Cancer : la prise de sang, aussi efficace qu'une biopsie ? Écrit par HJ avec AFP Samedi, 24 Janvier 2015 21:26 - Mis à jour Samedi, 24 Janvier 2015 21:39 Pionnier dans la recherche contre le cancer, l'Institut Curie révèle qu'une analyse sanguine pourrait s'avérer aussi efficace qu'une biopsie pour identifier les patients pouvant bénéficier de traitements ciblés. CANCER. Une simple prise de sang pourrait, à terme, s'avérer aussi efficace qu'une biopsie pour identifier les patients susceptibles de bénéficier de traitements ciblés contre différents cancers. C'est ce qui ressort des résultats préliminaires d'un essai clinique rendus publics mardi 20 janvier par l'Institut Curie. Alors que la recherche des anomalies moléculaires s'effectue aujourd'hui principalement à partir de prélèvements sur les tumeurs, une étude portant sur 34 patients, atteints de 18 types différents de cancers, a permis de démontrer "la fiabilité d'une technique peu invasive et moins douloureuse pour les patients : l'analyse de l'ADN tumoral circulant à partir d'une simple prise de sang", indique l'Institut dans un communiqué. Chez 27 patients, cette nouvelle technique a permis de détecter 28 des 29 mutations trouvées par biopsie, voire même une qui n'avait pas été détectée. Chez les sept autres patients, la recherche des anomalies a été fructueuse grâce à la prise de sang alors qu'elle n'avait pas pu être effectuée par biopsie pour des raisons techniques. "Cette étude est la première à montrer la faisabilité de la recherche de plusieurs anomalies moléculaires éligibles pour une thérapie 1/3 Cancer : la prise de sang, aussi efficace qu'une biopsie ? Écrit par HJ avec AFP Samedi, 24 Janvier 2015 21:26 - Mis à jour Samedi, 24 Janvier 2015 21:39 ciblée dans l'ADN tumoral circulant par des techniques utilisées en routine chez des patients métastatiques", souligne le Pr Jean-Yves Pierga, chef du département d'oncologie médicale à l'Institut Curie. L'ADN circulant, un précieux "objet biologique" L’ADN circulant est en effet un "objet biologique" susceptible d'apporter des informations sur la tumeur. Il ne s’agit pas là de repérer directement les cellules, mais de détecter leur présence par l’intermédiaire de l’ADN qu’elles libèrent, et des mutations que porte cet ADN. Dans l’organisme, il existe un phénomène naturel de dégradation des cellules (normales ou tumorales) qui permet d’assurer le renouvellement des tissus. Lorsque ces cellules sont dégradées, une partie de leur matériel génétique se retrouve dans le sang. De l’ADN tumoral peut ainsi y être détecté. Dans ce cas, cela signifie que des cellules tumorales sont présentes dans l’organisme. L'avantage de l'ADN tumoral est qu'il permet de détecter la présence de quantité même infime de cellules tumorales. Les traitements ciblés consistent à utiliser des médicaments qui s’attaquent spécifiquement aux cellules cancéreuses. Ils ciblent les molécules présentes en quantité importante près des cellules tumorales. Et permettent éventuellement d'éviter des traitements plus lourds comme la chirurgie ou la chimiothérapie. Traquer les anomalies génétiques Ces thérapies dites "ciblées" sont celles qui visent à traiter les malades du cancer non plus en fonction de l'organe touché mais en fonction d'anomalies génétiques retrouvées dans leur tumeur. Ces anomalies peuvent se retrouver dans différents types de tumeurs. C'est notamment le cas d'une altération du gène ALK qu'on retrouve dans le cancer du poumon, mais également dans certains cancers colorectaux, du sein, du rein, de la thyroïde, etc. Reste que les résultats présentés par l''Institut Curie sont préliminaires, issus d'un essai clinique bien spécifique et qu'il n'est pas encore à l'ordre du jour de voir cette technique se généraliser. Une équipe de l'Institut Gustave-Roussy avait pour sa part annoncé en 2013 avoir testé une nouvelle technique également basée sur une simple prise de sang sur 32 patients atteints du cancer du poumon le plus courant (appelé cancer du poumon non à petites cellules) dont 18 2/3 Cancer : la prise de sang, aussi efficace qu'une biopsie ? Écrit par HJ avec AFP Samedi, 24 Janvier 2015 21:26 - Mis à jour Samedi, 24 Janvier 2015 21:39 présentaient un remaniement du gène ALK. La prise de sang, également appelée "biopsie liquide", avait permis de détecter avec succès la présence ou l'absence de mutation ALK dans les cellules tumorales circulantes (CTC) du sang des 32 patients étudiés. HJ avec AFP Source Sciences et Avenir {jcomments on} 3/3