est pas celui du Sud des EUA.
Le soldat qui attend pour rentrer chez lui déprime autant que celui qui attend pour aller au
combat, car inaction, incertitude.
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Si on ne fait pas de recherches et qu’on se contente de l’évidence, comme on le fait
beaucoup, on se plante. L’évidence est le ppal danger du chercheur.
Même chose pour les violences policières.
Jobard : analyse tout la littérature anglo-saxone sur ce thème.
- les policiers noirs afro-américains traitent mieux les individus de couleurs que les
policiers blancs. On va avoir moins de comportement racistes sur les personnes de
couleurs de la part de policiers afro-américain. => faux, on a la même proportion pour
chaque.
-> les policiers afro-américains intègrent les dérives racistes qui existent dans la culture
professionnelle. Pour être intégré dans la culture policière ils sont obligés de faire ça.
Ainsi l’idée selon laquelle il faut recruter des policiers venant de minorités pour enrayer les
préjugés raciaux est fausse.
- lorsque les policiers commettent des méfaits, ils sont jugés par une commission,
sanction disciplinaire.
Dans certaines villes, sanctions infligés par des commissions paritaires mais aussi des
citoyens. Dans d’autres villes : que des policiers. Commissions les plus sévères ? Celle
qui sont composées de citoyens, les policiers entre eux vont se couvrir. --> la pratique va
montrer l’inverse.
Pourquoi ? Th des pommes pourries : considérer les comportements déviants comme des
phénomènes marginaux. La corruption, les brutalités pour les policiers ne sont pas
inhérents à la profession, phénomène limité. Le moyen de considérer ça est de
sanctionner durement ceux qui font ça. -> mieux disculper l’ensemble de la communauté,
en considérant que c’est un phénomène individuel.
Les citoyens peuvent comprendre les choses.
L’objet de recherche doit être conquis sur le sens commun.
• Construction de l’objet
Ils n’existent pas en tant que tel. Il ne deviennent objets que du fait de l’intervention
consciente du chercheur.
Trois étapes successives pour la construction
- Formulation de la question de départ : choisir dans l’immensité des phénomène sociaux
le et ou les phénomènes qui vont être retenus pour la recherche en les énonçant alors
sous la forme d’une question précise. Ex: violence policière. Question : sur les brutalités
policières : est-ce que ces comportements sont vraiment des excroissances, des
comportements marginaux résultants de pathologies individuelles ?
- enquête exploratoire : se livrer à un travail de repérage des ppales pbmatiques sur le
champ, des ppaux travaux, repérages des ppales techniques de recherche utilisables,
éventuellement prise de contact et entretien des spécialistes et/ou acteurs du champ
- déterminer la pbmatique de recherche : est-ce que la violence policière est le résultat
d’un comportement individuel ? Ou est-ce inhérent à la culture policière ?
Formuler des hypothèses que l’on va essayer de confirmer. Est-ce que les policiers
généralistes sont plus violents que les policiers spécialisés ? Est-ce que la violence est
faites par des policiers moins professionnalisés ?
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Rôle de l’E ? Sociologie des profession, relations avec la population, question des
déterminismes.
- Phase d’observation. Quelle sont les tech de rechercher que je vais utiliser ? Entretiens,
observations, questionnaires
•• La formulation des hypothèses et l’expérimentation
Hypothèse : proposition de réponse à une question pour laquelle on ne dispose pas de
réponse scientifiquement établie. Claude Bernard défini l’hypothèse comme une
interprétation anticipée et rationnelle des phénomènes. L’hypothèse est à la fois une
question et une réponse provisoire à la question, une vérité scientifique présumée, jusqu’à
preuve du contraire.
La formulation des hypothèses dépend de plusieurs facteurs.
- l’état de la connaissance
- environnement socio culturel du chercheur
- personnalité du chercheur. Influe aussi sur le choix de l’hypothèse.
L’hypothèse prend généralement la forme d’une anticipation entre 2 éléments.
Ex: le sentiment d’insécu augmente avec le taux d’urbanisation. Ou le sentiment d’insécu
est plus important chez les femmes que chez les hommes
Faire une enquête chez les hommes et une autre chez les femmes, à condition égale
(profession, âge etc). Après on essaie de l’expliquer
Les hypothèse ne sont pas monolitiques.
- Pt de départ : hypothèse de recherche : pt de départ du travail, idées G que l’on met en
forme pour orienter le travail du chercheur.
- hypothèse de travail : fait l’objet d’une vérification dans la phase d’expérimentation. Plus
précise
- hypothèse théorique : on ajoute l’élaboration d’un ou d’un ensemble de concepts.
Expérimentation des hypothèses : consiste dans la confrontation des hypothèses avec les
faits : mettre à l’épreuve. Consiste à introduire dans le déroulement d’un phénomène une
variable, un stimulus, pour observer l’effet produit par cette manipulation intentionnelle.
L’expérimentation suppose que soit réunies 3 cdts :
- il faut être dans une situation identique à celle qui a été observée
- il faut pouvoir modifier intentionnellement une et une seule variable.
- être en mesure d’observer les effets et rien que les effets de cette modification
Dans les sciences soc c’est souvent difficile : le chercheur est souvent dans l’impossibilité
d’intervenir dans les phénomènes sociaux. Et c’est souvent impossible de modifier une
variable. Difficulté d’avoir la certitude que les effets constatés résultent bien de la modif de
la variable considérée.
- 4e élément : pb d’ordre éthique. On transforme les indiv, ce qu’ils ressentent, vivent, en
des cobayes. Element qui n’est pas à négliger.
Mis en lumière par l’expérience de Milgram. Fait de recruter par petites annonces des
volontaires rémunérés. Les sujets avaient le sentiment de faire un XP sur la mémoire, qui
leur proposait de se livrer à un exercice : faire répéter à un élève des associations de
mots. Une fois effectuée, phase d’exo, assorti d’une sanction. A chaque erreur, décharge
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électrique. Au début il ne se trompe pas, mais de plus en plus les sanctions commence de
plus en plus à s’apparenter à des actes de torture.
L’objectif de l’expérience est d’observer à quel moment le sujet refuse d’obéir à un ordre
qui le conduit à torturer pour des raisons futiles une personne qu’il ne connait pas.
Hannah Arendt : comment on a pu transformer le pays de Goeth en un pays qui a commis
un des plus grands génocides, d’E.
Cette expérience montre l’utilité de l’expérimentation.
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