-1- INTRODUCTION Ce cours s’adresse à tout le monde, il s’inscrit dans la continuité de l’histoire de l »institut de la sociologie » (1965) très soucieux de donner une formation en ethnologie et sociologie et l’accent est mis sur l’aspect mathématique et statistique : on poursuit une tradition, une compréhension de la société qui ne peut pas se faire que par des instruments spécifiquement sociaux. Il y a une importance des faits symboliques qui joue encore un rôle important aujourd’hui. Les thèmes seront le jeu, le rite, les mythes et la fête : pourquoi ? Quel est le lien entre ces thèmes ? Jean Bazin se pose la question « qu’étudions-nous ? des populations ou des actions ? […] » : Ce sont des types d’actions mais quel genre d’actions ? Ces actions ne sont pas spécialement relatives à la société contemporaine, ce sont des actions qu’on trouve partout, dans toutes sociétés (d’où le nom d’anthropologie) qu’elles soient exotiques ou la notre. -2Chapitre 1 Vous êtes ici L’objet et de situer notre travail sur 4 thèmes par rapport au domaine de l’anthropologie et des sciences sociales : objet de cadrage. I – En quel sens l’anthropologie s’occupe-t-elle des cultures ? Anthropologie et culture : comment s’articulent-ils ? La culture c’est par cela que l’on reconnaît que l’autre est bien autre (in ne mange pas comme nous, etc.) cela évoque Marcel Mauss dans « les techniques du corps » : les cultures physiques (manière dont chaque société cultive les corps). La définition de la culture : ensemble de manières d’agir, de penser et d’Agir (Durkheim) mais ensuite, le champ s’élargie : plan religieux puis le langage (capacité de former des langues), etc. Durkheim décrit le fait social, la culture (la langue, système de monnaie moins net) au sens anthropologique. La dernière phrase de la feuille dit que si on ne parle plus une langue, elle meurt : ce n’est pas tout à fait vrai car la langue bouge (mots changent de sens), elle évolue donc ce n’est pas indépendamment mais cette langue relève de l’institut déjà là avant notre naissance mais ce sont des hommes qui l’ont inventée. II – Où et quand prend forme la signification anthropologique de la culture ? Voire la définition de Taylor dans le poly. Le problème ici c’est de se rendre compte que cette signification est un sens particulier : ce n’est pas un vrai sens mais un sens parmi les autres : Le 1er sens de culture : il a pris un sens différent au cours de son histoire, cela vient d’une source latine qui veut dire cultivé, faire grandir et l’usage de ce terme s’est appliqué à la terre et à sa culture puis à l’autre extrême (renaissance) au travail de l’esprit. Ça désigne aussi le culte (rendre aux dieux ce à quoi ils ont droit). Au 17 et 18ème siècles, c’est associé au fait de faire fructifier, de cultiver des dons : l’homme aide au développement de son savoir, de l’esthétique, de la peinture, etc. (mort entre le mot nature et culture). La culture, enfin, sera désignée comme les produits des activités (peinture, musique) : c’est les beaux-arts, ce qui tourne autour des activités esthétiques donc il y a eu des différents sens pas très différents les un des autres mais des fluctuations présentes. Les coordonnées historico géographiques de l’émergence de ce terme en anthropologie : quelles conditions ont fait que le mot culture a changé de signification par l’anthropologie ? C’est un phénomène complexe : c’est la problématique de CHANGEMENT SOCIAL (feuille). Le changement social possède des conditions structurelles, des facteurs (tensions entre un mouvement de lettrés et la noblesse qui cherché à se libérer) donc intervention d’un agent (associations, mouvement, groupes de pressions, etc.). Les intellectuels organiques sont les lettrés qui se trouvent être, à un moment donné, les portes paroles d’un groupe : ils l’exprime, le mette en forme, etc. c’est différents groupes sont eux-mêmes plus ou moins en conflit (progressistes et conservateurs). Souvent, il y a un évènement catalyseur qui fait que ce qui était mal perçu devient visible à l’opinion publique (ça dépend du jeu des agents sociaux). L’opinion publique modifie la nature de l’enjeu et l’amplifie ou le diminue. Que c’est-il passé dans l’espace occidental à un certains moment où le sens du terme culture a changé ? 2 points : A) Le tournant allemand de l’usage de la culture. 1) la naissance d’un mouvement d’idées Vers 1770-1780, en Allemagne, il apparaît un mouvement d’idées (pas encore une idéologie). Une certaines mentalité émerge au sein de la bourgeoisie (Allemagne est mal au point par les guerres de religion) non pas de financiers, de propriétaires terriens, de juristes mais plutôt enseignantes ou ayant des fonctions religieuses (protestants et catholique) et au sein, il y a ce mouvement d’idée qui est une protestation contre la domination exercée par la noblesses allemande. La nature de cette revendication fait de la culture le cœur de sa protestation : la « culture allemande ». En effet, ces noblesses allemandes se sont fait un point d’honneur à parler le français car c’est classant : la France est en pleine gloire. Derrière la question de la langue, l’allemand c’est vraiment vulgaire pour eux, c’est une langue de paysans ; les valeurs associées au français sont les éclats de la -3civilisation, c'est-à-dire ce qui brille depuis Paris. Nous avons le couple fatal : la culture et la civilisation. Cet usage français signe la distinction (Pierre Bourdieu : pour dévaloriser les autres) des élites, elle passe par les bonnes manières, la politesse, la courtoisie et plus ou moins liée à la politesse une certaine dose d’hypocrisie (sinon c’est la guerre permanente) et de cruauté. Toutes ces caractéristiques constituent la civilisation telle que l’entendent les français à ce moment là. Inversement, les comportements du reste de la population, au niveau de la langue allemande et les pratiques (usages et coutumes) du reste de la population relèvent aux yeux de la noblesse, d’une sorte de barbarie et de campagne : on est chez les sauvages, du côté du rustre, du fruste, du populaire. Norbert Elias : « la civilisation des mœurs ». 2) le mouvement des lettrés Pourquoi il y a une revendication des lettrés ? C’est l’affirmation du prestige de la civilisation, en regard on voit la fraction des éclairés (référence au mouvement des lumières) qui cherche à valoriser les formes nationales allemandes : la langue (pas très vieille, mise en forme par Luther) et un certain nombre relativement limité de formes populaires comme les chants, les danses, la poésie, les contes : populaire selon le sens de ces lettrés éclairés qui cherchent à valoriser cette âme allemande profonde (opposition à la civilisation qui est la surface des chose, l’apparence) telle que l’exprime la poésie allemande à travers des contes, des légendes et des chants. On est devant un phénomène de défense de l’exception culturelle au nom de la tradition allemande, les racines de l’Allemagne : l’âme populaire. Cette défense de la culture nationale est un phénomène complexe : en aval, le mouvement des nationalités : en Allemagne, Italie qui conduira à la fin du 19ème à la réalisation de ces fameuses unités nationales. En amont, les conditions et les facteurs protonationales : une certaine laïcisation des références sociales (d’autres valeurs émergent). La langue latine (grec et latin) sont encore des langues véhiculaires (qui permet de voyager et non pas vernaculaire le lieu) à ce moment là mais on voit aussi la revendication au nom de la langue vernaculaire (l’Allemagne avec Luther par une sorte de gestes de transgression décide de traduire la bible en langue vernaculaire). Luther est un moine catholique qui en a ras le bol de certains comportement de l’église catholique : c’est le père du protestantisme. En 1515, il affiche des thèses critiquant les actes de l’église catholique (le système des indulgences par exemple : permet d’avoir moins de jours de purgatoire en payant le clergé) et il reçoit le soutien des princes allemands donc tendance à la territorialisation (chaque église essaie de construire sa propre unité linguistique : le mouvement gallican) : en Allemagne, ça se traduit pas le fait de traduire la bible. Luther dit qu’il faut que tous les chrétiens soient en mesure de lire la bible donc on passe de la lecture aristocratique à une explosion de démocratie religieuse. Il s’est fait excommunié mais il n’est pas tout seul (il a les princes allemands) d’où la naissance du protestantisme, c’est la « Réforme ». Ce mouvement nous intéresse car la posture n’est pas si différente de cette de Luther, c'est-à-dire que la rupture contre l’universalisme catholique est un peu comme le mouvement des lettrés pour la culture allemande. Il y a un mouvement de fond et de particularisme national. 3) le Sturm und drang Un des problèmes de l’anthropologie est l’articulation entre le particularisme et l’universalisme. Ce mouvement porte un nom : le « Sturm und Drang » (le mouvement de tempête et l’élan) d’où une idée de dynamisme, il ne dure pas longtemps (1770-1780) et il a sa tête pensante : J-F Herder, un pasteur protestant lettré intéressé pas la culture (poésie, formes d’expression populaire allemande) et Goethe. Ce mouvement se prolonge au 19ème par ce qu »on a appelé « le romantisme » (les frères Grimm : mise en valeur de contes). Herder a une représentation de la culture : chaque peuple a une individualité et que c’est sa fonction historique que de la développer : la valeur d’une culture pour lui ne tient pas à ce qu’elle se rapproche davantage de la culture « légitime » ou d’une sorte de modèle culturel mais c’est au contraire sa différence, son authenticité, son originalité. L’authenticité a plus ou moins tendance à apporter de l’isolement : pas de métissage donc le problème est la question de la pureté culturelle, de la pureté raciale. C’est une tendance plus ou moins logique : plus le peuple est pur biologiquement, plus la langue sera pure, c’est le nuage sombre au dessus de ce mouvement et on arrive o fascisme allemand des années 1930. Un autre aspect c’est le souci d’aller à la recherche des origines. -4Selon Bourdieu, il y a une culture légitime et les autres valent pour autant qu’elles se rapprochent de cette norme. Il y a deux points d’application de l’authenticité, de l’originalité et de la pureté d’une culture : la langue et le sang. Cette vision offre de multiples dangers comme l’isolement (l’ethnocentrisme chez Lévi-Strauss). Herder pose l’originalité d’une culture mais il dit qu’elles sont toutes valables tant qu’elles ont gardés leur capacité créatrice. Cette vision va se dégrader par rapport à l’ethnocentrisme et la tendance raciste. L’intérêt c’est que, ayant cette vision de l’originalité des cultures, elles sont incomparables : chaque peuple garde son style. Chaque langue est originale, chaque culture a la volonté de garder son originalité, la solution est la traduction qui permet de dépasser l’enfermement du particularisme à la fin du 18ème (le romantisme), ça interdit de penser que l’on possède l’universel : c’est un progrès important de la pensée humaine. Dans la version française, l’universalisme est déjà réalisé (valeurs portées par la révolution, ils demandent aux autres d’être comme eux, c’est un peu comme du colonialisme) alors que dans la vision de Herder, l’universalisme n’est jamais réalisé (les traductions ne sont jamais parfaites, c‘est une approximation) mais il y a une possibilité en traduisant (échange des significations) : la langue n’est donc pas vouée à rester renfermée sur elle-même, on est dans un travail d’universalisation. Il y a donc l’universalisme contre le particularisme : le particularisme n’est pas fermé, il peut s’ouvrir sur l’autre. Herder : « tout le sens de mon œuvre est une substitution à un universalisme reposant sur une prééminence d’un modèle unique et exclusif de toutes autres formations culturelles, d’un universalisme posant l’égale dignité d’incarnations différentes d’une même essence [humaine] » B) La symétrie : l’apport français. 1) l’aspect folklorique La culture populaire, l’aspect folklorique. L’aspect folklorique comble une partie du mouvement « Sturm und drang » et de la définition de Taylor. Les folkloristes sont les précurseurs de l’anthropologie et de l’ethnographie dans l’espace européen et ils portent leur attention sur les façons de vivre, les us et les coutumes, l’objet de la vie de tous les jours, etc. C’est un mouvement du 19ème siècle composé de gens ayant un métier intellectuel, c’est donc l’œuvre d’observations et de récits faits par des curés, des avocats, des notaires, des médecins (généralement des bourgeois), etc. Les thèmes des folkloriques sont la maison, la culture matérielle traditionnelle, les coutumes, la religion populaire et la tradition orale (recoupe les « Sturm und drang »). Cette grille a servi à collecter des tonnes d’observations (plus dans les pays du centre et du Nord de l’Europe). Dans le cas de la France, il faudrait mentionner plusieurs évènements qui scandent la naissance et le développement de cette activité folklorique. Paradoxalement, l’un des 1er évènement se fait pendant la révolution française et émane de l’abbé Grégoire élu à l’assemblé du tiers Etat (c’est un révolutionnaire) : il a permis l’intégration des juifs en France, il a contribué à la transformation du statut des esclaves et il est à l’origine d’un questionnaire traitant de l’usage des dialectes régionaux (il pense que la meilleure façon d’unifier la nation est d’imposer à tous les français une langue commune : le français). Ce français est un dialecte régional de l’Île-de-France, à côté de cela, il y a d’autres dialectes : le picard (Nord), le flamand, le breton, le basque, le franco-provincial, l’occitans etc. Dans ce questionnaire, il demande de recueillir les restes de langue dont les Français voudraient faire disparaître : c’est un paradoxe. Pour lui, soit tout le monde parle un patois soit tout le monde parle le français, c’est là le souhait de Grégoire : c’est l’esprit des girondins (centralisateur, unificateur), le jacobinisme cherche plus à garder des prestiges. 2) L’académie celtique Cette académie fait un questionnaire en 1805 qui partage le même principe que l’abbé Grégoire. C’est un mouvement et une période qui a un intérêt pour les origines celtes de la France, son but est de retrouver et de mémoriser ce qui est à l’origine de la France. Depuis le 12 et 13 ème siècle, il y a un débat autour de cette origine, qui est à l’origine ? Les francs (les barbares qui ont envahis la France : les conquérants, la noblesse française) ou les celtes ? Le celtisme est un mouvement développé au 19ème siècle qui part à la recherche des traces celtes. Où les trouver ? Grâce aux questionnaires (au total 51 questions) : travail de réhabilitation d’une tradition jusqu’ici rejeté. -5On a des questions qui constituent un exemple dont se servent les folkloriques tout au long du 19 ème siècle. Il y a une curiosité pour les us et coutumes : ce qui constituera la culture aux yeux des anthropologues. 3) Un cas de réception hostile de l’approche anthropologique ou quelques nouvelles du « club des arracheurs ». Une des fonctions importante de l’école c’est de permettre aux enfants d’évoluer par le milieu familial et social. Mais souvent, le verbe « arracher », il faut l’arracher de son origine pour qu’il puisse bénéficier de la culture : « le clan des arracheurs ». La querelle des foulards : les arracheurs avaient une position très dure. Polycopié : Finkielkraut est un personnage qui occupe une place importante dans l’espace intellectuel français. Cet article oppose 2 types de cultures. 2 parties : fait relativement limité, ce que vivent les jeunes lycéens ; il généralise au-delà du cadre des lycéens à la société contemporaine. Le sous-titre « si, comme on invite la jeunesse à le penser, tout se vaut, alors tout est permis, c'est-àdire le pire » : c’est une certaine vision de ce qu’on qualifie de relativisme. Dans le cœur du sous-titre, il y a 2 propositions : l’idée que tout se vaudrait, ça illustre la posture du relativisme. Cette 2nde proposition projette sur le relativisme une coloration particulière. Ce qui est permis n’est pas interdit : on est dans le juridique, le légal ; on est dans le domaine de l’éthique, la morale. Est-ce que ce sous-titre est judicieux ? 1ère partie : les jeunes et les petits-monsieurs, dans la description de ce 1er paragraphe F. évoque les lycéens des années 50. Le thème de l’inversion est que l’on fait l’inverse de ce qu’on fait d’habitude. Au Moyen-Âge, on faisait entrer des animaux dans l’Eglise alors que c’est un lieu sacré où on se tient correctement : c’est un rite d’inversion. Bourdieu livre sur le système universitaire les « élites ». La posture de ces petits-monsieurs : ce sont des élites. Ils fonctionnent à la reproduction ; à l’opposé, on a les jeunes, ils n’ont plus de patrimoine à transmettre selon l’auteur (sous entendu), on est plus dans le schéma de la répétition. On fait du nouveau le phénomène est frappant car il se déroule dans une petite période. Ils veulent créer du nouveau, ils ont une culture différente de la Culture (la tradition). H. Mendras (1980, la sagesse et le désordre française des années 80). Ce sont les adultes qui cherchent désormais à ressembler aux jeunes. Pour F. l’adolescence c’est un royaume fermé avec ses valeurs propres, ses goûts, ses habitudes vestimentaires, etc. On est donc loin de la définition de culture (manières de faire, de penser, d’agir…). Ils ont une forme d’expression culturelle artistique (rock, etc.). Les jeunes forment en quelque sorte une tribu. 2ème paragraphe : le particularisme, la culture scolaire. Tr. s’égalise avec le mot de culture selon l’autre F. n’est pas d’accord avec ça ; cette façon de tout mettre sur le même plan est un réflexe contre 2 grands dangers : l’ethnocentrisme (chap.3 de Race et Histoire) et le totalitarisme, les hommes sont tous mis sur le même plan, c’est pas mieux que les autres : le relativisme. Cette culture que F. regrette manifestement, c’est la culture légitime, elle est censée être universelle. F. regrette la mort de cette culture universelle. 5ème paragraphe : la culture universelle disparaît de notre horizon. La foi était le ciment idéologique de l’Eglise. Cette dimension de la foi a reculé : le « désenchantement du monde » (Weber). Un nouveau ciment est apparu : la culture de l’humanisme reprise de l’ancienne culture paysanne : elle n’est plus universelle mais elle vient d’univers homogènes et séparés. « Le tri » : qui peut faire le tri ? Qui a l’autorité pour faire le tri ? Il est très difficile de dire de manière objective que certaines cultures ont plus de valeurs que les autres. « Tout se vaut » : ce sont des choses incomparables. Caque culture constitue un système : chacun de nous faisons des tris mais entre ces différents systèmes on ne peut pas faire de comparaisons. C’est une autre époque, un autre système dans un système différent. Ce tri chez F. ce sont les détenteurs de la culture qui le font. Pour l’anthropologie, nous avons tous nos différences : démocratique. Dans aucune culture, les choses sont égales donc tout ne se vaut pas à l’intérieur d’un système. Il y a une différence entre la vision légitimiste de la culture et une vision anthropologique qui différencient les systèmes. -6Hostilité forte de la part de personnes comme F. Car si cette culture meurt, les légitimistes disparaîtront, F. redeviendrait comme n’importe qui. Sartre dans « les mots » dit « je ne retrouve d’hommes au même titre que les autres hommes ». F. a peur de se voir enlever son pouvoir de dire ça, c’est bien à ça que ce n’est pas bien : c’est la légitimé des choses. C) Les pratiques culturelles 3 significations du mot culture : la pratique culturelle (1950’s) dans les journaux (rubrique culturelle) ce n’est pas tout à fait identique, ça recouvre des pratiques culturelles qu’on retrouve à l’INSEE (sondage et opinions en matière d’occupation du temps libre (sociabilité, travail amateur sur 130 questions) On y trouve le chant, la musique, la peinture, la décoration, la poésie, la mode, le spectacle vivant et la lecture, etc. Puis lui théâtre, le cirque, le spectacle de rue, etc. Puis au 19ème 20ème la photographie, le cinéma, la production télévisuelle, les jeux, la danse, la lecture (son prix et son industrie). Les formes dérivées sont les supports comme les disques pour la musique. Comment est apparue la pratique culturelle ? Elle est récente (1950’s) et correspond à des phénomènes socialement intéressants. En France elle est apparue pendant la 5ème République que le 1er ministre de la Culture André Malraux a créé des maisons de la culture liées à la professionnalisation d’un domaine spécifique, autonome comme la photo (1830-1840), la télé (1890-1900), les différentes dans, la musique, etc. Cette nouvelle façon de considérer certains champs culturels sont liés à la technique, à l’industrie : ça marque le moment où un certain type de contenu est atteint par l’individu. Ex : la peinture : le portrait n’était pas industriel à l’époque : on moulait le visage des morts puis le peintre à commencé la proto industrialisation avec la photo il y a industrialisation : c’est lié à la technique, à l’industrie. La culture est un secteur de l’économie beaucoup moins fragmentaire qu’avant ; au 20ème la pratique culturelle devient n secteur relativement considérable de l’économie (10% du PIB) c’est en lien avec la mécanisation, l’industrie. On est dans un domaine de spécialisation : il s’autonomise et devient un secteur de vie économique et social : le statut d’artiste émerge et devient un métier. Ces activités, à des degrés différents, ont des fonctions qui apportent parfois et tendanciellement un surplus de vie qui vient s’ajouter à ce que sont nos opérations habituelles de production de la vie (économie pour développer notre niveau de vie et reproduire la vie) parce que les pratiques culturelles nous parlent, nous apportent la possibilité de donner une dimension supplémentaire à nos existences, d’avoir une vie plus ouverte, plus large et plus riche : dimension surréelle. D) Une approche des dimensions imaginaires et symboliques des cultures La 1ère approche de ces dimensions de la culture (fête, jeu, mythe, rire) : le problème de la propreté, c’est sidérant de voir que même après le sketch de Coluche la pub n’a pas changer, comment ça peut durer aussi longtemps ? L’interprétation anthropologique dit qu’il y a des enjeux qui relèvent de la culture et qui sont de l’ordre du symbolique et de l’imaginaire (c’est de la que vient sa force) : le fond est très ancien car il relève du couple pur/impur. Pourquoi qualifier l’autre version de l’affaire de symbolique ? Il faut mettre derrière la notion de correspondance : la tâche (concret) évoque le péché (abstrait), ça ne se voit pas car c’est un jugement que l’on porte. Ce réel fonctionne en lien dans le dialecte du pur/impur mais que nous appellerons IMAGINAIRE ce qui est différent : ce n’est pas le réel mais pour ceux qui croit au péché c’est réel. Simplement, il faut ajouter que cette réalité symbolique est d’ordre imaginaire, c'est-à-dire qui n’est pas une réalité mais une surréalité et la façon de rendre ce qui est imaginaire plus visible, c’est de le qualifier de tâche donc c’est ainsi que joue le symbolique : de l’imaginaire au concret, du concret à l’imaginaire. Même ce qui est imaginaire est important et est réel ; le billet concrètement c’est du papier mais on lui associe une correspondance symbolique : sa valeur monétaire. En Occident, on a assimilé que la tâche est noire : c’est une stigmatisation ; le noir est lié à la phobie du noir comme tâche : le travail à faire pour dépasser cette obsession. La blancheur s’impose comme valeur, c’est une valeur imaginaire : il y a un autre versant : la valorisation, une série d’aspiration utopique qui vise à nous délivrer du mal (ça a donné de nazisme à la jonction (le surhomme contre « le parasite »)) , ce qui nous apparaît impur comme le fumier. La signification de l’imaginaire : elle donne un sens à nos gestes et peuvent être à l’origine de troubles, de fantasmes… -7Pourquoi parler des significations imaginaires ? C’est par là que l’on va accéder aux mythes, aux fêtes, aux rites et aux jeux. La signification : schémas qui donnent leur sens à nos actions. Ex : pêcher se déroule en 2 modes : mise en œuvre de procédures, de techniques puis le rite : avant d’y aller le pêcheur prie (pratique d’un rite cette manière de donner du sens (ou plutôt un surplus) est le niveau symbolique. L’imaginaire ce sont les représentations (invisibles) et une sorte de schémas de pensée. Le problème de la représentation c’est son rapport à la réalité. Ex : un tableau est une représentation qui renvoie à la réalité mais la réalité est restituée d’une certaine manière (transfiguration de la réalité). -8Chapitre 2 Un jour nous ne serons plus là ! La mort ou plutôt les attitudes qu’elle suscite est un phénomène anthropologique intéressant. On parle d’humanité à partir du rite funéraire dans l’Histoire, de plus, ça s’accompagne souvent d’une dimension symbolique. De plus, c’est intéressant au niveau philosophique (dialecte du maître et de l’esclave). 2 fêtes : Halloween et la Toussaint. Lors de l’installation du christianisme, l’Eglise a choisit de mettre ses propres référence à la place de la vision païenne donc nous avons placer la Toussaint avant Halloween mais ils en font de même avec les évènement païens d’autrefois comme Pâques qui exprime la renaissance de la Nature (printemps) et qui devient la résurrection du Christ. Toussaint : la fête de tous les saints. Le jour des morts c’est le lendemain. La signification est différente entre Halloween et la Toussaint : la représentation des revenants. L’atmosphère des sorcières, des revenants, des fantômes est une atmosphère désertée depuis plus d’un siècle par le monde catholique. I – Les explications. A) les païens 2 aspects de la fête d’Halloween : - le déguisement qui vise à reproduire l’image de la mort - les revenants dans Halloween qui sont la mise en posture qui permet de reprendre le contact avec les morts. Halloween sert à écarter les morts, de leur faire peur (en se déguisant macabrement) qui profitent du changement de saison pour se rapprocher du monde des vivants pour se venger car les vivants ne sont jamais très clair vis-à-vis des morts, ils ont toujours quelque chose à se reprocher par rapport à eux : les morts sont donc perçus comme dangereux. On recherche dans cette journée (mouvement entre été et hivers) à les effrayer, à faire barrage (autre moyen pour les morts de revenir sur terre hanter le monde des vivants : le rêve). Dans la croyance des revenants, la société se déguise de manière à faire peur : c’est homéopathique (soigner le mal par le mal). Halloween est vue comme païenne, c'est-à-dire être dans une société où domaine un ou des religions polythéistes (plusieurs dieux). A cette vision s’oppose le monothéisme ; pour lui, tout ce qui est polythéiste ne vaut rien. L’appellation « païen » chez les monothéiste est une critique, un jugement porté sur les religion qui à leur yeux n’en sont pas : c’est quelque chose de « juste bon » pour les paysans. B) les catholiques Chez les monothéistes (judaïsme, islamisme, catholicisme), on écarte l’idée des revenants. Les morts ne reviennent pas selon eux. Les catholiques récuse l’idée que les morts seraient susceptibles de revenir hanter le monde des vivants (points commun aux 3), elle y substitue l’idée d’une survie de l’âme : c’est une VISION DUELLE car c’est l’image de l’homme ayant un corps ET une âme donc la mort est la mort du corps mais l’âme subsiste. Que devient l’âme ? L’âme « part en voyage » et va soit au ciel soit en enfer mais ça laisse un sentiment de coupure : c’est trop brutal donc les gens avaient peur et la plupart se conduisaient bien pour aller au ciel. Cette dichotomie a donc été assouplie par la création du purgatoire : lieu intermédiaire ni enfer ni paradis pour permettre aux gens entre deux d’avoir une attente, c'est-à-dire une zone de transit où ils essaient de s’améliorer. La mort est un univers des représentations imaginaires, personne ne sait ce que c’est et personne ne le saura jamais : la mort est une expérience dont il n’y a pas de récits néanmoins dans les religions il existe un récit : les âmes quittent le corps et va au ciel ou en enfer ou au purgatoire se purifier. Ce récit n’est pas fait par les morts mais les vivants et sa fonction est de rassurer (« la vie ne s’arrête pas avec la mort »). Ces récits sont des poésies, c'est-à-dire des inventions, des créations par l’âmes ou encore des fictions : c’est imaginé. Les systèmes religieux, dès qu’elles parlent de quelque chose qui n’est plus de l’ordre de l’expérience possible, font des œuvres de l’imaginaire : ça fait partir des machineries de maintenances -9conceptuelles de l’univers ce sont donc des fictions qui permettent de donner un sens et une introduction d’une survie plus satisfaisante. II – Les mythes C’est là que l’on rencontre le mythe : c’est le type de récit qui décrit ce qu’a été l’origine de la terre, etc. qui décrit ce que sera la fin de l’Histoire : c’est le « mythe d’origine ». L’Eglise récuse l’appellation de mythe car, à l’idée de mythe, on associe plus ou moins l’idée de fable donc il ne pas y croire : ça repose sur la métaphore donc quelque chose qui fait réagir spontanément comme étant fictionnel. Le mythe raconte une histoire sacrée, il relate un évènement qui a eu lieu dans le temps primordial des commencements. Il raconte comment (fonction étiologique), par des exploits des êtres surnaturels, une réalité est venue à l’existence, que ce soit la réalité totale, le cosmos ou seulement un fragment, un comportement humain, une institution c’est toujours le récit d’une création. Le mythe ne parle que de ce qui est arrivé réellement, de ce qui s’est pleinement manifesté (Micea Eliade « aspect du mythe »). Les fables ne sont pas sans intérêts : c’est une fiction mais on tire un enseignement mais c’est le problème c’est que le récit n’est pas vrai. Les mythes ne sont pas un signal qui annonce une fiction comme des fables et des contes par « il était une fois ». Pour les mythes, ce sont des histoires : on nous raconte des histoires. Ça peut recouvrir deux types : raconter la réalité ou non. L’Histoire du livre de la genèse raconte l’Histoire de la création de l’Homme et du monde en 6 jours. L’homme est appelé Adam, la femme Eve. Ce récit commence prosaïquement sans le « il était une fois » : différence entre le mythe et la fable car le lecteur choisit d’adhérer ou non à ce qu’il lit. La deuxième caractéristique c’est qu’un mythe a une fonction, en général, étiologique, c'est-àdire qu’un mythe ne cherche pas à donner un plaisir ou une morale comme dans un conte ou une fable. Il a donc une fonction explicative, de rendre raison de quelque chose qui n’a pas d’explications. En l’occurrence, les mythes d’origine ont une fonction étiologique de la mort : pourquoi les hommes meurent-ils ? Le mythe essaye d’y donne une réponse à l’Homme qui sait qu’il va mourir. Pour atténuer l’angoisse, le mythe invente une histoire dans laquelle la mort trouve quelque chose qui ressemble à une explication. Dans le récit biblique, il y a un Dieu unique mais pourquoi a-t-il fait l’Homme mortel ? La mort c’est négatif donc pourquoi l’Homme n’est pas immortel ? L’explication de la mort est le résultat d’une erreur, de l’action malheureuse de l’Homme (péché, infidélité par rapport à Dieu) donc c’est la punition de Dieu : Adam et Eve sont expulsé du paradis, Adam devra travailler et Eve devra enfanter. L’adhésion est liée à l’idée de tradition, on croit quand – puisque je ne peux pas le vérifier – les anciens l’ont dit car ils étaient là et ont pu le voir : hypothèse très lourde maos plausible pour certaines personnes. Le passage par tradition permet de récupérer l’expérience des anciens : c’est un cercle vicieux. Le mythe évolue par rapport à une forme de pensée : la pensée philosophique (en Grèce, 1er millénaire avant J-C travail qui prend de la distance par rapport à la pensée mythique) donc on passe de la fable à la pensée philosophique basée sur la raison. Chez les Hébreux, les récits mythiques dans la bible n’ont jamais étaient considérés comme des fables maos comme la relation d’une histoire vraie et à partir de ce texte, il y a eu un travail articulé avec la rationalité qui a débouché sur la théologie (étude des questions concernant Dieu et la religion). Le christianisme a toujours lu les récits de l’origine comme des histoires vraies mais ces récits leurs a donné la substance théologique et tant et si bien que l’on ne trouvera pas dans le dictionnaire Adam et Eve. A partir de la renaissance, le développement des sciences a produit 2 effets différents : Elles ont choqués la représentation que l’homme se faisait de sa place dans l’Histoire et la Nature (Copernic : la Terre n’est plus le centre du monde ; Darwin : l’homme descend du singe ; le travail). Elles permettent de mieux comprendre comment fonctionnent les mythes : ils changent de statuts par l’investigation scientifique. C’est une littérature qu’on trouve aussi ailleurs construite autour d’une tradition orale, l’analyse de la syntaxe et des récits mythiques (complexe) : il y a des strates historiques différentes donc ce ne sont pas les - 10 produits directs d’une parole de Dieu mais des paroles associées qui constituent des ensemble mythiques. Ces thèmes sont des mythèmes comme le déluge (la société humaine submergée par un déluge) ou encore la montée vers le ciel (tour de Babel). L’épisode de Moïse est probable mais autour, on a construit un récit qui magnifie : c’est de la légende. Il y a 4 textes (cf. feuille). Apres J-C il y a l’invention d’un 2ème arbre de vie : il est interdit d’y toucher (tabou) qui est l’arbre de la connaissance de bien et mal. Création du serpent qui est double (la terre et le ciel, c'est-à-dire la vie et la mort) qui di à Eve de se servir. C’est un problème difficile à résoudre : comment faire tenir ensemble l’idée que Dieu soit tout-puissant et que l’Homme soit mauvais ? Il existe de nombreuses mythologie : des « mythes d’immortalité » à propos d’une plante qui peut rendre immortel mais en ayant surpassé des difficultés (protection par un dragon, bêtes monstrueuses), c’est le schéma du conte classique mais, à la fin, le héros n’y arrive pas ou qu’en surmontant l’obstacle donc l’homme se retrouve aussi mortel qu’au départ. Combinaison avec ce type de récit : le récit paradisiaque, on est dans un jardin où l’homme est heureux mais ça ne dure pas car le sens de ces mythes est de savoir pourquoi l’homme est mortel. L’arbre au milieu du jardin est et n’est pas l’arbre d’immortalité car entre l’idéation collective du mythe d’immortalité et du paradis, il en sort la mythologie polythéiste, il y a des Dieux bons et des Dieux mauvais : c’est la tragédie classique où le mauvais tente de tuer et l’autre de donner l’immortalité. Comment le Dieu chrétien peut-il à la fois dire aux hommes qu’ils peuvent être immortel et ne pas leur donner leur chance ? Ce mythe s’achève nécessairement par une erreur de l’homme : désobéissance et sanction (la mort) donc c’est différent de la structure du mythe d’immortalité car il faut qu’il y ait la mort comme sanction mais pas comme échec. Pour qu’il y ait désobéissance, il faut quelque chose qui attire et un interdit donc deux conditions. Cette structure ambivalente est le tabou (c’est une réalité mythique qui présente cette double face) et dans le sacré à la fois le fascinant et le repoussant comme l’arbre de l’immortalité. Le récit hébraïque amène un nouvel arbre : l’arbre de la connaissance de bien et mal, l’homme peut tout faire SAUF manger le fruit de cet arbre, il y a donc situation d’ambivalence. La sanction de Dieu pour l’homme est la production et la reproduction pour la femme. Ces deux sanctions donnent la sanction suprême : ils sont chassés du paradis donc c’est la fin du mythe paradisiaque. Cette expulsion est celle du ventre maternel de l’être humain donc on quitte le mythe pour entrer dans l’Histoire. Le récit étiologique : 2 représentations pour explique pourquoi l’homme est mortel et pour mettre les choses en ordre en disant quelle est la place de l’Homme que le mythe situe entre la nature et le divin ; c’est le schéma classique dans les mythologies. Dionysos est une animalité et une divinité, c’est le Dieu de la transgression qui mange l’animal cru après l’avoir lacéré : c’est le comble de la sauvagerie. Or, Jésus, lors de son dernier repas, propose à ses invités de manger son corps et de boire son sang. La mythologie hébraïque des origines se prolonge après l’origine de l’Homme, il y a d’autres récits où on peut introduire des séquences : on quitte la mythologie vers la légende (invention sur une base plus ou moins réelle). - 11 - 2 grandes séquences : ça fini par un déluge ou par l’épisode de la tour de Babel. Dans ces 2 cas, on assiste à un processus de clivage. Sem = les sémites avec Abraham fondateur du peuple hébreux, récit mythique auquel fait suite des mythèmes comme la libération d’Egypte, etc. : l’historique est changé par le miraculeux. A partir d’Abraham, ça se constitue sur la base de récits légendaires qui, à mesure que l’on se rapproche du 1 er siècle, sont de plus en plus imprégnés d’éléments historiques réels et ces histoires sont interprétées dans un grand récit auquel on donne le nom d’Histoire Sainte et qui peut être lu comme un grand mythe car il donne du sens à tout : il repose sur l’idée qu’un contrat est passé entre Dieu et le peuple hébreux, c’est l’alliance qui enracine dans une promesse faite à Abraham par Dieu. Abraham deviendra le père d’un peuple et il s’écroule de rire (il a cent ans) et promesse d’une descendance (Isaac) que Dieu demande de sacrifier mais Dieu l’arrête à temps puisque Abraham lui a montré sa foi. Le reprise chrétienne de ce mythe : c’est Dieu qui devient la personne sacrifiée et donc sacrée d’où une idéation collective qui imagine que Dieu s’incarne, mort sacrifié et qui ressuscite et sauve l’ensemble de l’humanité. En ce temps, ce schéma est une réplique d’un schéma classique : celui du cycle de la nature donc il y a une matrice classique mais pas tout à fait universelle. III – Les rites Le thème central est l’imaginaire, le symbolique. A) Remarques Le rite est différent du récit mais il a toujours une organisation. Là où il y a improvisation, il n’y a pas de rites : il y a de la règle, de l’ordre. Dans la bible, il y a des mythes mais beaucoup plus de rites. Le sacrifice est un rite car il y a des règles à suivre, voire des paroles, des gestes et des choix à faire qui sont déjà réglés. Les hommes sont censés offrir en sacrifice les 1ers nés de leurs troupeaux donc pas n’importe quoi lais quelque chose qui a de la valeur, qui comporte donc une certaine densité symbolique. Le christianisme n’accorde pas beaucoup d’importance aux rites malgré le nombre, ce qui est différent du judaïsme où il y en a plus et son importance car il y a le sacrifice de Jésus. Le sacrifice c’est faire que quelque chose devienne sacré (consacré). Exemple : durant la Cène, Jésus consacre le pain et le vin qui deviennent symboliquement son corps et son sang. Le sacrifice d’Abraham est un élément symbolique d’une très grande force : tradition judaïque et chrétienne et islamique donc c’est le père des croyance : C’est un acte de foi puisqu’il a failli tuer son fils. Le sacrifice humain est une mort infligée en guise de sacrifice, c'est-à-dire sacrifié. L’énergie du soleil dans sa lutte contre les ténèbres quand il se couche est le sang des sacrifiés humains selon la religion des anciens aztèques. Exemple de rites : le signe de croix, c’est un geste qui peut s’accompagner de paroles. - 12 Il y a une nouvelle atmosphère de rites : plus problématique car on ne sait pas très bien où on passe la frontière du rite Exemple : il était coutumier en GB de prendre le thé à 5h : est-ce un rite ? Il est pris à une heure précise donc c’est potentiellement en charge d’un rite possible. Le rite sert à marquer les différentes phases du temps pour marquer le rythme de la vie sociale donc organise le temps. Aspect de cérémonie : volonté d’affirmer l’appartenance à une civilisation durant la guerre, ils s’habillaient à 5h pour prendre le thé donc ça a quelque d’un peu rituel. B) Définition Cf. la feuille Le caractère répétitif du rite : il est clair qu’une activité accomplie selon une organisation stable mais qui ne concernait que le génie idiosyncrasique (propre à l’individu) ne serait pas un rite car il manque l’institution social. Le rite peut ne pas être répétitif : c’est le cas des rites de passages Le lien entre la pratique rituelle et le surnaturel (magie, religion) : le surnaturel est présent dans de multiples rites mais ce n’est pas déterminant, beaucoup de rites ont un rapport fort lointain avec le surnaturel comme la mort. Le rite de passage est un rite qui marque l’entrée dans un nouvel ordre, le changement d’état par un rite d’initiation (école) qui se fait en 3 étapes : quitter l’ancien état s’accoutumer aux exigences du nouveau entrer dans le nouvel état. Ce qui est intéressant c’est de dire qu’il y a un rapport immatériel. Les deux éléments à retenir : La présence de l’institué social, familial donc le collectif. C’est donc l’idée qu’il y a un ordre, une série de règles ou, au moins, la présence d’un code (le signe de crois sur le morceau de pain ou la poignet de main) : c’est un code donc quelque chose de socialement constitué et donc arbitraire (d’autres manières de le faire). La notion d’efficacité extra empirique : il y a une préparation pour pêcher, par exemple, qui suppose des opérations techniques, empiriques mais ceci est accompagné d’un processus (prière, etc.) pour que la pêche soit bonne et il y a efficacité ! C’est une efficacité symbolique. Il y aussi une dimension collective, la mise en ordre, etc. Comment la société continue à vivre avec ses valeurs rituelles ? L’accent est mis sur l’effervescence : ce n’est pas figé. Exemple : le père noël, la messe des chrétiens. Les pratiques sont créées puis légitimées, portées et diffusées : c’est le rite à l’état naissant ici. - 13 Chapitre 2 Quand le père noël va, tout va ! L’attitude de l’occident par rapport aux mythes et rites : on en a rien à faire. En effet, au 19ème, quand la science a affirmé sa puissance en créant le mythe du progrès, le tendance dominante en occident était de penser que c’était des inventions, que ça ne sert plus à rien : le désenchantement du monde (Weber) par la science qui rend inutile la magie comme technique de salut. Ce désenchantement conduit à l’abandon de la croyance naïve en la valeur, la vérité des mythologies et des rites d’où l’expression selon Lévy-Bruhl : la mentalité primitive. Cette attitude, partagée à des degrés divers, l’Eglise la rejette donc il y a eu des résistances mais au sein même de la science, dans les sciences humaine (fin 19ème), se développe un courant qui a des racines relativement anciennes qui vise à revaloriser la conception mythique et rituelle du monde et qui conclue que ni les mythes, ni les rites ne sont dépassés mais ils gardent leur actualité et leur efficacité. I- le mode de création des mythes Le père noël, arrivé à un certain âge tout le monde sait qu’il n’existe pas (même s’il existe terriblement) : on est au sommet de l’imaginaire, il n’a pas une once de réalité. On est dans la fiction, la fable, le mythe mais il y a quelque chose qui est quand même socialement pertinent et même plus que toute l’activité empirique sue l’échange des biens. Donc il y a un âge ou l’on croit et un autre où l’on sait. On ne passe pas de la croyance à la non croyance : il y a la connaissance intermédiaire. Le père noël, socialement, a une fonction bien réelle : il est symbolique, ça révèle un moment privilégié car il y a un désir de croire en une générosité sans contrôle, etc. (Lévi-Strauss) C’est le symbole efficace de l’amour exceptionnel des parents pour les enfants + intervalle de suspension du temps (matrice de tout imaginaire), un moment propice de faire des excès et ceci parce que c’est exceptionnel : moment de la bascule. Le père noël n’est pas seulement irréel, une hallucination, un fantasme, il a aussi une réalité et n’est pas seulement un mythe étiologique ou un simple rite même si dans ces fêtes de fin d’années il y a du rituel autour des cadeaux, etc. C’est une figure associée à un geste, une histoire qui représente un moment exceptionnel donc cet irréel est surréelle : il apporte un plus dans nos vie. L’efficacité du père noël est basée sur une tromperie. L’archéologie du père noël : il a été inventé. Il y a une fabrication du personnage. Les thèmes anthropologiques : nature, culture, religion, le commercial. Nature : la strate la plus ancienne, c'est-à-dire le cycle des saisons et les besoins des groupes humains de marquer une certaine scansion des saisons. Noël se situe au moment du solstice d’hivers, cela est lié à la question des calendriers. Culture : ça donne un contenu aux changements du temps. Le cas Romains dans l’Antiquité : 2 caractères liés aux fêtes de fin d‘année, les échanges de cadeaux et l’inversion des hiérarchies ; ce dernier processus joue avec les enfants : c’est la fête des « fous », ils harcèlent les adultes pour avoir ce qu’il veulent. Religion : la strate cultuelle. Avec le christianisme, le monothéisme entre en occident avec le récit des évangiles qui ne dit pas quand est né Jésus - c’est l’Eglise chrétienne qui le dira au 4ème siècle - et c’est associé à la venu des rois mages. L’Eglise définira une date contre les pratiques dites païennes : le 25 décembre, c’est une décision arbitraire. A cette figure de l’enfant Jésus vient s’ajouter la figure de Saint Nicolas (patron des enfants) qui en est venu à être celui qui apporte les cadeaux aux enfants, il est accompagné du père fouettard : Jésus reçoit les cadeaux mais il ne les apporte pas. Au cours du moyen âge, un mythe se construit avec les thèmes qui proviennent de l’Ancien Testament : l’Arbre de vie devient le sapin de noël. Le commercial : c’est strate américaine, le père noël coca-cola d’aujourd’hui (rouge et blanc), ça vient des protestants puritains immigrants avec la tradition du petit Nicolas. Début 19 ème, avec plusieurs auteurs individualisés : un romancier qui le fait voyager dans les airs (Erwin Washington) ; un pasteur qui invente la notion de père noël en 1863 dans un poème pour ses enfants, le père noël a la figure e Saint Nicolas, d’un évêque joyeux et il lui donne son traîneau (Clément Moore) ; un peintre : il invente les lutins, le père noël devient un petit personnage qui passe par la cheminée en 1880-1890 (Tomas Nastre). Au 20ème ce même personnage de Santa Claus, le père noël passe à la taille humaine, véhicule le produit coca cola et revient en Europe porté par le plan Marshall. - 14 II- L’efficacité symbolique Ce qui se passe dans cette fête aujourd’hui : le père noël est une tromperie faite aux enfants. Il y a une mise en scène de cette affirmation de l’amour des adultes pour les enfants, or, celle-ci est une scène de tromperie. La réalité du père noël est un déguisement : un masque, une illusion, etc. Le masque : lien entre le masque et la question de la mort. Par le biais de ce masque, à Rome, le mot « imago » (imaginaire) désigne un masque mortuaire, c'est-à-dire un masque en cire de manière à garder le visage des morts, une sorte de photographie. Ce masque est et n’est pas : c’est une réalité mais irréelle car ça ne fait que représenter le mort. Il y a donc présence/absence car il représente quelque chose qui n’est plus là, c’est un simulacre : un phénomène de représentation. L’illusion : cette notion est aussi de cet ordre là, ça vient d’un mot latin « in ludere » : jouer, entrer dans le jeu. Hypothèse : dans toutes ces productions (mythes, récits imaginaires, rites, etc.) dont au fond d’une sorte d’équivalent de ce que sont les jeux d’enfants. Pour un enfant, le jeu est très important : c’est un moment de liberté, il n’y a pas d’adultes, ils sont les maîtres du jeu et ils inventent des mondes imaginaires. C’est dans cet imaginaire que l’enfant s’invente et ça devient pour lui la réalité : il peut mettre en expérimentation les potentialités de sa nature. C’est un sas de transition qui permet à l’enfant d’entrer progressivement dans le monde adulte sans devoir subir la dureté du monde adulte. Tout cela ce sont des inventions qui comportent 2 faces : l’imaginaire (ça a tout d’une invention) et le réel (ça offre une signification à la vie). L’anthropologie Culturelle doit les décrire, en trouver un sens, les décrypter.